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3 octobre 2013 4 03 /10 /octobre /2013 16:55
France : L'armée ferme ou restructure six sites

03/10 lesEchos.fr (Reuters)

 

La restructuration ou la fermeture d'une demi-douzaine d'unités et de bases de l'armée de terre et de l'aviation se soldera par la suppression d'au moins 7.500 postes dans la défense française en 2014, année électorale très délicate pour le gouvernement.

 

Le ministère de la défense assure que ces réductions d'effectifs seront effectuées par non renouvellement des personnels en fin de contrat ou partant à la retraite et par des départs volontaires.

 

D’ anciens officiers supérieurs protestent néanmoins contre ce qu'ils estiment être le "démantèlement de l'institution militaire", dans un "manifeste" publié par les sites internet LeMonde.fr et Médiapart.

 

Le projet de loi de finances 2014 prévoit un budget de la Défense stable par rapport à 2013 - 31,4 milliards d'euros hors pensions mais incluant investissements d'avenir et autres ressources exceptionnelles.

 

Première conséquence de cette stabilisation : la suppression prévue de 7.881 postes, essentiellement militaires, après une réduction de 7.234 emplois programmés en 2013.

 

La masse salariale de la Défense diminuera ainsi de près de 170 millions d'euros, auxquels s'ajoutera une réduction des dépenses de fonctionnement de 100 millions d'euros, précise le gouvernement dans un document de présentation du budget 2014.

 

Cet effort permettra d'augmenter la part des crédits consacrés à l'équipement des forces et à l'entretien des matériels, ajoute-t-il.

 

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, devait présenter jeudi, lors d'une conférence de presse, la traduction concrète de ces dispositions budgétaires.

 

Selon le ministère de la Défense, le 4e régiment de Dragons de Carpiagne (Bouches-du-Rhône) sera ainsi dissous et remplacé par le 1er régiment étranger de cavalerie (REC) d'Orange, qui quittera cette ville du Vaucluse gérée par un transfuge du Front national.

 

L'escadron de défense sol-air de la base aérienne 116 de Luxeuil-les-Bains, en Haute-Saône, sera également dissous et l'activité des Mirage 2000 sur ce site sera réduite.

 

IMPACT LIMITÉ

 

Il n'y aura plus d'activité aérienne permanente sur la base 102 de Dijon (Côte d'Or), ce qui semble préluder à une fermeture pure et simple du site dans les années à venir.

 

Le site du détachement air de Varennes-sur-Allier sera fermé au cours des années 2014-2015 et la base aérienne de Châteaudun (Eure-et-Loir) sera restructurée pour devenir un simple détachement rattaché à la base aérienne d'Orléans.

 

Le gouvernement, confronté au risque d'un vote sanction lors des municipales de 2014, semble soucieux de limiter l'impact de la rigueur budgétaire sur des implantations auxquelles population et élus locaux sont toujours très attachés.

 

Le ministère de la Défense promet des mesures d'accompagnement pour atténuer les conséquences économiques et sociales des restructurations sur les communes concernées, mais sans en préciser la nature.

 

Le Front national, fortement implanté dans le sud-Est de la France, directement concerné par certaines des restructurations prévues pour 2014, est d'ores et déjà monté au créneau.

 

Marion Maréchal-Le Pen, députée du parti d'extrême droite dans le Vaucluse, accuse le gouvernement de "brader" le "savoir-faire militaire" et l'"indépendance diplomatique" de la France faute "d'avoir le courage de mener des réformes structurelles".

 

Elle s'inquiète dans un communiqué des répercussions économiques du départ du 1er REC d'Orange, dans un département déjà fortement touché par le chômage.

 

La loi de programmation militaire 2014-2019, présentée début août en conseil des ministres, prévoit la suppression de près de 34.000 postes sur six ans dans la défense, ce qui ramènera les effectifs des armées françaises à 242.000 militaires.

 

Le "Cercle des sentinelles de l'Agora", club de réflexion réunissant d'ex-officiers des trois armes, de sensibilités diverses, estime pour sa part dans un manifeste que l'armée française est désormais réduite à "l'état d'échantillon".

 

"Le démantèlement de l'institution militaire arrive à son terme", écrivent-ils. Plus que la disette budgétaire, ils mettent en cause "les impératifs de l'Etat-providence" et une volonté "post-moderne" d'en "finir avec le fracas des armes".

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