2 novembre 2011 par La Presse Canadienne
OTTAWA - L'approbation du gouvernement conservateur pour l'achat de chasseurs F-35, d'une valeur de plusieurs milliards de dollars, a été reportée pendant une année par des représentants d'Industrie Canada qui étaient en conflit avec le fabricant américain de ces appareils, selon ce que révèlent des documents internes du ministère de la Défense.
Des planificateurs des forces aériennes, frustrés, ont indiqué que ce délai avait nui au projet et à l'industrie de l'aérospatiale du pays, qui a été laissée de côté pendant que se déroulait derrière des portes closes une dispute sur un achat précédent.
Industrie Canada s'est opposé à «l'étude/décision» du gouvernement fédéral quant à un remplacement des CF-18 canadiens vieillissants en raison «d'inquiétudes en lien avec un problème d'un contrat avec Lockheed Martin pour le service de soutien des C130-J», indique-t-on dans une note adressée le 17 mai 2010 au chef de l'état-major de la Force aérienne.
Le document, dont La Presse Canadienne a obtenu copie en vertu de la Loi d'accès à l'information, a été rédigé quelques semaines avant que le gouvernement ne consente finalement à acheter des F-35. La décision a été annoncée officiellement en juillet 2010, déclenchant une série de critiques qui perdurent.
La force aérienne canadienne, qui appuyait avec enthousiasme la transaction pour les chasseurs, s'inquiétait d'un possible déraillement du projet jusqu'au jour où la décision a été prise.
Des délais supplémentaires pourraient entraver les décisions d'investissements de l'industrie canadienne, entraînant du même coup des pertes importantes en termes d'occasions d'affaires dans la production et le maintien, souligne-t-on dans la note.
Le géant mondial de la défense, le fabricant Lockheed Martin, a raflé le contrat de 1,4 milliard $ à la fin de 2006 pour la construction de 17 avions de transport C-130 Hercules. Le contrat excluait toutefois la clause habituelle des 20 ans de services de soutien et de maintenance. Des années de négociations acariâtres ont suivi, au déplaisir d'Industrie Canada, l'agence étant chargée d'assurer aux industries canadiennes les retombées attendues des lucratifs contrats militaires.
