04 février 2011
Source http://bercy.blog.lemonde.fr
Il n’est pas possible “à ce jour, de conclure définitivement et de façon globale sur l’intérêt économique” pour l’armée française de confier certaines tâches et missions à des sociétés privées. C’est ce qu’indique la Cour des comptes dans un rapport réalisé à la demande de la commission des finances de l’Assemblée nationale et présenté, mercredi 2 février, par Louis Giscard d’Estaing, rapporteur spécial (UMP).
La Cour des comptes, qui met en avant des “insuffisances méthodologiques” et un “manque de données”, n’en estime pas moins que ces externalisations “doivent être mieux encadrées”, selon M. Giscard d’Estaing.
Deux points sont ainsi mis en exergue : l’externalisation “ne doit pas devenir un principe permettant de ne pas réaliser en interne des réformes qu’on ne sait pas ou qu’on ne veut pas mener”; elle ne doit pas non plus permettre de “contourner l’obstacle budgétaire” sur des crédits de financement d’équipements qui sont comptés.
La Cour des comptes donne toutefois une évaluation du coût actuel de l’externalisation pour le ministère de la défense : de l’ordre de 5 % du budget, comme en Allemagne, mais loin des 25 % environ de la défense britannique.
M. Giscard d’Estaing en a donné une ventilation :
- 951 millions d’euros, soit 2,5 % du budget, pour des opérations telles que l’achat d’heures de formation auprès d’une société privée pour l’apprentissage du pilotage d’hélicoptères à Dax.
- 584 millions d’euros, soit 1,5 % du budget, pour des contrats de sous-traitance pour l’entretien des matériels.
- 160 millions d’euros pour les opérations militaires extérieures, sur une masse totale de quelque 1,7 milliard d’euros.
“Au total, ces montants restent relativement limités lorsqu’on les rapporte au
budget total de la défense”, relève M. Giscard d’Estaing, tout en prévenant : “cela ne doit pas nous empêcher d’évaluer la qualité de la politique suivie”.
