23 mai 2014 D.L. - libertepolitique.com
Le budget militaire de la France a été préservé après une levée de boucliers d’une ampleur sans précédent : après une menace de démission du chef d’état-major des armées et des généraux dirigeant les trois armées de Terre, de Mer et de l’Air, et une lettre de mise en garde directe du ministre de la Défense nationale Jean-Yves Le Drian, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré qu’il n’y aurait plus aucune soustraction supplémentaire.
La série des coupes sombres dans le budget militaire ne date certes pas d’hier, si l’on se souvient des suppressions de régiments déjà effectuées par le tandem Chirac-Léotard… Mais le bûcheronnage budgétaire a allègrement continué depuis lors, malgré l’apparition de nouveaux nuages noirs sur la scène internationale. Aujourd’hui, fait notable, au sein même de l’Etat-PS, le ministre de la Défense évoque « un contexte social proche de l’exaspération », qui risque fort de rendre les efforts « difficiles à réaliser »…
Suppressions de poste et matériel obsolète
Dans le cadre de la loi de programmation militaire 2014-2019 adoptée de justesse, on avalise la suppression de 82.000 emplois en dix ans. Comme l’a souligné un haut gradé en direct à la télévision, une bonne partie du matériel en dotation n’est actuellement pas en état de fonctionner, soit obsolète, soit faute de capacité de maintenance.
L’entrainement des soldats, « déjà inférieur aux normes internationales » est désormais compromis, observe le ministre. Et les conséquences industrielles des coupes budgétaires seront « désastreuses », tant pour l’industrie aéronautique que pour les chantiers navals ou les ateliers terrestres. Dans le domaine vital du renseignement, on parle d'annulation d’engagements à propos de drones et de satellites. Une armée aveugle aurait sans doute trouvé de bonnes raisons de rester immobile. Il ne restait alors plus qu’à mettre en œuvre une nouvelle notion stratégique, celle de Ligne Maginot virtuelle de source budgétaire tristement certaine…