La frégate Tourville à Toulon, en 2006
crédits : Jean-Louis VENNE
15/06/2011 MER et MARINE
C'est demain, à Brest, que la frégate anti-sous-marine Tourville doit être retirée du service actif. Tête de série des trois frégates du type F67, le bâtiment, réalisé par l'arsenal de Lorient (aujourd'hui DCNS), a été admis au service actif en juin 1974. Conçu dès l'origine pour la lutte ASM, le Tourville mesure 152.7 mètres de long et affiche un déplacement de 6100 tonnes en charge. Avec son sistership, le De Grasse, il s'agit de l'un des derniers navires français à disposer de chaudières. La puissance propulsive atteint 58.000 cv, ce qui permettait à la frégate, armée par un équipage de 300 marins, d'atteindre la vitesse de 31 noeuds.
Conçues comme une amélioration de la corvette anti-sous-marine du type F65 Aconit (1973 - 1997), les deux premières F67, les Tourville et Duguay-Trouin (1975), disposaient initialement, sur
l'arrière, d'une troisième tourelle de 100mm. Celle-ci fut débarquée pour être remplacée par un hangar abritant deux hélicoptères Lynx et surmonté d'un système surface-air Crotale, installé en
1979 et 1980. Quant au De Grasse (1977), il ne fut jamais doté d'une troisième pièce de 100mm et reçu son système Crotale en 1981. En dehors des deux canons de 100mm sur l'avant, l'armement était
complété par 6 missiles antinavire Exocet MM38, deux canons de 20mm et deux tubes lance-torpilles.
La frégate Tourville, ici à Toulon (© : MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE)
A l'origine, les trois bâtiments étaient également doté du système Malafon, un planeur porte-torpille dont le lancement était effectué depuis une rampe située devant la cheminée. Cet engin, qui
n'a pas connu de successeur, a été débarqué lors de la grande refonte des Tourville et De Grasse (entre 1994 et 1996), qui ont reçu à cette occasion le système de lutte anti-sous-marine (SLASM)
avec sonar remorqué actif à très basse fréquence DSBX-1. Quant au Duguay-Trouin, victime d'un très grave incendie en 1983 et sauvé de justesse, il ne sera que partiellement modernisé en 1993 et
désarmé en 1999 pour raisons budgétaires.
Basées durant toute leur carrière à Brest, les trois frégates du type F67 ont reçu pour mission principale de protéger les sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (SNLE) de la Force océanique
stratégique (FOST). Cela ne les a, toutefois, pas empêché d'être déployées très loin de leur base bretonne, en escortant par exemple le groupe aéronaval en océan Indien. C'est ainsi que le
Tourville a réalisé son dernier grand déploiement l'hiver dernier en accompagnant le porte-avions Charles de Gaulle lors de la mission Agapanthe 2011.
Avec le retrait du service actif de ce bâtiment après 37 ans passés au sein de la Marine nationale, le De Grasse demeure le dernier survivant de sa série. A Brest, le Tourville sera remplacé par
l'Aquitaine, première des nouvelles frégates multi-missions (FREMM). Ce bâtiment, actuellement en essais, doit être livré en 2012 à flotte française, sont admission au service actif étant prévu
en 2013.
La frégate Tourville (© : MARINE NATIONALE)