18/06/2013 Sources : EMA
L’exercice MESOS-ARSENIA a eu lieu en région Rhône-Alpes du 10 au 14 juin. Dirigé par la préfecture du Rhône, cet exercice mixte civil et militaire a été conduit autour d’un scénario de gestion d’une crise Nucléaire, Radiologique, Bactériologique et Chimique (NRBC) sur fond de menace terroriste. Pour sa partie civile (MESOS), cet exercice a été joué à tous les niveaux de l’organisation préfectorale, y compris sur le terrain. Pour sa partie militaire (ARSENIA), il a engagé la chaîne de commandement zonal, plus particulièrement les volets planification et conduite de l’engagement de la chaîne OTIAD, en coordination avec les moyens civils placés sous autorité du ministère de l’Intérieur.
Au total, l’exercice MESOS a impliqué 2000 personnes sous la direction du préfet de zone de défense et de sécurité (PZDS), dont une composante européenne de 300 personnes (Portugal, Belgique, Espagne, Allemagne, Italie). Pour sa part, le volet militaire (ARSENIA) a engagé une centaine de militaires des cinq départements relevant de la zone de défense et de sécurité sud-est (ZDS SE : départements du Rhône, de l’Isère, de l’Ain, de la Drôme et de l’Ardèche) qui ont armé ou renforcé les structures de commandement nécessaires à l’engagement militaire. A cette occasion, le Centre Opérationnel Interarmées de la Zone de Défense et de Sécurité Sud-est (COIAZDS SE) a été évalué dans sa capacité à armer, planifier et conduire les actions militaires de gestion de crise.
Dans le scénario de l’exercice se déroule une succession d’attentats dans le monde : à Rome (31 mai), Sydney (3 juin), Londres (7 juin), la Haye (8 juin) Paris (9 juin), Saint Etienne (11 juin) et Lyon (12 juin). Un sommet économique européen se tenant à Lyon, le Préfet de la Zone de Défense et de Sécurité Sud-Est – M. Jean-François Carenco - décide la réquisition de moyens militaires en soutien des forces de sécurité civile et intérieures.
La réquisition préfectorale est adressée au général de corps d’armée Martial de Braquilanges, officier général de zone de défense et de sécurité de la zone Sud-Est (OGZDS-SE) qui évalue les besoins requis et la manœuvre opérationnelle à mener en coordination avec les autorités civiles, et reçoit l’ordre d’intervenir du Centre de Planification et de Conduite des Opérations (CPCO). Il engage alors les moyens militaires dans des délais très brefs. Grâce à leurs structures, leurs savoir-faire et aux moyens très spécifiques dont elles disposent (capacités génie, héliportée, NRBC, transport lourd, etc.), les armées sont associées très tôt au déclenchement de l’alerte par la préfecture. Dans le cadre de l’Organisation Territoriale InterArmées de Défense (l’OTIAD), les armées peuvent en permanence déployer jusqu’à 10 000 hommes en quelques jours dans le cas d’une crise majeure. Le maintien de cette capacité est confirmé par le nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale, dans le cadre de la fonction stratégique «protection».
Dans les crises liées à la sécurité civile, les moyens militaires sont placés pour emploi sous l’autorité du Directeur des Opérations de Secours, qui est en principe le préfet de département. Ils restent sous le commandement opérationnel (OPCOM) du chef d’état-major des armées, via l’officier général de la zone de défense et de sécurité qui en assure le contrôle opérationnel (OPCON). Dès les premières heures de la crise, l’évaluation des moyens militaires disponibles est réalisée par le centre opérationnel interarmées de zone de Défense et de sécurité sud-est (COIAZDS-SE), également en charge de planifier et conduire leur engagement. Pour assurer ses missions, le COIAZDS est renforcé par des militaires d’active et de réserve. Il peut également être armé par des renforts spécialisés, comme la cellule d’aide à la gestion de crise (CAGEC). Afin de garantir la bonne coordination avec l’action des moyens civils, un détachement de liaison militaire est inséré auprès du préfet en charge des opérations.
L’Organisation territoriale interarmées de Défense (OTIAD) assure des missions opérationnelles au titre de la sauvegarde et en vue de la participation des forces armées à la défense sur le territoire national, y compris dans les DOM-COM. L’engagement des armées sur le territoire national dans le cadre des missions intérieures intervient en soutien, en accompagnement ou en complément de l’action civile de l’État dans les milieux terrestre, maritime et aérien. La chaîne OTIAD couvre ainsi un large spectre de missions : missions de sécurité civile (par exemple en cas de catastrophe naturelle), missions de sécurité intérieure (telles que VIGIPIRATE ou Harpie), missions de sécurité publique (comme Héphaïstos : mission de lutte contre les feux de forêts dans le Sud et en Corse), engagement des équipes de neutralisation et destruction d’engins explosifs (NEDEX), etc. Par ailleurs, son personnel assure une veille opérationnelle permanente dans sa zone de défense et de sécurité, au bénéfice de ses concitoyens.