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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 21:55
Une levée de boucliers générale pour le budget des armées

 

23 mai 2014 D.L. - libertepolitique.com

 

Le budget militaire de la France a été préservé après une levée de boucliers d’une ampleur sans précédent : après une menace de démission du chef d’état-major des armées et des généraux dirigeant les trois armées de Terre, de Mer et de l’Air, et une lettre de mise en garde directe du ministre de la Défense nationale Jean-Yves Le Drian, le Premier ministre Manuel Valls a déclaré qu’il n’y aurait plus aucune soustraction supplémentaire.

 

La série des coupes sombres dans le budget militaire ne date certes pas d’hier, si l’on se souvient des suppressions de régiments déjà effectuées par le tandem Chirac-Léotard… Mais le bûcheronnage budgétaire a allègrement continué depuis lors, malgré l’apparition de nouveaux nuages noirs sur la scène internationale. Aujourd’hui, fait notable, au sein même de l’Etat-PS, le ministre de la Défense évoque « un contexte social proche de l’exaspération », qui risque fort de rendre les efforts « difficiles à réaliser »…

 

Suppressions de poste et matériel obsolète

 

Dans le cadre de la loi de programmation militaire 2014-2019 adoptée de justesse, on avalise la suppression de 82.000 emplois en dix ans. Comme l’a souligné un haut gradé en direct à la télévision, une bonne partie du matériel en dotation n’est actuellement pas en état de fonctionner, soit obsolète, soit faute de capacité de maintenance.

 

L’entrainement des soldats, « déjà inférieur aux normes internationales » est désormais compromis, observe le ministre. Et les conséquences industrielles des coupes budgétaires seront « désastreuses », tant pour l’industrie aéronautique que pour les chantiers navals ou les ateliers terrestres. Dans le domaine vital du renseignement, on parle d'annulation d’engagements à propos de drones et de satellites. Une armée aveugle aurait sans doute trouvé de bonnes raisons de rester immobile. Il ne restait alors plus qu’à mettre en œuvre une nouvelle notion stratégique, celle de Ligne Maginot virtuelle de source budgétaire tristement certaine…

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 20:55
Budget des Armées : le député Gwendal Rouillard interpelle F. Hollande


23/05/2014  Par Christophe Decroix , Yaël Goosz – RTL.fr
 

Gwendal Rouillard, député PS du Morbihan, adresse une lettre à François Hollande ce vendredi 23 mai. Il met en garde le Président contre une éventuelle réduction du budget de la Défense.

 

Manuel Valls a promis qu'aucune coupe ne serait faite sur le budget de la Défense. Pourtant, certains membres de la majorité sont inquiets. 

C'est le cas notamment de Gwendal Rouillard, député PS du Morbihan, qui a écrit directement à François Hollande afin de le mettre en garde.

Les responsables m'ont alerté, avec gravité et solennitéGwendal Rouillard

"J'ai reçu l'intersyndicale Défense du Morbihan, écrit-il. Les responsables m'ont alerté, avec gravité et solennité, sur l'avenir de la Loi de Programmation Militaire 2014-2019 et sur les réalités professionnelles des personnels", explique le député.

"Je vous demande de confirmer clairement vos engagements en faveur de la Loi de Programmation Militaire 2014-2019, à la fois dans son volume "sanctuarisé" mais aussi dans son rythme, année après année", écrit encore Gwendal Rouillard.

Ce que craignent les militaires, c'est une modification de la Loi de Programmation militaire, votée il y a moins de six mois. Celle-ci prévoit déjà la suppression de 34.500 postes d'ici à 2019, et pourrait également prévoir une amputation budgétaire de 3 à 6 milliards sur 3 ans. 

 

La capacité d'intervention de la France remise en cause

Car si Manuel Valls affirme qu'il ne touchera pas à l'enveloppe globale de 190 milliards d'euros d'ici 2019, il n'a pas évoqué le rythme annuel de ces dépenses.


C'est ce qui inquiète l'armée. Si la France décide de retarder ses commandes, elle pourrait en effet manquer de matériel en cas de future intervention. 

Exemple : si la France décide de ne pas acheter cette année les deux ravitailleurs Airbus, prévus pour 2016, les deux ravitailleurs actuels afficheront 50 ans d'âge. Il serait alors impossible d'envisager une opération comme celle que François Hollande voulait mener en Syrie, il y a quelques mois, contre le régime de Bachar al-Assad, accusé d'avoir utilisé des armes chimiques contre son peuple.

Autres exemples : les militaires estiment qu'il faut absolument acheter dix drones aux États-Unis pour pouvoir mener les opérations anti-terroristes au Sahel. L'un d'eux confiait récemment à RTL qu'il est inutile de faire des sommets sur le Nigeria si l'on a pas de drone pour contrer Boko Haram. 

 

Les industriels de la Défense aussi inquiets

Et la Grande Muette multiplie ainsi les exemples avec les programmes pour satellites d'observation, le renouvellement de blindés ou même la composante aérienne de notre force nucléaire. 

Les industriels de la Défense comme Thales, Airbus, Dassault, les Chantiers navals ou Safran tirent eux aussi la sonnette d'alarme. Outre le décrochage technologique que le retard des programmes pourrait engendrer, ils rappellent qu'ils emploient 165.000 personnes.

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 19:56
photo Assemblée Nationale

photo Assemblée Nationale

 

23.05.2014 Propos recueillis par Vincent Groizeleau - Mer et Marine, mai 2014
 

Alors que les armées sont menacées d’un nouveau coup de rabot budgétaire, la présidente de la commission de la Défense de l’Assemblée nationale répond aux questions de Mer et Marine. Dans cet entretien, Patricia Adam revient sur l’impérieuse nécessité de préserver la nouvelle loi de programmation militaire, fruit d’un minutieux travail de compromis et qui ne dispose d’aucune marge de manœuvre budgétaire. La députée du Finistère, qui ne voit pas comment il serait possible de demander de nouveaux efforts à la Défense sans revoir à la baisse les ambitions stratégiques de la France, met en garde contre les conséquences désastreuses qu’auraient de nouvelles restrictions. Cela, alors que les militaires évoluent déjà dans un environnement très difficile, comme ont pu le constater les élus des commissions parlementaires, et que les industries, grands groupes comme PME, atteignent un seuil critique pour leur plan de charge.

_______________________________________________________ 

 

MER ET MARINE : Depuis deux semaines, le monde de la Défense manifeste une forte inquiétude quant à la perspective de nouvelles coupes budgétaires. Pour mener à bien le plan d’économie de 50 milliards d’euros que le gouvernement compte réaliser entre 2015 à 2017, la Défense pourrait être encore mise à contribution. Cela, alors même qu’elle a déjà consenti de lourds sacrifices avec la nouvelle Loi de Programmation Militaire, qui a été votée il y a à peine six mois. Alors que l’on attend l’arbitrage du premier ministre et du président de la République, pensez-vous qu’il y a aujourd’hui un réel danger pour l’armée et le tissu industriel lié à la Défense ? 

 

PATRICIA ADAM : La LPM engage notre défense pour les cinq prochaines années. Elle définit des objectifs à atteindre, en termes financiers et budgétaires notamment. Certains voudraient les remettre en cause, considérant qu’une loi de programmation n’est pas une loi de finances. Mais j’en appelle aujourd’hui à la responsabilité de chacun. Car les enjeux sont extrêmement importants. Nous sommes avec le ministre de la défense des acteurs responsables. Nous avons conçu une Loi de Programmation Militaire en conformité avec les objectifs de désendettement que nous souhaitons tous atteindre. La LPM contribue en effet au redressement des comptes publics tout en permettant  à la France de garder le rang qui est le siens dans le monde.

 

La Défense est-elle si importante pour l’influence du pays sur la scène internationale ?

Les deux sont étroitement liés. Notre outil de défense confère aux décideurs politiques une capacité d’action et de décision autonome. Grâce à sa défense, la France ne dépend d’aucune autre puissance Sa parole est donc crédible, car elle s’appuie sur un outil de défense qui a fait et continue de faire ses preuves. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, la France est respectée pour une raison simple : quand elle s’engage, elle fait ce qu’elle dit et elle le fait bien parce qu’elle en a les moyens. Les opérations récentes ont, à ce titre, permis de démontrer à ceux qui en doutaient que l’armée française dispose des capacités pour intervenir seule et en premier, comme ce fut le cas dans la région du Sahel. C’est  pour une bonne part la défense qui permet à la France de continuer à peser sur la scène internationale.

 

Suite de l'entretien
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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 16:55
Défense : François Hollande près de casser la programmation militaire

 

 

23/05/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

François Hollande est prêt à maintenir l'enveloppe globale de la programmation militaire. Mais il est prêt à laisser Bercy et Matignon raboter sérieusement les premiers exercices budgétaires de la LPM. Ce qui au final compromettrait la LPM avec des conséquences sociales, industrielles et capacitaires désastreuses.

 

C'est la guerre. Entre une vision budgétaire de court terme et une vision stratégique de long terme. Et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a décidé de sortir l'artillerie lourde pour défendre son budget face aux coupes budgétaires exigées par Bercy et soutenues par Matignon.Au-delà de son budget, il en va de l'emploi, d'une industrie duale performante, des capacités opérationnelles des armées, notamment de l'armée de terre, et de la place de la France dans le monde. C'est ce qu'il écrit au Premier ministre, Manuel Valls, dans une lettre que "Le Figaro" a pu consulter. A Matignon, où pour la première fois il n'y a pas de conseiller défense au cabinet de Manuel Valls, dirigé par Véronique Bédague-Hamilius, une budgétaire féroce.

 

Tout l'enjeu pour Jean-Yves Le Drian est d'obtenir un arbitrage favorable de l'Elysée. Car pour l'heure, François Hollande n'a pas encore totalement tranché même s'il a donné quelques indications, selon nos informations. Le président de la République veut maintenir l'enveloppe de la loi de programmation militaire (LPM) de 190 milliards d'euros sur la période 2014-2019, dont six milliards de recettes extrabudgtaires. Soit une LPM déjà a minima.

 

Mais il est prêt à laisser Bercy et Matignon raboter sérieusement le budget des premiers exercices de la LPM. Ce qui reviendrait à casser la programmation et tous les engagements pris par le ministère dès cette année en matière d'équipements. Et personne ne peut imaginer d'ailleurs qu'il y aura un rattrapage budgétaire après. Cela ressemble à un compromis très, très bancal qui satisfait Matignon.

 

"La LPM ne sera pas touchée. Ce serait dévastateur en terme d'emplois", explique-t-on dans l'entourage du Premier ministre.

 

Une annulation de crédits de 355 milIions dès 2014

 

Dans son courrier, qui ne concerne formellement que l'exercice 2014, le ministre de la Défense évalue à 355 millions d'euros les efforts à réaliser cette année, écrit Le Figaro.

 

"Une annulation qui se cumulerait avec celle opérée fin 2013, à hauteur de 720 millions d'euros sur les crédits d'équipement de la défense", relève le ministre.

 

"La Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur sa masse salariale, ni sur ces crédits de fonctionnement". En effet, ceux-ci se situent déjà "au seuil de l'acceptabilité sociale", "impactent l'entraînement des armées, déjà inférieur aux normes internationales", souligne-t-il encore. Quant aux crédits d'infrastructures, "sous-dotés", ils conduisent le ministre à "faire étudier actuellement un plan pour les réhabilitations les plus impérieuses".

 

Report de programmes

 

Afin d'"éviter une dette insoutenable", le ministre anticipe la nécessité d'avoir à reporter à 2016 des programmes "symboliques" prévus en 2014 et 2015, "soit un total d'environ 7 milliards d'euros de commandes non passées", écrit "Le Figaro". Ce qui aurait, là encore, des "conséquences industrielles désastreuses", estime Jean-Yves Le Drian dans son courrier. Il cite l'industrie terrestre (Nexter et RTD), les chantiers navals (Concarneau, Cherbourg, Saint-Nazaire) et l'industrie aéronautique, "avec des suppressions de milliers d'emplois et des pertes de compétences".

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 15:15
Valls assure que le budget des armées sera «totalement préservé»

 

23/05/2014 Par lefigaro.fr (AFP)


L'Elysée indiquait un peu plus tôt que François Hollande allait rendre ses arbitrages sur le budget de la Défense «dans les prochaines semaines».

 

«Il est temps de tourner la page de ce débat, de ces rumeurs». Le premier ministre a voulu mettre fin ce vendredi à toute polémique: «Il n'y aura pas de remise en cause de la LPM» (la Loi de programmation militaire 2014-2019 ), a déclaré à la presse Manuel Valls. «Il n'y a pas d'inquiétudes à avoir pour son application, pour ses grands principes, parce qu'il en va de la défense de notre pays», a-t-il ajouté.

Une réponse très claire à la lettre envoyée le 9 mai dernier par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Dans cette missive ,révélée par le Figaro, le ministre de la défense met en garde le chef du gouvernement contre les conséquences militaires, industrielles et sociales d'économies supplémentaires. «La Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur sa masse salariale, ni sur (les) crédits de fonctionnement», qui se situent déjà «au seuil de l'acceptabilité sociale», indique-t-il, tout en rappelant le «niveau de nos engagements militaires extérieurs», principalement au Mali et en Centrafrique. Dans son initiative, le ministre est soutenu par les chefs d'état-major des armées, qui, selon les milieux militaires, ont brandi la menace d'une démission collective.

 

La Défense, deuxième budget de la Nation

Face à ces inquiétudes, Manuel Valls l'a rappelé vendredi: «ce qui doit compter, c'est la parole du chef de l'État. Et le chef de l'État a dit très clairement au début de l'année que la LPM serait sanctuarisée par rapport aux choix qui sont faits par le gouvernement sur le budget». Mais la réponse de l'Elysée est loin d'être aussi tranchée. La présidence avait réagi vendredi matin en indiquant que François Hollande, chef des armées, «rendra ses arbitrages dans les prochaines semaines». Un délai qui laisse planer le doute sur les intentions du chef de l'Etat, à l'heure où il semble coincé entre ses engagements de «sanctuariser» les crédits Défense et la nécessité d'atteindre son objectif de 50 milliards d'euros d'économies pour redresser les finances publiques.

Deuxième budget de la Nation, la Défense est en effet dans le viseur de Bercy. Votée fin 2013, la LPM alloue 190 milliards d'euros de crédits d'ici à 2019 à la Défense, avec un budget annuel de 31,4 milliards.

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 14:55
Baisse du budget : «Ce sera sans nous» avertissent les chefs d'état-majors

 

22 mai par Jean-Dominique Merchet - lopinion.fr

 

Dans une démarche rarissime, les quatre chefs d’états-majors (Armées, Terre, Air, Marine) font savoir qu'en cas de baisse des crédits militaires, ils pourraient déposer leurs képis et leurs casquettes.

 

Un témoin les a vus « calmes, raisonnés et sereins », mais « déterminés ». Les quatre chefs d’états-majors (Armées, Terre, Air, Marine) n’entendent pas avaler une nouvelle réduction du budget de la défense, réclamée par Bercy dans le cadre du plan d’économies de 50 milliards d’euros. « Ce sera sans nous », ont assuré au moins deux des quatre hauts gradés, sachant que le troisième est sur le départ. Et le quatrième, « très grognon », pourrait lui aussi poser sa casquette… Les quatre hommes – les généraux Pierre de Villiers (chef d’état-major des armées), Denis Mercier (air), Bertrand Ract-Madoux (terre) et l’amiral Bernard Rogel – se sont vus le mardi 13 mai à 17 heures, lors d’une réunion du Comité des chefs d’état-major (Cocem) qui s’est tenu à l’îlot Saint-Germain à Paris. Selon un proche du dossier, une vingtaine d’autres officiers généraux – dont de nombreux quatre étoiles – ont fait part de la même détermination. Du jamais vu, même s’il y a un fossé entre une menace de démission et une démission effective.

 

Baisse du budget : «Ce sera sans nous» avertissent les chefs d'état-majors

 

Le président de la République, chef des Armées, en a été informé dès le lendemain, mercredi 14 mai. Depuis lors, le secrétaire général de l’Elysée Jean-Pierre Jouyet, peu familier de ces dossiers, s’est saisi du problème et consulte beaucoup. L’Elysée semble avoir compris que l’affaire était sérieuse – « ce n’est pas pour rire » confie une source – et qu’une parole présidentielle, la seule qui compte vraiment en la matière, était attendue par la communauté de défense.

 

Qu’on ne s’y trompe pas : même s’ils désapprouvent farouchement une nouvelle réduction des moyens et des ambitions militaires de la France, les chefs d’états-majors ne contestent pas au pouvoir politique élu le droit de prendre une telle décision. Tous ces officiers sont républicains et l’ont prouvé à maintes reprises. Ils jouissent de la confiance du gouvernement : Pierre de Villiers vient même d’être nommé chef d’état-major des armées, le 15 février. Le problème n’est pas là : ils estiment, à raison, qu’une nouvelle baisse des crédits remettrait en cause les arbitrages de l’an dernier, formalisés dans un Livre blanc, et la Loi de programmation militaire votée par le Parlement en décembre 2013, il y a moins de six mois.

 

Après avoir participé à l’élaboration de ces deux textes, les chefs d’états-majors considèrent s’être engagés personnellement auprès de leurs troupes et de leurs subordonnés pour les convaincre, non sans mal, d’accepter les nouvelles réductions de format et de budget. Depuis des mois, ils font la tournée des garnisons, pour porter la bonne parole dans un climat morose, assurant aux militaires que cette fois-ci, les promesses seraient tenues. « On a donné notre parole » expliquent-ils. Ils ne veulent pas se trahir, d’autant qu’ils savent que leur légitimité serait immanquablement mise en cause par la troupe.

 

Il ne s’agit pas non plus d’une fronde contre le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian. Bien au contraire. Les chefs militaires savent combien, en 2013, celui-ci s’est battu pour obtenir des arbitrages de l’Elysée favorables à la Défense contre les projets de Bercy et de Matignon. Dans le contexte politique et budgétaire d’alors, les décisions de l’an dernier sont « certes, les pires depuis de nombreuses années, mais dans le même temps, les moins mauvaises que l’on pouvait espérer » nous confie un général cinq étoiles. A la base, Jean-Yves Le Drian est un ministre populaire, qui passe bien dans la troupe, où l’on apprécie qu’il ait mouillé sa chemise pour tenter de régler le problème du paiement aléatoire des soldes.

 

Selon nos informations, Jean-Yves Le Drian n’aurait pas été mis dans la boucle des premières réunions entre Bercy et Matignon. Le ministère du Budget réclamerait une réduction des crédits de la défense d’au moins six milliards sur trois ans, certains évoquant même 9 milliards avec la suppression des recettes exceptionnelles. Un coup de rabot de 7 % environ sur un budget de plus de 31 milliards d’euros. Bercy reformule ainsi le « modèle Z », qu’il souhaitait imposer fin 2012 lors de la préparation du Livre blanc, avant que l’Elysée ne retoque cette idée en mars 2013, la jugeant incompatible avec les ambitions stratégiques de la France. Mais Bercy ne renonce jamais et s’emploie à obtenir le soutien de l’Hôtel Matignon, où Manuel Valls n’a pas de conseiller Défense à son cabinet.

 

Le Premier ministre est resté très flou, lors de son interview du 16 mai à Europe 1 : « La loi de programmation militaire reste totalement valable » mais « ça ne veut pas dire qu’il ne peut pas y avoir ici ou là des ajustements », a-t-il avancé. «C’est un peu tout et son contraire » juge un proche du dossier. Le 17 mai, une réunion à l’Elysée entre François Hollande et Manuel Valls, n’aurait débouché sur aucun arbitrage.

 

Après la sortie, le 11 mai, du député UMP Xavier Bertrand, dénonçant une baisse des crédits militaires, puis les propos ambigus et peu rassurants du ministre des Finances Michel Sapin et ceux du chef du gouvernement, Jean-Yves Le Drian semble avoir été personnellement « affecté » voire « déstabilisé », selon des témoins. Très impliqué dans les dossiers internationaux, il serait reparti à l’offensive pour son budget, avec un goût amer dans la bouche. On se souvient du rôle important qu’il a joué dans la nomination de Manuel Valls à Matignon, ne serait-ce qu’en refusant le poste que lui proposait le chef de l’Etat, dont il est l’un des plus proches depuis plus de trente ans.

 

Dans le même temps, les grands patrons de l’armement (Airbus, Dassault, DCNS, MBDA, Nexter, Safran, Thales) ont mis en garde l’Elysée des conséquences « dramatiques » que de nouvelles coupes budgétaires auraient sur leurs activités et l’emploi, sachant avoir un allié important en Arnaud Montebourg. Les milieux parlementaires, notamment les deux présidents des commissions de la défense de l’Assemblée et du Sénat, Patricia Adam et Jean-Louis Carrère, sont montés au créneau. Tous ont expliqué à l’Elysée que l’on était « au bord de la rupture ». Un proche du dossier explique : « On veut être certain que le Président est bien informé de la gravité de la situation : dans le contexte politique actuel, est-il prêt à assumer la démission de ses chefs d’états-majors ? »

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23 mai 2014 5 23 /05 /mai /2014 12:55
Budget de la Défense : Le Drian tape du poing sur la table

 

 

23/05/2014 Le Point.fr (AFP)

 

Le ministre a écrit à Manuel Valls pour le prévenir des conséquences des restrictions budgétaires sur l'armée. L'Élysée indique que François Hollande tranchera dans les prochaines semaines.

 

Jean-Yves Le Drian et l'état-major des armées mettent la pression sur Matignon et l'Élysée pour préserver les crédits de la Défense de nouvelles coupes, dont les conséquences seraient selon le ministre "très lourdes" sur les plans militaire, social et industriel. Dans une lettre à Manuel Valls, citée vendredi par le Figaro, Jean-Yves Le Drian alerte le Premier ministre sur le "contexte social proche de l'exaspération" au sein des armées : "la Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur sa masse salariale, ni sur (les) crédits de fonctionnement, qui se situent déjà "au seuil de l'acceptabilité sociale".

 

L'Élysée a réagi vendredi matin en indiquant que François Hollande, chef des armées, "rendra ses arbitrages dans les prochaines semaines". Un délai qui laisse planer le doute sur les intentions du chef de l'État. La lettre du ministre de la Défense à Manuel Valls "date du 9 mai dernier et s'inscrit dans le cadre de la procédure budgétaire", souligne la présidence. L'entourage de Manuel Valls avait pour sa part répondu fermement jeudi à l'inquiétude des militaires en affirmant catégoriquement que "la loi de programmation militaire ne sera pas touchée. Et tous les crédits militaires sont dans la LPM". "Ce serait, dit-on, dévastateur en termes d'emplois".

 

Côté Défense, on souligne que la lettre du ministre ne porte que sur l'annuité 2014, première année de la LPM qui couvre la période 2014-2019. Elle a été adressée à Matignon deux jours avant les déclarations de l'ex-ministre UMP Xavier Bertrand, qui a accusé le gouvernement de préparer de nouvelles coupes de 1,5 à 2 milliards par an dans le budget de la Défense. La discussion politique a ensuite "changé d'échelle" et se déroule depuis entre Jean-Yves Le Drian, Michel Sapin à Bercy, Matignon et l'Élysée, indique-t-on de source proche du dossier. Si Matignon entend préserver les crédits de la Défense, "il faut le dire à la direction du budget, qu'ordre lui soit donné d'arrêter son travail d'amputation de la LPM et de la doter", martèle-t-on de même source.

 

Risques d'effondrement du système militaire

 

Le risque de nouvelles amputations des crédits de la Défense, déjà lourdement sollicitée dans le cadre de la LPM, a suscité une réaction courroucée des chefs d'état-major des armées, qui, selon les milieux militaires, ont brandi la menace d'une démission collective. Ce qui serait une première dans l'histoire des armées. "Après les déclarations de Xavier Bertrand, les armées attendaient d'être rassurées immédiatement. Comme ce n'est pas le cas depuis deux semaines, on a une humeur très instable dans les armées dont se font l'écho les chefs militaires", note un proche du dossier. En renvoyant les arbitrages à plusieurs semaines, l'Élysée, coincé entre les engagements du chef de l'État de sanctuariser les crédits défense et la nécessité d'atteindre les objectifs du plan gouvernemental de 50 milliards d'euros d'économies pour redresser les finances publiques, risque l'alimenter l'inquiétude.

 

Dans sa lettre, le ministre de la Défense met en particulier Matignon en garde contre les risques qu'une amputation des crédits ferait courir aux industries de défense, "avec des suppressions de milliers d'emplois et des pertes de compétences". Votée fin 2013, la LPM alloue 190 milliards d'euros de crédits d'ici 2019 à la Défense, avec un budget annuel de 31,4 milliards. Deuxième budget de la nation, la Défense est forcément dans la mire de Bercy à la recherche de nouvelles sources d'économies. Ancien chef de l'École de guerre, le général Vincent Desportes, qui traduit habituellement l'humeur des armées, a dénoncé vendredi les risques d'"effondrement du système militaire" français. "C'est l'honneur de M. Le Drian d'avoir écrit cette lettre. J'espère que ce sera l'honneur des plus hautes autorités de répondre, non, nous ne toucherons pas au budget des armées", a-t-il affirmé sur Europe 1. Soutien également de l'ancien ministre de la Défense UMP, Gérard Longuet, qui a apporté "un appui total à Jean-Yves Le Drian, pour sanctuariser la dépense militaire".

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22 mai 2014 4 22 /05 /mai /2014 16:55
Budget des armées : la mise en garde de Jean-Yves Le Drian à Manuel Valls

 

22/05/2014 par - leFigaro.fr


Dans une lettre que Le Figaro a consulté, le ministre de la Défense signifie au premier ministre sa grande préoccupation face aux graves conséquences militaires, industrielles et sociales d'un coup de rabot supplémentaire. François Hollande prendra sa décision «dans les prochaines semaines».

 
Le constat est alarmant et l'argumentaire implacable, au moment où la mobilisation des acteurs de la Défense ne faiblit pas devant les menaces de nouvelles coupes budgétaires. Dans une lettre envoyée le 9 mai à Manuel Valls (et adressée en copie à Michel Sapin), Jean-Yves Le Drian signifie au premier ministre sa très forte préoccupation face aux graves conséquences militaires, industrielles et sociales d'un coup de rabot supplémentaire. Le président de la République, François Hollande, va prendre une décision «dans les prochaines semaines, selon l'entourage du chef de l'État.

Mardi 13 mai, appuyant leur ministre, les officiers généraux cinq étoiles dirigeant les trois armées (terre, air, marine) et le chef d'état-major des armées, le général Pierre de Villiers, ont mis leur démission sur la table, lors d'une réunion. Ces responsables demeurent jusqu'à aujourd'hui dans ce même état d'esprit, et se disent peu convaincus par les messages venus de Bercy ou de l'Élysée, même s'ils ont noté quelques infléchissements de ton dans la bouche du ministre des Finances, Michel Sapin. Samedi 17 mai, la rencontre autour de François Hollande à l'Élysée, entre Manuel Valls et Jean-Yves Le Drian n'a pas été conclusive, le chef de l'État se drapant dans le respect des grands principes stratégiques et laissant le soin à son premier ministre de régler la problématique budgétaire. Or, à Matignon comme à Bercy, on fait plus que jamais la chasse aux milliards…

 

Ces tensions interviennent dans un contexte déjà lourd. Dans sa lettre, que Le Figaro a pu consulter, le ministre de la Défense rappelle le «niveau de nos engagements militaires extérieurs», principalement au Mali et en Centrafrique. Il mentionne surtout l'«exercice extrêmement tendu» de la loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2014-2019, un texte forgé de haute lutte et tout juste voté, en décembre. Les «efforts seront difficiles à réaliser, dans un contexte social proche de l'exaspération», avertit sans frais Jean-Yves Le Drian tout en soulignant qu'en 2019, son ministère aura supprimé 82 000 emplois en dix ans. Dans son courrier, qui ne concerne formellement que l'exercice 2014, le ministre de la Défense évalue à 355 millions d'euros les efforts à réaliser cette année. «Une annulation qui se cumulerait avec celle opérée fin 2013, à hauteur de 720 millions d'euros sur les crédits d'équipement de la défense», relève-t-il.

Or, selon Jean-Yves Le Drian, «la Défense ne peut absorber une perte de crédits en 2014, ni sur sa masse salariale, ni sur ces crédits de fonctionnement». En effet, ceux-ci se situent déjà «au seuil de l'acceptabilité sociale». De telles contraintes «impactent l'entraînement des armées, déjà inférieur aux normes internationales», souligne-t-il encore. Quant aux crédits d'infrastructures, «sous-dotés», ils conduisent le ministre à «faire étudier actuellement un plan pour les réhabilitations les plus impérieuses».

 

Reporter à 2016 des programmes «symboliques»

 

En matière d'équipements militaires, toute réduction de ressources en 2014 aurait des suites industrielles et sociales très considérables. Jean-Yves Le Drian concède ainsi, pour ce budget, une «situation financière extrêmement dégradée avec une dette fournisseurs historique, représentant plus du tiers des crédits disponibles». Or, prévient le ministre, «toute aggravation de ce report de charge se traduira par une cessation de paiements précoce et la mise en difficulté de nombre d'entreprises, en particulier les PME». Avec le spectre de plans sociaux, le signal est clair.

Afin d'«éviter une dette insoutenable», le ministre anticipe la nécessité d'avoir à reporter à 2016 des programmes «symboliques» prévus en 2014 et 2015, «soit un total d'environ 7 milliards d'euros de commandes non passées». Ce qui aurait, là encore, des «conséquences industrielles désastreuses», écrit Jean-Yves Le Drian en sonnant le tocsin. Il cite l'industrie terrestre (Nexter et RTD), les chantiers navals (Concarneau, Cherbourg, Saint-Nazaire) et l'industrie aéronautique, «avec des suppressions de milliers d'emplois et des pertes de compétences».

Sur le plan militaire, les conséquences seraient également «très lourdes», insiste le locataire de l'Hôtel de Brienne, qui évoque dans sa lettre l'impact sur la dissuasion, pierre angulaire de la Défense française, et les avions ravitailleurs neufs dont l'armée a cruellement besoin. Pour sa part, «l'armée de terre serait sous-équipée et rapidement dans l'incapacité de satisfaire les nouveaux contrats opérationnels», s'alarme le ministre. Dans le domaine crucial du renseignement, les engagements seraient «décalés, voire annulés», lit-on encore à propos des drones stratégiques MALE, des satellites CERES et des avions de surveillance légers qui auraient à passer à la trappe.

Au total, résume Jean-Yves Le Drian, «il faudrait revoir le modèle capacitaire de la LPM, avec un impact majeur sur l'emploi industriel». Un «changement de format», que les chefs des armées - solidaires avec leur ministre, ce qui n'a pas toujours été le cas - assimilent à un déclassement et ne veulent pas assumer.

Pour 2014, afin d'éviter une «impasse politique», le ministre souhaite la mobilisation des 500 millions de recettes exceptionnelles prévues par la LPM (dans son article 3). Il propose le lancement d'une nouvelle tranche de programme d'investissement d'avenir (PIA), «adossée à des cessions d'actifs de participations publiques», en clair la vente par l'État de parts qu'il détient dans des grandes entreprises du secteur de la défense.

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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 16:55
Budget militaire : 3 à 6 milliards d'économies supplémentaires sur 3 ans

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian avait promis de "ne rien lâcher", mais l'exécutif semble pourtant bien avoir prévu de nouvelles coupes dans le budget de la Défense.

 

21/05/2014 Jean Guisnel - Défense ouverte / Le Point.fr

 

Cette fois, on entre dans le dur. Bercy demande une remise en cause de la loi de programmation militaire 2014-2019. Hollande reste muet.

 

Cette fois, c'est fait ! Selon nos informations, recueillies auprès de sources crédibles, le ministre des Finances et des Comptes publics Michel Sapin a enfin fait connaître en haut lieu, verbalement à ce stade, qu'il souhaite une remise en cause des engagements budgétaires de la loi de programmation militaire votée par le Parlement en décembre 2013. Les responsables militaires ont pris connaissance très récemment de ces précisions, conformes aux déclarations du député UMP Xavier Bertrand le 11 mai dernier. Selon nos sources, Michel Sapin a réclamé une baisse de 1 à 2 milliards d'euros sur les trois prochaines annuités budgétaires, soit un total compris en 3 et 6 milliards d'euros de 2015 à 2017.

 

Bec et ongles

 

Si la Défense se bat bec et ongles contre ces réductions, c'est qu'elles viendraient en sus de celles qui ont déjà été imposées depuis le vote de la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019. Rappelons que la "sanctuarisation" du budget à son niveau de 2013, à savoir 31,4 milliards d'euros, est déjà toute relative, puisqu'elle est amputée chaque année de la valeur de l'inflation. Mais François Hollande s'est accroché à ce slogan, sur lequel le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian s'appuie aujourd'hui pour dire qu'il ne "lâchera rien" puisque, dit-il, il a "déjà donné".

 

Effectivement, les armées ont payé 500 millions d'euros en 2013 pour participer au financement des opérations extérieures - Opex (1,2 milliard d'euros en 2013) - si chères au président de la République, cette somme devant être restituée au budget militaire en 2014. Sans compter que le "surcoût Opex" sera sans doute plus proche de 650 millions d'euros que des 450 millions d'euros initialement prévus.

 

"On ne saurait pas faire"

 

L'année 2014 prévoit 200 millions d'euros pour le financement de plusieurs programmes essentiels, qui ont déjà pris de très nombreuses années de retard alors qu'ils sont réellement cruciaux. Il s'agit notamment du programme Scorpion de nouveaux blindés de l'armée de terre, du programme de satellites d'espionnage Ceres (Capacité de renseignement électromagnétique spatial), des drones Male Reaper acquis aux États-Unis et des drones tactiques Watchkeeper, ainsi que des nouveaux avions-ravitailleurs A330 MRTT.

 

Absolument nécessaires pour la dissuasion nucléaire et les opérations extérieures, ces avions, dont l'achat a pris des années de retard, doivent remplacer les ravitailleurs C135 FR acquis aux États-Unis lors du lancement de la force de frappe en... 1964, toujours en service !

 

La défense a fait valoir que les 23 500 suppressions de postes budgétaires venant s'ajouter aux 8 000 qui restaient à acter après la précédente LPM génèrent 4,4 milliards d'euros d'économies sur la durée de la LPM. Et que les baisses des achats d'équipements sur la même période représentent 14 milliards d'euros sans qu'aucun site industriel ait été fermé. "Franchement, si on nous demandait de supprimer les 200 millions d'euros prévus pour ces nouveaux programmes, on ne saurait pas le faire !" lance un homme bien informé.

 

Mépris ou dédain ?

 

La balle est clairement dans le camp de François Hollande, qui n'a pas prononcé un mot sur le sujet depuis dix jours et les déclarations de Xavier Bertrand. Pour un chef de l'État, si prompt à réagir au moindre frémissement médiatique, ce silence devient franchement très curieux. Le chef des armées ne peut pas à la fois réclamer aux militaires d'intervenir au claquement de doigt dans des conditions de plus en plus difficiles et laisser dire que les moyens de plus en plus réduits dont ils disposent seront encore amputés. Cette attitude n'est pas sérieuse et les armées méritent mieux que cet apparent mépris. À moins qu'il s'agisse de dédain ?

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16 mai 2014 5 16 /05 /mai /2014 15:55
Les industriels de l’armement terrestre craignent une réduction des commandes de blindés

 

15 mai 2014 Par Hassan Meddah - Usinenouvelle.com

 

Les fabricants de véhicules blindés Nexter et Renault Trucks Défense ne sont pas l’abri d’une réduction des commandes du programme Scorpion de modernisation des équipements de l’armée de terre.

 

La possibilité de coupes dans le budget de la Défense inquiète les industriels de l’armement terrestre. Ils ne sont pas à l’abri de coupes claires dans le programme Scorpion de modernisation des équipements de l’armée de terre française. "On ne peut pas baisser encore plus les effectifs des armées. Si on réduit les crédits de défense, il y a un risque sur le programme. La seule variable, ce sont les équipements", a estimé ce jeudi 15 mai Christian Mons président du Gicat, le Groupement des industries de défense et de sécurité terrestres et aéroterrestres, en marge d’une présentation du salon Eurosatory (16 au 20 juin).

 

Or les fabricants français de véhicules blindés comme Nexter et Renault Trucks Défense comptent sur ce programme pour retrouver de la charge industrielle. Il s'agit en effet d'un contrat significatif de l’ordre de 2 milliards d’euros pour la commande de 2080 véhicules blindés multirôles (VBMR) et 248 engins blindés de reconnaissance et de combat (EBRC).

 

"Cinq ans de perdus"

 

"A l’origine, les premiers équipements devaient être livrés aux armées en 2015. On a déjà perdu près de cinq ans. A force de délayer les programmes, nous devenons 'sous-critique' et nous perdons en compétitivité", avertit Christian Mons. Certains observateurs n’hésitent pas à évoquer le spectre d’"une traversée du désert industrielle".

 

VBCI - Crédits G. Belan (FOB)

VBCI - Crédits G. Belan (FOB)

 

En effet, les livraisons pour l’armée française des véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI) vont s’arrêter en 2015 et celles liées au futur programme Scorpion ne prendront le relais qu’en 2018 au plut tôt. Plus que jamais, les ventes sur les marchés à l’exportation seront la planche de salut des industriels hexagonaux.

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15 mai 2014 4 15 /05 /mai /2014 06:55
Thales et Airbus Group vulnérables à de nouvelles coupes budgétaires

 

14.05.2014 journal-aviation.com (Reuters)

 

Thales et Airbus Group ont prévenu mercredi que de nouvelles coupes budgétaires dans la défense en France auraient des conséquences dévastatrices sur l'emploi et l'innovation, au lendemain des propos du ministre des Finances qui a annoncé qu'un effort serait demandé aux militaires.

 

Adoptée en décembre, la loi de programmation militaire (LPM) octroie 190 milliards d'euros de crédits sur la période 2014-2019 et acte 7.881 suppressions de postes en 2014.

 

Michel Sapin, le ministre des Finances, a dit mardi à l'Assemblée nationale que l'armée devrait contribuer à la maîtrise des dépenses publiques.

 

Il n'a toutefois pas confirmé le montant allant jusqu'à 2,3 milliards d'euros de réduction des crédits militaires d'ici 2017 cité par Les Echos et a démenti la fourchette de "1,5 à 2 milliards d'euros par an pendant 3 à 4 ans", évoquée par le député UMP Xavier Bertrand.

 

Jean-Bernard Lévy, le PDG de Thales, s'est dit mercredi inquiet, jugeant indispensable le respect "intégral" de la LPM.

 

Thales, dont l'Etat est le premier actionnaire avec 27% du capital, tire la moitié de son chiffre d'affaires de sa division défense et sécurité.

 

"Toute remise en cause de la LPM entraînerait des conséquences potentiellement très dommageables (..) sur l'emploi, mais aussi quant à la poursuite de la capacité que nous avons, nous industriels, à maintenir et à développer des technologies de très haut niveau au service de nos forces armées", a-t-il déclaré aux actionnaires du groupe lors de l'assemblée générale annuelle.

 

Le budget annuel est maintenu à 31,4 milliards d'euros jusqu'en 2016 (1,5% du PIB) et progressera légèrement par la suite. François Hollande s'est engagé à plusieurs reprises à sanctuariser les budgets prévus par la LPM.

 

DÉJÀ DES COUPES DANS LES EFFECTIFS

 

Le Premier ministre, Manuel Valls, a démenti ce week-end l'existence d'un plan d'austérité spécifique qui viserait la défense tout en confirmant que tous les ministères participeraient à la réduction des déficits.

 

"Nous sommes vulnérables à l'évolution du budget de la défense", a observé de son côté lors d'une conférence de presse François Auque, responsable de l'activité spatiale dans le pôle Airbus Defence & Space constitué le 1er janvier.

 

Airbus Group est d'autant plus attentif à l'évolution qu'il négocie en ce moment avec la Direction générale de l'armement (DGA) la vente à la France de 12 avions-ravitailleurs dont il espère la conclusion cette année. Mais aucun décalage de cette commande n'est pour l'instant à l'ordre du jour, a précisé Jean-Marc Nasr, patron de la région Europe, Moyen-Orient, Afrique chez Airbus Defense et Espace d'Airbus Group.

 

Au sein de l'ex-EADS, les coupes dans les budgets de la défense en Europe ont déjà entraîné un plan de réduction d'effectifs portant sur un total de 5.800 postes, dont 5.300 dans la seule division défense et espace.

 

En France, le groupe envisage de supprimer 1.700 postes, sur un total de 52.000. Là encore, le pôle défense et espace, qui emploie 11.000 personnes, supportera l'essentiel des réductions d'effectifs, avec 1.400 suppressions de postes envisagées.

 

Ce chiffre pourrait toutefois être ramené à 1.100, selon les syndicats, mais les emplois ainsi sauvés le seront uniquement dans la division spatiale, a précisé Jean-Marc Nasr, sans confirmer cette estimation.

 

Pour contrer les vagues d'austérité en France, les industriels comptent cependant sur les contrats à l'export, comme chez Thales où Jean-Bernard Lévy en a fait une priorité depuis son arrivée fin 2012, ou chez Airbus Group, qui espère vendre son avion-ravitailleur notamment à la Corée du Sud. (Edité par Matthieu Protard)

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 13:55
Défense : Valls et Sapin poussent Hollande à trahir ses engagements

 

14/05/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Le président de la République avait sanctuarisé le budget de la défense. Michel Sapin et Manuel Valls reviennent sur cet engagement. Alors que Bercy demandaient de 2 à 2,5 milliards d'économies par an de 2015 à 2017 à la défense, Matignon a tranché entre 1 et 1,2 milliard.

 

Et Bercy a ressorti de ses cartons le fameux scénario Z... Ce que le ministère de l'Economie n'avait pas pu réussir lors de la préparation du Livre blanc au cœur de l'hiver 2013, va-t-il le réussir aujourd'hui alors que l'encre de la loi de programmation militaire (LPM) est à peine sèche ? Que voulait Bercy avec le scénario Z ? Mettre les armées à une diète féroce avec un budget à 29 milliards d'euros par an pendant six ans (2014-2019). Ce qui aurait entraîné des ruptures capacitaires et un changement de modèle. La manœuvre de Bercy, qui pourtant avait été bien appuyé par Matignon, avait échoué. François Hollande avait tranché et avait accordé à la défense 190 milliards d'euros, dont 6 milliards de recettes extrabudgétaires, pour l'actuelle LPM. Soit une moyenne de 31,6 milliards d'euros par an.

Aujourd'hui c'est le nouveau ministre des Finances Michel Sapin, réputé proche de François Hollande, à la manœuvre. Il a démenti les propos de Xavier Bertrand (UMP), qui avait accusé le gouvernement de préparer de nouvelles coupes budgétaires d'environ 2 milliards d'euros par an dans la défense pendant trois à quatre ans. Mais Michel Sapin a simplement démenti le montant. Ni plus ni moins. "Si je fais un bon calcul, cela veut dire aux alentours de six milliards en moins pour les crédits de la défense, par rapport à trente milliards le budget d'aujourd'hui soit une diminution de 20 %, il n'en est pas question Monsieur Bertrand. Vous employez des chiffres qui n'ont rien à voir avec la réalité", a-t-il répondu à Xavier Bertrand. Et de rajouter : "la France doit faire un effort en terme de maîtrise de ses dépenses publiques. Tous les ministères feront un effort mais le ministère de la Défense doit être à la hauteur des enjeux de la sécurité de la France".

Ce que Michel Sapin n'a pas dit, c'est qu'il avait bien demandé entre 2 et 2,5 milliards d'euros d'économies par an au ministère de la Défense de 2015 à 2017, selon nos informations. Il ne les a pas obtenu mais... Matignon a tranché pour une réduction du budget de la défense de 1 à 1,2 milliard. "On ne parle pas de n'importe quels crédits, et quand on parle de crédits de la défense on peut très rapidement faire peur, faire peur à ceux qui penseraient que parce que tel ou tel élément viendrait à diminuer, comme vous avez pu le faire par le passé, c'est la sécurité de la France qui diminuerait", a expliqué Michel Sapin. Et ce serait malheureusement bien le cas au moment où des soldats sont engagés au péril de leur vie sur des théâtres d'opérations extérieures difficiles. Jean-Yves Le Drian prononçait d'ailleurs mardi à Calvi l'éloge funèbre du sergent-chef Marcel Kalafut mort au Mali. Et le Premier ministre, Manuel Valls qui avait pourtant été soutenu par Jean-Yves Le Drian pour accéder à Matignon, a une bien curieuse façon de le remercier...

 

Paroles, paroles ?

Et le Président de la République ? Acclamé en février 2013 dans les rues de Tombouctou libéré, il avait souligné la veille du 14 juillet 2013, que "les crédits de la défense seront, à la différence de ceux de la plupart des ministères, préservés dans leur intégrité. C'est un effort que la nation fait, non pas pour les armées, mais pour sa propre sécurité". Oubliera-t-il son engagement devant les patrons d'une industrie 100 % "Made in France" ? Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait quant à lui affirmé au Parlement à l'automne dernier avec la LPM "nous avons atteint un équilibre tel que, si l'on enlevait une brique de l'édifice, il s'effondrerait". Et il avait affirmé en novembre dans une interview accordée à La Tribune que "l'ensemble du dispositif est solide. Blindé !" "La LPM repose sur certains paris. Ce qui veut dire que nous allons être extrêmement vigilants. Cette LPM est exigeante mais équilibrée à condition que tous les crédits affectés à cette programmation soient exécutés. Si une brique est absente, à ce moment-là, c'est l'ensemble de l'édifice qui tombe", avait-il expliqué à La Tribune.

Des propos qui avaient à l'époque rassuré. Aujourd'hui c'est plutôt l'inquiétude qui prévaut chez les militaires et les industriels, chez lesquels les hypothèses les plus folles circulent : réduction des têtes nucléaires, réduction des porteurs des têtes nucléaires, Rafale compris, réduction du nombre de sous-marins Barracuda et des frégates multi-missions FREMM, suppression de la Force aérienne stratégique... Des économies qui rendraient obsolètes la LPM et exigeraient sa réécriture. Et certains ne sont pas loin de penser que ces coupes, si elles étaient confirmées, pourraient entrainer le départ de Jean-Yves Le Drian, qui pourrait mettre le poids de sa démission dans la négociation entre Bercy et l'Hôtel de Brienne.

Des inquiétudes qui vont jusqu'au sein même de la majorité. "Je souhaite clairement que la Loi de Programmation Militaire 2014-2019 soit respectée dans son intégralité, a souligné le député de Lorient (SRC), Gwendal Rouillard. Comme chacun le sait, la corde budgétaire est déjà très tendue et la défense participe déjà fortement au redressement de nos comptes publics, notamment par la suppression d'environ 80.000 postes entre 2008 et 2020, dont 24.000 postes au titre de l'actuelle LPM". Une façon de reconnaître que la défense a déjà pris sa part dans le redressement des comptes de la France.

 

Une LPM déjà a minima

Telle qu'elle a été construite et votée, cette loi de programmation militaire (LPM) préserve a minima l'ensemble de l'outil militaire et industriel de la défense même si déjà il existe quelques trous dans la raquette capacitaire des trois armées. Car cette LPM a dû tenir compte d'un contexte budgétaire contraint marqué par le redressement des finances publiques. Un exercice difficile qui visait à conjuguer l'impossible : souveraineté stratégique et souveraineté budgétaire.

C'est pour cela que cette LPM doit être exécutée à l'euro près (190 milliards d'euros courants sur six ans) afin de sauvegarder le savoir-faire et les expertises développés depuis les années 60. Des compétences sur lesquelles la France a durablement investi pour rester un des rares pays ayant la capacité à intervenir n'importe où dans le monde pour préserver ses intérêts. Du coup, cette filière technologique emploie des ingénieurs de très haut niveau et exporte bon an, mal an plus de cinq milliards d'euros d'équipements militaires (commandes), souvent à des pays liés par des partenariats stratégiques. 

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 12:55
Aravis - photo Yves Debay, Nexter

Aravis - photo Yves Debay, Nexter

 

14/05/2014 Par Véronique Guillermard – LeFigaro.fr

 

De nombreux programmes sont menacés et, au premier chef, Scorpion destiné à moderniser l'armée de terre. S'il n'est pas lancé cette année, Nexter, le fabricant de blindés, serait alors en difficultés.

 

Les menaces qui pèsent sur l'intégrité sur budget de la défense suscitent de fortes inquiétudes chez les industriels de l'armement. Ils ont littéralement pris d'assaut le ministère de la Défense pour en savoir plus. Le téléphone n'a pas cessé de sonner dans le bureau de Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la Défense a la réputation d'être carré et de parler vrai. Mais à ce jour, l'hôtel de Brienne n'a reçu aucune notification officielle sur une quelconque base de travail. Le conseil des ministres de ce mercredi 14 mai permettra peut-être d'obtenir une clarification.

Très inquiets, les industriels et des spécialistes de la Défense ont commencé à étudier les conséquences possibles de nouvelles coupes dans le budget de la Défense, notamment dans le volet équipement qui représente en moyenne 16 milliards d'euros par an. «C'est assez brutal», note un expert. «Au-delà de 200 millions d'euros de coupe, la Direction générale de l'armement ne peut plus engager le moindre nouveau programme. Cela veut dire qu'on ne fait pas le programme Scorpion de modernisation de l'armée de terre, qu'on abandonne le développement du satellite Ceres ainsi que les projets de drones de surveillance mais aussi le MRTT, la composante aéroporté de la dissuasion», ajoute-t-il. Autant de programmes qui devaient débuter cette année et qui risquent d'être reportés. «Oui, mais si on ne lance pas Scorpion, on signe l'arrêt de mort de Nexter», lâche-t-on de bonne source. Le spécialiste des blindés et canons avec ses 2400 salariés, n'a pas un plan de charge suffisant pour attendre une relance de Scorpion, ne serait-ce que de deux ans.

À l'hôtel de Brienne, au sein des groupes d'armement et des 4000 PME françaises spécialisées ainsi que parmi les 165.000 salariés de la filière, on demande une clarification au gouvernement.

 

Un nouvel effort demandé aux militaires

Celle-ci n'est toujours pas venue de l'Assemblée nationale, ce mardi 13 mai, au moment des questions au gouvernement. Une violente passe d'arme a eu lieu entre Xavier Bertrand, l'ex-ministre du Travail, et Michel Sapin, le ministre des Finances. Le premier sommant le second de dire la vérité à propos des nouvelles coupes dans le budget de la Défense. Le député UMP avait lâché dimanche dernier que le gouvernement Valls travaillait sur une réduction de 1,5 à 2 milliards d'euros par an des dépenses militaires.

Michel Sapin a vu rouge, accusant Xavier Bertrand de vouloir «faire peur» aux Français. Dans son élan, il s'est emmêlé avec les chiffres. «Vous nous parlez d'une diminution de 2 milliards par an pendant trois ans, si je fais un bon calcul, ça veut dire autour de 6 milliards de moins pour les crédits de la Défense par rapport à 30 milliards, le budget d'aujourd'hui!», a-t-il répondu au député UMP. «Une diminution de 20%? Il n'en est pas question. Vous employez des chiffres qui n'ont rien à voir avec la réalité», a ajouté Michel Sapin. Sauf que son calcul est faux. Le montant de 30 milliards correspond à une annuité du budget de la Défense fixé par la loi de programmation militaire (2014-2019) votée voici cinq mois. Or, les économies à trouver s'étaleront sur trois ans (2014-2017). Pour la Défense, ce serait donc 6 milliards d'économies sur 90 milliards d'euros et non 30 milliards!

Pour le moment, ce chiffrage de 2 milliards n'est pas confirmé. En revanche, Michel Sapin a acté le fait que les militaires seraient appelés à faire un nouvel effort sans autre précision. «Toute réflexion sur l'avenir des crédits de la Défense» se placerait «dans le cadre de la loi de programmation militaire», a-t-il indiqué. Tout en ajoutant, ce qui ne clarifie toujours rien, que «la France doit faire un effort en termes de maîtrise des dépenses publiques. Tous les ministères feront un effort mais le ministère de la Défense doit être un ministère à la hauteur des enjeux d'intégrité de la France».

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14 mai 2014 3 14 /05 /mai /2014 11:55
photo EMA

photo EMA

 

13/05/2014 Par Véronique Guillermard – LeFigaro.fr

 

VIDÉO - L'effort exigé par l'exécutif a déjà été acté et voté dans le cadre de la loi de programmation militaire (LPM). Si un nouveau tour de vis budgétaire intervenait, la France devrait alors renoncer à plusieurs missions.

 

Cinq mois après avoir été voté, le budget de la Défense sera-t-il à nouveau siphonné par un gouvernement à la recherche de 50 milliards d'économies sur trois ans? Existe-t-il, comme l'a affirmé dimanche l'ex-ministre du Travail Xavier Bertrand, «un plan caché» de réduction de 1,5 à 2 milliards par an des crédits militaires? Invité dimanche soir sur TF1, Manuel Valls a réfuté l'existence d'un tel plan mais dit ensuite une chose et son contraire. «Nos armées qui se battent courageusement sur différents terrains, je pense notamment au Mali et en Centrafrique, doivent être préservées», a rassuré le premier ministre. Avant de préciser que «chacun doit faire un effort».

La polémique a rebondi lundi. Jean-François Copé a jugé «intenables» et «irresponsables» de nouvelles coupes dans le budget de la Défense. «La loi de programmation militaire (LPM), nous avions compris que c'était pour solde de tout compte puisque nous demandions déjà beaucoup d'efforts à nos armées. Or on a un président de la République (...) qui est en train de fermer les yeux sur des restrictions (...) à un moment où les menaces terroristes et géopolitiques sont présentes (...). C'est intenable», a ainsi martelé le président de l'UMP.

 
 

Format 2025 caduc

Silence radio du côté du ministère de la Défense. Droit dans ses bottes, Jean-Yves Le Drian sait que les faits parlent en sa faveur: les armées ont en quelque sorte précédé la demande. L'effort exigé par l'exécutif a déjà été acté et voté dans le cadre de la LPM. Elle est donc le bon cadrage, accepté par la nation, et consacre les nouveaux efforts des armées: suppression de 34.500 postes (après 55.000 depuis 2008) et, avec un budget de 179,2 milliards sur six ans, une «perte de pouvoir d'achat» (selon l'expression d'un observateur) de 500 millions par an. Un équilibre précaire qui repose sur des paris en termes de recettes exceptionnelles par définition aléatoires, des contrats exports ainsi qu'un étalement des livraisons négocié avec les industriels afin de ne pas casser l'outil industriel ni l'emploi. L'exécuter à l'euro près, comme le veut le ministre de la Défense, apparaît comme une «mission impossible». Ce budget a été sanctuarisé par François Hollande. Le président en a pris l'engagement public par trois fois, notamment lors de ses vœux aux armées le 8 janvier.

Si la Défense devait encore remettre au pot, la LPM s'effondrerait alors tel un château de cartes avec des conséquences en cascade dans de nombreux bassins d'emplois. La Défense injecte en effet 16 milliards par an en moyenne dans l'industrie pour équiper ses armées. Un marché vital pour les 165.000 salariés de la filière et plus de 4000 PME. Si un nouveau tour de vis budgétaire intervenait, la France devrait alors renoncer à plusieurs missions.

Le format 2025 des armées serait alors caduc. «Si ce que dit Xavier Bertrand est vrai, on n'est pas dans l'épaisseur du trait: ce sont des missions supprimées avec des conséquences sur la dissuasion, le naval, dans le spatial…», avertit un spécialiste. L'explication de texte avec Bercy s'annonce virile mais le seul arbitre sera au final le chef des armées: François Hollande.

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 20:55
Coupes budgétaires : Valls veut mettre Le Drian en slip

 

13/05/2014 Jean Guisnel Défense ouverte / Le Point.fr

 

La tension monte dans les armées, dont le budget est une nouvelle fois visé par l'axe Matignon-Bercy. Pourquoi Hollande, chef des armées, reste-t-il silencieux ?


 

De démentis vagues en déclarations ambiguës, Matignon et Bercy ont donné du corps et de la véracité aux déclarations faites dimanche à la télévision par le député UMP de l'Aisne Xavier Bertrand. Ce dernier n'a pas voulu faire état de ses sources, mais ses accusations se baseraient sur une note ayant fuité du SGDSN (Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale), un service dépendant du Premier ministre. Selon les déclarations de Xavier Bertrand, la défense pourrait perdre 1,5 à 2 milliards d'euros chaque année durant trois ans. Selon certains cadres militaires, ce chiffre pourrait être le "bas de la fourchette", mais les rumeurs sont une spécialité des armées.

Toujours est-il que "radio popote" prétend que Bercy réclame effectivement ces sommes, qui seraient donc cumulatives. Le budget annuel sanctuarisé par la loi de programmation militaire votée en décembre 2013, soit 31,5 milliards d'euros, perdrait donc 1,5 milliard en 2015, 3 milliards en 2016 et 4,5 milliards en 2017. Soit neuf milliards en trois ans. Est-ce réaliste ? Non. En revanche, le quotidien économique Les Échos a publié mardi matin une évaluation qui a du sens : "Bercy est décidé à couper dans les crédits de l'armée : plusieurs scénarios sont à l'étude, qui pourraient aller jusqu'à 2,3 milliards d'euros d'ici à 2017."

 

Sanctuarisation du budget militaire

À ce stade, selon nos informations, les services de la défense n'ont reçu aucune information venant de Bercy qui concernerait une éventuelle remise en cause des promesses du chef des armées. Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui joue politiquement très gros sur cette affaire, n'en démord pas : non seulement la sanctuarisation du budget militaire se trouve inscrite dans la loi, mais elle a été maintes fois réitérée par François Hollande. On n'en sortira pas : sauf à se renier publiquement, le chef de l'État est le garant d'un budget préservé sur toute la durée du quinquennat, après, il est vrai, de sérieux coups de rabot.

Lors d'une intervention dimanche soir sur TF1, Manuel Valls a cependant confirmé que les promesses de François Hollande ne l'engageaient pas. Si les mots ont un sens, les siens sont parfaitement ambigus : "Tout le monde doit participer à la réduction des déficits. Et nos armées, qui se battent courageusement sur différents terrains (...), doivent être préservées. Chacun doit faire un effort." Comment veut-il "préserver" les armées en leur demandant des "efforts" ? La suite le dira...

 

Le silence de Hollande

Mardi après-midi, lors des questions au gouvernement, Michel Sapin n'a nullement démenti les inquiétudes de Xavier Bertrand en déclarant : "Une loi de programmation a été votée. C'est dans le cadre de cette loi de programmation que toute réflexion sur l'avenir des crédits de la défense nationale doit s'inscrire." Langage technocratique codé dont nous proposons à nos lecteurs une traduction qui vaut ce qu'elle vaut : Bercy entendrait effectivement rogner le budget sur les trois prochaines années, mais en s'engageant à réaffecter ces crédits avant 2019, date de la fin de la loi, dont la dotation de 190 milliards ne serait donc pas écornée... Qui crierait à ce scénario ?

Quoi qu'il en soit, depuis dimanche, les armées sont sur des charbons ardents. Un seul homme peut jeter de l'eau sur les braises : François Hollande. Or, depuis le début de la semaine, s'il a souvent parlé à des journalistes, il n'a apporté aucune réponse aux questions sur le budget militaire. Mais pourquoi donc ?

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 15:55
photo RP Defense

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12/05/2014 Pierre Beylau -  Où va le monde / Le Point.fr

 

Commode variable d'ajustement, l'armée, qui prévoit de supprimer un quart de ses effectifs en dix ans, pourrait bien être mise encore à contribution.

 

"Nos armées doivent être préservées, mais chacun doit faire des efforts" : ces propos sibyllins de Manuel Valls, dimanche soir sur TF1, n'ont guère rassuré dans les popotes. Le Premier ministre a affirmé qu'il n'existait pas de plan caché pour amputer le budget de la Défense (31 milliards d'euros). Mais dans les casernes, comme dans le reste du pays, on sait pertinemment que les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent, selon la formule célèbre du regretté Henri Queuille. Car les chercheurs d'or de Bercy sont désespérément à la recherche du filon qui leur permettrait de réaliser les 50 milliards d'économies annoncés à cor et à cri par le président de la République.

L'inquiétude demeure au sein de la grande muette. D'ici 2019, 34 000 postes seront supprimés dans les armées. Soit au total 82 000 en dix ans, soit un quart des effectifs. L'état-major sera réduit de 30 %. Un effort colossal, alors que le reste de la fonction publique d'État demeure pour l'instant intouchable. Quant à la fonction publique territoriale, elle ne cesse de croître allègrement. La loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019 devrait, sur le papier, garantir une stabilité financière et permettre une relative visibilité. La LPM, c'est, en principe, la Loi et les Prophètes. En pratique, dans la triste réalité prosaïque des acrobaties budgétaires, c'est un cadre des plus fluctuants soumis aux aléas de la conjoncture et au bon vouloir des politiques.

 

Une pente dangereuse

La discipline fait la force principale des armées, et les militaires ont le bon goût de ne pas être syndiqués. Il est donc politiquement moins dangereux de tailler dans le budget de la Défense que, par exemple, dans celui de l'Éducation nationale. Problème : la France peut-elle continuer sur cette pente dangereuse sans remettre en cause sa capacité à demeurer une grande puissance ? Sur les théâtres d'opération, les unités - au Mali ou en Centrafrique - sont confrontées à une préoccupante usure des matériels et à un flagrant manque de moyens. Elles en sont souvent réduites à fonctionner "avec des bouts de ficelle".

Il ne suffit pas de tenir des propos emphatiques sur le rôle de la France dans le monde. Encore faut-il avoir une économie saine en mesure de financer un outil militaire crédible. Bientôt, il ne restera plus à nos militaires qu'à entonner le célèbre chant du régiment de Sambre-et-Meuse célébrant les soldats de l'an II. Les paroles en sont prophétiques : "Ils allaient sans pain sans souliers..."

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 15:50
L'Europe de la Défense, c'est pour quand ?

 

 

06/05/2014 Par Alain Oudot de Dainville* - FIGARO VOX Vox Monde

 

FIGAROVOX TRIBUNE - Alors que l'Union européenne est toujours dans l'impasse en Ukraine, l'ancien chef d'Etat major de la Marine, Alain Oudot de Dainville, invite à repenser l'Europe de la défense.

 

Les États européens sont désarmés pour élaborer une stratégie pour défendre leurs intérêts quand ils sont menacés. Dans l'Union ils n'arrivent pas à s'entendre, seuls ils sont dépassés. Leur déficit ne leur autorise plus une stratégie financière efficace. Leur diplomatie n'a plus le même effet d'entraînement. Pour satisfaire leur volonté d'assainir leurs finances, les États européens compriment leur effort de Défense, alors que leur stratégie commerciale prend des allures de lutte pour la survie. En régressant dans l'échelle des puissances, leur voix porte moins. L'Europe désarme, enfin une partie de l'Europe, car les tensions à l'Est incitent les marches orientales à la prudence, le budget de défense de la Pologne augmente de 7 % de 2012 à 2013.

 

Nos pauvres pays européens continuent à consommer à crédit pour maintenir artificiellement un niveau de vie synonyme de paix sociale, retardant le plus tard possible le moment où le serrage de ceinture deviendra inévitable, continuant à croire en une paix qui ne remet pas en cause les certitudes établies. Ils ont compris que le monde de la souveraineté sédentaire avait été mis à mal par la forte poussée de la mondialisation facteur de nomadisme.

 

L'Union européenne s'oppose à la Russie, mais la Russie fait partie de l'Europe : il vaut mieux composer avec elle, sinon comme le montre l'histoire, elle se tournera vers la Chine dont la puissance se rapprochera dangereusement de nos frontières.

 

Mais la paix établie commence à donner des signes de fragilité jusqu'en Europe, où la crise ukrainienne montre une opposition entre l'Europe de l'Orient, et celle d'un Occident qui peine à faire admettre un point de vue trop pluriel pour être défendu d'une seule voix. L'Union européenne s'oppose à la Russie, mais la Russie fait partie de l'Europe: il vaut mieux composer avec elle, sinon comme le montre l'histoire, elle se tournera vers la Chine dont la puissance se rapprochera dangereusement de nos frontières.

 

Les cartes devraient être plus profondément rebattues autour des années 2030, car l'échelle des puissances sera remise en cause sous l'effet de plusieurs facteurs: c'est en 2030 que l'économie et les dépenses militaires chinoises doivent rattraper celles des États-Unis, mais aussi que la population de l'Inde doit dépasser celle de la Chine. Nul ne doute que le droit généralement jugé en fonction de la puissance changera ses verdicts pour légitimer une version plus asiatique du cours du monde, la raison du plus fort étant toujours la meilleure.

 

A cette échéance l'équilibre précaire entre producteurs et consommateurs aura forcément évolué, les riches de demain n'étant plus ceux d'aujourd'hui. La force financière aura continué sa migration vers l'Est portée par les vents dominants de nos latitudes et le dollar aura probablement perdu sa fonction de valeur refuge. On peut continuer à jouer les autruches affirmant haut et fort qu'un élément imprévu viendra perturber cette évolution trop linéaire du monde, en nous laissant encore l'espoir de s'en sortir seuls. Or plus on se rapproche de l'échéance plus la ligne droite se rigidifie.

 

Comment ne pas rabâcher encore et toujours que les États européens pris isolément n'ont aucun autre espoir de s'en sortir que par une vassalisation au puissant du moment. La seule alternative est l'union, mais une Union forte de pays qui partagent plus que des normes commerciales, des intérêts pour les rendre communs.

 

L'Europe peine à se faire par le haut car ses structures actuelles ne s'y prêtent pas et car ses dirigeants s'épuisent à faire valider le message dans leur pays respectifs, mais heureusement elle se construit par le bas. Des pans de l'industrie, du système bancaire sont devenus européens ; elle se construit dans l'énergie, dans les transports.

 

La réponse la plus optimiste vient des nouvelles générations issues du processus de Bologne et du programme Erasmus qui a suivi. Cette génération des nomades de l'Europe s'oppose à nos anciens, des êtres sédentaires attachés à leurs arpents de terre, rouges du sang des conflits du passé. Cette nouvelle génération est celle de ce jeune homme de 22 ans qui se présente aux élections européennes, cette jeunesse sans calcul qui comprendra que l'on partage avec les «potes» rencontrés à Londres Berlin, Rome, Madrid ou Dublin le fardeau de la Défense.

 

Pour défendre ce continent où ils se sentent chez eux, même si la saucisse de Francfort n'a pas le même goût que celle de Morteau, il faut définir, les intérêts que partagent les Européens. C'est simple d'admettre que les Européens veulent sur le continent, pouvoir financer des grands projets communs, et bien évidemment disposer de matières premières et de l'énergie nécessaires pour leur confort.

 

En mondialisation la stratégie ne peut être que globale, la Défense n'en n'est qu'un aspect néanmoins indispensable car on ne peut avoir des pourparlers diplomatiques efficaces sans gros bâton derrière son dos.

 

Les intérêts définis, les Européens pourront élaborer une stratégie et se doter de moyens financiers, diplomatiques, militaires pour défendre des intérêts communs. En mondialisation la stratégie ne peut être que globale, la Défense n'en n'est qu'un aspect néanmoins indispensable car on ne peut avoir des pourparlers diplomatiques efficaces sans gros bâton derrière son dos. Il faut accepter d'ouvrir la discussion en un comité qui ne peut être que restreint pour rester efficace, et le faire à l'abri des influences qui défendent d'autres intérêts.

 

L'Europe de la Défense est donc une nécessité mais sans stratégie commune elle est condamnée à végéter car elle est antinomique avec la vision que donne l'Europe d'aujourd'hui, marchande et normative. Or dans la Défense, la puissance normative est dominée à l'Ouest par l'OTAN et ses accords de normalisation, les Stanag qui ne peuvent être dupliqués. Ses armements ne peuvent s'exporter sous une bannière européenne car les contrats sont essentiellement politiques, donc traités par les États.

 

Le temps et révolu où pour se donner bonne conscience européenne, on échangeait un hélicoptère par-ci, un chasseur par-là, un bateau en prime et où on s'empressait de le retirer dès que le porteur était engagé par son pays dans une opération.

 

L'Union européenne a placé sa priorité dans la Sécurité, mais la sécurité seule coûte très cher et il n'y a pas de sécurité efficace sans Défense coordonnée. Sa stratégie doit ouvrir la porte aux moyens de Défense. Certaines composantes se prêtent mieux que d'autres au caractère transfrontalier de cette approche, la dissuasion nucléaire car très liée au sol pour peu qu'elle soit bien comprise et débarrassée de ses oripeaux d'un pacifisme englué dans ses contradictions, la défense maritime dès lors que les règles d'engagement se rapprochent, celle du ciel avec les mêmes restrictions, la cyber défense car l'informatique n'a pas de frontières et car la guerre financière de 2008 a montré que les intérêts européens divergeaient de ceux des Américains.

 

Ce n'est qu'en entamant ce chantier de construction que nos pays se prépareront à vivre dans les meilleures conditions possibles les grands changements qui s'annoncent à un horizon extrêmement proche à l'échelle de la stratégie. Enfants d'Erasmus, engagez-vous pour sauver votre continent où il fait bon vivre.

L'Europe de la Défense, c'est pour quand ?

* L'auteur a effectué une carrière dans la Marine, tant dans l'aéro-navale qu'au commandement des bateaux, qui l'a conduit au poste de chef d'état-major en 2005. Il fut ensuite Pdg de la société chargée du commerce d'Etat, Sofresa, devenue Odas. Vient de publier Faut-il avoir peur de 2030? aux éditions Harmattan

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 14:44
Juppé et des économies dans la Défense: "Nous sommes dans l'os"

 

13/05 LesEchos.fr (AFP)

 

Le maire UMP de Bordeaux, Alain Juppé, a mis en garde lundi contre de nouvelles coupes dans le budget de la Défense, une piste évoquée par la majorité, l'ancien Premier ministre estimant qu'en la matière, "nous sommes dans l'os".

 

"Il y a déjà eu beaucoup, beaucoup de réformes dans notre système de défense, depuis 1995 (ndlr: date de l'arrivée de M. Juppé à Matignon): on a professionnalisé les armées, on a revu notre système de dissuasion... On a supprimé 54.000 emplois à la suite du Livre blanc sur la Défense de 2008 et à nouveau 24.000 aujourd'hui", a-t-il déclaré à des journalistes à Bordeaux après une conférence de presse avec Jean-Claude Juncker, ex-président luxembourgeois de l'Eurogroupe et candidat conservateur à la présidence de la Commission européenne.

 

"Nous sommes dans l'os". "Je pense que tout tour de vis supplémentaire sur la défense nous priverait des moyens de nos ambitions, à la fois pour la sécurité de notre territoire et surtout sur notre capacité de déploiement extérieur", a poursuivi Alain Juppé. "J'espère que cette pression constante" de "Bercy pour couper dans les crédits de défense ne sera pas victorieuse", a-t-il ajouté. "C'est une question de réalisme", compte tenu de l'état actuel du monde, a-t-il analysé.

 

Il y a "beaucoup de choses à faire" dans "la mutualisation des moyens de l'Europe", a-t-il toutefois concédé, jugeant "absurde de ne pas progresser davantage dans la constitution d'une vraie défense européenne, notamment en matière industrielle".

 

"La France aura de toute manière un rôle éminent à jouer dans cette Europe de la Défense et elle doit conserver les moyens de ses ambitions", a conclu l'ancien ministre des Affaires étrangères.

 

Depuis dimanche, à l'initiative de Xavier Bertrand, l'UMP dénonce de nouvelles coupes budgétaires qui seraient à venir dans le budget de la Défense.

 

Mardi, le président socialiste de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, n'a ainsi pas écarté la "piste" d'un "effort supplémentaire" dans la recherche d'économies, à condition que le "volume global" prévu par la loi de programmation militaire 2014-2019 soit préservé.

 

La loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, votée en décembre, alloue 190 milliards d'euros de crédits sur la période, avec un budget annuel maintenu à 31,4 milliards d'euros jusqu'en 2016, à hauteur de 1,5% du Produit intérieur brut (PIB), et en légère progression ensuite.

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13 mai 2014 2 13 /05 /mai /2014 14:36
EELV approuve d'éventuelles coupes budgétaires dans la Défense

 

13/05 LesEchos.fr (AFP)

 

François de Rugy, coprésident du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, a soutenu mardi d'éventuelles coupes budgétaires supplémentaires dans la Défense, "vu l'importance des dépenses militaires en France", prenant l'exemple de la dissuasion nucléaire.

 

"Je suis le seul depuis 2012 à assumer qu'il faut réduire les dépenses militaires, qu'on ne peut pas avoir une politique de rétablissement des équilibres des finances publiques sans toucher aux dépenses militaires vu leur importance en France, plus de 31 milliards d'euros par an", a avancé mardi M. de Rugy, qui siège à la commission parlementaire de la Défense, lors d'un point presse.

 

L'exécutif fait face à des critiques de l'UMP depuis que le député de l'Aisne, Xavier Bertrand, l'a accusé dimanche de préparer de nouvelles coupes budgétaires d'environ deux milliards d'euros par an dans la Défense pour atteindre les 50 milliards d'euros d'économies du programme de stabilité.

 

"Il y a des choix stratégiques du point de vue des équipements militaires à faire. Nous, nous invitons depuis longtemps à ce qu'il y ait des choix par exemple sur la dissuasion nucléaire, dont on peut au moins dans un premier temps réduire le poids et l'ampleur", a pointé M. de Rugy.

 

"Nous avons des travaux à la commission de la Défense sur ce sujet qui permettent d'envisager des économies concrètes", a précisé l'élu Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

 

Christian Jacob, le chef de file des députés UMP, s'était plus tôt dans la journée inquiété de cette perspective lors d'une conférence de presse, estimant que "la dissuasion nucléaire a toujours fait l'objet d'un accord unanime de tous les partis de gouvernement, de tous les présidents de la République depuis plus de 50 ans".

 

"On se cache derrière son petit doigt tant à droite que parfois à gauche, en essayant de faire croire qu'on pourrait faire une politique d'assainissement des finances publiques sans toucher au budget de la Défense", a martelé M. de Rugy.

 

"Nous, nous préférons que si des économies doivent être faites elles soient faites dans ce domaine-là plutôt que pour les services publiques à la population, que dans l'Education nationale, que dans la justice, que dans la police", a fait valoir le député de Loire-Atlantique.

 

Barbara Pompili, l'autre coprésidente du groupe écologiste à l'Assemblée, a jugé lors du même point presse que les critiques de la droite, s'inquiétant de coupes malgré l'engagement de la France au Mali et en Centrafrique, ne doivent pas "s'appréhender uniquement par le biais du vote du budget de la Défense en France": "la question d'une politique de défense européenne qui ne reposerait pas quasi-exclusivement sur les forces de la France serait un très bon débat à mettre un place".

 

EELV approuve d'éventuelles coupes budgétaires dans la Défense

Note : RP Defense ne souscrit pas nécessairement aux avis rapportés dans la rubrique "Point de vue".

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12 mai 2014 1 12 /05 /mai /2014 10:55
Le budget de la Défense amputé de 2 milliards?

 

12/05/2014 Par LEXPRESS.fr

 

Xavier Bertrand a assuré dimanche que le gouvernement comptait pratiquer de sévères coupes sur le budget de la Défense, malgré une promesse de sanctuarisation. Manuel Valls a démenti l'existence d'un "plan caché".

 

C'est la bombinette du dimanche. Invité du Grand rendez-vous Europe1/i-Télé/Le Monde, , l'ancien ministre UMP du Travail Xavier Bertrand a assuré, sans citer ses sources, que le gouvernement préparait 1,5 à 2 milliards d'économies sur le budget de la Défense. "Ce qui est prévu, le monde de la Défense nationale le sait précisément, ce qui a été demandé, c'est de prévoir des coupes budgétaires de 1,5 à 2 milliards d'euros par an pendant trois ou quatre ans, de façon à pouvoir espérer atteindre les 50 milliards d'euros", a assuré l'ancien ministre UMP.

L'entourage du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a réagi auprès de l'AFP en soulignant que "le ministère n'a pas été informé de la suppression de crédits budgétaires depuis le vote de la loi de programmation militaire 2014-2019 en décembre dernier". 

"Pour des calculs de comptables, on est en train de sacrifier notre défense. C'est une remise en cause sans pareille de notre sécurité et de notre défense", a de son côté dénoncé l'ancien ministre du Travail. 

En juillet 2013, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian avait affirmé, sur Europe 1, que "le budget de la Défense en 2014, en 2015, en 2016 serait sanctuarisé". 

Manuel Valls dément l'existence d'un "plan caché"

Cette déclaration est intervenue alors que le Premier ministre Manuel Valls devait s'exprimer ce dimanche soir sur TF1, ce que n'a pas manqué de relever Corinne Lhaïk, chef du service politique de L'Express. 

 

Lors de son intervention, Manuel Valls a assuré qu'il n'existait pas de "plan caché" de réduction des crédits de la Défense. "Nos armées doivent être préservées mais chacun doit faire des efforts" dans la réduction des dépenses publiques, a-t-il déclaré, ce qui ne dissipe pas les doutes.

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7 mai 2014 3 07 /05 /mai /2014 07:40
Flotte de la mer Noire: Moscou débloque 1,7 md EUR

 

MOSCOU, 6 mai - RIA Novosti

 

D'ici 2020, Moscou accordera 86,7 milliards de roubles (1,7 md EUR) au développement de la flotte russe de la mer Noire, a annoncé mardi à Moscou le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou.

"Le volume total des fonds débloqués dans le cadre du programme de développement de la flotte de la mer Noire s'élève à 86,7 milliards de roubles", a fait savoir M.Choïgou lors d'une réunion ministérielle.

Selon lui, le programme de développement de la flotte de la mer Noire nécessite des "corrections" en raison de l'adhésion de la péninsule de Crimée et de la ville de Sébastopol à la Fédération de Russie au terme d'un référendum du 16 mars dernier.

Suite à l'intégration de la Crimée à la Russie, Moscou a entamé le processus de dénonciation d'une série d'accords bilatéraux russo-ukrainiens, notamment sur le partage de la mer Noire et les conditions de déploiement de la flotte russe dans ses eaux.

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5 mai 2014 1 05 /05 /mai /2014 12:20
L'US Air Force prépare une cagnotte de 5 milliards de dollars pour le contract AFCAP IV

 

05.05.2014 par Philippe Chapleau - Lignes de Défense

 

L'US Air Force va diffuser un appel d'offres final en juin prochain pour le contrat AFCAP IV (Air Force Contract Augmentation Program). Le 19 mars dernier, un pré-appel d'offres avait été diffusé sur FBO (cliquer ici pour le consulter).

Les contrats AFCAP datent de 1985. L'US Air Force externalise le "base operating support" lors des opex ou des opérations humanitaires et confie ainsi les fonctions de restauration, maintenance, administration, gestion de piste, gestion de la logistique, sécurité... à des entreprises privées. L'USAF se décharge ainsi de fonctions qui mobiliseraient des effectifs importants.

L'actuel contrat a été attribué le 8 novembre 2005 aux entreprises suivantes: Washington Group International, CH2M Hill Global Services, URS/Berger JV, Bechtel National,  DynCorp International et Readiness Management Support. Il avait une valeur maximale de dix milliards de dollars et il se terminera l'an prochain.

Le futur contrat (AFCAP IV) sera donc normalement lancé en 2015. Un "Work Performance Statement" du 28 février dernier annonce que sa valeur maximale est estimée à cinq milliards de dollars mais qu'il aura une durée de seulement 60 mois (plus 12 mois éventuels) contre 120 actuellement.

 

Méga-contrats. L'AFCAP IV n'est que l'un de plusieurs méga-contrats de défense dont les appels d'offres sont en cours ou vont être lancés au cours de l'année fiscale 2014.

La firme Deltek a compilé la liste des 20 plus gros contrat fédéraux à venir (valeur totale: 160 milliards de dollars!). Sur ces 20 contrats, 13 sont des contrats militaires: 8 pour l'US Army, 3 pour l'USAF dont l'AFCAP, 1 pour la Navy et 1 pour la Defense Intelligence Agency. La valeur de ces 13 contrats représente 73% des 160 millions cités précédemment.

La valeur de chaque contrat (celle du plus gros est de 30 milliards de dollars) correspond à un montant maximal; rien ne signifie pas que l'ensemble des commandes passées aux entreprises retenues atteindra ce montant.

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30 avril 2014 3 30 /04 /avril /2014 20:50
Cher, très cher Eurofighter Typhoon pour les contribuables allemands - photo Bundeswehr Bicker

Cher, très cher Eurofighter Typhoon pour les contribuables allemands - photo Bundeswehr Bicker

 

30/04/2014 Michel Cabirol – LaTribune.fr (Agences)

 

Selon la Cour fédérale des comptes, le programme d'avions de combat coûtera environ 60 milliards d'euros à l'Allemagne. Soit le double de ce qui avait été prévu.

 

Le programme d'avions de combat Eurofighter coûtera environ 60 milliards d'euros au gouvernement allemand, soit le double de ce qui avait été prévu, estime la Cour fédérale des comptes dans un rapport publié mercredi. Accusé par la Cour des comptes allemande d'avoir sous-évalué le coût total du programme, Berlin a pourtant réduit le nombre d'appareils commandés au consortium piloté par Airbus Group qui produit l'Eurofighter, annulant en février dernier une commande de 37 avions sur un total de 180 unités.

 

Le gonflement du coût total du programme s'explique notamment par la hausse des coûts de maintenance des appareils, écrit la Cour des comptes allemande. Le budget de 11,8 milliards d'euros calculé en 1997 par le ministère allemand de la Défense pour l'achat de 180 appareils, suffirait à en acquérir seulement 140, lit-on dans le rapport.

 

Un coût unitaire à 57 millions d'euros ?

 

En 2011, le coût unitaire d'un Eurofighter avait été évalué à 57 millions d'euros lors de la livraison des premiers appareils. Pourtant le NAO (National Audit Office), la Cour des comptes britannique, avait estimé le coût unitaire à 111 millions de livres (134,8 millions d'euros au cours du 30 avril), dont 72 millions de livres (87,4 millions d'euros) pour le seul coût de production  pour une cible de 160 Typhoon pour la Royal Air Force.

 

L'Eurofighter est régulièrement en concurrence avec deux autres avions de combat européens, le Rafale de Dassault Aviation, dont Airbus Group détient 46 %, et le Gripen du suédois Saab dans des appels d'offres internationaux. Et si jusqu'ici il a toujours été moins bien classé face au Rafale quand ils étaient confrontés dans des appels d'offre, l'Eurofighter, contrairement à l'avion français, a été exporté à plusieurs reprises (Arabie Saoudite, Autriche, Oman).

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29 avril 2014 2 29 /04 /avril /2014 11:35
Défense : mise à jour du système anti-aérien sud-coréen d’ici 2020

 

SEOUL, 28 avr. (Yonhap)

 

L’Administration du programme d’acquisition de défense (DAPA) a approuvé ce lundi la mise à niveau du système anti-aérien PAC-2 et l’acquisition de missiles PAC-3 d’ici 2020 pour mieux pouvoir répondre à la menace nord-coréenne.

 

La Corée du Sud possède actuellement 48 missiles PAC-2 importés d’Allemagne. Le système de commande de tir PAC-2 sera mis à jour entre 2014 et 2020 pour qu’il puisse tirer des missiles PAC-2 et PAC-3. L’entreprise américaine du domaine de la défense Raytheon devrait être chargée de la tâche.

 

La DAPA acquerra également des missiles PAC-3 fabriqués par Lockheed Martin entre 2016 et 2020. «Le système patriot est l’arme principale du KAMD (le système de défense anti-aérien et antibalistique sud-coréen) pour contrer les missiles balistiques de la Corée du Nord. Une fois la mise à jour effectuée, nous devrions pouvoir minimiser les dégâts causés par les missiles au sol», a déclaré le porte-parole de la DAPA Baek Young-hyeong lors d’un point de presse.

 

La DAPA lancera un appel d’offres pour la mise à jour de son système patriot en juin et compte signer un accord en novembre. Elle espère signer un accord pour l’achat des missiles PAC-3 dans l’année. La DAPA dispose d’un budget de 1,3 milliard de dollars pour ce projet.

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29 avril 2014 2 29 /04 /avril /2014 07:55
L’armée, gros bras de l’économie en Charente

 

 

25 avril par Benoît CAURETTE - charentelibre.fr

 

Premier employeur du département, la Défense injecte des millions d’euros dans l’économie locale. Elle séduit les patrons des PME, venus hier [24 Avril] à sa rencontre à La Braconne.

 

Une trentaine de patrons ont été reçus hier après-midi au 515e régiment du train. Ils comptent bien décrocher des marchés avec l’armée. Une trentaine de patrons ont été reçus hier après-midi au 515e régiment du train. Ils comptent bien décrocher des marchés avec l’armée.

 

Des costumes-cravate au milieu des treillis, des bérets noirs et des képis. Trente patrons charentais chez les militaires. Une rencontre peu ordinaire. Mais surtout tout un symbole, hier après-midi, au QG du 515e régiment du train de La Braconne, à Mornac, le dernier salon où l’on cause économie en Charente.

 

«L’armée et les entreprises sont deux mondes qui ne se connaissent pas très bien et qui pourtant ont des atomes crochus. Nous souhaitons prendre l’habitude de les faire se rencontrer plus souvent», note le capitaine de réserve Stéphane Bouyou, dans le civil directeur technique de Visvivo, à L’Isle-d’Espagnac et fer de lance de l’après-midi d’hier au régiment qui ouvre par ailleurs ses portes au grand public demain et après-demain. «L’idée, c’est également de trouver des débouchés pour nos jeunes retraités», ajoute le militaire.

 

La Défense, c’est aussi une entreprise. Même une très grosse maison, la plus importante du département: un Charentais sur cent travaille directement pour elle, «près de 9.000 emplois en découlent au total», se réjouit Daniel Braud, le vice-président de la chambre de commerce et d’industrie (CCI) d’Angoulême et patron de la chambre consulaire au niveau régional. Nombre de structures en font leurs choux gras.

 

Flairer les opportunités

 

«Si demain on perdait les régiments, la base aérienne de Cognac et tout ce qui gravite autour, ça équivaudrait à se séparer d’une très grosse industrie, avec les conséquences désastreuses que l’on imagine.» Mais pour l’heure tout baigne et il y a des affaires à conclure avec les militaires.

 

Les patrons ne le savent que trop bien. Hier au quartier Chabasse, ils sont venus les flairer. Sans louper l’opportunité de (re)mettre un pied dans la maison, de «faire du relationnel» et «de comprendre les nouvelles modalités d’appels d’offres», reconnaît Claude Gomez, directeur adjoint d’Ingéliance Technologies, un cabinet d’ingénierie de 70 personnes à L’Isle-d’Espagnac, sous-traitant entre autres de DCNS à Ruelle.

 

Thierry Grandières, l’un des associés de la menuiserie Michel Dupuis à Angoulême, s’est clairement rappelé au bon souvenir de l’armée en Charente. «Nous avons travaillé ensemble par le passé, dit-il. Les équipes ont changé, nous n’intervenons plus qu’en Charente-Maritime, à la base aérienne de Rochefort. Ça nous semble important de renouer un lien, de se tenir à l’affût des marchés intéressants qui ne manqueront pas d’apparaître.»

 

Même Éric Faure, le directeur des établissements et services d’aide par le travail (Esat) de Ma Campagne et de Fontgrave, considère qu’il y a peut-être du grain à moudre dans les casernes pour ses travailleurs handicapés. «Il y a pas mal d’espaces verts à entretenir», observe cet ancien du régiment qui a pu grâce à la rencontre d’hier «gommer les a priori» qu’il nourrissait quant aux modalités d’accès aux marchés militaires.

 

«Elles sont loin d’être compliquées, et sont accessibles à toutes les PME. Une entreprise de Charente qui ne décrocherait pas un marché local n’est pas pour autant disqualifiée pour répondre à un appel d’offres qui est en fait toujours national», rassure le responsable des achats du groupement de défense d’Angoulême (1erRIMa, 515e RT…).

 

Du fait de la complexité des organisations, il est difficile de mesurer avec précision les retombées dont profitent les PME d’ici, ni même de dire combien elles sont. Le seul régiment du train fait travailler une bonne dizaine de structures du coin, dont Renault Trucks à Roullet pour l’entretien de sa flotte de poids lourds. L’armada de camions commence d’ailleurs tout juste à être remplacée par des escouades dernier cri de marque Iveco. Mais le régiment le jure: les vieux rejetons de la marque au losange, au 515e depuis 1984, seront usés jusqu’à la corde.

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