25 septembre 2012 varmatin.com
L’essentiel du matériel de l’armée française engagé sur le théâtre afghan sera rapatriéà l’arsenal dans les prochains mois. Un navire est attendu le 8 octobre
On n'avait plus vu ça depuis 21 ans. Depuis le départ des troupes d'Irak lors de la première guerre du Golfe. Ces prochaines semaines, la rade verra des milliers de tonnes de fret militaire franchir à nouveau ses passes pour être déchargés sur les quais Milhaud, puis redispatchés dans les bases de l'Hexagone. Pour la France, c'est une des plus grosses opérations logistiques de son histoire récente.
Décidé par le président de la République François Hollande, le retrait anticipé d'Afghanistan va ainsi conduire l'armée française à utiliser le port militaire varois comme point d'arrivée principal de son matériel. Au total, ce sont quelque 800 véhicules, dont 500 blindés, et 1 100 conteneurs qui doivent encore transiter par Toulon. Plus une bonne dose de poussière de Kapisa.
Pas de « Formule 1 » pour le fret
Tout cela ne se fera pas en un jour. D'ailleurs, le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l'État-major des armées, rappelle que « des rotations ont déjà eu lieu en début d'année ». Avant même que le calendrier ne soit anticipé par François Hollande. Deux navires de la Compagnie maritime nantaise ont ainsi déposé leur cargaison, en février et avril, au pied du Faron.
Il s'agit de ces gros bateaux civils bleu et blanc, siglés du « MN » de l'armateur breton. La société est chargée du transport de logistique militaire par contrat d'affrètement avec la Défense. C'est elle qui assure les rotations entre les Émirats arabes unis, première escale des containers partis en avion d'Afghanistan, et Toulon. Pourquoi ne pas utiliser des bâtiments militaires (BPC ou TCD) ? « Ce serait comme se servir d'une Formule 1 pour aller faire ses courses », sourit le porte-parole.
Le prochain navire - l'Eider - est ainsi attendu pour le 8 octobre. Les allers-retours devraient s'accélérer fin 2012 et début 2013. « La priorité reste les hommes », explique encore Thierry Buckard. Lesquels ne transitent pas par Toulon, mais rejoignent leurs chaumières par avion. Ensuite, le paquet sera donc mis sur… les paquets : le matériel nécessaire à la vie de l'armée sur place, du blindé à la munition (les fameux containers « DX » pour « dangereux »), jusqu'aux WC chimiques.
Dans le détail, la chaîne du retrait s'organise comme suit : la conception pour l'État-major des armées ; la coordination pour le Centre multimodal des transports (CMT) et la conduite pour le 519eGroupe de transit maritime (GTM). Ce dernier régiment, basé à Ollioules depuis juillet 2011, est en effet spécialiste du transport logistique militaire par voie de mer.
Plus que de simples « dockers », ces hommes s'occupent autant des opérations administratives que de la manutention portuaire. Avec ce retrait, les 350 soldats du « 519 » ne devraient pas chômer. « Adroit et vigoureux, sur terre comme sur mer » dit leur devise. Voilà une nouvelle occasion de le prouver.

