13.01.2015 Par Nathalie Guibert – LeMonde.fr
L’armée sera-t-elle, demain, engagée sur le territoire national contre des citoyens français, dans une « guerre » contre le terrorisme ? Le cadre légal de la République l’exclut, mais les attentats de ces derniers jours ont montré que les capacités militaires étaient jugées indispensables, en appui de la police.
Le ministre de la défense a mobilisé, lundi 12 janvier, sur ordre du chef de l’Etat, 10 000 soldats au total dans le cadre du plan Vigipirate. « Une opération militaire à part entière », selon les mots officiels, sous le commandement d’un préfet, pour protéger les points sensibles. C’est le volume maximal prévu en appui des forces de sécurité intérieure et civile par le Livre blanc sur la défense de 2013. Mais c’est plus que l’effectif déployé dans les opérations extérieures, qui s’établit actuellement à 9 000 hommes, et cela représente un effort très conséquent pour l’armée de terre. Vingt-six régiments sont concernés. Plus de la moitié des effectifs seront consacrés à la région parisienne.
Dimanche 11 janvier, pour la marche parisienne, tous les moyens aériens de l’armée de l’air, à l’exception de drones (satellite, avions, hélicoptères) avaient été employés. Le gouvernement avait déjà, dans la foulée des attentats, triplé en trois jours les effectifs de Vigipirate sur l’Ile-de-France, d’abord portés à 1 350 militaires, tandis que le niveau « Vigipirate attentat » permettait d’armer les patrouilles – dans les échelons inférieurs du plan, les munitions sont disponibles mais ne sont pas chargées dans les fusils.
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