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11 mars 2013 1 11 /03 /mars /2013 16:35

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/7/71/Hamid_Karzai_in_August_2009_cropped.jpg/426px-Hamid_Karzai_in_August_2009_cropped.jpg

 

11.03.2013 par: Romain Mielcarek

 

Hamid Karzaï accusent Américains et talibans d’entretenir un dialogue en marge des instances nationales. Il estime de plus que les attentats perpétrés par ces derniers servent la présence américaine en Afghanistan. Des déclarations qui sèment un peu plus le trouble dans la relation entre les deux pays.


Les relations entre Kaboul et Washington sont actuellement tout sauf bonnes. Dimanche, le président afghan lançait une nouvelle réflexion assassine au sujet de la présence américaine dans son pays. « Les talibans et l’Amérique sont en contact quotidiennement, croit savoir Hamid Karzaï. Les bombes qui ont explosé à Kaboul et à Khost hier n’ont pas démontrer une quelconque puissance, mais sert au contraire l’Amérique. C’était un service rendu aux étrangers qui ne veulent pas quitter l’Afghanistan.« 

 

Une déclaration assassine qui fait référence à deux attentats suicides, contre le ministère de la Défense à Kaboul et dans l’est de la province de Khost, ayant coûté la vie à au moins 18 civils. Une déclaration qui aura surtout mis les choses au clair juste avant que le président afghan ne rencontre le Secrétaire à la Défense Chuck Hagel, qui effectuait ce week-end sa première visite à ce poste sur ce théâtre. Une déclaration, enfin, qui vient couronner une série d’accusations particulièrement hostiles contre les Américains ces dernières semaines.

 

Sans surprise, ces propos ont été très mal pris côté américain. Ils auraient donné lieu à des échanges très tendus entre le chef de l’Etat afghan, Chuck Hagel et les principaux responsables militaires lors d’un dîner dimanche soir.

« J’ai dis au président qu’il n’était pas vrai que les Etats-Unis travaillaient unilatéralement avec les talibans« , a précisé le Secrétaire à la Défense. Le patron des troupes de l’OTAN, le général Joseph Dunford, a exprimé très clairement sa position : « nous avons fait beaucoup trop pour aider les forces afghanes à grandir au cours des 12 dernières années pour qu’il soit pensable que nous ayons un quelconque intérêt à voir l’instabilité ou la violence perdurer ».

 

L’enjeu des tensions entre Kaboul et Washington


Si les relations étaient initialement plutôt bonnes entre Hamid Karzaï et les Etats-Unis, elles ne font qu’empirer depuis 2009. Le président afghan était déjà connu pour ses sorties médiatiques. Cette fois-ci, il a justifié cette affirmation en évoquant le cas d’un étudiant afghan en ingénierie, arrêté à l’université de Kandahar par une milice soupçonnée de travailler au profit de la CIA. L’agence fédérale américaine a refusé de commenter. Kaboul dénonce cet exemple comme l’illustration des entraves à la souveraineté nationale que multiplieraient les Américains.

 

Cette déclaration, tout comme la rencontre avec Chuck Hagel, surviennent alors que Washington et Kaboul négocient l’après 2014. Alors que les militaires américains devraient avoir achevé leur retrait à cette date, les Etats-Unis espèrent convaincre l’Afghanistan d’accepter la présence d’un détachement de 10 000 hommes sur place en renfort des forces afghanes. Exigence de Washington : ces derniers doivent avoir l’immunité judiciaire. D’autres discussion sont en cours en parallèle avec l’OTAN pour maintenir un contingent multinational de 8 à 14 000 soldats.

 

La sortie de Hamid Karzaï pourrait aussi être interprétée sur le plan de la politique nationale. Pour beaucoup de politiciens afghans, l’avenir est aujourd’hui national, plus que multinational, et la dénonciation de la présence étrangère fait bon ton. Dénoncer un dialogue Etats-Unis / talibans de cette manière pourrait aussi être un moyen de renvoyer, au vu de l’opinion publique, deux acteurs majeurs du conflit dos-à-dos en les rendant responsables collectivement des violences qui continuent de secouer le pays. En effet, si 2014 est l’échéance du retrait des forces étrangères … elle est aussi celle de la prochaine élection présidentielle.

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