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15 février 2015 7 15 /02 /février /2015 08:55
Il y a 50 ans, le Général de Gaulle inaugurait l’École navale le 15 Février 1965

 

source Ecole Navale

 

Lorsque le général de Gaulle revient au pouvoir en 1958, le contexte mondial est difficile. La fin des années 1950 voit un regain de tension dans le processus de « guerre froide » : en 1961, les Soviétiques font construire un mur pour séparer Berlin-Est et Berlin-Ouest et en 1962 surgit la crise de Cuba qui laisse planer la peur d’un affrontement direct entre les États-Unis et l’URSS.

C’est pourquoi, dès le début de sa présidence, de Gaulle inaugure une politique dite « d’indépendance nationale ». L’objectif est de permettre à la France, tout en soutenant le bloc occidental, de rejeter la domination des États-Unis en jouant son rôle de puissance à part entière. Pour cela, la France doit assurer elle-même sa défense, qui passe par la possession de l’arme nucléaire, et c’est ce qu’annonce le Général lorsqu‘il s’adresse, à l’École militaire de Paris, aux auditeurs de l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale et aux stagiaires de l’Enseignement militaire supérieur, le 3 novembre 1959 :

« il faut que cette défense de la France soit française.[…] La conception d’une défense nationale de la France et de la communauté, d’une défense qui soit française, cette conception-là doit être à la base de la philosophie de vos centres et de vos écoles. Il y a une conséquence. C’est qu’évidemment, il faut que nous sachions nous pourvoir d’une force capable d’agir pour notre compte. Il faut que nous sachions nous pourvoir, dans les années qui commencent, de ce qu’on est convenu d’appeler une force de frappe susceptible d’agir pour notre compte, à tout moment et n’importe où. Il va de soi qu’à la base de cette force doit être l’armement atomique, que nous le fabriquions ou que nous l’achetions, mais qui doit nous appartenir. Et puisqu’on peut détruire la France, éventuellement, à partir de n’importe quel point du monde, il faut que notre force, à nous, soit faite pour pouvoir agir en n’importe quel point du monde. […] ». [1]

Tout cela répond à la conception gaullienne de l’État-nation, concept aux contours et à la définition flous (« une certaine idée de la France »), qui possède des intérêts qui lui sont dictés par la géopolitique. Cet impératif domine tous les autres et implique que tout soit subordonné à la nécessité de défendre l’intérêt national. [2]

La politique militaire est alors mise au service de cette conception, où le souvenir des années 1930 et celui de l’effondrement militaire de 1940 se conjuguent pour renforcer l’idée que l’intérêt national exige la possession d’une force capable d’intimider l’adversaire. [3]

Ainsi les visites inaugurales des écoles militaires de l’École navale et de Saint-Cyr Coëtquidan les 15 et 16 février 1965 sont l’occasion de démontrer l’attachement du général à l’importance de la formation accordée aux futurs dirigeants de la Marine et de l’Armée de Terre, ainsi que leurs rôles dans la politique d’indépendance nationale.

 

Suite de l'article

 

[1Allocution du Général de Gaulle devant les auditeurs de l’Institut des Hautes Études de la Défense Nationale et les stagiaires de l’Enseignement militaire supérieur, à l’École Militaire (Paris), le 3 novembre 1959.

[2Serge BERSTEIN, La France de l’expansion, T.1 La République gaullienne, 1958-1969, Nouvelle Histoire de la France contemporaine, T. 17, Editions du Seuil, Paris, 1989, p. 221.

[3Serge BERSTEIN, Idib.

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