31.01.2012 par Guillaume Belan
(FOB)
Le scénario aura été laborieux à écrire, mais il se met finalement doucement en place. Le premier acte du rapprochement de l’activité optronique française a eu lieu hier. Thales et Safran,
qui détenaient chacun 40% du capital de Sofradir, le champion de la détection infra-rouge, ont augmenté leur participation pour maintenant détenir 50% chacun du capital de l’entreprise basée près
de Grenoble. Ce renforcement capitalistique est la traduction de l’annonce faite le 21 décembre dernier entre les deux groupes compétiteurs du secteur, dans laquelle ils manifestaient leur
volonté de renforcer Sofradir.
L’acte suivant sera la constitution d’une Joint Venture 50/50 entre Thales et Safran dans les activités optroniques (systèmes de visions, détections électro-optiques) et notamment l’aspect
commercialisation. Poussé par le pouvoir politique depuis plusieurs années, l’accord obtenu entre les deux industriels en décembre n’aura pas été à la hauteur des espérances, n’aboutissant ni à
des échanges d’actifs comme comme il en avait pourtant été question, ni à un accord sur l’activité de navigation inertielle. Mais il permet au moins aux deux groupes d’arriver en ordre de marche
sur le marché export dans les systèmes de vision et de détection.
Ce renforcement dans Sofradir fait suite au retrait des 20% que détenait le géant du nucléaire Areva dans la société. Areva, qui a connu une baisse de son chiffre d’affaires en 2011,
considérait cette participation non stratégique et a décidé dans le cadre de son plan de financement et d’action stratégique “Action 2016″, de se recentrer sur son coeur de métier.
Sofradir emploie 550 personnes pour un chiffre d’affaires de 150 millions d’euros. Ses produits de détection infra-rouge sont présent dans le civil, le spatial et le militaire. Sofradir
équipe la plupart des plateformes terrestres, mais aussi aériennes ou navales et marche très bien à l’export. Ses systèmes sont notamment utilisés dans les véhicules blindés américains
comme le char de combat Abrams.