Les 11 Panther de lutte anti-sous-marine vendus à Jakarta complètent une flotte déjà bien garnie - photo Airbus HC
05/11 Alain Ruello - lesechos.fr
Airbus Helicopters a vendu 11 Panther de lutte anti-sous-marine à l’Indonésie. Une poire pour la soif car l’industriel européen a absolument besoin d’un gros contrat militaire dans les six mois.
C’est toujours ça de pris. Airbus Helicopters a annoncé ce mercredi la vente de 11 AS565 MBe Panther, la version anti-sous-marine du Panther, à l’Indonésie. Le montant du contrat n’a pas été communiqué mais il avoisinerait les 150 millions d’euros, selon nos informations.
Les appareils seront livrés à la marine de Jakarta dans les trois prochaines années, après être passés par les hangars de PT Dirgantara Indonesia, charge au partenaire local d’Airbus Helicopters d’installer un sonar et le système de lancement des torpilles. Une fois en service, les 11 Panther compléteront la flotte, déjà bien garnie, des hélicoptères de l’ex-Eurocopter au sein de l’armée indonésienne qui comprend des Colibris pour l’entraînement, des Fennec (attaque) ou encore des EC725 (pour les missions de sauvetage).
La Pologne dans le radar
Avec ce succès, les commerciaux d’Airbus Helicopters ne vont pas bouder leur plaisir. Mais l’essentiel est ailleurs. Le marché des hélicoptères militaires est déprimé dans les pays occidentaux à cause de la baisse des budgets de défense. L’industriel européen, comme tous ses grands concurrents, se bat férocement pour arracher les quelques grosses affaires dans les pays émergents. « Nous devons conclure une vente significative dans les six mois », confirme un de ses responsables.
Au Mexique, la conclusion de la vente de 10 Panther attend les autorisations budgétaires. Au Qatar, qui a choisi d’acheter 22 NH90 de gré à gré, les discussions avancent au rythme habituel des pays du Golfe. Comme cela sera le cas au Koweït qui vient de lancer un appel d’offres portant sur 24 hélicoptères de transport pour lequel Airbus propose son EC 725.
Mais « LA » grosse affaire sur le radar, c’est la Pologne , toujours sur le segment du transport. Airbus Helicopters, Agusta et Sikorsky remettront à la fin du mois leurs propositions finales pour l’appel d’offres portant sur 70 appareils. A ceci près que le troisième larron a menacé de retirer son Black Hawk si les termes de la compétition n’étaient pas modifiés. Varsovie a répliqué sèchement qu’il n’en était pas question, mais depuis chacun s’interroge sur les motivations de l’Américain.
L’ombre des Mistral russes...
L’autre incertitude en Pologne concerne le projet d’achat de 32 hélicoptères d’attaque. La consultation a été lancée avec retard sur le calendrier initial mais le ministère de la défense semble vouloir aller plus vite que prévu. Au point de rassembler dans un même appel d’offres hélicoptères de transport et d’attaque ? Si c’était le cas, ce serait un avantage pour Airbus qui alignerait son EC725 et son Tigre.
Appel d’offres globalisé ou non, Airbus Group jette toutes ses forces dans la bataille, bien décidé, pour emporter la mise, à faire de la Pologne un de ses pays de référence à grands renforts de transferts de technologie et de partenariat industriel. L’enjeu est stratégique car outre les hélicoptères, l’ex-EADS est en lice sur un important contrat de défense anti-missiles via sa filiale MBDA. Mais tout cela pourrait ne pas peser grand chose si Paris décide entre temps de livrer les Mistral russes à Moscou ...
commenter cet article …