28.02.2011 par le Chef d'escadrons Ronan Cadoudal / Promotion Maréchal Lannes (93-96)
La contre-insurrection est à la mode. L’Irak et l’Afghanistan ont remis au goût du jour l’étude de stratégies et tactiques développées à l’occasion des guerres de décolonisation. Pourtant, à cet égard, quelques leçons pouvaient déjà être tirées d’une histoire un peu plus ancienne. Les soulèvements insurrectionnels qui eurent lieu dans l’Ouest de la France au cours de la période révolutionnaire en sont un bon exemple, même s’ils se situent dans le cadre particulier d’une guerre civile.
En effet, l’étude des méthodes de contre-insurrection face aux Vendéens et aux Chouans montre déjà l’inefficacité de la répression sanglante et la permanente nécessité de la négociation avec l’adversaire.
La contre-insurrection dans l’ouest, à l’époque de la Révolution, n’a pas fait l’objet d’une stratégie constante et cohérente. Bien au contraire, elle a évolué au gré des aléas politiques du moment, des modes d’action employés par les insurgés ou encore de la personnalité des hommes chargés de la mettre en œuvre.
Pour illustrer notre propos, nous rappellerons en quoi ont consisté la Guerre de Vendée et la Chouannerie, deux insurrections aux racines similaires mais aux manifestations distinctes. Puis nous montrerons que les réactions de l’Etat républicain faites d’intransigeance politique et de terreur non seulement furent inefficaces mais renforcèrent l’insurrection. Enfin, nous soulignerons que la pacification, à défaut de réelle victoire, n’a pu se faire que par une politique de compromis associée à des innovations tactiques.
