Première utilisation des gaz lors de la Grande Guerre - Crédits Archives départementales de la Charente-Maritime
02/06/2015 M. Bernard Edinger - armée de Terre
La première utilisation de gaz de combat à grande échelle sur le front de l’Ouest pendant la Première guerre mondiale eut lieu le 22 avril 1915 près d’Ypres en Belgique par les forces allemandes contre les troupes françaises.
« Nous avons vu le ciel absolument obscurci par un nuage jaune-vert qui lui donnait l’aspect d’un ciel d’orage », devait témoigner un médecin de bataillon cité par l’historien Yves Buffetaut.
« Nous étions alors dans les vapeurs asphyxiantes. J’avais l’impression de regarder au travers de lunettes vertes. En même temps, l’action des gaz sur les voies respiratoires se faisait sentir : brûlures de la gorge, douleurs thoraciques, essoufflement et crachements de sang, vertiges. Nous nous crûmes tous perdus. »
Un autre médecin, Octave Béliard, qui était en seconde ligne, vit refluer « des hordes sans chefs qui fuyaient. Des régiments entiers avaient jeté leurs armes, tournaient le dos à l’ennemi. Des hommes se roulaient par terre, convulsés, toussant, vomissant, crachant le sang. Et une terrible odeur charriée par le vent, entra dans nos narines »
Toutefois, le nuage se dissipant, les troupes françaises se ressaisissent. Les forces allemandes, méfiantes du gaz, n’exploitent pas vraiment leur succès.
En dépit des immenses effets psychologiques résultant de son usage, les pertes causées par les gaz pendant la Première guerre mondiale furent relativement limitées, en partie grâce aux masques de plus en plus performants. Dans l’armée française, « seulement » 8.000 morts dus aux gaz sur 1.4 million tués pendant la guerre. Et 190.000 dangereusement atteints sur quatre millions.
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