14.07.2011 INFO-AVIATION
Les F-15 et les F-16 du corps expéditionnaire de l’US Air Force en Afghanistan ont fournit un soutien aérien risqué mais réussi aux troupes terrestres de la coalition lors d’une vaste opération à la frontière pakistanaise. Voici le récit complet de son déroulement par un sous-officier américain.
La base américaine de Bagram, en Afghanistan, a joué un rôle crucial dans l’Opération Hammer Down II le long de la frontière afghano-pakistanaise du 25 au 30 juin.
Les F-15E Strike Eagle du 389e escadron et les F-16 Fighting Falcon du 555e escadron de la base aérienne de Bagram, en Afghanistan, ont effectué 176 heures consécutives d’appui aérien et largué plus de 100 bombes durant l’opération.
L’opération Hammer Down II a été menée par la coalition pour attaquer les insurgés tout au long de la zone de Pech Valley. L’objectif était aussi de poursuivre le déploiement des forces de sécurité nationale de l’Afghanistan.
Les soldats de la coalition de la 25e Division d’infanterie, la Task Force Bronco, en partenariat avec les troupes de l’armée nationale afghane ont tiré un feu nourri sur les insurgés pendant quatre jours.
Le combat faisant rage, il est devenu évident qu’un soutien aérien rapproché de l’US Air Force était impératif pour la réussite de la mission, mais aussi pour sauver des vies.
« Il y a eu beaucoup d’occasions où, si nous n’avions pas eu un appui aérien rapproché, de nombreuses vies auraient été perdues », a déclaré le Major Dan Gibson, de la 25e division d’infanterie. « Nos commandants des forces terrestres ont travaillé main dans la main avec les contrôleurs aériens de la Joint Terminal Attack Force (JTAC) pour obtenir des bombes là où nous en avions besoin. »
Le lieutenant-colonel Daren Sorenson, du 455e Groupe expéditionnaire, travaillait en étroite collaboration avec l’armée pour que les pilotes de F-15E puissent larguer des bombes sur la cible .
« Nous avons fourni un soutien aérien majeur », a déclaré le lieutenant Sorenson. « L’ennemi sait comment adapter ses tactiques terrestres et utiliser le terrain à son avantage, mais nous avons opposé quelque chose qu’ils ne pouvaient pas contrer. », ajoute t-il.
Le bruit des moteurs génère la peur
Selon le colonel, le seul bruit des moteurs à réaction crée la panique chez les insurgés.
« Entendre le bruit d’un jet n’est pas mesurable », explique le colonel Sorenson. « Les insurgés se cachaient et cessaient le combat. Nous avons intercepté des échanges entre eux disant : « Je ne me bats pas aujourd’hui avec des avions dans le ciel. »
Bien que le rugissement des avions de combat impose une présence dissuasive, elle ne suffit pas à arrêter l’ennemi qui tente d’envahir les positions de la coalition. De nombreuses « menaces de proximité » sont signalées aux avions de chasse.
« Les communications avec nos JTAC furent très intenses », déclare le lieutenant-colonel Mark O’Neal, directeur adjoint des opérations du 389e escadron de F-15E. « Nous entendions des tirs de nos hommes au sol comme pour dire : »Nous avons besoin de bombes maintenant ! »
Les pilotes ont dû trouver le bon équilibre pour larguer les munitions tout en s’assurant qu’elles ne frapperaient pas les troupes amies.
« A un moment, nous avons largué sept bombes dans un intervalle de 26 minutes, ce qui est un rythme très rapide, dont certaines à moins de 250 mètres de nos forces, » avoue le colonel O’Neal. « C’est stressant, mais le JTAC nous transmet à la radio : « Excellent travail, pas une égratignure sur nos hommes », cela en vaut la peine. »
Le capitaine Shuan Hoeltje, du 555e escadron de F-16, a déclaré que larguer des bombes sur des combats de proximité, dans des conditions météorologiques extrêmes, et avec succès a été une expérience surréaliste.
« Nous volions à proximité d’un orage, et nous n’avions pas une bonne visibilité », se souvient le capitaine Hoeltje. « Nous savions que nous devions jouer serrer avec des insurgés si proches de nos gars. Au final, nous avons pu fournir une frappe aérienne réactive et précise. »
Bien que le soutien aérien rapproché soit le fer de lance de la composante Air Force, le colonel Sorenson a souligné qu’il avait fallu l’effectif total du 455e escadron pour soutenir les forces de la coalition et accomplir la mission.
« L’opération Hammer Down est un bon exemple de la façon dont chaque escadron a joué son rôle pour appuyer les gars sur le terrain, 24h/24″, a t-il confirmé.
Au total, l’opération Hammer Down II a éliminé plus d’une centaine d’insurgés, dont quatre cibles de grande valeur. Les responsables du renseignement de la coalition estiment que l’opération est parvenue à interrompre les capacités de combat de l’ennemi et à perturber leurs attaques coordonnées pour le reste de la saison (jusqu’en septembre).
Auteur : Sergent. John Wright, 455e escadron, US Air Force