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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 13:56
Défense. Notre armée [de Terre] tient dans le Stade de France

 

21 Janvier 2014 Frédéric Pons – V.A.

 

Déclin. Un général avait prophétisé, voici quelques années, que l’armée de terre tiendrait bientôt dans le Stade de France (80 000 places).

 

C’est fait. Après la perte de 82 000 hommes en dix ans, l’armée de terre compte 100 000 militaires, dont 66 000 opérationnels. La France a dû s’adapter à l’évolution des menaces depuis la fin de la guerre froide, comme aux contraintes économiques. Les effectifs ont baissé, les armements ont diminué, les structures sont rationalisées ou mutualisées. Mais à force de servir de variable d’ajustement budgétaire — aucune loi de programmation militaire n’a jamais été respectée —, la défense (31,4 milliards d’euros de crédits cette année) s’est réduite comme peau de chagrin. En cinquante ans, l’effort de défense est passé de 5,44 (1960) à 1,56 % (2012) du PIB. En 2020, ce sera 1,26 %, alors que le seuil plancher de la puissance française se situe à 1,5 % ! La cohérence globale de l’outil est maintenue mais les capacités sont dégradées, avec le strict minimum à peu près partout et une pénurie réelle pour les hélicoptères, les blindés, les avions de transport, la flotte de surface, le maintien en condition. Faute d’avoir su garder un budget militaire décent au regard de son ambition stratégique, la France aligne une armée d’échantillons. Les récents engagements opérationnels réussis atténuent un peu cette impression de déclin. Mais au prix de sacrifices et d’acrobaties inquiétants pour l’avenir, désastreux pour le moral des troupes.

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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 08:55
L'externalisation militaire en France : une histoire de désamour ?

 

20/01/14 par Johan CORNIOU-VERNET - Portail de l'IE

 

"Le maintien de notre autonomie stratégique […] impose de conserver les moyens nous conférant une autonomie d’appréciation, de planification et de commandement, ainsi que de privilégier les capacités critiques qui sont à la base de notre liberté d’action. Il s’agit de celles qui sont indispensables à la défense de nos intérêts vitaux".

 

Ces quelques lignes tirées du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013 réaffirment la doctrine, ancrée depuis plusieurs années en France, de l'externalisation rationnelle et rationnalisée, effectuant un distinguo entre secteurs stratégiques et non stratégiques pour les intérêts vitaux du pays.

L'externalisation, ou outsourcing dans son origine américaine, est une pratique de gestion et de management pour faire face aux nouveaux défis que les souverainetés étatiques ont à connaître, et répartir dans une logique de performance les attributions et compétences entre les divers acteurs qui sont les plus à même de les remplir, y compris au sein du privé. Le Ministère de la Défense français la définissait en 2003 comme une "opération contractuelle impliquant un partenariat plus ou moins étroit, par lequel un organisme de la Défense décide de confier ou de transférer avec obligation de résultats à une structure externe au département, une fonction, un service ou une activité".

Dans un contexte de dématérialisation des champs d'intervention, avec le développement de la cyberguerre et la perméabilité de plus en plus grande entre le milieu économique et les sphères de souveraineté des Etats, la professionnalisation des armées impose à la fois réduction et spécialisation des effectifs. Par la succession des crises financières, puis économiques et enfin de dettes souveraines depuis 2008, ce changement de paradigme s'accompagne nécessairement d'une épuration drastique des finances publiques, et donc d'une réduction des moyens alloués à la Défense.

 

Le but premier recherché dans l'externalisation est celui d'une meilleure efficacité

La distinction déterminante posée par la France a ainsi été fixée entre missions de combat et missions d'appui. Se refusant à voir naître des sociétés militaires privées à la française, au statut juridique et moral parfois incertain, la République a strictement cantonné ses partenariats avec le privé aux fonctions de soutien, d'intendance, de logistique, dans les technologies à évolution dite rapide, de ravitaillement, de fournitures - même si contre toute attente la fonction habillement est restée en interne selon une décision récente - ou d'entretien des locaux ou des appareils.

De fait, une partie non négligeable des fonctions administratives de base et de maintien en condition opérationnelle des infrastructures et matériels passera par des entreprises privées dont l'expertise technique est jugée supérieure, ou pour le moins équivalente et suffisante, pour garantir le bon fonctionnement de la machine militaire. Par ce partage des tâches, les moyens humains et financiers seraient réorientés vers des postes plus stratégiques, dont l'exploitation et la sensibilité ne peuvent revenir qu'à des militaires directement rattachés aux services de l'Etat.

L'autre versant de la politique d'externalisation en termes d'enjeux repose sur les économies réalisées. Dans un contexte budgétaire serré, et ce quelles que soient les majorités au pouvoir, les projets de loi de finances et autres lois de programmation doivent s'accorder avec les principes d'équilibre budgétaire et d'assainissement des finances posés par la LOLF, notamment au travers du principe de fongibilité asymétrique entre les différents postes budgétaires du Ministère. La réduction des effectifs confirmée et accentuée par la nouvelle Loi de programmation militaire, la politique de cession de biens immobiliers ou de fréquences 790 MGH, la poursuite de la mise sous cocon des avions Rafale déjà livrés et la dilution dans le temps du reste des commandes, semblent démontrer que le repositionnement vers le privé dispose en premier lieu davantage de l'exigence de rigueur budgétaire que de l'augmentation de la performance de nos armées.

Ainsi, cette tendance à la spécialisation des fonctions peut aussi être la porte ouverte à la dépendance vis à vis des acteurs privés disposant de l'expertise ou du savoir-faire nécessaire au bon fonctionnement du bras armé de l’Etat

Compétences qui ne seraient pas rentables en termes d'investissement et de durée de formation à enseigner à nos militaires. Ainsi, comme le présentait Sami Makki, "la numérisation du champ de bataille, la demande en services et en systèmes d'informations et de communication pour mettre en réseau les plateformes existantes ou à venir, exige une expertise avancée que seul le privé possède". Rendre dépendantes nos armées, à l’heure de la guerre informationnelle et immatérielle, de sociétés privées dans des domaines aussi sensibles que les nouvelles technologies d’information et de communication, notamment en théâtre opérationnel, constitue un enjeu majeur.

Comme le soulignait Renaud Maurin, "s'il est admis qu'une externalisation bien menée peut réellement recentrer les personnels de la défense sur leur cœur de métier et amener parallèlement une gestion financière plus efficace, il peut sembler aussi admissible qu'il y a des risques encourus à déléguer une partie de ces activités". En effet, au delà des risques purement capacitaires qu'engendrerait une politique d'externalisation globale, y compris des fonctions de combat, ce qui ne semble pas, et c'est heureux, être le positionnement de la France, plusieurs points d'accrochage potentiels se font jour.

Par exemple, un acteur privé, société animée par la recherche du profit et non une quelconque forme de patriotisme, n’est pas par nature lié aux mêmes exigences qu’un organe public, en termes de contrôle de légalité, de hiérarchie ou encore de moralité. Ainsi, suite aux scandales des sociétés militaires privées essentiellement américaines, comme Blackwater, mais aussi des expériences aux résultats peu concluants en France dans les années 1990 à la RATP avec l’affaire des Bikers, la politique stratégique française est de lutter contre la marchandisation de la guerre. La République se veut même à l’avant-garde de la régulation de ces pratiques, pour mettre fin à l’incertitude juridique qui entoure ces sociétés, en se basant sur une démarche proactive d’extension et d’application du Document de Montreux de 2008.

 

L’externalisation représente également un calcul politique potentiellement à risque

Il peut être tentant pour le politique, surtout en période électorale, de recourir à des contractants privés dans le domaine de la Défense. En effet, en vertu de l’article 35 de la Constitution française, la déclaration de guerre, impliquant l’envoi de forces nationales à l’étranger, requiert l’approbation de la représentation nationale. L’envoi de contractants privés, qui passe plus inaperçu dans l’opinion publique, échappe à ce contrôle et a également comme avantage de ne pas entrer dans le calcul des lignes budgétaires du Ministère. La voie stratégique empruntée par la France, en cantonnant l’externalisation aux fonctions de soutien et secteurs non vitaux, semble démontrer le rejet, en général, de cette éventualité, en cultivant notamment depuis les années 2000 la transparence de l’action publique.

Néanmoins, la constance en politique varie sensiblement au gré des circonstances d'espèce. Si la tendance générale en France est au rejet du recours aux "armées privées", l'actualité récente de la libération des derniers otages d'Arlit au Mali par une opération combinée du Ministère de la Défense et des forces de la société de sécurité privée française Amarante de Pierre-Antoine Lorenzi, dont le plan d'action a été approuvé par les plus hautes sphères de l'Etat, nuance ce dernier point. Mais peut-être est-ce ici une nouvelle illustration attestant du statut particulier des opérations dites spéciales, qui sous entendent nécessairement une certaine discrétion et liberté de manoeuvre ?

Enfin, l’immixtion d’acteurs privés au sein de la fonction régalienne de Défense, archétype même du service administratif à la française caractérisé par un fort esprit de corps, peut engendrer des tensions entre les divers intervenants, dont les statuts et les obligations diffèrent. Ce phénomène, dit de civilianisation, est souvent décrié par les militaires qui constatent des distorsions flagrantes dans les conditions de travail et d’esprit dans la réalisation de celui-ci entre eux et les partenaires privés.

Cette pratique d’externalisation, dont la pertinence en termes d’économie fait l’objet d’un certain scepticisme de la part de la Cour des comptes, cumule peut-être trop de risques par rapport aux éventuels gains qu’elle procure. Le choix politique français de développer en parallèle le principe de mutualisation pourrait être une voie médiane salutaire. Les expériences positives de rapprochement capacitaire, notamment pour les hélicoptères, entre Police nationale et Gendarmerie, devraient servir d’exemple afin d’adapter notre appareil militaire aux nouveaux enjeux de notre monde, tout en préservant son efficacité, en optimisant ses performances via des politiques adéquates.

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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 08:50
Cybercriminalité: 3000 milliards de dollars en jeu d'ici 2020

 

20.01.2014 Romandie.com (ats)

 

Les cyberattaques pourraient engendrer des pertes économiques allant jusqu'à 3000 milliards de dollars (2700 milliards de francs) d'ici 2020 si les entreprises et les gouvernements tardent à agir, selon un rapport du Forum économique mondial (WEF).

 

Les menaces liées à la cybercriminalité pourraient également ralentir de manière significative les avancées technologiques au cours de la prochaine décennie, mettent en garde les auteurs de cette étude.

 

Les inquiétudes liées à la sécurité ont ainsi d'ores et déjà freiné la transition vers les solutions d'informatique dématérialisée, dite cloud computing, puisque 78% des entreprises interrogées ont dit avoir retardé d'au moins un an l'adoption de cette nouvelle technologie.

 

Créer un "écosystème cyber résistant"

 

Face à ces risques, les gouvernements, les entreprises mais également la société civile, doivent donc veiller à créer un "écosystème cyber résistant", défendent les auteurs de cette étude.

 

Pour évaluer le coût économique des cyberattaques, les auteurs de cette étude se sont appuyés sur trois scénarios. Le premier part de l'hypothèse que les auteurs de cyberattaques conservent une longueur d'avance, les réponses des entreprises et des gouvernements restant fragmentées.

 

Dans ce climat confus, les entreprises se montrent hésitantes concernant leurs investissements, ce qui limite de près de 1020 milliards de dollars le potentiel lié à l'adoption de nouvelles technologies d'ici 2020.

 

Retour de bâton

 

Le second se base sur l'hypothèse beaucoup plus sombre d'une augmentation de la fréquence et de la gravité des attaques. Les réponses des gouvernements deviennent alors plus dirigistes tandis que les consommateurs se montrent plus prudents face aux technologies mobiles. L'ère digitale connaît alors un retour de bâton, réduisant de 3060 milliards de dollars le potentiel liés aux nouvelles technologies.

 

La troisième hypothèse s'appuie en revanche sur l'idée d'une démarche proactive de la part du secteur public et privé qui parviennent à limiter la prolifération des attaques. L'innovation s'en trouve ainsi stimulée, les nouvelles technologies générant une valeur économique de l'ordre de 9600 à 21'600 milliards de dollars sur le reste de la décennie.

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21 janvier 2014 2 21 /01 /janvier /2014 08:20
Pentagon Still Scaremongering on Budget Cuts

 

January 20, 2014 defense-aerospace.com

(Source: U.S Department of Defense; issued January 17, 2014)

 

Kendall: Military Technological Superiority Not Assured

 

WASHINGTON --- The decline in research and development brought on by budget cuts is contributing to the erosion of the U.S. military’s technological superiority at an alarming rate, the undersecretary of defense for acquisition, technology and logistics said.

 

“Technological superiority is not assured,” Frank Kendall told a conference yesterday sponsored by the Center for a New American Society. “The United States came out of the Cold War, and demonstrated in the first Persian Gulf War, a very significant superiority in military technology and the application of those technologies. And we’ve sort of had an assumption [during] the last 20-plus years that that {American] technological superiority would be a fact of life in the world.”

 

The Defense Department has “a big part of sustaining the levels of [research and development] investment that I think we need,” Kendall added.

 

Despite the relief provided by a trillion dollar plus spending bill approved by Congress for 2014, Kendall said the department still faces heavy budget cuts.

 

“We’re still taking substantial cuts, and [2015] is much worse than ’14 is,” he said. “And then we don’t know what will happen to us after that.

 

“So with budgets heading in that direction,” he continued, “and all the uncertainty we’re dealing with, the Department of Defense has a very difficult planning problem.”

 

Part of that planning problem, according to Kendall, is the uncertainty of how much force structure DOD will be able to retain.

 

“There’s always a tendency to hang onto force structure in order to do to the things we need to do in the world,” he said. “But if we do hang onto that force structure, the consequence of that is R&D has to be cut,” in order to pay salaries and readiness.

 

 

“And that’s what you’re seeing even with the appropriations bill the Senate just passed,” Kendall said. “And it gets much worse as we go further out.”

 

Eventually, “if we know where the [budget] is going, we can get our force structure down to where we can get in balance between those different accounts that I mentioned,” he said.

 

The undersecretary laid out three points supporting his concern for the erosion of U.S. technological superiority.

 

“[Research and development] is not a variable cost. There’s a tendency in the Defense Department, when we cut budgets, to kind of cut everything.

 

“But what drives R&D is the rate of modernization that we desire,” Kendall continued. “[It] is really not dependent on the size of the force structure.”

 

Kendall’s second point is time is not a recoverable asset. R&D really buys that time in something of a race for technological superiority, he said.

 

“I can buy back readiness, I can increase force structure, but I don’t have any way to buy back the time it takes me to get a new product,” Kendall said.

 

That timeline in the acquisitions business is relatively long, Kendall said, noting how often he gets remarks about the length of an acquisitions process which hasn’t changed much over the years.

 

Essentially, Kendall said, it takes about two years before the department can get a budget to spend serious money on an idea.

 

“Then we have two or three years to four years of risk reduction where we develop the technology to where we’re confident we can put it into a product,” he said. “Then we have five or six years of development of making the product ready for production.”

 

Combine that with the “few years of buying enough numbers to make a difference militarily,” Kendall said, and the timeline easily becomes 10 or 15 years.

 

“So for that reason as well, I’m concerned,” he said. “I’m trying to do a lot of things now to hedge against these [challenges] and make people aware of these things and do more about them.”

 

Kendall reiterated how important he believes research and development is to maintaining DOD’s edge in technological superiority.

 

“It’s critical to the department, it’s critical to our future,” he said. “It is not ‘the wolf closest to the sled’ right now, necessarily. But I think it is absolutely paramount that we keep our R&D budgets funded.”

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 18:50
source NATO

source NATO

 

January 20, 2014  By Fidelius Schmid and Christoph Schult – Spiegel.de

 

NATO is building a new headquarters for one billion euros. But the construction consortium is in financial difficulties and the project is at risk of being halted. It's an embarrassment for outgoing NATO chief Anders Fogh Rasmussen.

 

Anders Fogh Rasmussen is a man who attaches a lot of importance to his public image. The Danish secretary general of NATO likes to be filmed while out jogging with his bodyguards in the morning, and he's always bronzed and impeccably dressed.

 

His term ends in the summer and he is reported to have already compiled a list of achievements in the "Rasmussen era" for presentation to the NATO summit in September. The message will be that Rasmussen has prepared the Western defense alliance for the challenges of the future with a structural reform and a new strategic concept.

 

Rasmussen wants this modernization to be symbolized by the move into a new headquarters -- away from the aging, Cold War-era concrete complex and into a gigantic palace of steel and glass on the other side of the street in the Brussels suburb of Evere.

 

But Rasmussen has a problem: The construction project has run into serious financial difficulties, according to documents seen by SPIEGEL. The consortium of firms building it is at risk of insolvency. Rasmussen is aware of the problem but hasn't seen fit yet to inform the public about it, meaning the taxpayers of the 28 NATO member states. At a meeting of NATO's Deputies Committee on December 19, Rasmussen's staff asked that the issue be dealt with "confidentially."

 

The Committee consists of representatives of all 28 NATO member states. Rasmussen's staff told it that the consortium leader, BAM Alliance, was in serious financial difficulty "resulting from miscalculation and high claims from subcontractors," according to a Dec. 20, 2013 report by Germany's NATO representative office in Brussels. The conclusion was that the project would not be able to stick to the budgeted upper limit of €1.05 billion. Without a fresh injection of capital, construction would come to a halt.

 

The mood was frosty. Member states had already been skeptical when the consortium won the contract for €460 million in 2010 -- the offer was €210 million below the costs estimated by NATO.

 

Risk to Reputation

 

It quickly became clear in the Dec. 19 meeting that there was no question of the project being halted. Many delegates, including the Germans, said they favored providing additional funds. "We pointed to the disastrous effect on the image of the alliance if construction were to stop and if NATO appeared to be incapable of punctually completing a construction project that was decided at the NATO summit of government leaders in April 1999 in Washington," the German ambassador, Martin Erdmann, told Berlin in a confidential cable.

 

A short-term financial injection of €20 million was regarded as acceptable at the meeting, but it seemed doubtful whether that would be enough. "The risk of a further cost increase is already palpable," Erdmann warned. But these additional costs were the lesser evil, he added. He warned of the costs that would result from a halt to construction given the possible weather damage to the unfinished building, parts of which hadn't been fitted with windows yet.

 

The committee met again on Jan. 10. NATO project manager Tony Carruth told delegates that the consortium wanted €245 million in additional funding and that completion would probably be delayed by nine-and-a-half months.

 

"These figures must be approached with caution," NATO staff said in a 13-page report prepared for the meeting.

 

The ambassadors vented their anger. Germany made clear, the Jan. 13 cable showed, that the additional costs could only be approved if they "don't spell the beginning of further demands on the part of BAM."

 

The consortium's spokesman told SPIEGEL: ""Several unforeseen circumstances including significantly increased security requirements" by NATO had led to the construction exceeding the initially agreed sum. The spokesman declined to comment on the looming insolvency.

 

The matter isn't just a problem for Rasmussen, but for Belgian Defense Minister Pieter De Crem as well. With NATO headquarters situated in Belgium, the country's Defense Ministry manages the project. De Crem has aspirations of succeeding Rasmussen. But the problems besetting the new headquarters are unlikely to improve his chances of getting the job.

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20 janvier 2014 1 20 /01 /janvier /2014 08:20
The Battle Over the Littoral Combat Ship Heats Up

 

January 20, 2014 By James R. Holmes - thediplomat.com

 

The Pentagon and the Navy seek to frame the debate over the LCS as the budget is written.

 

Whoa. The Naval Diplomat attempts to go on travel, and gets whiplash from the maritime news cycle. Attempted travel? You know the routine. Nighttime flight, broken airplane, every 15 minutes a sorrowful agent comes on the speaker to announce departure is 15 minutes off. Etc. Eventually I clambered into the Diplomatmobile, fired up the rocket assist, and hurtled back down I-95 to my undersea lair somewhere on Narragansett Bay. Fuggedaboutit.

So I was offline for a few hours Wednesday and missed out on big yet seemingly contradictory news from the Littoral Combat Ship world. The first LCS-related story came out of the Surface Navy Association National Symposium in Crystal City, Virginia, just outside Washington. The great and powerful from the U.S. Navy surface-warfare community assemble periodically to deliberate about weighty matters facing the service. LCS is one such matter.

The proceedings were upbeat by most accounts. Reporter Sandra Irwin assures us, for instance, that “After years of battling naysayers, Navy leaders are confident that the much-maligned Littoral Combat Ship has left its troubles behind. They insist the ship is no longer an experiment and will become a linchpin of the Navy’s Pacific pivot,” Irwin goes on to catalog statements from senior leaders to the effect that the LCS has proved itself — silencing its detractors. Take that!!!

Really?

The second story comes from the redoubtable Chris Cavas over at Defense News. Cavas reports that the Office of the Secretary of Defense “has directed the Navy to limit its overall buy of littoral combat ships to a total of 32 ships, foregoing 20 more of the small, fast and controversial warships.” That’s a cut of nearly 40 percent to the final tally (just over 40 percent of the original goal of 54 hulls). Navy officials, notes Kris Osborn of DOD Buzz, subsequently reaffirmed plans to purchase 52 of the vessels.

In short, the program’s future appears to remain up in the air as the Pentagon and the navy wrangle over the military’s budget request for 2015. Hence the clashing stories. In all likelihood they’re the outward manifestations of an internal bloodletting over dollars and fleet composition.Now let me grind an LCS-related axe. The LCS debate is a necessary one and should be waged evenhandedly. That doesn’t always happen, even in purportedly objective reporting on the program. Exhibit A: the use of terms like “naysayer” to describe those who raise legitimate objections to the concept or the hull itself. Naysayer isn’t a neutral word for someone who disagrees with you. It’s a political label you hang on someone to get people to ignore him. I would dismiss Irwin’s use of the word as lazy wordsmithing, a one-off thing and no big deal. Except that if you Google “littoral combat ship naysayer,” you’ll discover how often the term (and similar ones) has been deployed on LCS’s behalf over the years.

That looks like a tactic, not a slipshod word choice. The reciprocal tactic would be for folks like yours truly to start branding LCS backers “cheerleaders” for the program. The one group mindlessly opposes, the other mindlessly, well, cheers on its team. Yay! That sounds like an old B-movie: Naysayers vs. Cheerleaders. It doesn’t get us far, does it? Such terms have no place in serious reporting — let alone debate over a program on which the U.S. Navy has staked both its future and America’s standing as the world’s premier sea power.

But since we’re having fun with words, why don’t we rehabilitate this one? There’s nothing intrinsically wrong with being a naysayer. It all depends on what you’re saying nay to, doesn’t it? As theologian and author C. S. Lewis observes, if you find yourself on the wrong road, “progress means doing an about-turn and walking back to the right road” — in which case “the man who turns back soonest is the most progressive man.” As with progressive politics, so with weapons programs. Yea may be the enlightened answer to some question. Or it could be a retrograde answer. It all depends on the merits of the case.

Labels also mask differences among those being labeled. I don’t consider myself an LCS naysayer, even in Lewis’s sense. More like an eh? sayer. A proposition has been advanced. I await proof. The data to reach judgment are far from complete. It’s tough to gainsay the basic concept behind LCS, namely that future platforms should be able to swap out sensors and weapons swiftly as new technologies mature. But great ideas may work in practice, they may not, or they may underperform. That’s where we find ourselves with LCS. Will the hardware vindicate the claims put forward on its behalf, letting the vessel accomplish missions X, Y, and Z?

That question remains open. And it will remain open for some time to come. For example, mine-countermeasures and anti-submarine-warfare “modules” will comprise the LCS’s main armament for hunting mines and subs. The ship will carry one module at a time, equipping it for one mode of combat. Defense manufacturers and LCS crews will test out these systems over the next few years. Neither will be fully operational before 2018, according to official estimates.

Navy spokesmen such as Vice Admiral Tom Copeman, commander of navy surface forces, voice optimism about the MCM and ASW modules’ prospects. That’s right and fitting for someone in his lofty position. But even Admiral Copeman concedes that these systems must undergo testing “to prove it to the world.” Right. Thanks, admiral!! That’s how the scientific method (http://books.google.com/books/about/The_Logic_of_Scientific_Discovery.html?id=Yq6xeupNStMC) works. You make a hypothesis, test the hypothesis, and draw conclusions — in that order.

No skipping ahead to the conclusions. We are all skeptics now. Or should be.

Furthermore, weapons engineers are adding an anti-ship missile to the LCS’s surface-warfare package. But that missile, the Griffin, boasts such short range (only about 3.5 miles, well within visual sight) and limited hitting power that it will only be good for knife fights, not the extended-range engagements of which many prospective adversaries are capable. You don’t want to fight at close range. Accordingly, opponents sporting longer-range weaponry may simply stand off beyond the LCS’s gun and missile range and pound away, hoping to exhaust its supply of defensive missiles or sneak a round past. This handicap will persist until something longer-legged makes its way into the LCS arsenal. When that will happen is anyone’s guess.

Bottom line, it seems the LCS program remains about where it was before this week’s flurry of news. That’s probably why its legion of skeptics has been quiet of late. It’s certainly the case with this one.

Eh?

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 11:55
La Défense à Balard, un modèle pour la maîtrise des dépenses (Le Drian)

 

PARIS, 17 jan 2014 – lentreprise.lexpress.fr (AFP)

 

Le nouveau ministère de la Défense, qui sera implanté à partir de 2015 à Balard, dans le sud de Paris, sera "un modèle pour la maîtrise de la dépense publique et la modernisation des équipements", a affirmé vendredi Jean-Yves Le Drian, lors d'une visite du chantier.

 

Le ministre de la Défense participait à la cérémonie marquant l'achèvement du gros oeuvre du projet. Le regroupement à Balard de l'ensemble des services du ministère va permettre une meilleure cohérence et la mise en commun des moyens de fonctionnement, a-t-il souligné: "Tous les acteurs vont se retrouver sur le même site, avec des conditions de travail assez optimales et une incitation à l'action en commun très forte."

 

Attribué en 2011 à un consortium d'entreprises conduit par Bouygues Construction, le monumental projet Balard permettra de regrouper les services de la Défense dispersés sur une douzaine de sites parisiens. Sa réalisation permet, selon le ministre, "une rigueur de gestion nettement plus forte qu'auparavant".

 

Le coût global de l'ensemble est de 3,5 milliards d'euros, dans le cadre d'un partenariat public-privé (PPP) de 30 ans. L'Etat devra ainsi payer une redevance annuelle de 154 millions pendant la durée du PPP. Près de 10.000 personnes des différents services de la Défense devraient être à terme regroupées à Balard.

 

Le nouveau ministère, dont la toiture principale rappelle la voilure d'un avion furtif, s'étend sur un ensemble de 420.000 m2 de bâtiments neufs (145.000 m2) ou rénovés, dans le XVe arrondissement de Paris. Trois parcelles se côtoient, avec les immeubles de bureaux de la "corne Ouest", le coeur du ministère au centre, qui accueillera le ministre de la Défense et les états-majors des armées, et les immeubles rénovés de la Cité de l'Air, à l'est.

 

Trois tours centrales symbolisent les trois armées - armées de Terre, de l'Air et Marine, qui garderont ainsi leur identité. "La sécurisation de l'ensemble du site est maximum", a assuré M. Le Drian, pour protéger ce qui sera le coeur de la Défense française.

 

La livraison du chantier doit débuter au premier trimestre 2015, avec le déménagement des premiers sites de défense disséminés dans Paris.

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17 janvier 2014 5 17 /01 /janvier /2014 15:55
photo EMA

photo EMA

Depuis 2005, le ministère de la Défense a très largement augmenté ses achats en provenance des Etats-Unis via le système FMS (Foreign military sales)

 

17/01/2014 Michel Cabirol – La Tribune.fr

 

Paris fait ses emplettes de plus en plus outre Atlantique. La France a signé des contrats d'une valeur de 1,3 milliard de dollars entre 2005 et 2012. Soit une augmentation de près de 50 % par rapport à 2004.

 

Il y a les deux drones Reaper achetés en 2013 aux États-Unis... et puis il y tout le reste. Depuis 2005, le ministère de la Défense a très largement augmenté ses achats en provenance des Etats-Unis via le système FMS (Foreign military sales). Entre 2005 et 2012, Paris a passé des accords avec Washington portant sur des achats de matériels militaires pour le montant de 1,34 milliard de dollars, selon les statistiques du DoD (Department of Defence).

En seulement huit ans, le ministère a signé une enveloppe financière qui représente près de la moitié de celle passée entre les deux pays entre... 1950 et 2004 (2,84 milliards de dollars). Soit une croissance des dépenses de près de 50 % entre 2004 et 2012. Un pic est constaté en 2011 avec un volume de 530 millions de dollars et en 2012 (293,2 millions).

 

Des livraisons également en forte hausse

Sur les livraisons, la tendance est forcément à la hausse. Entre 2005 et 2012, Washington a livré pour 723 millions de dollars d'armements à Paris, contre 2,3 milliards sur la période 1950-2004. Soit une croissance des livraisons de matériels américains de plus de 30 % entre 2004 et 2012.

Cette augmentation des dépenses et des livraisons de matériels de défense vient en partie des lacunes opérationnelles constatées par les armées sur les théâtres d'opération, notamment l'Afghanistan. En 2009, la direction générale de l'armement (DGA) avait ainsi engagé 260 millions d'euros au titre des urgences opérationnelles (soit une quarantaine d'opérations notifiées) pour équiper les forces sur les théâtres d'opérations. Soit le double de 2008. En 2010 et 2011, le volume d'opérations conduites en urgence opération pour répondre à des besoins opérationnels imprévus, a baissé tant en nombre qu'en montant (seulement 20 millions d'euros en 2011, contre 170 millions d'euros en 2010).

 

Quels matériels américains

Armement : la France achète de plus en plus américain

La France a notamment commandé en 2010 un lot de missiles américain Javelin. Le contrat portait sur l'acquisition de 260 missiles et 76 postes de tir dans le cadre du dispostif FMS, le tout, pour près de 70 millions de dollars.

photo CNPI 2 BCH Souchères

photo CNPI 2 BCH Souchères

L'État-major des armées (EMA) avait également décidé l'acquisition de cinq engins d'intervention et de protection américains Buffalo de fabrication américaine, selon la procédure d'achat d'urgence opérationnelle en 2008. Ce véhicule constitue une première capacité de lutte contre les engins explosifs improvisés (EEI).

Armement : la France achète de plus en plus américain

Outre les urgences opérationnelles, la France a également passé en 2010 avec l'administration américaine un contrat de modernisation de ses quatre AWACS E-3F (Airbone Warning and Control System) pour un montant de 324 millions de dollars.

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 18:45
The NNS Andoni Seaward Defence Boat

The NNS Andoni Seaward Defence Boat

 

 

16 January 2014 by Guy Martin - defenceWeb

 

The Nigerian government is planning to cut its defence budget after a decade of increases, but security continues to receive the most funding as the Boko Haram insurgency continues and the armed forces continue to expand.

 

Nigeria’s defence budget will drop from N364.2 billion ($2.3 billion) last year to N340.3 billion ($2.1 billion) in 2014 according to the Nigerian Budget Office – a 6.5% reduction in funding. Furthermore, the proposed budget drops defence from 12.1% of overall government spending to 7.8% between 2013 and 2014, according to IHS Jane’s Defence Weekly.

 

Under the proposed 2014 budget, the Nigerian Army will receive N132.7 billion ($830 million), the Navy N70.1 billion ($440 million) and the Air Force N73.2 billion ($460 million). Another N64.3 billion ($400 million) will be allocated across the board, including for missions and deployments.

 

The Nigerian Navy has been allocated N5.2 billion ($32 million) for the two new offshore patrol vessels being procured from China while the Nigerian Army was allocated N100 million ($600 000) for the ongoing production of armoured personnel carriers by the Nigerian Army Electrical and Mechanical Engineers (this almost certainly refers to the locally produced Igirigi). The Nigerian Air Force has been allocated N1.8 billion ($11.2 million) for the acquisition of six Mi-35M attack helicopters. In addition, N1.3 million ($8 000) has been allocated for the reactivation of L-39ZA jet trainers, many of which are grounded.

 

The Defence Industries Corporation of Nigeria (DICON) has been allocated N1.9 billion ($11.9 million) for 2014, including N450 million ($2.8 million) for the installation, procurement and operation of a new 7.62x39 mm ammunition production line as Nigeria seeks to grow its domestic defence industry.

 

In total, N845 billion ($5.29 billion) was provided for recurrent and service-wide votes for the security sector, including the armed forces (N306 billion/$1.92 billion), police (N286 billion/$1.79 billion), National Security Advisor’s office (N67 billion/$420 million) and paramilitary services. In total, the security cluster received the lion’s share of the national budget, followed by education.

 

Once approved, the 2014 defence budget will mark the first decrease in defence spending since around 2006, as between 2007 and 2013 Nigerian defence expenditure grew by 20.6%, according to IHS Jane’s, which points out the new budget will result in a 12.7% reduction of spending in real terms.

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 13:20
Programme d'achat de camions de l'armée: des délais coûteux

 

 

15 janvier 2014 Murray Brewster La Presse Canadienne

 

En juillet 2012, le programme était considéré comme une «priorité urgente», alors que la flotte de camions de l'armée, datant des années 1980, pouvait comporter des risques d'utilisation.

 

Ottawa - Plus il faudra de temps au gouvernement fédéral pour se décider sur l'achat de 1500 camions pour l'armée, plus le prix d'achat sera élevé, avertissait le ministère de la Défense nationale dès 2012.

 

Ce rappel est contenu dans un mémo, obtenu par La Presse Canadienne grâce à la Loi d'accès à l'information, concernant le programme «système de véhicule de soutien moyen».

 

Il était adressé au sous-ministre de la défense de l'époque, Robert Fonberg, alors que le ministère venait de mettre sur la glace le programme pour une seconde fois depuis 2006 en raison de coupes budgétaires à la Défense nationale.

 

M. Fonberg, qui a depuis changé de poste au sein du gouvernement, s'était fait indiquer par des fonctionnaires que les 800 millions $ mis de côté par le gouvernement conservateur pour le programme se faisait gruger chaque année à hauteur de 2 pour cent en raison de l'inflation.

 

Chaque année de retard dans l'application du programme se concrétise par une diminution du pouvoir d'achat, peut-on apprendre dans une note datée du 27 novembre 2012.

 

La même note révèle qu'il en coûtait 10,5 millions $ par année pour conservait le bureau responsable du programme.

 

Le programme «système de véhicule de soutien moyen» a été réanimé l'an dernier. Les enchères pour l'achat de nouveaux camions ont d'ailleurs été clôturées la semaine dernière.

 

Aucun contrat ne sera cependant accordé avant l'été 2015, tout juste quelques semaines avant la prochaine élection fédérale.

 

Ce délai pourrait ainsi amputer le programme d'un pouvoir d'achat de 48 millions $.

 

Le porte-parole néo-démocrate en matière de défense, Jack Harris, a dénoncé qu'un achat relativement simple de camions a été détourné à des fins politiques.

 

En juillet 2012, le programme était considéré comme une «priorité urgente», alors que la flotte de camions de l'armée, datant des années 1980, pouvait comporter des risques d'utilisation.

 

Le porte-parole du NPD a affirmé que la réelle priorité du gouvernement aura été de balancer le budget, plutôt que de se préoccuper des questions de sécurité relatives à l'utilisation des anciens véhicules de l'armée.

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16 janvier 2014 4 16 /01 /janvier /2014 12:55
photo EMA

photo EMA

En 2013, 630 millions d'euros pour les opex étaient prévus. La consommation réelle de crédits s'est finalement élevée à environ 1,2 milliards d'euros, selon M. Carrez.1,2

 

16/01/2014 Par LEXPRESS.fr

 

Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian est auditionné ce jeudi par la Commission des finances de l'Assemblée nationale. L'opposition souhaite "faire le point sur les financements non français" des opérations extérieures.

 

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, est auditionné ce jeudi par la Commission des finances de l'Assemblée nationale au sujet du financement des opérations extérieures, notamment au Mali et en Centrafrique, a indiqué jeudi à l'AFP le président de la Commission, Gilles Carrez (UMP). "On souhaite surtout faire le point sur les financements non français, que ce soit sous forme financière ou sous forme logistique", a déclaré M. Carrez. "La difficulté est de trouver les financements. Il est nécessaire de faire le point", a poursuivi le député du Val-de-Marne.

 

1,2 milliard d'euros au lieu des 630 millions prévus

 

Une somme de 450 millions d'euros est inscrite dans le budget 2014 pour le financement des opérations extérieures (opex). Cette somme correspond à celle inscrite dans la loi de programmation militaire (LPM) 2014-2018 qui vient d'être promulguée. Le solde réel fait l'objet d'un financement interministériel, selon la LPM.

 

En 2013, 630 millions d'euros pour les opex étaient prévus dans le budget initial, promulgué quelques jours avant le déclenchement de l'opération Serval au Mali, dont la Cour des comptes a récemment évalué le coût à 647 millions d'euros. La consommation réelle de crédits s'est finalement élevée à environ 1,2 milliards d'euros, selon M. Carrez.

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 14:40
Rafale photo S. Fort - Dassault Aviation

Rafale photo S. Fort - Dassault Aviation

10.01.2014 Michel Cabirol - LaTribune.fr

 

Le ministère de la Défense a signé un chèque d'environ 1 milliard d'euros pour améliorer les performances du Rafale. L'avion de combat de Dassault Aviation sera équipé du missile air-air Meteor et d'une nouvelle nacelle de désignation laser (Pod).

En dépit du dernier échec du Rafale au Brésil, la France croit toujours aux chances de l'avion de combat de Dassault Aviation à l'export. Et continue de l'améliorer. A l'occasion de la visite du site de Mérignac de Dassault Aviation, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a remis aux industriels concernés le contrat de développement et d'intégration d'un nouveau standard du Rafale dit F3R, comme il l'avait annoncé en novembre dans une interview à "La Tribune". Les négociations ont été finalisées avec la direction générale de l'armement (DGA) le 30 décembre dernier. Au total, "environ un milliard d'euros devraient être consacrés à ces travaux qui viendront irriguer l'ensemble du secteur industriel de l'aviation de combat", a expliqué le ministère de la Défense.

"C'est un signal très clair de notre volonté d'investir sur le Rafale et sur tout un secteur stratégique, celui de l'aéronautique de combat, pour le maintenir au meilleur niveau mondial", a indiqué Jean-Yves Le Drian. "C'est également la garantie de disposer sur le long terme d'une ligne de produits qui répondront aux exigences de l'export", a-t-il précisé. C'est clair, l'actuel gouvernement ne lâche pas ce fleuron de l'industrie nationale. Les meilleurs espoirs de vente du Rafale restent le Qatar et l'Inde. A moyenne échéance, les Emirats Arabes Unis et la Malaisie.

 

Le missile Meteor à bord du Rafale

Comme pour tous les précédents avions de combat français, le programme Rafale s'appuie sur des développements continus permettant d'adapter l'appareil par standards successifs à l'évolution du besoin. Ce nouveau standard repose notamment sur l'intégration du missile air-air longue portée Meteor (MBDA) et de la nacelle (ou Pod) de désignation laser nouvelle génération PDL NG, développée par Thales et dont le contrat a également été notifié le 30 décembre pour un montant de 119 millions d'euros. Le missile Meteor "très performant sera d'une efficacité maximale grâce au radar dit à antenne active qui équipe les Rafale livrés en série depuis mi-2013", a expliqué Dassault Aviation dans son communiqué.

La qualification du PDL NG est attendue "mi-2018 en cohérence avec celle du nouveau standard F3-R du Rafale", a précisé la DGA dans un communiqué séparé. Ce POD sera utilisé principalement pour la mise en œuvre des frappes air-sol, de jour comme de nuit. Développé par Thales Optronique, il vise à disposer de moyens adaptés pour la recherche et l'identification de cibles de petite taille et permettant des frappes air-sol de grande précision. Ce programme, prévu au titre de la Loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, permet de soutenir la filière optronique française. La LPM prévoit la commande de 20 PDL NG dont 16 seront livrés en 2018-2019.

 

Des évolutions qui renforcent sa polyvalence

Le standard F3-R du Rafale permet également des améliorations nécessaires pour faire face à l'évolution de l'environnement à l'horizon 2018 : améliorations du système d'armement à l'image de la bombe AASM (Armement Air Sol Modulaire) de Safran, et de navigation, des liaisons de données, du radar RBE2 et du système de guerre électronique Spectra... La version à guidage terminal laser des bombes AASM est particulièrement adaptée aux cibles mobiles. Cette famille d'armements à guidage principal GPS et propulseur additionnel a notamment permis au Rafale, pendant les opérations en Libye (2011), de détruire des objectifs à plusieurs dizaines de kilomètres de distance, avec une précision métrique.

L'ensemble de ces évolutions fonctionnelles et matérielles "renforce le caractère omnirôle du Rafale", a expliqué le ministère. En clair, sa polyvalence. Il peut, au cours du même vol, assurer différents types de missions, par exemple l'attaque au sol et la défense aérienne. Le Rafale assure toute la gamme de missions dévolues à un avion de chasse : supériorité et défense aérienne, attaque d'objectifs terrestres ou maritimes, appui-feu rapproché de troupes au sol, reconnaissance, frappe nucléaire. "C'est aussi le premier appareil conçu dès l'origine pour opérer aussi bien à partir d'une base terrestre que depuis un porte-avions", a également rappelé le ministère.

 

180 Rafale commandés

A ce jour, 180 avions de série ont été commandés et 126 appareils livrés dans ses 3 versions : à savoir 39 monoplace embarqué "M" pour la marine, 42 biplace "B" et 45 monoplace "C" pour l'armée de l'air. Le Rafale a été déployé pour des opérations de combat en  Afghanistan, en Libye et au Mali. Les principaux industriels assurant la réalisation du Rafale sont Dassault Aviation (maître d'œuvre), Thales (électronique), Safran (motoriste) et MBDA (missilier). Au total, 500 entreprises françaises sont associées au programme Rafale.

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10 janvier 2014 5 10 /01 /janvier /2014 13:50
Les Européens doivent participer plus aux frais de l'Otan-Soreide

 

10/01/2014 zonebourse.com

 

Les pays européens doivent prendre une part de responsabilité plus importante dans la politique de défense de l'Otan pour que l'alliance reste pertinente dans les années à venir, a déclaré jeudi la ministre norvégienne de la Défense.

 

Ine Eriksen Soreide, qui doit rencontrer le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel vendredi, a estimé qu'on ne pouvait demander aux Etats-Unis de continuer à payer pour plus de 70% des besoins de défense de l'Otan.

 

"Les alliés européens doivent (..) prendre une part plus importante aux charges politiques et économiques", a déclaré la ministre norvégienne à Reuters dans un entretien après un discours au Center for Strategic and International Studies (CSIS).

 

"Nous devons prendre notre part. Il faut que nous soyons plus qu'un importateur net de sécurité. Nous devons exporter de la sécurité", a déclaré Ine Eriksen Soreide.

 

Dans son discours au CSIS, la ministre a indiqué que ses rencontres cette semaine avec les élus américains montraient que démocrates et républicains au Congrès s'interrogeaient de plus en plus sur la valeur de l'engagement de l'Europe au regard des investissements américains.

 

Elle a expliqué que la crainte des Européens d'être abandonnés par les Etats-Unis avait été alimentée par l'intention de Washington de se recentrer sur l'ensemble Asie-Océanie, mais que ces inquiétudes étaient vraisemblablement exagérées.

 

Certains changements sont nécessaires, estime-t-elle. Elle appelle à un investissement plus important de l'Europe à sa propre sécurité, à une planification accrue des crises futures et au développement de systèmes sophistiqués susceptibles d'être facilement déployés si nécessaire.

 

"La Norvège estime que la stabilité mondiale dépend de la capacité de l'Europe et des Etats-Unis à travailler ensemble et que cela va devenir encore plus important à l'avenir", a déclaré Soreide devant le CSIS, en citant la menace extrémiste, les puissances émergentes et la réapparition de vieilles puissances comme la Russie.

 

Elle a appelé à davantage de man÷uvres et autres entraînements de l'Otan et à un engagement plus important dans les zones hors des pays alliés.

 

Comme un bon exemple pratique de la "participation au fardeau transatlantique", elle a cité la participation de la Norvège et du Danemark aux efforts de destruction de l'arsenal chimique syrien.

 

Elle a aussi critiqué le concept de "smart défense" de l'Otan qui vise à rationaliser les capacités militaires des alliés. Pour la ministre, ce terme vise à dissimuler une réduction de dépenses militaires.

 

Elle s'est montrée préoccupée de l'absence de plan cohérent en matière de missiles de défense, de la modernisation de l'armée russe et de son activité accru dans l'Arctique ainsi que des atteintes aux droits de l'homme dans le pays. (Andrea Shalal-Esa; Danielle Rouquié pour le service français)

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8 janvier 2014 3 08 /01 /janvier /2014 08:20
Le Pentagone invente le véhicule blindé jetable.

Le MRAP est conçu pour protéger ses occupants des explosions de mines, ce qui en fait un véhicule très lourd...

 

6 janvier, 2014 Frédéric Lert (FOB)

 

En 2004, le Pentagone lançait le développement et la fabrication d’une large famille de camions blindés résistant aux mines : les MRAP. En moins de dix ans, 27.000 ont été fabriqués, pour la modeste somme de cinquante MILLIARDS de dollars… Ces véhicules ont depuis été crédités de plusieurs dizaines de milliers de vies sauvées en Afghanistan et en Irak.

 

Maintenant que le retrait d’Irak est consommé et celui d’Afghanistan bien engagé, que faire de cette montagne d’acier (plus de 400.000 tonnes de ferraille si l’on compte une moyenne de 16 tonnes par MRAP…) ?

 

Le Pentagone a tranché : sans réelle utilité en dehors du champ de bataille pour lequel ils ont été conçus, la moitié des MRAP fabriqués, environ 13000 véhicules, sera tout bonnement ferraillée, après seulement cinq ou six ans de service. Les véhicules coûteraient trop chers à ramener aux Etats-Unis puis à réparer et à entretenir. C’est une exercice de comptabilité assez simple : le coût du démantèlement d’un MRAP en Afghanistan est estimé à 12.000 $. Il en faudrait vingt fois plus pour rapatrier ce même camion et le remettre à neuf pour lui faire commencer une deuxième vie.

 

Déjà plus de 2000 véhicules sévèrement endommagés ou usés ont connu la torche des ferrailleurs afghans.

 

Le plus délicieux dans cette affaire est que les MRAP encore en bon état ne peuvent pas être donnés aux Afghans car ils sont jugés trop complexes à entretenir, avec trop d’électronique à bord. Les Afghans s’en moquent un peu d’ailleurs, puisqu’ils vont mettre la main sur des montagnes de climatiseurs, de Hummer, de pick-up et autres scoubidous kakis… La vente ou la cession de MRAP à des pays amis un peu plus évolués n’a pas non plus attiré les foules, avec moins de 400 véhicules cédés à ce jour. Car le problème reste bien de faire sortir les camions d’Afghanistan, avec les aléas de la route pakistanaise ou le coût prohibitif du transport par air.

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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 17:30
Chars Leclerc en manoeuvre au Liban pour le compte de la FINUL

Chars Leclerc en manoeuvre au Liban pour le compte de la FINUL

 

31/12/2013 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

L'Arabie saoudite a décidé de verser au Liban une aide de trois milliards de dollars pour renforcer son armée avec du matériel français. Une aubaine ou un cadeau empoisonné pour Paris qui devra trouver un subtil équilibre dans une région explosive ?

 

Un cadeau certes, mais un cadeau empoisonné. Car armer le Liban n'est pas chose aisée tant la région est une poudrière. Et ce d'autant que le Liban, un petit pays multiconfessionnel de 10.450 km², soit l'équivalent du plus grand département français métropolitain, la Gironde, est coincé entre deux Etats ennemis héréditaires, Israël et la Syrie, qui surveillent de très près ce qui se passe chez leur petit voisin.

Les Israéliens, qui violent régulièrement l'espace aérien libanais en violation flagrante de la résolution 1701 de l'ONU, s'opposent en général à la fourniture d'armes au Liban de peur que ces matériels ne tombent aux mains du Hezbollah, qui rassemblerait plus de dix mille miliciens. En outre, une armée libanaise mieux équipée compliquerait un peu plus une nouvelle intervention militaire des Israéliens au Liban si d'aventure c'était le cas.

L'Arabie saoudite a décidé de verser au Liban une aide de trois milliards de dollars (2,18 milliards d'euros) pour renforcer son armée, qui pourrait ainsi acquérir des équipements auprès de la France, a annoncé dimanche le président libanais Michel Sleimane. "(Le roi) a suggéré que ces armes soit acquise auprès de la France, et rapidement", a-t-il précisé. La France est prête à répondre à toutes les demandes de fourniture d'équipements militaires de l'armée libanaise.

 

Un précédent fâcheux

La France n'aura donc pas la partie facile même si François Hollande a promis de répondre à toutes les demandes libanaises. "J'ai des relations avec le président Sleimane (...) et s'il y a des demandes qui nous sont adressées, nous les satisferons", a affirmé François Hollande après son entretien dimanche avec le roi Abdallah d'Arabie saoudite lors de sa visite dans le Royaume.

Mais il y a encore un an la France rechignait à honorer une promesse de Nicolas Sarkozy faite en 2010 aux Libanais, qui avait demandé des missiles antichars HOT (MBDA) pour armer les huit hélicoptères d'attaque Gazelle (Eurocopter). Les autorités israéliennes avaient à plusieurs reprises demandé à la France d'annuler cette livraison, estimant que ces missiles pourraient tomber dans les mains du Hezbollah.

Tout comme Tel-Aviv avait fait pression avec réussite pour empêcher la fourniture de dix MiG-29 russes à Beyrouth, qui n'a pas de flotte d'avions de combat pour dissuader Israël de ses incursions dans l'espace aérien libanais. La Syrie s'opposait également à l'acquisition de missiles français prélevés sur les stocks de l'armée française, le missilier MBDA ne les fabriquant plus. Les missiles HOT avaient eu leurs heures de gloire dans l'armée française... durant la première guerre du Golfe en 1991.

 

Quels matériels tricolores pour l'armée libanaise ?

Clairement, les forces armées libanaises (FAL), qui comptent 75.000 hommes, dont 45.000 à 60.000 dans les forces terrestres, ont besoin de tout. Tout est à reconstruire. Leur budget annuel qui s'élève à 412 millions d'euros, dont 80 % consacrés aux dépenses de fonctionnement, ne leur permet pas de s'offrir les derniers équipements. Pour autant, "pas question de leur vendre des Rafale", explique-t-on à Paris à "La Tribune".

La France pourrait ainsi fournir des Leclerc d'occasion modernisés, des chars qui feraient ainsi leur retour au Liban après avoir servi au sein de la Force Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL). En septembre 2006, la France avait envoyé des Leclerc mais aussi des canons, des véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI) de Nexter, d'un escadron d'éclairage et d'investigation, équipé de VBL, de missiles antiaériens de très courte portée Mistral (MBDA) et des radars Cobra (EADS, Thales, Lockheed Martin).

Tout cet équipement équipait la Force Commander Reserve (FCR), des troupes en majorité française capables d'agir en moins de trois heures au profit de tous les contingents déployés sur l'ensemble de la zone d'action de la FINUL. Des équipements qui pourraient constituer une bonne base de départ pour équiper l'armée libanaise. Pourquoi pas également des missiles tactiques MMP (Missile moyenne portée) de MBDA ? Enfin, Renault Trucks Défense, qui est en train de moderniser plus de 80 VAB pourrait renforcer le parc libanais. "Toute cette shopping list est cohérente", explique-t-on au ministère de la Défense.

 

Des patrouilleurs Adroit dans la marine libanaise

Le Liban a également besoin d'hélicoptères de transport et d'attaque. Eurocopter pourrait fournir des Caracal (EC225), voire des NH90, dont Paris cherche à réduire la cible. Tout comme pour le Tigre. La France accordera-t-elle une autorisation d'exportation (CIEEMG) pour ce type de matériel ou se contentera-t-elle de vendre des Fennec, un appareil militaire léger et polyvalent basé sur l'AS350 Écureuil et AS355 Ecureuil 2 (bimoteur) ?

Dans la marine libanaise, où les Allemands sont très présents, DCNS, qui a déjà présenté son patrouilleur l'Adroit, vise la vente de trois bâtiments de ce type pour défendre les installations pétrolières off-shore libanaises face à l'appétit d'Israël, de Chypre et de la Turquie. Voire plus grâce à l'aide de l'Arabie Saoudite. Pourquoi pas une corvette armée de type Gowind. Le Liban a également besoin de station de radars le long de sa côte pour communiquer avec ses plates-formes off-shore.

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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 17:30
photo Armée de l'Air

photo Armée de l'Air

La signature du contrat Mark 3 est désormais une décision politique de l'Arabie Saoudite en faveur de la France

 

29/12/2013 Michel Cabirol – laTribune.fr

 

L'un des enjeux de la visite de François Hollande en Arabie Saoudite est l'obtention d'un contrat de 4 milliards d'euros pour Thales... à condition que le roi confirme son accord. Au-delà, les deux chefs d'Etat vont évoquer les dossiers chauds de la région : Iran, Liban, Syrie, Egypte...

 

Le suspense va donc durer jusqu'au bout... pour Thales, qui aurait bien voulu éviter cette attente insoutenable. Le groupe électronique va-t-il ou non obtenir lors des entretiens entre François Hollande, qui se rend en Arabie Saoudite ce dimanche et lundi, et le roi Abdallah, la promesse de ce dernier de signer un contrat estimé à 4 milliards d'euros en vue d'équiper le royaume d'un système de défense aérienne de courte portée ? C'est l'un des enjeux de la visite du Chef de l'Etat, qui évoquera, outre la situation politique de la région (Iran, Liban, Syrie, Egypte...), ce dossier commercial lors de ses entretiens avec le roi, selon nos informations. Mais le souverain saoudien n'a pas pour habitude de participer à des cérémonies de signature lors de ce type de visite. Bien que chez Thales, on garde encore un petit espoir...

Initialement, pourtant, il était plutôt question que François Hollande remercie le roi pour la signature de ce contrat baptisé Mark 3, découpé en deux tranches (2,5 milliards puis 1,5 milliard d'euros pour les missiles). Ce ne sera vraisemblablement pas le cas puisqu'il manque toujours au bas du contrat la signature du ministre de la Défense, Salmane ben Abdelaziz Al Saoud,qui est également depuis juin 2012, le prince héritier de la dynastie saoudienne. Le document est prêt - le prix et les spécifications techniques ont été arrêtés début septembre - et a même été paraphé par les deux parties, le ministère de la Défense (Moda) et la société ODAS, qui représente dans le royaume les intérêts des grand industriels de l'armement français, dont Thales.

 

Une décision politique

A la fin de l'été, le roi, interrogé par son cabinet, avait donc donné son accord à la signature de Mark 3. Mais peu de temps après, le prince Bandar ben Sultan ben Abdelaziz Al Saoud, chef des services de renseignements, avait lancé cet automne un audit sur toutes les négociations en cours et les contrats à la signature"Ils sont en train de revoir leur politique d'acquisition pour optimiser leurs achats", assurait alors un industriel à "La Tribune". Notamment en raison des relations actuelles très fraîches entre l'Arabie Saoudite et les États-Unis, précisait-il. C'est peut-être la raison de ce contre-temps. D'autres industriels rivaux (MBDA-EADS) estiment quant à eux que les Saoudiens ne veulent plus des systèmes Crotale NG proposés par Thales.

En tout cas, l'Elysée a une nouvelle fois tranché lors de la préparation de cette visite pour l'offre du groupe d'électronique. Et François Hollande, qui a adressé un courrier au roi Abdallah en ce sens, devrait évoquer ce dossier avec le monarque saoudien. D'autant que c'est le seul contrat dans le domaine de la défense qui peut être signé à tout moment. Aussi, la discussion entre les deux chef d'Etat va être disséquée par Thales et ses concurrents. "C'est le roi qui va trancher", résume une source proche du dossier. S'il promet à François Hollande une signature du contrat, ce ne sera plus question de temps. Ce geste en faveur de la France est désormais une décision politique, estime-t-on.

 

Liban, Syrie et Egypte au centre des discussions 

A la veille du Nouvel An, François Hollande sera surtout en Arabie saoudite pour évoquer les crises qui secouent le Moyen-Orient, à commencer par le Liban, la Syrie ou l'Egypte. Un an après s'être entretenu avec le roi Abdallah lors d'une brève escale entre Beyrouth et le Laos, le président français retrouvera le souverain saoudien dimanche lors de cette visite officielle, en plein désert, à Rawdat Khurayim, à 60 km au nord-est de Ryad.

François Hollande sera accompagné de quatre ministres, Laurent Fabius (Affaires étrangères), Arnaud Montebourg (Redressement productif), Nicole Bricq (Commerce extérieur) et Jean-Yves Le Drian (Défense) ainsi que d'une trentaine de dirigeants d'entreprises parmi lesquelles EDF, Areva, Alstom et Thales.

 

L'Arabie Saoudite partenaire de référence pour Paris

Au chapitre diplomatique, l'Arabie saoudite, souligne-t-on à Paris, "prend des responsabilités croissantes" au Moyen-Orient où elle fait désormais figure de "partenaire de référence" pour la France. Mais le royaume est devenu aussi le premier client de la France dans la région avec des échanges qui ont dépassé 8 milliards d'euros en 2013 dont 3 milliards d'exportations françaises, même si la balance reste structurellement déficitaire compte tenu des importations de pétrole saoudien.

Le Liban s'invitera sans nul doute dans les conversations, deux jours après l'attentat à la voiture piégée commis vendredi à Beyrouth et qui a coûté la vie à un proche conseiller de l'ex-Premier ministre Saad Hariri, hostile au régime syrien et à son allié le Hezbollah. Les dirigeants français et saoudien devraient discuter des moyens de conjuguer leurs efforts dans deux domaines jugés "cruciaux" par l'Elysée : le soutien à l'armée libanaise et la question des réfugiés syriens.

 

Convergence sur l'Iran

Ryad s'inquiète des interférences iraniennes dans les affaires arabes et notamment au Liban où son influence s'exerce également via le Hezbollah, tandis que la France s'oppose à un accord sur le nucléaire iranien aux conditions de Téhéran et qui conduirait à une normalisation des relations avec Téhéran. Paris soupçonne le programme nucléaire iranien de dissimuler des finalités militaires. François Hollande devrait ainsi réitérer sa volonté de présenter des "exigences fortes à l'égard de l'Iran sur le dossier nucléaire mais aussi, et de manière plus générale, sur son comportement dans la région", dit-on encore à l'Elysée.

Après leur rencontre à Rawdat Khurayim, les dirigeants français et saoudien se retrouveront pour un dîner de travail avant que le président français ne gagne l'ambassade de France à Ryad pour y tenir une conférence de presse et y recevoir la communauté française. Le lendemain, le chef de l'Etat français poursuivra ses entretiens avec les dirigeants saoudiens et participera à un déjeuner d'hommes d'affaires des deux pays.

Au-delà du Liban, François Hollande et les dirigeants saoudiens devraient balayer le champ complet des crises régionales. S'ils estiment de la même manière, selon Paris, qu'il "n'y a pas de solution politique autour de Bachar al-Assad", le numéro un syrien, ils divergent en revanche sur l'Egypte. Ryad apporte un soutien inconditionnel au nouveau pouvoir égyptien alors que Paris prône un large dialogue national.

 

Perspectives commerciales

Ce rapprochement diplomatique avec Ryad devrait aussi être l'occasion de marquer des points sur le plan économique. Les relations commerciales ont été marquées par "de beaux résultats en 2013" avec le métro de Ryad revenu à Alstom, l'équipement de la Garde nationale saoudienne par la France par le missilier MBDA ou la mise à niveau d'une partie de la flotte saoudienne par DCNS et Thales, souligne-t-on à l'Elysée où l'on s'attend encore à de "brillantes" perspectives l'an prochain.

Outre ses gigantesques besoins en infrastructures qui font rêver les géants du BTP comme Vinci ou Bouygues, le pays poursuit la modernisation de ses équipements militaires qui pourrait déboucher sur d'importants contrats pour Paris. Outre Mark 3, la France s'intéresse de près aux besoins de la marine du royaume. Avec l'aval de l'Arabie Saoudite, François Hollande abordera le contrat de Sawari 3, qui portent sur la vente de six frégates multimissions Fremm de DCNS et la création d'une force sous-marine. Soit entre 15 et 20 milliards d'euros. "Il existe une forte volonté de Ryad d'avancer rapidement sur ce dossier, assure-t-on à La Tribune. C'est en plus un projet fédérateur pour la France et les groupes DCNS, Thales, EADS et MBDA".

 

Paris vise des investissements saoudiens en France

Paris aimerait participer au programme nucléaire saoudien et livrer ses Airbus à la compagnie Saoudia, mais aussi attirer davantage d'investissements "productifs" saoudiens en France, comme ceux qui ont permis le sauvetage du volailler Doux.

"Les grands programmes d'équipement saoudiens correspondent aux domaines d'excellence des entreprises françaises. La France offre, quant à elle, des opportunités pour les investissements saoudiens qui peuvent y trouver le savoir-faire, les technologies et les services qu'ils recherchent", explique ce dimanche François Hollande dans une interview au quotidien saoudien Al Hayat.

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7 janvier 2014 2 07 /01 /janvier /2014 17:30
Crotale - photo Thales

Crotale - photo Thales

Le président français fonde beaucoup d'espoir dans l'accord de coopération économique et financier signé entre les deux Etats dont les échanges commerciaux ont atteint 8,7 milliards d'euros en 2012. "Huit milliards d'euros, c'est beaucoup, mais ce n'est pas assez", a déclaré le chef de l'Etat lors d'un forum économique franco-saoudien organisé dans la capitale.

 

30/12/2013 latribune.fr 

 

François Hollande a quitté lundi l'Arabie saoudite sans "méga-contrat" dans ses valises, mais il espère récolter bientôt les fruits de son positionnement comme allié privilégié du royaume, dans les domaines nucléaire et militaire. Une dizaine de contrats prospectifs ou d'accords de coopération ont ainsi été annoncés.

 

Au terme de deux jours de visite officielle, le président français s'est félicité d'avoir resserré les liens avec la famille royale mais n'a pas transformé l'essai diplomatique en commandes immédiates. Une dizaine de contrats prospectifs ou d'accords de coopération ont été annoncés, mais les grandes commandes militaires ou civiles attendues restent en suspens.

Le contrat MK3, pour la livraison du système de défense anti-aérien français de l'équipementier Thales, évalué à plusieurs milliards d'euros, n'a pas été conclu, pas plus que Sawari 3, un programme d'achat de frégates et de sous-marins.

A noter par ailleurs que l'Arabie saoudite s'est engagée ce dimanche à octroyer trois milliards de dollars à l'armée libanaise, faiblement équipée. L'objectif étant que celle-ci puisse se procurer des armes françaises dans les "plus brefs délais", a indiqué le président de la République libanais, Michel Sleimane.

 

"Huit milliards d'euros, c'est beaucoup, mais ce n'est pas assez"

Le président français fonde beaucoup d'espoir sur l'accord de coopération économique et financier signé entre les deux Etats dont les échanges commerciaux ont atteint 8,7 milliards d'euros en 2012. "Huit milliards d'euros, c'est beaucoup, mais ce n'est pas assez", a déclaré le chef de l'Etat lors d'un forum économique franco-saoudien organisé dans la capitale.

En 2013, a-t-il encore souligné, "de grands succès" ont été remportés par les entreprises françaises sur le marché saoudien. Les exportations françaises se sont élevées à 3 milliards d'euros, même si la balance reste structurellement déficitaire compte tenu des importations de pétrole saoudien. "Total a construit la plus grande raffinerie du monde avec Aramco (la compagnie nationale saoudienne d'hydrocarbures, NDLR), Sanofi a ouvert une usine pour la production d'insuline, Veolia assure la gestion de l'eau à Ryad et construira une usine de dessalement d'eau de mer...", a égrené François Hollande.

La déclaration commune adoptée par les deux pays est teintée d'optimisme au vu du rapprochement diplomatique en cours. "Le niveau exceptionnel de ces relations doit aboutir à des projets prometteurs et fructueux", indique le document.

 

EDF et Areva ont signé des accords de partenariats

EDF et Areva ont signé des accords de partenariat avec des entreprises saoudiennes afin d'être en première position quand l'Arabie saoudite se décidera à lancer son programme nucléaire, un investissement massif qui pourrait concerner jusqu'à 16 réacteurs nucléaires dans les prochaines années. "Dès lors que le royaume voudra préciser ses objectifs, la France sera prête à y répondre", a déclaré François Hollande au cours de sa visite, faisant valoir qu'elle coopérait "depuis 30 ans" avec la Chine dans ce domaine.

EDF ou Areva espèrent décrocher tout ou partie de ce futur appel d'offres évalué entre 70 et 100 milliards de dollars, alors que la réputation des installations nucléaires japonaises a été durablement affectée par l'accident de Fukushima et que les relations entre Ryad et Washington sont assombries par les positions américaines sur la Syrie et l'Iran.

Par ailleurs, le chef de l'Etat a estimé que les programmes d'infrastructures saoudiens, comme de nouveaux métros ou des lignes de train à grande vitesse, correspondaient aussi aux profils des entreprises françaises. "Ce programme d'investissement correspond aux offres d'excellence des entreprises françaises, une heureuse coïncidence", a dit le chef de l'Etat, qui a cité les transports, l'environnement ou l'agroalimentaire comme autant de secteurs prometteurs.

 

Selon le patron de Veolia, "Il ne faut pas s'en inquiéter (...) "L'économie, cela ne fonctionne pas à la nanoseconde"

L'absence de contrats importants n'a pas entamé la confiance des industriels qui accompagnaient le chef de l'Etat. "Il ne faut pas s'en inquiéter", a estimé le patron de Veolia, Antoine Frérot, devant des journalistes.

"L'économie, cela ne fonctionne pas à la nanoseconde, c'est un processus continu", a ajouté le dirigeant qui a remporté un contrat en 2013 pour une usine de dessalement d'eau et qui attend de prochaines commandes en 2014.

 

Se démarquer de la "diplomatie de contrat"

François Hollande a souhaité dès le début de son quinquennat se démarquer de la "diplomatie de contrat" que menait selon lui son prédécesseur Nicolas Sarkozy, "On ne demande pas aux entreprises de réserver les contrats" pour les déplacements du président à l'étranger, assure-t-on dans l'entourage du président.

Enfin, le président de la République a aussi lancé un appel aux entrepreneurs saoudiens pour que ces derniers fassent le choix de l'investissement productif en France plutôt que d'achats de prestige comme l'immobilier.

Cependant, il n'a pas manqué de "saluer" parallèlement les investisseurs saoudiens qui viennent en France, et tout particulièrement le groupe Al-Munajem qui a participé au sauvetage du groupe français Doux, l'un des leaders mondiaux de la production de volailles. Son fondateur, Abdelaziz Munajem, a du reste été décoré dimanche de la Légion d'honneur par François Hollande.

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 20:35
L'armée japonaise renoue-t-elle avec l'esprit des samouraïs?

 

 

20 décembre 2013 Par Romain Mielcarek - RFI

 

Une centaine d'alertes aériennes en quelques mois. La mise à la mer du plus gros navire de guerre construit depuis la Seconde Guerre mondiale. Un Premier ministre au discours toujours plus véhément. Le Japon semble renouer depuis quelques temps avec un esprit martial qui lui est pourtant interdit par la Constitution. Une Constitution que les responsables politiques aimeraient bien réformer au plus vite.

« Le Japon s'élève : pourquoi l'ancienne puissance asiatique est-elle de nouveau en train de bander ses muscles militaires ? » Cette formule alarmiste faisait récemment la Une du célèbre magazine américain Time. Pour la première fois depuis bien longtemps, les soldats japonais étaient en bonne place des kiosques internationaux, affichant sans remords leurs avions de chasse et leurs hélicoptères de combat.

Si le Time s'intéresse aux Forces d'autodéfense japonaises (FAD), c'est parce qu'elles traversent une période d'intensité militaire rare. Entre avril et juin 2013, Tokyo a déployé 69 avions de combat qui ont décollé en alerte, après des intrusions d'aéronefs chinois. Au mois de septembre, pour la première fois, un drone, puis un bombardier chinois, approchaient dangereusement l'espace aérien japonais. En 2012, sur la même période, seules 15 alertes de ce type étaient déclenchées.

Plus que jamais, les pilotes japonais sont confrontés à leur dangereuse mission. En plus des Chinois, ils ont du prendre leur envol pour dissuader des avions russes à 31 reprises et nord-coréens à neuf reprises, toujours entre avril et juin. « Décoller me donne l'impression de vraiment prendre part à la défense de mon pays », témoigne un pilote de F-15 baptisé « Vader », dans les colonnes de Time Magazine.

 

Le paradoxe militaire japonais

Une situation de menace qui a amené Tokyo à consentir en 2013, malgré un contexte budgétaire particulièrement précaire, une hausse du portefeuille militaire... pour la première fois depuis onze ans. Une hausse qui devrait se poursuivre en 2014, le ministère de la Défense ayant demandé une nouvelle augmentation de 3,5%.

 
Destroyer porte-hélicoptères (DDH) Izumo 183.
 

« Il y a une volonté manifeste chez Shinzo Abe de renforcer les forces », analyse Edouard Pflimlin, journaliste et chercheur associé à l'Iris et à l'IPSE, spécialiste du Japon. Il remarque l'achat régulier de nouveau matériels d'envergure : des porte-hélicoptères, des systèmes anti-missile. Le Japon avait fait parlé de lui en août dernier en mettant à la mer le plus gros navire de guerre depuis la Seconde Guerre mondiale, l'Izumo. « Les FAD sont les forces armées les plus modernes d'Asie en termes d'équipement », précise la Balance militaire, publiée chaque année par l'Institut international pour les études stratégiques (IISS).

« On ne peut pas parler d'un sentiment d'encerclement, analyse Edouard Pflimlin. Mais il y a un vrai sentiment de menace. En 2010, la publication des Lignes directrices du programme de défense nationale montraient un changement de stratégie : les forces sont réorientées depuis le Nord (menace russe) vers le Sud-Ouest (menace chinoise)»

Les FAD restent pourtant confrontées à un véritable paradoxe constitutionnel. Le texte fondamental, pensé dans l'immédiat après-guerre, interdit au Japon de développer une armée. Seule est autorisée l'autodéfense individuelle. Une logique qui a mené, au fil des décennies, au développement de pirouettes dans l'interprétation du document : ainsi, il est possible pour Tokyo d'intercepter un missile balistique tiré en direction des Etats-Unis au prétexte de défendre les citoyens japonais contre les déchets de l'engin. Et ainsi de suite pour l'achat ou l'entraînement de n'importe quel matériel ou unité militaire.

Tokyo justifie ainsi sa participation à des opérations militaires en interprétant avantageusement le texte : le Japon étant obligé de travailler avec la société internationale pour la préservation de la paix, les FAD ont pu déployer des troupes en Irak, au Népal, au large de la Somalie ou encore dans le Golan, entre Israël et la Syrie. Chaque fois, les militaires japonais sont affectés à des tâches de maintien de la paix et de reconstruction.

 

Shinzo Abe s'attaque à la Constitution

Le Premier ministre Shinzo Abe a décidé de s'attaquer à cette hypocrisie constitutionnelle. Le chef du gouvernement, conservateur, multiplie les discours allant en ce sens. « Le Japon est de retour », déclarait-il à Washington en février, évoquant des problématiques aussi bien économiques que sécuritaires. En 2012, il promettait de « protéger les terres et les mers du Japon, ainsi que les vies des Japonais, quel qu'en soit le coût ». Surtout, Shinzo Abe s'est fixé comme « mission » de parvenir à réformer la Constitution, malgré l'impopularité d'une telle réforme.

« Cela ne devrait pas se faire tout de suite », estime Guibourg Delamotte, maître de conférence à l'Inalco, spécialiste de la politique de défense du Japon. « C'est un mouvement qui s'inscrit dans la continuité, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : il y a une progression sur la durée des armements, des budgets. C'est la récession des années 1990 qui a marqué un ralentissement dans ce domaine ». Pour elle, plus que la réforme constitutionnelle, ce sont l'instauration d'un Conseil de défense et le renforcement du secret-défense en faveur d'une plus grande coopération avec les services américains qui représentent de vraies nouveautés dans la politique militaire de Shinzo Abe.

Reste que si la population est très largement pacifiste, Shinzo Abe illustre un héritage traditionnel historique qu'il porte lui-même dans ses origines. Fils de ministre des Affaires étrangères, petit-fils d'un Premier ministre qui a participé à la réorganisation de la Mandchourie chinoise occupée par le Japon, il semble vouloir renouer avec ce passé impérial et conquérant. Sa visite au Yasukuni, en avril dernier, avait alerté les médias : le monument consacré aux héros de guerre accueille plusieurs officiers accusés de crimes. Il n'avait pas hésité non plus à se rendre à Iwo Jima avant une rencontre avec le Secrétaire d'Etat américain, rendant hommage aux « héros » tués par les marines lors du débarquement de 1945.

Des moyens de gagner les « votes des anciens combattants », assure Guibourg Delamotte. « Son agenda, en matière de politique de défense, est parfaitement légitime : les Chinois ont clairement multiplié les provocations dans la région ! ». « Shinzo Abe est certainement en avance sur l'opinion publique en la matière, confirme de son côté Edouard Pflimlin. Il associe la réforme de la Constitution à un retour du Japon comme puissance régionale affirmée ».

 

 
Base aérienne de Matsushima. Lors des grandes occasions, les aviateurs japonais peignent des samuraï sur les ailes de leurs avions en fonction des unités : oiseaux de proie, étoiles...
Flickr/Sushio
 

Quand l'armée commence à avoir la côte

Car si les Japonais restent très largement pacifistes, la perception de la menace chinoise gagne en influence. Dans le même temps, les FAD gagnent en popularité. Leur participation à la réponse lors des grandes catastrophes joue en leur faveur. Face au tsunami qui a ravagé Fukushima, la moitié des forces étaient déployées pour aider la population.

« Avant, il était presque honteux de rejoindre l'armée, remarque Edouard Pflimlin. Les gens ne s'en vantaient pas. Aujourd'hui, il y a une vraie fierté à porter l'uniforme ». Face à la multiplication des alertes, les militaires offrent le même témoignage : ils ont enfin le sentiment de remplir la mission qui leur a été confiée, la défense du peuple japonais. « Il y a moins de problèmes de recrutement, poursuit le chercheur. La situation évolue depuis une dizaine d'années ».

Il reste pourtant peu probable que l'armée japonaise soit amenée à intervenir, à terme, de manière offensive dans des conflits. « La plupart des officiers que j'ai rencontrés ressemblent presque plus à des diplomates qu'à des militaires », raconte Guibourg Delamotte. Pour les Japonais, même les opérations humanitaires ont mauvaises presse lorsque les risques sont trop grands. Reste que pour les 250 000 hommes et femmes qui portent l'uniforme, la défense de la patrie, s'il le faut face aux Chinois, est une mission sacrée. Une mission qu'ils illustrent très symboliquement en peignant sur les ailerons de leurs avions de combat, des silhouettes de samouraï...

 

Pour en savoir plus :

- Le retour du Soleil levant, la nouvelle ascension militaire du Japon. Edouard Pflimlin. Editions Ellipses.
- La politique de défense du Japon. Guibourg Delamotte. Editions PUF

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 19:20
Credits-photo-Susan-Walsh-AP

Credits-photo-Susan-Walsh-AP

 

20 décembre 2013 Par RFI avec Jean-Louis Pourtet, correspondant à Washington

 

Le Sénat a approuvé, jeudi 19 décembre au soir, le budget de la défense pour les deux années à venir. Il s’élèvera à 625 milliards de dollars, plus que ce que le Pentagone aurait reçu si les coupes automatiques adoptées l’an dernier pour réduire le déficit avaient été appliquées à la lettre. Parmi les dispositions de la loi, l’une concerne le sort des détenus à Guantanamo.

 

En ce qui concerne Guantanamo, il y a du bon et du mauvais pour Barack Obama : le bon, c’est que la loi l’autorise à transférer beaucoup plus facilement désormais dans des pays étrangers la moitié des 160 détenus encore emprisonnés et qui sont jugés peu dangereux. Les restrictions sur leur transfèrement ont été assouplies.

 

La mauvais côté de la loi pour Obama, c’est qu’elle donne les fonds nécessaires pour que la prison de Guantanamo reste ouverte. Or, le président américain a redit au printemps qu’il voulait la fermer tant elle était coûteuse pour les Etats-Unis, non seulement financièrement – deux millions de dollars par détenu – mais aussi politiquement.

 

Le problème, c'est : que faire des quelque 80 prisonniers qui ne peuvent être libérés car ils présentent un danger pour la sécurité nationale ? Obama voudrait les transférer dans des prisons fédérales aux Etats-Unis même, où sont déjà emprisonnés des poids lourds du terrorisme comme Zacarias Moussaoui au Colorado, mais le Congrès s’y oppose et aucun Etat n’est très chaud pour avoir de dangereux islamistes dans son voisinage.

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 10:20
VBCI - photo EMA

VBCI - photo EMA

20 décembre 2013 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca
 

Les responsables militaires canadiens, placés devant des choix impossibles, ne peuvent même pas en souffler mot, mais leurs prédécesseurs, qui ne craignent pas de parler, lancent un cri d’alarme, prévenant le gouvernement qu’il est en train de détruire les capacités des Forces armées.

 

Après le général Devlin l’été dernier, deux officiers supérieurs à la retraite, Rick Hiller et Andrew Leslie, ont pris la parole cette semaine pour dénoncer la situation.

Le général à la retraite Rick Hillier, ancien chef d’état-major de la Défense, a déclaré que le Canada n’avait plus les moyens de réaliser sa stratégie de défense alors que le général à la retraite Andrew Leslie, qui avait rédigé un rapport controversé de «transformation» sur l’avenir de l’armée avant son départ en 2011, a fustigé la gestion budgétaire des conservateurs.

De son côté, le commandant des Forces armées canadiennes, le général Tom Lawson, vient d’annoncer «ne pas aller de l’avant» avec le contrat des 108 véhicules de combat rapproché pour 2,1 milliards $ après un long et pénible processus d’achat qui a donc abouti dans une impasse.

Même si le général Lawson a pris la peine de préciser que le choix était militaire et non politique, personne n’ignore que, depuis plusieurs mois, le programme était en danger, après que l’Armée se soit inquiétée de ne pas avoir assez de fonds pour s’occuper de toute la formation, l’exploitation et la maintenance de ces futurs véhicules.

Les véhicules de combat rapproché étaient destinés à combler les lacunes en matière de protection, de mobilité et de puissance de feu entre le véhicule blindé léger et les chars Léopard, mais là, tout à coup, l’armée canadienne déclare que les capacités du véhicule blindé léger modernisé sont tellement merveilleuses qu’on va se passer des véhicules de combat rapproché… On découvre ça maintenant?

La nouvelle stratégie en matière d’acquisition: on avance, on recule, et on paye des pénalités…

Dans l’affaire de l’abandon du projet de véhicule de combat rapproché, le groupe français Nexter [avec le VBCI], associé au canadien Bombardier et à l’américain Raytheon, qui comptait sur cette commande de véhicules de combat, a déjà exprimé son amère déception. Le CV90 à chenilles du constructeur britannique BAE Systems et le futur Piranha de l’américain General Dynamics étaient également sur les rangs pour ce projet.

Nexter demande donc que le gouvernement dédommage tous les compétiteurs pour les coûts engendrés par cet appel d’offres: «Depuis quatre ans, le groupe Nexter a dépensé des millions de dollars [..] parce que nous étions convaincus que la compétition serait juste et ouverte», a déclaré à ce propos Patrick Lier, vice-président des affaires internationales de Nexter dans un communiqué.

Hillier appelle plutôt quant à lui à une refonte de l’ ensemble de la stratégie militaire – en commençant par l’impensable pour un gouvernement conservateur, une réduction du nombre de soldats.

Selon le général, on a plus les moyens de réaliser la «Stratégie de défense le Canada d’abord», on doit donc la repenser et concevoir une stratégie plus abordable.

Le gouvernement l’an dernier a annoncé des compressions totales de 2,1 milliards au budget de 20 milliards $ des Forces armées d’ici 2015.

Le hic, c’est que ces compressions ne s’accompagnent pas des choix, douloureux, mais réalistes qui s’imposeraient. Le gouvernement ne veut pas réduire le nombre de soldats, qui est actuellement de 68.000 , et il ne veut pas réduire le budget des programmes d’achat les plus visibles, ceux des avions et des navires.

 

Des F-35, beaucoup de soldats, mais pas d’argent pour s’entraîner…

On fait des coupes qui signifient qu’il y aura moins d’argent pour la nourriture, le carburant, les munitions pour des exercices d’entraînement, ou qui entraîneront l’annulation de programmes moins «sexy», mais qui peuvent se faire sans que le gouvernement conservateur perde la face et sans qu’il ait à payer un trop grand prix politique.

Le général Hillier, après le général Devlin l’été dernier un peu avant de prendre sa retraite, lance à son tour un cri d’alarme:«Vous allez détruire les capacités des Forces canadiennes» en allant de l’avant avec ce choix de compressions budgétaires.

«Si toutes les autres choses ne sont pas touchées parce que vous ne voulez pas réduire le personnel, ni l’équipement, alors vous allez compromettre les opérations et la formation: les soldats ne s’entraîneront pas, les marins ne navigueront pas et les aviateurs ne voleront pas», déclare l’ex-chef d’État major de la Défense.

Pour sa part, le général Andrew Leslie, qui travaille maintenant comme conseiller politique pour les libéraux a déclaré qu’il ne ne comprend pas pourquoi les Forces canadiennes sont à court d’argent quand le ministère de la Défense a sous-utilisé son budget de 1,3 milliard $ en avril.

«C’est la mauvaise gestion budgétaire sur une vaste échelle», n’a pas hésité à déclarer le lieutenant-général à la retraite.

«Notre équipe de transformation, il y a plus de deux ans, a recommandé qu’ils coupent les consultants et les sous-traitants [du secteur privé], qui représentaient en 2010 des dépenses de 2,77 milliards $ par année.

«Depuis, la Défense nationale a augmenté ses dépenses en consultants et en sous-traitants à 3 milliards $ par an».

«C’est irresponsable!», a déclaré cette semaine le général à la retraite à l’antenne de CBC.

Le bureau du ministre de la Défense, Rob Nicholson, a publié quant à lui une réponse disant, certes, que «Le gouvernement continuera de mettre l’accent en priorité sur la satisfaction des besoins opérationnels», mais rappelant surtout ses investissements passés «Notre gouvernement a fait des investissements sans précédent dans les Forces armées canadiennes. En fait, depuis 2006, nous avons augmenté les budgets de défense de 27%, environ 5 milliards $ en financement annuel».

Le ministre répond un peu comme la fourmi dans la fable de Lafontaine: «La Cigale [en uniforme], ayant chanté tout l’été [et exigé des F-35 et le meilleur équipement] se trouva fort dépourvue [quand se mit à souffler le vent glacial des compressions budgétaires]. – Vous chantiez ? J’en suis fort aise… [lui répondit l'homme politique obsédé par le déficit]. Eh bien! [Coupez] et dansez maintenant!»

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 13:50
«Les Etats manquent de volonté politique pour une défense commune en Europe»

 

19.12.2013 Elisa Perrigueur - leparisien.fr



La défense, sujet sensible, sera au coeur des discussions du sommet européen à Bruxelles, ce jeudi. Pour Jean-Yves Le Drian, «il était temps». Les Etats européens, souverainistes, peinent souvent à s'accorder sur des interventions ou budgets communs. François Hollande va tenter d'obtenir un soutien militaire dans le cadre de l'opération Sangaris en Centrafrique.

 

Mission difficile selon Arnaud Danjean, eurodéputé membre du PPE (Parti Populaire Européen) et président de la sous-commission Sécurité et Défense. 

Aujourd'hui, on entend souvent cette question : que fait l'Europe ? En Syrie, au Mali.... existe-t-il une réelle politique de défense ?  
Arnaud Danjean. Chaque fois qu'on parle de défense en Europe, il faut bien préciser que ce n'est pas Bruxelles qui décide mais bien les Etats individuellement. Beaucoup trop souvent les 28 n'arrivent pas à se mettre d'accord sur des interventions et arrivent après la bataille. Les blocages résultent d'un manque de volonté politique des pays (certains considérerons par exemple que ce n'est pas de leur responsabilité d'intervenir...) parfois c'est en raison d'un manque de capacités (peu de budget militaire...)

Une politique de défense européenne est-elle indispensable ?
Pendant ces dernières 60 années, nous nous sommes reposés sur les Américains, maintenant ce n'est plus possible. Aujourd'hui, les budgets des Etats Européens sont également en baisse. Une politique européenne est donc nécessaire, mais il y a trop d'absence de volonté politique de la part de beaucoup d'Etats. La France est l'un des plus volontaires en matière de défense, mais je n'attends malheureusement pas grand chose de ce sommet sur ce point.  

Selon vous, quelle peut-être la réaction des Européens sur la Centrafrique ? Va-t-on vers l'intervention de plusieurs pays de l'UE ? 
La Centrafrique est un cas très compliqué. Le Mali, par exemple, concernait plus de pays car nous avions une réelle menace terroriste, une menace commune. Pour la Centrafrique, on parle d'un drame humanitaire, même si les Etats sont touchés par la situation, ils pensent que leur intervention en va pas changer le cours des choses et qu'il n'y a pas de menace pour leur propre sécurité. De plus, l'Union Européenne a alloué un gros budget pour l'aide humanitaire en République centrafricaine (50 millions d'euros débloqués récemment). Je suis donc sceptique quant à une intervention d'autres pays européens sur le terrain malgré les annonces. 
 

La politique de défense européenne est entrée en vigueur le 1er décembre 2009, avec le Traité de Lisbonne, la politique de sécurité et de défense commune vise à renforcer le rôle de l'UE en matière de gestion des crises civiles et militaires. Aujourd'hui, l'UE compte 17 missions et opérations menées au nom de l'UE dans le monde. On distingue les opérations non militaires (13), qui disposent d'un budget européen et les opérations militaires (4) qui sont au frais des Etats (actuellement en Somalie et au Mali par exemple)...

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 13:20
photo Canadian Army

photo Canadian Army

 

19 décembre 2013 radio-canada.ca

 

Exclusif - La tension monte entre les hauts gradés de la Défense nationale et le gouvernement Harper sur la manière à employer pour mener à bien d'importantes compressions militaires.

 

Le réseau anglais de Radio-Canada a appris que ces restrictions touchent le budget de fonctionnement et d'entretien de l'armée, ce qui inclut notamment les montants consacrés à l'entraînement des militaires.

 

Des sources ont confié à CBC que la stratégie du gouvernement concernant les Forces canadiennes, baptisé « Le Canada d'abord », a fait l'objet d'un débat du conseil des ministres, mardi, à Ottawa.

 

Le gouvernement ne veut pas réduire le nombre de soldats sous son niveau actuel, soit 68 000, ni toucher au budget prévu pour les équipements de haut niveau, comme les avions et les navires.

 

Or ces priorités du cabinet ne laissent d'autres choix aux dirigeants de l'armée que de couper dans l'entretien et l'entraînement, ce qui est loin d'enchanter certains experts des questions militaires.

 

Un critique de poids

 

Le général à la retraite Rick Hillier, qui a déjà occupé la fonction de chef d'état-major de la Défense, a critiqué la stratégie du gouvernement Harper mercredi.

 

« Elle détruira la capacité d'intervention des Forces canadiennes (si les compressions budgétaires vont de l'avant) », a-t-il déclaré à CBC.

 

Selon lui, « l'infanterie ne pourra pas s'entraîner, la marine ne pourra pas naviguer et les pilotes ne pourront pas voler » si les budgets d'entraînement et d'entretien écopent des priorités du conseil des ministres.

 

Rick Hillier prône une révision de fond en comble de la stratégie militaire, en commençant par réduire le nombre de soldats.

 

Un budget amputé de 10 %

 

Le gouvernement Harper a annoncé l'an dernier des compressions de plus de 2 milliards de dollars dans le budget de 20 milliards de l'armée d'ici l'exercice financier 2014-2015 - des coupures qui se font déjà sentir.

 

Des sources militaires ont confié à CBC que des brigades ont reçu des avis les informant de coupes atteignant 61 % des budgets de fonctionnement et d'entretien.

 

Ces compressions laissent entrevoir une diminution des fonds consacrés à la nourriture, au carburant et aux munitions lors des entraînements.

 

Un sujet délicat pour les conservateurs

 

Les généraux n'ont pas la permission de commenter ces restrictions budgétaires publiquement, car il s'agit d'un sujet sensible qui touche de près la base même du Parti conservateur. Un haut gradé de l'armée a néanmoins confié à la société d'État que le gouvernement coupait dans le budget de la Défense « tout en prétendant qu'il n'y touchait pas ».

 

L'un de ses anciens collègues, qui travaille aujourd'hui comme conseiller auprès des libéraux de Justin Trudeau, affirme ne pas comprendre comment les Forces peuvent être à court d'argent alors que le ministère de la Défense a dépensé au mois d'avril moins de 1,3 milliard de dollars que ce que son budget lui permettait.

 

Le Parti conservateur n'a pu déléguer aucun député pour commenter l'affaire mercredi, mais le ministre Rob Nicholson a transmis une déclaration à CBC.

 

« Notre gouvernement a investi des sommes sans précédent dans les Forces canadiennes, écrit-il. En fait, depuis 2006, le budget de la Défense a crû de 27 %, soit environ 5 milliards de dollars par année. »

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 12:45
photo EMA

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20.12.2013 Par Jean-Pierre Stroobants (Bruxelles, bureau européen) Le Monde.fr

 

Le sommet des chefs d'Etat et de gouvernement qui avait, notamment, à son programme l'annonce de projets communs pour l'Europe de la défense aura surtout servi à acter les divisions des Vingt-Huit quant au financement de missions comme celles de la France en Centrafrique.

 

Jeudi 19 décembre, François Hollande espérait un soutien financier mais aussi opérationnel. Paris tente de forcer l'élargissement du dispositif Athena, qui sert déjà à financer une partie des missions militaires européennes. Catherine Ashton, la Haute représentante pour la diplomatie, rentera un rapport et il semble acquis que le système évoluera pour les opérations décidées à l'avenir.

 

Et pour la Centrafrique ? M. Hollande aimerait transformer l'intervention française en une opération européenne mais il doit, pour cela, décrocher une autre aide que celle offerte, à l'heure actuelle, par quelques uns. Jeudi soir, il ne pouvait toutefois évoquer que la Pologne, qui va envoyer un avion gros porteur et ses 50 hommes d'équipage. La Belgique n'a rien décidé et ne veut agir, dit-elle, que « dans le cadre d'une mission commune ».

 

UN ENJEU PLUS SYMBOLIOQUE QUE FINANCIER

 

Le dossier centrafricain devait être rediscuté vendredi et le président entendait souligner désormais qu'il serait bon « politiquement et pour la solidarité » que la France ne reste pas seule sur le terrain. L'enjeu semble donc être devenu, en l'espace de quelques jours, plus symbolique que financier. Le président avait lancé l'idée d'un fonds permanent de financement de missions visant à assurer la sécurité de l'ensemble du continent.

 

A son arrivée à Bruxelles, il se réjouissait d'avoir reçu un appui politique de « la quasi-totalité » des pays membres et ajoutait : « donc les financements doivent suivre ». « Nous ne pouvons pas cofinancer une mission si nous ne participons pas à la décision » répliquait la chancelière allemande Angela Merkel.

 

« Quand nous sommes intervenus, nous ne pouvions pas convoquer un Conseil européen et nous avons été amenés à agir unilatéralement », répondait M. Hollande. Il pense que les ministres des affaires étrangères pourraient acter prochainement une demande formelle d'appui à l'opération « Sangaris ». D'autres sont plus dubitatifs.

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 17:35
Le Japon, appuyé par Washington, renforce son armée face à la Chine

 

MOSCOU, 18 décembre - RIA Novosti

 

Le gouvernement japonais a approuvé la nouvelle Stratégie de sécurité nationale. Presque 70 ans après la Seconde guerre mondiale, Tokyo s'engage dans un pacifisme actif fondé sur les principes de la coopération internationale, écrit mercredi le quotidien Izvestia.

Le budget militaire augmentera de 5%, c'est-à-dire que 240 milliards de dollars seront alloués à la défense du pays entre 2014 et 2019. Cette somme permettra d'acheter trois drones, 28 bombardiers Stealth F-35, cinq sous-marins, deux destroyers équipés du système antimissile Aegis, ainsi que 52 navires de débarquement amphibies pour la Force d'autodéfense japonaise. Dans les années à venir il est également prévu d'augmenter les effectifs de l'armée japonaise de 5 000 personnes (ses unités de combat comptent aujourd'hui 154 000 hommes pour un total de 247 000 personnes).

"Le choix des armements révèle les tâches fixées à la Force d'autodéfense japonaise : les drones pour le renseignement, les bombardiers pour l'offensive et les navires amphibies pour faire débarquer les troupes sur des îles", explique l'expert militaire Dmitri Litovkine.

Conformément au nouveau programme de défense nationale, les amphibies sont destinés à protéger les îles japonaises éloignées du territoire du pays - avant tout les îles Senkaku (Diaoyu) en mer de Chine orientale, revendiquées par Pékin. La défense antimissile est destinée à détecter et à protéger le pays contre les missiles nord-coréens.

Le renforcement de l'armée entraînera une hausse des commandes militaires et contribuera au développement économique du pays, qui arrive difficilement à combattre sa dette profonde de 200% du PIB.

La Chine est préoccupée par cette situation et demande aux autorités japonaises de prouver leur engagement pour la paix, en paroles comme en actes. Dans la soirée du 17 décembre l'agence de presse centrale de Chine, Xinhua, a publié un article signalant la "renaissance du militarisme japonais" et a même inventé un slogan en jouant avec le nom du premier ministre japonais : "Oublie l'Abeéconomie, crains l'Abeguerre".

"Pékin tiendra compte des plans du Japon et ajustera ses propres projets en élaborant un nouveau matériel et en augmentant le nombre d'unités déjà existantes. Étant donné que la différence des potentiels économiques augmente constamment en faveur de Pékin, cela ne lui posera aucun problème", a déclaré Alexandre Lomanov de l'Institut de l'Extrême-Orient.

Il faut probablement s'attendre, dans les jours à venir, à un serment de colère nord-coréen adressé aux "marionnettes américaines de Tokyo", dès que la Corée du Nord aura commémoré la mort de Kim Jong-il, décédé le 17 décembre 2011.

L'indignation de Pékin ou de Pyongyang n'arrêteront pas Tokyo. Le premier ministre

Shinzo Abe doit gagner en popularité auprès de ses électeurs, sachant qu'il est arrivé au pouvoir en promettant de relancer l'économie et en adoptant une position ferme sur les litiges territoriaux, notamment concernant les îles Senkaku.

Il s'agit donc bien ici d'une réaction du Japon aux provocations incessantes de Pékin, qui a instauré récemment une zone de contrôle aérien traversant ces îles.

Le Japon peut difficilement concurrencer la Chine à lui seul : sa réaction est appuyée par Washington, qui appelle depuis des mois Pékin à éviter de faire des gestes brusques. Et cela ne concerne pas uniquement le Japon. En renforçant sa présence militaire à l'ouest du Pacifique l'Amérique cherche à équilibrer l'influence croissante de la Chine.

Dans la soirée du 17 décembre, le secrétaire d'Etat américain John Kerry a déclaré à Manille que les litiges autour des territoires tels que Senkaku, les îles Paracels et Spratleys en mer de Chine méridionale revendiqués par la Chine, le Vietnam, les Philippines et d'autres pays, devaient être réglés de manière pacifique.

La veille, les USA ont alloué 32,5 millions de dollars aux pays d'Asie du Sud-Est, notamment au Vietnam, pour renforcer la sécurité maritime sur les territoires contestés. Pékin a immédiatement menacé d'instaurer une nouvelle zone de contrôle aérien en mer de Chine méridionale.

Selon Kerry, si Pékin prenait des mesures unilatérales, Washington ferait connaître sa position. L'influence des États-Unis doit être appuyée par un accord de partenariat Transatlantique en cours d'examen, dont l'Amérique est l'actrice principale. Ce partenariat devrait inclure la plupart des pays de la région à l'exception de la Chine, créant une zone de libre échange entre les pays membres et renforçant leurs liens mutuels.

Le Japon, appuyé par Washington, renforce son armée face à la Chine
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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 13:56
Dépenses militaires et croissance économique en France : préférence à l'équipement

 

18/12/2013. par Julien Malizard, Université Montpellier 1 - Presses de Sciences Po

 

Si aujourd’hui le budget de la défense française reste plus élevé que dans la plupart des pays, il est soumis à des contraintes qui peuvent sembler antagonistes.

 

D’une part, le Livre blanc de la Défense de 2013 indique que la France pourrait être soumise à de nouvelles menaces, en particulier à celle du terrorisme et de la guerre bactériologique. D’autre part, le contexte financier inciterait plutôt à une baisse des dépenses de l’État. Avant d’arbitrer entre objectifs stratégiques et contraintes budgétaires, il est essentiel de bien comprendre les liens entre les dépenses militaires et la croissance économique.

 

Les politiques de défense sont rarement débattues en France. Pourtant, parce qu’elles représentent encore 75 % des investissements publics de l’État, elles ont des conséquences économiques non négligeables. Le secteur militaire représente en moyenne 21,5 % des dépenses publiques sur la période 1960-2008, et presque 10 % des emplois industriels sont liés à l’industrie d’armements.

 

L’effort budgétaire consacré au ministère de la Défense est confirmé par la Loi de programmation militaire (LPM) pour la période 2014-2019 : 190 milliards d’euros sont prévus dont 104 milliards affectés aux seuls équipements, des économies étant programmées sur les dépenses de personnel. Cependant, l’expérience passée montre que la mise en œuvre de cette politique est difficile : alors que la LPM pour 2008-2013 prévoyait déjà un basculement en faveur des équipements, le budget a été largement inexécuté avec près de 5,5 milliards d’euros de décalage entre la loi de finance initiale et son exécution budgétaire.

 

Comment mesurer l’effet de ces dépenses ?

 

Depuis une quarantaine d’années, en particulier depuis l’ouvrage d’Émile Benoit publié en 1973, les économistes se sont intéressés à l’impact économique de la défense sans arriver à un consensus. Ils distinguent trois mécanismes principaux par lesquels les dépenses militaires affectent la croissance. Le premier relève de l’analyse keynésienne selon laquelle une variation des dépenses militaires affecte à court terme l’activité économique privée grâce à un effet multiplicateur. Le second implique des effets sur l’offre, à long terme, dans la mesure où l’effort de défense affecte la productivité du secteur privé, notamment au travers de retombées technologiques. Enfin la sécurité des acteurs économiques constitue le dernier mécanisme. Ces effets peuvent être divergents, toute la difficulté est donc de savoir comment ils se combinent entre eux.

 

Pour identifier et mesurer l’effet des dépenses militaires sur la croissance pour la période 1960-2007, nous utilisons un modèle basé sur deux variables principales. La première concerne la croissance économique de la France, et elle est calculée à partir du taux de croissance du PIB par tête. La seconde correspond à l’effort de défense, qu’on évalue par le rapport entre dépenses militaires et PIB. Nous intégrons également à notre modèle le niveau de ressources financières dont dispose l’État ainsi que le contexte géopolitique (conflits, interventions armées, etc.) qui peuvent impacter le niveau d’effort de défense.

 

Les premiers résultats de notre modélisation permettent d’affirmer qu’il existe une relation globalement positive entre ces dépenses et la croissance économique. L’effet d’abord négatif de ces dépenses est dominé, sur le long terme, par l’impact positif des dépenses d’équipement, qui constituent les principaux investissements de l’État et qui exercent un effet d’entraînement sur la croissance.

 

Des dépenses dont les retombées économiques dépendent du contexte

 

Ce résultat mérite cependant d’être affiné si l’on envisage que l’influence des dépenses militaires sur la croissance économique n’est pas nécessairement uniforme. Nous testons alors notre modèle selon trois hypothèses de croissance. Nous constatons qu’en cas de croissance faible, l’impact de l’effort de défense est tout d’abord positif avant de devenir négatif. Ce constat semble s’expliquer par le fait que les dépenses militaires, non essentielles, constituent dans ce contexte une perte sèche, d’autres dépenses publiques étant plus à même de servir de moteur à la croissance. En cas de croissance élevée, l’effet des dépenses de défense sur la croissance est également négatif à long terme, notamment parce que ces dépenses génèrent des tensions inflationnistes.

 

À ce stade, nous pouvons dire que les dépenses militaires ne sont pas un instrument de politique économique efficace. Cependant, si les retombées économiques de ces dépenses ne sont pas leur vocation première et si leur premier objectif reste d’assurer la sécurité, il est pertinent de chercher à améliorer l’efficacité de ces dépenses. Selon les résultats présentés ici, il paraîtrait par exemple préférable, dans les contextes de croissance faible ou élevée, de privilégier les dépenses de fonctionnement qui, agissant à court terme, permettraient de stimuler la demande. En revanche, en régime de croissance modérée, ce sont plutôt les investissements du ministère de la Défense, premier investisseur central public, qui génèrent des effets positifs sur la croissance.

 

Aussi, face aux perspectives actuelles de croissance (a priori moyennes) et aux orientations conduisant à la réduction de l’effort de défense, il semble préférable de privilégier le budget d’équipement par rapport à celui consacré au fonctionnement, ce qui valide d’un point de vue économique les décisions prises dans la LPM. Ce choix permettrait non seulement de répondre à l’impératif de modernisation des armées françaises dans un contexte financier défavorable, mais aussi de maintenir un effet favorable de ces dépenses sur la croissance française.

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