19/09/2013 Par Guillaume Steuer – Air & Cosmos
C'est Marwan Lahoud, patron de la stratégie d'EADS, qui le reconnaissait ce matin devant les députés de la commission de défense : "la montée en puissance de la production de l'A400M sera plus lente que prévue", expliquait le dirigeant dans le cadre d'une audition sur le projet de loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2014-2019.
Ce projet de LPM ne prévoit la livraison que de 15 A400M pour les forces françaises d'ici à 2019, alors qu'il en était encore attendu 30 au titre du contrat qui avait déjà fait l'objet d'une renégociation en 2010. Le dirigeant a cependant précisé que cette nouvelle réduction ne devrait pas avoir "d'impact dynamique" sur les emplois, le programme n'en étant que dans sa phase initiale au niveau de la production.
Le patron de la stratégie a en revanche nuancé l'impact pour son entreprise du glissement du programme de renouvellement des avions-ravitailleurs français : le projet de LPM prévoit en effet l'acquisition de deux machines seulement sur la période, pour une cible globale de douze A330 MRTT. "Si EADS était une entreprise 100% militaire, ce serait une catastrophe", a-t-il rappelé, soulignant qu'Airbus livrait plus de 10 Airbus A330 chaque mois à des clients civils.
S'exprimant au sujet des drones, Marwan Lahoud a partagé son pessimisme quant à l'émergence à court terme d'un projet de drone Male (moyenne altitude longue endurance) européen, constatant que selon la LPM, "aucun programme de ce type ne devrait être lancé" avant la fin de la décennie. Il a en revanche souligné qu'en matière de R&T, la filière hélicoptères partageait de grandes similitudes avec celle des drones et que l'avenir était selon lui aux voilures tournantes "optionnellement pilotées".
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