Les Fennec du « Parisis » et de l’«Alpilles » et un Super Puma en campagne d’instruction à Saint-Léocadie dans les Pyrénées
16/05/2013 Ltt Charline Redin - Armée de l'air
Du 13 au 17 mai 2013, les Fennec de l’escadron d’hélicoptères «Parisis» et de l’escadron d’hélicoptères «Alpilles»ont organisé conjointement une campagne d’instruction et d’entraînement au centre de vol en montagne de Saint-Léocadie dans les Pyrénées. Reportage, rotors tournants, à leurs côtés pour une semaine de sensations fortes dans les vallées escarpées françaises.
Patin droit posé sur le sol, puis le gauche. Après une heure et dix minutes de vol, le capitaine Jean-Baptiste Flamme, 29 ans, pilote d’hélicoptère dans l’armée de l’air, vient de poser un Fennec sur la piste du centre de vol en montagne (CVM) de Saint Léocadie dans les Pyrénées après avoir «appréhendé l’aérologie dans des vallées étroites». Pour ce pilote arrivé en octobre dernier à l’escadron d’hélicoptères 3/67 «Parisis» de Villacoublay, «le vol en montagne est un véritable aboutissement». Quelques minutes avant de décoller, l’instructeur qui l’accompagne à la machine, le commandant Sébastien Olié, lui avait prodigué les «bons conseils des anciens» : «Une crête, on ne l’attaque jamais de face mais toujours de côté. Il faut que tu t’habitues à travailler avec le relief».
Du 13 au 17 mai 2013, l’EH «Parisis» a organisé une campagne d’instruction et d’entraînement au CVM commune avec l’escadron 5/67 «Alpilles». «Nous venons deux fois par an nous entrainer à la spécificité du vol en montagne. Il s’agit d’un des fondamentaux pour les pilotes d’hélicoptères comme peut l’être le vol sous JVN (jumelles de vision nocturne) et le survol maritime. Nous avons sélectionné les trois derniers pilotes arrivés à l’escadron afin de poursuivre leur formation dans ce domaine», explique le lieutenant-colonel Jérôme Fleith, commandant l’EH «Parisis». Créé en 1964, le CVM est un centre unique en Europe, «ici la météo peut basculer à chaque instant», explique le lieutenant-colonel Fleith. Le microclimat annoncé en début de stage qui confirme 300 jours de soleil par an sur cette zone aura été trompeur : «La météo n’aura pas été clémente cette semaine, mais elle nous aura permis de nous entraîner dans des conditions difficiles dans un milieu hostile. C’est très formateur pour nos jeunes pilotes», tient à préciser le commandant de l’EH. Au programme de ces quelques jours pour les jeunes pilotes du « Parisis » et de «l’Alpilles» : des tenues de machine avec des vols stationnaires proches des cailloux et des rochers, des poser dans des environnements compliqués (fonds de vallées, zones escarpées, etc), du treuillage en zone montagneuse, des slings (soulever des charges dans des endroits complexes…). «Il y aura une montée en puissance dans la complexité des vols au fur et à mesure de la semaine. L’objectif est que les jeunes pilotes partent en se sentant plus à l’aise sur ce type de vol où le pilotage se fait à la sensation, analyse le commandant de l’EH. On cherche à développer leurs capteurs dans la sensation physique et dans le regard : sentir quand la machine monte, déterminer si une turbulence est dangereuse ou pas, être capable d’un coup d’œil de voir si on peut se poser ou pas… Il s’agit de leur faire développer une bibliothèque d’images mentales qui les aidera à analyser une situation rapidement. De l’expérience pour être concis !»
Le capitaine Flamme enchaîne les vols et la fatigue. Hier, il en a réalisé trois d’un peu plus d’une heure chacun : «Je suis très concentré car je ne suis pas habitué à évoluer dans cet environnement. On apprend énormément et tous les jours et nous renforçons notre endurance. Ce qui est enrichissant dans ce type de mission, c’est le travail en équipage avec le mécanicien embarqué. Sa présence est indispensable pour nous !». Cette campagne permet effectivement aux mécaniciens embarqués et qualifiés de jouer le rôle de "Vigie" (observateurs). Ces derniers, harnachés à la machine, porte ouverte, passe la tête à l’extérieur de la machine pour guider le pilote afin de faciliter le poser des machines dans des zones encombrées. «Le travail avec les treuillistes des deux escadrons en zone montagneuse est très formateur. Il s’agit d’un dialogue constant entre chacun des membres de l’équipage», ajoute le capitaine. Le sergent-chef Nicolas Villa, mécanicien et treuilliste à l’EH «Parisis» renchérit d’ailleurs : «Cette campagne dans les Pyrénées est une réelle plus value pour nous. Nous profitons de ces vols en montagne pour embarquer avec nous des mécaniciens non formés afin de leur expliquer notre travail de treuilliste. Ils seront plus à l’aise lorsqu’ils passeront leur qualification à leur tour».
Le CVM est placé sur la même altitude que la région de Kaboul. Son relief rappelle d’ailleurs les paysages afghans avec ses étroites vallées et ses plateaux d’altitude. Cet environnement impose aux pilotes d’hélicoptères de travailler en «limite de puissance, de piloter au moyen de références visuelles comme les effets de pentes, les fonds de vallées sans oublier des changements de météo assez radicaux», insiste le commandant Olié, chef des Opérations à l’EH «Parisis» et instructeur pour ce stage.
La campagne au CVM se terminera pour les hélicoptères Fennec vendredi 17 mai 2013, «nous avons rempli l’ensemble de nos objectifs. Nos jeunes pilotes repartiront plus aguerris et auront gagner un peu plus de confiance en eux», conclut le lieutenant-colonel Fleith.
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