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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 08:45

RhibFpsPatino - crédit Eunavfor Marine Espagnole

 

22.01.2013 Par Edouard Pflimlin - Le Monde.fr

 

Le procès en appel de six pirates somaliens présumés, accusés d'avoir pris en otage, en septembre 2008, un couple de Français à bord du voilier Le Carré d'as dans le golfe d'Aden, au large de la Somalie, s'est ouvert mardi 22 janvier à Melun (Seine-et-Marne). S'il remet au cœur de l'actualité le phénomène de la piraterie maritime au large de la Somalie, celle-ci a fortement baissé en 2012, selon le rapport du Bureau maritime international (BMI).

 

La Somalie est passée au deuxième "rang" mondial avec 49 attaques répertoriées (contre 160 en 2011), laissant la plus haute marche du podium à l'Indonésie. Avec 81 attaques, cette dernière double presque son bilan de 2011, lorsque 41 attaques avaient été enregistrées.

 

Au niveau mondial, la piraterie a connu un recul très sensible en 2012. Les attaques de pirates sont passées de 439 en 2011 à 297 en 2012. Si cette baisse est due à la très forte réduction des attaques de navires de commerce au large de la Somalie, l'Afrique reste la pire région de la planète. Prises globalement, l'Afrique de l'Est et l'Afrique de l'Ouest ont enregistré 150 attaques en 2012, la moitié du total mondial. Celui-ci se décompose en 174 navires attaqués, 28 détournés et 28 objets de tirs. Auxquels il faut ajouter les 87 tentatives d'attaques comptabilisées par le BMI. Corollaire de cette baisse, le nombre d'otages enlevés a chuté de 802 à 585. Six membres d'équipage ont cependant été tués dans ces assauts et 32 blessés.

 

En Somalie et dans le golfe d'Aden, seules 75 attaques ont été recensées contre 237 en 2012. Et le nombre de prises d'otages a été réduit de moitié, passant de 28 à 14.

 

PIRATERIE EN HAUSSE EN AFRIQUE DE L'OUEST

 

Les navires les plus couramment menacés sont les porte-conteneurs, les vraquiers et les pétroliers. Mais les bateaux de pêche ou les petits navires, y compris ceux de plaisance, sont aussi menacés.

 

En revanche en Afrique de l'Ouest, la piraterie est en hausse, notamment dans le golfe de Guinée, avec 58 incidents répertoriés, incluant 10 prises d'otages et 207 membres d'équipage pris. Lundi, le site de Jeune Afrique rapportait d'ailleurs que des hommes s'étaient "emparés d'un pétrolier nigérian battant pavillon panaméen, au large du port d'Abidjan, alors qu'il se préparait à décharger 5 000 tonnes de carburant". Et de s'interroger sur le risque d'extension à la Côte d'Ivoire de "la piraterie, de plus en plus fréquente dans le golfe de Guinée, notamment au large du Nigeria et du Bénin".

 

Dans cette partie occidentale de l'Afrique, les pirates sont particulièrement violents. C'est le Nigeria qui concentre les attaques dans la région avec 27 incidents contre 10 en 2011.

 

D'autres régions de la planète sont aussi victimes des pirates, en particulier l'Asie du Sud-Est. Ainsi 81 incidents ont été répertoriés dans l'archipel indonésien, soit un quart de l'ensemble des actions de piraterie au niveau mondial. L'Indonésie connaît une hausse continue de la piraterie depuis 2009.

 

UN DISPOSITIF MILITAIRE À MAINTENIR

 

Le BMI estime que les déploiements de navires de guerre ainsi que la présence d'équipes armées sur les navires de commerce jouent un rôle dissuasif vis-à-vis des pirates. Il s'agit notamment de navires européens dans le cadre de l'opération de l'Union européenne Euronavfor Atalanta, qui utilise aussi des avions de surveillance maritime comme des P3-C Orion.

 

Dans ce contexte, la garde face aux flibustiers des mers peut-elle être relâchée ? Non, répondent en écho et à quelques mois d'intervalle le commandant adjoint de l'opération européenne Atalanta au large de la Somalie et le directeur du BMI.

 

Pour le premier, le contre-amiral italien Gualtiero Mattesi, "nous avons devant nous un succès tactique mais réversible. Il est essentiel que la pression sur les pirates et sur leur business model soit maintenue, voire amplifiée. Le contexte stratégique comme la situation en Somalie permettant aux pirates d'agir n'a pas encore fondamentalement changé. [...] En joignant leurs forces, les efforts contre la piraterie sont aujourd'hui plus efficaces et peuvent faire plus qu'aucun navire, marine, pays ou organisation seule", indiquait-il en septembre à l'excellent site spécialisé sur les questions de défense européenne, Bruxelles 2.

 

Une prudence que juge aussi nécessaire le directeur du BMI, le capitaine Pottengal Mukundan, qui surveille l'activité des pirates internationaux depuis 1991. "Les chiffres de la piraterie montrent une réduction bienvenue des détournements et des attaques de navires. Mais les équipages doivent rester vigilants, en particulier dans les eaux très dangereuses au large de l'Afrique de l'Est et de l'Afrique de l'Ouest." Aussi, il estime que "la présence continue de la marine est essentielle pour veiller à ce que la piraterie somalienne reste faible. Ces progrès pourraient facilement être renversés si les navires de guerre étaient retirés de la zone."

 

>> Lire : "Procès du voilier Le Carré d'as : Des Somaliens à Paris" (édition Abonnés)

 

>> Lire aussi : "Contenir la piraterie. Des réponses complexes face à une menace persistante", de Hugues Eudeline.

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