04/09/2013 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca
L’armée sud-coréenne considère que la Corée du Nord est d’ores et déjà capable de fabriquer des armes nucléaires, constituant ainsi une menace réelle et motivant un autre report du transfert du contrôle opérationnel en temps de guerre des États-Unis à la Corée du Sud.
La menace nord-coréenne serait bien réelle selon un rapport soumis mardi à la commission de la défense du Parlement sud-coréen, rapporte l’agence Yonhap.
«Le programme nucléaire nord-coréen était à un stade de développement et d’essai en 2010, mais s’est développé en 2013 pour devenir une menace réelle, permettant au Nord de fabriquer à tout moment des armes nucléaires et de les utiliser», a estimé le ministère de la Défense sud-coréen dans ce rapport, notant que le récent changement d’attitude de Pékin vis-à-vis de la Corée du Nord illustrait bien la gravité de la situation.
Le ministre de la Défense sud-coréen Kim Kwan-jin avait déjà demandé en mai dernier à son homologue américain Chuck Hagel de réexaminer le calendrier du transfert de l’OPCON, prévu à l’origine pour avril 2012, puis repoussé au 1er décembre 2015 en raison du programme nucléaire nord-coréen et de la situation en matière de sécurité.
«Face au Nord désormais doté de nouvelles capacités nucléaires et balistiques, le transfert effectif du contrôle opérationnel en temps de guerre (OPCON) est susceptible d’augmenter la possibilité d’erreur de jugement de la part du Nord», explique maintenant le ministère, selon ce que rapporte l’agence de presse sud-coréenne.
«La Corée du Nord poursuit ses activités en vue de préparer le redémarrage des installations nucléaires à Yongbyon et la recherche et développement sur les missiles», a ainsi souligné le ministère.
Pour les États-Unis la passation de l’OPCON est une étape très importante de l’alliance entre Séoul et Washington, vieille de 60 ans cette année.
Même si Séoul a récupéré le contrôle opérationnel en temps de paix en 1994, le contrôle opérationnel en temps de guerre dans la péninsule coréenne est assuré par les États-Unis sous la bannière des Nations-Unies depuis la fin de la guerre de Corée (1950-1953).
La question de savoir si l’armée sud-coréenne était prête à ce changement de contrôle et à diriger une éventuelle guerre contre le Nord communiste avec les États-Unis dans un rôle de soutien uniquement s’étaitposée avec plus d’acuité quand, tout récemment encore, les invectives, les menaces et le comportement erratique du nouveau leader nord-coréen faisait craindre le pire et, encore aujourd’hui, malgré l’accalmie, le Sud n’est manifestement pas encore rassuré et ne le sera probablement pas avant la dénucléarisation de la péninsule.
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