22.01.2013 de RPUE - Représentation Permanente de la France auprès de
l'Union européenne
Diplomatie, défense et sécurité
43. La France et l'Allemagne s'engagent expressément pour la mise en oeuvre d'une véritable politique étrangère européenne. L'Union européenne doit renforcer sa position d'acteur majeur sur la
scène internationale. Dans le contexte de la mondialisation, les Etats européens doivent unir leur forces pour défendre au mieux leurs valeurs et leurs intérêts. C'est pourquoi nous devons
renforcer la cohérence de l'action extérieure de l'Union européenne. La France et l'Allemagne s'engagent expressément pour le renforcement du rôle du Haut représentant de l'Union pour la
politique extérieure et de sécurité, ainsi que du Service européen pour l'action extérieure.
44. Les ministères des Affaires étrangères sont engagés dans une logique de rapprochement, notamment par les consultations régulières entre services, la formation conjointe des diplomates
français et allemands ainsi que les échanges de diplomates, entre les administrations centrales et en poste. Nous voulons poursuivre notre concertation sur tous les grands dossiers de politique
étrangère et dans toutes les enceintes préalablement à la définition de nos positions nationales.
45. Au-delà, la mise en commun de services entre nos postes, en particulier dans le domaine consulaire, sera recherchée avec notamment l'objectif d'un rapprochement de nos services de visa,
préfigurant une évolution européenne dans ce sens.
46. Dans les domaines de la sécurité et de la défense, notre coopération bilatérale s'appuie sur le Conseil franco-allemand de défense et de sécurité, dont nous célébrons cette année le
vingt-cinquième anniversaire.
47. Nous souhaitons que cette coopération continue de jouer un rôle d'avant-garde, en lien avec d'autres Etats membres, dans la construction de la politique européenne de sécurité et de défense
commune (PSDC), en complémentarité avec notre engagement dans l'OTAN. Nous sommes convaincus que la PSDC constitue un instrument crédible et efficace de la gestion des crises internationales,
grâce à une panoplie complète d'instruments, allant des outils civils aux moyens militaires robustes.
48. Nous nous félicitons des conclusions du Conseil européen des 13 et 14 décembre 2012 sur la PSDC. Par des propositions et initiatives communes dans le cadre de notre coopération bilatérale,
nous sommes disposés à développer d'une manière significative les capacités d'action de l'Union européenne dans le domaine de la PSDC. Dans le cadre de l'approche globale, nous devons travailler
à une articulation plus étroite et plus cohérente de ses instruments dans l'avenir. Le Conseil européen de décembre 2013 fera le point des progrès accomplis. Dans ce contexte, et à plus long
terme, nos deux pays chercheront à contribuer à l'émergence d'une véritable culture de défense commune en Europe grâce notamment à l'approfondissement des échanges entre nos jeunes officiers,
entre nos parlements ainsi que par une réflexion commune sur la place de nos armées dans la nation.
49. Pour l'avenir, nous voulons porter notre dialogue stratégique à un niveau qui nous permettra de nous engager ensemble pour prendre notre part de responsabilité dans la gestion de crises au
travers de l'action de l'Union européenne, de l'Alliance atlantique et des Nations Unies, y compris grâce aux unités prêtes à intervenir que sont la Brigade franco-allemande, les Groupements
tactiques de l'Union européenne, la Force de réaction de l'OTAN et le Corps européen.
50. Nous chercherons à établir une analyse stratégique convergente, pré-requis d'une capacité d'action commune. Sur cette base, nous pourrons développer des options d'actions conjointes et les
moyens et capacités nécessaires au travers de l'harmonisation des besoins militaires.
51. L'Allemagne et la France s'engagent en particulier àrenforcer la capacité de l'Union européenne à déployer sur le terrain, de manière rapide et efficace, nos instruments civils et
militaires, permettant ainsi d'accroître la crédibilité de l'UE dans des zones d'intérêt stratégique pour l'Europe.
52. Cette ambition en matière de politique de sécurité et de défense est d'autant plus indispensable dans le contexte de la crise économique et financière. Ainsi, en cohérence avec les
initiatives de Gand et de Weimar, nous appelons à une mutualisation et à un partage accru des ressources et des capacités, sur le modèle du Commandement européen de transport aérien (EATC).
53. Notamment, l'Allemagne et la France entendent se doter d'une capacité de reconnaissance, de surveillance et de renseignement construite au travers du partage de capacités d'observation
spatiale et de la recherche de coopérations, avec d'autres partenaires européens, sur les drones Moyenne Altitude - Longue Endurance (MALE), afin d'approfondir la coopération en matière
d'armement en Europe, notamment dans une perspective de plus long terme. De même, nous affirmons notre soutien aux initiatives de l'Agence européenne de Défense et souhaitons renforcer
l'industrie de défense européenne, notamment dans les domaines déjà identifiés par nos deux pays.
54. En ce qui concerne l'industrie de défense européenne, la France et l'Allemagne ont réaffirmé en décembre 2012 leur engagement conjoint en faveur d'EADS. Le groupe européen dispose ainsi d'un
actionnariat stable qui lui permettra de poursuivre le développement exceptionnel qui a été le sien depuis sa création il y a douze ans.