Dans le cadre de son déploiement en zone Corymbe, le Task Group (TG) 451.02 composé du bâtiment de projection et de commandement (BPC) Mistral et de l’aviso
Lieutenant de Vaisseau Le Hénaff, indispensable escorteur d’une « high value unit » en zone de crise, a organisé du 4 au 7 mars un exercice amphibie de niveau
« GA1 » (groupe amphibie centré sur un grand bâtiment) avec les FFG (Forces Françaises au Gabon).
Après avoir embarqué au large de Libreville un détachement de l’aviation légère de l’Armée de Terre (ALAT) ainsi que la compagnie motorisée tournante des FFG issue du 3ème régiment
d’infanterie de marine, enrichie d’appuis significatifs dont un peloton de chars ERC-90 Sagaie – et deux équipes cynophiles ! – le TG désormais paré de tous les attributs d’un
GA1 a rejoint Nyonié, site de l’exercice.
Un des chars ERC-90 "Sagaie" embarqué à bord du BPC "Mistral"
Un scénario résolument tactique, appuyé par une concentration de moyens singulière, à la mesure de la zone d’opérations.
Au-delà d’un simple objectif de qualification, tant des pilotes d’hélicoptères que du « sous-groupement tactique interarmes » (S/GTIA) embarqué, l’ambition du Mistral
consistait à mettre en œuvre toute la palette des savoir-faire disponible au sein de ce regroupement de moyens exceptionnel sur la ligne équatoriale.
Ainsi les deux hélicoptères de manœuvre Puma ont-ils infiltré des « forces en amont » et participé au débarquement principal mais également conduit une surveillance
maritime. Ainsi l’aviso a-t-il protégé le BPC contre les menaces aérienne et maritime physiquement jouées par le Fennec des FFG (appartenant à l’armée de l’Air) et les embarcations
rapides du Mistral, mais également le S/GTIA contre la menace terrestre issue du 6ème BIMa de Libreville en simulant un tir contre terre. Ainsi encore les « forces
avancées » ont-elles été discrètement mises à terre par le même Le Hénaff, pion décidément essentiel du groupe amphibie.
Avec sa grande capacité d'emport et une vitesse de 18 nœuds à pleine charge, l'EDA-R est un réel atout pour les opérations amphibies
Un des hélicoptères de manœuvre "Puma" de l'ALAT embarqué à bord du BPC "Mistral"
Le Mistral, quant à lui, a soutenu sur la ressource de son propre état-major le commandement tactique de l’exercice confié à son commandant, également « Commander Task Group ».
Tout en assurant bien entendu l’exécution pratique de la manœuvre. Ce « va-et-vient » amphibie, sur thème d’exfiltration de prisonniers détenus en zone de jungle, inaccessible tant
par les airs que par une simple manœuvre terrestre, a engagé à partir du BPC, depuis la mer et de retour vers la mer, deux cents marsouins et trente véhicules fidèlement débarqués et
rembarqués, comme à l’accoutumée, par les engins la flottille amphibie et les hélicoptères de manœuvre. Signalons au passage le tout premier engagement, très satisfaisant, d’un EDA-R (engin
de débarquement amphibie rapide) en Afrique Centrale.
Première mise en œuvre de l'EDA-R en Afrique Centrale !
Coopération régionale
L’exercice comptait aussi pour objectif le partage de savoir-faire avec les forces armées des pays riverains : seize militaires gabonais ont été embarqués pour valider in situ un stage
d’initiation aux opérations amphibies. Quatre officiers congolais étaient également insérés dans les tours de quart à la machine et en passerelle, afin de partager l’expertise de l’équipage
du Mistral.
Les officiers gabonais ont pu, durant toute la durée de l'exercice, s'initier aux techniques des opérations amphibies.
Des officiers congolais étaient intégrés au tours de quart à bord du "Mistral", ici à la machine en surveillance du ballastage.
Mais en mer, le réel côtoie toujours la simulation, sans jamais se laisser oublier. Ainsi le groupe a-t-il détecté et visité (Le Hénaff), puis recherché après une nuit de perte de
contact (Puma), enfin relocalisé et transféré à la marine gabonaise (Mistral), un navire de pêche abandonné à la dérive, constituant un danger sérieux pour la navigation.
Nouvel exemple de la complémentarité des moyens interarmées et d’une coopération bilatérale tous azimuts, « venue de la mer » !
Crédit photos: Marine nationale