26/11 Par Bruno Trevidic, Thibaut Madelin et Alain Ruello - Les Echos
Un accord sur un nouveau pacte d'actionnaires semble très proche.
Six semaines après l'échec du projet de fusion entre EADS et BAE Systems, la France et l'Allemagne veulent mettre en place rapidement une nouvelle gouvernance pour le groupe d'aéronautique et de défense. Les deux Etats ont discuté du sujet lors du sommet européen de Bruxelles et le pacte d'actionnaires sera revu prochainement, a déclaré François Hollande vendredi.
« Nous sommes amenés nécessairement à revoir les compositions respectives du capital et redéfinir le pacte d'actionnaires, tout ça va se faire au cours des prochaines semaines », a dit le chef de l'Etat lors d'une conférence de presse. « Je pense que nous pourrons sceller d'ici à dix jours un nouveau pacte d'actionnaires qui préserve l'équilibre franco-allemand et prépare EADS aux défis du futur, avait confié aux « Echos », un peu plus tôt, Joachim Pfeiffer, député de l'Union chrétienne-démocrate (CDU) d'Angela Merkel. Les négociations avec la France sont intensives et constructives. »
Un deuxième scénario
L'Allemagne, qui n'est pas encore actionnaire direct d'EADS, veut entrer au capital d'ici à la fin de l'année. Son objectif : être au même niveau que la France, qui détient 15 % du capital directement. Jusqu'à présent, il était question que la banque publique allemande KfW achète au moins 7,5 % à Daimler, qui souhaite poursuivre son désengagement, et les 7,5 % détenus par le consortium de banques et de collectivités locales allemandes Dedalus. Les négociations entre le groupe automobile et KfW traînant en longueur, un second scénario, dévoilé par le « Handelsblatt », semble en passe de s'imposer. La banque publique reprendrait les 7,5 % de Dedalus et rachèterait 3 % à l'Etat français, dont la participation tomberait à 12 %. Pour arriver à parité avec la France, l'Allemagne n'aurait donc plus besoin que de racheter 1,5 % environ à Daimler.
Dans un premier temps, les deux Etats pourraient être au même niveau en termes de droit de vote, pas nécessairement en termes d'actions. Mais l'une des questions les plus sensibles du futur pacte est celle de la représentation et des pouvoirs des deux Etats au conseil d'administration.
Sur un tout autre sujet, le président d'EADS, Tom Enders, a demandé une enquête interne sur d'éventuels pots-de-vin versés à l'occasion de la vente d'avions de combat Eurofighter à l'Autriche en 2003, a rapporté hier l'hebdomadaire « Der Spiegel ».
Les chiffres
49 milliards d'euros.
C'est le chiffre d'affaires d'EADS l'an dernier. Le groupe a dégagé 1 milliard d'euros de résultat net.
133.000 salariés dans le monde.
Le groupe réalise 42 % de ses revenus en Europe et à peine 12 % en Amérique du Nord.