Christian Schmidt au milieu, entouré de H. Königshaus, le commissaire du Bundestag aux armées, et le général d'infanterie G. Engel (crédit : Bundeswehr)
26 septembre 2011 par Nicolas Gros-Verheyde(BRUXELLES2)
C’est une petite « bombe » que le secrétaire d’Etat allemand à la Défense, Christian Schmidt a lâché, devant nos confrères de la presse allemande (*) profitant de sa présence au conseil des ministres de la Défense à Wroclaw. Celui-ci plaide, en effet, pour un allégement du contrôle du Parlement sur les opérations militaires. Un sujet plutôt tabou outre-Rhin où nombre de politiciens sont convaincus qu’il faut évoluer sur la question, mais bien expriment ouvertement ce point de vue. Une petite révolution dans un pays où le concept « d’armée parlementaire » a valeur constitutionnelle.
L’autorisation parlementaire est un « bien précieux ». Mais il n’est pas nécessaire – a expliqué en substance Christian Schmidt – à chaque modification du mandat d’une opération de devoir requérir l’autorisation du Parlement. « Lorsque les soldats allemands sont impliqués dans des unités intégrées multinationales qui doivent être mises en oeuvre rapidement, la question est de savoir si le système allemand est adéquat avec l’approbation parlementaire ou si on peut faire mieux » a justifié le ministre. « Une solution pragmatique doit être trouvée pour la participation à ces structures internationales intégrées ».
Certains partis ont déjà réagi à cette proposition comme le FDP (parti libéral, qui participe à la coalition) qui estime que cette règle est constitutionnelle et ne peut pas être modifiée.
(*) La conférence de presse du ministre était interdite aux non-allemands. Procédé pour le moins curieux – pourtant assez habituel dans les travées européennes – et qui représente pour le ministre toute l’importance qu’il accorde à ce sujet au niveau national.