Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 13:54
Le général (2S) Allard met en perspective le poids des militaires dans la dépense publique

05.10.2013  Défense Globale

 

Le général de division (2e section) Jean-Claude Allard nous a fait parvenir une analyse personnelle très poussée sur la réalité du poids des militaires dans le budget de l'Etat. Ce directeur de recherches à l'IRIS et ancien commandant de l'ALAT (aviation légère de l'armée de terre, jusqu'en 2008) aligne des chiffres intéressants qui relativisent les sentiments, souvent négatifs, sur l'encadrement et le coût des militaires...

 

Voici le texte intégral du général Jean-Claude Allard...

 

Mise en perspective des réductions d’effectifs dans les armées : l’exception militaire

 

La loi de programmation militaire 2014-2019 (LPM) est présentée comme un moyen de sanctuariser le budget de la défense, tout en réduisant le volume des militaires, maîtrisant la masse salariale et rééquilibrant les effectifs globaux entre les civils et les militaires. Le ministre précise d’ailleurs que : « L’enjeu, c’est aussi le bon emploi de l’argent de l’État, donc du contribuable ».

 

Ces objectifs trouvent un fort écho dans les médias qui dissertent sur la pyramide obèse et l’encadrement vieillissant, sont bien accueillis dans une partie de la population largement sous informée et sèment le trouble dans les rangs des militaires. Il est de notre devoir de déminer ce discours qui stigmatise une institution de la République, introduit un clivage dans notre société et bouche les horizons individuel et collectif des militaires.

 

Alors, quelle est la réalité du poids des militaires dans les dépenses publiques ?

 

Une très faible part des dépenses publiques

 

La part de la Défense dans la dépense publique totale est très faible (3,2 %), légèrement au-dessus des postes « Ordre et sécurité publique » à 3,1 % et « Loisirs, culture et religion » à 2,5 %, mais largement en dessous des postes « Enseignement » (10,8 %) et « Protection sociale » (42,6 %). De plus, la LPM ne « sanctuarise » pas, mais prévoit un gel budgétaire qui se traduira dès 2014 par une diminution égale au montant de l’inflation (- 1,3 %).

 

Un personnel de la défense sur quatre est civil

 

Alors que les effectifs militaires seront réduits à 186 832 en 2019, les civils de la défense seront 55 447, soit 23 % « non projetable » au sein d’un ministère dont la fonction est le combat.

 

Une faible part des effectifs de fonctionnaires

 

Les militaires ne représentent que 4,3 % de la fonction publique « tous versants » et 11,7 % de la fonction publique d’État.

 

Une masse salariale largement contenue

 

La masse salariale de l’État hors pensions s’établit à 80,6 milliards d'euros, dont seulement 7,7 milliards soit 9,5 % sont consacrés aux militaires qui représentent pourtant 11,7 % des effectifs. De plus, 36 % des revenus distribués sur cette masse salariale sont constitués de primes, seul moyen pour mettre les rémunérations moyennes des militaires aux niveaux de la fonction publique civile.  Cette part des primes est en fait un rude instrument de maîtrise de la masse salariale : elles ne rentrent pas dans le calcul de la retraite, elles permettent de recruter dans les spécialités déficitaires sans modifier la répartition dans les catégories indiciaires, elles disparaissent lorsque leur objet est caduc.

 

Un encadrement très, très faible

 

Le tableau suivant montre la répartition des agents civils et des militaires par catégories. Disponible sur le site de Bercy, il se passe de commentaire.

 

Catégorie A

Cadres

Catégorie B

Professions intermédiaires

Catégorie C

Employés et ouvriers

Total

Civils

Pourcentage par catégorie

56,3 %

20,9 % 

21,3 %

1,6 indéterm. = 100 %

Militaires

Pourcentage par catégorie

13,2 %

(officiers)

53,5 %

(sous-officiers)

33,3 %

(militaires du rang)

100 %

 

 

 

 

 

 

Un ascenseur social mis en panne

 

La réduction importante des tableaux d’avancement des militaires (jusqu’à 30 %) appliquée depuis 2013 aggrave la situation, malgré l’augmentation des compétences exigées pour le soutien et l’engagement opérationnel d’une armée à haute technicité. Cette faiblesse de l’encadrement et sa réduction rejaillissent sur les militaires dans leur ensemble, car les armées pratiquent, à un taux inégalé, l’autorecrutement de leurs cadres. Ainsi, pour l’armée de Terre, 70 % des effectifs de chacune des deux catégories supérieures A et B est recrutée dans la catégorie inférieure.

 

Un encadrement de haut niveau quasi inexistant

 

Les cadres de haut niveau sont classés dans la catégorie A+. Pour les militaires, il s’agit des officiers généraux des trois armées et des organismes interarmées (377 généraux), de la délégation générale pour l’armement (DGA) (111 ingénieurs généraux) et du contrôle général des armées (CGA) (50 contrôleurs généraux) et de quelques colonels en échelle lettre, soit un total de 921 titulaires (0,41 % des effectifs militaires).Dans la fonction publique civile, le taux atteint 5,1 % des effectifs (84 600 titulaires sur 1 665 450 agents). C’est donc sans surprise que les « généraux militaires » ne représentent que 0,3 % du total des «  généraux civils » comme le montre le tableau ci-dessous.

général allard

En dépit de ce bilan très négatif, masses salariales et pyramides des fonctions publiques civile et militaire devraient diverger encore plus.

 

Pour la fonction publique civile, la ministre déclare : « Le contexte est difficile. Et les marges de manœuvre sont étroites. La situation financière de la France est une contrainte. Mais elle ne doit pas être un obstacle. Ni à l’évolution de notre fonction publique, ni à l’amélioration de la situation des agents ».  Ce qui la conduit à affirmer : « Notre volonté est une volonté de renforcement de la fonction publique en même temps qu’une volonté d’amélioration de la situation des agents ». A la défense le discours est d’une autre tonalité « Économies sur le fonctionnement, économies aussi sur la masse salariale ».

 

L’ensemble de ces chiffres se trouvent dans les documents budgétaires 2013. Faisons les connaître !

 

Jean-Claude ALLARD

Partager cet article
Repost0
6 novembre 2013 3 06 /11 /novembre /2013 13:45
Vers une augmentation des budgets de l'Intérieur et de la Défense (Tunisie)

 

04 Novembre 2013 webmanagercenter.com

 

    Le projet du budget de l'Etat pour l'exercice 2014 prévoit une augmentation des budgets des ministères de l'Intérieur (136 millions de dinars, de la Défense (305 MDT) et de la présidence du gouvernement (11 MDT), selon une copie parvenue à l'agence TAP.

 

    Le projet du budget 2014, adopté mercredi 30 octobre 2013, par le conseil des ministres, révèle, en outre, une progression d'un million de dinars des budgets de la présidence de la République et de la présidence du gouvernement. Le budget alloué au ministère de l'intérieur atteindra 2.279 MDT contre 2143 en 2013.

 

    Au titre de l'exercice 2014, le ministère de la défense nationale gérera un budget de 1538 MDT, contre 1233 MDT en 2013, précise le document.

 

    Ces hausses inscrites dans le cadre du budget de l'Etat 2014 interviennent à la lumière d'une conjoncture caractérisée par une recrudescence de la violence et du terrorisme et l'appel lancé par plusieurs partis politiques et composantes de la société civile concernant la nécessité d'augmenter les budgets des deux ministères (intérieur et défense).

 

    Une partie de ces augmentations sera consacrée à l'acquisition des moyens et équipements nécessaires. Le budget de la présidence de la République pour l'exercice 2014 atteindra 80,142 millions de dinars, contre 79,488 millions de dinars en 2013.

 

    A rappeler que le budget de la présidence de la République pour l'année 2013, débattu au cours du mois de décembre 2012, n'a pas été adopté par l'ANC et a été réduit après avoir été revu par les commissions relevant de l'ANC. Le budget de la présidence du gouvernement est passé de 138,401 millions de dinars en 2013 à 149,142 millions de dinars pour l'exercice 2014.

 

    Selon le même document, la présidence de l'ANC gérera, en 2014, un budget de 26 millions 14 mille dinars contre 25 millions 488 mille dinars en 2013. Le budget du ministère de l'Industrie occupe la 2ème place pour le même exercice avec 2.920 MDT. En contrepartie, le budget alloué au ministère des Droits de l'Homme et de la Justice transitionnelle baissera de 746.000 dinars, soit 5.917 MDT prévus pour 2014 contre 6.663 MDT en 2013.

 

    Dans le même cadre, le budget du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle a baissé d'environ 180 MDT, passant de 850 MDT en 2013 à 670 MDT pour l'exercice 2014.

 

    Le budget de l'Etat pour l'exercice 2014 (recettes et dépenses) est estimé à 28,125 milliards de dinars, soit une hausse de 3,2% par rapport aux prévisions pour 2013.

Partager cet article
Repost0
31 octobre 2013 4 31 /10 /octobre /2013 17:55
Valls annonce 111 millions d'euros pour la police et la gendarmerie

 

31.10.2013 Le Monde.fr (AFP)

 

Après de nombreuses protestations contre les difficultés budgétaires de la police comme de la gendarmerie, le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, a annoncé jeudi 31 octobre, devant les représentants de la commission des finances et de la défense de l'Assemblée nationale, le déblocage de 111 millions d'euros pour les deux corps.

 

Le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), Denis Favier, était monté au créneau devant la commission de la défense de l'Assemblée nationale à la mi-octobre, évoquant la "situation difficile" de son institution du fait des restrictions budgétaires imposées par Bercy. Il avait notamment souligné qu'"aucune commande de véhicules [n'avait] pu être passée", ni d'ordinateurs, expliquant avoir des soucis "pour assurer les paiements (...) incontournables" comme "les dépenses d'énergie".

 

Plusieurs syndicats de police avaient emboîté le pas au patron des gendarmes, assurant que leurs corps rencontrait des problèmes similaires. Synergie-officiers avait ainsi évoqué récemment une situation de "disette".

 

Lire sur le blog Vu de l'Intérieur "Budget : gels et surgels congèlent la gendarmerie"

 

DIX MILLIONS D'EUROS SUPPLÉMENTAIRES POUR LES BESOINS IMMOBILIERS

 

M. Valls a précisé que, pour la première fois depuis 2007, le budget alloué aux policiers et aux gendarmes était en augmentation "de 2 %", rappelant que ces crédits avaient baissé de 18 % entre 2007 et 2012. Interrogé sur la répartition de ces 111 millions entre la police et la gendarmerie, le ministre a dit "y travaille[r] encore" mais que cela "se fera dans l'équilibre nécessaire".

 

Il a également annoncé le déblocage de 10 millions d'euros supplémentaires pour répondre "aux besoins immobiliers les plus pressants dans la gendarmerie nationale".

 

Dans un rapport d'information parlementaire sur les investissements dans les deux corps, le rapporteur du Sénat, Jean-Vincent Placé (EELV), fait état d'un besoin de financement de l'ordre de 300 millions d'euros pour les casernes de gendarmerie.

Partager cet article
Repost0
30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 12:55
Des sacrifices pour la Grande Muette

29/10/2013 La Dépêche du Midi

 

La Grande Muette souffrira-t-elle en silence ? Le budget de la Défense 2014, qui sera discuté mercredi à l’Assemblée nationale, engage les réformes et restructurations inscrites dans la Loi de programmation militaire (LPM) dans un climat maussade au sein des armées, contraintes à de nouveaux sacrifices. Avec 31,4 milliards d’euros de crédits, le budget 2014 maintient l’effort de défense de la France au même niveau qu’en 2013 et préserve globalement l’outil de défense. À hauteur d’environ 1,5 % du PIB.

 

2014, c’est surtout le «point d’entrée» de la nouvelle Loi de programmation (2014-2019), en cours d’examen au Parlement. Une LPM qui prévoit notamment la suppression de 34 000 postes supplémentaires en six ans, dont 7 880 l’année prochaine, et suscite l’inquiétude chez les militaires.

 

Pour rassurer les troupes et écouter leurs préoccupations, Jean-Yves Le Drian a entrepris une série de déplacements dans les unités. «Leurs interrogations portent toujours sur les mêmes sujets, résume le ministre de la Défense : le système de paiement des soldes Louvois, les bases de défense et le maintien en condition opérationnelle». «Le moral des troupes est là. Pas ailleurs», confie-t-il.

 

Louvois, logiciel entré en fonction en 2011, continue de multiplier les dysfonctionnements - retards de soldes, trop perçus… -, qui minent le quotidien des militaires. Autre sujet d’irritation, les bases de défense (BDD), créées lors du précédent quinquennat pour rationaliser le soutien des armées (carburants, munitions, entretien des matériels…). Une réforme engagée, selon le ministre, dans la précipitation, qui multiplie en fait les formalités administratives et complique le fonctionnement des unités.

Partager cet article
Repost0
30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 12:35
Afghan-Deployed US Troop Cost Rises

25/10/2013 by Paul Fiddian - Armed Forces International's Lead Reporter

 

Each Afghan-deployed US troop will cost some $2 million during the final months of the US military's campaign there, according to a newly-published Pentagon budget assessment.

 

Since 2008, the average cost, per troop, has remained at approximately $1.3 million but, factoring in a revised war budget, that figure is now set to rise significantly.

 

According to the US Defense Department, the increased per-troop cost mirrors changing circumstances and includes the finances involved in transporting/shipping personnel and equipment back to US soil.

 

Todd Harrison from the Center for Strategic and Budgetary Analysis contests that statement. In comments published by the Defence Once website, he stresses that such troop and equipment movements have been a part of earlier budget years.

 

US Troop Cost Rises

 

Besides commenting on the reported US troop cost rises, Harrison, the new Pentagon budget study's author, also describes the present moment as "a very chaotic time for the defense budget" and questions the ongoing need for certain military technologies in the post-Afghanistan era.

 

The likes of the MQ-9 Reaper and MQ-1 Predator have proved highly useful assets in Afghanistan's skies but don't necessarily have a role in the Asia-Pacific region - the US military's next key focus area - Harrison believes. Instead, he expects the emphasis to be more on stealth than reconnaissance.

 

Afghan-Deployed US Troops

 

Initiated in July 2011, the US Armed Forces' Afghan troop drawdown is scheduled to be finished by December 2014. After the Afghan-deployed US troops have left, explained US President Barack Obama in his most recent State of the Union Address: "...America's commitment to a unified and sovereign Afghanistan will endure, but the nature of our commitment will change."

 

Obama continued: "We're negotiating an agreement with the Afghan government that focuses on two missions - training and equipping Afghan forces so that the country does not again slip into chaos, and counter-terrorism efforts that allow us to pursue the remnants of al-Qaeda and their affiliates."

Partager cet article
Repost0
30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 08:55
Partager cet article
Repost0
30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 08:55
Partager cet article
Repost0
30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 08:55
Défense : loi de programmation militaire 2014-2019

29.10.2013 Assemblée Nationale

 

(Les informations concernant les réunions à venir ont un caractère prévisionnel et sont susceptibles d'être modifiées)

Travaux préparatoires

 

Sénat - 1ère lecture
(Dossier en ligne sur le site du Sénat)

Projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale , n° 822, déposé le 2 août 2013
et renvoyé à la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées
La commission des lois constitutionnelles, de législation, du suffrage universel, du règlement et d'administration générale s'est saisie pour avis
La commission des finances s'est saisie pour avis

Travaux des commissions

- commission des affaires étrangères
La Commission saisie au fond a nommé M. Jean-Louis Carrère rapporteur le 11 septembre 2013
Rapport n° 50 déposé le 8 octobre 2013 :
Texte de la commission n° 51 (2013-2014) déposé le 8 octobre 2013

- commission des finances
La Commission saisie pour avis a nommé M. Yves Krattinger rapporteur pour avis le 18 septembre 2013
Avis n° 53 déposé le 9 octobre 2013 par M. Yves Krattinger

- commission des lois
La Commission saisie pour avis a nommé M. Jean-Pierre Sueur rapporteur pour avis le 18 septembre 2013
Avis n° 56 déposé le 9 octobre 2013 par M. Jean-Pierre Sueur

Discussion en séance publique au cours de la séance du lundi 21 octobre 2013
Projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale , adopté en 1ère lecture par le Sénat le 21 octobre 2013 , TA n° 23

 

Assemblée nationale - 1ère lecture

Projet de loi , adopté, par le Sénat, relatif à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale , n° 1473, déposé le 22 octobre 2013 (mis en ligne le 29 octobre 2013 à 11 heures)
et renvoyé à la commission de la défense nationale et des forces armées
La commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l'administration générale de la république s'est saisie pour avis
La commission des affaires étrangères s'est saisie pour avis

Travaux des commissions

- commission de la défense
La Commission saisie au fond a nommé Mmes Patricia Adam rapporteur le 1er octobre 2013 et Geneviève Gosselin-Fleury rapporteur le 1er octobre 2013
Examen du texte prévu au cours de la réunion du 13 novembre 2013 à 16 heures 15

- commission des lois
La Commission saisie pour avis a nommé M. Patrice Verchère rapporteur pour avis le 18 septembre 2013
Examen de l'avis prévu au cours de la réunion du 6 novembre 2013 à 9 heures 30

En savoir plus

 

Extrait du compte rendu du Conseil des ministres du 02/08/13

 


Le ministre de la défense a présenté un projet de loi relatif à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale.

Ce projet de loi met en œuvre les orientations de la politique de défense française pour les six prochaines années, à la suite du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale publié le 29 avril 2013.

Les dispositions du projet de loi de programmation militaire comportent deux volets :

• Un volet programmatique, qui détermine, tant dans la loi elle-même que dans le rapport annexé, les objectifs de la politique de défense, et plus particulièrement la programmation financière, les prévisions d'équipement, et les futurs formats de nos armées.

• Un volet normatif, qui traite du cadre juridique du renseignement, tant pour le contrôle de l'activité des services que pour les moyens mis à leur disposition, de la cyberdéfense, du traitement pénal des affaires militaires, de la protection juridique accordés aux ayants droit des militaires, de mesures de gestion des ressources humaines accompagnant les réductions d'effectifs, de la protection des sites, installations et immeubles intéressant la défense nationale et de dispositions diverses, en particulier l'allocation de reconnaissance versée aux harkis.

Le projet de loi prévoit un effort financier global très significatif pour notre défense. Conformément aux orientations du Président de la République, l'effort consacré par la Nation à sa défense sera maintenu. Entre 2014 et 2019, les ressources du ministère de la défense s'élèveront à 190 Mds€ courants (179,2 Mds€ constants). Le budget sera d'abord stabilisé à son niveau de 2013 jusqu'en 2016, soit à 31,4 Mds€, avant d'être conforté, puis légèrement augmenté, en euros constants à partir de 2017. 6,1 Mds€ de ressources exceptionnelles (5,9 Mds€ constants) s'ajoutent aux 183,9 Mds€ courants de crédits budgétaires sur la période.

Le projet de loi présente une ambition à la hauteur des besoins, des responsabilités et du rang de la France. Dans un contexte marqué par une situation financière difficile, un environnement stratégique incertain et la nécessité de la modernisation de nos équipements, la France fait avec ce projet de loi le choix de maintenir un niveau d'ambition et de responsabilités élevées sur la scène internationale, tout en garantissant la protection de sa population. La programmation militaire donnera à la France la capacité d'une part d'assumer simultanément les trois missions fondamentales que sont la protection du territoire et de la population, la dissuasion nucléaire, appuyée sur deux composantes, et l'intervention sur des théâtres extérieurs, tant en gestion de crise qu'en situation de guerre, d'autre part, de conserver une industrie de défense de premier rang mondial. Elle sera l'un des seuls pays à pouvoir présenter ensemble de tels atouts.

L'industrie de défense, secteur crucial de notre économie, est indispensable à notre autonomie stratégique. 17,1 Mds€ en moyenne annuelle seront consacrés à l'investissement et à l'équipement de nos forces. Seront ainsi garantis le maintien du haut niveau de compétences de l'industrie de défense, la poursuite des programmes en cours et la préservation de la totalité des grands programmes conduits en coopération européenne. Cette politique d'équipement est mise au service de notre stratégie militaire. Un effort important est ainsi prévu pour renouveler nos équipements et remédier aux lacunes de nos armées, par exemple par la livraison de ravitailleurs MRTT, de Rafales, de Véhicules Blindés de Combat d'Infanterie, d'hélicoptères Tigre et NH 90, de Frégates Multi Missions, d'un Sous-marin Nucléaire d'Attaque ou de missiles de croisières.
La plupart des grands programmes seront ajustés par rapport aux prévisions résultant des contrats conclus en 2009, inconciliables avec l'objectif de retour à l'équilibre des comptes publics, afin de conjuguer de façon responsable avec cet objectif la poursuite de la modernisation de nos forces et le maintien de notre base industrielle.

Le projet de loi organise un effort majeur en faveur des personnels de la Défense et de l'accompagnement des restructurations. Il n'est pas de capacité militaire crédible sans préparation opérationnelle efficace et suffisante des forces armées ; celle-ci fera donc l'objet d'un effort financier important, croissant en volume sur toute la période, avec une dépense moyenne annuelle de 3,4 Md€ (2,9 en 2013). En cohérence avec la refonte des contrats opérationnels et les objectifs d'économies fixés par le Livre blanc, le projet de loi prévoit par ailleurs de supprimer 23 500 emplois entre 2014 et 2019, qui viennent s'ajouter aux 10 175 suppressions de postes déjà décidées pour 2014 et 2015 par la réforme précédente. Ces déflations seront engagées avec le souci de privilégier les forces opérationnelles, dont la réduction n'entre que pour un tiers dans les nouvelles diminutions. Un large plan de mesures d'accompagnement du personnel civil et militaire appelé à quitter le service est prévu dans la loi ; il sera complété par un plan d'amélioration de la condition du personnel. La mise en œuvre des mesures de restructurations rendues nécessaires par les suppressions d'emploi et la réorganisation de certaines fonctions du ministère (soutien, gestion des ressources humaines, gestion financière notamment) sera réalisée en prêtant une attention vigilante à leurs conséquences humaines, économiques et sociales. Des mesures d'accompagnement économique adaptées à la spécificité de chacun des territoires les plus sévèrement affectés seront mises en œuvre. Un investissement global de 150 M€ leur sera consacré ; il sera complété par un dispositif d'aide au profit des PME.

La nouvelle programmation adapte notre défense à l'avenir et aux conflits de demain. Le projet de loi crée les conditions d'un effort important au profit de la recherche et de la technologie : 730 M€/an en moyenne iront ainsi à des programmes d'études amont. La loi donnera aussi à nos forces les moyens de se préparer aux nouvelles formes de conflits et de développer les équipements de haute technologie du futur. Elle conforte la priorité accordée au renseignement en prévoyant l'acquisition de satellites d'observation et d'écoute, ainsi que des drones de diverses catégories, et en adaptant notre droit dans ce domaine, dans le cadre d'un contrôle parlementaire modernisé et renforcé. Elle conforte les capacités qui conditionnent notre autonomie stratégique : moyens des forces spéciales et du ciblage, modernisation des deux composantes nucléaires, projection aérienne, renouvellement de nos capacités navales de surface et sous-marines comme de nos moyens blindés terrestres. Le projet de loi traduit aussi la nouvelle donne stratégique que constitue la cyberdéfense ; il prévoit le renforcement des capacités d'action dans ce domaine et une adaptation du droit à ce nouveau défi.

 
Partager cet article
Repost0
30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 08:55
Partager cet article
Repost0
30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 08:55
Partager cet article
Repost0
30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 08:55
Projet de loi n° 1473 - Défense : loi de programmation militaire 2014-2019

29.10.2013 Assemblée Nationale

 

Projet de loi, adopté, par le Sénat, relatif à la programmation militaire pour les années 2014 à 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale, n° 1473

Partager cet article
Repost0
30 octobre 2013 3 30 /10 /octobre /2013 08:45
South Africa : Defence department gets more money from mid-term budget

 

25 October 2013 by Guy Martin - defenceWeb

 

The Department of Defence and Military Veterans has received an additional R400 million from Finance Minister Pravin Gordhan, who allocated the extra funds in his mid-term budget policy statement.

 

According to treasury documents, an additional R271 million has been allocated to force employment for the 2013/14 year; R248 million has been taken away from the landward defence budget, R535 million has been taken away from the air defence budget, R63 million has been taken away from the maritime defence budget and R119 million has been added to the military health support budget.

 

Overall, an additional R414 million has been allocated to defence for 2013/14, with the majority of the money going to force employment, military health, general support (R791 million), administration (R74 million) and defence intelligence (R5 million).

 

The force employment allocation is a welcome boost for the South African National Defence Force, as it has been cut to the bone, but other reductions may raise doubts about re-equipment of the various arms of service. For instance, infantry capability, transport and maritime aircraft, air combat capability and maritime combat capability all received cuts under the adjusted appropriations announced by Gordhan.

 

The Treasury said that for the defence department, “Compared to the first six months of 2012/13, expenditure over the same period in 2013/14 increased by R2.335 billion, or 14.5 per cent. This was mainly due to salary increases, additional external deployments and the settlement of a claim against the department.”

 

This claim is believed to be from Austrian company AMST Systemtechnik Gmbh, which received R300 million after the defence department failed to honour its contractual obligations regarding advance payment for the supply of equipment, believed to be aeromedical in nature. The contract was subsequently cancelled and the defence department ordered to pay compensation.

 

The Treasury allocated an additional R150 million to the South African National Defence Force (SANDF) for sending troops to the Democratic Republic of the Congo (DRC) as part of the United Nations force intervention brigade there. This was classified under unseen and unavoidable expenditure. Over a thousand SANDF personnel, as well as assets like helicopters, have been deployed to the DRC.

 

In terms of other operations this year, the Treasury noted that thirteen landward sub-units have been deployed on border safeguarding tasks (Operation Corona) and that 1 710 hours have been flown in support of air defence between April and September, out of the target of 6 500 for the 2013/2014 year.

 

"The [department] has reprioritised funds, away from computer services and the special defence accounts for weapons procurement, to the operational budget of the SA Air Force,” the treasury said in the 2013 mini budget, tabled in Parliament on Wednesday. However, budget documents show that money has been stripped from air defence and allocated to force employment, from which the Air Force will presumably get some money from.

 

5 105 hours have been spent at sea over the last six months from April to September, out of the original target of 22 000 for the 2013/2014 financial year. “The department had recorded only 5 105 hours at sea by mid-year and expects to record 12 000 hours by year end, not the 22 000 initially projected,” according to the Treasury. “This is because of the decline in operational activities in support of counter piracy operations, which are conducted through the Maritime Defence programme.”

 

Treasury documents indicate that R18.43 billion, or 45.3% of the defence budget (which totals R40.658 billion for the year) was spent between April and September this year, with R1.4 billion being spent on force employment, R6.2 billion on landward defence, R2.6 billion on air defence, R1.4 billion on maritime defence and R1.7 billion on military health.

 

In the mini-budget document, it was revealed that the SANDF has conducted five joint, interdepartmental and military exercises between April and September and used 13 551 active reserves – most likely for border security operations.

 

The department counts 5 107 military skills development members in the system, and expects to exceed its target as the intake of trainees from the South African Navy and the South African Military Health Service in January 2013 was higher than anticipated.

 

A total of R50.357 million was generated by selling equipment and spares and this will be used “for defence activities,” with R41.8 million being allocated to landward defence, R6.8 million to air defence and R1.6 million to maritime defence.

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2013 2 29 /10 /octobre /2013 12:45
Algérie : Le budget alloué à la défense du territoire revu à la hausse

28-10-2013 Mounir Abi – letempsdz.com

 

Menaces aux frontières, délits sécuritaires, lutte antiterroriste,…

 

La situation aux frontières et les défis sécuritaires imposés à l'Algérie ont été pris en considération dans l'élaboration du projet de fonctionnement 2014 (projet de loi de finances 2014), présenté hier devant l'Assemblée populaire nationale (APN).

 

C'est ainsi que le ministère de la Défense nationale a bénéficié de la part du lion dans ces crédits ouverts avec un budget de 955 926 000 000 DA sur un total de 4 714 452 366 000 DA (représentant la totalité des budgets à octroyer à l'ensemble des ministères).

 

Un budget en constante augmentation, face à l'aggravation de la situation sécuritaire et l'instabilité dans certains pays de la région. Pas seulement puisque, sur ordre du président de la République, l'Armée nationale populaire (ANP) est associée à la lutte contre le trafic, dont celui des stupéfiants au niveau des frontières, nécessitant d'importants moyens de logistique et un matériel de plus en plus performant.

 

La surveillance des frontières contre les incursions terroristes renforcées au lendemain de l'attaque terroriste perpétrée contre le site gazier de Tiguentourine, représente  l'un des plus importants défis auxquels l'ANP fait face.

 

Une mobilisation qui nécessite une intensification du déploiement de troupes et de matériel des plus sophistiqués le long des frontières. Une mission qui engage l'ANP dans des projets d'envergure, dont celui lancé avec le constructeur Mercedes dont le protocole d'accord signé à Alger en mars 2011, au siège du ministère de la Défense nationale, entre la Société nationale des véhicules industriels (SNVI), le groupe émirati Aabar et le groupe allemand Mercedes-Benz et Daimler et dont l'objet est la modernisation et l'extension de la plateforme de production de véhicules industriels de Rouïba.

 

Ce projet permettra, dès les premières années, de produire 8500 véhicules industriels/an de tous types, de marque et de label Mercedes-Benz, pour atteindre 16 500 véhicules/an au bout de cinq ans, destinés à la satisfaction des besoins du marché national, rappelle-t-on.

 

Le 17 mars dernier, le ministère de la Défense nationale annonçait la concrétisation d'un important projet dans la branche mécanique en partenariat avec des firmes allemandes et un fonds d'investissement public d'Abou Dhabi (Aabar Investments), est-il rappelé. Ce partenariat devrait permettre la production de 10 000 véhicules par an, a-t-il été noté.

 

Une partie de ces véhicules  adaptée au grand sud et qui pourrait être mobilisée dans le désert sera utilisée lors de patrouilles de sécurisation des frontières.

 

Le renforcement de la sécurisation des sites pétroliers et autres sites d'une même importance stratégique, après l'attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine, n'est pas en reste puisqu'elle est  incluse dans les défis auxquels fait face l'ANP.

 

Un défi qui, avec d'autres aspects liés à l'aspect sécuritaire et défense du territoire national, justifie la revue à la hausse du budget alloué au ministère de la Défense nationale.

 

Un budget donc plus élevé que celui fixé dans la loi de finances 2013 (825 860 800 000 DA). Comme dans la loi de finances 2013, le ministère de la Défense nationale est suivi par le ministère de l'Education nationale, en termes d'importance du budget, dans le projet de loi de finances 2014, avec  696 810 413 000 DA.

 

Si aux frontières la mission de lutte contre le terrorisme revient exclusivement à l'armée nationale populaire, et donc au ministère de la Défense nationale, la lutte contre ce fléau à l'intérieur du pays concerne également le ministère de l'intérieur et des Collectivités locales qui bénéficie, dans le cadre du projet de loi de finances 2014, d’un budget de 540 708 651 000 DA, occupant la troisième place.

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 07:55
Gendarmerie :"Situation difficile"(directeur)

25/10/2013 Par Le Figaro.fr (AFP)

 

La gendarmerie peine à payer ses loyers, son essence ou à renouveler son parc automobile, a affirmé récemment son directeur général Denis Favier devant la commission de la Défense à l'Assemblée, demandant de l'aide face à cette "situation difficile".

 

"Depuis plusieurs années, la gendarmerie connaît une profonde mutation au cours de laquelle elle a su préserver ses valeurs de cohésion et d'esprit de corps", a déclaré le général Favier lors de son audition le 16 octobre dans le cadre du projet de loi de finances 2014, selon le compte-rendu officiel.

 

Mais "si elle a su conserver ce qui fait son essence", dit le directeur général de la gendarmerie nationale (DGGN), elle "présente aussi des fragilités qu'il faut mesurer avec lucidité". Il a évoqué "une période de 10 ans de réformes" sur fond d'"impératif de réduction des dépenses".

 

"La gendarmerie a atteint un seuil", tranche-t-il ensuite. "En matière de personnel, elle a été malmenée par la RGPP (révision générale des politiques publiques du précédent gouvernement), avec une baisse de 6700 effectifs entre 2008 et 2012".  "Cette situation a cessé", selon lui, et "une hausse du plafond d'emploi commence désormais à compenser ces pertes", mais pour ce qui est des moyens, poursuit le DGGN, les indicateurs sont au rouge.

 

La "capacité à renouveler les équipements a été réduite de moitié depuis 2007", dit le général, et ces "difficultés sont amplifiées par les divers 'gels' et 'surgels' en cours d'année (2013), qui remettent en cause la capacité à soutenir l'action". "Nous sommes dans une situation difficile", admet-il, indiquant qu'"aucune commande de véhicules n'a pu être passée" ni d'ordinateurs.

 

Difficulté aussi "pour assurer les paiements (...) incontournables" comme "les dépenses d'énergie pour lesquelles il manque aujourd'hui 16 millions d'euros."

 

"Pour continuer d'assurer le bon fonctionnement des unités, je serai conduit à reporter le paiement des loyers (NDR, de leurs locaux) aux collectivités locales".

 

"La levée de la mise en réserve est donc absolument nécessaire", implore-til, mais "ne réglera pas toutes les difficultés", le "budget 'carburants' " des véhicules ne pouvant être "abondé" par exemple. "Ces difficultés sont bien perçues et toutes les énergies, dont celle du ministre (de l'Intérieur) notamment, sont mobilisées pour obtenir le dégel des crédits, car cela est urgent", poursuit le DGGN qui réclame "un signe positif". Il y a toutefois une lueur d'espoir, selon lui: le "budget 2014" est "responsable et cohérent". Il promet "modernisation" et recrutement de personnels.

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 07:55
Plan d'urgence de 30 millions d'euros pour l'armée

25/10/13 challenges.fr (Reuters)

 

Trente millions d'euros vont être débloqués pour les bases de la défense, à l'heure où l'armée française est victime de coupes budgétaires, dans le cadre d'un plan d'urgence visant à améliorer le quotidien des militaires, a annoncé vendredi le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

 

La loi de programmation militaire (LPM) 2014-2019, qui est examinée au Parlement, prévoit près de 24.000 suppressions de postes d'ici à 2019, en plus des 54.000 déjà prévus dans le cadre de la précédente LPM de 2009.

 

"A chaque fois que je me rends dans une unité, on me fait part des difficultés de tous les jours", a déclaré le ministre de la Défense lors d'une visite au 4e régiment étranger basé à Castelnaudary (Aude). "Je pense par exemple à la dégradation de l'entretien des bâtiments, ou aux difficultés persistantes rencontrées par les personnels pour accomplir leurs missions".

 

"Ces difficultés vous 'gâchent la vie', je m'en rends compte. C'est inacceptable", a-t-il poursuivi. "Il y a une urgence, parce que nous ne pouvons pas continuer ainsi."

 

Le plan de 30 millions d'euros doit permettre de financer des mesures visant à améliorer "les conditions de vie et de travail de tous les personnels et renforcer les moyens d'exécution des missions", dans les bases de défense.

 

Parmi ces mesures figurent les réparations urgentes, la rénovation des bâtiments et le nettoyage des locaux ainsi que l'achat de fournitures et produits d'entretien. Les contraintes d'utilisation des cartes d'autoroute seront assouplies et les achats de fournitures courantes simplifiées.

 

L'allocation de 30 millions d'euros "sera répartie dès le début du mois de novembre, en fonction de besoins précis, concrets et ciblés sur chaque base de défense", a précisé Jean-Yves Le Drian.

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2013 1 28 /10 /octobre /2013 07:45
F16 Block 52 photo Olivier Fourt RFI

F16 Block 52 photo Olivier Fourt RFI

27.10.2013 Par Mohammed Jaabouk - yabiladi.com

 

Le projet de la loi de finances 2014 a alloué plus de 31,5 milliards de dh à l’Administration de la Défense nationale. Une toute petite hausse. En Algérie, le PLF 2014 a réservé 12,45 milliards de dollars à l’armée, soit une augmentation de plus d’un milliard de dollars par rapport à l’exercice en cours. Chez le voisin de l’Est, les ministères de la Défense et l’Intérieur s’accaparent 20 milliards de dollars du total du budget.

 

Il n’y a pas que le Palais qui a été épargné par la cure d’austérité prescrite par le gouvernement dans le projet de loi de finances 2014, l’armée également. Le cabinet Benkirane a légèrement augmenté la dotation accordée à l’Administration de la défense nationale : de 31 309 118 000 Dh au titre de l’exercice 2013, elle est passée à 31 537 000 000 Dh, soit une petite hausse de 0,7%.

 

Selon le PLF 2014, la répartition de cette manne financière est la suivante : 21 935 000 000 dh consacrés aux frais du personnel de tous les agents des différents services d’Abdellatif Loudiyi ; 5 350 000 000 dh sont alloués à l’achat de « matériel et dépenses diverses », c’est d’ailleurs le même montant qu’en 2013. Généralement, les contrats d’armement pour les corps de l’armée sont tirés de cette cagnotte.

 

Les PLF ne précisent pas les types d’équipement à acquérir, il est laissé à la hiérarchie militaire d’en décider. Par ailleurs, 4 252 000 000 dh  seront dédiés à l’ « Investissement et crédit de paiement ». Il est fort possible que la somme de cette dernière rubrique soit revue à la baisse dans le projet de loi de finances de 2015, pour se situer à 2 497 000 000 dh , comme Yabiladi a constaté sur la page 52 du PLF 2014.

 

Plus de 12 milliards de dollars, la somme du ministère de la Défense en Algérie

 

Les 31 537 000 000 dh (soit environ 4 milliards de dollars) consacrés à l’Administration de la Défense nationale ne sont rien devant les 12,45 milliards de dollars alloués au ministère de la Défense du voisin algérien, soit une hausse de plus d’un milliard de dollars par rapport à l’exercice en cours, occupant ainsi la première place par rapport aux autres départements dans le projet de loi de finances 2014.

 

Même l’Enseignement a dû céder sa place aux militaires. C’est normal, le vice-ministre de la Défense est revenu, dans le remaniement ministériel, du 11 septembre dernier, à Gaid Salah qui n’est autre que le chef des armées, un octogénaire considéré comme un fidèle du président Abdelaziz Bouteflika.

 

La presse algérienne a rapporté, également, que la Défense et l’Intérieur, se sont accaparés, à eux seuls, plus de 20 milliards de dollars.

Partager cet article
Repost0
22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 16:55
La LPM adoptée au Sénat en première lecture

 

 

22 octobre, 2013 FOB

 

Hier soir, les sénateurs ont adopté en première lecture le projet de Loi de Programmation Militaire (LPM) pour les années 2014 à 2019 avec une petite majorité de 163 votes contre 139 et 44 abstentions. Un vote obtenu grâce à l’abstention des communistes et d’une quinzaine de sénateurs UMP (dont Gérard Longuet, Jean-Pierre Raffarin ou Jacques Gautier).

 

« Aboutissement d’un travail de plusieurs années » selon Jean-Louis Carrère, Président de la Commission défense du Sénat rencontré ce matin, « nous avons tenté de faire un texte le moins modifiable possible et nous espérons qu’il ne sera pas dénaturé par le vote de l’Assemblée Nationale. »

 

Sans surprise, le projet reprend pour l’essentiel le projet du ministère, avec les sécurités auxquelles étaient attachées les parlementaires, à savoir le recours à un budget interministériel non imputable à la Défense en cas de surcoût sur le budget opérations extérieures (OPEX) ou de ressources exceptionnelles (REX) qui ne seraient pas au rendez-vous, ainsi qu’une clause de revoyure fin 2015. « Nous avons gagné beaucoup d’arbitrages qui n’étaient pas évidents (…) et un contrôle sur place et sur pièces pour les commissaires de la défense des assemblées pour juger de la bonne exécution de la LPM »

 

Interrogé par des journalistes de l’association de la presse défense (AJD), Jean-Louis Carrère se déclarait satisfait du projet adopté par les sénateurs. Même si « cette LPM est juste suffisante (…) on s’est donné les moyens de contrôler son exécution ». C’est maintenant au tour de l’Assemblée nationale de se saisir du projet, ce qui ne devrait pas poser de difficultés, le PS disposant là de la majorité absolue.

Partager cet article
Repost0
18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 16:55
Audition de M.  Kader Arif, ministre délégué aux Anciens combattants, sur le projet de loi de finances pour 2014

17.10.2013 Assemblée Nationale

 

Audition de M.  Kader Arif, ministre délégué aux Anciens combattants, sur le projet de loi de finances pour 2014

 

Compte rendu n° 2 - mardi 1er octobre 2013 - séance de 19 heures

Partager cet article
Repost0
18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 16:55
Audition du général D. Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air, sur le projet de loi de programmation militaire et le projet de loi de finances pour 2014

17.10.2013 Assemblée Nationale

 

Audition du général D. Mercier, chef d’état-major de l’armée de l’air, sur le projet de loi de programmation militaire et le projet de loi de finances pour 2014

 

 

Compte rendu n° 7 - mardi 8 octobre 2013 - séance de 17 heures 15

Partager cet article
Repost0
18 octobre 2013 5 18 /10 /octobre /2013 11:55
Audition de l’amiral B. Rogel, chef d’état-major de la marine, sur le projet de loi de programmation militaire et le projet de loi de finances pour 2014

17.10.2013 Assemblée nationale

 

Audition de l’amiral B. Rogel, chef d’état-major de la marine, sur le projet de loi de programmation militaire et le projet de loi de finances pour 2014

 

Compte rendu n° 8 - mercredi 9 octobre 2013 - séance de 9 heures

Partager cet article
Repost0
17 octobre 2013 4 17 /10 /octobre /2013 07:55
Discours à l’occasion de la séance plénière du Conseil supérieur de la réserve militaire

A Paris, mardi 24 septembre 2013 M. Jean-Yves Le Drian, Ministre de la défense

 

– Seul le prononcé fait foi –

 

Mesdames et Messieurs les élus,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil supérieur de la réserve militaire,

Mesdames et Messieurs,

 

Je suis très heureux de pouvoir être avec vous aujourd’hui. Je reviens tout juste du Mali et, en dépit de la pression qu’exerce le contexte international que vous connaissez, je tenais à présider cette assemblée plénière.

 

Le Livre blanc rendu public le 29 avril dernier, et le projet de loi de programmation militaire que j’ai l’honneur de défendre en ce moment, l’affirment expressément : les réserves militaires sont partie intégrante de notre modèle d’armées. C’est dire combien cette réunion du conseil supérieur de la réserve militaire est un événement important pour le ministère dont j’ai la charge. Vos sessions permettent en effet de faire vivre le dialogue avec les réservistes, à travers les fédérations et les associations nationales, et ce dialogue donne sens à leur mission. Elles permettent aussi de rassembler l’ensemble des acteurs concernés – employeurs publics et privés, représentants des professions libérables, salariés, agents publics ou personnalités qualifiées – autour d’une même ambition, celle de mettre notre réserve au service des armées dans la Nation.

 

A cet égard, je tiens à saluer le préfet Thierry Lataste, directeur de cabinet du ministre de l’Intérieur. Sa présence, ainsi que celle du général Richard Lizurey, major général de la gendarmerie nationale qui représente le DGGN, le général Favier, est là pour nous rappeler que la gendarmerie représente, à elle seule, la moitié des effectifs de la réserve militaire. J’y reviendrai tout à l’heure, mais il est clair que les constats autant que les défis nous sont communs, même si les spécificités de nos deux maisons réclament d’adapter la réponse que nous leur portons.

 

Je voudrais d’abord revenir sur le contexte dans lequel s’inscrit notre ambition pour la réserve. Depuis votre dernière session, le Président de la République a pris une série de décisions qui répondent à un défi majeur, celui de l’adaptation de notre politique de défense aux menaces de demain.

 

Pour relever ce défi, dans un contexte budgétaire lui-même exceptionnellement difficile, le Président de la République s’est prononcé sur quatre grandes orientations, qui sont au coeur du Livre blanc de 2013 et du projet de LPM pour les années 2014-2019. Vous me permettrez de les évoquer simplement, parce que c’est aussi ce contexte, ces orientations, cette ambition, qui donnent tout leur sens aux échanges que je souhaite avoir avec vous aujourd’hui.

 

En premier lieu, la décision a été prise de sanctuariser notre effort de défense, en dépit de la contrainte financière considérable qui s’exerce sur le budget de l’Etat. En reconduisant le budget du ministère à son niveau actuel, c’est-à-dire 31,4 Mds€, puis en envisageant une hausse à compter de 2016, le Président de la République a marqué et répété une priorité dont ne bénéficie pas la plupart des ministères. La raison en est simple, mais je crois qu’elle mérite d’être rappelée : c’est là un effort que la Nation consent, non pas pour ses armées en elles-mêmes, mais pour leur finalité qui est de garantir la sécurité du pays.

 

Pour autant, des efforts seront nécessaires, je ne l’ai jamais caché, et nous devons résoudre de nombreuses difficultés. Nous avons veillé à définir une ambition opérationnelle en rapport avec nos intérêts de sécurité, comme avec nos responsabilités. De cela, le Président de la République et le Gouvernement sont garants et, pour atteindre ces objectifs, la réserve militaire aura un rôle à jouer. Nous devrons conduire le mouvement de diminution des effectifs d’active nécessaires pour adapter le modèle de nos armées aux nouveaux contrats opérationnels, et permettre ainsi les économies recherchées.  Mais cette évolution, dont je mesure la difficulté autant que j’en éprouve la nécessité, reposera sur une démarche de concertation, au sein et hors du ministère.

 

Deuxième grande orientation, maintenir la France au premier rang stratégique. L’ambition du Gouvernement s’énonce clairement : conforter notre capacité de dissuasion, qui est une des clés de l’autonomie stratégique ; garantir notre aptitude à intervenir dans l’ensemble des situations où nos intérêts de sécurité et nos responsabilités internationales pourraient être mis en jeu ; assurer en permanence la protection du territoire et de sa population. La capacité à remplir simultanément les trois missions fondamentales, définies par le Livre blanc, répondait à cette ambition. Et grâce au niveau de ressources que je viens d’évoquer, nous resterons l’un des rares pays dans le monde à pouvoir assurer ces trois missions ensemble.

 

J’ajoute que pour traduire cette deuxième grande orientation dans les faits, nous avons marqué deux priorités. D’abord en faveur de l’entraînement et de la préparation opérationnelle, parce que l’excellence de nos armées, leur crédibilité en découle directement. Ensuite au profit de l’équipement des forces, avec un niveau de crédits qui sera en constante progression sur la durée de la programmation.

 

C’est d’ailleurs la troisième grande orientation, l’impératif industriel. Disposer d’une industrie performante est aussi un élément de notre rang stratégique. Avec 4 000 entreprises, dont une majorité de PME/ETI, 165 000 emplois directs, un chiffre d’affaires global d’environ 15 Mds€, les industries de défense sont à la fois l’une des conditions de notre autonomie, et l’un des moteurs les plus dynamiques de la compétitivité de notre économie. Elles représentent l’un des atouts importants dont nous disposons pour l’équilibre de la balance de nos comptes publics, grâce aux exportations. Elles constituent enfin un domaine d’excellence pour l’emploi. Aujourd’hui, le Gouvernement s’engage donc pour qu’elles le demeurent.

 

Quatrième et dernière grande orientation, tirer le meilleur parti de nos alliances et de notre choix en faveur de la construction européenne. Je pense à l’Alliance atlantique, où nous devons jouer sans complexe un rôle actif et qui soit favorable à l’affirmation des Européens dans le lien transatlantique. Je pense aussi, bien sûr, à la relance de l’Europe de la défense elle-même. L’Union européenne a besoin d’appuyer sa force de frappe économique sur des ressorts politiques et stratégiques si elle entend demeurer dans les années à venir l’une des principales puissances mondiales. C’est le sens de la démarche que j’ai initiée et qui va connaître un temps fort avec le Conseil européen de décembre. Ces quatre grandes orientations, sur l’effort de défense, sur notre rang stratégique, sur la base industrielle et sur l’Europe de la défense, constituent le socle du renouvellement de notre politique de défense.

 

Car l’enjeu n’était pas seulement d’adapter l’outil aux circonstances, mais bien de le concevoir à long terme, de le préparer aux guerres de demain, aux menaces du futur. C’est ainsi que le Livre blanc prend en compte un certain nombre d’évolutions juridiques, technologiques, stratégiques ; et c’est dans la même perspective que le projet de loi de programmation militaire marque plusieurs priorités, sur notre politique spatiale, sur la cyberdéfense, sur le renseignement…

 

Ce renouvellement de notre politique de défense s’inscrit dans une certaine trajectoire de la Nation, à un moment où son environnement lui commande de ne pas baisser la garde. De ce point de vue, la vigilance doit être l’oeuvre de tous. J’aime à dire que la communauté de défense, ce n’est pas simplement les hommes et les femmes du ministère dont j’ai la charge. C’est la communauté nationale dans son ensemble, qui se reconnaît des intérêts de sécurité et des responsabilités, et décide de se montrer à la hauteur de ces enjeux. C’est à la lumière de ce contexte que je voudrais vous exposer mon ambition pour les réserves militaires.

*

Cette ambition se fonde d’abord sur un constat. Ces trois dernières années, la réserve militaire a vu son rôle réaffirmé, mais il faut reconnaître que son pilotage budgétaire a pu compliquer la vie quotidienne et susciter des interrogations.

 

Après une montée en puissance qui a trouvé ses fondements dans la loi du 22 octobre 1999 sur la réserve, la réserve militaire a connu une stabilisation puis une lente érosion des effectifs et du budget. C’est un paradoxe pour une armée professionnelle, qui a besoin de ses réserves. Cette évolution trouve sans doute une part d’explication dans le contexte des crises financières qui se sont succédées depuis 2008. Mais il me semble que, l’absence de dialogue et de communication a pu accroître les interrogations.

 

A ce stade de mon propos, je crois qu’il faut rappeler quelques chiffres simples. Ils confirment à mes yeux, je le dis tout net, que nos armées ont besoin de la réserve.

 

En termes d’activité, la réserve a représenté 1,16 millions de jours en 2012.

 

Au plan des effectifs, on a compté 56 300 contrats d’engagement pour 2012.

 

Au plan de la durée de l’activité, enfin, la moyenne était de 20,6 jours en 2012.

 

Ces quelques chiffres reflètent une réalité : c’est avec la réserve que les armées et la gendarmerie nationale remplissent les missions qui leur incombent. Elles ne sauraient atteindre les mêmes objectifs sans les compétences et l’énergie que la réserve représente.

 

Cela est particulièrement vrai, vous le savez, pour les missions de protection, qu’il s’agisse de Vigipirate, de la surveillance aérienne ou maritime du territoire, ou encore de l’armement des états-majors des zones de défense et de sécurité.

 

Bien sûr, des questions et parfois des doutes ont pu naître chez les réservistes. Là encore, quelques chiffres sont éloquents. Il y a d’abord un écart réel entre les ambitions et la réalité : la programmation précédente visait ainsi 40 000 réservistes pour les armées, mais nous n’avons pas dépassé 33 800 – c’était en 2008 –, et nous sommes aujourd’hui à 27 500 réservistes.

 

Ensuite, on peut faire le constat que la part des anciens militaires est forte au sein de la réserve opérationnelle : environ 53% (hors gendarmerie nationale). Ce pourcentage élevé est bien sûr dû à la décroissance des anciens appelés du contingent, mais il traduit aussi une certaine difficulté à ouvrir la réserve à la société civile. Cette difficulté, il faut nous en saisir, parce que c’est un défi majeur pour les prochaines années.

 

Enfin, il y a eu une diminution régulière des budgets depuis trois ans : 78 M€ en 2010, 74 M€ en 2011 et 71,5 M€ en 2012, montant qui a été reconduit en 2013. Les décisions de réduction ont souvent été prises en cours d’année, ce qui a pu donner aux réservistes le sentiment qu’ils étaient des variables d’ajustement. Ce n’est pas acceptable, et la prise en compte de l’importance des réserves passe d’abord par le dialogue, à l’instar de celui que nous avons aujourd’hui.

 

Le constat est donc simple. Parce qu’un million d’euros représente à peu près 10 000 jours d’activité de réserviste, on mesure l’effet déroutant d’une réduction, même limitée, de ce budget. C’est une programmation semestrielle qui s’effondre. C’est une durée d’engagement qui se trouve divisée par deux, cela sans préavis. Là encore, ce n’est pas acceptable.

 

Il y a donc une sensibilité particulière de la réserve aux aléas budgétaires, et je crois que cette sensibilité n’a pas été suffisamment appréhendée. Il en ressort une incompréhension légitime, et en même temps des attentes, un besoin de clarification en particulier, qu’il nous revient de satisfaire.

*

C’est sur la base de ce constat que le Président de la République a souhaité reformuler et renforcer l’ambition qui doit être la nôtre pour la réserve militaire. Cette ambition, le Livre blanc de 2013 en dessine les contours. Il répond d’abord au besoin de clarification que je viens d’évoquer, en validant les grands principes sur lesquels repose notre réserve militaire. Elle est organisée en deux branches – réserve opérationnelle et réserve citoyenne – qui permettent de faire appel à tous les types d’engagement, tous les types de disponibilité.

 

La réserve opérationnelle, d’abord, fait partie intégrante du modèle d’armée tel qu’il a été repensé. Il n’y a donc pas des missions qui seraient confiées à l’armée d’active, et d’autres qui incomberaient à l’armée de réserve. Il n’y a qu’une seule armée, face à un ensemble de missions. Ainsi, la réserve militaire a-t-elle vocation à être employée en opérations extérieures, et c’est un cas de figure que je veux préserver. Pour le dire autrement, les seules missions auxquelles les réservistes n’ont pas accès, sont celles qui exigent une formation et un entraînement tels que seul un travail à temps complet permettrait d’y répondre.

 

Le Livre blanc prévoit par ailleurs de « continuer à développer les missions sur le territoire national ». Je relève avec satisfaction que c’est bien l’inflexion prise avec la création du bataillon Ile-de-France. J’ai déjà eu l’occasion de saluer cette création. Je crois qu’il faut la souligner et mettre en valeur ce bataillon, par exemple en envisageant sa participation au défilé du 14 juillet. Je crois que cette initiative contribuerait à étendre la notoriété de la réserve.

 

La réserve citoyenne, quant à elle, a été confirmée par le Livre blanc. Je l’ai fermement souhaitée. Ses 3 000 volontaires bénévoles offrent de leur dynamisme et de leur temps pour être des relais de la défense vers la société civile. A cet égard, elle est une expression forte et originale de notre citoyenneté. Son développement sera donc encouragé. Dans cette perspective, deux axes d’effort continueront d’être explorés : la contribution à la diffusion de l’esprit de défense, et le renforcement des forces armées par l’apport de compétences spécifiques.

 

Dernier grand principe énoncé par le nouveau Livre blanc, la « réserve de sécurité nationale » voit son importance à nouveau soulignée pour la gestion des crises majeures. Cette réserve devra être plus efficace, en optimisant notamment la réserve dite « de disponibilité » où se retrouvent les militaires qui viennent de quitter le service. Ici, le Livre blanc rappelle la nécessité d’aller au bout des travaux réglementaires et législatifs, en faisant paraître les décrets d’application. Nous devons achever cette démarche, et je sais que vous y êtes attachés, comme le montre la question écrite posée à ce sujet par le sénateur Michel Boutant, que je suis heureux de saluer parmi nous.

 

L’affirmation de ces grands principes ancre la réserve au coeur du renouvellement de notre politique de défense. J’y vois la confirmation que notre concept de réserve militaire a du sens et que le doute n’est pas permis sur sa pertinence. S’il y a pleine adéquation avec le besoin, il n’en reste pas moins que des adaptations sont nécessaires, pour répondre aux préoccupations que j’évoquais tout à l’heure. C’est dans cette perspective que je voudrais partager avec vous une série d’orientations qui concernent autant des changements structurels, que des ajustements plus immédiats.

 

Aujourd’hui, je retiendrai trois grandes orientations.

 

D’abord, il faut simplifier la gouvernance des réserves militaires. La multiplication des acteurs et des instances de décision n’est pas de nature à faciliter l’efficacité de notre dispositif. Avec le COMEX pour fixer les orientations politiques, avec le CSRM pour réfléchir ensemble à cette politique et ses conséquences pour les réservistes, enfin avec les employeurs pour la mettre en oeuvre, je crois que nous disposons de tous les outils nécessaires pour piloter la réserve militaire. Mon intention est donc d’en simplifier la gouvernance, en supprimant l’instance du comité directeur qui n’a pas démontré sa pertinence.

 

Deuxièmement, il faut mettre en place une stratégie de communication plus ambitieuse. D’après un récent sondage, moins de 30% des jeunes identifient suffisamment la réserve pour pouvoir envisager de la rejoindre. Or, la réserve doit être aussi connue que les armées ellesmêmes, dont elles font partie. La réserve militaire, c’est l’armée qui se rend accessible à toutes les bonnes volontés. L’enjeu premier est donc de le faire savoir. Le secrétaire général du CSRM et le DICOD me transmettront leurs propositions dans le courant du mois d’octobre. Cette nécessité de mieux communiquer, est un enjeu citoyen, au-delà même de l’enjeu du recrutement pour la réserve. C’est aussi en parlant de ce lien auquel nous sommes si attachés entre les armées, la réserve et la société civile, que nous le faisons vivre. C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai souhaité retenir le thème « réserve militaire et citoyenneté » pour la Journée nationale du réserviste 2014.

 

Troisième et dernière orientation, il faut revoir l’organisation du recrutement. Il nous appartient de le rendre plus efficace, plus cohérent aussi avec la priorité donnée au recrutement de réservistes issus de la société civile. Dans les décennies à venir, la réserve militaire se présentera à des générations dont le seul lien avec nos armées consistera le plus souvent dans la Journée défense et citoyenneté. C’est là un enjeu dont nous devons prendre toute la mesure. Notre politique de recrutement doit donc être plus volontariste, pour développer la connaissance et l’attractivité de la réserve à l’égard de la société civile. Préparer la réserve de demain est notre devoir. La cohésion entre la défense et la Nation en dépend pour une part essentielle.

 

Dans la suite de ces trois grandes orientations, j’ai souhaité ainsi entreprendre une série d’actions très concrètes.

 

- D’abord, améliorer le recours à des réservistes opérationnels dans les domaines qui sont déficitaires. Je pense en premier lieu à la cyberdéfense, nouvelle donne stratégique qui est également au cœur du Livre blanc de 2013. L’enjeu de la cyberdéfense intéresse les réservistes opérationnels et les réservistes citoyens. C’est une priorité.  Au-delà, ce sont l’ensemble des métiers de la résilience, autour de la gestion des crises, qui gagneraient à s’enrichir des compétences que possèdent les réservistes.

 

- La deuxième action vise à accroître la fidélisation des personnels. La durée moyenne des ESR est aujourd’hui de 2,5 ans, ce qui suppose plus de 10 000 nouveaux contrats signés chaque année. Je sais que c’est trop pour les organismes chargés du recrutement et de la formation. C’est trop, également, pour les autorités militaires qui doivent pouvoir compter sur l’expérience des réservistes. Je veux donc travailler à fidéliser les personnels, sachant que cela suppose des initiatives de la part des armées, mais également de la part des employeurs civils. De la part du ministère de la défense, il s’agira de mieux identifier les perspectives de carrière, de favoriser la proximité géographique ou encore de développer la fongibilité des emplois. De la part de l’employeur, c’est bien sûr une vraie reconnaissance du statut de réserviste qui est nécessaire pour s’inscrire dans la durée. C’est un enjeu important, qui associe tous les acteurs, représentés dans cette salle. C’est dire vos réflexions et propositions seront utiles.

 

- Troisièmement, et le sujet est lié au précédent, il faut développer la coopération avec les entreprises, condition de développement du vivier de la réserve militaire. Les outils existants sont les bons, mais il nous faut les dynamiser encore, avec peut-être des objectifs plus ambitieux. Je pense aux comités de liaison réserve-entreprise, ainsi qu’aux correspondants régionaux entreprises défense, dont l’effectif a été doublé, passant de 30 à 60. Je pense au pacte Défense-PME, qui nous permet de diffuser l’esprit de réserve dans les petites et moyennes entreprises. Je pense encore aux 330 conventions signées à ce jour. Il y en aura 500 d’ici la fin 2014. Le lien entre les entreprises et le ministère de la défense est aussi fondamental pour l’organisation et le rayonnement de la réserve. Je veux y porter toute mon attention.

 

- Quatrième engagement, sanctuariser le budget de la réserve opérationnelle. L’enjeu est d’offrir aux réservistes à la fois la visibilité et la confiance dont ils ont besoin au moment de signer leur engagement. Cet engagement est déjà inscrit dans le projet de LPM qui des crédits annuels de 71 M€ sur la période 2014-2015. Ce montant est une synthèse des ambitions que nous tenons à marquer et des efforts qui nous sont en même temps demandés. C’est désormais sur la stabilité et la visibilité que nous offre ce chiffre qu’il faut bâtir les réserves militaires dont nous avons besoin.

 

- Cinquième action, j’y ai fait allusion tout à l’heure, rénover la réserve de disponibilité. Si tous les employeurs sont conscients de la nécessité d’en simplifier la gestion et la mise en oeuvre éventuelle, elle ne semble pas suffisamment crédible et mobilisable, du moins à la hauteur des enjeux d’une gestion de crise majeure. Il faut donc en améliorer le suivi et la gestion, pour être certain de sa réponse. Faut-il en diminuer le volume global pour mieux la maîtriser, ou conserver des effectifs théoriques élevés, en tolérant une incertitude dans la réponse ? Les modalités de cette optimisation ne sont pas encore fixées. Il faut donc continuer à y travailler pour être en mesure de prendre les décisions qui s’imposent dans les mois qui viennent.

 

Enfin, dernière action à mener, clarifier et actualiser les missions de la réserve citoyenne, pour lui donner toute l’ampleur et tout le rayonnement que nous souhaitons. Une directive interministérielle, que j’ai cosignée avec le ministre de l’Intérieur Manuel Valls, harmonise et détaille le rôle de cette réserve. Il est certain que la bonne volonté autant que l’expertise de ces réservistes doivent être davantage sollicités. Pour m’assurer de la cohérence de cette démarche, j’ai désigné votre secrétaire général pour être le coordonnateur de cette réserve citoyenne.

 

Qu’il s’agisse des orientations structurelles ou des objectifs plus concrets, c’est sur vous, membres du conseil supérieur de la réserve militaire, que je compte maintenant pour approfondir ces pistes et nous apporter les réponses les plus pertinentes. En tant qu’instance de réflexion et de conseil qui réunit tous les visages et toutes les sensibilités de la réserve militaire, il vous revient de prendre à bras le corps ces axes de travail. J’attends donc de vous des propositions, pour que nous consolidions ensemble les réserves, mieux assurer leur fondations, confiantes dans leur avenir et heureuses de servir.

*

Après une période d’incertitude, mon souhait est que nous nous engagions résolument vers des réserves renforcées. Elles garderont leur efficacité. Elles seront mieux encore intégrées à nos armées. Elles seront mieux connues de nos concitoyens.

 

Voilà en quelques mots l’ambition que je voulais partager avec vous, mais je voudrais à présent recueillir votre point de vue et je vous laisse sans plus tarder la parole.

 

Je vous remercie pour votre attention.

Partager cet article
Repost0
16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 14:55
Défense : les militaires français sont moins bien payés que les Britanniques et les Allemands

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, va faire partir 5.800 officiers sur la période 2014-2019

 

17/10/2013 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Même si les militaires français sont moins bien payés que leurs homologues allemands ou britanniques, leur système de rémunération n'en demeure pas moins complexe pointe la Cour des Comptes.

 

Attention dossier très sensible. En matière de rémunération des militaires, le rapport de la Cour des Comptes apparaît finalement mitigé. Certes, un très gros travail de simplification et de cohérence semble plus que nécessaire mais, au final, les militaires français ne sont pas si grassement payés. Surtout par rapport à leurs homologues étrangers. Et loin de là. Les Sages de la rue Cambon reconnaissent que la rémunération des militaires français en activité est inférieure à celle des militaires britanniques et allemand. En revanche, le système de pension français est plus généreux, pondère la Cour.

Les dépenses de rémunération des militaires des trois armées, des différents services et de la direction générale de l'armement (DGA), hors gendarmerie, représentent 7,7 milliards d'euros hors dépenses afférentes aux retraites et 20 % des crédits de la mission défense. A ce montant, il faut rajouter 2,6 milliards pour l'ensemble des primes et indemnités diverses versées aux militaires en 2012. "Le niveau de rémunération des militaires n'est pas aujourd'hui en décalage avec celui des fonctionnaires civils", affirme la Cour. 

 

Les militaires britanniques et allemands mieux payés

En Grande-Bretagne, "la comparaison des dépenses de personnel de chacun des deux
ministères rapportées à leurs effectifs révèle que les militaires britanniques sont moins nombreux, mais que les dépenses de personnel sont plus élevées qu'en France, ce qui se traduit par un écart proche de 20.000 euros annuels en moyenne", observe la Cour des Comptes. Clairement, les militaires britanniques sont moins nombreux (191.650 hommes en 2010, contre 235.230) mais ils coûtent beaucoup plus chers. Et pas qu'un peu : 11,1 milliards d'euros, contre 9,3 milliards d'euros.

En Allemagne, la grille de solde des militaires allemands permet également de constater que le niveau de rémunération indiciaire des militaires allemands est supérieur à celui de leurs homologues français. À titre d'exemple, la solde de base du caporal français est comprise entre 1.426 et 1.450 euros par mois alors que celle de son homologue allemand est comprise entre 1.824 et 2.079 euros mensuels. Celle d'un capitaine français est comprise entre 2.250 et 2.600 euros mensuels alors que celle de son homologue allemand est comprise entre 2.600 et
3.900 euros.

Pour autant, en contrepartie d'une réduction de 54.000 militaires entres 2008 et 2014, la Cour rappelle que l'État avait mis en œuvre un plan d'amélioration de la condition miliaire. "Sa principale traduction a consisté en une revalorisation indiciaire et statutaire ambitieuse", rappelle-t-elle. Ce qui pourrait réduire cet écart avec les armées britannique et allemande.

 

174 primes pour les militaires français

Avec 174 primes et indemnités différentes, dont certaines très désuètes, le système indemnitaire des militaires français "apparaît complexe, peu lisible et difficilement contrôlable", estime la Cour. "Un toilettage des primes pour supprimer celles qui n'ont plus de raison d'exister s'impose, recommande-t-elle. En outre, il conviendra de mettre fin à un certain nombre de pratiques contestables". En moyenne, les primes et indemnités représentent 33 % de la masse salariale globale. Si on y inclut les primes afférentes aux opérations extérieures (OPEX), cette part atteint 38 %. "Aucune analyse complète n'a été réalisée depuis 2009, ce qui est préjudiciable à la maîtrise de la masse salariale", regrette la Cour.

En outre, estime-t-elle, "la multiplicité des primes entretient une dynamique inflationniste et induit un coût de gestion. Intrinsèquement, l'absence de visibilité du régime indemnitaire et la difficulté de vérifier la réalité de certaines primes rendent le système hors contrôle".

 

Des économies qui ne sont pas réalisées

La Cour des Comptes l'avait déjà dénoncé dans un précédent rapport publié en juillet 2012. En dépit d'une réduction majeure des effectifs, les dépenses de personnel ont dépassé toutes les prévisions budgétaires. Le ministère de la Défense attendait de la réduction de 23.000 emplois une économie nette cumulée de 1,1 milliard d'euros sur la période 2009-2011. Mais, alors même que cet objectif de suppression d'emplois a été tenu, la masse salariale a progressé de 1 milliard d'euros.

"La masse salariale ne fait pas l'objet d'un réel pilotage des effectifs, le ministère de la défense ayant semblé concentrer ses efforts sur la réduction quantitative des effectifs", regrette-t-elle. Car la réduction a été plus marquée dans les grades les moins élevés, donc les moins coûteux. Ce qui a eu un impact non proportionnel sur les économies attendues. Il y a eu également un impact sur le pyramidage au profit des grades les plus élevés.

 

Les officiers dans la ligne de mire

Pour la Cour des comptes, le ministère de la Défense doit mettre en place "un pilotage resserré et efficient des effectifs et de la masse salariale, une politique de gestion des ressources humaines globale, ainsi qu'une évaluation rigoureuse du coût de la réforme statutaire engagée en 2008".  Une condition indispensable pour que la nouvelle loi de programmation militaire offre un cadre réaliste et financièrement soutenable.

Dans ce cadre, la prochaine LPM prévoit une déflation des effectifs d'officiers qualifiée de "volontariste" par le ministère de la Défense. La diminution annoncée est de l'ordre de 5.800 postes d'officiers. L'étude d'impact du projet de loi précise que, par rapport à la précédente LPM, la réduction annuelle des effectifs d'officiers devrait dépasser 1.000 postes par an en régime de croisière. Soit plus de trois fois et demi la déflation moyenne réalisée sur la période 2008-2013. En outre, pour stabiliser le modèle et l'effort de dépyramidage, la déflation des effectifs serait de l'ordre de 11.200 sous-officiers tandis que le nombre d'hommes du rang diminuerait d'environ 9.300 militaires.

Partager cet article
Repost0
16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 10:55
FOB Interview : Général Desportes sur la LPM

 

16.10.2013 par Guillaume Belan (FOB)

 

Après Saint Cyr, Vincent Desportes choisit l’arme blindée cavalerie. Diplômé de l’US Army War College, il prend la tête du  Centre de doctrine et d’emploi des forces (CDEF) jusqu’en 2008, date à laquelle il devient directeur du Collège interarmées de défense (CID). Enseignant la stratégie à HEC, il est aujourd’hui professeur associé à Sciences Po Paris et consultant pour plusieurs média télévisuels.

 

Mon général, quel regard portez-vous au projet de Loi de programmation militaire (LPM) pour les années 2014-2019 en cours de discussions devant l’Assemblée Nationale?

 

Je le caractériserais en trois termes: Camouflage, enfumage, décrochage.

 

Camouflage car on ne peut qu’être surpris de la façon similaire dont ont été présentés les deux documents, presque en catimini : Le Livre Blanc, attendu de très longue date, est rendu public au cœur d’un grand pont du printemps, le 29 avril, non sans qu’ait été organisée au même moment à l’Elysée une grande manifestation en faveur des entreprises qui réunit le gouvernement, attire la presse … et fera l’ouverture des journaux télévisés. Même scénario pour la LPM : elle est rendue publique le vendredi 2 août, au plus creux de l’été français, alors même que le monde politique et la presse spécialisée a déjà quitté Paris.

 

Enfumage ensuite, puisque l’on s’acharne à faire croire que le budget de la défense a été préservé. Ce qui est faux. Je ne doute pas que notre Ministre et nos élus de la majorité soient de bonne foi quand ils disent s’être battus bec et ongle pour préserver la France du pire. Mais il n’en reste pas moins, que, de cet exercice, le budget ressort réduit et notre défense dégradée. Notre budget va se trouver amputé de 1 à 3 milliards par an.

 

Vous parlez d’une amputation de un à trois milliards d’euros par an sur le budget défense ?

 

Vous connaissez l’arithmétique: La stabilité puis la croissance en volume ne sont prévues qu’à partir de 2017, c’est-à-dire à la charge de la prochaine administration ! De 2014 à 2016, maintenu en valeur, le budget perdra mathématiquement jusqu’à 600 millions en euros constant. Se rajoute le fait que bon nombre de dépenses de fonctionnement subissent, en ce qui les concerne, l’inflation de plein fouet. A ces 600 millions, il faut donc rajouter au moins 400 millions qu’il faudra imputer aux investissements.

 

A cette baisse certaine de 1 milliard, se rajoute le pari sur les ressources exceptionnelles : même sans procès d’intention, il est fort peu probable que les 6 milliards soient au rendez-vous. Il est donc raisonnable de provisionner une chute de 500 à 800 millions par an !

 

Il y a-t- il un risque sur le volet « équipements »?

 

Tout d’abord le pari sur la vente à l’export des 40 Rafales dont l’échec peut se traduire par impacter le budget de 700 millions par an. Ramenez le aux chiffres précédemment évoqués, nous nous trouvons à un manque de 2,5 à 3 milliards par an. D’autant plus que se rajoutent des incertitudes et paris complémentaires qui fragilisent la trajectoire financière théorique : des renégociations de contrats d’équipement (dont jusqu’à 30 A400M, 20 hélicoptères Tigre etc …) qui sont loin d’être abouties et qui se traduiront immanquablement par des pénalités.

 

Et que penser du budget OPEX (opérations extérieures) ?

 

Les dotations budgétaires annuelles pour les surcoûts OPEX sont en réduction très sensible (450 millions d’euros contre 630 dans les budgets précédents).  Respecte-t-on bien ici le principe de « sincérité budgétaire » quand les surcoûts OPEX sont restés en moyenne à 961 millions par an sur la période 2009-2012 et qu’ils ne sont jamais descendus depuis dix ans en dessous de 528 millions ? Nous sommes donc très en deçà de la réalité constatée sur le temps long.

 

D’autant plus qu’entre ce qui est voté et ce qui exécuté, il y a parfois de grandes différences…

 

Comme vous dites ! Au-delà des grandes déclarations sur un effort de défense « sanctuarisé », ce projet de loi ne préjuge en rien de l’exécution budgétaire sur laquelle Bercy, en dehors même de tout regain de crise économique, exercera, comme à son habitude, ses méthodes traditionnelles de « guérilla budgétaire ». On le sait, aucune des lois  de programmation militaires n’a été rigoureusement exécutée. On peut même affirmer qu’il manquait en moyenne pour chacune d’elles, une à deux années de financement en crédits de paiement, du moins pour les 10 premières lois qui ne couvraient que les crédits d’investissements. Un récent rapport d’information parlementaire signalait les déficits accusés par deux des dernières lois, 1997-2002 et 2003-2008 sur le seul poste des programmes d’équipements, soit respectivement, 13 milliards d’euros et 11 milliards d’euros…

 

Soit, mais est-ce que un ou deux milliards font-ils vraiment la différence quand on parle d’un budget annuel de plus de 30 milliards ?

 

Et bien si, détrompez-vous! Parce que, vous le savez, cette réduction ne porte pas sur la somme de 31,4 milliards. Les déflations en effectif correspondant d’abord, sur plusieurs années, à un surcoût, cette réduction budgétaire ne peut porter que sur la partie « équipement » des 16 milliards d’investissement, soit sur 10 milliards. Et encore, on ne touche pas au nucléaire, donc uniquement sur la partie « conventionnelle » de cette somme, soit 6 à 7 milliards. Ce qui veut dire que la réduction sur le conventionnel pourrait aller jusqu’à 40%. C’est considérable !

 

Et les conséquences sont également considérables. Avec une trajectoire financière tenue, la LPM acte déjà d’une diminution moyenne de 25% de nos capacités conventionnelles, mais elle porte en outre en elle le risque grave d’une presque certaine dégradation complémentaire de nos forces, alors même qu’un récent rapport du Sénat (juillet 2012) décrivait déjà le format de nos forces comme « juste insuffisant ». Comme l’écrit la Cour des comptes dans sa note d’exécution du budget 2011 : « L’équipement des forces sert de variable d’ajustement au bouclage du budget du ministère ».

 

Regardons la situation en face : non, le pire n’a pas été évité car il y a, au cœur de la LPM, une bombe à retardement, mèche déjà allumée, dont il y a bien peu de chance que nous n’assistions pas à l’explosion !

 

On l’a compris, la sanctuarisation du budget de la défense est donc bien un enfumage! Vous évoquiez le décrochage de la France, qu’en est-il?

 

Le premier constat porte sur les effectifs. Le bilan, vous le connaissez. L’effort demandé aux armées est extrême, avec une perte de 80.000 emplois entre 2009 et 2019. En 2014, 8.000 emplois supprimés dans les armées sur les 13.000 supprimés « dans les secteurs qui ne correspondent pas aux missions prioritaires » (selon les termes de la Loi de finances initiale), au premier rang desquels on trouve la Défense, qui « paye » 60% du total alors qu’elle ne représente que 10% des emplois publics de l’Etat. En 10 ans, les armées auront perdu un quart de leurs effectifs, ce qui fait de ce ministère « sanctuarisé » le plus pénalisé des ministères ! J’ajouterai que ces déflations et les réformes permanentes qu’elles entraînent, essentiellement guidées par des impératifs budgétaires, sont menées à un rythme et une vitesse qui ne permet pas au système militaire de se réorganiser, ni de modifier ses pratiques. In fine, ces mesures sont par elles-mêmes un facteur de réduction de l’efficacité des armées ;

 

Le deuxième constat, c’est que la LPM va encore aggraver les trois défauts majeurs de notre défense militaire.

 

Quels sont ces trois défauts ?

 

Tout d’abord, le manque d’épaisseur stratégique : il se caractérise d’une part par notre incapacité à conduire dans la durée des opérations conséquentes et, d’autre part, par notre incapacité à nous engager de manière significative sur plusieurs théâtres d’opération à la fois.

 

Ensuite, les « Discontinuités capacitaires » : je parle ici du manque à la fois de certaines capacités-clefs (Transport stratégique et opératif, ravitaillement en vol, armes SEAD, Renseignement) et des impasses faites sur les programmes dits de « cohérence capacitaire » ou « AOA », Autres opérations d’armement.

 

Enfin, le Déficit d’autonomie stratégique : en creux, ce déficit est clair puisque le Livre Blanc répète de nombreuses fois qu’il est fondamental de restaurer cette autonomie. Dans les faits, chacun sait que la France n’est capable de mener dans la durée que les opérations avalisées par les Etats-Unis dont elle attend justement les capacités que j’ai citées et qui lui font défaut.

 

Manque d’épaisseur stratégique, discontinuités capacitaires, déficit d’autonomie stratégique.  Ces trois faiblesses sont accentuées par la LPM.

 

La suite, demain sur FOB

Partager cet article
Repost0
16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 07:50
Sweden Plans Defense Spending Boost

Oct. 15, 2013 - By GERARD O’DWYER – Defense News

 

But Military Says Funding Crisis Would Force Units to Disband

 

HELSINKI — The Swedish government’s promise to bolster defense spending and inject more capital into equipment procurement programs has failed to impress the country’s military establishment.

 

The Defense Ministry said in September that expenditures on defense would increase by US $220 million in 2014-17, yielding an annual increase of $60 million a year. The armed forces budget for 2013 amounts to $6.2 billion.

 

Still, the Armed Forces Command (AFC) warns in a new government-commissioned report that examines the probable state of health of national defense in future years, that a funding crisis with the potential to force the disbanding of core units is imminent unless the government backs a “significant” increase in annual spending.

 

“Over the long term, if the government fails to change our mandate and the resources that are allocated to us, we will be forced to disband certain units,” said Gen. Sverker Göranson, AFC chief, during an Oct. 1 news conference.

 

Göranson created a political storm last spring when he informed the government, based on a tactical assessment of the military’s standing capability, that the armed forces would be able to only “defend Sweden for less than a week,” in the event of an attack.

 

The AFC’s Budget Perspective 2013 report further warns of the danger that the military may have to decrease the Air Force’s front-line fighter fleet from around 100 JAS combat aircraft to 60 planes if future budgets fail to match the AFC’s ambition to maintain full capability in all core branches.

 

According to Göranson, the government must decide whether it wants Sweden to have a modern, high-tech and capable armed force equipped to defend the country.

 

The alternative to a high level of ambition for Swedish defense, Göranson said, is for Prime Minister Fredrik Reinfeldt’s center-right coalition to develop a long-term budget plan for national defense that will determine which parts of defense are affordable and which are not.

 

“The armed forces need to be able to invest in quality before quantity. If the current budget levels are maintained going forward, there would have to be cutbacks in what we can afford to provide. Conceivably, we could be looking at fewer tactical transport aircraft and helicopters. Cuts to the Navy could mean fewer surface ships and submarines,” Göranson said.

 

The AFC report is based on government spending objectives for the military set down in 2009. In that year, Swedish spending on defense represented 1.35 percent of the country’s gross domestic product (GDP).

 

The AFC estimates that by 2016, if the existing low-investment framework continues, defense expenditures could fall to below 1.1 percent of GDP. Sweden’s defense spending was 1.2 percent of GDP in 2012, the lowest of any Nordic or Baltic state.

 

The report conceded that although the cost savings and military reorganization programs directed by the government could deliver a functional readiness capacity, it said that this would be at the expense of a lower fighting capability. Moreover, the report suggested that the military’s overall defense role and capability could also be boosted through cross-border defense pacts with neighboring Nordic states.

 

The conclusion reached by the report is that the military’s capacity to defend Sweden against all land, sea and air threats will continue to weaken unless defense funding is scaled up to a level that ensures adequate manpower, trained forces and modern equipment exist to repel possible attacks against the country’s territorial sovereignty.

 

The Budget Perspective 2013 report reflects the widening gap between what the Swedish government is proposing in terms of future spending on defense, and what the military needs to provide a credible national defense capacity, said Peter Hultqvist, the Social Democratic chairman of the Swedish parliament’s Committee on Defense.

 

“The government needs to listen more carefully to what the military are saying, and have been saying for quite some time. Quality defense is not cheap. It comes at a price, and it needs political support to be effective,” Hultqvist said in an interview. “As a nonaligned regional state, we need to have a level of spending on defense that reflects our ambitions and intentions. The government can’t simply keep on asking the military to do more for less and expect it to cope with the more technologically advanced threats that could materialize in 10 to 20 years.”

 

The Budget Perspective 2013 report contributes to the ongoing political debate around defense capability, budgeting and the ongoing issue over whether Sweden’s military capacity could be strengthened through NATO membership or closer operational cooperation with neighboring Nordic countries, said Allan Widman, Folkpartiet’s (Liberal People’s Party) spokesman on defense.

 

“Essentially, the report asks the pertinent question about what kind of defense Sweden wants and can afford. With a shift to increased expenditure, we can have the full range of capability, from modern fighters to submarines, and the latest fighting technologies. On the other hand, a lower level of spending could mean a more limited fighting force that would be used to defend certain localized areas,” Widman said.

 

Peter Sandwall, the director general of the Swedish Armed Forces, described the government’s recent defense budget increase as “welcome but not enough.”

 

“There is still a long way to go before Sweden’s military is properly funded. The extra funding is basically a positive decision. With that said, there are still a number of long-term issues regarding the role of the armed forces and the budget — not least in terms of equipment,” Sandwall said.

 

On the materiel procurement side, the MoD says it is committed to funding acquisition programs that will significantly improve the country’s fighting capability.

 

To this end, there will be continued funding for the Archer mobile artillery project being jointly run with Norway. The first four Archer systems were delivered to the Swedish Army on Sept. 23. The total order calls for the delivery of 24 systems to Sweden.

 

The MoD has also provisionally approved $162 million in new funding to acquire 100 BvS10 armored all-terrain vehicles from BAE Systems Hägglunds. The proposed BvS10s are to be purchased in multiple variants, including troop carriers, command vehicles, ambulance and logistic carriers for the Swedish Army.

Partager cet article
Repost0
16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 07:20
ACC Training Units Flying, Some Combat Coded Units Still Down

Maintenance crews perform recovery checks on an F-15C. Civilian maintenance crews from Air Combat Command returned to work last week. (US Air Force)

 

Oct. 15, 2013 - By AARON MEHTA – Defense News

 

WASHINGTON — The US Air Force’s Air Combat Command (ACC) ended a shutdown-imposed grounding of training aircraft last week , but some combat craft remain grounded.

 

“All formal training units, which spin up pilots who are new to a particular aircraft, were able to resume operations once civilians returned to duty, but we still have combat-coded units that are stood down,” Lt. Col. Tadd Sholtis, ACC spokesman, wrote in an email. “As the shutdown continues, we’re making adjustments as changes in unit readiness levels require us to restart flying to maintain an ability to meet our operational taskings.”

 

Approximately 7,500 civilians were furloughed on Oct. 1. A day later, ACC announced it was grounding aircraft that are not immediately being used to train for deployment, a direct result of the furloughs. Nine combat-coded squadrons, along with 26 training and test units in ACC, were ordered to stop flying.

 

Following a decision by Defense Secretary Chuck Hagel to bring back the vast majority of furloughed Pentagon civilians, all ACC civilians returned to work on Oct. 7.

 

The stand down order came three months after ACC lifted its sequestration-based grounding of 17 combat-coded squadrons.

 

This year, Air Force officials said it would take about 90 days after the previous grounding ended for pilots and crews to regain currency for higher-end missions. And it would take more time after that to be completely combat ready, Lt. Gen. Burton Field, the deputy chief of staff for operations, said in July.

 

ACC is trying to keep all combat-coded units that are scheduled for operations within the next few months training at mission ready levels, but the longer the units remain grounded, the more degradation to readiness.

 

“Over time, if you want to ensure an acceptable level of readiness in support of ongoing or emerging taskings, you need to resume flying those grounded units,” Sholtis said. “We’re managing those adjustments based on a recurring review of where we stand in terms of readiness and missions — more of a week by week approach, rather than … turning everything back on at one time.”

 

Brian Everstine in Washington contributed to this report.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : RP Defense
  • : Web review defence industry - Revue du web industrie de défense - company information - news in France, Europe and elsewhere ...
  • Contact

Recherche

Articles Récents

Categories