22.04.2013 Le Monde.fr avec AFP et Reuters
Un peu moins de quatre mois après le début de l'intervention militaire française au Mali, et alors que 500 soldats français ont déjà quitté le pays, le gouvernement a demandé au Parlement, lundi 22 avril, l'autorisation de la prolonger.
"La France doit aider le Mali à gagner la paix", a lancé le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, en demandant formellement la prolongation de l'opération Serval, comme le prévoit la Constitution au bout de quatre mois d'une intervention militaire extérieure. Ce n'est que la deuxième fois que l'article 35-3 de la Constitution, révisé en juillet 2008, est utilisé. La précédente remonte au 22 septembre 2008 : il s'agissait de solliciter l'approbation du Parlement au maintien des forces françaises en Afghanistan, présentes sur le terrain depuis 2001.
Six jours après le début de l'intervention, le 16 janvier, Jean-Marc Ayrault avait déjà présenté aux parlementaires les objectifs de la mission. Sa déclaration, suivie d'un débat, n'avait pas fait l'objet d'un vote. Ce ne sera pas le cas cette fois : à l'Assemblée nationale dans l'après-midi puis au Sénat dans la soirée, les élus se prononceront, par un vote, sur la prolongation de l'engagement au Mali au-delà de quatre mois.
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"LES DÉBATS QU'IL A PU Y AVOIR SONT UN PEU RETOMBÉS"
Le résultat ne fait toutefois aucun doute : la prolongation sera autorisée. Si, en janvier, les objectifs de la mission avaient pu susciter quelques réserves – notamment de la part des écologistes et du Front de gauche –, celles-ci ont été, pour bonne part, mises en sourdine.
L'UMP a aussi voté en faveur du prolongement de l'opération, rare moment d'unanimité politique en France ces derniers temps. L'orateur UMP Pierre Lellouche, ancien ministre des affaires européennes, a sévèrement déploré l'absence de l'Union européenne au côté de la France au Mali.
Bruno Le Roux, président du groupe socialiste de l'Assemblée nationale, approuve sans réserves l'engagement du gouvernement et la volonté d'amorcer un désengagement des forces militaires pour passer le relais aux autorités maliennes, appuyées par la communauté internationale. "La mission est réussie, il faut maintenant savoir la terminer, se félicite-t-il. Les objectifs militaires et les objectifs politiques sont indissociables."
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Au plus fort de l'opération "Serval", le contingent français s'élevait à près de 4 500 hommes. Il est actuellement d'"un peu moins de 4 000", selon l'état-major des armées. L'objectif fixé par François Hollande est de ramener ce chiffre à 2 000 hommes en juillet et à un millier fin 2013. Officiellement, cinq militaires français sont morts au combat.
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