2013-05-10 Par Walid Ramzi à Alger pour Magharebia
L'armée algérienne a abattu sept terroristes lors de deux opérations distinctes dans la région de Kabylie, a indiqué le ministère de la Défense mercredi 8 mai.
Lors de la première de ces opérations, quatre terroristes ont été éliminés mardi soir à Tizi Ouzou, et les autorités ont pu saisir trois Kalashnikovs lors d'une embuscade tendue dans la région d'Aghrib.
La seconde opération a eu lieu dans la région de Bouhmidane, à la frontière entre les provinces de Boumerdès et de Bouira, et a permis d'abattre trois autres terroristes, de mettre la main sur trois mitrailleuses et une grande quantité de munitions, ainsi que d'autres articles.
Le communiqué de l'Armée nationale populaire (ANP) souligne que ces opérations témoignent de "l'engagement ferme et irrévocable" de ses unités à "continuer sans relâche la lutte contre le terrorisme pour faire avorter toute action menaçant la sécurité du pays et la tranquillité de ses habitants".
Ces opérations interviennent à la suite d'autres visant les bastions d'al-Qaida au Maghreb islamique en Kabylie.
Selon des rapports de la sécurité, les forces spéciales de l'armée et des unités des forces de sécurité ont éliminé deux cents insurgés qui étaient actifs au sein de diverses brigades d'al-Qaida en 2012. Des émirs et d'importants leaders figurent sur cette liste. Cent vingt autres éléments membres de réseaux de soutien logistique ont également été supprimés.
Les forces de sécurité ont également abattu trente-et-un terroristes en Kabylie depuis le début de l'année, parmi lesquels deux importants émirs.
Pour leur part, les troupes de l'ANP accentuent également leurs opérations le long de la frontière tunisienne après les violences commises par al-Qaida dans le Djebel Chaambi.
Le ministre algérien de l'Intérieur Dahou Ould Kablia a confirmé la coordination sécuritaire et les échanges de renseignements entre l'Algérie et la Tunisie pour lutter contre les combattants d'al-Qaida retranchés dans une région montagneuse proche de la frontière algérienne. Ould Kablia a toutefois souligné que son pays "ne s'ingère pas dans les affaires de la Tunisie".
Le ministre tunisien de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou a annoncé mercredi que son pays allait demander à l'Algérie une aide pour le désamorçage des mines enterrées par des militants liés à al-Qaida dans le Djebel Chaambi dans la province de Kasserine bordant l'Algérie.
"Le groupe terroriste qui a été pris en territoire tunisien à proximiité de la frontière avec l'Algérie est venu du Mali, confirmant ce qu'avaient indiqué les autorités tunisiennes", a expliqué Ould Kablia.
Il a souligné que l'Algérie "surveille ce qui s'y passe et a renforcé la sécurité de sa frontière orientale, tout en accentuant son contrôle de tout mouvement suspect dans la région."
"Notre travail est de sécuriser nos frontières", a indiqué le ministre de l'Intérieur. Le quotien algérien El Khabar a fait savoir que les ministères de la Défense et de l'Intérieur avaient donné des instructions strictes à sept gouverneurs des provinces de l'Est pour mobiliser l'ensemble des forces de sécurité en vue de surveiller la frontière. Ces mesures veulent anticiper l'infiltration de terroristes en provenance de Tunisie ou de Libye en Algérie, ou quittant l'Algérie à destination de ces pays.
Le journal a expliqué dans son édition de mercredi que ces instructions donnaient pleins pouvoirs aux gouverneurs des provinces de Tamanrasset, Illizi, El Oued, Tébessa, Khenchela, Souk Ahras et El Tarf, parce qu'ils dirigent les commissions de sécurité de leurs provinces respectives.
Cela leur permet de mobiliser tous les moyens nécessaires et de placer toutes les unités de sécurité en alerte en vue d'une intervention. Ces instructions soulignent la nécessité d'être pleinement mobilisé sans délai pour faire échec à toute tentative d'infiltration en Algérie en provenance de ces deux pays voisins.
Elles demandent également aux gouverneurs de réunir chaque jour les membres de la commission de sécurité et de présenter des rapports sur tous les mouvements. Les gouverneurs doivent transmettre ces rapports aux cellules de crise mises en place au sein des ministères de la Défense et de l'Intérieur.
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