Si Kidal est aux mains des rebelles du MNLA, ce sont les Français et les Tchadiens qui assurent la sécurité. ©EMA
13 mai 2013 Romain Mielcarek - actudefense.com
L’armée malienne aurait pris la route de Kidal. Bamako espère reprendre le contrôle de cette ville, toujours sous l’autorité du MNLA, afin d’assurer la réunification intégrale du Mali. Les rebelles refusent de déposer les armes.
Kidal, ville de l’extrême nord du Mali, reste sous le contrôle des rebelles du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA). Ce mouvement, s’il s’est dissocié de l’action menée par Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI) et d’Ansar Dine, reste farouchement opposé à l’autorité de Bamako. Alors que la ville est sécurisée par des militaires français et tchadiens, les hommes du MNLA refusent catégoriquement d’ouvrir leurs portes aux forces maliennes.
Les militaires maliens ont pourtant l’intention d’investir Kidal. Au cours de la semaine passée, une colonne de véhicules a quitté Gao pour se diriger vers cette ville. Dimanche, les forces de Bamako prenaient position dans les environs de la cité. Le détail de ces mouvements varie en fonction des sources, annonçant la présence de soldats plus ou moins près de Kidal. Le MNLA, lui, refuse toujours de déposer les armes et promet de défendre la ville contre toute tentative des troupes maliennes d’y entrer.
Kidal est devenue, pour le Mali, le symbole de la difficulté de réunir les différents acteurs autour de la table des négociations. Alors que les élections, prévues pour le mois de juillet, approchent, Bamako veut parvenir à assurer le contrôle du pays dans son intégralité. Reste à trouver comment désamorcer l’opposition catégorique du MNLA sur le sujet. Fin avril, déjà, Jean-Yves Le Drian soulignait l’importance de régler le problème de Kidal. En visite auprès des forces françaises, le ministre de la Défense espérait que cela se fasse au travers d’un dialogue.
Les autres partenaires africains du Mali appellent eux aussi le gouvernement de transition à s’attaquer fermement à cette question. Réunis à Abidjan, en Côte d’Ivoire, la semaine dernière, les chefs d’état-majors des armées d’Afrique de l’ouest appelaient Bamako à décider : le MNLA est-il ou n’est-il pas un ennemi ? L’objectif étant de pouvoir au plus tôt prendre les mesures qui s’imposent.
A Kidal, le MNLA ne fait pas l’unanimité. Début mai, des responsables locaux désignaient un « Haut conseil de l’Azawad » ouvert au dialogue avec Bamako. Dirigé par Mohamed Ag Intalla, un élu de la ville, il espère syndiquer les acteurs de la région. Pour eux, il s’agit de revenir dans le giron d’un Mali unifié, rejetant toute velléité d’indépendance et toute alliance avec les mouvements djihadistes.
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