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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 11:30

http://lignesdedefense.blogs.ouest-france.fr/media/02/00/781242322.jpg

 

19.06.2011 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense

 

Mon prochain passage devant les députés Ménard et Viollet qui préparent un rapport d'information sur les sociétés militaires privées, et la rédaction d'une contribution pour le colloque Priwar qui se tiendra à Paris II en fin de mois m'incitent à revenir sur une déclaration récente du ministre de la Défense.

 

Le 3 mai dernier, la députée finistérienne Patricia Adam, vice-présidente de la commission de la Défense nationale et des forces armées de l'Assemblée, a interpellé Gérard Longuet lors de son audition, afin de connaître la position du gouvernement sur l'activité des sociétés militaires privées françaises. Le ministre a répondu qu'il n'existait pas de société militaire privée française... (Début de réponse: "Il n'existe pas actuellement de société militaire privée française". Fin de réponse...).

 

Si c'est une question de sémantique, je propose à Patricia Adam de revenir à la charge auprès du ministre en utilisant les termes: ESMP (c'est celui retenu par le SGDSN), EMP (entreprise militaire privée), SSP (société de sécurité privée), SPIM (société privée d'intérêts militaires), SAO (société d'appui opérationnel), SAS (société d'appui stratégique), ESOA (entreprise de soutien opérationnel aux armées) et SPER (société de protection en environnement à risques), ces deux dernières appellations provenant du livre Les nouveaux entrepreneurs de la guerre que j'ai publié chez Vuibert/INHESJ en avril dernier. Il faudra bien que le ministre se montre, un jour prochain, plus loquace sur ce sujet que la France ne peut escamoter.

 

Si c'est une question de méconnaissance du sujet, je propose au ministre de la Défense de lire le rapport (dans sa mouture initiale) du SGDSN ou de patienter un peu et de se plonger dans celui à venir des deux députés précédemment cités. A moins que Gérard Longuet ne veuille profiter de ses vacances pour découvrir Les nouveaux entrepreneurs de la guerre.  Des mercenaires aux sociétés militaires privées. Il y découvrira que si les "SMP" n'existent pas en France, l'externalisation en matière de défense progresse et que le milieu des services militaires/sécuritaires privés espère que le temps de la négation/dénégation va se clôre.

 

Si entre deux sorties en mer, le ministre était vraiment trop pris, voici les 17 recommandations sur lesquelles se clôt la conclusion de mon livre.

 

1- Cesser de brandir la menace mercenariale et cesser de croire que la loi d'avril 2003 est destinée à prévenir le développement des prestataires de services militaires en France.

 

2- Cesser d'utiliser les SMP anglo-saxonnes comme référentiel.

 

3- Cesser de croire que le phénomène est purement anglo-saxon: la concurrence potentielle viendra d'Europe de l'Ouest, de Scandinavie, d'Asie.

 

4- Adopter la terminologie ESOA, SPER et SSP.

 

5- Ne pas considérer l'externalisation comme le vecteur optimal de préservation de l'outil militaire. Elle doit être associée à des efforts de mutualisation.

 

6- Prendre en compte les risques de surdépendance, d'irréversibilité, de surcoûts, de sous-performance et de dérives éthiques.

 

7- Établir des normes d'encadrement en associant les services de l'État, l'Institution militaire, le secteur industriel, les partenaires sociaux et des experts extérieurs.

 

8- Éviter de focaliser sur la question de l'armement. D'une part, elle ne se pose que pour les SPER; d'autre part, si le suivi préconisé est correctement effectué, les risques de violation des règles d'engagement seront réduits.

 

9- Adopter des normes globales, quel que soit l'espace géographique concerné (territoire national ou déploiements à l'étranger) ou la nature de la prestation.

 

10- Superviser l'ensemble du processus, de sa phase d'élaboration à son achèvement, en passant par l'exécution.

 

11- Éviter de n'être guidé que par l'urgence économique et la réalisation de gains financiers.

 

12- Adopter un périmètre d'externalisation, avec une zone sanctuarisée réservée aux forces armées et à l'usage de la coercition armée. Communiquer ce périmètre aux acteurs publics et privés de l'externalisation.

 

13- Alléger et accélérer les procédures initiales, en particulier dans le cadre de PPP, pour favoriser la réactivité des entreprises et contribuer à la visibilité commerciale dont elles ont besoin.

 

14- Donner au secteur privé le temps de se mettre en ordre de bataille avant de lancer un processus plus ambitieux d'externalisation, de façon à éviter de devoir recourir à des prestataires étrangers.

 

15- Effectuer un recensement capacitaire et identifier les potentialités des prestataires nationaux au profit de la réactivité.

 

16- Impliquer le Commissariat des armées dans le contrôle du processus et la gestion quotidienne du suivi.

 

17- Préparer les cadres des armées à travailler avec des ESOA et des SPER. Leur formation en école doit intégrer la relation avec le secteur civil.

 

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13 mai 2011 5 13 /05 /mai /2011 16:30

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/actualites/images-actu/a-400m/1211868-1-fre-FR/a-400m.jpg

 

13/05/2011 par Linda Verhaeghe MINISTERE DE LA DEFENSE

 

 

La Commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale a auditionné Gérard Longuet, mardi 3 mai 2011. Ce fut l’occasion pour le ministre de la Défense et des Anciens combattants de présenter « une vision globale de l’action  [du] ministère  », selon ses propres termes.

 

 

Les membres de la Commission de la Défense nationale et des forces armées ont aussi bien entendu Gérard Longuet sur les opérations extérieures, la réorganisation du ministère, les industries d’armement – et en particulier les exportations des avions de chasse Rafale  et de transport A 400M -, que sur les besoins des armées en drones, lors d’une audition à l’Assemblée nationale, mardi 3 mai 2011. 

 

Le Vbci Le Vab Le Rafale
 
 

 

Le ministre de la Défense et des Anciens combattants a entamé son intervention en déclarant que « Les promesses faites hier sont aujourd’hui des engagements tenus . Les parlementaires y ont été largement associés (…) ».

 

La réforme du ministère de la Défense,  « fondée sur la diminution des effectifs, le regroupement d’unités et l’organisation en bases de défense,  s’est traduite par des mouvements spectaculaires »  ; le ministre a rappelé que « l’effort demandé a été particulièrement difficile pour les personnels : réduction de 54 000 postes civils et militaires, fermeture de 82 unités, dont 20 régiments sur 110, et de 11 bases aériennes sur 37  ».

 

Mais il a tenu à « souligner  » plus spécifiquement que « les dividendes de la réforme  […] ont été totalement réinvestis au profit, d’une part, de la condition du personnel et, d’autre part, des équipements  ».

 

« Pour ce qui est des réinvestissements dans des matériels nouveaux, on peut évoquer les VBCI – véhicules blindés de combat d’infanterie -, le canon Caesar, qui apparaît comme une réponse judicieuse aux besoins de soutien de l’infanterie, le VAB – véhicule de l’avant blindé – télé-opéré, qui est adapté aux combats dans lesquels nous sommes engagés, ou la mise en place de la tenue Felin – fantassin à équipements et liaisons intégrés -, dernier maillon de la numérisation du théâtre d’opérations  », a précisé Gérard Longuet.

 

Le ministre a ajouté que des « véhicules d’ouverture d’itinéraire pour lutter contre les engins explosifs  », ont également été mis en place pour les opérations en Afghanistan.

 

Concernant l’avion de transport A 400M,  le ministre a souligner que « l’aéromobilité est un devoir absolu  ». « C’est pourquoi l’arrivée de l’A 400M est très importante  ».

 

Alors que le Rafale  est actuellement employé dans le cadre des opérations en Libye, « l’on peut mesurer la différence entre un avion polyvalent, capable de faire de la reconnaissance, du combat aérien et de l’attaque au sol, et les systèmes concurrents qui font appel  à plusieurs types d’appareil et ne permettent pas à certaines aviations alliées d’accomplir leur mission  », a-t-il ajouté.

 

Gérard Longuet a ensuite dressé un bilan des opérations menées dans ce pays et plus particulièrement sur les « choix opérationnels en matière aérienne  » : « si nous avons évité le pire à Benghazi, c’est parce que l’aviation française a pu agir avant que ne soient mêlés, dans les faubourgs de la ville, des blindés gouvernementaux et des forces insurgées … »

 

Néanmoins, le ministre a déclaré que « les opérations extérieures font apparaître deux faiblesses principales  » : le fait que « nous ne disposons pas de drones d’observation Male – moyenne altitude longue endurance – de qualité suffisante  », ainsi que, en matière de transport aérien, une flotte actuelle (Transall, Hercules) vieillissante dont l’entretien est très onéreux.

 

« Les Airbus A 400M seront donc les bienvenus – le premier appareil sera livré en 2013  […] Nous attendons avec impatience les  [hélicoptères] NH90 car les Puma sont très anciens  », a-t-il précisé.

 

Dans le domaine des industries de défense,  le ministre a rappelé que « le contexte se caractérise par une baisse des crédits partout en Europe  », notamment.

 

Cependant, « il faut maintenir l’investissement [en direction de l’innovation] en dégageant trois priorités pour la période 2011-2014 : la dissuasion  […]  ; la coopération avec le Royaume-Uni  ; l’offre technique de la France à  l’Otan dans le cadre de la défense antimissile balistique  ».

 

Le ministre a terminé son intervention en évoquant le coût des opérations extérieures, estimant que « si les opérations  [en Libye] devaient se prolonger, un problème de financement se poserait inéluctablement en fin d’année  ».

 

 

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