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25 octobre 2011 2 25 /10 /octobre /2011 12:55

http://www.sudouest.fr/images/2011/10/25/les-pilotes-devant-les-mirage-f1-qu-ils-viennent-de-ramener_544158_460x306.JPG

 

Les pilotes devant les Mirage F1 qu'ils viennent de ramener à bon port. Le colonel Letalenet (à droite) les a félicités un par un. photo Pascal Bats

 

25.102011 François Renaut -sudouest.fr

 

Quatre Mirage F1 et autant de pilotes engagés en Libye dans le cadre de l'intervention de l'Otan sont rentrés hier. Un moment d'émotion.

 

La perspective se faisait imminente depuis la mort du colonel Kadhafi la semaine dernière. Secret oblige, l'information n'est tombée qu'hier en fin de matinée. À 14 h 15, quatre Mirage F1 de la base aérienne 118 vont se poser à Mont-de-Marsan en provenance de Libye.

 

Une petite réception se monte en toute hâte. Le champagne est mis au frais. Un rassemblement se crée aux abords du tarmac.

 

« C'est super émouvant ces moments-là », commente un officier. « Ils retrouvent leur famille. »

 

En attendant le retour des guerriers, le colonel Guillaume Letalenet, commandant de la base, savoure le moment. C'est forcément un moment particulier. « C'est surtout le sentiment du devoir bien fait et accompli. Pendant que les autres prenaient des vacances, l'armée de l'air était là nuit et jour. »

 

Il souhaite que la fierté qui l'anime « se propage à l'ensemble de la ville et de l'agglomération. Cette mission a été très médiatisée, parce qu'elle était à risques, parce que ça se passait à nos frontières. »

 

À 14 h 20, les Mirage survolent la base une première fois. Leur deuxième passage est ponctué d'un « break tactique » (comprenez une dispersion aérienne). « Ils sont contents de rentrer », apprécie Ben (1), le commandant en second de l'escadron. Un escadron nouvellement basé à Mont-de-Marsan puisque venu de Reims au mois de juillet consécutivement à la fermeture de la base locale.

 

Une bombe, un pictogramme

 

La mission de ses hommes en Libye -ils étaient basés en Grèce- était double. Appui aérien et frappes au sol d'un côté, reconnaissance de l'autre. Ils peuvent prendre des images de jour comme de nuit. Dans le cadre de la guerre électronique dans laquelle sont impliqués d'autres militaires de la base, ils sont également à même d'enregistrer les fréquences des systèmes d'armement de l'ennemi.

 

Les frappes au sol ont une traduction directe sur la carlingue des appareils désormais impeccablement rangés sur le tarmac. Chaque bombe larguée est symbolisée d'un pictogramme. Un F1 en cumule plus d'une douzaine, un autre aucune, les deux autres se situent au milieu.

 

Sous chaque appareil, une forme ovoïde qui ressemble à de l'armement mais qui n'en est pas puisqu'il s'agit d'un réservoir de carburant complémentaire.

 

Ben a attendu que les moteurs cessent de vrombir. « C'est toujours sympa de les voir rentrer. Ils étaient absents depuis un bon moment. Avec leur retour, l'escadron est de nouveau au complet. On a été beaucoup engagés ces derniers temps, c'est la première pause depuis longtemps. »

 

Un à un, les pilotes sont descendus de leur Mirage. Ces jeunes hommes ont l'air détendu, ils sont souriants, contents de rentrer à la maison. Autour d'eux un petit attroupement se fait. Bises, poignées de main, tapes voire bourrades dans le dos… Les signes amicaux sont divers, sincères surtout.

 

Champagne sur le tarmac

 

Les coupes de champagne trinquent. Tout le monde pose pour une photo de famille devant les avions. « On n'a pas monté un show pour vous (la presse, NDLR) », sourit Ben. « Ça se passe toujours comme ça dans ces cas-là. Maintenant, ils vont partir pour une ou deux semaines de perm. »

 

Parmi les valeureux qui vont partir en perm, il y a Cox (c'est son nom de guerre). Les bras encombrés de son bardage, des cartes plein les poches, il dit son bonheur d'être rentré à défaut des détails de sa mission qu'il n'est de toute façon pas autorisé à divulguer.

 

Il y a du soulagement chez lui. « Tant qu'on n'est pas posé, on n'est pas arrivé. »

 

De l'émotion aussi. « C'est toujours un grand moment de revenir dans son escadron après une guerre, si on peut appeler ça comme ça. Dans ces cas-là, ça peut très mal se passer ou très bien. Ça s'est très bien passé. »

 

Le temps d'une pause, il poursuit pour souligner « l'accueil des collègues, leur joie qu'on soit toujours en vie, qu'on ait ramené les avions entiers… Là, en plus, on sent qu'on a participé à quelque chose d'important. »

 

(1) Par souci de confidentialité, il nous a été demandé, autant que faire se peut, de ne pas faire figurer d'identité.

 


La BA sur de nombreux fronts

 

Le colonel Letalenet ne rentre pas dans les détails mais il livre les grandes lignes de l'intervention de la BA 118 en Libye. « Le 17 mars, l'ONU a voté la résolution d'une intervention militaire contre Kadhafi, le 19, les premiers avions de combat français y sont partis. » L'escadron néo-montois encore à Reims à ce moment-là a envoyé des avions dès le 28 mars.

 

« Depuis le 1er jour du conflit, des personnels de la base sont mobilisés. Pas que des avions, du soutien, de la logistique, des spécialistes de la guerre électronique aussi qui ont été dépêchés dans la plus grande urgence. » L'évolution de la situation en Libye a fait qu'il a été décidé un redéploiement des forces engagées. D'où le retour à Mont-de-Marsan des quatre Mirage F1. « Ils restent en alerte », précise le colonel.

 

En Libye et sur les bases de l'Otan en Grèce et en Italie, une soixantaine de personnels de la base reste encore engagée. On en retrouve dans d'autres endroits du monde : en Afghanistan, au Gabon, au Sénégal…

 

« Au total, aujourd'hui, on doit avoir environ 120 militaires de la base en opérations extérieures. »

 

J.-F. R.

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