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10 octobre 2012 3 10 /10 /octobre /2012 18:17

EADS BAE 

 

10 octobre 2012 Par Patrick Déniel - L'Usine Nouvelle

 

Hélène Masson est maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS), un think tank sur le secteur de la défense. Elle a suivi le projet de fusion entre EADS et BAE.

 

L'Usine Nouvelle - Que vous inspire l’échec des négociations entre EADS et BAE ?


Hélène Masson - Mon impression est que le projet industriel est passé totalement au second plan, derrière les tractations intergouvernementales….et la grille de lecture des analystes financiers. Mais, si on reste sur le plan du projet industriel justement, BAE Systems avait au final davantage intérêt à voir aboutir ce rapprochement, dans un contexte de baisse des ventes sur ses deux principaux marchés britannique et américain, que le groupe EADS aux perspectives de croissance bien meilleures, notamment sur les marchés civils, mais aussi avec des relais en Asie et en Amérique latine.

 

Côté Allemagne, la perspective d’une restructuration d’EADS Cassidian et avec elle une réduction des emplois sur les sites allemands a fortement pesé. On peut sans peine imaginer que les syndicats allemands sont montés au créneau. Malheureusement c’est une vision à courte vue, car dans tous les cas, rapprochement ou pas, cette branche devrait subir à terme des réductions d’emplois eu égard aux baisses de commandes en Europe.

 

le-rafale photo source india-defence

source Livefist

 

Et n’oublions pas non plus que la perte du marché MMRCA (Medium Multi-Role Combat Aircraft) en Inde est à l’origine d’importantes tensions entre les britanniques et les allemands. En jouant la montre, les industriels ont cherché en quelque sorte à couper "l’herbe sous le pied des gouvernements", imaginant  - à tort - plus  de flexibilité de leur part dans un contexte budgétaire contraint.

 

Quelles peuvent être les conséquences pour les deux protagonistes ?


Pour BAE Systems, eu égard au poids du marché américain et aux perspectives de baisse du marché britannique, on peut penser que le groupe cherche à se rapprocher d’un groupe américain. Côté EADS, selon les segments d’activités, le groupe pourrait mener une stratégie de croissance externe ciblée et renforcer ses partenariats avec des industriels des BRICS dans le cadre de la conquête de nouveaux marchés export. En clair une stratégie qui serait en droite ligne des orientations déjà à l’œuvre depuis un moment. Reste la question de la pénétration du marché américain : là encore le groupe devrait privilégier une stratégie indirecte via l'acquisition d'entreprises disposant d'une empreinte américaine.

 

Est-ce l’échec d’une certaine idée de l’Europe de la défense ?


Il ne me semble pas que ce projet ait été porté par une certaine idée de l’Europe de la défense…C’est un projet porté par les industriels, une approche pragmatique. BAE est un groupe au profil transatlantique, peu implanté en Europe, hors marché britannique, et peu porteur aujourd'hui de projets labellisés européens (dans le cadre de l'Agence européenne de défense ou de la commission européenne par exemple).

 

Les Etats ont-ils été à la hauteur des enjeux ?


Effectivement…En tant qu’observateur, on a l’impression que les discussions n’ont pas véritablement porté sur le projet industriel et sur les perspectives de croissance des activités du futur ensemble, mais davantage sur des critères de "nationalisme économique" et de pré carré…

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