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19 novembre 2012 1 19 /11 /novembre /2012 08:52

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19.11.2012 Mer et Marine

 

Demain et mercredi, une réunion ministérielle des pays membres de l’Agence Spatiale Européenne se tient à Naples, en Italie. L’objectif de cette conférence, la première du genre depuis 2008, est de définir la politique de l’ESA et les programmes qui seront financés dans les prochaines années. Parmi eux pourrait se trouver un système d’identification automatique des navires par satellite.

 

Initialement conçu comme un outil de prévention contre les collisions, l’AIS (Automatic Identification System) a vu son application s’étendre progressivement. Obligatoire depuis 2007 pour tous les navires de plus de 300 tonneaux de jauge brute, ce dispositif permet de disposer de différentes informations sur le navire, comme son identité, la nature de sa cargaison, son port de départ ou encore sa destination. Les signaux émis par les balises embarquées sont captés par des stations terrestres et servent notamment aux centres de surveillance du trafic maritime, comme les CROSS français. Rien qu’en Europe, il existe aujourd’hui 750 stations de réception AIS le long du littoral. Avec toutefois un problème de portée, les navires étant «invisibles » à une distance supérieure à 40 milles de la côte.

 

(© ASTRIUM)

 

Capter les AIS dans une zone de fort trafic maritime

 

Afin de bénéficier d’améliorer la surveillance du trafic maritime au-delà de cette limite, l’emploi du satellite est étudié depuis plusieurs années, avec déjà des applications opérationnelles. Placés en orbite basse, de petits satellites d’une trentaine de kilos permettent de capter les signaux AIS. Plusieurs systèmes sont déjà en service, comme celui du Canadien COMDEV (quatre satellites), le Norvégien AIS SAT (un satellite) ou encore le dispositif de l’Américain ORBCOMM, qui a vu deux satellites livrés début 2012.

 

L’ESA, de son côté, réfléchit sur la mise en œuvre d’un système  permettant non seulement de détecter des navires dans des zones de faible trafic, mais également sur des routes très fréquentées par les navires, notamment de commerce. « L’Agence Spatiale Européenne a lancé une étude en ce sens il y a deux ans pour étudier une architecture et voir s’il était possible d’atteindre un haut degré de performance, avec un système suffisamment puissant pour détecter au moins 80% des navires évoluant dans une zone de fort trafic maritime », explique-t-on chez Astrium, qui propose une solution dans la perspective du lancement potentiel d’un AIS spatial européen.

 

 

(© ASTRIUM)

 

Une solution proposée par Astrium

 

Le groupe a travaillé sur un satellite de 200 à 250 kilos, assez gros pour permettre une meilleure redondance, embarquer plus d’hydrazine (le carburant des satellites) et, ainsi, avoir une durée de vie de 7 à 8 ans, contre 2 ans environ pour les petits satellites. Evoluant à une vitesse d’environ 8 km par seconde, cet engin, avec un champ de vision de 2500 km de rayon, pourrait permettre de disposer d’une situation AIS à l’échelle mondiale. Le rafraichissement des données dépendrait ensuite du nombre de capteurs mis en orbite. Ainsi, avec un satellite, la durée entre deux passages serait en moyenne de 11 heures, alors qu’avec quatre engins, le temps moyen serait ramené à 3 heures. L’UE disposerait alors d’un outil de renseignement de premier plan dans le domaine de la surveillance maritime. Si les ministres européens décident de lancer ce programme, le nouveau dispositif sera mis en œuvre par l’Agence Européenne de Sécurité Maritime. Il complèterait les moyens de l’EMSA, notamment le réseau Safeseanet, qui intègre déjà les données AIS réceptionnées par les stations côtières.

 

Le coût du projet est estimé à 100 millions d’euros pour le développement, la réalisation et le lancement du premier satellite jusqu’à la mise en service opérationnelle en orbite. Le coût d’exploitation est estimé à une dizaine de millions d’euros par an.

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