14.03.2013 par Alain Ruello - LesEchos.fr
Les rumeurs sur les coupes dans les effectifs ou les programmes se multiplient.
A quelques jours de la publication du Livre blanc de la défense, l'inquiétude va crescendo sur le tour de vis budgétaire qui s'annonce. Dans la foulée du cri d'alarme des sénateurs, le « Point.fr » a ajouté à l'angoisse en évoquant des scénarios apocalyptiques. Pèle-mêle, il y est question de 30.000 suppressions de postes, en plus des 54.000 décidées en 2008, de 15.000 dans l'industrie, de la mise sous cocon du porte-avions ou de la liquidation de Nexter...
Que la DGA et l'Etat-major établissent des scénarios noirs en ce moment, c'est évident, quand bien même certains apparaissent improbables (comme l'abandon de l'A400M, qui a cruellement manqué au Mali). S'ils le font, c'est que l'argent va manquer pour financer la dissuasion, les programmes en cours ou à venir. De là à ce que François Hollande endosse le rôle de fossoyeur de la grande muette...
Au-delà du Livre blanc, c'est la future loi de programmation militaire (LPM) qui donnera le la. A ce stade, ministères de la Défense et des Finances débattent de deux trajectoires budgétaires . Les deux trajectoires ont en commun de démarrer par quelques années de gel en valeur absolue des crédits. Mais, contrairement à ce que nous écrivions, elles diffèrent ensuite sur l'année à partir de laquelle les crédits repartiraient à la hausse : 2017 pour l'hôtel de Brienne, 2019 pour Bercy.
L'autre question, évidemment, reste de savoir quel sera le montant de départ de la prochaine LPM (2014-2019). En 2013, sans prendre en compte les recettes exceptionnelles (ventes de fréquences), le budget militaire a été fixé à 30,1 milliards. En 2014, la Défense sera mise à contribution dans le cadre du plan d'économie global de 5 milliards décrété par le gouvernement. Et au-delà, pendant plusieurs années, la non-prise en compte de l'inflation coûtera encore plusieurs centaines de millions. En attendant un rebond, qui n'engagera que ceux qui y croient...