15/08/2011 Les Echos - Reuters
L'ouverture mardi à Moscou du salon aéronautique et aérospatial MAKS sera l'occasion pour la Russie de présenter ses grandes ambitions dans le secteur, et peut-être de devenir le premier client de son propre événement.
Le premier ministre Vladimir Poutine doit se rendre mercredi au salon, organisé une année sur deux, qui sera notamment marqué par la première présentation publique en vol du chasseur russe de cinquième génération, le T-50.
Les constructeurs publics d'avions civils et militaires devraient également profiter de l'occasion pour dévoiler de nouvelles commandes, ainsi que des partenariats avec des géants du secteur tels que Boeing .
Le mois dernier, le président Dmitri Medvedev avait porté un coup au secteur national en annonçant aux forces armées qu'elles pouvaient désormais aussi acheter des armements hors de Russie.
Selon les analystes, cette évolution pourrait donner lieu à de nouvelles grandes acquisitions comparables à l'achat à la France de deux portes-hélicoptères de classe Mistral.
"La Russie cherche actuellement à renforcer son industrie d'armement avec de nouvelles technologies. Elle cherche à l'étranger, ce qui pourrait avoir pour conséquence que la Russie achètera plus qu'elle ne vendra durant le salon", a déclaré Rouslan Poukhov, directeur du cabinet d'étude moscovite CAST.
CHASSEURS, HÉLICOPTÈRES ET AVIONS CIVILS
L'agence de presse Vedomosti rapportait ce mois-ci que la Russie cherchait à acheter durant le salon pour trois milliards de dollars d'avions de combat et d'entraînement.
Au total, l'organisateur Aviasalon s'attend à ce que des contrats d'un montant total de dix milliards de dollars soient signés durant la semaine que durera le rassemblement.
La précédente édition, en 2009, avait déjà atteint un montant similaire.
La Russie s'efforce d'insuffler une nouvelle vie à son industrie de la défense, tombée en déshérence après l'effondrement de l'Union soviétique.
Le chasseur T-50 est ainsi un effort tardif et maintes fois repoussé de rivaliser avec le F-22 co-développé par Lockheed Martin et Boeing.
Furtif, le T-50 n'est encore que le prototype de l'avion de combat que la Russie entend à terme développer et produire en série en coopération avec son premier client à l'exportation, l'Inde, pour un contrat estimé à 35 milliards de dollars.
Le conglomérat Russian Helicopters, qui rassemble onze constructeurs régionaux d'hélicoptères et poursuit la production d'appareils de marque Mil, devrait également anoncer durant le salon une série de contrats, principalement à destination d'entreprises russes et du ministère de la Défense.
Le secteur civil devrait également être mis en valeur avec de probables commandes de l'avion de transport régional SuperJet 100, qui en a déjà enregistré 170.