18.12.2012 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense
Et si la piraterie disparaissait de l'océan Indien? Ce serait tragique. Tragique pour les assureurs, les entreprises de sécurité maritime, les fournisseurs d'équipements de protection, les constructeurs d'OPV et les marines gouvernementales qui agitent la menace pirate pour exiger des moyens navals.
Pour ces dernières, comment dès lors procéder pour faire durer des opérations de sécurisation dans des mers pacifiées?
"Je suis convaincu que si nos bâtiments disparaissaient, le modèle de piraterie serait intact", a expliqué le contre-amiral néerlandais Ben Bekkering, commandant sortant de l'opération "Ocean Shield" (Bekkering va en effet passer le flambeau au contre-amiral italien Antonio Natale).
Les attaques de pirates au large des côtes de la Somalie ont effectivement considérablement décliné en 2012 mais ce phénomène reste un "business modèle" viable. Selon l'Otan, il est susceptible de connaître un nouvel essor en cas de réduction des forces navales internationales dans la région.
CQFD: mobilisation soutenue et durable signifie sécurité en mer. Donc, il ne faut pas baisser la garde et continuer à mettre en oeuvre des moyens militaires permanents. En temps de disette budgétaire et de coupes à venir, la démonstration a son importance. Et elle vaut aussi bien pour Ocean Shield qu'Atalante.
Une baisse réelle. Le nombre de navires arraisonnés par des pirates dans l'océan Indien, au large de la Somalie, est tombé à sept lors des onze premiers mois de 2012, contre 24 pour la totalité de l'année 2011, selon l'Otan.
L'IMB (au 3 décembre) a recensé 71 incidents au large de la Somalie, 13 captures de navires. 212 marins ont été capturés. Actuellement, 9 navires sont aux mains des pirates et 147 personnes. sont otages