8 novembre 2011 par Rénald Boulestin - itespresso.fr
Les Etats-Unis veulent se doter de nouveaux outils « offensifs et défensifs » contre les cyber-attaques. Un rapport émanant des services de renseignement américains montre l’ampleur du phénomène.
Le Pentagone déclare la guerre sur les réseaux informatiques.
Aux Etats-Unis, l’équivalent du ministère de la Défense veut créer de nouvelles armes « offensives et défensives ».
Le tension monte d’un cran : désormais, la puissance américaine projette non seulement d’intensifier la lutte contre le cyber-piratage mais aussi de riposter face aux assauts.
Lundi, Regina Dugan, directrice de l’Agence pour les projets de recherche avancée de défense (DARPA), a déclaré que le gouvernement américain a besoin de « solutions plus efficaces et plus nombreuses » pour assurer la protection des Etats-Unis.
Pour cela, il faut investir dans des « outils offensifs et défensifs ».
Le budget de la DARPA sera augmenté : 208 millions de dollars en 2012 (+73% par rapport à l’année précédente).
Un effort considérable dans un contexte économique qui tend à la rationalisation de tous les services fédéraux…
Même si le Pentagone souhaiterait une rallonge supplémentaire ( pour parvenir à un budget global de 500 millions de dollars).
« Notre objectif premier est d’éviter une guerre. Cela se fait en partie en se préparant à cette éventualité », a précisé Regina Dugan selon les propos retenus par l’AFP.
« Mais pour parer à un échec en matière de prévention, nous devons prendre nos responsabilités en nous préparant à répliquer. »
La semaine dernière, un rapport émanant des services de renseignement américains à destination du Congrès a été publié à propos de l’espionnage sur Internet et des cyber-attaques.
Il pointe du doigt la responsabilité de la Chine et la Russie.
Les auteurs du rapport évaluent l’impact des cyber-attaques à 398 milliards de dollars.
Ainsi, l’une des tendances les plus inquiétantes est le nombre croissant d’attaques à l’encontre d’entreprises de taille moyenne et non issues du classement des sociétés du Fortune 500.
Le rapport s’appuie également sur des faits avérés.
A titre d’exemple, dix membres officieusement rattachés au Russian Foreign Intelligence Service (RFIS ) ont été arrêtés en juin 2010 en tentant de recueillir des informations économiques et technologiques.
Pour le cas de la Chine, la CIA considère que cette puissance est la plus active et la plus persistante dans le domaine de l’espionnage économique.
Ainsi, Mike Rogers, membre du Congrès et Président du Comité de la Chambre du Renseignement, souligne la nécessité « pour les alliés américains d’unir leurs forces pour faire pression sur la Chine et mettre fin à ce comportement illégal. »
Néanmoins, le rapport évoque également la guerre économique à laquelle des « alliés américains et des partenaires » contribuent (contacts privilégiés avec les entreprises américaines, accès privilégié pour recueillir des données économiques ainsi que sur le renseignement).
Le rapport publié par l’Office of the national Counterintelligence Executive (ONCIX) est une compilation de données en provenance de plusieurs agences américaines : Air Force Office of Special Investigations (AFOSI), Army Counterintelligence Center (ACIC), Central Intelligence Agency (CIA), Defense Intelligence Agency (DIA), Defense Security Service (DSS), Department of Energy (DoE), Department of Health and Human Services (HHS), Department of State (DoS), Federal Bureau of Investigation (FBI), National Geospatial-Intelligence Agency (NGA), National Reconnaissance Office (NRO), National Security Agency (NSA) et Naval Criminal Investigative Service (NCIS).
