Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 février 2013 4 14 /02 /février /2013 07:20

HMCS Halifax (FFH 330) en route to Haiti 2010-01-18

 

13/02/2013 par Nicolas Laffont - 45enord.ca

 

Un reportage de Radio-Canada annonce qu’Ottawa a (encore) sous-estimé le coût d’achat de l’un de ces programmes phares, cette fois-ci: les futurs navires de la Marine royale canadienne.

 

Déjà en avril 2012, 45eNord.ca vous apprenait que le coût était sous-estimé, non à cause de l’inflation comme l’annonce Radio-Canada aujourd’hui, mais en raison de la méthode de calcul du gouvernement, qui est la même que pour le F-35.

 

Dans l’article daté du 20 avril dernier, nous vous indiquions qu’une porte-parole du ministère de la Défense nationale, avait déclaré lors d’une interview téléphonique qu’il était impossible de connaître pour l’instant tous les coûts d’exploitation des navires puisqu’ils ne sont pas encore construits et que certains sont encore à l’état de simple dessins sur une planche. «L’évaluation de l’ensemble des coûts ne pourra se faire que lorsque le design des navires sera défini, ce qui devrait être fait dans le courant de l’année [2012].»

 

On parle ainsi d’achat brut. Dans le cas du F-35, les chiffres sont passés de 9 milliards $ à près de 45 milliards tout inclus.

 

Représentation d’un modèle conceptuel du navire de patrouille extracôtier de l’Arctique. (Photo: MDN)

Représentation d’un modèle conceptuel du navire de patrouille extracôtier de l’Arctique. (Photo: MDN)

 

En juin 2010, le gouvernement du Canada a annoncé la mise en place d’une Stratégie nationale d’approvisionnement en matière de construction navale (SNACN). Cette Stratégie a pour but la construction de navires destinés au ministère de la Défense nationale et au ministère de la Pêche et Océans Canada.

 

En janvier dernier 2012, le gouvernement fédéral a annoncé l’octroi de deux contrats pour la construction de ces navires. Le premier, d’un peu moins de huit milliards $ a été donné à Seaspan Marine, dans l’Ouest, pour sept bateaux civils. Quant au deuxième contrat, il a été donné au chantier Irving Shipbuilding Inc. dans l’Est du Canada, à Halifax, pour la construction de 21 navires au coût de 25 milliards $.

 

NOTRE DOSSIER SUR L’ACHAT DE NOUVEAUX NAVIRES >>

 

Aujourd’hui, des sources ont confirmé à Radio-Canada que le principal risque dans l’industrie navale militaire, l’inflation, a été plus que sous-estimé par le gouvernement dans son projet d’achat.

 

Selon David Perry, analyste à l’Institut de la conférence des Associations de la défense, le taux d’inflation annuel dans la construction de navires militaires varie entre 7 % et 11 %.

 

Or, selon des informations obtenues par Radio-Canada, la Marine royale canadienne n’aurait prévu une inflation d’à peine 2,7 %.

 

Pour sa part, le porte-parole libéral John McCallum a déclaré dans un communiqué publié ce mercredi 13 février au sujet des erreurs de calcul du gouvernement conservateur quant aux coûts des navires de soutien interarmées : « Le fait que les conservateurs aient utilisé un taux d’inflation erroné, 2,9 % au lieu de 7 à 11 %, pour calculer le coût du projet des navires de soutien interarmées, démontre clairement leur incompétence ainsi que leur échec persistant à consulter le secteur industriel avant d’établir un budget d’acquisitions de grande envergure.»

 

Le parte-parole libéral a ajouté que «Le manque de diligence de ce gouvernement peut laisser notre force navale avec un financement insuffisant pour acquérir les navires nécessaires pour protéger nos côtes, compromettant ainsi leurs capacités opérationnelles.»

 

Et, cerise sur le gâteau, la construction de ces navires de combat ne pourrait débuter avant 2020, soit cinq ans plus tard que prévu, un délai qui pourrait avoir un impact sur les coûts.

 

Bref, tout va bien!

Partager cet article
Repost0
7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 13:59

Engagement d’un escadron blindé AMX 10RC de Niamey à Ga

 

07/02/2013 Par Véronique Guillermard – LeFigaro.fr

 

Depuis le 11 janvier, date de l'intervention au Mali, la France a dépensé 70 millions d'euros dont 50 millions pour «projeter» hommes et matériels sur place.

 

Depuis le début de l'intervention militaire au Mali, le 11 janvier, la facture s'élève déjà à 70 millions d'euros pour la France. Laurent Fabius, le ministre des Affaires étrangères, a confirmé ce coût au micro de RMC ce matin. Le chiffre avait été communiqué par Jean Yves Le Drian, le ministre de la Défense, mercredi 6 février, au cours d'une audition auprès de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale. L'opération Serval «représente un gros effort pour la France, bien sûr», a reconnu Laurent Fabius.

 

Comme pour toute opération lointaine, la logistique représente le plus important poste de dépenses. L'acheminement des hommes et des matériels - blindés, munitions, etc. - au Mali a coûté 50 millions sur 70 millions. C'est au début du conflit que le coût est le plus élevé. «Nous avons transporté 10 000 tonnes d'équipement les quinze premiers jours, c'est plus qu'en un an lors du retrait d'Afghanistan», précise-t-on au Ministère de la Défense.

 

Des coûts horaires de vol variables

 

Autre poste de dépense, les heures de vol des forces aériennes ainsi que les missiles. Le coût industriel de l'heure de vol (c'est-à-dire hors salaires des pilotes et des personnels des bases aériennes) varie selon le type de machine, de 1600 euros de l'heure pour l'hélicoptère Gazelle à 14000 euros pour le chasseur Rafale en passant par 11000 euros pour l'hélicoptère de combat Tigre et 7000 à 8000 euros pour le Mirage 2000-D. Ces coûts horaires, précise le ministère de la défense, doivent cependant se lire en fonction de la capacité d'emport d'armement des différents aéronefs. Ainsi, le Rafale emporte trois fois plus d'armement que le Mirage 2000-D. Les armements ont également un coût, par exemple autour de 40 000 euros par missile HOT qui équipe les Gazelle mais 350 000 euros pour le missile sol-air AASM conçu par Sagem (Groupe Safran).

 

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/operations/mali/130204-operation-serval-point-de-situation-du-4-fevrier-2013/operation-serval-4-fevrier-2013-3/2166693-1-fre-FR/operation-serval-4-fevrier-2013-3.png

 

Autre poste de dépense, la solde des militaires qui est plus forte quand ils sont sur le terrain. Ces primes de guerre concernent 4 000 soldats engagés au Mali. «Le contingent a atteint son niveau maximum», a affirmé mercredi 5 février Jean-Yves Le Drian.

 

630 millions d'euros pour les «Opex» en 2013

 

La facture finale dépendra de la durée de la mission au Mali, du nombre de munitions utilisées et de sorties des forces aériennes. Le ministre de la Défense a confirmé le début du retrait des forces françaises «d'ici quelques semaines». A ce stade, il est très difficile de préjuger du coût final: «on ne peut pas extrapoler à partir des 70 millions d'euros déjà dépensés», assure-t-on à l'hôtel de Brienne.

 

Pour ses opérations extérieures (Opex), la France provisionne en tout cas tous les ans une somme pour couvrir les surcoûts qu'elles entraînent pour le budget de la défense (31,4 milliards en 2013). Pour cette année, la provision Opex a été reconduite au même niveau qu'en 2012, soit à 630 millions d'euros. A titre de comparaison, l'engagement français en Afghanistan a coûté 492,9 millions en 2012 et 518,3 millions d'euros à la France, selon un rapport du Sénat.

Partager cet article
Repost0
7 février 2013 4 07 /02 /février /2013 08:49

Engagement d’un escadron blindé AMX 10RC de Niamey à Ga

 

07/02/2013 Par LEXPRESS.fr

 

En moins d'un mois, l'intervention militaire française au Mali a déjà coûté 70 millions d'euros à la France, selon le Parisien/Aujourd'hui-en-France. Soit 2,7 millions d'euros par jour.

 

L'intervention militaire française au Mali qui a commencé le 11 janvier a déjà coûté 70 millions d'euros à la France, selon le Parisien/Aujourd'hui-en-France paraissant jeudi.

 

"Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a fait le point, hier, sur l'aspect financier de l'opération Serval lors d'une audition parlementaire fermée à la presse. Il a, selon nos informations, chiffrés à 70 millions d'euros les sommes déjà déboursées par la France pour financer cette opération," avance le quotidien.

 

Acheminement des troupes et primes de guerre

 

Et le journal d'expliquer : "Ce qui coûte le plus cher, c'est l'acheminement des troupes et de leur matériel sur place: 50 ME ont été dépensés pour transporter les 4.000 soldats et leur équipement en Afrique."

 

"Nous avons acheminé 10.000 tonnes de matériel en quinze jours. C'est autant que ce que nous avons transporté en un an lors du retrait d'Afghanistan", précise le ministère de la Défense au journal.

 

"Autre grande dépense, poursuit le Parisien/Aujourd'hui-en-France, les primes de guerre touchées par les soldats. Lorsqu'ils sont en opération, les militaires doublent, voire triplent leur solde. Résultat: ces rémunérations supplémentaires ont déjà couté 5 ME aux contribuables."

 

Une facture plus élevée que celle de la Libye ou de l'Afghanistan

 

Pour le quotidien, "La France débourse par jour 2,7 ME. Une facture sensiblement plus élevée que celle de la Libye (1,6 ME par jour) ou de l'Afghanistan (1,4 ME)". Mais pour le ministère de la Défense: "Ce calcul n'est pas pertinent. On ne peut pas comparer des conflits de durée et de nature différents", a précisé le ministère au quotidien.

 

Le président François Hollande a confirmé mercredi en Conseil des ministres que les effectifs du contingent français au Mali "devraient diminuer" à partir de mars, a rapporté la porte-parole du gouvernement Najet Vallaud-Belkacem.

 

La veille, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius avait évoqué cette même échéance.

Partager cet article
Repost0
25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 08:20

USS Gerald R. Ford CVN 78

 

January 24, 2013: Strategy page

 

The U.S. Navy is running out of money and is having a hard time avoiding the consequences. Thanks to all the new information systems added in the last two decades, the navy has been finding out quickly and in great detail how its current policies are running the ships and sailors ragged. The problem is that the navy has less money (because of budget cuts) and is unable to cope with high costs of replacing carriers and submarines that are dying of old age. The leadership has been unwilling to accept a small enough navy, especially one with fewer carriers, to match the current budgets. So ships are going to sea longer, with more broken or borderline equipment and crews that are fed up with all the time at sea. This problem has been growing for over a decade as more Cold War era ships got older and more difficult to maintain.

 

Efforts have been made to address the crew morale problem. Five years ago the navy adopted a policy of adjusting ship schedules so that crews spend at least half their time in port. This is called "dwell time." With some 60 percent of navy personnel married, time in port is important. The navy also eliminated its decades old policy of regular six month deployments at sea. These deployments were far away and kept sailors cut off from home. The new policy was to keep ships closer to their home port, the better to "surge" a larger number of warships in an emergency. In the past ships returning from a six month cruise usually required a month or so of maintenance and repairs in port, with a lot of the crew taking leave. Military personnel get 30 days of leave (vacation) each year. Thus ships returning from the old six month cruises were out of action for a month or more. The new policy eliminates most of that and more ships are available all the time. The new 50/50 policy uses a lot of shorter trips to sea. Carriers only go out for a week or two at a time, so their pilots can get some practice.

 

This new policy failed when the navy declared that growing tensions with Iran and China required a surge and has been hustling to find sailors and working ships to maintain a strong presence in the Persian Gulf and Western Pacific. The data management systems show maintenance being deferred, spare parts not available to keep a lot of weapons and equipment on ships running, and more and more sailors, especially experienced specialists, deciding that they have been pushed too far for too long and are getting out. Many navy leaders want to cut back on sea time and allocate money saved towards improving maintenance, readiness, and retention (sailors staying in).

 

Another issue that cannot be avoided much longer is that the navy cannot afford as many carriers as it has been used to. Replacing the existing Nimitz class carriers is simply too expensive. The new Ford class aircraft carriers keep getting more expensive. The first of them, the USS Gerald R Ford (CVN 78), was originally supposed to cost $8 billion, plus $5 billion for R&D (research and development of new technology and features unique to this class of ships). Now it appears that the cost of the Ford will not be $13 billion but closer to $15 billion. The second and third ships of the class will cost less (construction plus some additional R&D). Thus the first three ships of the Ford class will cost a total of about $40 billion.

 

The current Nimitz-class carriers cost about half as much as the Fords. Both classes also require an air wing (48-50 fighters, plus airborne early-warning planes, electronic warfare aircraft, and anti-submarine helicopters), which costs another $3-4 billion. Four years ago the USS George H.W. Bush (CVN 77), the last of the Nimitz class carriers, successfully completed its sea trails and was accepted by the U.S. Navy. The Bush was ready for its first deployment in 2010. The next new carrier will be the first of the Ford class.

 

The first Nimitz entered service in 1975 and is currently set to serve for 49 years before decommissioning. All of the Nimitz class carriers are similar in general shape and displacement. But over four decades of use each new member of the class received recently developed equipment. This stuff was installed in older Nimitzs eventually as they went in for maintenance. The Bush, the last of the Nimitz class, has a lot of new gear that wasn't even thought of when the first Nimitz entered service. The first ship of the next class of carriers, the USS Ford, will be about the same length and displacement of the Nimitz ships but will look different. The most noticeable difference will be the island set closer to the stern (rear) of the ship.

 

While the Fords are much more expensive, the navy expects to reduce (by several billion dollars) each carrier's lifetime operating expenses because of greatly reduced crew size. Compared to the current Nimitz class carriers the Fords will feel, well, kind of empty. There will be a lot more automation, computer networking, and robots. The Bush has a lot of this automation already.

 

By the time the Ford enters service in 2015, even more of the crew will be replaced by robots than is the case in the Bush. The Ford will have as few as half as many sailors on board. Carrier based UAVs are also on the way. Work on flight control software for carrier operations is well underway. Combat UAVs (UCAVs) weigh about 20 percent less than manned aircraft and cost 20-30 percent less. They use less fuel as well. The Ford can take advantage of UCAVs because it is built to handle more sorties each day (about 150) and surge to about 50 percent more for a day or so. For this reason, many naval leaders believe a reduction in carriers is practical, as the use of UCAVs and smart bombs makes the remaining carriers (as few as six) much more effective.

 

Whatever the case, something has to be done, or the navy will tumble into a state of disrepair and inability to do much at all.

Partager cet article
Repost0
23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 08:55

drapeaux-de-l-otan-de-la-france-et-de-l-union-ue defense go

 

22 janvier 2013 Alain Joxe, directeur d'études honoraire à l'EHESS, éditeur de la lettre-blog le débat stratégique (Les invités de Mediapart)

 

« L'intervention au Mali a pour objectif de ramener la paix. Mais un tel résultat exige plus de précisions dans la définition politique, sociale et économique du conflit. » Pour Alain Joxe, il est temps de «liquider le budget nucléaire militaire» au profit de crédits de développement. A l'heure où doit paraître le nouveau livre blanc sur la défense, il faut «considérer comme principe fondamental la protection des peuples contre la guerre économique de tous contre tous».

 

Le nouveau livre blanc sur la défense et la sécurité qu'élabore un groupe de travail qui devait remettre ses conclusions avant Noël est en retard. Il pouvait marquer un tournant “ à gauche” par rapport à celui de 2008. Après avoir mis fin , à juste titre, à “ notre ” guerre d'Afghanistan même sans remettre en cause l'Otan et la bombe atomique, il aurait dû cesser de traiter de la “ sécurité globale ”, au sens où cette ambition se nourrit des pensées américaines, préconisant une stratégie militaire et policière, anti-insurrectionnelle, en défense finale du système financier global.

 

Quand surgit le double choc de l'opération DGSE de Somalie et de l'expédition de soutien d'urgence à Bamako, il est clair que ces deux actions posent militairement la question des prochains budgets de défense ; la commission du livre blanc semblait devoir traiter cette question comme “ gestion d'un poste budgétaire servant de variable d'ajustement ” dans un contexte d'austérité pacifique. Ce n'est plus le cas. On attend qu'il nous éclaire bientôt sur les objectifs et les principes nouveaux du gouvernement français, parti vivement en guerre sans explications démocratiques suffisantes.

 

La défense stratégique de la République française, certes, n'est pas qu'une question militaire. Nous n'avons plus d'Empire ni d'ennemis aux frontières. Les menaces qui pèsent sur notre démocratie mériteraient plusieurs livres blancs non militaires ; sur la défense de l'éducation, de la santé, de l'économie et de l'emploi d’un Etat qui assumerait sa fonction régulatrice de la finance et la redistribution des richesses.

 

Le contact de l'économique avec le militaire  est bien connu : la production d'armes dépend des commandes d'Etat et du bénéfice tiré de l'exportation par les firmes. Ce commerce contribue au maintien des capacités industrielles. Il est vivifié par les guerres, livrées pour l'accès autonome aux sources d'énergies et à certaines matières premières, et qui en outre exhibent comme une publicité les performances des armements utilisés. La défense de l'accès à ces ressources fit partie de la «Françafrique».

 

Mais l'absence de guerres est aussi une base rationnelle pour les réductions des budgets militaires, et l'affectation des crédits ainsi dégagés au paiement de la dette ou à la dynamique de croissance supposée nous sortir de la crise. Une Union européenne plus fédérale pourrait encadrer un effort collectif et gérer un engagement collectif. Mais les autres euro-armées se gardent bien d'aller en Afrique. Risque donc que la Françafrique, écartée, ne devienne même pas Eurafrique mais Globafrique.

 

Défense contre les chocs du système néofinancier global

 

Il faudrait alors qu'on ait admis qu'un fondement du problème de la “menace” vient du fait que le pouvoir financier est dénationalisé et délocalisé et poursuit même une offensive contre l'autonomie politique localiséedes Etats. La France devrait bien inclure dans son Livre Blanc un chapitre –ou un paragraphe– sur la défense stratégique contre les chocs et les offensives chaotiques que s'autorise le système financier contre les Etats nations. D'où l'idée d'un droit international, criminalisant certains comportements laissés “libres” par le néolibéralisme. Aux Etats-Unis, le président lui-même commence à mettre en œuvre une , législation, usant ainsi de son pouvoir fédéral continental, inexistant à l'échelle de l'Union européenne.

 

La stratégie de défense française devra décidément s’orienter vers un concept  impliquant au moins une future solidarité confédérale ou fédérale de l’Union en défense des démocraties sociales européennes et, au delà, une défense des démocraties au sud et à l'est de l'Europe.

 

Ceci implique une rupture avec les principes  stratégiques américains, par l'Otan interposée. Ces liens qui –comme l'indique avec modération le Rapport Védrine sur l’Otan– ne servent pas à grand chose pour la défense de l'Europe et entraînent une adhésion obligatoire à des normes techniques américaines, à des coûts croissants. Ces coûts sont croissants car ils assument une modernisation par intégration des drones et de la guerre électronique qui suppose un maintien de l'ordre robotisé et une doctrine d'emploi des forces qui pousse plutôt aux guerres sans fin : en effet elle n’envisage pas un retour à la paix possible en s’attaquant aux crises financières, socio-économiques et écologiques de la planète, au Mali ou ailleurs. L'islamisme violent, le salafisme du désespoir, se répand dans ce contexte, comme une criminalité sans frein, mais on ne peut intervenir efficacement contre cet effet qu'en traitant les causes.

 

Le futur livre blanc sur la défense –qui n'est pas un document budgétaire– devra contenir avant tout les principes explicites, guidant d'éventuelles politiques de projection de forces d'un gouvernement socialiste et des indications sur leur niveau de financement. Avec la décision précipitée d'intervention militaire au Mali, et l'espèce d'union nationale acquise provisoirement en soutien de la décision présidentielle, le traitement stratégique de notre environnement sud cesse d'être pacifique, sans qu'on ait annoncé d'avance la doctrine politique d'emploi des forces de la nouvelle majorité

 

Cette doctrine aurait dû définir d'avance les principes de la défense des intérêts réels de notre peuple et du peuple malien dans la phase de décomposition de l'Etat et de guerre interne-externe qui s'était ouvert dans l'Afrique sahélienne. Cette décomposition avait commencé bien avant le succès de la gauche aux élections présidentielles. Les débats sur les missions souhaitables en Afrique auraient pu susciter dans l'opposition de droite comme au sein de la gauche des divisions et des débats tout à fait normaux en démocratie.

 

Le souci principal d'un gouvernement de gauche devrait être, au moins, de ne pas agir comme mercenaire du système global, mais comme défenseur des intérêts sécuritaires et garant de l'avenir pacifique du développement au Sud. Qu'il soit clair, dès lors, qu'on n'allait pas rouvrir une tranche de militarisme américano-sarkoziste, subordonné stratégiquement au bombardement aérien et à l'écrasement total des ennemis et de leur dirigeants par l'assassinat ciblé. Ces doctrines brutales ont mené l'action en Afghanistan à l'échec militaire et à toutes les corruptions politiques.

 

Mais si la coalition, soutenant l'action française au Mali, s'élargissait à l'Euramérique, elle  pourrait pousser à durcir la méthode de combat et à renforcer la popularité du mouvement islamiste dans une population appauvrie, en raison des bavures inévitables des bombardements aériens même prudents et des combats de protection de harcèlements urbains prolongés, et pousser, en prime, à la confusion entre défense et sécurité, interne et externe, par la chasse au terrorisme en France même.

 

Nouvelles missions militaires complexes et nouveaux adversaires et alliés

 

Bref, on n'a pas suffisamment formalisé, avant l'expédition, le rejet de principe de tout entraînement vers une guerre “sans fin”, globalisée. Ce principe devrait normalement sortir consolidé par l'opération malienne, dans le nouveau livre blanc, sauf si on veut rester dans le flou, et par conséquent il faut se préparer à affronter une opposition de la droite à certaines définitions nouvelles des missions militaires et de nouvelles alliances, nécessairement indépendantes de l'appui américain et de l'Otan.

 

Malheureusement, la définition par le président Hollande d'une «guerre sans limites contre le terrorisme» a restauré un vocabulaire typique de la dernière version contre-insurrectionelle globale du Président Bush. C'est non seulement une expression surprenante mais déplacée. La guerre du Mali est à considérer comme une résistance à la destruction d'un Etat démocratique non seulement fragile et corrompu, mais actuellement détruit. Il s'agit de faire face à des bandes délinquantes surarmées par la dispersion des arsenaux de Khadafi, soutenues par les tendances islamistes extrémistes, et qui se sont emparées du Nord Mali par des actes terrifiants imposant la charia barbare depuis plusieurs mois, à une population islamisée de culture soufie. Un virage, dans l'islam, vers le salafisme est toujours possible, dans les steppes arides, les élevages et les oasis du Sahel et du Sahara, surtout cette année, en raison des difficultés de survie, après une sécheresse particulièrement catastrophique en 2012, et qui pousse à l'embauche de jeunes dans les milices du désespoir.

 

Heureusement, on a pu mettre des hommes à terre en quantité (contrairement à la guerre libyenne) et la doctrine d'emploi des forces met au  premier plan la défense des habitants; la présence de troupes sur le terrain permet d'éviter l'imprécision des seuls  bombardements aériens et de bénéficier concrètement d'un appui de terrain de la population, et dynamise la contribution des pays africains voisins. Malgré tous les désastres que peuvent entraîner les combats en “guerre urbaine”, le principe d'ordre que contient une projection de forces terrestres, à condition qu’il soit suivi et contrôlé, permet seul de définir et maintenir un objectif politique de la mission, excluant la définition d'un ennemi ethnique.

 

Chargée de maîtriser les flux d'armements, de mettre fin aux libres mouvements des milices barbares, à leurs conquêtes des agglomérations sans défense, l'intervention a pour objectif de ramener la paix. Mais un tel résultat exige d'autant plus de précisions dans la définition politique, sociale et économique du conflit. On devra aboutir à une paix entre le nord et le sud Mali, et à la contention, sur un plan transfrontalier, de la domination salafiste dans l'ensemble de l'espace saharien.

 

Certes le djihadisme violent, contrairement au djihadisme mystique (le plus important selon le Coran), reflète un rapport de force extérieur, fascisant, qui a gagné du terrain en agglomérant aux protestataires du nord Mali des guerriers errants, pirates et corsaires, issus des restes du malheur social, une Libye des arsenaux sauvages et le soutien en pétrodollars des monarchies wahabbites du Golfe.

 

Mais l'adversaire est en fait partout pluriel, par sa composition d'origine et ses objectifs, ce qui implique qu'une paix puisse être obtenue par une négociation, supposant un jour  le retour dans la légalité de certaines de ces bandes armées qui ne sont en faveur ni des exactions des extrémistes de la charia, ni ont une vocation au martyr ; elles soutiennent essentiellement des demandes d'autonomie de la zone nord. Unifié par le cours de la vallée fertile du fleuve Niger, le Mali fédère bien deux les deux parties, l'une sahélienne, l'autre saharienne, qui diffèrent par le climat et l'hydrographie.

 

Partout devrait s'imposer une défense attentive des économies traditionnelles, menacées de destruction au nord comme au sud, pour assurer le maintien des agricultures de subsistance, la lutte contre la corruption et contre l'influence des réseaux narcotrafiquants débarquant la drogue latino-américaine en Guinée, et le début de l'exploitation de certaines ressources minières, sans abandons de souveraineté.

 

L'expédition, si elle implique ces objectifs complexes, dans la durée, exige donc de prévoir des crédits pour la restauration d'un développement durable, la consolidation d'un état démocratique qui ne soit pas la relance d'une culture de la corruption –sinon tout succès militaire restera sans lendemain.

 

Cet effort militaire, en défense d'une politique sociale dans la durée, est il compatible avec les ressources et les «intérêts français» ?  Sommes-nous au clair sur ce type d'objectifs ? On instaure un nouveau type de mission militaire, et la nécessité de moyens financiers nouveaux, l'autonomie de la défense française devenant plus importante que jamais.

 

Comment dégager des ressources quand il s'agit, tout compte fait, pour le livre blanc, de restreindre le budget de la défense ?

 

Actions militaires en hausse, budgets en baisse : liquider le budget du nucléaire militaire ?

 

C'est face à cette question que le maintien, au sommet de la doctrine stratégique française, de l'arme atomique devient un détournement de ressources illogique ; la maintenance de l'arme nucléaire est celle d'une capacité de génocide, coûteuse, et sans stratégie ; elle est inutilisable pour des guerres de solidarité avec les peuples menacés par les extrémistes religieux et par les exactions du système économique global : dans le livre blanc, désormais, l'abandon de la stratégie nucléaire française deviendrait nécessaire et cohérent avec une toute autre conception de la défense et de la sécurité que celle qui accompagne le culte archaïque de la «dissuasion nucléaire, valable dan la bipolarité de la guerre froide». La croyance ingénue que la possession de la bombe consolide en soi le statut de puissance globale doit cesser (1).

 

Il devrait être est clair aujourd'hui que la langue française, l'autonomie d'un projet global de restauration des critères sociaux du développement économique, le reste d'insolence anti-impériale qui anime les débats français et la persistance, au delà du raisonnable, d'une intelligence de l'écologie et des paysanneries préindustrielles, sont bien plus importants que la possession de l'arme de la fin du monde, pour la légitimité de la politique de la France, comme membre permanent du Conseil de Sécurité.

 

Distinguer  défense et sécurité

 

Il s'agira donc, à court terme dans le nouveau calendrier, de bien poser les questions nécessaires à l'élaboration d'un livre blanc sur la défense plutôt qu’un livre blanc sur la défense et la sécurité ; la sécurité renvoie à des tâches de police, ce qui pourrait contaminer la doctrine militaire par l'intermédiaire de la construction du rhéostat unifié “ police-gendarmerie-armée ”,  qui entraîne l'unification des tâches de défense et de sécurité, interne et externe, et renvoie à la théorie américaine de la sécurité globale –smart defense, soft power, etc.– valable au dedans comme au dehors.

 

Cette école stratégique devenue celle de l'Otan, plus capacitaire que stratégique,est malheureusement animée en France par des partisans d'une confusion qui préconise, pour faire face au soulèvement des banlieues de type 2005, de constituer des gardiens de l’ordre privés de style garde nationale américaine, comme auxiliaires car on risque de manquer de gendarmes vu les réductions de crédits (2).

 

L'autre tendance existe, elle vise après analyse des “ retours d'expériences ” à fonder une approche de l'intervention extérieure sur l'analyse critique des opérations sous commandement américain ou sous commandement chaotique de l'Otan/ONU, et sur leur définition éthique –pour ne pas dire politique. Cette tendance s'oppose à tout traitement, purement répressif, policier, des soulèvements. Dans les projections de force de peace making il s'agit bien, dans son principe, du souci de maintenir la relation clausewitzienne : pas d'opération sans but politique (Zweck) et but militaire (Ziel), définissant les missions, mais façonné par les buts politiques –ce qui est une des conditions du compte-rendu démocratique de l'usage de la force. L'effacement de toutes ces distinctions est aussi un effacement de la souveraineté démocratique.

 

Les explosions dues à l'autonomie du secteur financier

 

Comme le Président l'a évoqué une seule fois dans sa campagne, une politique de défense française devrait affronter l'activisme et les menaces inhérentes à l'autonomie du secteur financier. C'est l'hégémonie du secteur financier qui elle-même engendre des activismes de désespoir parfois religieux, pas nécessairement islamistes. Les chocs sociaux produits par les marchés commencent en effet à entraîner de troubles violents dans l'Europe du sud, et une avancée de l'Europe en matière de doctrine de défense autonome est urgente et exigerait des moyens de prévention des conflits par des politiques sociales et écologiques et un savoir faire de "casques bleus" complètement distinct de la qualité des OPEX américaines de répression contre-insurrectionelles.

 

Cette divergence de doctrines est parfaitement comprise, depuis l'Afghanistan, par un bon nombre de militaires français. Si les problèmes sont bien posés, on peut songer à les résoudre. Une conception stratégique de la défense de la souveraineté sociale doit considérer comme principe fondamental la protection des peuples contre la guerre économique de tous contre tous. Souhaitons donc que les interventions françaises en Afrique soient l'occasion d'un progrès dans cette direction. Sinon il faudra ramener au plus vite les corps expéditionnaires après un succès d'urgence, car la présence à long terme sans but politique bien précis ni financement cohérent finit toujours en occupation (néo)coloniale.

 

---------------------------------

 

(1) Je veux rendre sur ce point un hommage au Général Poirier, qui fut un maître théorique de l'imagination stratégique française de ma génération, bien au delà d'une croyance nucléaire. Je regrette qu'il ne soit plus là pour participer à ce débat et redéfinir une stratégie de défense sans rien prendre à la légère.

 

(2) Intervention de Jacques Myard, député UMP des Yvelines, membre de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale, au colloque «Démocratie: quel format pour les armées française et quelle finalité ?», 26 novembre 2012.

Partager cet article
Repost0
17 janvier 2013 4 17 /01 /janvier /2013 22:26

Opération Serval

 

17 janvier 2013 liberation.fr

 

L'intervention militaire française au Mali pèsera lourdement sur le budget des opérations extérieures des armées (Opex) et révèle déjà des insuffisances en matière de transports, un domaine pour lequel la France est contrainte de faire appel à ses alliés.

 

Combien ça coûte ? "Je ne peux pas l'évaluer encore. Tout cela sera public, évidemment" : une semaine après le début des opérations, Jean-Yves Le Drian, doit déjà répondre aux interrogations sur leur coût financier. D'autant que le ministre de la Défense a prévenu que l'engagement "sera long".

 

Concrètement, les crédits dédiés aux Opérations extérieures (Opex) pour 2013 s'élèvent à 630 millions d'euros. En baisse d'environ 90 millions par rapport à 2012, en raison du retrait français d'Afghanistan. Mais les économies escomptées du retrait afghan devraient être effacées par l'opération au Mali.

 

"C'est une opération qui durera au minimum une bonne partie de 2013, sinon toute l'année 2013. Ca ne tiendra pas dans le budget", estime Axel Poniatowski, ancien président UMP de la commission de la Défense de l'Assemblée nationale.

 

En 2011, année des opérations en Libye, le coût des Opex avait atteint 1,2 milliard d'euros. Il s'agissait alors d'une opération aéronavale très différente de l'intervention au Mali, avec une campagne aérienne de huit mois et le déploiement du porte-avions Charles de Gaulle en Méditerranée.

 

"Ca n'aura pas d'incidence sur le budget de la défense", souligne pour sa part Jean-Louis Carrère, le président PS de la commission des Affaires étrangères et de la Défense du Sénat.

 

Quand le budget Opex est dépassé, le gouvernement abonde habituellement les crédits, pour ne pas plomber le budget défense.

 

Drones en bout de course

 

Le coût des opérations au Mali dépendra en premier lieu de leur durée. Mais les premiers jours du conflit ont confirmé certaines insuffisances des armées, notamment en moyens de transport et de ravitaillement.

 

Paris a dû demander l'aide de ses partenaires pour acheminer du matériel. La Grande-Bretagne, le Danemark, la Belgique ou le Canada, ont accepté de fournir des avions de transport et les Etats-Unis devraient également participer.

 

Autres conséquences financières, les opérations extérieures précipitent l'usure du matériel, en particulier dans des zones éprouvantes comme le Sahel.

 

le-c130-credit-dga-comm-olivier-guerin

 

Les Transall utilisés pour acheminer les troupes sont à bout de souffle et les deux drones Harfang de l'armée de l'air en bout de course après trois ans de service et 5.000 heures de vol en Afghanistan.

 

Hargfang pic12 source FB Armee de l Air

 

"Les militaires disent que les équipements français qui sont déployés permettent à peu près d'assurer une opération comme celle-ci, mais qu'on est vraiment très limite", souligne Axel Poniatowski.

 

Autant d'inquiétudes qui viendront alimenter le débat sur le nouveau Livre blanc de la défense, qui devra s'attacher à faire coller les nouvelles priorités stratégiques aux capacités budgétaires de la France.

 

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/operations/mali/120115-operation-serval-point-de-situation-du-15-janvier-2012/point-de-situation-du-15-janvier-2012-1/2137800-2-fre-FR/point-de-situation-du-15-janvier-2012-1.jpg

 

L'opération au Mali peut également servir de vitrine de la haute technologie française, notamment des avions Rafale, engagés dès les premiers jours. L'Inde, qui selon des sources proches des discussions pourrait en commander jusqu'à 189 à Dassault Aviation, avait annoncé son choix après que l'avion de combat français ait fait ses preuves lors de la guerre en Libye.

Partager cet article
Repost0
13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 12:20

USAF-next-gen-bomber-photo-Boeing.jpg

 

Jan. 12, 2013 by Dave Majumdar – FG

 

Washington DC - Despite a declining budget, the US Air Force is committed to its secretive Long Range Strike Bomber (LRS-B) programme. However, what kind of military capacity the service will be able to offer in the future is an open question.

 

"Long term, we're committed to the long range strike bomber," says USAF Secretary Michael Donley. "We're going to try to keep programmes like that on track. But every programme would be affected if sequestration were to hit."

 

Sequestration was originally scheduled to be enacted on 2 January, but a last minute deal reached between the Obama Administration and the US Congress delayed the maneuver by 51 days. If the Congressional sequestration were to be enacted, it would automatically cut US defence outlays immediately by about 10% every year for 10 years. "Sequestration is a self-inflicted wound on national security," says US Army Gen Martin Dempsey, chairman of the Joint Chiefs of Staff. "It's an irresponsible way to manage our nation's defense. It cuts blindly, and it cuts bluntly."

 

The Pentagon, in a memo issued by deputy secretary of defense Ashton Carter, has already taken steps to try to mitigate the damage by deferring maintenance and civilian personnel actions. But even if sequestration were to be avoided, analysts say that defence budget cuts are all but unavoidable given the massive hole in Washington's coffers.

 

In that eventuality, the Pentagon needs the ability to manage its finances in a strategic manner. "We need budget certainty; we need time to absorb the budget reductions; we need the flexibility to manage those reductions across the entire budget," Dempsey says.

 

Even with potential defence cuts, USAF leaders say that they know what the service will look like in the 2020s. "You can see what the Air Force will look like now in 2020 in terms of new capabilities coming onboard," Donley says. "The [Boeing KC-46] tanker will be fielded. The [Lockheed Martin] F-35 will be fielded. We'll be well along in the development of the bomber program. We will have developed further in the cyber area, for example. So you can see based on our priorities, and the dollars that are being invested now when these capabilities will deliver."

 

But Donley cautions: "But the underlying issue is size, overall capacity of the armed forces."

Partager cet article
Repost0
10 janvier 2013 4 10 /01 /janvier /2013 08:55

Mindef

 

09/01/2013 Ariane Nicolas - francetvinfo.fr

 

POLITIQUE - L'armée française craint le pire. Quatre ans seulement après le rapport commandé par Nicolas Sarkozy, un nouveau document sur son avenir, impulsé cette fois par François Hollande, doit être rendu en février prochain. Deux "Livres blancs" en seulement quatre ans : l'armée sait-elle encore où elle va ? 

 

Dans ses vœux aux armées, mercredi 9 janvier, le président a voulu calmer les craintes sur les moyens dont disposera l'armée à venir. Au-delà du retrait des troupes françaises d'Afghanistan, finalisé en décembre, difficile en effet de savoir clairement à quoi ressemblera l'armée ces prochaines années. Quelles nouvelles contraintes pèsent sur elle ? Comment le gouvernement compte-t-il y répondre alors que depuis plusieurs mois, les militaires de tous rangs font part de leurs inquiétudes ? Eclairages. 

 

Autant de militaires qu'au XVIIe siècle pour l'armée de terre

 

Contrairement aux budgets consacrés à l'éducation ou à la sécurité, dont l'augmentation est prévue, celui du ministère de la Défense stagnera en 2013, à 30 milliards de crédits budgétaires, dans l'attente des conclusions du Livre blanc. Le projet prévoit par ailleurs 7 200 nouvelles suppressions de postes après 29 000 emplois gommés en 2011. En tout, 54 000 suppressions de postes sont programmées entre 2009 et 2014, soit 17% des effectifs de la Défense.

Profondément restructurée depuis 2008, l'armée de terre est particulièrement touchée. Elle est passée cette année sous le "seuil symbolique des 100 000 militaires", soulignait son chef d'état-major, le général Bertrand Ract-Madoux, fin juillet. Selon le blog Secret défense, seuls 70 000 hommes sont réellement mobilisables. "Il faut remonter au XVIIe siècle pour retrouver un tel niveau." Pour rappel, en moyenne, 12 000 militaires français ont été déployés dans le monde depuis 2008, sur sept théâtres principaux (Afghanistan, Libye, Côte d'Ivoire, Liban, Balkans, Tchad, Somalie).

 

Des contraintes budgétaires croissantes

 

Malgré cet effort, la Cour des comptes reproche au ministère de la Défense de ne pas en faire assez, et notamment d'avoir laissé enfler sa masse salariale depuis 2009. Elle épingle notamment "l'augmentation continue de l'encadrement supérieur" des armées, en particulier du nombre d'officiers supérieurs.

Dans un rapport rendu en juillet, les magistrats recommandaient un renforcement de la maîtrise des coûts, soit "au moins 1 milliard d'euros d'économies" pour atteindre les objectifs de la Loi de programmation militaire (2009-2014) que le nouveau Livre blanc doit contribuer à corriger. Les magistrats préconisent aussi une série d'économies supplémentaires (rationalisation des achats, économie sur la politique immobilière...), sans oublier de concentrer "les moyens budgétaires sur les capacités opérationnelles" des armées. 


 

Devant les députés, Jean-Marie Guéhenno, le diplomate qui préside la commission chargée d'établir le nouveau Livre blanc, n'a pas dit l'inverse. "Il faut partir d’un monde qui est celui de l’après-crise économique et financière, tirer les leçons de ce changement économique et financier du monde", a-t-il martelé, selon des propos relatés par le blog Opex 360. 

 

Des impératifs stratégiques à redéfinir

 

Mais les nouveaux défis stratégiques n'ont que faire des politiques de rigueur. Afin de guider les réflexions du Livre blanc, le Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN) y est allé de sa contribution (PDF) ; ce texte reprend certains constats du Livre blanc de 2008 tout en signalant de nouvelles menaces : décentrement d'Al-Qaïda sur des terrains locaux, augmentation des risques de cyberguerre et cyberespionnage, incertitudes liées au "printemps arabe", grande instabilité au Sahel, etc. Avec un constat général : "Le spectre de la violence armée s'élargit." 

 

A ces menaces "classiques" s'ajoutent d'autres missions dont l'armée pourrait avoir la responsabilité, comme la protection des ressources énergétiques ou les défis climatiques. Le rapport note ainsi qu'après le tsunami au Japon en 2011, plus de 100 000 militaires ont été mobilisés pour faire face à la crise sanitaire. C'est plus que l'effectif total des troupes françaises de l'armée de terre.

 

Une mise en garde assénée depuis le plus haut niveau

 

Même les hauts gradés des armées redoutent les conclusions du Livre blanc. L'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées, a récemment mis en garde contre une fragilisation du corps militaire. "Toute discontinuité dans les financements a des impacts qui peuvent être irréversibles. (...) C'est pourquoi les prochaines décisions budgétaires ne devront pas céder au leurre du 'court-termisme'." Et l'amiral de pointer le manque de systèmes de lutte contre les menaces sur l'aviation, de drones, d'avions ravitailleurs et un niveau insuffisant des stocks de pièces de rechange.

 

Le chef des armées a également dit redouter "la suraccumulation de réformes", qui provoque "une véritable lassitude" parmi les militaires. "Or, le moral des troupes affecte leur combativité", souligne-t-il. Interrogé par L'Express, Edouard Guillaud évoque trois dossiers "insuffisamment pris en compte" dans le rapport de 2008 : l'Afrique, l'outre-mer et les espaces maritimes. "Pour résumer ces inquiétudes, ces inerties, ces rigidités, je dirais que la Défense est comme un grand navire lancé à 32 milliards d'euros : on ne peut réduire sa vitesse aussi rapidement qu'on le voudrait."

 

Des garanties encore limitées

 

Face aux critiques et aux craintes, le gouvernement a tenté de réagir. Sur la forme, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé que tous les militaires pourraient s'exprimer via un site intranet sur le Livre blanc. "Quel avenir pour nos forces armées ? La réponse, nous devons la formuler collectivement. Pour cette raison, j'ai souhaité que ceux qui avaient un point de vue à exprimer, des propositions à partager, puissent le faire et ce, quelle que soit leur armée ou leur grade."

 

Sur le fond, on rassure également, sans toutefois donner plus de détails sur l'orientation des réformes. Jean-Yves Le Drian martèle que la défense française ne sera pas "sacrifiée" pour des raisons budgétaires, mais nul ne sait encore quels secteurs seront privilégiés tant que le Livre blanc n'est pas sorti. Et encore, rien ne garantit qu'il sera suivi à la lettre. Seules certitudes, il est, selon le ministre, "hors de question" de toucher à la force de dissuasion nucléaire française, et les baisses des effectifs prévues sont définitives. "Les chiffres ont été annoncés, ils ne bougeront pas."

Partager cet article
Repost0
9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 17:20

MQ-9 Reaper

 

January 9, 2013 defense-aerospace.com

(Source: Project On Government Oversight; issued January 8, 2013)

 

U.S. Central Command has released some interesting numbers on the performance of modern air systems in Afghanistan; the data do not augur well for our defenses in the next decade, nor for the suitability of the man who appears likely to be the next secretary of defense, former Senator Chuck Hagel -- his admirable iconoclasm toward some national security dogmas notwithstanding.

With the Department of Defense budget looking at no real growth or even reductions in the next few years, there will be a clear need for defense systems that offer more performance for less cost. The data from Afghanistan on what drones are contributing to the war there show that we are getting little but paying a lot, the reverse of what we will need in the future.

These data notwithstanding, drones are the embodiment of what conventional wisdom in Washington holds to be the wave of the future for air power -- the quintessence of the high tech cutting edge that the pundits want more and more of and just the kind of myth that politicians appointed to senior executive branch positions fall for time and time again.





The Pentagon's new leadership needs the wit to recognize that the conventional wisdom on these (and other) systems can be badly wrong, and it needs the moral courage and political dexterity to act, standing up to the embedded material and intellectual special interests in the Pentagon, Congress, and think tanks that leap to the defense of these systems time after time. Without such brains, guts, skill, and, especially, persistence in the next Pentagon leader, our defenses are in for a rough ride -- downhill -- in coming years. In short, we need real deeds from a tough, no-nonsense executive, not just interesting, sometimes iconoclastic words.

The Air Force component of CENTCOM (AFCENT) releases numbers to the public each month on Air Force and allied sorties and weapon releases in Operation Enduring Freedom (which mostly means the war in Afghanistan) for drones and manned aircraft. (Data on CIA drone activities in Pakistan and elsewhere are not included.)

The released data are bad news for drone advocates. They show that in the first eleven months of 2012, the U.S. and NATO forces involved in Afghanistan conducted 1,505 air-to-ground "strike sorties" -- i.e., those that involved the release of at least one weapon. A total of 3,886 weapons were released on those strike sorties -- 3,439 from manned aircraft and 447 from remotely piloted aircraft, or drones (namely, the MQ-1B Predator and the MQ-9 Reaper). In other words, the drones were responsible for just 11.5 percent of the air-to-ground weapons used in the war. Manned aircraft, such as the A-10, F-16, F-18, AV-8B and B-1B, were responsible for the other 88.5 percent. Put simply, in the air war in Afghanistan -- called by some "the Drone War" -- drones did little better than 10 percent of the weapons delivery.

Little as they did in the first eleven months of 2012, they did even less in 2011, when manned aircraft released 5,117 weapons and drones released just 294 -- or 5.4 percent of the total.

The AFCENT data is very sparse on allowing more meaningful comparisons between drones and manned aircraft in the Afghanistan war. AFCENT declined to provide this writer more detail, but it gave some useful data to the Bureau of Investigative Journalism in the United Kingdom. That data shows that in 2011, manned aircraft flew almost 24,000 of the total close air support sorties -- whether a weapon was released or not -- and they flew well over 17,000 in the first ten months of 2012. Drones flew 10,300 sorties in the same category in 2011 and 7,600 in 2012. Thus, the manned aircraft are responsible for about 70 percent of the total sorties in both years.

More importantly, manned aircraft are flying an even larger percentage of the strike sorties: aircraft performed 1,743 strike sorties, or 88 percent, in 2011 and over 1,100, or 82 percent, in the first ten months of 2012. Finally, for delivering numbers of weapons during a strike on a target, drones averaged 1.4 weapons per strike in 2012; aircraft averaged twice that.

Nor is there any basis to think that drones have been delivering weapons more accurately. According to DOD's weapons tester, the Director of Operational Test and Evaluation, the Reaper, for example, is capable of employing only two types of munitions: the AGM-AGM-114 laser-guided "Hellfire" missile and the GBU-12 laser-guided bomb. Manned aircraft carry a far greater variety, and while CENTCOM has not released the data, anecdotally it appears that most manned aircraft munitions are GPS-guided JDAMs, which have fewer limitations from clouds and weather and other causes than do the drones' laser-guided munitions.

That the drones are responsible for such a small percentage of the air-to-ground war in Afghanistan is the natural result of their inherent limitations. Prominent among them is their tiny payload compared to manned aircraft: The "more capable" drone, the MQ-9 Reaper, carries roughly one-ninth to one-fourth the payload of an A-10 or an F-16.

Nor are the drones cheaper to buy and operate. Using the Air Force's definition for all the components in a Reaper unit, they cost about $120 million to buy, compared to about $20 million for the original A-10 and about $55 million for a modern F-16. A Reaper "CAP," or unit, costs about $20 million per year to operate, compared to $5.5 million for an A-10C for a year or $4.8 million for an F-16C.

In short, with drones like the iconic Reaper, our forces get less performance for more cost -- compared to 35-year-old aircraft designs such as the A-10 and F-16.

These data notwithstanding, drones continue to be the darling of opinion in much of DOD, journalism, and think tanks. Articles repeatedly label Afghanistan as "the drone war," and one think tank drone advocate even referred to the AFCENT information as a "powerful data point" in favor of drones being "here to stay." They may, indeed, be here to stay, but that will be based on politics and hype, not performance in Afghanistan -- and perhaps the affinity of some for what drones are doing in Pakistan and Yemen under CIA control.

Whoever is the next secretary of defense will face a choice. He or she can operate at the policy wonk level, as so many already have, ignoring these kinds of basic nuts and bolts data. When they do so, and are told by in-house advocates of drones (or F-35s, or Littoral Combat Ships, or C-130Js, or almost anything else) that the newest technology is cheap and effective, the secretaries of defense with policy wonk and/or political backgrounds have proven themselves to be undisposed to serious, informed questioning. They end up taking the advocates' assertions at face value and acting on them.

The next steps in this process are as predictable as the sunrise: when some outsider suggests a budget cut, the DOD bureaucracies easily convince the secretary that their "affordable" and "effective" weapon systems will no longer be available. Then, the secretary proclaims the idea of insufficient resources for these pet rocks to be a "doomsday." In doing so, facilitators of business as usual like Secretary of Defense Leon Panetta thoroughly isolate themselves from the fact that the additional cost and low performance of these systems is much of what is driving the budget beyond acceptable levels of spending.

It is easy for the in-house advocates to co-opt the secretary of defense when he or she comes from an institution like Congress, where rhetoric and appearances trump facts, especially if the words are articulated cleverly or forcefully.

Such superficiality is precisely the profile Senator Chuck Hagel had as a member of the Senate. He was frequently in the news saying something interesting, often against the dogma of the Republican Party or even American politics in general. But, quick, tell yourself something he actually did of consequence in the Senate -- legislation or other important actions, not just words. Draw a blank? So did I, and I was watching up close and personal as a Republican Senate staffer for many of Hagel's twelve years there. Beyond the rhetoric, his record is quite sparse.

At a time when its budget is declining and advocates, backed by generally accepted myths, press hard for their particular hobby horse to be protected while others go begging, the Pentagon needs someone with a demonstrated record as a tough, acutely well informed downsizer or as an accomplished infighter against the powerful bureaucracies that run free under politically oriented secretaries of defense. A talker, not a doer, Senator Hagel, no matter how much I may admire his politics, is not the right person.

This is not to say that the other publically mentioned candidates for the job would be better.

As a denizen of the think tank and policy world, Michelle Flournoy -- as intelligent as she seems to be -- has been operating in a world where soft-policy differences are the stock in trade, not bureaucratic fights down in the weeds over the quality of data on performance or costs. As the chief architect of DOD's 2010 Quadrennial Defense Review as the Pentagon's under secretary of policy, she showed little interest in or understanding of how the building actually operates at the basic level.

As undersecretary of defense for acquisition, technology and logistics and then as deputy secretary of defense, Ashton Carter has shown little ability to master the bureaucracy. In fact, he let slide far more problems than he has done anything meaningful about. That is all too clearly the case with, for example, the Pentagon's most expensive program ever -- the F-35 -- which remains both unaffordable and a gigantic performance disappointment after four years of Carter's ministrations.

The vast chasm between conventional wisdom and reality on drones, their costs, and what is and is not working at the tactical level is replicated in myriad ways in the secretary of defense job portfolio -- from assault rifles to missile defenses to arms control and especially to questions of war and peace.

What we need least is yet another dilettante who specializes in politics of the moment and fancy words.

Partager cet article
Repost0
9 janvier 2013 3 09 /01 /janvier /2013 08:20

chuck-hagel.jpg

 

Jan. 8, 2013 - By JOHN T. BENNETT  - Defense News

 

Former Nebraska Republican Sen. Chuck Hagel’s nomination to replace Leon Panetta as U.S. defense secretary will bring something old and something new into the national spotlight: President George W. Bush’s Iraq war and a shrinking Pentagon budget.

 

Senate Armed Services Committee members and staff are reviewing Hagel’s decades-thick policy statements, votes and views ahead of a yet-unscheduled confirmation hearing.

 

But even as that deep dive is only in its infancy, it already is clear Hagel’s sharp opposition to the 2007 surge of additional U.S. forces in Iraq — which many credit with turning around that conflict — will take center stage. And it’s a safe bet that congressional proponents of avoiding deep Pentagon spending cuts will press the nominee over what he recently labeled a “bloated” Defense Department budget.

 

That remark came during a 2011 interview with the Financial Times, in which Hagel also said, “The Pentagon needs to be pared down. I don’t think our military has really looked at themselves strategically, critically in a long time.”

 

That comment is drawing the ire of national security-minded conservatives in Washington. Already, right-leaning think tanks and organizations are circulating white papers and talking points slamming a number of Hagel’s past comments on issues, including about cutting the DoD budget.

 

“The current secretary of defense and the White House have suggested that sequestration will be a calamity for our national security,” said Danielle Pletka of the conservative American Enterprise Institute. “How can you reconcile your demand for greater cuts and the rejection of those cuts by the incumbent?”

 

Such points inevitably will be picked up by Republican senators as they prepare to question the nominee in coming weeks.

 

Hagel’s allies, such as Fred Kempe, president and CEO of the Atlantic Council, are not tipping their hand about how deeply Hagel might want to reduce military spending.

 

But in a Jan. 8 television interview, Kempe, who worked closely with Hagel in the nominee’s post as Atlantic Council chairman, noted one of his heroes is former President Dwight Eisenhower. That U.S. wartime general-turned-commander in chief “had a very, very sober view of military spending and … came in after a war and had to make some tough decisions.

 

“Ultimately, it’s President Obama’s decision in the end,” Kempe said. “Certainly in this budget situation, you’re going to have a real hard look at the defense budget. And I think he’ll [Hagel] bring his business acumen and his toughness to play in this.”

 

Iraq Payback?

 

Whether the nation is aching for a new discussion about the still-controversial 2003-2011 Iraq war, it’s about to get one.

 

The former GOP senator angered many in his own party in 2006 when he broke with the George W. Bush administration and congressional Republicans over the conduct of the Iraq war. Some sources and pundits say the attacks Hagel is experiencing now are, in large part, payback for doing so.

 

Hagel penned a controversial 2006 Washington Post op-ed that began: “There will be no victory or defeat for the United States in Iraq.”

 

The then-senator took umbrage with what was at the time one of the top U.S. goals in Iraq.

 

“The time for more U.S. troops in Iraq has passed. We do not have more troops to send and, even if we did, they would not bring a resolution to Iraq. Militaries are built to fight and win wars, not bind together failing nations,” Hagel wrote. “We are once again learning a very hard lesson in foreign affairs: America cannot impose a democracy on any nation — regardless of our noble purpose.”

 

The op-ed was deemed remarkable, in part, because of the sharp language Hagel used.

 

“We have misunderstood, misread, misplanned and mismanaged our honorable intentions in Iraq with an arrogant self-delusion reminiscent of Vietnam,” Hagel wrote. “Honorable intentions are not policies and plans.”

 

Hagel also raised concerns about the economic toll the Iraq war was inflicting on the United States.

 

“The United States must begin planning for a phased troop withdrawal from Iraq. The cost of combat in Iraq in terms of American lives, dollars and world standing has been devastating,” Hagel wrote.

 

“We’ve already spent more than $300 billion there to prosecute an almost four-year-old war and are still spending $8 billion per month. The United States has spent more than $500 billion on our wars in Iraq and Afghanistan. And our effort in Afghanistan continues to deteriorate, partly because we took our focus off the real terrorist threat, which was there, and not in Iraq.”

 

Many of his views appear to place him at odds with several Armed Services Committee members, and that committee would have to approve his nomination before it moves to a full upper chamber vote.

 

One is former anking member John McCain, R-Ariz., to whom some in the GOP Senate caucus will look for guidance on how to vote if Hagel’s nomination reaches the upper chamber’s floor.

 

The Obama administration opted against a tense confirmation process for Susan Rice, who on Dec. 13 withdrew from consideration to become secretary of state over fears that McCain and other GOP senators would either block it or turn the confirmation process into a major political fight.

 

Whether the Hagel-McCain split over Iraq policy will lead McCain to oppose his friend remains an open question.

 

In 2008, McCain said he and Hagel are “close and dear friends” who simply reached different conclusions about the Iraq conflict. In the same interview, McCain called Hagel a “respected leader in America” who “served his country admirably, with honor and distinction.”

 

On Dec. 20, McCain told Defense News he had not yet decided how he would vote.

 

The Opposition

 

An anti-Hagel campaign has sprung up since his name was floated by the White House.

 

Pro-Israeli lawmakers, organizations and pundits have seized on 2008 comments Hagel made about the “Jewish lobby” intimidating U.S. lawmakers. Hagel and his allies have struck back, saying the nominee believes in the American-Israeli alliance.

 

Conservative pundits have deployed to cable TV networks to criticize his views. One is former George W. Bush-era Iraq adviser Dan Senor, a close adviser to 2012 GOP presidential nominee Mitt Romney.

 

Senor noted that some of Hagel’s views, such as questioning whether the kinds of stiff sanctions the Obama administration has placed on Iran over its alleged nuclear ambitions actually work, place him out of synch with the president.

 

One website calls Hagel “too extreme to be secretary of defense,” and lists his views on a range of issues.

 

The Republican National Committee, in a blog post, questions whether pro-Israeli lawmakers such as Sen. Chuck Schumer, D-N.Y., ultimately can support the nomination. The blog post questions if the administration can secure the 60 votes necessary to avoid a filibuster and confirm Hagel as defense secretary.

 

For his part, Schumer, in the hours after Obama announced Hagel’s nomination, is holding his cards close.

 

“Chuck Hagel, as a former colleague and a patriot with a decorated service record, has earned the right to nothing less than a full and fair process in the Senate,” Schumer said in a Jan. 7 statement. “I look forward to fully studying his record and exploring his views.”

 

Some conservative Washington hawks believe Hagel is too antiwar to advise any president on the use of American military power. Not so, say his allies.

 

“Hagel is not a pacifist, and certainly not the dove that his critics have claimed he is. He remains firmly within the foreign policy mainstream in Washington, and has supported past wars that I have opposed,” said Christopher Preble of the Cato Institute. “But his general inclination, hardened after the debacle of Iraq, is to avoid foreign crusades and to resist pressure to send U.S. troops into harm’s way in pursuit of unclear objectives that do not advance U.S. interests. That is a mindset that the neoconservatives cannot abide.

 

“I don’t believe … Obama chose Chuck Hagel in order to humiliate the Republican Party,” Preble said. “I don’t think he intended to shine the light on the bitter divide between the neoconservatives and traditional foreign policy realists. I think he picked Hagel because he likes him, and trusts him.”

 

As Washington awaits his nomination hearing, the issue to track as the nominee meets one-on-one with lawmakers, then answers hours of tough questions in a public hearing, is whether enough senators come to trust Hagel.

Partager cet article
Repost0
6 décembre 2012 4 06 /12 /décembre /2012 12:55
Menace sur le VHM

06.12.2012 Par Guillaume Belan (FOB)

 

Dure période pour l’armée de terre. Les ressources budgétaires, bien que très officiellement affichées en stricte application de la LPM (Loi de programmation militaire), ne sont manifestement pas au rendez-vous. L’étendu des dégâts n’est d’ailleurs pas encore totalement cernée… Et le budget terrestre, c’est devenu une tradition, trinque un peu plus que les autres. Facilité oblige.

 

Dernier arbitrage à l’étude, dont FOB a eu écho, le programme VHM (Véhicule Haute Mobilité), qui pourrait être amputé… de moitié! Annoncé il y a une semaine par la DGA (Direction Générale de l’Armement), le premier véhicule BVs10 Viking Mk2 de Hägglunds (filiale du groupe américano-britannique BAe) commandé en 2009, a été réceptionné le 7 novembre dernier. 53 véhicules haute mobilité seront livrés d’ici 2013.

 

Au final, la cible affichée devait atteindre 120 de ces chenillés blindés. Une première commande ferme de 53 VHM a été signée et deux tranches conditionnelles doivent-être confirmées, dont la première avant mai 2012. Or, de très fortes menaces pèsent sur ces commandes ultérieures et l’armée de terre planche très sérieusement sur un scénario à une cinquantaine de BVs10. Initialement, les 120 VHM devaient équiper deux brigades. Ce véhicule articulé blindé de transport de troupes, particulièrement adapté aux terrains difficiles, devait être mis en œuvre par la 27e brigade d’infanterie de montagne (27e BIM), qui dispose déjà de son prédécesseur le BV206, et la 9e brigade légère blindé d’infanterie de marine (9e Blbima).

 

Aujourd’hui, il est question de ne disposer que d’un parc centralisé dédié aux opex, qui serait basé à Canjuers. Cette solution permettrait de pouvoir armer deux SGTIA (Sous-groupement tactique interarmes) déployés en opérations extérieures, à savoir 25 véhicules par SGTIA projeté. Cette centralisation du parc permettrait par ailleurs d’éviter une usure prématurée des véhicules en unité. Car le VHM est un véhicule « précieux ». Véritable véhicule de combat, il dispose de capacités de franchissement inégalées. Et pouvoir évoluer hors des axes offre des avantages opérationnels importants. Récemment les britanniques l’auraient utilisé pour mener un raid en Somalie. Simple d’utilisation, il offre une liberté d’action et peut transporter 11 fantassins (équipés Felin), là où d’autres véhicules seraient incapable d’évoluer.

 

Très utilisé par les britanniques en Afghanistan pour évoluer hors des axes et donc loin de la menace des IED (bombes artisanales), la France pourrait le projeter en opérations dès 2013.

 

Construit par Hägglunds, la société française Panhard est associée au projet. Le constructeur de blindés légers est en charge de l’intégration des équipements spécifiques : armements de 7,62 ou 12,7 mm, radios, systèmes d’information… La France disposera de trois versions : transport de troupes (11 combattants), PC et logistique. Le VHM est protégé contre les munitions de petit calibre, les roquettes RPG, les mines et les IED.

Menace sur le VHM
Partager cet article
Repost0
26 novembre 2012 1 26 /11 /novembre /2012 21:50
L’Europe de la défense à l’heure de la crise budgétaire : une opportunité pour davantage de coopération ?

 

26 novembre 2012 Claude-France Arnould  (EDA) - Question d’Europe POLICY PAPER n°259 Fondation R. Schuman

 

Résumé : Confrontés à une crise budgétaire sans précédent, les Etats membres font le choix de la coopération pour maintenir l’efficacité de leur outil de défense – comme en atteste l’adoption le 19 novembre dernier [1] d’un code de conduite sur le partage et la coopération capacitaire. Les défis sont nombreux pour traduire en actes une impulsion politique, mais l’Agence européenne de défense apporte des solutions pragmatiques aux Etats membres.

 

1. LA RELANCE DE LA COOPÉRATION : DE L’IMPULSION À LA MISE EN OEUVRE

 

En décembre 2010, les ministres de la Défense de l’Union européenne, réunis à Gand, ont lancé une initiative majeure de partage et de mutualisation capacitaire.

 

A400M C160 refueling simulation

 

Certes, la coopération dans le domaine capacitaire n’est pas une innovation. Les Etats membres ont dans le passé engagé des programmes de coopération qui ont conduit à des capacités significatives comme l’A400M. Depuis 2010, les ministres de la défense ont toutefois intégré de nouvelles contraintes qui font de la coopération une nécessité :

 

- La contrainte budgétaire. Les budgets se resserrant dans l’ensemble des Etats membres, la coopération capacitaire est perçue comme une solution permettant de maintenir – à l’échelle européenne – la performance de l’outil de défense. Plutôt que de développer sur une base nationale l’ensemble du spectre capacitaire, les Etats membres devraient pouvoir davantage répartir l’effort capacitaire. Ce qui ne signifie nullement que la « mutualisation et le partage des capacités » puisse être un alibi pour faire moins. Certaines capacités nous manquent ou risquent de nous manquer : pour les partager et les mutualiser, il faut les avoir ;

 

- La réorientation stratégique américaine. Le choix des Américains de porter leur attention davantage vers l’Asie doit conduire les Européens à davantage assumer leurs responsabilités. Et qui dit capacité d’intervention autonome dit capacités militaires autonomes en Europe. L’opération en Libye a rappelé une nouvelle fois aux Européens leur dépendance à l’égard des Américains, dans des domaines aussi essentiels que le ravitaillement en vol, la surveillance ou les munitions. Le message de Washington est très clair : ne prenez pas pour acquis que nous mettons à disposition ces moyens, soyez capables d’agir par vous-mêmes.

 

Avec le soutien des ministres de la Défense, l’Agence européenne de défense a ainsi proposé une série de projets capacitaires, visant à :

- assurer la capacité d’action européenne, en améliorant nos moyens de ravitaillement en vol, de reconnaissance et de surveillance, etc. ;

- combler certaines lacunes récurrentes empêchant le déploiement rapide des opérations de l’Union européenne, notamment les hôpitaux de campagne ;

- améliorer la déployabilité des capacités européennes – notamment grâce au volet de la formation (pilotes de transport aérien, pilotes d’hélicoptères, entraînement maritime).

 

Chacun de ces projets réunit plusieurs Etats membres, à la carte.

 

En parallèle, l’Agence a engagé des travaux permettant de faciliter la coopération entre les Etats membres, notamment dans le domaine de la certification et de la qualification, qui nous permettront de faire en sorte que les Etats membres puissent reconnaître des tests de qualification et de certification des munitions effectués chez leurs voisins (1,7 milliard € chaque année). Ou encore de faire en sorte qu’un A400M français puisse effectuer sa maintenance en Allemagne.

 

l-a400m-2

 

Enfin, les ministres de la Défense ont adopté le 19 novembre 2012 un code de conduite sur le partage et la mutualisation capacitaire (cf. annexe 2), proposé par l’Agence européenne de défense. C’est une première en Europe : ce code de conduite, qui propose par exemple de considérer de manière systématique la coopération dans le développement de toute nouvelle capacité, de protéger d’éventuelles coupes les budgets alloués à des programmes menés en coopération, ou encore de garantir les échanges entre les différentes formes de coopération régionale, devrait permettre de structurer la coopération sur le long terme, et de l’ancrer dans les planifications de défense nationale.

 

Des contraintes pèsent sur la coopération capacitaire. Mais des solutions existent. En particulier, la souveraineté des Etats membres est préservée si les arrangements juridiques ou quasi-juridiques permettent de garantir l’accès aux capacités partagées, comme dans le cas du commandement aérien d’Eindhoven (European Air Transport Command - EATC).

 

 

2. L’ENJEU DE LA COOPÉRATION : OPTIMISER LA RESSOURCE EXISTANTE

 

La coopération ne peut pas servir d’alibi pour des coupes budgétaires additionnelles. Les Européens doivent à présent tout faire pour maintenir l’effort de la défense au risque d’obérer durablement leur outil de défense.

 

N’oublions pas que les ministères de la Défense sont considérablement affectés par le contexte financier et par un sentiment diffus que la guerre en Europe n’est plus probable, et par conséquent que l’outil de défense n’est plus essentiel à notre sécurité. Les Européens dépensent actuellement près de 200 milliards € à la défense, contre 500 milliards aux Etats-Unis, et contre des dépenses en forte croissance dans certaines régions du monde. Nous ne pouvons pas prendre le risque d’un déclassement stratégique.

 

Au-delà de l’analyse ponctuelle, c’est la tendance qui est la plus inquiétante : par comparaison avec 2006, les Européens ont diminué leur niveau d’investissement annuel de près de 20 milliards €, alors que Washington a augmenté son effort de 100 milliards € ! Et on observe le décrochage progressif des budgets de défense consacrés à la R&T. Alors que le Conseil européen avait endossé un objectif d’investissement dans la R&T de 2% en 2008, la moyenne est de 1,2% actuellement. La tendance est négative. Et la coopération européenne reste également très limitée, seuls 12% des efforts de R&T sont menés en coopération.

 

Or, sauf à considérer la crise financière comme une maladie chronique dont, malgré nos efforts, nous ne nous remettrions pas, il faut assurer l’avenir, et un avenir qui n’est pas dénué de menaces (marquées par des risques de nature plus diffus, type cyber-attaques, en parallèle de crises de nature plus classique exigeant des interventions militaires), c’est le moins que l’on puisse dire. Maintenir l’effort de défense existant et optimiser l’impact opérationnel de cet investissement est donc vital : à court terme, nous n’aurons pas davantage de moyens, nous devons donc faire mieux avec ce que nous avons.

 

A condition de maintenir cet investissement, la coopération peut être une source d’optimisation de l’effort de défense entre Européens. A cet égard, l’Agence européenne de défense propose :

 

- D’harmoniser les besoins militaires, pour éviter de multiplier les variantes et donc les surcoûts. Aucun Etat membre ne souhaite répéter l’expérience du NH90, qui a abouti à la production de 23 versions différentes. C’est un besoin opérationnel, autant qu’une demande constante de nos industriels ;

Caïman (NH90 TTH) – photo GAMSTAT P.Gillis

- D’aligner les calendriers d’acquisition afin de faire jouer les économies d’échelle auprès des industriels ;

- D’étendre la coopération, non pas seulement à la phase d’acquisition, mais à la totalité du cycle de vie d’une capacité (certification, maintenance, formation, soutien logistique, etc.) qui recouvre près des 2/3 du coût de la capacité.

 

Par ailleurs, l’Agence recherche toutes les synergies possibles avec les autres politiques de l’Union européenne, y compris en termes de financement. Quelques exemples : dans le domaine de la recherche et le développement, alors que la Commission projette allouer près de 6 milliards € aux technologies clés, il nous paraît essentiel que puissent être éligibles, dans le cadre du programme-cadre pour la recherche et le développement, des projets de R&D à applications duales. De même pour les fonds structurels européens, qui permettent de financer recherche, innovation et reconversion industrielles : nous examinons actuellement les conditions dans lesquelles les acteurs de la défense pourrait tirer avantage de ce financement. Et d’autres opportunités existent dans le domaine du ciel unique européen ou dans le domaine des drones, toujours au titre des activités à double usage.

 

3. LE RÔLE DE L’INDUSTRIE DE DÉFENSE EN EUROPE

 

Une coopération efficace dans le domaine des capacités repose sur une forte impulsion politique, une communauté d’intérêts stratégiques entre certains Etats membres et enfin un socle industriel. C’est la raison pour laquelle l’Agence prête une attention particulière à la base industrielle et technologique de défense en Europe.

 

Le contexte est plus contraint que jamais pour l'industrie de défense européenne : contraction des marchés en Europe, marché à l'export marqué par une concurrence américaine accrue (baisse annoncée de 450 milliards sur 10 ans du budget de défense et assouplissement des règles ITAR [2] visant à faciliter les conditions d'exportation du matériel américain), conditions d'exportation de plus en plus exigeantes (transfert de savoir-faire et de technologie), modification de l’actionnariat qui fait peser de manière croissante sur le secteur industriel le financement des bureaux d’étude, baisse des investissements consacrés à la recherche et au développement.

 

Dans ces conditions, le soutien à l’industrie européenne, qui est dans les missions de l’Agence, revêt une importance particulière. Si nous ne disposons ni du mandat ni des moyens pour nous ingérer dans la restructuration du paysage industriel en Europe, nous pouvons agir sur certains leviers.

 

Notre dialogue avec les industriels européens permet d’articuler au mieux l’offre et la demande, tant au profit des gouvernements (avoir accès à de meilleurs prix) qu’au profit des industriels (davantage anticiper les attentes des Européens).

 

- Nous consacrons une partie de notre budget au financement d’études menés pour la plupart par des industries européennes. Et ce budget opérationnel permet d’obtenir un effet de levier sur les Etats membres, puisqu’il permet de susciter des investissements plus importants des gouvernements, notamment dans le domaine de la recherche et le développement ;

- Nous consolidons la demande en harmonisant les besoins militaires. Cela permet aux industriels de cibler leurs efforts de R&D et d’éviter d’avoir à développer un trop grand nombre de variantes d’un équipement pour de petits volumes ;

- Nous identifions enfin des domaines technologiques prioritaires (non-dépendance technologique), par exemple dans le domaine de nouveaux matériaux visant à améliorer la performance des radars européens, et encourageons les investissements des Européens dans ces domaines prioritaires ;

- Nous cherchons enfin à structurer un environnement aussi favorable que possible pour l’industrie de défense en Europe. A titre d’exemple, nous étudions dans quelle mesure nous pouvons articuler la directive « Marché public de défense et de sécurité » et la coopération. Le caractère tout à fait spécifique du marché européen des équipements de défense fait qu’il ne peut pas être soumis aux mêmes critères d’appréciation qu’un marché classique. Il y a des considérations de souveraineté opérationnelle, de sécurité d’approvisionnement et de maintien de capacités technologiques et industrielles clés à prendre impérativement en compte. Et il ne faut pas oublier que le marché européen s’inscrit dans un marché plus global dont le fonctionnement est également bien spécifique.

 

4. LE POSITIONNEMENT DE LA FRANCE

 

france-europe.jpg

 

La France a joué un rôle essentiel de soutien à l’Agence européenne de défense. Elle a été largement à l’origine de sa création, a porté à l’Agence des projets majeurs tant dans le domaine de la R&T que dans le domaine capacitaire, et a toujours soutenu une augmentation des ressources. Elle a enfin toujours détaché du personnel de qualité.

 

L’engagement de la France reste décisif : pour le succès de la politique de partage et de mutualisation capacitaire qui dépendra en grande partie de quelques projets structurants. Pour l’effet d’entraînement sur ses partenaires européens, qu’il s’agisse des plus grands Etats ou des Etats plus modestes ; et pour la crédibilité de l’Agence, qui doit être effectivement utilisée au maximum de son potentiel.

 

Beaucoup est attendu de la France, à commencer par le projet phare du ravitaillement en vol, tant outre atlantique que de la part de nos partenaires européens. Le dossier est l’un des plus importants que l’Agence ait jamais traité, compte tenu des enjeux stratégiques, opérationnels et industriels. Et la France est dans une situation particulière du fait de son projet de renouvellement de sa flotte de ravitailleurs en vol. C’est pourquoi nous devons porter une attention particulière à ce dossier et nous appuyer sur le savoir-faire et l’expertise française pour mettre sur pied une flotte européenne de ravitailleurs en vol.

 

Three Airbus Military A330 MRTTs fly in formation photo Air

 

Nous attendons également de la France qu’elle ait plus systématiquement recours à l’Agence. L’Agence n’est pas soumise à la recherche laborieuse d’un accord à 26. Elle peut, car c’est essentiel pour l’avenir de la coopération, soutenir des projets à quelques uns. Elle est le réceptacle pour assurer la cohérence des initiatives de mutualisation et de partage des capacités. Elle doit harmoniser les besoins avant que des programmes ne soient conduits, notamment par l’OCCAR avec qui nous venons enfin de conclure l’accord qui nous donne pleinement les moyens de coopérer. Elle doit jouer un rôle essentiel dans la certification des équipements.

 

Le Traité de Lisbonne prévoit un rôle très ambitieux pour l’Agence. Il doit être préparé par l’aboutissement concret des activités pragmatiques en cours. Et sur cette base de crédibilité et de confiance, l’Agence peut être prête à venir en soutien de toute évolution qui pourrait être souhaitée par les Etats.

 

CONCLUSION

 

L’association de l’Agence au Livre Blanc français est une excellente nouvelle, qui devrait servir de précédent pour des exercices similaires en Europe. Nous apportons une analyse du paysage capacitaire européen, les opportunités de coopération, un retour d’expérience en matière de coopération. Mais il est également important que l’Agence ne manque pas le virage de la coopération bilatérale et multinationale. Nous pouvons y injecter notre valeur ajoutée – mais aussi assurer qu’une cohérence soit maintenue en Europe entre les différents îlots de coopération. Sans quoi nous aboutirons certainement à de nouvelles formes de duplication, ou à des trous capacitaires toujours plus importants.

 

Claude-France Arnould

Directeur exécutif de l’Agence européenne de défense

 

Lien vers le curriculum vitae

 

 


Notes :

 

 

1. http://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/docs/pressdata/FR/foraff/133658.pdf

2. International Traffic in Arms Regulation : ensemble de règlements du gouvernement fédéral américain visant à contrôler les importations et exportations des objets et services liés à la défense nationale.

 

 


ANNEXE 1 L’AGENCE EUROPÉENNE DE LA DÉFENSE – QUELQUES CONTRE-VÉRITÉS :

 

 

L’Agence est au cœur de la coopération sur les capacités de défense en Europe. Il convient toutefois de corriger certaines contre-vérités.

 

L’Agence est-elle un instrument communautaire ?

Non. L’Agence est une Agence du Conseil. Son comité directeur réunit une fois par semestre, les ministres de la Défense des 26 Etats membres (le Danemark ayant un « opt-out »). Ce sont eux qui orientent les travaux, qui votent le budget de l’Agence et nomment le directeur exécutif et son adjoint. L’Agence est donc un instrument intergouvernemental, au service des Etats membres.

 

Tous les projets menés à l’Agence doivent-il l’être à 26 ?

Non. L’Agence soutient des projets menés en coopération à partir de deux Etats membres. Par exemple, en matière de R&T, près d’un tiers des projets sont menés en bilatéral. En revanche, pour certains sujets, la participation du plus grand nombre d’Etats membres est souhaitable, par exemple dans le domaine de la certification ou de la qualification, afin notamment de faciliter l’interopérabilité. La géométrie variable est essentielle et consubstantielle à l’Agence : les Etats membres se regroupent en fonction des intérêts, des calendriers capacitaires ou de la proximité stratégique, souvent régionale.

 

Le budget de l’Agence est-il trop limité pour avoir un impact ?

Non. Le budget de l’Agence est de 30 millions € par an, ce qui est en effet très modeste. Mais c’est l’effet de levier qui importe le plus : l’Agence a suscité l’investissement de 600 millions € des Etats membres dans la R&T ces 4 dernières années. Cela dit, le jour où tout le potentiel prévu par le Traité sera mis en oeuvre, un budget accru se justifiera pleinement au titre de la valeur ajoutée et de l’efficacité de l’Agence.

 


ANNEXE 2 CODE OF CONDUCT ON POOLING & SHARING

 

 

INTRODUCTION

The objective of this Code of Conduct is to support cooperative efforts of EU Member States to develop defence capabilities. The actions herein are aimed at mainstreaming Pooling & Sharing in Member States’ planning and decision-making processes. They are to be implemented on a national and voluntary basis, in line with defence policies of Member States.

 

POOLING & SHARING

1) Systematically consider cooperation from the outset in national defence planning of Member States.

2) Consider Pooling & Sharing for the whole life-cycle of a capability, including cooperation in R&T, minimizing the number of variants of the same equipment, to optimise potential savings, improve interoperability, and rationalise demand.

3) Promote where possible the expansion of national programmes to other Member States to encourage the cooperative development of increased capabilities and facilitate operational deployment.

4) Share opportunities that could be open to Pooling & Sharing.

5) Consider the joint use of existing capabilities by Member States to optimise available resources and improve overall effectiveness.

 

INVESTMENT

In accordance with national decision-making processes:

6) When a Pooling & Sharing project is agreed, endeavour to accord it a higher degree of protection from potential cuts.

7) Harness efficiencies generated through Pooling & Sharing in order to support further capability development.

8) Endeavour to allocate the necessary investment to support the development of future capabilities, including R&T, taking advantage of synergies with wider European policies, including regulatory frameworks, standards and certification.

 

COHERENCE

9) Pursue coherence between regional clusters of cooperation, including bilateral and ongoing multinational initiatives, to avoid major gaps or possible duplication and to share best practice, using EDA as a platform for information exchange.

10) Increase transparency, share expertise and best practice on cooperative capability development and capability priorities among Member States to enhance the opportunities for cooperation and greater interoperability. Mapping of projects open to cooperation would be supported by EDA tools, such as the Capability Development Plan and the database of collaborative opportunities (CoDaBa).

11) Benefit from information through EDA when conducting national defence reviews, for example on Pooling & Sharing opportunities and the impact of budget cuts (an assessment of possible consequences on the European capability landscape).

 

ASSESSMENT

 EDA to submit to Defence Ministers an annual state of play of Pooling & Sharing, on the basis inter alia of inputs/reports from Member States and the EUMC, focusing on new Pooling & Sharing opportunities and also comprising: an analysis of the capability situation in Europe; progress achieved; obstacles; the impact of defence cuts and possible solutions.

 

 


 

LA FONDATION ROBERT SCHUMAN

 

Directeur de la publication : Pascale JOANNIN

 

LA FONDATION ROBERT SCHUMAN, créée en 1991 et reconnue d’utilité publique, est le principal centre de recherches français sur l’Europe. Elle développe des études sur l’Union européenne et ses politiques et en promeut le contenu en France, en Europe et à l’étranger. Elle provoque, enrichit et stimule le débat européen par ses recherches, ses publications et l’organisation de conférences. La Fondation est présidée par M. Jean-Dominique GIULIANI.

Partager cet article
Repost0
13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 20:50

SNLE Le Terrible apte au lancement du M51

 

13-11-2012 Par Vincent Lamigeon - challenges.fr

 

Même désargentée, la France tient à son coûteux statut de grande puissance assuré par son armement nucléaire. Débat interdit.

 

Le débat a été ouvert le 20 juin. Puis clos début juillet. Le 20 juin dernier donc, l'ex-Premier ministre Michel Rocard lance un Scud retentissant sur le plateau de BFM TV. La dissuasion nucléaire? Il faut renoncer d'urgence à ce fardeau financier, "16 milliards d'euros par an qui ne servent absolument à rien". Branle-bas de combat à l'UMP comme au PS, qui éreintent la sortie de Rocard. En déplacement à Rio, François Hollande joue les pompiers de service: "Renoncer à la dissuasion nucléaire pour des raisons d'économie budgétaire n'est pas aujourd'hui la position de la France." Et le 4 juillet, pour clore l'incident, le président de la République embarque pendant trois heures dans le sous-marin nucléaire lanceur d'engins (SNLE) Le Terrible, fleuron de la force de frappe française, une première depuis Valéry Giscard d'Estaing. Fermez le ban.

 

"L'assurance-vie de la France"

 

"C'est le débat interdit, dénonce le général Bernard Norlain, ancien conseiller militaire de Jacques Chirac à Matignon. La position officielle relève du postulat religieux: la bombe atomique, c'est l'assurance-vie de la France." Cet ancien général d'aviation cinq étoiles est bien le seul parmi les gradés à monter ouvertement au front. Et, parmi les politiques, seuls les Verts et l'ancien ministre de la Défense Paul Quilès défendent des thèses similaires. "La remise en cause de la dissuasion menacerait beaucoup d'intérêts chez les industriels, comme Astrium, MBDA ou DCNS, mais aussi dans les armées, poursuit le général Norlain. Le format de la Marine est calibré autour de la mission de dissuasion."

 

Pour les opposants à la dissuasion, l'arme nucléaire est à la fois dépassée stratégiquement face aux nouvelles menaces (terrorisme, piraterie...) et ruineuse en période de disette budgétaire. Pour les autres, elle est la garantie ultime de la sécurité nationale, mais aussi un argument diplomatique de poids pour rester au Conseil de sécurité de l'ONU. "La dissuasion nucléaire donne à la France le poids politique nécessaire pour parler comme la France doit parler", résumait fin juin le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

 

A quel prix? Un rapport de la commission de la Défense du Sénat aboutissait en juillet dernier au chiffre de 3,4 milliards d'euros sur 2012. Ce chiffre "représente 11% du budget de défense annuel et 1,2% du total des dépenses du budget de l'Etat pour 2012 », écrivent les sénateurs. L'effort financier, maintenu en 2013, n'a guère évolué en euros constants depuis dix ans - 20% des crédits d'équipement militaire -, et affiche une baisse sensible depuis vingt ans, après avoir atteint 5 milliards en 1990. La France a en effet largement désinvesti dans les années 1990, arrêtant le programme de missiles sol-sol Hadès, passant de six à quatre SNLE, démantelant même en 1996 les missiles et les installations du plateau d'Albion.

 

"Presque bon marché"

 

Pour les soutiens de la dissuasion, les 3,4 milliards annuels, contre les 61 milliards de dollars inscrits au budget de dissuasion américain, n'ont donc rien de choquant. "Les programmes nucléaires sont gérés au cordeau: les missiles M 51, ASMP-A et le dernier SNLE ont été livrés à l'heure et dans les coûts", souligne-t-on à la Direction générale de l'armement (DGA). "3,4 milliards d'euros, c'est presque bon marché! assurait début juillet l'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées, devant les députés de la commission de la Défense. La Force océanique stratégique est mise en oeuvre par 3.200 marins, effectif équivalent à celui des agents municipaux d'une ville comme Montpellier."

 

Pas chère et porteuse d'avenir. Telle est la dissuasion pour ses thuriféraires. Les industriels évoquent les applications civiles des technologies développées pour l'arme atomique: supercalculateurs liés à la simulation de frappes nucléaires, applications médicales du laser Mégajoule, ou lanceurs spatiaux. "Le bureau d'études des Mureaux, qui conçoit Ariane 5, est le même que celui qui développe le M 51", rappelait fin septembre François Auque, président d'Astrium, maître d'oeuvre du missile balistique M 51 qui porte la charge nucléaire.

 

Le socle de l'indépendance

 

Les industriels et la DGA assurent aussi que tout relâchement sur la recherche et l'industrialisation des outils de dissuasion entraînerait la perte du savoir-faire français, comme ce fut le cas pour les Britanniques sur les sous-marins. "Il serait déraisonnable de se priver d'un outil qui, pour un budget équivalent à 0,2% du PIB, représente une assurance-vie pour la nation et le socle d'une politique de défense indépendante", juge Bruno Tertrais, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Le problème, c'est que le maintien de l'enveloppe dissuasion dans un budget de la défense en baisse fait peser des risques sur le reste des équipements. D'autant que le nucléaire va coûter plus cher d'ici à la fin de la décennie du fait, notamment, du développement de la prochaine génération de SNLE, prévu vers 2030, et de ses missiles. "Le chiffre devrait augmenter de 10 à 15%", assure-t-on de très bonne source. De quoi faire grincer des dents: "La sanctuarisation de l'investissement dans la dissuasion va menacer les armements conventionnels, alors que nous avons déjà des trous capacitaires dans le ravitaillement en vol ou le renseignement, pointe le général Vincent Desportes, professeur à Sciences-Po. Quelle est la crédibilité de l'arme nucléaire, quand la France ne peut pas faire l'opération en Libye sans les Etats-Unis?"

 

Renoncer aux missiles ?

 

L'idée serait de couper la poire en deux. Ne pas arrêter, mais diminuer les investissements. "Pourquoi ne pas passer de quatre à trois SNLE, ce qui représenterait déjà une économie énorme?" s'interroge un gradé sous couvert d'anonymat. "Cette décision de rupture mettrait en péril la permanence d'au moins un sous-marin en mer, une des bases de la doctrine française", répond Bruno Tertrais. D'autres préconisent de renoncer aux missiles embarqués sur chasseurs Mirage 2000 et Rafale. "Ce serait se priver d'une arme utile, flexible et peu coûteuse", rétorque-t-on côté DGA. Selon le rapport du Sénat, supprimer cette composante de la dissuasion permettrait seulement d'économiser 2,6 milliards sur les quinze prochaines années. Rien à voir avec la composante océanique qui, elle, va engloutir 29 milliards d'euros sur la période. En reprenant ces chiffres, on ne trouve nulle trace des "16 milliards par an" évoqués par Michel Rocard. Quelques jours après sa sortie, il a d'ailleurs battu en retraite. Ce n'était qu'une "boutade".

Partager cet article
Repost0
13 novembre 2012 2 13 /11 /novembre /2012 12:35

http://3.bp.blogspot.com/-nzH_2vplP5Y/T3SHEt8b6sI/AAAAAAAAB8Y/heTkvljgNbA/s1600/DEFEXPO+%252818%2529.JPG

 

November 7, 2012 by Ritu Sharma - defenceeXpress

 

 

With sluggish economy putting in limbo its demand for additional funds, the Defence Ministry on Wednesday asked the three services to have a more “focused” approach towards acquisition especially towards the critical projects and plans that have a direct bearing on their “operational preparedness”.
 
 
Many of the modernization projects – artillery and fighter jets procurement – is moving at a snail pace and the huge capital expenditure earmarked for the current fiscal remains largely unspent. The projections made by Antony in his reply during budget session in Rajya Sabha were found to be way off the mark in the review, sources revealed. 
 
 
The delay in Indigenous Aircraft carrier (IAC), slow progress of border roads projects in Arunachal, highly unsatisfactory progress of ordinance factories and defence PSUs are said to be the main reasons for the state of present affairs in the defence expenditure, sources said. To set right the course and exhaust the 1,93,000 crores of defence budget, out which around Rs. 80,000 crores were allocated for modernization and acquisition projects, Antony has asked the officials to conducts series of separate review meetings about the projects and plans having direct linkages with the “operational preparedness”. 
 
 
 
 
Earlier, the MoD had projected an additional budgetary requirement of Rs. 50,000 crore for the year 2012-13. During the budget announcement itself, Antony had made it known that the amount was 15.5 percent less than the estimated requirement of the services. Antony announced that as per projections his ministry needed Rs. 2,39,123 crores in total and thus they will require an additional amount of Rs 45,716 crores.
 
 
“The budget estimates were given in accordance with the assessment of the new emerging threat perception from neighbouring countries and the forces required it to meet the new challenges. However, with the other ministries facing cut, the defence ministry is afraid that the inability to finish the defence budget would lead to a cut in the next budget,” sources said.
 
 
 
 
In the ongoing financial year, the Defence Ministry is expected to conclude the largest open tenders to buy 126 medium multi-role fighter aircraft at an estimated value of Rs. 48,000 crore along with scores of other multi-billion dollar tenders for artillery, helicopters and warships reaching final stages. However, majority of these projects have been delayed due to slow acquisition processes and the losing vendors trying to put spoke in the process by citing irregularities in the deal.
 
 
In comparison to the defence budget of Rs.1.70 lakh crore in 2011-12, this year Indian defence budget was 13.15 percent higher at Rs 1.93 lakh crore, out of which Rs. 79, 579 crore was to be spent on purchase of new weapons and platforms.  The hike though considerable as per the Indian standards will be no match to the country’s eastern neighbor. China’s increased budget has continued to cause concern in India. According to Pentagon’s South Asian Defence and Strategic Year Book China’s total military spending has increased by 189 percent between 2001 and 2010, an average annual increase of 12.5 percent. As per data, China is the second largest spender of defence after the US and India comes at position 9.
Partager cet article
Repost0
12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 09:10

logo DGA

 

07/11/2012 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Grandeur et décadence des armées françaises... Mercredi après-midi débute l'examen en séance des crédits de la mission Défense du projet de loi de finances (PLF) pour l'année 2013. Le PLF devrait en principe être voté le 20 novembre. En trois volets, voici les principales déclarations à l'occasion de leur audition à la commission de la défense de l'assemblée nationale du chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, puis des chefs d'état-major terre, air, marine et enfin du délégué général pour l'armement.

 

Après un premier volet sur les déclarations d'Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées puis un deuxième volet sur les les principaux points évoqués par le chef d'état-major de l'armée de terre, Bertrand Ract-Madoux, le chef d'état-major de l'armée de l'air, Denis Mercier, et, le chef d'état-major de la marine, Bernard Rogel, voici les principaux propos tenus par le délégué général pour l'armement, Laurent Collet-Billon, lors de son audition à la commission de la défense de l'assemblée nationale au mois d'octobre :

 

• Sur le budget 2012

"L'été 2012 a été consacré à préparer la transition vers la nouvelle loi de programmation militaire (LPM) tout en essayant de préserver la marge de manoeuvre la plus grande possible dans un cadre budgétaire contraint. Tous nous participons, à des titres divers, à la définition des orientations stratégiques de la défense dans le cadre des travaux engagés par la Commission du Livre Blanc, qui précédera la nouvelle LPM. En application des mesures arrêtées en 2012, le niveau d'engagement du programme 146 Équipement des forces de la mission Défense a été ramené à quelque 7,3 milliards d'euros en fin d'année au lieu des 10,2 milliards prévus".

"Les besoins de paiement du programme 146, hors titre 2, sont estimés pour 2012 à 11,6 milliards d'euros pour des ressources envisagées à hauteur de 9,8 milliards, en escomptant la levée des 480 millions d'euros de réserves et en incluant 936 millions de ressources extra-budgétaires issues de la vente de fréquence. Le report de charge s'élèvera donc à la fin de l'année à 1,7 milliard, soit environ deux mois de paiement, en supposant la levée de la réserve réglementaire. Chacun peut donc noter l'aggravation du report de charge de quelque 200 millions d'euros par rapport à la fin de 2011(...) La situation budgétaire se tend donc un peu plus à la fin de l'année 2012. C'était prévisible".

"Le niveau d'engagement des études amont a été préservé en 2012 à hauteur de 720 millions d'euros, dont 53 millions pour le dispositif RAPID et le soutien aux pôles de compétitivité, en faveur des PME dans le cadre du soutien à l'innovation. Les besoins de paiement pour les études amont sont estimés à 756 millions d'euros, ce qui correspondrait à un solde de gestion de l'ordre de 85 millions d'euros dans l'hypothèse de la levée des 40 millions de réserves".

 

• Sur le projet de budget 2013

"Le budget pour 2013 est un budget de transition, qui s'inscrit dans l'attente des orientations du Livre blanc et de la nouvelle LPM. À l'instar de l'ensemble de la mission Défense, le budget de l'équipement des forces est stabilisé en valeur, grâce à des recettes extrabudgétaires, de l'ordre du milliard, qui proviennent de la vente de fréquences à des opérateurs de télécommunications. Ces recettes seront toutefois épuisées à la fin de 2013 et il n'y a aucune perspective de vente de fréquences supplémentaires. Cette stabilisation marque une inflexion dans la trajectoire budgétaire des opérations d'armement, qui s'écarte désormais nettement de la référence de la précédente LPM. L'absence de recettes extrabudgétaires conjuguée à la montée en puissance de l'agrégat nucléaire, dans la perspective du renouvellement des composantes de la dissuasion à l'horizon 2030, peut conduire à des restrictions dans les programmes dits à effets majeurs, c'est-à-dire les programmes classiques".

"Le contrat (avec Dassault Aviation, ndlr) stipule la livraison annuelle de onze Rafale. C'est la cadence minimale fixée au regard de la continuité industrielle et de la capacité des fournisseurs de Dassault à produire les équipements nécessaires. Si elle se produit, l'exportation du Rafale permettra d'alléger la charge à partir de 2017".

 

• Sur les consolidations industrielles

"Le rapprochement entre Safran et Thales reposait sur la volonté de ne financer qu'une seule source de technologie en matière d'optronique, les deux sociétés présentant des gammes complémentaires tout en étant parfois en concurrence frontale. La situation s'est crispée autour des savoir-faire de certains établissements des deux sociétés. Je ne crois pas que ce rapprochement aurait livré la direction du nouveau groupe à des financiers, compte tenu de la persistance d'une très forte mentalité ingénieur dans les deux sociétés : les ingénieurs continuent d'avoir la primauté à Safran comme à Thales. De plus, en cas de rapprochement entre EADS et BAE, il conviendrait également de s'interroger sur l'avenir des différents champions de notre industrie de défense : Thales, Nexter, DCNS, Safran. Les partenariats possibles en Europe sont peu nombreux (...). À mes yeux, l'État, actionnaire ou non, doit avoir la capacité d'intervenir au sein des sociétés de défense sur les orientations et les ventes d'avoirs stratégiques. Cette capacité entre dans le cadre des actions spécifiques, dont certaines ont été mises en place lors des privatisations de sociétés de défense - c'est le cas de Thales. La France possède également une action spécifique au sein d'EADS. C'est l'outil absolu, alors que l'État actionnaire est trop souvent un État qui met trop de temps à prendre ses décisions".

 

• Sur l'exportation

"Les perspectives à l'exportation sont maussades. Nous n'atteindrons pas le chiffre de l'an dernier non seulement parce que le marché se rétrécit mais également du fait que les Américains, qui préparent avec beaucoup d'activisme le repli de leur budget de la défense, sont présents sur tous les marchés, notamment en Asie".

 

• Sur les relations franco-britanniques dans la défense

"L'accord franco-britannique de Lancaster House a permis de lancer différents programmes : systèmes antimines, évaluation du Watchkeeper, première phase des études relatives aux drones de combat, réflexion sur la création potentielle de centres de compétences uniques pour la société MBDA, études amont communes pour plus de 50 millions d'euros par an par pays -, défrichement de nouveaux champs éventuels de coopération... Nous avons également passé en revue tous les programmes de missiles futurs, dont l'ANL Anti-navire léger, ndlr) ou des missiles air-sol en vue de remplacer par un missile entièrement européen les Hellfire, dont sont actuellement dotés nos hélicoptères Tigre et qui pourraient également doter nos futurs drones. L'évolution des rapports franco-britanniques est réaliste et pragmatique. On ne sent aucun coup de froid. Les Britanniques sont dans une phase attentiste au regard de nos choix budgétaires".

 

• Sur les drones

"S'agissant des drones, le ministre de la défense ne manquera pas de faire connaître ses options en matière de drones MALE. Si nous voulons doter nos forces très rapidement de moyens opérationnels, la seule source, ce sont les États-Unis, avec tous les inconvénients que vous avez mentionnés en matière de maîtrise des logiciels et de certains capteurs. C'est pourquoi nous travaillons sur la possibilité de distinguer la chaîne de pilotage de la chaîne de mission, de manière à doter ces drones de capteurs ou d'armements européens. Nous avons entamé à cette fin des discussions informelles avec l'industriel américain General Atomics, qui ne produit ni les capteurs ni les armements. Toutefois, la période électorale aux États-Unis ne favorise pas un aboutissement immédiat de cette démarche. Le Royaume-Uni et l'Italie possèdent déjà des drones de General Atomics. L'Allemagne a déposé en janvier 2012 une demande de FMS - Foreign Military Sale - pour l'acquisition de Predator. L'Allemagne et la France ont du reste engagé une réflexion, en cohérence avec nos travaux avec le Royaume-Uni, sur la possibilité d'entreprendre en commun une démarche d'européanisation des équipements et, progressivement, du drone. À plus long terme, c'est-à-dire au-delà de 2020, le calendrier dépendra de nos capacités budgétaires et des priorités que nous aurons définies. Les crédits dépensés dans le cadre du programme Talarion se sont élevés à quelque 30 millions d'euros. L'opération a été arrêtée parce qu'elle conduisait à un objet trop volumineux qui ne correspondait pas aux besoins de l'armée française. La première partie du travail sur Talarion portait sur la création d'un porteur. Or cette opération, qui aurait été intégralement réalisée en Allemagne, nous aurait conduits jusqu'en 2017. Se posait aussi la question de la participation de notre industrie à la réalisation des capteurs. Nous n'avons donc pas poursuivi cette opération. Cela n'a d'ailleurs laissé aucune séquelle dans les relations entre l'Allemagne et la France".

Partager cet article
Repost0
12 novembre 2012 1 12 /11 /novembre /2012 09:00

Mindef

 

06/11/2012 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Grandeur et décadence des armées françaises... Mercredi après-midi débute l'examen en séance des crédits de la mission Défense du projet de loi de finances (PLF) pour l'année 2013. Le PLF devrait en principe être voté le 20 novembre. En trois volets, voici les principales déclarations à l'occasion de leur audition à la commission de la défense de l'assemblée nationale du chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, puis des chefs d'état-major terre, air, marine et enfin du délégué général pour l'armement.

 

Dans ce premier volet, voici les principales déclarations de l'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées, lors de son audition devant la commission de la défense de l'assemblée nationale :

 

• Sur le modèle défini par le Livre blanc de 2008 :

"Le modèle défini par le Livre blanc de 2008 n'est plus soutenable, malgré les efforts que l'État a consentis pour la défense et ceux des armées pour s'optimiser. Depuis 15 ans et la fin de la conscription, l'outil de défense est dimensionné en moyenne à 32 milliards constants en valeur de 2012. Le nouveau budget triennal programme 29 milliards pour 2015, soit quasiment 10% de moins. C'est clairement un changement de portage".

 

• Sur le recul des crédits à la défense cette année :

"En tenant compte des lois de finances rectificatives et du gel de crédits supplémentaires intervenu en juillet, les crédits de 2012 sont désormais en recul de 1,2 milliard par rapport à l'annuité initialement prévue. Conjugué à l'écart cumulé de 1,9 milliard de la fin de 2011 et sans préjuger des conditions de la fin de gestion de 2012, le recul dépassera les 3 milliards à la fin de l'année".

 

• Sur le gel des recrutements et le moral des troupes :

"D'autres risques concernent le domaine des ressources humaines. Les économies décidées imposent de geler le recrutement de 2000 personnes en 2012 et de diminuer de nouveau, en 2013, des mesures catégorielles. Le taux de retour des économies dégagées par les déflations s'établit, selon le ministère, à 33% en 2011 et à 20% en 2012. Selon le projet de loi de finances, il atteindra 30% en 2013, soit beaucoup moins que la norme en vigueur qui est de 50%. Le moral est déjà fragile, je l'ai souligné en juillet. Ce ne sont pas ces mesures qui vont l'améliorer».

 

• Sur le renouvellement des équipements :

"Les économies réalisées sur les équipements représentent 850 millions. Au total, la diminution des engagements atteint 5,5 milliards en 2012 et 2013, dont près de 4,5 pour les seules opérations d'armement, le reste se répartissant entre les petits équipements des armées et l'infrastructure. Sur deux ans, elle représente plus de la moitié d'une annuité du titre V. Ces décalages, qui préservent les choix futurs, impliquent dans l'immédiat des aggravations ou de nouvelles réductions temporaires de capacité, sans parler de la prolongation d'équipements à bout de souffle : les cloisons intérieures de certains avions sont dans un triste état ; dans la coque de certains navires, l'épaisseur du métal n'est plus que d'un centimètre en comptant les couches de peinture ; le châssis de certains blindés montre des faiblesses..."

 

• Sur la capacité à soutenir le rythme de l'effort budgétaire d'ici à 2015 :

"Au résultat, la divergence cumulée entre les ressources prévues aujourd'hui et la programmation initiale atteint 10 milliards pour 2013-2015, soit presque une année de masse salariale du ministère hors pensions ou la totalité du programme des six sous-marins nucléaires d'attaque (SNA) Barracuda. Si l'on prolonge la tendance actuelle, on obtiendra en 2020 un écart de 40 milliards en valeur de 2012, soit 130% du budget total d'une année. Un tel écart n'est pas de l'ordre de l'ajustement. Il nous impose de revisiter nos ambitions. Pour mémoire, l'effort de défense était, aux normes OTAN -c'est-à-dire hors pensions et hors gendarmerie-, de 2% du PIB en 1997, avant de se stabiliser ces dix dernières années entre 1,6% et 1,7%. En 2012, il est de 1,55%. À l'horizon de 2015, il dépassera à peine 1,3%. Compte tenu de la situation des finances publiques, le modèle en vigueur n'est plus soutenable. Nous devrons donc penser autrement".

 

• Sur les gisements d'économies potentiels:

"Les déflations d'effectifs de la LPM en cours s'étalent jusqu'en 2015. Aller au-delà impliquerait des dissolutions de structures et d'unités de combat supplémentaires. On ne peut donc considérablement réduire la masse salariale. Deuxièmement, les marges de manoeuvre sur le fonctionnement courant sont désormais réduites à leur plus simple expression. Vous qui êtes au contact des réalités locales, interrogez les commandants d'unités ou de bases de défense. Ils vous diront que la fin de l'année sera difficile. Même si l'on décidait de nouvelles restructurations, seules à même de générer des effets d'échelle, elles ne produiraient pas d'économies à court terme, puisque toute réforme commence par un investissement. Troisièmement, l'activité opérationnelle est 10% à 15% en deçà des objectifs de la LPM, selon les capacités et les matériels. Le ministre de la défense a obtenu que les crédits soient plus importants en 2013, ce dont nous ne pouvons que nous réjouir: leur niveau actuel n'est pas loin de remettre en cause le choix d'une armée polyvalente et homogène, garantissant réactivité, souplesse d'emploi et endurance. Quatrième contrainte, les crédits d'entretien du matériel, en retrait de 550 millions sur les prévisions initiales pour 2009-2012, croissent en 2013, mais, en raison de l'arrivée de nouveaux matériels, ils devront ensuite être soutenus si nous ne voulons pas dégrader davantage une disponibilité technique déjà moyenne. Celle des matériels déployés en opérations est bonne, mais nous en sommes réduits à déshabiller Pierre pour habiller Paul. En ce qui concerne le maintien en condition opérationnelle (MCO) de nos matériels, nous avons réussi à faire autant avec moins de moyens; nous ne ferons pas mieux avec encore moins. Dès lors, les seuls nouveaux gisements d'économies sont externes. Ils se situent notamment dans les contrats de MCO que nous passons avec nos industriels, dont les marges, pointées par la Cour des comptes et l'inspection des finances, peuvent dépasser 50%. Nous devrons négocier avec eux, quitte à le faire assez brutalement".

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2012 7 11 /11 /novembre /2012 08:55
Armée française : la ruine en héritage ?

05/11/2012 Par Georges-Henri Bricet des Vallons - lenouveleconomiste.fr

 

Il semble que la phase d’autodestruction de notre défense soit désormais irrémédiablement engagée

 

L’Afghanistan a-t-il été le chant du cygne de l’ère des opérations extérieures de l’armée française ? A prendre au mot le concept de “betteravisation” qui fait florès dans nos états-majors (entendre retour au pays et fin de l’époque expéditionnaire), tout connaisseur de la chose militaire est porté à le croire. Coupes continues des crédits, purge massive des effectifs, cession gratuite du patrimoine immobilier, des milliers de militaires qui ne sont plus payés depuis des mois… La situation de la Défense est entrée dans une phase critique qui pourrait déboucher sur une crise sociale, capacitaire, et des vocations sans précédent historique. L’institution militaire sera vraisemblablement la principale victime de la politique ultra-récessive poursuivie par le gouvernement Ayrault, qui, en cela, ne fait que parachever les décisions prises sous le mandat de Nicolas Sarkozy. L’armée de terre sera la plus touchée, mais la Marine et l’armée de l’air auront aussi leurs lots.

 

L’affaire Louvois

 

Le volet le plus sensible politiquement et médiatiquement est d’abord celui des soldes non versées lié aux dysfonctionnements chroniques qui affectent le logiciel bien mal-nommé Louvois, du nom de l’énergique ministre de la guerre de Louis XIV. Problème récemment qualifié d’“invraisemblable” par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lui-même. Dans la continuité de la politique de rationalisation budgétaire actée par la Révision générale des politiques publiques (RGPP), le ministère de la Défense a décidé la mise en place de plusieurs systèmes d’information de “ressources humaines” (SIRH). Dans l’armée de terre, ce système d’information a été baptisé Concerto. Louvois (Logiciel unique à vocation interarmées de soldes) est la déclinaison du volet “salaires” de l’ensemble des SIRH des armées (Rhapsodie pour la Marine, Orchestra pour l’Armée de l’Air, Agorha pour la Gendarmerie). Problème : ce logiciel vendu à prix d’or et dont la maîtrise d’oeuvre et la maintenance sont assurées par l’entreprise Steria, ne fonctionne pas. Depuis le raccordement de Louvois à Concerto et le basculement unilatéral de la gestion des soldes en octobre 2011, les ratés du système perdurent et se multiplient : frais de déménagement non remboursés, indemnités de campagne non perçues, soldes non versées, ou versées avec six mois ou un an de délai, ou alors versées de manière aberrante (seul un cinquième du salaire est perçu), autant d’accrocs dus à la pléiade de bugs qui affectent Louvois. La conséquence directe est une précarisation radicale des familles : une manifestation de femmes de militaires a eu lieu l’année dernière, première du genre, mais le mouvement a vite été étouffé par les pressions exercées sur leurs maris. Résultat : certains militaires, qui attendent le versement de leurs soldes, sont ruinés, interdits bancaires et sont obligés d’emprunter pour rembourser des crédits déjà contractés alors même qu’ils ne sont plus payés ! Dans les cas les plus extrêmes, leurs femmes divorcent pour acquérir un statut de femme seule et toucher des allocations.

 

L’affaire des soldes pourrait, à condition de se cantonner à une lecture de surface, ne relever que d’un simple bug. En réalité, le problème pourrait aller bien au-delà du raté informatique et concerner aussi la trésorerie de l’Etat. Les capacités d’emprunt auprès des marchés s’épuisant avec la crise, la priorité va au paiement des salaires des institutions syndiquées et dotées d’une forte capacité de nuisance médiatique (Education nationale), à l’inverse exact des militaires. Officiellement 10 000 dossiers sont en attente de traitement dans l’armée de terre (chiffre reconnu par le ministère). En réalité l’ensemble de la chaîne des soldes (troupe, sous-officiers et officiers) est impactée (120 000 bulletins de soldes touchés) et le chiffre réel pourrait atteindre 30 % des effectifs totaux. Pire, ces ratés touchent en majorité des militaires qui sont sur le point de partir en opérations ou qui en reviennent (60 % des dossiers). Là encore, impossible de faire la lumière sur le nombre exact de militaires touchés puisque le ministère n’en a aucune idée précise et vient de lancer un appel aux parlementaires pour faire remonter les doléances. Le ministre Le Drian a parfaitement conscience du scandale même s’il feint de le découvrir avec sa prise de fonction, puisqu’il était chargé des questions de défense auprès de François Hollande pendant la campagne présidentielle. Si Bercy ne freinait pas, le ministère aurait évidemment débloqué des fonds spéciaux pour gérer l’urgence, ce qu’il commence à faire. L’annonce récente d’un plan d’urgence et la mise en place d’un numéro vert suffiront-elles ? Les services concernés sont déjà débordés par le flot des plaintes et, faute de compétence technique, n’ont d’autre choix que d’intimer la patience.

 

Sur le fond, une autre hypothèse – conditionnelle – pourrait être émise : les ratés de Louvois pourraient relever d’une stratégie mise en place par les grandes entreprises de conseil qui ont vendu ces logiciels de gestion intégrée pour démontrer au gouvernement l’incapacité des services de l’Etat à faire fonctionner des systèmes aussi complexes et obtenir une externalisation totale de leur gestion (Louvois est géré en interne par les services de ressources humaines du ministère qui sont épaulés par des équipes de Steria). Paradoxe ? L’Etat envisagerait de confier la totalité de la gestion du parc informatique du ministère à Steria. Aucune sanction financière n’a pour l’heure été prise contre l’entreprise, ce qui ne laisse pas d’interroger, tout comme l’absence de réactivité du contrôle général des armées, pourtant censé superviser et auditer ce type de dossier. Dans un contexte aussi opaque, il est de toute façon impossible de détailler avec exactitude les responsabilités de chacun. Seule une commission d’enquête parlementaire serait en mesure de le faire.

 

On notera que seul l’ex-chef d’état-major de l’armée de l’air, le général Paloméros, constatant ces défaillances à répétition, a eu le courage de refuser le passage à Louvois. Il est depuis parti servir au sein de l’OTAN comme commandant suprême allié à Norfolk.

 

Le dépérissement des PME de Défense

 

La situation financière critique du ministère de la Défense recoupe également le problème des délais de paiement (9 à 18 mois en moyenne) aux PME de Défense (qui ont souvent pour seule clientèle l’Etat). La conséquence est que les PME n’ont pas les fonds de roulement nécessaires pour survivre à de tels délais et que la crise faisant, les banques ne prêtent plus. A cela il faut ajouter la perspective d’une contraction inéluctable des commandes de l’Etat liée aux coupes budgétaires dans les équipements. 211 millions d’euros avaient déjà été annulés sur la mission Défense 2011 pour rembourser une partie des 460 millions d’euros dus à Taïwan dans l’affaire des frégates après le rendu de l’arbitrage international. Pour le budget 2013, plus de 1,8 milliard pourraient être annulés ou décalés sur un total de 5,5 milliards. Il est à craindre que le tissu industriel des PME de Défense, déjà précarisé et très faiblement soutenu par l’Etat (à l’inverse de la politique pratiquée en Allemagne), risque à court terme la mort clinique. L’autre incidence de cette rétractation budgétaire est que l’effort de recherche et développement de programmes indispensables à notre autonomie stratégique, comme celui d’une capacité “drone”, va être dramatiquement entravé, entraînant l’achat sur étagères de Reaper américains.

 

Le “dépyramidage” et le gel des avancements

 

Autre dossier brûlant : le gel de 30 % des avancements. Matignon a enjoint début septembre, via une lettre de cadrage, le ministère de la Défense d’impulser une politique de dépyramidage brutale de la structure de ses effectifs et pour ce faire de réduire du tiers les volumes d’avancement de ses personnels militaires sur les trois prochaines années. C’est l’autre bombe à retardement avec l’affaire des soldes : plus de perspective d’avancement au grade, plus d’augmentation salariale pour un tiers des militaires. Du jamais vu. Une politique de dépyramidage courageuse consisterait à acter une loi de dégagement de cadres (trop de colonels et de généraux en proportion par rapport aux officiers subalternes, sous-officiers et troupe) et à ponctionner dans les avantages du régime spécial de la 2e section (5 500 généraux en retraite dite “active”, soit l’équivalent d’une brigade de réserve, pour seulement 95 rappels annuels). Le ministère ne s’y risquera sans doute pas car, contrairement à un sergent ou à un lieutenant, les généraux ont un poids politique (en interne) et une telle option susciterait des mouvements de solidarité redoutables dans un milieu pourtant sociologiquement marqué par l’individualisme.

 

Au final, on ne peut que constater avec dépit l’inefficacité totale de la politique de rationalisation engagée avec la RGPP de 2008. Au lieu de baisser comme prévu, la masse salariale de la Défense a augmenté : à mesure que le ministère ponctionnait dans les effectifs opérationnels, il a embauché des hauts fonctionnaires civils (+1 438 depuis 2008) comme le rapportait la Cour des comptes en juillet dernier.

 

Le bradage du patrimoine immobilier

 

Il faut également ajouter à ce triste constat le dossier du patrimoine immobilier de la Défense. Le gouvernement envisage en effet d’offrir sur un plateau les emprises parisiennes du ministère à la Mairie de Paris via une cession gratuite ou une décote de 100 % (en partie déjà opérée sur le budget 2013) pour y construire des logiciels sociaux et complaire aux demandes de Bertrand Delanoë. Ces recettes extrabudgétaires liées à la vente de l’immobilier (rue Saint-Dominique et autres emprises dans le cadre du transfert vers Balard), qui représenteraient entre 350 et 400 millions d’euros, étaient pourtant censées compenser les coupes dans les crédits d’équipement.

 

L’empilement des réformes non menées à terme et celles à venir

 

A ce contexte déjà tendu, il faut ajouter les problèmes liés à l’empilement des réformes depuis 2008. Une réduction de 55 000 personnels de la Défense avait déjà été actée par le Livre blanc passé. La Défense supportera ainsi 60 % des réductions de postes dans la fonction publique pour l’exercice 2013 : 7 234 supprimés sur les 12 298 au total. De surcroît, la refonte de la carte régimentaire (dissolution de dizaines de régiments, parfois décidée en fonction de calculs purement politiciens) qui a abouti à la création des Bases de défense, censées centraliser au niveau régional la gestion logistique et financière des emprises, et qui a été menée en fonction de postulats purement technocratiques, a abouti à créer des usines à gaz et à promouvoir un chaos gestionnaire. Les BdD ne fonctionnent pas et il est également prévu de réduire leur nombre initialement prévu (90).

 

Sur les difficultés non digérées des réformes passées vont enfin se greffer celles des réformes à venir et qui seront entérinées par le Livre blanc à paraître en février prochain. Si pour l’heure, ces perspectives ne relèvent que des secrets d’alcôve qui agitent les couloirs de la Commission du Livre blanc, elles semblent déjà quasi actées : le gouvernement projeterait de supprimer une annuité budgétaire complète sur la période 2014-2020, c’est-à-dire pas moins de 30 à 40 milliards sur les 220 milliards prévus sur la période par le Livre blanc¹ précédent . Une purge budgétaire qui serait corrélée à un projet de réduction de 30 000 postes opérationnels dans les armées (la quasi-totalité dans l’armée de terre, 3 000 dans la Marine et 2 000 dans l’armée de l’air)². Ce qui porterait les effectifs terrestres d’ici peu à un volume équivalent à celui de l’armée de terre britannique (80 000 hommes). Jamais l’armée française n’aura connu un volume de forces aussi faible dans son histoire depuis la Révolution.

 

Un format d’armée mexicaine

 

Aucune des lois de programmation militaire décidées par les gouvernements de droite et de gauche, et qui sont pourtant censées fixer le cap stratégique des armées et sanctuariser les investissements budgétaires, si cruciaux pour maintenir un modèle d’armée cohérent, n’ont été respectées depuis la professionnalisation de 1996. L’horizon d’un tel processus est clair : un effondrement radical des moyens humains et matériels de nos forces, un format d’armée mexicaine (l’armée de terre compte actuellement 173 généraux en 1re section pour un effectif de moins de 110-120 000 hommes, là où le Marines Corps n’en recense que 81 pour un effectif quasi double de 220 000) avec une haute hiérarchie civile et militaire à peu près épargnée en raison de considérations politiques (puisque c’est elle qui exécute les réformes), un taux de disponibilité des matériels extrêmement faible, des forces incapables de se projeter hors des frontières et des programmes militaires vitaux qui ne pourront être pleinement financés (drones, renouvellement véhicules terrestres, développement d’une capacité de cyber-défense).

 

Le décrochage géostratégique de la France

 

La parade, qui consiste à tout miser sur un modèle d’intervention indirecte (formation à l’arrière de forces étrangères avec l’appui de notre aviation et de petits contingents de forces spéciales, comme ce qui est prévu au Mali et ce qui a été fait en Libye) et le renseignement, ne suffira pas à empêcher le décrochage brutal de notre influence géostratégique. Il se pourrait surtout que le Livre blanc acte définitivement l’idée de smart defense et de mutualisation des capacités nucléaires avec l’Angleterre (qui en tirera tous les bénéfices), achevant de décapiter ce qui restait de souveraineté stratégique à la France après la réintégration dans l’OTAN. La route du désastre est donc parfaitement balisée.

 

Comment expliquer cette pression extrême sur le budget de la Défense ? Très simplement par le fait que l’armée est la seule institution publique à ne pouvoir compter sur un contre-pouvoir syndical et que le politique se sent, en conséquence, autorisé à toutes les oukases. On pense notamment au scandale de la campagne double refusée jusqu’en 2011 aux militaires ayant servi en Afghanistan.

 

Voilà plus de soixante ans, le général de Gaulle avertissait déjà dans un discours fameux : “La Défense ? C’est la première raison d’être de l’Etat. Il ne peut y manquer sans se détruire lui-même !” Il semble que cette phase d’autodestruction soit désormais irrémédiablement engagée. Si le politique choisit la facilité et s’entête dans ce processus de désossage budgétaire de notre puissance militaire, et si le haut commandement n’y trouve rien à redire, il ne restera bientôt à nos forces, en lieu de drapeau et de fierté, que l’héritage de la ruine. On pourra alors graver au frontispice des régiments les mots de Shelley flétrissant l’orgueil du roi Ozymandias : “Rien à part cela ne reste. Autour des décombres / De ce colossal naufrage, s’étendent dans le lointain / Les sables solitaires et plats, vides jusqu’à l’horizon.”

 

 


¹ Le Livre blanc 2008 tablait sur une enveloppe budgétaire de 377 milliards d’euros d’investissement sur la période 2009-2020, avec une progression nette du budget entre 2015 et 2020 (160 milliards ayant été virtuellement consommés sur la tranche 2009-2013).

 

 

² Ces 30 000 postes ne pourraient représenter qu’une première tranche et suivis de 30 000 autres sur les dix prochaines années, ce qui rapporterait le volume des forces terrestres à un seuil critique de 60 000 hommes.

 

³ Pour 2013, les programmes touchés sont les suivants : le camion blindé PPT, l’Arme individuelle du futur (remplaçant du Famas), le VLTP (successeur de la P4), le programme-cadre Scorpion de modernisation des forces terrestres et des GTIA.

 

⁴ Le ministère de la Défense précédent ayant en effet refusé de qualifier l’engagement en Afghanistan de “guerre” jusqu’en 2011, les militaires partis en Opex n’ont pu prétendre aux bénéfices du dispositif de la campagne double. Parmi les régimes d’opérations qui ouvrent un droit à une bonification des cotisations de retraite, on distingue communément la campagne double (6 mois de service valent 18 mois au titre de la pension) de la campagne simple (6 mois valent 12 mois) et de la demi-campagne (6 mois valent 9 mois). Ce n’est ni le lieu ni la durée de l’engagement qui détermine le régime de campagne mais sa “nature”.

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2012 5 19 /10 /octobre /2012 07:50
Proposition pour un schéma directeur des moyens de l'Action de l'Etat en Mer

 

18.10.2012 Le Fauteuil de Colbert

 

C'est par la plume, toujours aussi bien informée, de Michel Cabirol (La Tribune) que l'on apprend deux décisions qui peuvent autant inquiéter que réjouir : le report des programmes BMM (Bâtiment Multi-Missions) et BATSIMAR (BATiment de Souveraineté et d'Intervention MARitime).

 

Des richesses maritimes à préserver

 

La chose est inquiétante car si la France dispose d'un empire maritime de 11 millions de km², il est d'une nature binaire. C'est-à-dire que soit sa valeur est de 0, soit elle vaut 1. Pour être plus illustratif, cela veut dire qu'en ces temps de disette budgétaire :

  • soit nos 11 millions de km² de zones économiques exclusives qui recèlent, avec l'Archipel, des ressources considérables (halieutiques, pétrolières, gazières, du nickel, des terres rares, des énergies renouvelables, etc...) sont sous le contrôle de l'Etat grâce à une surveillance maritime digne de ce nom, et la valeur est de 1.
  • Soit les 11 milllions de km² ne saut pas surveillés. Dans cette optique, les ressources seront encore plus pillées qu'aujourd'hui, les compagnies étrangères ne prendront même plus la peine de demander des permis d'exploitation, les pêcheurs du monde entier viendront pêcher sans la moindre conscience environnementale et l'ensemble sera pillé. 

Une question d'intégrité territoriale

 

La mer n'est pas fondamentalement différente du milieu terrestre sous bien des aspects. Ainsi, il convient de le montrer sous deux angles différents :

  • Que se passerait-il dans les territoires terrestres si on retirait la Gendarmerie ? Imaginait que le territoire ne soit plus encadré par des policiers ou des gendarmes : ne serait-ce pas le début de l'anarchie ? Comment les lois républicaines seraient-elles respectées ? Serait-ce différent en mer ? Ces zones économiques exclusives françaises seraient livrées à la loi du plus fort, et au train où vont les choses, ce ne sera pas celle de la République. Pour dire, dans une pareille situation, bien des choses pourraient arriver. Par exemple, les somaliens se plaignent de rejets toxiques sur leurs côtes.
  • Mais dans un pays où l'on cherche le redémarrage industriel, peut-on se priver de ce que la mer nous offre ? Des ressources sans maître seront exploitées par d'autres. La Guyane devrait produire 200 000 barils de pétrole jour vers 2020.  Wallis et Futuna, archipel français du Pacifique, posséderait des terres rares : ces gisement qui contiennent tout les méteaux précieux dont les industriels de l'électronique ont besoin. Si la production devait être importante, elle permettrait à un pays comme le Japon de contrebalancer un peu les exigences de Pékin qui détient les deux tiers des réserves mondiales de terres rares déclarées...

C'est pourquoi, depuis la fin de la Guerre froide, la France est une "île artificielle" : la paix européenne lui permet, et même l'oblige, à faire le choix de la Mer puisque le continent de menace plus l'intégrité de nos frontières en Europe. Il en va de notre devoir que de protéger l'Archipel France qui, s'il nous permet une couverture mondial et d'être aux portes de l'Asie, où le centre géopolitique du monde a basculé, n'est pas protégé de bien des menaces, contrairement à nos territoires d'Europe. C'est pourquoi la Marine nationale est devenue la première force armée garante de l'intégrité territoriale de la France.

 

Un déficit inquiétant en patrouilleurs


Mais le gouvernement ne peut pas inventer, celui-ci comme le précédent ou le suivant, des ressources budgétaires qui manquent ou une politique de l'Action de l'Etat en Mer qui n'a pas les moyens adéquats depuis plusieurs décennies. Il resterait encore entre 20 et 30 patrouilleurs. Pour 11 millions de km², ce chiffre pourrait se tromper à 5 navires près que le monde n'en serait pas changé !

Le volume quantitatif des moyens affectés à l'Action de l'Etat en Mer est un défi impératif à relever : il faut des coques, cela ne s'invente pas, c'est le seul moyen pour être présent dans nos mers et nos océans.

 

La qualité n'est pas non plus au rendez-vous puisque les seuls patrouilleurs un tant soit peu modernes sont les frégates Floréal et le patrouilleur Adroit (une location). Qu'ont-ils de si moderne ? Ils sont les seuls :

  • à être capable de mettre en œuvre des moyens aéronautiques,
  • et d'être doués d'une grande autonomie, d'une grande endurance à la mer.

Pour patrouiller dans un domaine aussi vaste (qui se compte en millions de km²), il faut des navires endurants. Mais ce n'est pas tout car l'endurance va de paire avec une motorisation adaptée. Elle doit donc être la plus économique possible. Mais cela implique que la vitesse de pointe soit faible. Ce choix de s'auto-limiter, afin d'optimiser la consommation de carburant, et de réduire le coût d'achat (tout nœuds se paie cher en mer), est réalisable dans la mesure où la Marine canadienne a eu l'intelligence d'installer un hélicoptère sur une frégate en 1958. C'était dans la perspective de la lutte anti-sous-marine et l'idée était révolutionnarie car le sous-marin ne pouvait plus échapper depuis au sonar aéroporté ou à la torpille du binôme constitué par la frégate et la voilure tournante.
Mais dans le cadre des missions de l'Action de l'Etat en Mer, l'hélicoptère est capital afin de permettre d'intercepter, grâce à un canon téléopéré ou à des tireurs d'élites, les Go Fast et autres cargos récalcitrants qu'il faudrait aborder de vive force. C'est cela qui dispense la frégate de l'Action de l'Etat en Mer d'avoir une vitesse de pointe.

 

Mais d'autres besoins sont apparus :

  • les frégates Floréal ont été livrés avec des armes de guerre : un canon de 100 mm et des missiles anti-navires Exocet (qui ont acquis une respectabilité mondiale pendant la guerre des Malouines de 1982). Il y a nécessité pour la France de faire respecter son pavillon, en plus de le montrer. Il y a bien des zones de notre archipel ou nos voisins n'oserait pas se frotter à ce pragmatique armement.
  • La capacité à mettre en œuvre des moyens de lutte contre les pollutions maritimes. Si les dernières marées noires ont pu avoir lieu au large des côtes américaines ou européennes, que se passerait-il si elle avait lieu au large de la Réunion ? De la Nouvelle-Calédonie ? Il faudrait combien de temps pour trouver les moyens maritimes nécessaires pour la combattre ? Les moyens MARPOL sont centrés en Europe. La France ne pouvait pas apporter son aide lors de la dernière catastrophe maritime au large de la Nouvelle-Zélande. C'était certainement du au fait que nous n'avons rien là bas pour agir dans un tel cadre, et pourtant les naufrages arrivent (la preuve). 
  • Du choix précédent découle des caractéristiques dimensionanntes pour les futurs patrouilleurs : s'ils doivent mettre en œuvre des moyens de lutte contre les pollutions, ils devront donc avoir une large plage arrière et une grue de manutention. Equipements bien utiles pour des navires appelés à faire de la logistique entre les îles.
  • Une partie des patrouilleurs devra aussi reprendre les missions qui étaient dévolues aux BATRAL (BAtiment de TRAnsport Léger). Ils étaient autant des patrouilleurs que des navires amphibies auxiliaires ou des moyens bien pratiques pour les missions humanitaires. Comme navire amphibie, ils pouvaient s'affranchir d'un port pour pouvoir débarquer hommes et équipements grâce à la capacité de "beacher" (s'échouer sur une plage).

L'état-major de la Marine doit faire face au remplacement de tout les patrouilleurs, et pour ce faire, a concocté trois programmes :

  • les BSAH (Bâtiment de Soutien et d'Assistance Hauturier) qui doivent remplacer les bâtiments de soutien de région et autres remorqueurs de haute mer. Ce sont eux, justement, qui doivent lutter contre les marées noires et autres désastres. Ils seront au nombre de huit navires affrêtés par la Marine nationale au près d'un armateur privé.
  • Les BMM ou B2M (Bâtiment Multi-Missions) qui doivent remplacer les BATRAL. Ils ressembleront plus à des transports de munitions pour effectuer des manœuvres logistiques infra-théâtre (entre nos îles antillaises, par exemple). Mais ils n'auront plus les capacités amphibies de nos aînés. Ils seront trois.
  • Les BATSIMAR (BATiment de Souveraineté et d'Intervention MARitime) qui doivent remplacer le gros des patrouilleurs hautiers, et innover car les deux premiers de la série seront à fond plat afin de patrouiller les fleuves Maroni et Oyapock où se produisent très régulièrement des incidents violents avec les orpailleurs illégaux et les pêcheurs brésiliens. Ils doivent être au nombre de 18 navires.

Au vu des caractéristiques qui sont demandées précédemment, pourquoi existe-t-il trois programmes ?

  • Si tout les futurs patrouilleurs disposent d'une grue et d'une large plage arrière, alors ils pourront mettre en œuvre des moyens anti-pollutions. Mieux, si ceux-ci sont aérotransportables ou suffisamment nombreux pour être pré-positionnés, alors c'est la sécurité maritime nationale, voire mondiale, qui y gagnera.
  • Les futurs patrouilleurs s'annoncent aussi volumineux que les frégates Floréal (2 à 3000 tonnes) et si l'on regarde ce qui s'est fait pour l'Adroit, alors ils auront eux aussi de grands volumes pour transporter des conteneurs. A quoi peuvent bien servir trois navires dont la seule vocation sera la logistique sans être doués d'aucune capacité amphibie ?
  • Ils devront être capable d'opérer des drones aériens et de surface. L'avènement de ces senseurs déportés décuplent en mer les capacités de surveillance d'un navire, ce qui lui permet de couvrir une plus large surface.

L'architecture retenue par l'état-major a ses raisons, ses logiques, aussi bien financières qu'opérationnelles. Mais ces logiques peuvent être mises en doute.

Le patrouilleur générique existe-t-il ?

 

Si l'on regarde plus près ce que propose les industriels, alors on constate que le patrouilleur générique (n'en déplaise à un ancien chef d'état-major de la Marine) existe : c'est l'étude UT-527 de Rolls-Royce Marine :

  • 92,4 mètres de longueur pour une largeur de 18 mètres et 1800 tonnes de déplacement. Son autonomie est de 16 000 nautiques à 16 nœuds et sa vitesse maximale est de 20 nœuds. Le navire dispose d'une plateforme pour hélicoptère lourd (de la classe des 10 tonnes). Tout comme il a une rampe arrière pour la mise en œuvre d'embarcations. Le navire possède également un treuil de remorquage de 130 tonnes au point fixe (contre 160 tonnes pour l'Abeille Bourbon). Le navire est mis en œuvre par un équipage de 12 hommes. Il peut embarquer un SGTIA de 320 hommes ou bien un élément de gendarmerie (120 hommes, vingt véhicules).

Ce patrouilleur fait tout ce qui peut être demandé aux navires des programmes BSAH, BMM et BATSIMAR. Son seul défaut est l'absence d'un hangar pour hélicoptère et l'absence d'un radier, en bonne et due forme, ou d'une capacité à "beacher".

 

Patrouilleur de souveraineté, patrouilleur logistique

 

A dire vrai, il vaudrait peut être mieux miser sur deux navires de l'Action de l'Etat en Mer car il sera difficile d'allier toutes les caractéristiques sur un seul navire. C'est comme si l'on souhaitait réaliser la frégate unique : même en se donnant les moyens, elle sera bonne en tout, excellente en rien  -ou bien ce serait possible au prix d'un coup unitaire exhorbitant et un nombre de coque réduit : l'économie du projet est-ele la bonne ?

Pour l'Action de l'Etat en Mer, il convient peut être d'imaginer deux patrouilleurs avec chacun un domaine de spécialité :

  • un patrouilleur dédié aux missions de souveraineté et à la patrouille hauturière. A cette fin, il recevra les armes nécessaires pour dissuader tout adversaire de contester notre souveraineté en tout point de notre archipel. Si jamais il était dépassé, alors il faudrait s'attendre à voir réagir l'échelon supérieur : le groupe aéronaval.
  • Un patrouilleur spécialsé dans les missions logistiques et servant lui aussi de patrouilleur. Il excellerait dans les missions de transport et de soutien d'un SGTIA, de missions de dépollutions et de soutien logisitques aux îles isolés de l'archipel.

L'avantage d'une telle répartition est de faire tout ce qui est demandé aux trois programmes précédents. Ceux-ci prévoyaient 29 unités :

  • ce ne serait pas de trop pour avoir un ou deux patrouilleurs logisitques dans chaque grande zone (Antilles, Réunion, façade Atlantique, Méditerranée et Nouvelle-Calédonie/Polynésie). Cela nécessiterait entre 8 et 10 unités selon les arbitrages.
  • Les patrouilleurs de souveraineté devraient être dispersés de la même manière.

Le budget devra aussi tenir compte des nécessaires équipements de cohérences : hélicoptères légers (programme HC4), drones aériens, embarcations semi-rigide, drones de surface, moyens de lutte contre les mines, sonar remorqué (concept de l'OPV ASM : pas inutile alors que les sous-marins prolifèrent), pièce d'artillerie navale, missiles anti-navires, artillerie légère téléopérée, moyens anti-aériens, etc...

 

Le groupe amphibie auxiliaire

 

Enfin, il faudrait prévoir de pouvoir utiliser les deux types de patrouilleurs combinés car, ensemble, ils pourraient former un pion d'action aéroamphibie auxiliaire. Ainsi, les deux navires pourraient déployer un SGTIA pour les missions de basse intensité : l'un se servirait de ses capacités amphibies quand l'autre pourrait faire le coup de force sur une côle mal défendue. Ensemble, ils pourraient mettre en œuvre plusieurs voilures tournantes et drones pour appuyer leur action.

 

Cette capacité inédite permettrait de faire la jonction entre l'Action de l'Etat en Mer et les missions plus traditionnelles de la Marine nationale, marine de Guerre. Cela préserverait dans chaque zone de l'Archipel France une capacité minimale d'intervention contre tout coup de force audacieux. Après tout, il manquait simplement une telle capacité aux anglais quand les Malouines furent envahi par les Argentins. Chose qui ne serait peut être pas arrivé s'il y avait eu un patrouilleur de souveraineté anglais dans les parages.

 

Un format difficilement contournable

 

Ce sont là les capacités que l'on peut souhaiter pour les 30 prochaines années. Il sera bien difficile de trouver le moyen de faire mieux ou aussi bien avec moins de coques. La République est une et indivisible, donc, en l'état actuel des choses, il faudra bien que la Marine puisse assumer les missions qui lui incombent pour protéger le territoire national. Et si l'on ambitionne de tirer parti des richesses qui nous sont octroyées par la convention de Montego Bay de 1982, grâce aux zones économiques exclusives, alors il faudra être présent sur mer.

 

Des solutions paliatives pour "faire la soudure"

 

En attendant que le budget de la Défense se lance enfin dans la construction de ce nécessaire édifice, il existe peut être des solutions pour préparer l'avenir sans le sacrifier avec des programmes conçu beaucoup trop justement pour durer dans le temps.

 

http://www.malango-actualite.fr/photos/20121015-2011_02_17_thonier_breton_aux_seychell.jpg© Inconnu. Un thonier.

 

La première solution éventuelle consisterait à avoir recours à la flotte de pêche française et à ses marins-pêcheurs. Ce n'est pas une nouveauté puisque les chalutiers français ont d'ores et déjà servi comme patrouilleurs auxiliaires pendant les deux confits mondiaux, notamment pour la lutte anti-sous-marine.

 

Après tout, la Marine a bien sous son pavillon des navires de pêche (Albatross et Mali) qui ont été soit racheté, soit confisqué à de indéliquats pêcheurs étrangers.

 

Cela pourrait aussi constituer une bouée de sauvetage pour la flotte de pêche française qui navigue entre les aides de Bruxelles pour réduire ses capacités, les pertes d'emplois qui en découlent, des quotas qui sont trop peu pour nourir tout les navires, et donc des campagnes de pêche qui sont trop courtes.

 

Il s'agirait pour la Marine de louer des navires et des équipages pour combler ponctuellement des besoins capacitaires dans certaines zones. La Marine nationale, en coordination avec le comité directeur de la fonction garde-côtes, passerait contrat au près de certains patrons pêcheurs et armateurs pour louer navires et équipages afin de mener des missions bien précises. Pourquoi ne pas imaginer de les verser dans la réserve ?

 

Il n'y aurait pas de grandes modifications à réaliser sur ces navires qui seraient voués à des missions de contrôle des pêches et de lutte anti-pollution. S'ils ne seront pas apte à mettre en œuvre des hélicoptères (mais pourquoi pas des drones moyennant une petite plateforme ?), ils seront bien assez utiles pour ces missions, et pour le reste, il restera les navires de la Marine. Par ailleurs, les thoniers ont un tel potentiel que l'un d'eux a été transformé pour les besoins du site de la DGA des Landes, en remplacement de l'Aquitaine Explorer.

 

Le gain politique n'est pas à négliger car une flotte de pêche employée d'une telle manière pourrait plus facilement respecter les normes européennes et permettre de prendre ses rivales en défaut... et ainsi préserver les stock halieutiques.

 

http://www.meretmarine.com/objets/500/1944.jpgPatrouiller Thémis des Affaires Maritimes.

 

La seconde solution est une réforme latente que la création de la fonction garde-côtes a pu annoncer pour certain : la mainmise par la Marine sur toutes les embarcations de l'Action de l'Etat en Mer. Il serait grand temps qu'un schéma directeur, à l'échelle de l'Archipel France, soit créé afin de coordonner l'Action de l'Etat en Mer depuis les vedettes côtières jusqu'aux patrouilleurs de haute mer !

 

Chacune des administrations -Affaires maritimes, Gendarmerie maritime, DGA et Douanes- à ses vedettes et ses patrouilleurs. En contemplant l'état de cette flotte d'auxiliaires (grâce à Net-Marine), il est tout aussi de se demander si :

  • les vedettes de servitude ne font pas doublon avec d'autres vedettes qui ne sont pas "de servitudes".
  • Il y a tellement de pousseurs et de remorqueurs alors qu'il y a de moins en moins de navires : ne faudrait-il pas moins de remorqueurs, mais que certains d'entre-eux soient plus gros pour effectuer des missions en dehors des ports, comme de l'assistance aux exercices ?
  • De même qu'il y a bien des navires de soutien des plongeurs-démineurs : ne pourrait-on pas utiliser des patrouilleurs ou de grands remorqueurs dans certains cas ?
  • Que dire qu'il puisse exister autant de bâtiment écoles alors qu'il y a de moins en moins d'élèves.

N'y aurait-il que la flotte d'auxiliaires pour échapper aux logiques de la rationalisation et de la polyvalence des plateformes ?

 

L'idée serait de rationaliser autour d'une structure de forces simple, mais efficace :

  • un patrouilleur côtier apte à patrouilleur jusqu'aux limites de la zone économique exclusive depuis la côte (bande des 200 miles nautiques),
  • qui serait capable d'opérer des drones aériens et de surface,
  • et aussi d'embarquer ponctuellement des vedettes côtières afin de remplacer l'hélicoptère qui ne serait pas embarqué à bord.
  • Ce dernier, si besoin était, pourrait venir de la terre.

Ce patrouilleur pourrait servir à toutes les missions de l'Action de l'Etat en Mer qui ne dépasseraient pas l'horizon des côtes. Il pourrait même servir de navire-écoles, et les élèves se familiarisrait avec des outils (drones, hélicoptères, embarcation rapide embarquée) qu'ils connaîtront durant toute leur future carrière.

En allant plus loin, s'il y avait suffisamment de patrouilleur côtier, alors il serait imaginable qu'ils servent, eux-aussi, d'autres missions qui soulagerait les unités hauturières de la Marine nationale :

  • par exemple, si la Marine continue à s'orienter dans le cadre du SLAMF (Système de Lutte Anti-Mines Futur) sur un programme à six vecteurs, alors il restera bien moins de navires que les actuels 13 chasseurs de mines triparties. Il ne serait pas inutile d'imaginer qu'un patrouilleur côtier puisse embarquer une équipe de plongeur-démineurs et ses matériels. Même schéma de pensée pour les patrouilleurs hauturiers : cela permettrait de déployer une capacité anti-mines mondiale et résiduelle.
  • Autre exemple, ces patrouilleurs côtièrs, ou les remorqueurs côtièrs d'assitance, pourraient aussi servir à remorqué des sonars, notamment au service de la FOST, dans l'optique du remplacement des BRS (Bâtiment de Remorquage de Sonar) et de la diminution du nombre de chasseurs de mines (SLAMF).
  • Que dire de ces futurs patrouilleurs s'ils pouvaient se charger des missions anti-pollution maritime, et ainsi soulager en partie les patrouilleurs hauturiers ?
  • Ne faudrait-il pas envisager que le systèmes de forces proposait, le patrouilleur côtier, ait un rayon d'action suffisant pour pratiquer la diplomatie navale en effectuant un certain nombre d'escales chaque année dans des ports étrangers ? L'influence de la France en serait autant augmentée partout dans le monde.

 

L'intérêt du schéma-directeur établi par le comité directeur de la fonction garde-côtes serait de rationnaliser le dispositif, mais aussi de l'étendre, dans la mesure du raisonnable :

  • si le système de forces ainsi proposée permet de travailler sereinement et ponctuellement dans la bande des 200 miles nautiques avec des outils (marsupialisation) améliorés,
  • alors le besoin en patrouilleurs hautirers (de souveraineté et logistique) sera bien moindre qu'avant dans certaines zones. Ainsi, ces navires hautueris pourront être déployés dans les zones les plus éloignés, les plus isolés où leurs capacités sont indispensables.

L'administration serait même plus que prête pour régler les éventuelles difficultés découlant d'une telle rationalisation puisque l'autorité unique de l'Etat en mer, c'est le préfet maritime. L'organe qui coordone les programmes de matériels intéressant l'Action de l'Etat en Mer, c'est le comité directeur de la fonction garde-côtes.

 

Il serait même intéressant que les différentes administrations gardent leurs équipages car, dans le cas où les élèves de la Marine embarqueraient à bord du système de forces proposé, alors ils pourraient découvrir différentes cultures maritimes et différentes manières d'aborder la mère. Ce ne serait pas de trop. C'est actuellement l'esprit de la formation des officiers de la Marine de l'administration des Affaires maritimes qui embarquent ainsi comme officier chef de quart sur un navire de la Marine nationale, un navire de la marine marchande et un navire de pêche.

 

L'actuel gouvernement ne peut être qu'inciter à construire une flotte, et ses différentes branches, sur le long terme : toute l'histoire navale montre que les flottes savamment étudiées sont les moins coûteuses à mettre en œuvre, mais aussi les plus efficaces. En ce qui concerne les patrouilleurs, il faut impérativement mieux penser l'articulation entre la côte et la haute mer afin de lisser les besoins d'un boût à l'autre de la chaîne. Le schéma directeur qu'il faudrait que le gouvernement établisse pourrait être soutenu par le recours aux navires et équipages de la flotte de pêche française, ce qui permettrait de combler les pertes capacitaires qui apparaîtrait le temps de la transformation.

 

Enfin, il convient de relever que plus les moyens affectés à la fonction garde-côtes, à l'Action de l'Etat en Mer, seront nombreux et cohérent entre eux, plus les forces de haute mer de la Marine nationale (groupe aéronaval, forces sous-marines, groupe de guerre des des mines, groupe amphibie, etc...) seront libérés de missions pour lesquelles ils sont en situation de surcapacités !

 

Il est donc urgent d'attendre, de réfléchir à ce que l'on peut faire avec ce que l'on a, avant de se projeter dans l'avenir par un grand plan d'ensemble qui permettra une manœuvre aisée d'un bout à l'autre de l'action maritime et navale de la France.

Partager cet article
Repost0
16 octobre 2012 2 16 /10 /octobre /2012 11:47

China Carrier (Liaoning)

 

October 16th, 2012 defencetalk.com (AFP)

 

Military spending by Asia’s major powers increased dramatically over the past decade with China leading the way, as its defense budget quadrupled since 2000, according to a study released Monday.

 

Defense spending in China and four other Asian countries doubled over 10 years and will surpass Europe’s military expenditures this year, said the Center for Strategic and International Studies, a Washington-based think tank.

 

Asia’s arms race still leaves it trailing US defense spending, but it will ensure the United States likely will stick to its plan to shift the country’s strategic focus towards the Asia-Pacific region, it said.

 

Defense spending in China, India, South Korea and Taiwan reached a total of $224 billion in 2011, which “equates to almost twice the amount spent by these five countries in 2000,” said the CSIS study.

 

“With Asian defense spending projected to overtake that of Europe by the end of 2012, the United States’ posture rebalancing toward the Asia-Pacific region is likely to continue,” it said.

 

In 2005, China’s military budget outstripped Japan’s as the largest in Asia and recorded a 13.4 percent annual rise that year.

 

Among all countries, China now ranks second behind the United States in total military spending, though the Pentagon budget still dwarfs Beijing’s defense spending at more than $600 billion (463 million euros) year.

 

Experts say China’s emergence as a global economic giant has driven the spike in military spending, as Beijing seeks to assert its influence beyond its borders to safeguard its access to sea lanes and resources.

 

In 2011, Beijing spent $25.8 billion on new weapons and related research and development, up from $7.3 billion in 2000, the report said.

 

China’s total defense budget grew from $22.5 billion to $89.9 billion between 2000 and 2011, said the report, citing official figures from the Beijing government.

 

But the study acknowledged that independent estimates put Chinese spending at a much higher level, with the Stockholm International Peace Research Institute estimating Beijing’s 2011 defense budget at $142.2 billion.

 

India’s defense spending grew 47.6 percent over the decade, reaching $37 billion in 2011. Japan’s military budget rose from $40 to $58.2 billion.

 

South Korea’s defense investments swelled from $17 to $29 billion, while Taiwan’s defense budget expanded at a slower pace, from $8 billion in 2000 to $10 billion in 2011.

 

Apart from Japan, which spent $238,000 per soldier in 2011, the four other countries devoted $28,000 to $44,000 to training, paying and equipping each of its soldiers, the study said.

 

“This discrepancy was predominantly caused by the small size of the Japanese forces, approximately 244,300 troops in 2011, relative to the other countries,” it said.

Partager cet article
Repost0
12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 16:30

pentagon source defenseWeb

 

11 octobre 2012. par Jacques N. Godbout – 45enord.ca

 

Si les hommes et les femmes politiques des États-Unis ne parviennent toujours pas à s’entendre d’ici le 2 janvier 2013 sur une façon de réduire le déficit, le couperet tombera et s’enclenchera alors un processus de ponctions budgétaires automatiques qui affecteront tant le budget de la Défense que les programmes sociaux américains et ne manqueront pas d’avoir des répercussions au Canada, comme chez tous les alliés des États-Unis.

 

On se rappelle qu’en 2011, devant l’impossibilité pour les républicains et les démocrates de s’entendre sur la réduction du déficit, une loi sur le contrôle budgétaire avait créé un « Super-comité » pour traiter de la réforme fiscale.

 

Ce « Budget Control Act » tient aussi lieu de budget. Cette loi définit en effet des plafonds discrétionnaires pendant 10 ans, au lieu de la seule année normalement située dans une résolution sur le budget et elle fournit des mécanismes d’application, y compris les ponctions budgétaires tant redoutées.

 

À défaut d’une entente, s’enclenchera donc bientôt ce processus de qui réduira le financement du Pentagone de 54,7 milliards de dollars de coupes additionnellespour l’exercice 2013, avec pour conséquences la réduction de la disponibilité opérationnelle des unités non déployées, un retard dans les investissements dans de nouveaux équipements et l’affaiblissement des programmes de recherche.

 

Voici quelles pourraient être les ponctions les plus importantes en matière de défense selon l’« Office of management and budget » de la Maison Blanche.

 

    15,3 milliards de dollars US proviendraient de coupes dans les programmes d’achat du Pentagone

    7,48 milliards de dollars proviendraient des programmes de recherche et de développement.

    Un montant supplémentaire de 26,4 milliards proviendrait de l’ensemble des opérations du Pentagone et des comptes d’entretien qui financent les opérations quotidiennes de l’armée américaine, indique le rapport.

 

Selon ce rapport, un tableau les réductions affecteraient différentes parties du budget de la Défense américaine.

 

    2,24 milliards de dollars des comptes de la Marine pour l’achat des avions, notamment les fonds utilisés pour financer le début de la production des avions de chasse F-35 de Lockheed Martin Corp et les achats supplémentaires d’avions à rotors basculants V-22 construits par Boeing Co et la division Textron Inc de Bell Helicopter.

    2,14 milliards de dollars des comptes de la construction navale de la marine utilisés pour financer les travaux sur un nouveau porte-avions en cours de construction par Huntington Ingalls Industries, ainsi que les fonds pour les sous-marins nucléaires et les destroyers, également construits par Huntington Ingalls et General Dynamics Corp

     843 millions de dollars d’achat d’avions pour l’Armée, des coupes qui pourraient frapper quelques gros hélicoptères de 2 fournisseurs, Boeing et Sikorsky Aircraft, filiale de United Technologies Corp

    1,25 milliard de dollars provenant d’autres comptes d’approvisionnement de l’armée

    2,01 milliards de dollars de coupes sur les achats d’avions par la US Air Force, dont une grande partie devait être utilisée pour l’achat des F-35

    2,23 milliards de dollars de ponctions sur l’argent que l’Air force devait dépenser sur les programmes d’armement classés

 

Parmi les ponctions qui affecteraient les opérations, il y aurait, notamment:

 

    3,27 milliards de dollars proviendraient du programme de santé du Pentagone

    4.29 milliards de dollars de coupes proviendraient des opérations de la Marine et de ses comptes d’entretien

    6,87 milliards de dollars des comptes d’opérations de l’armée

    4,27 milliards de dollars des comptes d’opérations de la Force aérienne

 

et, finalement,

 

    1,33 milliard de dollars de fonds du Pentagone pour aider l’Afghanistan à développer ses propres forces de sécurité.

Partager cet article
Repost0
4 octobre 2012 4 04 /10 /octobre /2012 08:00

Scorpion source EMAT PP BPSA OP SCORPION

Source EMAT

 

28/09/2012 Par Véronique Guillermard, Cécile Crouzel - lefigaro.fr

 

Parmi la soixantaine de contrats gelés dans le cadre du budget 2013, le plus emblématique est le programme Scorpion de modernisation de l'armée de terre. Il est décalé au-delà de 2013.

 

Des efforts mais pas de coupes irréversibles. Le budget de la Défense 2013, le premier arbitré par le gouvernement Ayrault, ne marque pas de rupture avec celui de son prédécesseur de droite. Rien à voir avec ce qu'avait fait Lionel Jospin qui avait sabré dans les dépenses militaires. La Défense est devenue un sujet consensuel, politiquement.

 

«Nous avons un bon budget marqué par des ressources stabilisées en valeur par rapport à 2012. La défense est traitée de manière juste», réagit-on dans l'entourage du ministre, Jean-Yves Le Drian. À 31,4 milliards d'euros dont 1,2 milliard de recettes exceptionnelles, le budget des armées est, hors pensions, équivalent à celui de 2012. Cette stabilité apparente n'en creuse pas moins l'écart avec ce qui était normalement prévu dans la loi de programmation militaire 2009-2014, qui était de l'ordre de 3 milliards d'euros. Votée au début du quinquennat de Nicolas Sarkozy, cette LPM avait été élaborée à une période plus faste.

La dissuasion sanctuarisée, la recherche et la maintenance en hausse

2013 verra la poursuite de la réforme du format des armées avec le même niveau de suppressions de postes (-7234 précisément) qu'en 2012 et de la refonte de la carte militaire. «Nous restons dans une logique identique car cette réforme a du sens», souligne le ministère de la Défense. Un petit coup de pouce est prévu pour le fonctionnement des bases militaires avec une enveloppe de 720 millions d'euros, soit 70 millions de plus qu'en 2012.

 

Sans surprise, la dissuasion nucléaire est sanctuarisée avec un budget de 3,4 milliards d'euros. La recherche n'est pas sacrifiée avec une enveloppe en légère hausse, à 750 millions d'euros. Enfin, les dépenses d'entretien progressent de 8% à 2,9 milliards d'euros: il faut remettre à niveau les matériels ayant servi en Afghanistan et faire durer les équipements vieillissants. C'est le cas des drones de surveillance Harfang, dont le contrat de maintenance sera reconduit auprès d'EADS dans l'attente d'une décision sur leur remplacement.

Toutefois, cette continuité n'est pas totale. Le ministère gèlera l'année prochaine pour 5,5 milliards d'euros de commandes. Car il ne peut respecter ce qui était prévu en 2013 par la LPM 2009-2014.

Un exercice de transition en attendant le rapport du Livre blanc

Le ministère de la Défense et la Direction générale de l'armement (DGA) ont veillé à ne pas prendre de décision de nature à provoquer une rupture de capacité insupportable pour les militaires ou de plan de charge pour les industriels. Au lieu de cibler une poignée de programmes, ils ont saupoudré l'effort. Une soixantaine de programmes sont décalés, de quelques mois jusqu'à deux ans, selon les cas. On compte une seule annulation sèche: la commande de PVP (petits véhicules protégés) fabriqués par Panhard. C'est l'armée de terre qui fait figure de sacrifiée avec le report du programme de modernisation Scorpion. L'infanterie attendra pour engager le renouvellement de sa flotte de véhicules blindés de combat - transport de troupes, chars légers et lourds - datant des années 1970, 1980 et 1990.

 

Jean-Yves Le Drian a imposé le maintien de plusieurs commandes contre l'avis de ses services et de la DGA. Il confirme le remplacement des missiles antichar Milan de moyenne portée afin de ne pas déstabiliser le plan de charge du missilier MBDA. Ainsi qu'une tranche additionnelle d'hélicoptères de transport NH90 «afin d'affermir la ligne de fabrication d'Eurocopter à Marignane». Enfin, le principe d'une commande d'avions ravitailleurs fin 2013 est acquis.

 

Quant aux gros contrats en cours d'avions de combat Rafale, de sous-marins de classe Barracuda et de frégates, ils sont maintenus. «Nous attendons le rapport de la commission du Livre blanc de la Défense et de la Sécurité nationale pour voir s'il est nécessaire de renégocier les contrats en cours avec les industriels concernés», explique-t-on à l'hôtel de Brienne.

 

Le budget 2013 est un exercice de transition, en attendant la redéfinition des besoins des armées afin qu'ils soient en cohérence avec les priorités stratégiques de la France définies en fonction de l'état des menaces. Mission confiée au Livre blanc dont les conclusions serviront à écrire la nouvelle LPM 2014-2019


Baisse des dépenses de personnel

 

C'est une première qui mérite d'être signalée: en 2013, les dépenses de personnel du ministère de la Défense, hors pensions, diminueront de 100 millions d'euros. Cette baisse est le résultat d'années de suppression d'effectifs (54.000 entre 2008 et 2015). Mais aussi d'un effort, plus récent, pour mieux maîtriser l'évolution du nombre d'officiers supérieurs. Depuis avril 2012, il a été mis en place un plafonnement d'effectifs par grade. Cela fait suite à des critiques de la Cour des comptes, qui avait noté que la réforme du ministère était allée de pair avec une hausse des taux d'encadrement, passé de 14,5% en 2007 à 16%.

Partager cet article
Repost0
2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 07:05

issp

 

1 octobre 2012 radio-canada.ca

 

Une analyse indépendante conclut que les coupes budgétaires qui frappent actuellement la Défense nationale sont probablement plus draconiennes que ce qu'a laissé entendre le gouvernement de Stephen Harper.

 

Même si ce ne sera pas un retour à la « décennie de la noirceur », surnom que donnent les conservateurs aux années où les libéraux étaient à la tête du pays, les réductions seront importantes et pourraient miner la capacité de l'armée à réagir rapidement aux crises.

 

L'époque où les soldats devaient limiter leur utilisation de munitions et de carburant durant leur entraînement de même que les sommes consacrées à rendre leur équipement prêt pour les opérations pourraient être sur le point de revenir, prévient le rapport.

 

Le document, rédigé pour le Centre d'études de sécurité et de défense de l'Université Carleton, estime que l'effet combiné de l'examen stratégique des Forces canadiennes et du plan d'action du gouvernement fédéral pour réduire son déficit retranchera 2,5 milliards de dollars du budget de 21 milliards du ministère de la Défense d'ici l'exercice financier 2014-2015.

 

Le rapport de 27 pages, écrit par l'expert en défense Dave Perry, serait le premier portrait complet de l'impact des deux initiatives de compressions budgétaires d'Ottawa sur l'armée canadienne après la fin de la guerre en Afghanistan.

 

« Avec le retour de l'économie au sommet de la liste de priorités du gouvernement, les Forces canadiennes devront s'ajuster à un nouveau climat fiscal qui entraînera une diminution de 11 % de son budget au cours des trois prochaines années », indique le rapport dont La Presse Canadienne a obtenu copie.

 

« Au même moment, la capacité de l'armée à effectuer des ajustements budgétaires se trouve considérablement limitée par la décision de conserver ses moyens en première ligne. Résultat, c'est le budget d'exploitation et d'entretien qui écopera. »

 

Le gouvernement Harper a répété à plusieurs reprises qu'il voulait que le Canada joue un rôle militaire important sur la scène internationale aux côtés de ses alliés mais, d'après le document, les coupes pourraient restreindre les Forces canadiennes presque aussi durement que dans les années 1990.

 

Le penchant des conservateurs pour l'armée, dont ils se disent d'ardents défenseurs, sera mis à l'épreuve durant les prochaines années.

 

Le gouvernement a-t-il le choix?

 

« Ils coupent beaucoup, mais pas plus qu'un autre gouvernement qui se trouverait dans la même situation », a déclaré M. Perry, qui est aussi chercheur pour la Conférence des associations de la défense.

 

« La Défense nationale représente une part très importante des dépenses discrétionnaires et, si vous voulez réduire les dépenses fédérales, vous devez couper dans la défense. »

 

Mais un porte-parole du ministre de la Défense, Peter MacKay, a affirmé que le gouvernement conservateur avait augmenté le budget de l'armée de 1 milliard de dollars par année depuis son arrivée au pouvoir, incluant une hausse annuelle garantie du budget de fonctionnement.

 

« À la suite de la mission de combat en Afghanistan, et de concert avec tous les autres ministères, le ministère de la Défense nationale et les Forces Canadiennes doivent s'assurer que chaque dollar versé par les contribuables est bien employé et cela, en retour, rend les Forces Canadiennes plus efficientes et, ultimement, plus efficaces », a indiqué Jay Paxton.

 

Dave Perry a cependant soutenu que la Défense nationale avait moins de marge de manoeuvre que par le passé en raison du changement de sa méthode de comptabilité et de sa répugnance à renoncer à certains de ses équipements tels les sous-marins.

Partager cet article
Repost0
1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 16:55
Retour vers le futur (Russie)

1 octobre, 2012 Sergueï Ptitchkine, Rossiyskaya Gazeta

 

Dans son entretien avec Rossiyskaya Gazeta, le vice-Premier ministre russe en charge du complexe militaro-industriel Dmitri Rogozine évoque l’introduction des capitaux privés dans l’industrie de l’armement et prend comme exemple les transferts de technologies réalisés dans les années 30.

 

La modernisation de l’armement coûte cher. De plus, beaucoup affirment que les dépenses militaires sont une pure perte d’argent et qu’il serait plus judicieux de financer les secteurs réels de l’économie.

 

Dmitri Rogozine : L’argent aime le calme. Pour que le pays puisse se développer en toute quiétude, il lui faut un contexte de sécurité. C’est notre tout premier objectif. Deuxième objectif : accroître le potentiel du secteur industriel, créer des emplois. Si ce n’est pas de l’économie ça ! Quelle sera la part du secteur de la Défense ? Assez importante, je pense, peut-être deux tiers.

 

Et troisièmement, il faut relever l’image du pays. D’après mon expérience de travail à Bruxelles, je peux vous dire que le « smart » ou « soft power » sont de belles paroles, mais la vraie « force », que tout le monde prend en compte, c’est la force physique, quand on sent le danger d’une main de fer et le risque de se la prendre en pleine figure. C’est cette force là qui prime dans notre « monde civilisé », croyez-moi.

 

Que voulez-vous dire lorsque vous parlez d’industrialisation du pays sur le modèle des années 30 ?

 

Il s’agit de renouveler entièrement le secteur industriel. Pourquoi les années 30 ? À l’époque, nous prenions ce qu’il y avait de meilleur en Occident et l’adaptions à nos conditions. Aujourd’hui, je pense que cette méthode serait optimale.

 

Dans la plupart des cas, il est question non pas de la rénovation des usines déjà existantes mais de la construction de nouvelles unités de production sur de nouveaux sites. Prenons l’exemple des usines d’armement. Ijmach est une usine assez grande pour construire des porte-avions, or ils ne produisent que des mitrailleuses Kalachnikov. Pour réussir une industrialisation nouvelle qui permettrait de moderniser notre arsenal, il faut s’efforcer de réduire les volumes, il faut arriver à concentrer scrupuleusement ce que nous avons de meilleur, de manière rationnelle.

 

Faut-il introduire les capitaux privés dans l’industrie de l’armement ? Est-ce rentable ? Certains disent qu’il ne faut en aucun cas ouvrir le secret-défense au secteur privé.

 

En effet, nous nous trouvons devant un dilemme dialectique, une lutte des contraires. D’un côté, nous comprenons bien que sans l’énergie propre aux entreprises privées, nous aurons du mal à atteindre l’objectif fixé. D’un autre côté, il est clair qu’il y a des secteur et des technologies qui nécessitent un contrôle très strict de l’Etat. Ce qui peut être intéressant pour un particulier, c’est de participer aux projets technologiques à double emploi. Nous sommes donc intéressés dans le transfert des technologies du civil au militaire et vice versa.

 

Prenons la technologie supersonique. Ce sont avant tout des missiles de guerre ultra rapides impossibles à intercepter. Mais c’est aussi la possibilité, dans l’avenir, de fabriquer des avions civils de nouvelle génération. Il y a bien eu le Concorde et les Tu-144 soviétiques. Et pourquoi pas des avions supersoniques pour relier Moscou à l’Extrême-Orient en une heure et demi ?

 

Y a-t-il déjà des exemples d’entreprises privées dans le secteur militaro-industriel ?

 

Oui. Il existe quelques exemples. La société RTI Systems (Systèmes techniques audiovisuel et information), dont une partie des capitaux est privée. De plus, la société fait partie d’un véritable conglomérat industriel chargé de la fabrication de systèmes de défense anti-missiles. Et cette société est à l’origine d’une telle percée en matière de production de composante de pointe du système de défense aérien que leur directeur a déjà été récompensé au niveau national.

 

Un exemple plus prosaïque bien qu’unique en son genre. À Moscou, des entrepreneurs ont créé en partant de zéro une usine d’armes de précision de niveau international. Ils ont racheté des locaux et ont importé de l’étranger un équipement de pointe. Ils ont engagé les meilleurs spécialistes et ingénieurs, et produisent maintenant non seulement de très bons fusils de chasse mai aussi des fusils d’assaut de précision qui, sur certains critères, surpassent les modèles européens. C’est ça le XXIème siècle.

 

 

L'entretien a été publié dans Rossiyskaya Gazeta le 26 septembre 2012.

Partager cet article
Repost0
1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 07:55

Mindef

 

Partager cet article
Repost0
1 octobre 2012 1 01 /10 /octobre /2012 07:55
Le BSAD Ailette crédits MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

Le BSAD Ailette crédits MER ET MARINE - JEAN-LOUIS VENNE

 

01/10/2012 Mer et Marine

 

Le lancement du programme des Bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers (BSAH) est prévu l’an prochain, son financement étant inscrit dans le projet de loi de finances 2013. Le ministère de la Défense prévoit la contractualisation du partenariat public-privé, qui permettra de remplacer les Remorqueurs de haute mer (RHM) Malabar et Tenace, le Remorqueur ravitailleur (RR) Revi, les Bâtiments de soutien de région (BSR) Elan, Chevreuil, Gazelle et Taape, ainsi que les Bâtiments de soutien, d'assistance et de dépollution (BSAD) Ailette et Alcyon. Il est actuellement prévu, dans le cadre du PPP avec un opérateur privé, une flotte de 8 nouveaux bâtiments mis à disposition de la Marine nationale durant 15 ans.

 

Le BSR Elan (© : MARINE NATIONALE)

 

Le RHM Malabar (© : MER ET MARINE - VINCENT GROIZELEAU)

 

RR du type Revi (© : MARINE NATIONALE)

 

Ces bâtiments assureront des missions de soutien des forces (accompagnement d’une force aéronavale, d’un sous-marin), de soutien de région (remorquage d’engins, ancrages, relevages…) et de sauvegarde maritime dans le cadre de l’action de l’État en mer (sauvetage, assistance à la protection des biens, protection de l’environnement, lutte contre les pollutions maritimes…) Les nouvelles unités devraient être inspirées des navires de soutien aux opérations offshores. Ils mesureraient de 70 à 80 mètres de long pour un déplacement de 2000 à 3000 tonnes, leur motorisation développant entre 8000 et 12.000 cv. Ils doivent disposer d'une grande plateforme de travail, sur l'arrière, capable d'accueillir divers équipements et matériels. Les BSAH avaient fait l’objet, en 2010, d’un appel à projets auprès du secteur privé.

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : RP Defense
  • : Web review defence industry - Revue du web industrie de défense - company information - news in France, Europe and elsewhere ...
  • Contact

Recherche

Articles Récents

Categories