28/09 Par Alain Ruello – LesEchos.fr
C'est ce que prévoit le projet de budget 2013 du ministère de la Défense. Egalement inscrites, les commandes d'avions ravitailleurs et la hausse des crédits de recherche amont.
On ne sait pas encore quoi, mais on sait à peu près combien, et surtout quand. Le projet de loi de finances 2013 du ministère de la Défense nous apprend que parmi les principales commandes budgétées l'année prochaine figure celle d' «un premier » système intermédiaire de drones de surveillance et de reconnaissance Male (moyenne altitude longue endurance). Voila pour la quantité, sachant qu'un système comprend en général une poignée d'aéronefs et les stations au sol nécessaires pour les faire fonctionner. Reste à savoir qui sera l'heureux élu.
A ce stade, la DGA n'en finit pas d'étudier les mérites comparés de la solution poussée par Dassault, basée sur le Heron TP de l'israélien IAI, ou de celle portant sur l'adaptation par Cassidian, la branche défense d'EADS, de Predator de l'américain General Atomics (relire : Drones : Jean-Yves Le Drian réserve toujours sa décision).
De nouveaux avions ravitailleurs et de transport
Autre bonne surprise, pour Airbus cette fois-ci, le budget 2013, prévoit l'achat de nouveaux avions ravitailleurs et de transport. Il est temps car la flotte actuelle, composée de 11 C135FF et de 3 KC135R, affiche plus de 50 ans au compteur. Les futurs avions, des dérivés de l'A330 civil, prendront aussi le relais des 3 A310 et de 2 A340 qui servent à transporter fret et personnel. Le principe d'une acquisition patrimoniale (plutôt que d'un contrat de location) a été retenu, pour une première livraison prévue fin 2017.
Le ministère de la Défense a aussi prévu de moderniser les avions de patrouille Atlantique 2, de quoi garnir la nouvelle co-entreprise d'optronique de Safran et de Thales avec un premier contrat. De même qu'il s'est montré généreux pour les crédits d'études amont (recherche), qui vont augmenter de 10 % l'année prochaine, pour atteindre 752 millions. Il serait toutefois intéressant de vérifier si cette progression n'est pas due au seul renouvellement de la dissuasion nucléaire.
Enfin, les ressources pour l'entretien des matériels s'inscrivent également en hausse, aussi bien en crédits de paiements (2,91 milliards d'euros, +8 %), qu'en autorisation d'engagements (3,66 milliards, +22 %). Les militaires n'ont pas vraiment le choix, car cet effort est le corollaire de la mise en service de très nombreux matériels modernes, hélicoptères et blindés notamment, donc bien plus chers à l'usage.
Tout cela s'inscrit dans un contexte financier qui reste contraint. Si le ministère de la Défense a réussi à stabiliser ses crédits, à hauteur de 31,4 milliards hors pensions, c'est surtout grâce à 1,3 milliard d'euros de recettes exceptionnelles tirées de la vente de fréquences hertziennes et d'immeubles. Surtout, 5,5 milliards de commandes prévues cette année et la prochaine, dont 4,5 milliards d'armements, ont été décalées, en attente des conclusions du livre blanc de la défense et de sa traduction en espèce sonnante et trébuchante dans la future loi de programmation militaire (relire La Défense répartit le gel des commandes d'armement en évitant les décisions irréversibles)