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29 septembre 2012 6 29 /09 /septembre /2012 08:00

photo-officielle-jean-yves-le-drian

 

28/09 Par Alain Ruello – LesEchos.fr

 

C'est ce que prévoit le projet de budget 2013 du ministère de la Défense. Egalement inscrites, les commandes d'avions ravitailleurs et la hausse des crédits de recherche amont.

 

On ne sait pas encore quoi, mais on sait à peu près combien, et surtout quand. Le projet de loi de finances 2013 du ministère de la Défense nous apprend que parmi les principales commandes budgétées l'année prochaine figure celle d' «un premier » système intermédiaire de drones de surveillance et de reconnaissance Male (moyenne altitude longue endurance). Voila pour la quantité, sachant qu'un système comprend en général une poignée d'aéronefs et les stations au sol nécessaires pour les faire fonctionner. Reste à savoir qui sera l'heureux élu.


A ce stade, la DGA n'en finit pas d'étudier les mérites comparés de la solution poussée par Dassault, basée sur le Heron TP de l'israélien IAI, ou de celle portant sur l'adaptation par Cassidian, la branche défense d'EADS, de Predator de l'américain General Atomics (relire  : Drones  : Jean-Yves Le Drian réserve toujours sa décision).

De nouveaux avions ravitailleurs et de transport

 


Autre bonne surprise, pour Airbus cette fois-ci, le budget 2013, prévoit l'achat de nouveaux avions ravitailleurs et de transport. Il est temps car la flotte actuelle, composée de 11 C135FF et de 3 KC135R, affiche plus de 50 ans au compteur. Les futurs avions, des dérivés de l'A330 civil, prendront aussi le relais des 3 A310 et de 2 A340 qui servent à transporter fret et personnel. Le principe d'une acquisition patrimoniale (plutôt que d'un contrat de location) a été retenu, pour une première livraison prévue fin 2017.


Le ministère de la Défense a aussi prévu de moderniser les avions de patrouille Atlantique 2, de quoi garnir la nouvelle co-entreprise d'optronique de Safran et de Thales avec un premier contrat. De même qu'il s'est montré généreux pour les crédits d'études amont (recherche), qui vont augmenter de 10 % l'année prochaine, pour atteindre 752 millions. Il serait toutefois intéressant de vérifier si cette progression n'est pas due au seul renouvellement de la dissuasion nucléaire.


Enfin, les ressources pour l'entretien des matériels s'inscrivent également en hausse, aussi bien en crédits de paiements (2,91 milliards d'euros, +8 %), qu'en autorisation d'engagements (3,66 milliards, +22 %). Les militaires n'ont pas vraiment le choix, car cet effort est le corollaire de la mise en service de très nombreux matériels modernes, hélicoptères et blindés notamment, donc bien plus chers à l'usage.

Tout cela s'inscrit dans un contexte financier qui reste contraint. Si le ministère de la Défense a réussi à stabiliser ses crédits, à hauteur de 31,4 milliards hors pensions, c'est surtout grâce à 1,3 milliard d'euros de recettes exceptionnelles tirées de la vente de fréquences hertziennes et d'immeubles. Surtout, 5,5 milliards de commandes prévues cette année et la prochaine, dont 4,5 milliards d'armements, ont été décalées, en attente des conclusions du livre blanc de la défense et de sa traduction en espèce sonnante et trébuchante dans la future loi de programmation militaire (relire La Défense répartit le gel des commandes d'armement en évitant les décisions irréversibles)

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28 septembre 2012 5 28 /09 /septembre /2012 19:55
Budget défense : la France désarme massivement

 

28/09/2012 Michel Cabirol – LaTribune.fr

 

Même si le budget de la défense est stabilisé en 2013 par rapport à 2012, il est très en-deçà de ce qui était prévu par la Loi de programmation militaire. Sur la période 2009-2013, l'Hôtel de Brienne aura perdu près de 5 milliards d'euros.

 

La France désarme massivement... alors que le monde, qui se fait de plus en plus menaçant, notamment en mer de Chine, sans parler de la Syrie, se réarme tout aussi massivement. Ce n'est pas une décision spécifique au nouveau gouvernement Hollande, qui est dans la continuité des derniers budgets de la défense de l'ancienne majorité. Mais une chose est sure, la France désarme au plus mauvais moment... même si cela était attendu. Sur l'actuelle loi de programmation militaire (LPM), le ministère de la Défense aura déjà perdu trois milliards d'euros fin 2012, auxquels il faut désormais rajouter 1,8 milliard, soit la différence entre le projet de budget 2013 et ce qui était prévu dans la LPM.

 

Comment cela se traduit-il? Dans les faits, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, pourtant respecté par l'institution et les industriels de la défense, tente de minimiser cette décrue des crédits budgétaires en faisant valoir que "les ressources totales du budget 2013 sont identiques à celles de 2012". Soit 31,42 milliards d'euros, hors pensions mais avec des recettes exceptionnelles évaluées à 1,27 milliard d'euros en 2013 (cessions des bandes de fréquence des systèmes Rubis et Felin et cessions immobilières). "Pour 2014, les crédits budgétaires restent stables à 30,15 milliards d'euros", écrit-il dans la présentation de son budget. Sauf que voilà, le budget de la défense s'écarte inexorablement de la trajectoire budgétaire définie par la LPM 2009-2014. Fin 2012, le ministère aura déjà perdu "près de 3 milliards d'euros" par rapport à ce qui était déterminé dans la LPM. "En définitive, la mission défense a bénéficié de 125,8 milliards d'euros (contre 128,8 milliards prévus, ndlr), les ressources effectives s'écartant progressivement de la trajectoire initialement prévue", explique le ministère.

 

Près de 5,5 milliards de commandes décalées

 

Le ministère a d'ailleurs conscience de l'impasse budgétaire. "La stabilisation des ressources exige des économies importantes", estime-t-il. D'autant que la LPM prévoyait 33,2 milliards d'euros pour 2013 (hors pensions). Le ministère va donc économiser 7% sur le fonctionnement courant, respectant strictement la règle prévalant pour l'ensemble des administrations publiques de l'Etat. Il va également rogner sur la masse salariale à hauteur de 0,7%. "Outre la réduction des effectifs, les efforts se concentrent sur une maîtrise des mesures catégorielles et sur un nécessaire ajustement de la pyramide des grades", assure le ministère. Mais ce sont surtout les équipements qui vont trinquer. Près de 5,5 milliards de commandes prévues en 2012 et 2013 ont été décalées, dont près de 4,5 milliards sur les seules opérations d'armement. "Les aménagements retenus permettent de limiter la dépense de l'Etat, notamment en 2013 sans remettre en cause les contrats en cours", affirme le ministère. En outre, ces décisions évitent "d'anticiper les choix qui seront retenus dans le cadre du nouveau libre blanc et de la future LPM".

 

Selon le ministère, qui reste le premier acheteur et investisseur public, les dépenses au profit des équipements sont stabilisées à plus de 16 milliards d'euros, dont 3,4 milliards dédiés à la dissuasion, en dépit de décalages de certaines commandes. Les crédits de paiement prévus pour 2013 au titre de l'entretien programmé des matériels (EPM) -qui regroupe la majeure partie du MCO hors masse salariale, s'élèvent à 2,91­milliards d'euros, en augmentation de près de 225­ millions (soit 8%) par rapport à la LFI 2012. Enfin en 2013, il consacrera 3,3 milliards d'euros à la R&D. La défense augmente de plus de 10% entre 2012 et 2013 les crédits destinés aux études amont afin de préserver les dépenses d'avenir.

 

Quels matériels pour 2013 ?

 

L'année 2013 verra la poursuite de l'équipement des forces avec des matériels neufs tels que le Rafale ou les équipements FÉLIN, et sera marquée par l'arrivée de nouveaux équipements: adaptation du 2e SNLE au missile M51, un aéronef spécialisé dans le recueil du renseignement électromagnétique C160 Gabriel rénové, un centre de commandement, de détection et de contrôle des opérations aériennes aux normes OTAN de Lyon du système SCCOA, un centre de contrôle local d'aérodrome ainsi que 3 radars du système SCCOA et trois systèmes de drones tactiques SDTI.

 

Pour l'engagement des forces, les armées recevront 220 armements air-sol modulaires (AASM), deux avions de patrouille maritime ATL2 (traitement d'obsolescence des consoles et des systèmes de visualisation), 18 missiles EXOCET MM40 bloc 3, 4.036 équipements FÉLIN, 25 torpilles légères MU90, 11 avions Rafale, 4 hélicoptères de combat Tigre, un véhicule à haute mobilité (VHM) et 83 véhicules blindés de combat d'infanterie (VBCI). S'agissant de la projection, de la mobilité et du soutien, les militaires disposeront enfin des premiers avions de transport A400M mais aussi de trois avions de transport CN235, de 5 hélicoptères Cougar rénovés, de 12 hélicoptères NH90 (4 en version navale et 8 en version terrestre), de 72 porteurs polyvalents terrestres (PPT) et de trois systèmes de pose rapide de travures (SPRAT). Enfin, pour les missions de protection et de sauvegarde, un avion FALCON 50 (transformation en surveillance maritime), deux systèmes de défense sol-air FSAF SAMP/T, 20 missiles Aster 15, 23 missiles Aster 30 et 335 missiles rénovés Mistral seront livrés par les industriels.

 

Les avions ravitailleurs commandés fin 2013

 

Très peu de commandes pour 2013 et pour cause, 5,5 milliards d'euros sont décalés. Pour l'avion multirôle de ravitaillement en vol et de transport (Multi-Role Transport Tanker-MRTT ), "le principe d'une acquisition patrimoniale a été retenu. Le passage au stade de réalisation est prévu fin 2013, permettant ainsi d'engager le contrat d'acquisition en vue d'une première livraison fin 2017", explique le ministère de la Défense. Parmi les autres commandes figurent notamment : 3 systèmes de drones tactiques SDTI, 4.400 postes de communication tactiques CONTACT, le premier système intermédiaire de drones MALE, 220 AASM, 20 torpilles lourdes Artémis, lancement de la réalisation du missile de combat terrestre MMP, lancement de l'opération de rénovation de l'ATL2, 5 Cougar rénovés, 3 patrouilleurs et la contractualisation du partenariat public-privé bâtiments de soutien et d'assistance hauturiers (BSAH).

 

7.234 postes supprimés en 2013

 

Au total 7.234 postes vont être supprimés au ministère de la Défense l'an prochain, un chiffre conforme à la "trajectoire" de la LPM. Dans le détail, la mission Défense bénéficie de 38,2 milliards d'euros de crédits budgétaires (y compris les pensions) pour 283.735 emplois d'Etat. "Dans un contexte budgétaire très contraint, la mission Défense a participé à l'effort collectif de maîtrise des dépenses publiques", lit-on dans le document de Bercy. "Conformément à la volonté du président de la République, la trajectoire de la mission Défense (stabilisée entre 2013 et 2015 à 30,15 milliards d'euros hors pensions) est parallèle à celle du budget de l'Etat", est-il souligné.

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 16:35

Hélicoptères Mi-17 source Ria novisiti

 

Les factures relatives à 475 millions de dollars d'achat de carburant, essentiellement du diesel et du kérosène pour l'armée nationale afghane (ANA), auraient disparues.

 

11/09/2012 Par Maurin Picard - LeFigaro.fr

 

Un nouveau scandale vient entacher les relations américano-afghanes déjà passablement dégradées par les accusations de corruption envers Kaboul et les meurtres de soldats étrangers.

 

L'inspecteur général spécial pour la reconstruction de l'Afghanistan (SIGAR), John Sopko, a révélé dimanche dans un rapport préliminaire remis au secrétaire américain à la Défense, Leon Panetta, que les factures relatives à 475 millions de dollars d'achat de carburant, essentiellement du diesel et du kérosène pour l'armée nationale afghane (ANA), étaient purement et simplement «introuvables» entre octobre 2006 et février 2011. À l'issue d'une enquête remontant six ans en arrière dans la comptabilité de la mission d'assistance de l'Otan, Sopko s'est ému des réponses lapidaires de ses interlocuteurs militaires à ses demandes de précisions. La moitié des factures sur la période allant de février 2011 à mars 2012 seraient elles aussi introuvables.

 

L'affaire ne pouvait plus mal tomber, à quatre mois de la passation de pouvoir pour la logistique des forces internationales à la jeune armée afghane, avant le départ définitif des dernières unités combattantes de l'Otan à l'horizon 2014.

Le spectre des talibans

Les déficiences pointées du doigt par Sopko, récemment nommé par Barack Obama avec mission d'identifier les comportements criminels ainsi que les fraudes et gaspillages au sein des projets contribuant à la reconstruction de l'Afghanistan, semblent multiples: le commandement allié en charge de l'entraînement des forces afghanes (CSTC-A, pour Combined Security Transition Command-Afghanistan) se serait avéré incapable de préciser si le carburant fourni à l'ANA a été utilisé ou stocké. Pis, certains cadres du CSTC-A, placé sous les ordres du général américain Daniel Bolger, auraient «broyé» des piles de factures, sans que l'enquête ait pu déterminer s'il s'agit de malveillance ou d'incompétence.

 

Derrière ces stocks de carburant volatilisés se profile le spectre des talibans, qui auraient largement infiltré l'ANA pour mieux la disloquer de l'intérieur lorsqu'elle prendra la relève progressive des forces de l'Otan à compter du 1er janvier prochain.

 

Le CSTC-A, qui aurait dépensé 480 millions de dollars en carburant en 2011-2012 et 1,1 milliard au total depuis 2007, a néanmoins demandé que ces frais soient portés à 555 millions de dollars d'ici à 2014. «Dans l'attente des justificatifs manquants, il est impératif de limiter ces dépenses à 306 millions de dollars par an», a répondu John Sopko, frappé par la sourde hostilité des officiers de ce commandement. Ceux-ci ont invoqué la montée en puissance des forces de sécurité afghanes, censées attendre un record de 352 000 hommes à la fin de l'année, ainsi que l'arrivée de 25 000 nouveaux véhicules et générateurs, arguant qu'une limitation de ces dépenses entraînerait une chute de 37 % dans la disponibilité opérationnelle de l'ANA.

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 11:30
La France, l'adieu aux armes ? (5/5) - par @MCabirol

 

31.08.2012 par Michel Cabirol - LaTribune.fr

 

Respectée pour ses compétences par ses alliés, l'armée française appartient encore au club restreint des puissances militaires autonomes. Mais elle est aujourd'hui face à un tournant pour maintenir ses ambitions opérationnelles pourtant déjà en mode de "juste suffisance". La très forte contrainte budgétaire et surtout la rédaction d'un nouveau Livre Blanc vont avoir certainement des conséquences sur ses moyens, et donc son fonctionnement. C'est ce qui ressort des auditions à l'Assemblée nationale des quatre grands patrons de l'armée française réalisées en juillet. Le dernier volet des cinq états des lieux proposés par "latribune.fr" montre que le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud est prêt à monter au front pour défendre la cohérence opérationnelle des armées.
 

Les quatre grands patrons des armées sont inquiets. Inquiets de l'avenir au moment où le nouveau gouvernement a lancé cet été des "travaux déterminants pour notre outil de défense" - la révision du livre blanc, déjà démodé alors qu'il ne date que de 2008, et la préparation d'une nouvelle loi de programmation militaire. "Nous savons que ces travaux seront conduits dans un contexte économique et financier difficile, très difficile", souligne le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, qui estime que la révision du livre blanc "imposera des choix conséquents". "Nous sommes à nouveau à l'heure des choix", explique-t-il. Tout en rappelant que "la guerre ne se prévoit pas toujours et la guerre que l'on imagine est rarement celle que l'on fait". "Nous serons surpris, c'est certain, estime-t-il. Nous serons impliqués dans d'autres crises, c'est également certain. Comme il est certain que la physionomie de nos engagements futurs bousculera nos références".

 

"Le monde réarme mais l'Europe désarme"

 

C'est pourquoi les grands patrons des armées ne veulent pas renoncer, en dépit des très fortes contraintes budgétaires qui s'annoncent, à certaines des ambitions opérationnelles de l'armée française. D'autant comme le rappelle l'amiral Guillaud, "le monde réarme mais l'Europe désarme : elle ne consacre plus que 1,6 % de son PIB à ses dépenses de défense, à comparer aux 5 % des Etats-Unis et aux chiffres imposants de la Chine (...). L'Europe désarme alors que la nouvelle posture stratégique américaine est en train de basculer vers la zone Asie-Pacifique". Du coup, le chef d'état-major des armées demande des clarifications sur "l'ambition politique mais aussi l'ambition opérationnelle" que le gouvernement en attend. "Quel rôle souhaitons-nous pour notre pays sur la scène internationale ? Quel rôle à l'Union européenne et dans l'Alliance atlantique ? Quelles opérations souhaitons-nous pouvoir mener ? Autant de questions structurantes car si nos ambitions déterminent notre outil, inversement notre outil contraint nos ambitions". Voici les ambitions sur lesquelles ils s'accrochent.

 

Quels moyens financiers ?

 

Les propos de l'amiral Guillaud sont clairs, très clairs. Il met en garde le gouvernement d'une logique comptable. "S'agissant de l'effort financier, il y a deux façons de voir les choses : soit l'on obéit à une logique strictement comptable - une photo noir et blanc, à un instant donné -, soit l'on regarde la vie avec les trois dimensions géométriques, plus le temps, plus les trois couleurs, plus la biologie. Vous pouvez vivre soit au jour le jour, soit avec une perspective. Je sais bien sûr où va ma préférence, mais c'est un choix qui ne dépend pas de moi". Et de s'interroger "où faut-il mettre le curseur et que faut-il sanctuariser". Selon lui, "toute diminution du budget se traduira mécaniquement par un abandon de capacité. Il est difficile de demander à un militaire de choisir s'il préfère qu'on lui coupe la main droite ou la main gauche en admettant qu'il soit ambidextre". Et d'insister pour que "budget 2013 et la prochaine Loi de programmation de finances publiques n'obèrent pas l'avenir".

 

Le prépositionnement des troupes françaises indispensable

 

Pour le chef d'état-major des armées, si la France veut "conserver une certaine influence", le "prépositionnement me semble une bonne chose". C'est d'ailleurs la solution "historique française, qui permet l'acculturation des troupes déployées". Ce que confirme le chef de l'état-major de l'air, le général Jean-Paul Paloméros. Présente au Tchad avec des avions de chasse, l'armée de l'air peut opérer ainsi au Sahel, notamment pour des missions de renseignement. "Une vraie puissance aérienne montre toute son utilité sur un théâtre aussi vaste", explique-t-il.

Le général Paloméros estime que "la prévention passe par le prépositionnement - six Rafale sont ainsi installés de façon permanente aux Emirats arabes unis, à Al Dhafra". Cette posture, précise-t-il, contribue "à la stabilisation du Golfe persique sans compter que ces avions pourraient au besoin intervenir très rapidement en Afghanistan". "Le prépositionnement à Djibouti permet lui aussi d'assurer un soutien aux nombreuses opérations dans la région, tout en contribuant à sa stabilisation", assure le général Paloméros. C'est également vrai dans les départements et collectivités d'outre-mer (DOM-COM), notamment en Guyane, en Nouvelle-Calédonie... Ce qui a permis à l'armée de l'air d'acquérir « une dimension internationale » grâce à la reconnaissance de la part de pays étrangers.

 

Un constat partagé par la marine. Car "la plupart des opérations militaires se déclenchent très vite, nécessitant la projection rapide d'un dispositif qui fait ensuite l'objet d'une planification plus élaborée, souligne le chef d'état-major de la marine, l'amiral Bernard Rogel. Cela impose de notre part d'avoir, dans des zones de crise ou d'intérêt stratégique, des bâtiments prépositionnés". Ainsi la marine assure une présence en dans l'est méditerranéen, l'Océan indien ou le Golfe de Guinée. Ce qui permet à la marine de surveiller les 11 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive (ZEE) de la France. "Si nous ne surveillons pas notre ZEE et ne montrons pas notre pavillon, nous serons pillés". En outre, il rappelle que "l'une des forces de la France repose sur son dispositif de bases mondiales, lequel repose sur les DOM-COM et les accords de défense que nous avons avec des pays comme le Gabon, la Côte d'Ivoire ou les Emirats arabes unis". Ce réseau a permis à la marine de disposer de "capacités d'action quasiment immédiates un peu partout". Ainsi, lors du séisme en Haïti, le fait d'avoir une base à Fort-de-France nous a offert un point d'appui très utile". Même stratégie pour l'armée de terre. J'ai souhaité capitaliser sur les infrastructures militaires des DOM-COM afin d'entretenir une formidable culture de projection", explique le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Bertrand Ract Madoux.

 

La coopération oui mais elle a ses limites

 

"Il ne faut pas attendre des miracles de ces coopérations", avertit le chef d'état-major des armées. Un exemple de coopération inabouti : la brigade franco-allemande. "Cela fait des années, explique l'amiral Guillaud, que l'on essaie de déployer la brigade franco-allemande (dans une opération extérieure, ndlr). Nous n'avons pas réussi à le faire en Afghanistan pour deux raisons : d'abord, les Allemands étaient dans le nord du pays alors que nous étions dans l'est ; ensuite, les règles d'engagement, donc les consignes d'ouverture du feu, n'étaient pas les mêmes pour les Allemands et pour les Français (...) Si l'on veut que cette brigade fonctionne, il faut l'utiliser et non la laisser dans un camp d'entrainement ».

 

D'une façon générale, il estime ce serait « un leurre » de « tout miser sur les partages et mutualisations capacitaires ». Car la « smart defence » de l'Otan et « pooling and sharing » de l'Union européenne sont des opportunités intéressantes mais elles ne rempliront le vocation que si elles sont vécues par tous comme un atout pour faire plus ensemble et non comme une excuse pour faire moins chacun ».  Et de rappeler que « l'envie des Européens pour une défense commune reste faible. L'idée d'une Europe puissance ne fait guère d'émules ». Le général Paloméros y croit. « Cette approche de plus en plus capacitaire, interarmées et internationale, devrait nous permettre de limiter les impasses auxquelles nous serons contraints ». Il estime d'ailleurs que le développement de la défense et de l'Otan impliquera également que « nous passions par l'étape difficile du renseignement ».

 

Dans ce contexte, l'amiral Guillaud plaide lui pour des "coopérations renforcées", qui sont "le chemin le plus réaliste". A l'image de la coopération franco-britannique, « validée dans les faits lors de la crise libyenne ». « Elle doit être poursuivie avec détermination et réalisme parce que nos armées affichent des ambitions et un niveau comparables ». C'est ce que pense aussi l'amiral Rogel.  « Pour mutualiser, il avoir une valeur d'échange, estime le chef d'état-major de la marine. Or, nous avons des capacités navales que nous sommes les seuls à maintenir en Europe, ce qui limite les possibilités en la matière. Enfin, l'amiral Guillaud recommande de renforcer la coopération avec Berlin « indispensable » ainsi que trois autres pays (Italie, Espagne et Pologne).

 

Le renseignement essentiel

 

Le renseignement est la "mission la plus essentielle", estime le général Paloméros. L'armée de l'air dispose "d'une vraie culture en la matière", rappelle-t-il. Ainsi le premier avion qui a survolé l'Afghanistan en 2001 était un Mirage IV. Le renseignement a été aussi indispensable en Libye. "Le renseignement, dont il nous faudra renouveler les moyens avec les dernières technologies disponibles, fera d'ailleurs l'objet d'une réflexion dans le cadre du futur livre blanc".

 

Retrouvez les épisodes précédents :

 

> France, l'adieu aux armes (1/5) "L'armée française ne peut tenir certains de ses contrats opérationnels"

 

> France, l'adieu aux armes (2/5) "En matière d'équipements militaires, la France oscille entre grandeur et décadence"

 

> France, l'adieu aux armes (3/5) "Les déficiences dans l'entretien des matériels français"

 

> France, l'adieu aux armes (4/5) "Seuil d'alerte pour le moral des armées"

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 17:50
Will Gripen-NG Project Bring More Defense Cuts for Sweden?

 

Sep. 1, 2012 By GERARD O’DWYER   Defense news

 

HELSINKI — Fears are growing in Sweden that the government’s plan to develop a next-generation (NG) “super” Gripen will further drain a largely static defense budget and force the Swedish armed forces into more cuts to core operations.

 

The government has put the total cost of acquisition for the planned 60 to 80 aircraft, including development costs, at $13.5 billion. The Swedish Air Force is expected to take delivery of the first JAS Gripen E/F aircraft in 2023.

 

The decision to develop a Gripen-NG E/F has split Prime Minister Fredrik Reinfeldts’ center-right coalition of Moderate, Liberal, Christian Democrat and Center parties.

 

The Moderates and Christian Democrats support the plan, but the issue has divided Center Party members. The Liberals oppose the project, which they fear will divert funding from core defense areas.

 

The government remains defiant. Foreign Minister Carl Bildt, a Moderate, on Aug. 29 described the ”super Gripen” project, which is tied to the sale of 22 aircraft to Switzerland, as an important step toward generating large-scale exports beyond the Swiss deal.

 

Under the agreement between the governments, signed Aug. 24, Switzerland will pay $3.25 billion for 22 JAS Gripen E/Fs. Sweden hopes to finalize contracts in 2013 and start first deliveries in 2018.

 

“This decision will make the JAS Gripen easier to sell globally,” Bildt said. “We will achieve the development and production of an advanced E/F version and hopefully find new buyers. This is a step in the right direction.”

 

The scale of the project, and the absence of a final cost, raises serious questions about how the program will affect core military spending and Sweden’s ability to protect and build on its present defense capability, said Allan Widman, the Liberal Party’s defense spokesman.

 

“The deal to sell 22 Gripens to Switzerland was agreed at a fixed price. This is a good deal for Switzerland, but leaves Sweden to carry the can for any budget overruns in development or production,” Widman said.

 

The Gripen upgrade report delivered by defense chief Gen. Sverker Göranson to the Ministry of Defense in March contained a project cost estimate, Widman said.

 

“This segment of that report remains classified. Not even the Parliamentary Defense Committee has seen it,” Widman said. “We still do not know what this program will cost, or if funding to finance it will come from the core defense budget.”

 

Reinfeldt defended the decision, saying the fighter sale and cost-sharing partnership with Switzerland forms part of a broader vision to grow Sweden’s reputation as a producer of high-end combat aircraft.

 

“The decision is necessary for our defense capability, but it is also positive for Swedish industry, job creation, exports, and research and development,” he said. “The defense industry employs over 100,000 people in Sweden. The fighter’s development leads to continuous technology creation and innovation.”

 

The Swiss alliance will enable Sweden to procure a high-capability fighter at a lower cost than if it funded the project alone, he said.

 

However, the government’s planned defense budget increase will be modest. Under the proposal, $45 million will be added to the defense budgets for 2013 and 2014 to cover JAS Gripen-NG related development costs. An additional $30 million will be included in defense budgets after 2014, Reinfeldt said.

 

The MoD has estimated development costs for the JAS Gripen-NG program at $5 billion.

 

The real cost may be higher, said Siemon Wezeman, a defense analyst with the Stockholm International Peace Research Institute.

 

“We don’t know what the final cost will be,” he said. “The big problem with programs like this is that it is very difficult to know at the outset what the final cost will be.”

 

Technical hurdles, exchange rate fluctuations, problems with sourcing parts from foreign suppliers, and problems in the development and testing stages could all add to costs, Wezeman said.

 

“The Gripen E/F will be an almost completely rebuilt and unproven version,” he said. “This is not just an upgrade of the existing Gripen; it is a complete redesign, and essentially a new aircraft. Because of the small number to be built, the R&D costs per unit are likely to be very high.”

 

The upgraded Gripen would grow in length from 14.1 to 14.9 meters, it would have a slightly wider wingspan, and its maximum takeoff weight would increase from 14 to 16.5 tons. The number of onboard weapon stations would rise from eight to 10, engine power would increase by 22 percent, and range would expand from 3,500 to 4,075 kilometers.

 

Sweden’s agreement with Switzerland comprises three parts: the acquisition of the upgraded Gripen; cooperation in maintaining and upgrading the Gripen during its lifecycle, up to 2042; and a linked agreement that will see the Swiss Air Force lease Gripen C/D version fighters between 2016-2021.

 

The military has found itself in a difficult position, said Peter Rådberg, a Green Party member of the Parliamentary Defense Committee.

 

“The military wants this Gripen-NG upgrade program,” Rådberg said. “They see it as improving Sweden’s overall defense capability while raising the country’s ability to better protect the skies in the High North and the Baltic Sea area. The jury is still out on what this will mean for funding in the core branches of defense which are already underfunded.”

 

The military’s March report noted that personnel will cost an additional $180 million annually by 2019, and an extra $300 million a year will be needed beginning in 2015 to cover projected equipment procurement needs.

 

Speaking to the Almedalsveckan Politics and Society conference in Gotland on July 1, Göranson said the military may be forced to mothball parts of the Navy, Air Force and Land Forces if forced to absorb funding for the Gripen-NG program.

 

All existing concerns over the adequacy of defense spending will be discussed with opposition parties in coming months, Defense Minister Karin Enström said.

 

“There will be enough money in future budgets for defense,” she said. “The details can be worked out later.”

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3 septembre 2012 1 03 /09 /septembre /2012 07:15

Mindef

 

01-09-2012 Nouvel Observateur

 

Les chefs d'état-major des armées mettent en garde contre de nouvelles coupes budgétaires et réductions des moyens de la défense qui compromettraient à terme la capacité des armées à remplir leurs missions.

 

Des militaires très sollicités ces dernières années, en Afghanistan ou en Libye, dont le moral est, selon eux, "au seuil d'alerte".

 

Auditionnés durant l'été par la Commission de la défense de l'Assemblée nationale, à la veille des discussions sur le nouveau Livre blanc, les premiers militaires de France ont exprimé leur satisfaction d'avoir conduit depuis 2008 la rationalisation de la défense sans entamer l'efficacité des forces.

 

Mais ils ont aussi souligné la fragilité d'un dispositif soumis à de lourdes réductions d'effectifs et de moyens. Des coupes drastiques - 54.000 postes supprimés entre 2009 et 2015 -, qui pèsent sur le moral des militaires.

 

"La France dispose d'une belle armée, dont les succès sont reconnus sur la scène internationale. Mais cet outil présente des fragilités qui, dans le contexte économique et financier que nous connaissons, pourraient sous peu affecter sa cohérence", a prévenu l'amiral Edouard Guillaud, chef d'état-major des armées (CEMA), entendu mi-juillet par les députés, selon le compte-rendu d'audition.

 

Evoquant la "sous-estimation" dans le cadre de la réforme engagée en 2008 des moyens nécessaires notamment à la maintenance des matériels, l'amiral Guillaud estime qu'au final, "en termes de capacités, la traduction intégrale de l'ambition politique" fixée aux armées "n'est plus tenable".

 

Le CEMA s'inquiète en particulier de capacités "notoirement insuffisantes", en terme d'avions ravitailleurs, de drones, et du niveau des stocks de munitions.

 

Il attend "un cap clair" du nouveau Livre blanc, préalable à l'élaboration de la Loi de programmation militaire (2014-2019), mais prévient que "toute diminution du budget se traduira mécaniquement par un abandon de capacité".

 

Pour l'amiral Guillaud, "le moral des armées est aujourd'hui au seuil d'alerte" et ni les résultats opérationnels ni "la qualité des relations humaines" dans les armées "ne parviennent plus à masquer les inquiétudes pour l'avenir".

 

Le chef d'état-major de la marine, l'amiral Bernard Rogel, entendu le 18 juillet, considère pour sa part que le format de la marine est aujourd'hui "juste suffisant" pour remplir ses missions.

 

Le maintien en condition opérationnelle des bâtiments, des avions et hélicoptères embarqués, leur taux de disponibilité insuffisant, et le nécessaire renouvellement de la flotte, sont au coeur de ses préoccupations.

 

Inquiétude également quant à de nouvelles baisses d'effectifs, après une réduction de 6.000 postes décidée en 2008. "Si l'on nous demandait des réductions d'effectifs supplémentaires, la situation pourrait devenir grave", souligne-t-il.

 

La disponibilité des matériels est également la "plus grande préoccupation" du général Jean-Paul Paloméros, chef d'état-major de l'armée de l'air (nommé depuis à l'Otan, ndlr).

 

Satisfait que l'armée de l'air puissse "intervenir dans toutes les missions" qui lui ont été fixées par le Livre blanc de 2008, il constate que les armées "sortent assez fatiguées des réformes en cours".

 

Profondément restructurée depuis 2008, l'armée de terre a franchi pour sa part "à la baisse, cette année, le seuil symbolique des 100.000 militaires", a souligné son chef d'état-major, le général Bertrand Ract Madoux, entendu fin juillet.

 

"Si nous avons du mal aujourd'hui à assumer tous les contrats opérationnels, c'est du fait d'un problème de moyens : on a en effet +rogné+ au fil des années dans les munitions, les stocks, dans les pièces de rechange, dans les crédits d'entretien programmé du matériel", a-t-il regretté.

 

Le général résume en conclusion l'inquiétude de l'état-major avant l'élaboration du Livre blanc : "Nous ne souhaiterions pas que la +technocratie budgétaire+ nous fasse collectivement passer dans un cadre toujours plus petit, au détriment de la cohérence et au mépris d'une analyse objective des dangers de ce monde".

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24 juillet 2012 2 24 /07 /juillet /2012 12:25

Missile-operationnel-tactique-Iskander.jpg

Missile opérationnel tactique Iskander

 

KOLOMNA, 23 juillet - RIA Novosti

 

L'industrie de défense russe a reçu plus de 24 milliards de roubles (près de 613 M EUR) pour la modernisation des chaînes de production des missiles tactiques Iskander-M, a annoncé lundi à Kolomna (100 km de Moscou) le premier ministre russe Dmitri Medvedev.

 

"Dix-sept usines se sont vu débloquer plus de 24 milliards de roubles (613 M EUR) pour la rénovation et la construction de chaînes de production des missiles Iskander-M", a indiqué le chef du gouvernement lors d'une réunion consacrée à la modernisation des entreprises de défense.

 

Les usines investiront de leur côté 16 milliards de roubles (408 M EUR) dans ce projet, selon lui.

 

A l'heure actuelle, la Russie construit et reconstruit 17 usines destinées à produire en série les missiles Iskander-M.

 

"Les Iskander-M sont sans doute des missiles très efficaces, ils devancent largement leur concurrents étrangers, à notre avis. Ils doivent devenir des armes de base pour les unités balistiques de l'Armée de terre russe", a ajouté M.Medvedev.

 

Les missiles opérationnels tactiques Iskander-M de haute précision sont destinés à détruire différentes cibles terrestres, qu'il s'agisse de missiles, de l'artillerie à longue portée ou de systèmes d'AMB et de DCA. Ils ont une portée de 280 km.

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16 juin 2012 6 16 /06 /juin /2012 16:55
Navantia prévoit que la crise espagnole affectera la livraison des sous-marins S-80

 

 

16 juin 2012 Par Rédacteur en chef. PORTAIL DES SOUS-MARINS

 

Le programme de sous-marins espagnols S-80 souffrira à nouveau des conséquences de la crise économique qui touche actuellement l’Espagne. Le directeur du chantier naval Navantia a confirmé que la conjoncture actuelle touchera de nouveau le développement de ce projet.

 

Le directeur du chantier, Manuel Filgueira, a reconnu que la construction des 4 sous-marins pour la marine espagnole souffrait à nouveau des conséquences de la crise économique.

 

« Je ne peux dire aujourd’hui quelles seront les conséquences concrètes de la crise économique sur le programme S-80, mais nous sommes conscients que, d’une manière ou d’une autre, nous les remarquerons, » a expliqué Filgueira.

 

Le programme S-80 a déjà connu plusieurs retards. Au départ, le 1er sous-marin devait être livré en 2012. Cette date a ensuite été repoussée à la fin 2013. Actuellement, Navantia prévoit que le 1er sous-marin ne sera livré qu’en mars 2015. La mise à l’eau et le début des essais sont programmés pour mai 2013.

 

Référence : Info Defensa (Espagne)

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8 juin 2012 5 08 /06 /juin /2012 07:30
L'armée de terre face à la crise

4 juin 2012 par Michel Goya - lavoiedelepee.blogspot.fr

 

Retranscription d'un article paru dans La lettre de l'Irsem n°5-2012.

 

L’armée de terre française, comme toutes les organisations militaires, est soumise à la double tension entre les ressources que la nation est prête à lui accorder et les besoins stratégiques de celle-ci, les arbitrages étant effectués par les institutions politico-militaires. Comme après les deux conflits mondiaux, la « paix de 1991 » a été l’occasion d’une transformation radicale de ces interactions avec à la fois une limitation immédiate des crédits alloués aux armées et le début d’une ère d’interventions au loin pour gérer les conséquences de cette nouvelle organisation du monde.

 

Pour les forces terrestres, l’adaptation du modèle de forces au nouveau contexte a surtout consisté à rendre projetable le corps de bataille issu de la Seconde Guerre mondiale par quelques innovations de structure mais surtout une transformation sociologique et culturelle avec la professionnalisation complète de la composante active et l’adoption des valeurs « nomades » des anciennes troupes d’intervention.

 

Pendant vingt ans, les forces françaises, et particulièrement les forces terrestres, ont ainsi soutenu une  « guerre mondiale en miettes » faite de l’accumulation de multiples tours de quelques mois sur des théâtres d’opérations répartis sur l’ensemble du monde. Ce cycle semble désormais toucher à sa fin à la suite de nouvelles évolutions à la fois du contexte international, de la vision politique de l’emploi des forces et de la situation économique de la nation, imposant immanquablement une redéfinition du modèle.

 

La fin de la guerre mondiale en miettes ?

 

Avec la réduction de l’engagement dans les Balkans, en Afrique sub-saharienne, au Liban et surtout en Afghanistan, l’engagement extérieur va atteindre en 2013 son plus bas niveau historique avec une prévision de moins de 5 000 hommes engagés, laissant cette armée désormais « nomade » dans le trouble. Le rétrécissement attendu des conditions préalables à l’action, qu’elles soient diplomatiques (mandat du Conseil de sécurité des Nations-Unies) ou matérielles (aide américaine), ne laissent pas prévoir d’extension de l’engagement dans les années à venir, sauf surprise stratégique ou retour à l’action unilatérale.

 

Le bilan de l’efficacité des forces terrestres durant ce cycle pose également question. Le système centralisé de la Ve République offre l’avantage de permettre l’engagement rapide des forces mais il expose aussi directement le Président de la République aux résultats de l’action militaire. Il s’ensuit une tentation très forte de l’intrusion politique afin de réduire les risques politiques à court terme, souvent associés aux pertes humaines. Lorsque le chef des armées cède à cette tentation cela se traduit invariablement par des contraintes qui réduisent l’efficacité tactique et donc au bout du compte finissent par induire des pertes humaines qui elles-mêmes justifient une plus grande intrusion. Comme ces pertes sont presque entièrement le fait de l’engagement au sol, le point extrême de cette logique est son remplacement par des actions à distance et/ou indirectes dont l’armée de terre serait largement exclue. Cette logique est confortée par le contraste entre l’engagement en Afghanistan avec ses 710 soldats français tués ou blessés gravement et l’engagement en Libye réalisé sans perte, mais aussi par la tendance générale de nos alliés, américains en premier lieu.

 

La troisième contrainte est évidemment budgétaire. Après une professionnalisation qui a conduit, à masse salariale constante, à réduire les effectifs de l’armée de terre des deux tiers, la réforme en cours depuis 2008 a tenté de résoudre le problème de financement des programmes d’équipement. La solution choisie a été de réduire encore les effectifs, d’un sixième cette fois, en s’efforçant de ne pas affecter directement les unités de combat. Cette réforme n’est pas encore achevée qu’elle trouve déjà ses limites. Il reste encore plus de 5 000 postes à détruire sans que l’on sache désormais où les trouver hors des unités de combat. C’est dans cette situation de vulnérabilité que se profile un nouveau train de réformes.

 

Des capacités d’adaptation limitées

 

Pour faire face à cette crise, le processus d’innovation de l’armée de terre souffre de plusieurs freins. Les régiments sont incités à innover lorsqu’ils sont confrontés à des défis opérationnels nouveaux et dangereux. Cette innovation est normalement facilitée par la variété d’origine, d’expériences et de compétences des hommes et des femmes qui composent l’unité, de l’incitation à innover par les chefs mais aussi des ressources en temps et en moyens qui leur sont données pour expérimenter et capitaliser. Dépossédés progressivement de leurs ressources autonomes pour cause de rationalisation économique et toujours très sollicités, les régiments de l’armée de terre s’éloignent de cet idéal-type pour compter surtout sur la simple accumulation informelle d’expérience. Cela les rend vulnérables à un changement soudain de contexte d’emploi.

 

Cette rigidification croissante n’est compensée qu’en partie par une centralisation des moyens d’entraînement qui sont aussi des espaces d’expérimentations et par un processus montant de retour d’expérience mais qui souffre encore des tiraillements entre différents organismes comme les écoles de spécialités, le Centre de doctrine d’emploi des forces, le commandement de la force terrestre et différents bureaux de l’Etat-major de l’armée de terre. Le processus non-institutionnel, fait d’écrits libres de la part du personnel de l’armée de terre, se développe mais souffre d’incitations contradictoires et du manque d’espaces d’expression. La difficulté institutionnelle à conceptualiser est renforcée par la centralisation interarmées, et le consensus qui en découle, peu favorable au débat ouvert, ainsi que la pression à l’alignement sur les doctrines de l’OTAN.

 

Dans ce contexte intellectuel de plus en plus contraint, l’armée de terre peine à développer une vision innovante de l’action terrestre au XXIe siècle qui servirait à la fois d’écran protecteur face au politique et à l’échelon interarmées, de projet mobilisateur de ressources non seulement budgétaires et humaines (car celles-ci sont volontaires) mais aussi de moyen de résoudre son problème majeur qui n’est tant de remplir son contrat opérationnel de déploiement mais de vaincre des ennemis avec ces forces déployées. Tout au plus parvient-elle à désigner l’intervention intérieure comme une nouvelle dominante après les opérations de stabilisation et la contre-insurrection, à savoir, et à rappeler l’intérêt de disposer de forces terrestres pour faire face à l’imprévu.

 

L’armée de terre fait donc évoluer son modèle de forces encore largement issu de la guerre froide, par réactions à des « stimuli » venus en interne de contraintes budgétaires et à l’extérieur de défis à relever et surtout de menaces à contrer. Sa productivité augmente grâce à l’accumulation d’expériences et aux innovations technologiques. Cela ne suffit sans doute pas  à compenser sa perte de substance et sa rigidité croissante du fait du soutien interarmées.

 

Un arsenal mixte

 

L’équipement de l’armée de terre est d’abord un héritage de celui du corps de bataille destiné à affronter les forces du Pacte de Varsovie en Allemagne. Son cœur est donc un modèle général antichars à base d’unités blindées-mécanisées de type Seconde Guerre mondiale. Ce corps de bataille a été victime, en plein renouvellement de ses matériels, de la disparition soudaine de son ennemi, du coût d’achat et d’entretien de ses équipements dans un contexte budgétaire contraint ainsi que de la difficulté à les projeter dans ces missions lointaines devenues la norme. Entre dissolution et reports de programme, le nombre d’équipements majeurs du corps de bataille, rebaptisé de « décision », a été réduit de plus des deux-tiers depuis la fin de la guerre froide. La rénovation du char Leclerc, l’arrivée des 630 Véhicule blindé de combat d’infanterie (VBCI), des 77 canons Caesar de 155 mm (et la transformation des lance-roquettes multiples) sont censés conserver à cette composante une supériorité qualitative sur tous les adversaires conventionnels potentiels, tout en fournissant des « modules de supériorité terrestre » sur certains théâtres, en particulier en Afghanistan.

 

Les véhicules blindés de combat et de transport plus légers comme le Véhicule blindé léger (VBL), l’AMX-10 RC et le Véhicule de l’avant blindé (VAB), plus facilement projetables que ceux du corps de bataille et d’un rapport coût-efficacité très supérieur dans le contexte d’emploi des années 1990-2000 ont logiquement mieux résisté à l’érosion budgétaire. Ces équipements sont néanmoins âgés et usés, et leur remplacement rapide par les EBRC (Engin blindé de reconnaissance et de combat) et VBMR (véhicule blindé multi-rôles), est un enjeu essentiel pour l’équipement de l’armée de terre.

 

Outre les véhicules blindés légers, les matériels les plus sollicités car les plus utiles sont ceux de la composante aéromobile. Dans un contexte de menace anti-aérienne réduite, l’intervention des hélicoptères d’attaque s’avère actuellement presque décisive au niveau opératif (basculement de l’opération Harmattan en Libye) ou tactique (engagements en Afghanistan). L’aviation légère de l’armée de terre souffre toutefois du retard important des programmes Tigre (attaque) et Caïman (transport) ainsi que de leur coût, très supérieur à ceux des générations précédentes, qui ont conduit à une réduction du nombre d’hélicoptère en dotation de plus de moitié depuis la fin de la guerre froide. La « recapitalisation » de l’ALAT est désormais une urgence pour l’armée de terre avec l’acquisition d’une capacité de transport lourd, dont tous les retours d’expérience des conflits récents témoignent de l’importance.

 

L’armée de terre a investi largement le champ des nouvelles technologies de l’information afin d’optimiser ses ressources, notamment son infanterie dont tous les combattants sont destinés à être équipés du système Félin (Fantassin à équipements et liaisons intégrés), seul système de ce type parvenu à maturité dans le monde. Le Félin peut constituer la première étape d’une évolution de rupture dans le combat au sol, même si comme souvent dans les innovations majeures le gain tactique initial est loin d’être évident.

 

Témoignage d’un processus d’évolution en réaction forcée, l’arrivée de ces nouveaux équipements n’a pas suscité de débat préalable sur les innovations de structure, de méthodes ou de culture qu’elle était capable de susciter.

 

La saison brune

 

L’armée de terre est devant une crise schumpetérienne. Avec ses moyens actuels et de la manière dont elle est employée par le politique, elle perd de son efficacité face à des adversaires potentiels de plus en plus résistants. Elle est donc menacée de sacrifice sur l’autel de la rigueur budgétaire et de remplacement par des forces d’un rapport efficacité tactique- coût politique apparemment (mais apparemment seulement) plus performant. Il s’agit donc pour elle de trouver les innovations qui lui permettront de traverser la saison brune, cette intersaison des Rocheuses entre la fonte des neiges et la floraison, période boueuse mais où se décident les couleurs du printemps. Elle dispose pour cela de 160 000 cerveaux, c’est sa principale ressource.

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4 juin 2012 1 04 /06 /juin /2012 16:55
photo Heli-Dax

photo Heli-Dax

 

04.06.2012 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense

 

La DGA a émis un avis d'appel public à la concurrence concernant un "marché d'assistance à maîtrise d'ouvrage juridique et financière pour la passation et le suivi d'exécution du contrat de partenariat BSAH et le suivi d'exécution des contrats de partenariat RDIP-AIR et ea-alat Dax" (cliquer ici pour accéder au texte complet de l'annonce n° 12-79982).

 

La mission PPP du ministère de la Défense (longtemps dirigée par Philippe Genoux) étant en phase de démantèlement (officiellement depuis le 10 mai), il faut donc désormais faire appel à des compétences extérieures pour cette AMO (assistance à maîtrise d'ouvrage) juridique et financière. Commentaire d'un observateur avisé du milieu des PPP: "En d'autres termes le ministère préfère payer à prix d'or des consultants privés plutôt que de recourir à ses compétences internes à la mission PPP, allez comprendre".

 

Le marché comporte 4 lots (c'est moi qui souligne):


 - Lot 1 Assistance juridique pour la passation et le commencement d'exécution du CP BSAH. Les domaines de compétences juridiques identifiés sont notamment le droit public des affaires, le droit des affaires privés, le droit bancaire et financier, le droit de la propriété intellectuelle, le droit des assurances, le droit fiscal ... ainsi que le droit maritime..
- Lot 2 Assistance financière pour la passation et le commencement d'exécution du CP BSAH. Le rôle de(s) Assistance(s) Financière(s) est d'apporter un conseil et un accompagnement à la DGA sur tous les sujets financiers, bancaires, comptables ou fiscaux, pendant la passation du contrat BSAH puis durant son exécution..
- Lot 3 Assistance juridique pour le suivi de l'exécution des CP RDIP-AIR et EA ALAT Dax. Les domaines de compétences juridiques identifiés pour RDIP-Air et EA ALAT Dax sont notamment le droit public des affaires, le droit des affaires privés, le droit bancaire et financier, le droit de la propriété intellectuelle, le droit des assurances, le droit fiscal ... et le droit informatique et des NTIC (notamment la règlementation CNIL) pour RDIP-Air..
- Lot 4 Assistance financière pour le suivi de l'exécution des CP RDIP-AIR et EA ALAT Dax. Le rôle de(s) Assistance(s) Financière(s) est d'apporter un conseil et un accompagnement à la DGA sur tous les sujets financiers, bancaires, comptables ou fiscaux, pendant l'exécution des contrats de partenariat RDIP-AIR et EA ALAT Dax..

 

Sont donc concernés le projet des bâtiments de soutien et d'assistance hauturiers (BSAH), le contrat RDIP (réseau de desserte IP de l'armée de l'air) et le PPP de Dax au profit de l'école de l'ALAT (contrat détenu par Héli-Dax). L'annonce date du 15 mai et la date prévisionnelle de débuts des prestations a été fixée au 20 juillet. Durée du marché: 60 mois.

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29 mai 2012 2 29 /05 /mai /2012 11:40
U.K. May Delay Major Vehicle Buy

An Armored Scout Specialist Vehicle, being built by General Dynamics UK for the British Army.(General Dynamics UK)

 

May. 26, 2012 By ANDREW CHUTER Defense News

 

LONDON — The fielding of the British Army’s new generation of medium-weight armored scout vehicles could be pushed back five years to 2020 amid budget cuts in the Ministry of Defence’s equipment plan.

 

The 500 million pound ($784 million) demonstration phase being undertaken by General Dynamics UK to provide a family of tracked Scout and other specialist vehicles could be extended and the fielding of the vehicle pushed back, one MoD source said.

 

A second source said the Army was “looking at its options and while the issue had not been finally settled, it was likely the vehicles would not enter service until 2020.”

 

International observers will likely track the possible delay since the Scout Specialist Vehicle (SV) was already generating interest in the export market. A recent Ernst & Young study estimated the potential export value of the program at more than 1.3 billion pounds over a 16-year period.

 

The MoD has never publicly acknowledged the expected in-service date for the Scout vehicle, although Army officers at last year’s DSEi exhibition in London said it was 2015.

 

The number of vehicles eventually purchased could also be cut. That’s a reflection of continuing budget pressures and the fact the Army is facing a heavy downsizing as part of a restructuring plan.

 

Details of the restructuring, known as Army 2020, and a tri-service reorganization and expansion of the reserves are expected to be rolled out before the government goes into summer recess in July.

 

A MoD spokeswoman said: “The Defence Secretary [Philip Hammond] made clear in his announcement earlier this month that the MoD will spend 5.5 billion [pounds] over the next 10 years on an armored vehicle program for the Army. That includes the Scout specialist vehicle, which is well into its demonstration phase.”

 

“The funding for the vehicle pipeline, which also includes the Warrior Capability Sustainment Program, a utility vehicle and improvements to Challenger 2, will be prioritized, according to the Army’s requirements. In the case of Scout, production numbers and delivery dates will be confirmed at Main Gate,” referring to the U.K.’s production decision.

 

A spokesman for General Dynamics said he was unable to comment on the issue.

 

General Dynamics secured the demonstration deal for the Scout SV program in 2010. A new Scout vehicle to replace the aging Combat Vehicle Reconnaissance (Tracked) platform is the priority, but the company is also building infantry carrier, recovery and repair demonstrators as well as a base platform version of the Austrian-Spanish Cooperation Development SV machine on which the family will be based.

 

The Scout vehicle was part of the 5.5 billion pound armored vehicle program given a green light to continue when Hammond announced the MoD had balanced its equipment program budget for the next decade after years of overspending.

 

The MoD named General Dynamics SV program and Lockheed Martin’s 1 billion pound upgrade of the Army’s Warrior infantry fighting vehicle among the big-ticket items across the armed services that had been funded in the 10-year equipment budget plan.

 

At the time, Hammond declined to specify what programs or capabilities had been dropped or delayed to achieve the final round of budget cuts proposed as part of the Planning Round 2012 process.

 

The victims of the latest round of cuts are starting to become apparent. Last week, it emerged that the MoD had axed the 500 million pound plan to equip Royal Navy Type 45 destroyers and Type 26 frigates with the Cooperative Engagement Capability used by the U.S.

 

The life-extension program for the Challenger 2 main battle tank is expected around 2018 and the new utility vehicle to replace the Bulldog armored personnel carrier by around 2022. A second phase of the specialist vehicles requirement may also be involved.

 

Last year, General Dynamics UK caused a furor when managing director Sandy Wilson told reporters the program could be delayed or axed.

 

At the time, the specialist vehicle program, like many others, was under scrutiny at the MoD as it grappled with balancing its books in the face of a 7.5 percent budget cut and a 38 billion pound black hole in unfunded commitments over the next 10 years left by the previous Labour administration.

 

All three services have suffered significant capability losses imposed since the strategic defense and security review of 2010 took out tanks, artillery, warships, fast jets and large numbers of military and civilian personnel to reduce spending.

 

A significant delay to the Scout and other variants involved in what is known as Recce Block 1 could result in the other specialist vehicle variants being considered for manufacture in Recce Block 2 — the ambulance, command-and-control and engineering-reconnaissance variants.

 

The SV program was originally part of the MoD’s Future Rapid Effects System project, which also encompassed an eight-wheel-drive utility vehicle, primarily as a troop carrier.

 

General Dynamics won that deal, too, with its Piranha V vehicle, before the MoD axed the program.

 

The MoD source said the current plans envision fielding a utility vehicle in the 2022 time frame.

 

Part of the requirement for a highly protected troop carrier was taken up by an urgent operational-requirement purchase of the Force Protection Mastiff MRAP and other vehicles for use in Iraq and Afghanistan.

 

The Army has been working for months on deciding which of the numerous fleet types purchased by the government as urgent operational requirements will be taken into the core vehicle program as the British withdraw combat troops by the end of 2014.

 

Defense ministers have already said Force Protection’s new Foxhound lightweight protected vehicle, which is now being delivered to Afghanistan, will be taken into the core program.

 

Analysts here believe the Mastiff, the British customized version of the Cougar, is also a likely candidate to become part of the core equipment program.

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21 mai 2012 1 21 /05 /mai /2012 12:32
Sommet de l'OTAN : comment sortir du bourbier afghan ?

 

21/05/2012 P.C. ladepeche.fr

 

Le Président Barack Obama accueille depuis hier le sommet de l'Organisation du Traité de l'Atlantique Nord, à Chicago. Objectif affiché: dégager une stratégie claire de sortie du bourbier afghan, après plus d'une décennie de guerre, et alors que la France annonce le retrait de ses unités combattantes d'ici fin 2012. Les alliés doivent aussi faire face à une crise plus inquiétante : celle de la dette.

 

L'Afghanistan… où comment s'en sortir ? L'éternelle question. Et celle qui fait tanguer l'OTAN depuis hier, au bord du lac Michigan, puisqu'elle est au cœur du sommet de Chicago qui se poursuit ce lundi. Dans la foulée du sommet du G8 à Camp David, Barack Obama, accueille en effet dans « sa » ville, une cinquantaine de dirigeants du monde entier pour ce rendez-vous que l'Alliance atlantique n'a pas hésité à présenter comme « le plus important » depuis la création de l'Otan, en 1949.

 

Aux 28 pays d'Europe et d'Amérique du Nord membres de l'Alliance atlantique, se sont en effet ajoutées pour l'occasion des nations d'Asie ou du Moyen-Orient ayant participé à la coalition internationale en Afghanistan.

Réunis dans un immense palais des congrès ultra-protégé, les dirigeants doivent ainsi discuter de la stratégie à mettre en œuvre pour « terminer la mission » en Afghanistan, censée ouvrir la voie à un retrait d'ici la fin 2014 des 130 000 soldats actuellement déployés. Bref, pour en finir avec l'enlisement afghan, s'il faut appeler les choses par leur nom.

 

« Nous sommes entrés ensemble, nous en sortirons ensemble » reste le leitmotiv du secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, qui, hier, a cependant adapté son propos à l'exception française. Car la France, par la voix de François Hollande a fait savoir, dès vendredi, que ses troupes combattantes rentreraient au pays d'ici la fin de l'année.

 

Une promesse faite pendant la campagne électorale qui n'était « pas négociable » a souligné le Président de la république. Certes, « Je ne dis pas que le président Obama a adhéré à ce que je lui disais », a-t-il reconnu. Mais la position française a été « comprise », a assuré samedi le nouveau ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

 

De fait, écartant toute idée de retrait « précipité » et se voulant rassurant, Anders Fogh Rasmussen a fait remarquer hier que la décision française étant « une promesse de campagne », « un homme politique doit toujours tenir ses promesses ».

 

Pour lui, le plan français est « en accord » avec la stratégie de l'Otan d'un retrait progressif, au fur et à mesure de la prise de contrôle de la sécurité par les forces afghanes, policiers et militaires que la France continue à former elle aussi. De plus, M. Hollande « a indiqué que la France était prête à soutenir d'une façon différente », a souligné le patron de l'Otan… visiblement plus compréhensif que l'ancien ministre UMP de la Défense Gérard Longuet qui, ce dimanche, a jugé « intenable » la position de François Hollande, Jean-François Copé estimant pour sa part qu'il s'agissait d'une « mauvaise décision ».

 

Hier, deux soldats de l'Isaf, la force armée de l'Otan en Afghanistan, ont été tués dans une attaque suicide d'insurgés dans le sud du pays.

 


Avoir des alliés, c'est une garantie !

Divergence entre la France et les États-Unis sur l'Afghanistan, menace de la dette publique qui impacte directement les budgets militaires : L'OTAN joue-t-elle sa survie à Chicago, comme le pensent certains analystes ?

 

Non. L'OTAN a joué sa survie il y a 20 ans, au lendemain de la guerre froide, quand il s'agissait de savoir si une alliance créée pour faire face à l'Union soviétique avait toujours sa raison d'être, une fois l'Union soviétique disparue. Mais depuis 20 ans, l'OTAN s'est beaucoup transformée. C'est devenu une alliance de pays occidentaux apte à faire des opérations militaires à l'extérieur de leurs frontières. Balkans, Afghanistan, Libye : sur trois grands conflits de ces vingt dernières années, on a vu qu'elle avait trouvé sa raison d'être. On verra d'ailleurs que le gouvernement socialiste français continuera à s'y inscrire pleinement. S'il y a donc un risque pour l'OTAN, il est plus dans la crise financière et l'avenir de la zone euro qu'à ce sommet de Chicago.

 

Les Américains souhaitent donc que les Européens paient davantage ?

 

Depuis des années, les Américains voudraient que les Européens payent plus pour l'OTAN. Or il est certain que la crise de la zone euro n'incite pas ces derniers à dépenser davantage pour la défense. Cela risque donc de tendre une nouvelle fois les relations entre d'une part les Américains qui sont en train de se dégager de l'Europe au profit du Pacifique, pour faire face à la Chine, et d'autre part les Européens qui vivaient tranquilles sous la protection américaine en ne consacrant que 1 % de leur PIB à la défense. Cela fait partie des discussions à Chicago et se concrétise par le concept de la « smart defence », la « défense intelligente », en fait, la mutualisation des moyens.

 

C'est-à-dire ?

 

Les Américains disent « puisque vous n'avez pas les moyens de vous payer des systèmes de haut niveau, des systèmes de guerre électronique, de reconnaissance, des drones… eh bien ! on va mettre ça en commun et, en fonction des besoins, on utilisera ce matériel mis dans des pools ». Toute la question est de savoir qui va payer et à qui on va acheter nos matériels. Tout le monde comprend bien que si c'est un système dominé par les Américains, les pools seront à base de matériel américain et sous contrôle américain. C'est l'un des enjeux majeurs de Chicago. Car la plupart des pays européens n'achètent à l'Alliance atlantique qu'une garantie de sécurité. Ils se moquent de savoir qui fournit le matériel.

 

En revanche, pour des grands pays comme la France, le Royaume Uni ou l'Allemagne, qui ont une histoire militaire, une industrie d'armement et une ambition politique, c'est une menace pour leur existence en tant que puissances militaires indépendantes et crédibles.

 

Quelle est la position de la France aujourd'hui au sein de l'OTAN ?

 

La France n'est pas sur un strapontin, elle a obtenu l'un des deux commandements suprêmes de l'Alliance, celui de Norfolk, en Virginie, la « tête chercheuse » de l'OTAN, un commandement de prospective et de stratégie. Cependant… la démonstration de l'utilité du retour de la France au sein de la structure intégrée de l'OTAN n'a pas encore été faite. Ça coûte cher, ça absorbe des centaines d'officiers. Et, posons-nous la question : est-ce que ça a accru l'influence de la France dans le monde ? Cela reste toujours à démontrer. Cependant, il faut aussi rappeler qu'il n'y a aucune obligation dans l'OTAN : c'est une alliance. Et avoir aujourd'hui des alliés dans un monde instable, c'est toujours une bonne chose, une garantie.

 

L'OTAN est-elle adaptée aux défis militaires actuels ?

 

L'OTAN est une organisation internationale, lourde, bureaucratique… mais elle oblige les pays membres à se donner les capacités de travailler ensemble, à faire des opérations militaires en commun et ça, aujourd'hui, c'est fondamental. Les systèmes d'armes actuels utilisent énormément de communications, de systèmes électroniques de transmission. Pendant les opérations en Libye, les avions de dix nationalités ont volé ensemble dans le ciel avec un commandement commun et l'OTAN ça sert à ça : avoir des procédures communes. Or comme on intervient de plus en plus dans le cadre de coalitions, nos armées doivent être techniquement préparées à le faire durant les temps de paix. Et cela ne s'improvise pas.

 

C'est l'OTAN, mais c'est aussi l'Europe, car les procédures sont les mêmes. Une fois qu'on sait travailler avec les Anglais, les Allemands, les Italiens, les Belges, que ce soit dans le cadre de l'OTAN ou dans le cadre de l'Europe, peu importe.

 

Mais aujourd'hui quels sont nos « ennemis » ?

 

Toute la question est de savoir en effet quels sont nos ennemis potentiels. La Chine est un vrai problème et voir l'Iran se nucléariser n'est pas une bonne nouvelle, mais il est vrai que nous n'avons pas d'ennemi aussi clairement désigné que du temps de l'Union soviétique et de la Guerre froide. En définitive, grâce à sa souplesse, l'OTAN est une sorte de couteau suisse, avec plusieurs lames pour faire des choses différentes selon les menaces.

 

* Jean-Dominique Merchet publie fin mai « La Mort de Ben Laden » aux éditions Jacob-Duvernet

 

Jean-Dominique Merchet

Journaliste, spécialiste des questions militaires*

 


Afghanistan : «le retrait anticipé nous sera reproché»

Le retrait d'Afghanistan en 2012 est au cœur du débat. Au-delà de l'aspect financier, combien coûtera-t-il politiquement à la France, vis-à-vis de ses alliés ?

 

Jean-Dominique Merchet.- J'aurais tendance à minimiser les conséquences politiques. Tout le monde a compris depuis longtemps que la France allait partir et je voudrais rappeler que ce départ anticipé, par rapport aux Américains et à l'OTAN, c'est Nicolas Sarkozy qui l'a décidé en janvier dernier lorsqu'il a annoncé que les Français quitteraient l'Afghanistan fin 2013 alors que l'objectif annoncé de l'OTAN c'est 2014. La première rupture avec la vieille idée selon laquelle nous étions arrivés ensemble et donc nous repartirions ensemble est de Nicolas Sarkozy et non pas de François Hollande. Lui ne fait qu'accélérer ce retrait. Mais ce n'est certes pas le genre de chose qui crée de la confiance entre alliés. Cela nous sera reproché, peut-être moins par les Américains que par les autres Européens. En effet, lorsque la France viendra leur parler de défense européenne et d'efforts, parce qu'aujourd'hui l'essentiel des efforts repose sur ses épaules et sur le Royaume-Uni, les autres pays pourraient lui renvoyer à la figure ce départ d'Afghanistan, décidé unilatéralement.

 

Et par rapport aux Afghans ?

 

Ils savent qu'on va rester sous une autre forme notamment parce que l'on va financer l'armée et la police afghane, c'est-à-dire la sécurité intérieure du pays. Une fois tout le monde parti, il faudra bien que quelqu'un paye ces 300 000 hommes. L'Afghanistan n'a absolument pas les moyens d'entretenir une armée plus nombreuse que l'armée française et ce seront donc les alliés qui vont la financeront. Soit plusieurs dizaines de millions par an sans compter les contributions civiles. Il y a déjà eu beaucoup d'argent déversé sur l'Afghanistan, qui n'a pas servi à grand-chose, mais on va continuer à payer, çà c'est sûr…

 


zoom

Bouclier anti-missiles, Pakistan,les autres dossiers

A Chicago, l'Otan espère aussi obtenir un assouplissement de la position du Pakistan, sans qui « nous ne pouvons régler les problèmes en Afghanistan », a déclaré samedi M. Rasmussen.

 

L'Alliance souhaite en effet obtenir la réouverture de la frontière pakistano-afghane aux convois américains puisqu'elle est fermée depuis la fin novembre, en représailles à la mort de 24 soldats pakistanais tués par erreur lors de frappes aériennes américaines.

 

Le président pakistanais, Asif Ali Zardari, devait ainsi s'entretenir avec M. Rasmussen tandis qu'une rencontre entre l'Afghan Hamid Karzaï et Barack Obama était prévue hier matin, avant l'ouverture du sommet.

Mais la réunion de Chicago devait aussi débuter par l'officialisation de la première phase du bouclier antimissile de l'Otan. Il s'agit un ambitieux projet destiné à protéger l'Europe des tirs de missiles tirés du Moyen-Orient, en particulier d'Iran. Basé sur une technologie américaine, il est fortement critiqué par la Russie, qui y voit une menace à sa sécurité, ce que récuse l'Otan.

 

Ce lancement devrait cependant permettre au Président Américain, actuellement en pleine campagne de réélection, de rassurer ses pairs sur l'attachement de son pays au lien transatlantique même si la priorité stratégique des Etats-Unis concerne désormais l'Asie et le Pacifique, la puissance militaire chinoise étant en pleine expansion.

Plus d' ennemi direct face à l'Europe, mais aussi moins d'argent dans les caisses des pays européens : l'Otan tente également de s'adapter à cette situation, inédite depuis sa création en pleine Guerre froide, en appelant les alliés à coopérer davantage pour ne pas perdre leur suprématie technologique malgré la réduction générale des budgets de défense.

 

Rationnaliser et renforcer les capacités militaires des alliés : vingt-cinq projets de coopération, dans le cadre d'un programme surnommé « Défense intelligente » (»Smart defence », lire l'interview de Jean-Dominique Merchet) devraient ainsi être approuvés à Chicago, portant sur la formation des pilotes d'hélicoptères ou les missions de renseignement et ce, afin d'améliorer la contribution des pays membres de l'Otan, en matière de défense et de sécurité, malgré un contexte budgétaire restreint.

 


Se retirer aura aussi un coût

L'engagement des forces françaises à un coût en Afghanistan. Un lourd coût humain, tout d'abord, puisque 83 militaires y ont perdu la vie. La première préoccupation aujourd'hui, pour les forces françaises, est donc de ne pas subir d'autres morts, avant le retrait des troupes combattantes, voulu pour la fin de l'année.

 

Au delà, les dépenses militaires sont allées toujours croissantes depuis 2001 et elles consomment actuellement plus de la moitié des crédits alloués aux opérations extérieures, soit environ 54 %. Concrètement, l'engagement français en Afghanistan, c'est en effet une dépense de 1,3 M€ par jour, en moyenne, soit plus de 470 m€ par an. Mais faire rentrer au pays les unités combattantes et leur matériel ne sera pas synonyme d'économies immédiates : cela devrait entraîner au bas mot un surcoût de quelques dizaines de millions d'euros.

 

Pour situer… début 2011, il y avait sur le théâtre d'opération afghan 1016 véhicules militaires dont 450 véhicules de l'avant blindés (VAB), 6 CAESAR (canon de 155 mm montés sur un camion), des véhicules blindés légers et des blindés VBCI pour la riposte en première ligne. Pour entretenir ce parc, il y avait 12 000 pièces référencées en stock à Kaboul… sachant qu'un Antonov 124 ne charge « que » quelques blindés à la fois, emportant 90 à 100 tonnes de fret, et qu'il coûte 300 000€ la rotation… cela donne une première idée de l'addition lorsqu'il faudra évacuer le matériel lourd, vers la base aérienne d'Al Dhafra, aux Émirats Arabes Unis, avant de le recharger sur des bateaux à destination de la France… à moins qu'une autre option soit disponible par l'Asie centrale. Ce surcoût devrait cependant être rapidement compensé par l'économie de dépense que représentera le poste afghan sur le budget opex…

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 21:05
Défense, la nouvelle feuille de route

 

 

18 mai 2012, par Philippe Leymarie - Défense en ligne Les blogs du Diplo

 

Le sommet de l’OTAN, à Chicago, les 20 et 21 mai, est une des premières échéances pour la nouvelle équipe gouvernementale française [1]. Peut-être François Hollande, en tant que nouveau président tout juste intronisé, Laurent Fabius aux affaires étrangères, et Jean-Yves Le Drian à la défense – qui ont étrenné l’ex-« Air-Sarko One » –, vont-ils essayer de faire entendre aux Etats-Unis une petite musique différente, notamment sur la fin de l’opération en Afghanistan, tout en n’indisposant pas leurs hôtes américains… et en ne rompant pas avec un atlantisme qui est la marque de fabrique de la social-démocratie.

 

Le secteur de la défense ne s’annonce pas comme un domaine privilégié de la nouvelle présidence. Il a cependant été confié à Jean-Yves Le Drian, un « ami de trente ans » de Hollande, élu de Bretagne, qui s’y est activement préparé ces derniers mois, en multipliant de discrets déplacements aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, etc. L’ex-député-maire de Lorient n’est pas un révolutionnaire : Nicolas Sarkozy avait même pensé à lui comme ministre… de la défense, dès 2007 ! Mais c’est un connaisseur, qui doit s’attaquer sans tarder à une série de dossiers :

 

Retrait accéléré d’Afghanistan. Le petit « plus » de la nouvelle présidence française est cette dead line de fin 2012 pour le retrait du contingent français (au lieu de fin 2013 pour l’ex, Nicolas Sarkozy, et de 2014, officiellement, pour le président Barack Obama). La décision de la France, cinquième contributeur en effectifs de la Force internationale d’assistance à la sécurité (FIAS), passe mal chez les Américains et d’autres pays de la coalition qui s’estiment liés par leurs engagements, et pour qui la défection française est un mauvais signal.

 

Mais tout a été fait pour déminer en amont la controverse, de sorte que le sommet de Chicago ne soit pas celui de la discorde. La vallée de la Kapisa, tenue jusqu’ici par les forces françaises, passera progressivement sous contrôle afghan : le président Karzaï l’a admis. En outre, pour des raisons de volumes logistiques, de priorité de passage sur les (rares) voies d’évacuation du pays, et de protection des convois, ce retrait sera étalé en fait sur le second semestre 2012 et sur une grande partie de l’année 2013 : des soldats français – « non-combattants » selon le vocable présidentiel, mais cependant armés – resteront donc sur place.

 

D’ailleurs, comme l’a reconnu le secrétaire américain à la défense Léon Panetta, le calendrier va être reculé d’un an pour tout le monde : entre le début et la fin du second semestre de 2013, les missions de combat se transformeront en missions de formation, ce qui permettra à toute la coalition combattante de plier bagages dès Noël 2013. Resteront les instructeurs, les logisticiens et leurs protecteurs. La fourchette se rétrécit donc, et le petit « plus » devient presque un moins… D’une manière générale, toutes les opérations extérieures françaises feront l’objet d’une évaluation régulière avec le Parlement, avait promis en mars François Hollande, alors candidat : chiche !

 

L’après 2014. Le sommet de Chicago va évoquer surtout la question de la répartition des tâches, et des contributions après 2014 pour l’appui à l’armée et à la police afghanes (qui devraient compter finalement 228 000 hommes en 2017, pour un budget annuel de plus de quatre milliards de dollars). La France participera à la formation d’unités, comme elle le fait depuis le début, mais ne souhaite pas se mêler des opérations de type antiterroriste, (que les USA et certains de leurs alliés continueront à assumer). Mais Paris acceptera sans doute de s’impliquer largement dans tout ce qui est entraînement, formation en école, etc., à l’exclusion du conseil au combat, pratiqué jusqu’à l’an dernier, notamment au sein des équipes de « mentoring » dites OMLT : c’est dans ce cadre qu’ont été enregistrées le plus de pertes en vies humaines.

 

La France dans l’OTAN. François Hollande, durant sa campagne, n’a pas contesté l’utilité de l’organisation transatlantique – « garantie de notre sécurité », « instrument de gestion de crise » – mais a considéré « qu’aucun bénéfice probant » n’a été retiré du retour de la France dans le commandement militaire intégré, et a évoqué de nécessaires « contreparties ». C’est notamment la question des « étoiles », sur les épaulettes ou les casquettes des généraux.

 

Mais, selon la lettre d’informations stratégiques TTU du 2 mai 2012, la moisson a finalement été plutôt bonne fin avril pour Paris, après des mois de négociations ardues : la France, troisième contributeur financier de l’OTAN, qui détache dans les structures de l’organisation 870 militaires, obtient un total de 19,5 étoiles, passant ainsi de la quatrième à la troisième position, à égalité avec les Britanniques, derrière les Américains et les Allemands.

 

La France conserve notamment le commandement « transformation » de Norfolk, un poste de numéro deux à Ramstein (commandement air) en rotation avec la Grande-Bretagne, un poste de numéro quatre au commandement suprême de Mons (en rotation avec un Allemand), un poste de numéro deux à Northwood (commandement marine) et de sous-chef « opérations » à Naples.

 

Le bouclier antimissile. C’est le point le plus délicat du moment. Les Américains sont à la manœuvre : ils ont le plan, ils veulent imposer leurs équipements, ils comptent bien être ceux qui appuieront sur le bouton… mais aussi présenter la facture aux Européens. C’est, pour ces pays, le risque d’avoir à s’engager pour les vingt ou trente années à venir, sous la bannière américaine, et de devoir payer en plus.

 

C’est aussi un domaine dans lequel les marges sont particulièrement limitées pour la France – un des seuls pays pourtant à espérer, au moins en paroles, pouvoir se doter de moyens nationaux autonomes. Dans l’idéal, il faudrait que les Français, alliés à ceux des européens qui paraissent les plus autonomes par rapport à Washington, obtiennent au moins le report des décisions sur ce bouclier – lesquelles auront des conséquences non seulement budgétaires, mais aussi industrielles et stratégiques (quelle place pour la dissuasion nucléaire française ?).

 

La tension au Sahel. C’est le conflit le plus proche des côtes françaises, qui concerne des alliés ou partenaires traditionnels de Paris : l’Algérie, le Mali, le Niger, la Mauritanie, le Tchad, le Burkina. C’est aussi un sac de nœuds, avec quatre ou cinq mouvements indépendantistes et islamistes se disputant un espace vaste comme l’Europe, les retombées d’un putsch à Bamako, une demi-douzaine d’otages français, des mines d’uranium, des ressortissants et autres intérêts imbriqués… Les gouvernements et organisations de la région sont tétanisés. Paris garde un œil sur le tout, mais ne peut faire grand-chose – malgré une présence militaire significative (Libreville, N’Djamena, Bangui, Ouagadougou…).

 

Le budget 2013. Cadrage durant l’été, examen en septembre-octobre. Les militaires, dont les effectifs sont en décroissance, notamment depuis 2008, vont chercher à sanctuariser autant que possible leurs crédits, ou en tout cas à empêcher que la défense ne serve de commode « variable d’ajustement ». François Hollande, durant sa campagne, avait affirmé que le budget de la défense serait réduit, mais pas plus que les autres postes du budget de l’Etat (les seules exceptions annoncées concernant l’éducation nationale, la gendarmerie, et la justice).

Les chefs d’état-major se chargent de faire passer les messages aux politiques. L’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la marine nationale, par exemple, fait valoir dans un entretien publié par le journal de bord de la dixième université d’été de la défense, que « les nouveaux enjeux auxquels nous sommes confrontés [nouvelles routes maritimes, nouveaux trafics, nouvelles ressources outre-mer à exploiter et surveiller, etc.] nécessitent une panoplie minimale de nos moyens pour agir aussi bien en haute mer qu’à proximité du littoral », ce qui implique le prépositionnement de forces, la polyvalence, l’aptitude à durer, etc.. Et donc de ne pas amputer inconsidérément les effectifs et les équipements. L’armée de terre et l’armée de l’air ne manqueront pas de défendre également leur bout de gras…

 

Remis à plus tard. Dans un deuxième temps, il faudra s’atteler à d’autres grands dossiers, notamment ceux-ci :

 

- la rédaction d’un nouveau Livre blanc sur la défense et la sécurité, en s’interrogeant sur l’attitude qui consiste à mélanger – et confondre ? – les deux fonctions, comme cela s’est fait allègrement au temps de George W. Bush aux USA, et de Nicolas Sarkozy en France ;

- un audit de la présence française au sein de l’OTAN – avantages, inconvénients, coûts – et des implications pour l’Europe de la défense (qui a souffert de cette réintégration) ;

- l’audit, par le parlement, des opérations extérieures en cours ;

- des jalons pour une nouvelle politique industrielle de défense, à l’échelle nationale et européenne, en cherchant à ne pas casser l’outil, tout en échappant à l’emprise excessive de groupes monopolistiques (famille Dassault…), et en organisant les mutualisations et spécialisations qui garantiront, au moins à l’échelle européenne, le maintien d’une capacité autonome de recherche et de production – ce qui est à soi seul la quadrature du cercle !

Notes

[1] Lire, à propos de ce sommet, l’article pénétrant d’Olivier Zajec, dans le Monde diplomatique de ce mois de mai : « L’Alliance atlantique présente sa facture à l’Europe ».

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 20:30
Le concept stratégique de l'OTAN à l'épreuve du réel (2/3)

 

18.05.2012 Le Monde.fr

 

Les 19 et 20 novembre 2010, l'OTAN adoptait lors d'un sommet à Lisbonne un nouveau concept stratégique définissant les menaces pesant sur ses Etats membres, les crises et les tendances des relations internationales et les moyens pour y faire face. C'est la feuille de route de l'Alliance pour les dix années à venir, et qui reconfirme que l'engagement pris de se défendre mutuellement contre toute attaque reste le socle de la sécurité euro-atlantique. Le chercheur en géopolitique Jean-Sylvestre Mongrenier analyse la pertinence du concept stratégique de l'OTAN un an et demi après son adoption.

 

Un membre d'équipage d'un hélicoptère Panther surveille les eaux du Golfe d'Aden alors que la frégate Le Floréal escorte un bateau commercial dans le Golfe d'Aden, le 18 janvier.

 

Les menaces sur les voies énergétiques et maritimes sont prises en compte dans le concept comme un élément majeur des relations internationales. Comment l'OTAN y fait face ?

 

Dans les années qui ont précédé le sommet de Lisbonne, le thème de la "sécurité énergétique" s'est imposé en raison de l'utilisation répétée des exportations de pétrole et de gaz russes comme moyens de pression sur des pays centre et est-européens, pays consommateurs d'hydrocarbures russes et/ou territoires de transit vers les marchés ouest-européens. A Moscou, ces Etats sont considérés comme relevant de l'"étranger proche". De ce fait, l'exécutif polonais a même évoqué un temps la possibilité d'une "OTAN de l'énergie" ; il s'agissait d'une réaction au manque de substance de la politique énergétique commune de l'UE. Au plan mondial, les développements de la piraterie au large de la Somalie et dans le golfe d'Aden ont aussi posé la question de la sécurité des voies maritimes : l'opération menée sous le drapeau de l'UE (mission EUNAVFOR Atalanta) dans la zone est complétée par une opération de l'OTAN (mission Ocean Shield). Il est notoire que cette piraterie a eu un impact non négligeable sur les coûts du passage par le canal de Suez et le détroit de Bab-El-Mandeb.

 

A Lisbonne, la thématique par trop générale de la "sécurité énergétique" - trop générale car elle inclut la sécurité des infrastructures qui dépend de la responsabilité des autorités nationales - a débouché sur le projet d'une contribution interalliée plus ample à la sécurité des voies de communication et de transport. En la matière, l'opération Active Endeavour que l'OTAN mène en Méditerranée - une opération décidée en octobre 2001, sous article 5, pour lutter contrer les trafics illicites et le terrorisme -, constituait déjà un pas dans cette direction. Ces derniers mois, les très fortes tensions autour du détroit d'Ormuz, une zone géostratégique par laquelle transitent environ 30 % des exportations mondiales de pétrole, ont aussi mis en évidence l'importance de ces enjeux. Très fortement importateurs de pétrole et de gaz, les alliés européens ne sauraient se désintéresser de ces zones géostratégiques. Plus largement, le Commandement suprême de la transformation (ACT) - ce commandement de niveau stratégique est sis à Norfolk et il est dirigé par un Français, le général Stéphane Abrial - travaille sur les "Global commons". L'expression désignant les espaces maritimes, aériens, spatiaux et cybernétiques dans lesquels toute atteinte au libre accès et à la libre circulation auraient un impact considérable sur la mise en œuvre des moyens militaires ainsi que la sécurité et la prospérité des sociétés occidentales. Le thème des cyberattaques nous a précédemment mené à insister sur l'importance de ces enjeux.

Le concept de l'OTAN indique que "nous alimenterons les budgets de défense aux niveaux nécessaires pour que nos armées aient des moyens suffisants". N'est-ce pas un vœu pieux et qui  ne s'est pas du tout traduit dans la réalité ?

On sait que depuis la fin de la guerre froide, les pays européens ont très largement réduit leurs dépenses militaires. Un ancien premier ministre français avait alors parlé des "dividendes de la paix" mais on ne voit pas les effets bénéfiques pour la croissance économique. La valeur relative des dépenses militaires est passée de 3 ou 4 points de PIB à 1,5 point, voire moins dans bien des cas. Lors du sommet de Washington, en 1999, l'OTAN a lancé une "initiative de défense conventionnelle" (IDC) et préconisé le maintien des dépenses militaires à 2 points de PIB. A Prague, en 2002, un "engagement capacitaire" (PCC) a ensuite été adopté, et ce dans la même optique. Sans impact sur l'évolution des dépenses militaires, il faut bien le dire, les comportements de "passager clandestin" se diffusant en Europe. Désormais, la situation est encore aggravée par la crise économique, les gouvernements considérant les dépenses militaires - sans grand retour sur le marché électoral - comme une variable d'ajustement budgétaire.

Ce désarmement unilatéral de l'Europe, dans un monde menacé d'une possible convergence de lignes dramaturgiques, est rien moins qu'inquiétant. D'ores et déjà, il hypothèque l'interopérabilité militaire à l'intérieur de l'OTAN et la capacité interalliée à mener des opérations de guerre sans un fort appui américain. A cet égard, le conflit libyen a mis en évidence les lacunes dont souffrent les armées européennes. Cela rend d'autant plus improbable une "Europe de la défense", l'UE ne pouvant compter sur l'appui des moyens militaires américains pour pallier les lacunes de ses Etats membres dans le cadre d'une opération menée à l'extérieur de l'OTAN. Enfin, ce désarmement de fait et le désintérêt croissant des pays européens pour la défense - l'état de paix étant considéré comme donné - devraient soulever un questionnement en termes de philosophie politique. Les Welfare States ont dévoré les Warfare States et il faudrait se demander si les Etats-providences européens, par ailleurs profondément mis à mal par la stagnation économique et les évolutions démographiques, constituent encore des entités politiques, au sens fort du terme. Cette réflexion philosophico-politique nous conduirait bien au-delà de l'OTAN mais il faudra bien la mener.

 

Un hélicoptère de l'ISAF à proximité d'une base de l'OTAN, le 19 janvier.

 

 

En matière de gestion de crise, l'OTAN appelée à mieux gérer l'après-conflit. Or c'est plutôt une spécificité de l'Union européenne et une faiblesse de l'OTAN. L'organisation a-t-elle commencé à rattraper son retard en la matière ?

 

L'UE et certains de ses Etats membres ont volontiers mis en avant leurs moyens civils comme avantage comparatif vis-à-vis de l'OTAN et comme outil de "Soft Power"dans la compétition planétaire. De fait, l'engagement de l'UE dans les "Balkans occidentaux", c'est à dire le Sud-Est européen, est d'une grande importance pour le devenir de cette région appelée à rejoindre les instances euro-atlantiques. Il faut cependant conserver à l'esprit que ces interventions de l'UE ont été lancées après celles menées dans le cadre de l'OTAN et sous la direction des Etats-Unis, lors de la phase armée des conflits géopolitiques régionaux. Avec le recul et à l'épreuve des faits, le maniement des théories du Soft Power se révèle être la rationalisation d'une certaine impuissance européenne.

 

Dans le cadre de l'OTAN, c'est l'engagement en Afghanistan qui a conduit à développer une approche globale, c'est-à-dire civilo-militaire et intégrée. L'enjeu est de contrôler dans la durée le terrain conquis par les armes, et ce au moyen d'investissements civils et de projets de reconstruction. Le Concept stratégique met en avant la "sécurité coopérative" qui a l'ambition de conjuguer "approche globale" et "partenariats" avec diverses organisations internationales dont l'ONU. A ces fins, une "structure civile de gestion de crise, appropriée mais modeste" est prévue. Cela ne va pas sans effets de concurrence entre la "technostructure" de l'UE et celle de l'OTAN mais il faut rappeler que ces deux organisations sont très largement composées des mêmes Etats membres et il s'agit d'allouer au mieux les ressources de ces Etats. Au final, la question-clé est de savoir quel est l'ordre de grandeur adéquat et le niveau politique pertinent pour relever les défis internationaux : le cadre strictement européen de l'UE ou le cadre euro-atlantique délimité par les contours de l'OTAN ?

 

Première et troisième parties de l'entretien

 

Lire le texte du Concept de l'OTAN

 

Jean-Sylvestre Mongrenier est chercheur à l'Institut français de géopolitique (Paris-VIII), chercheur associé à l'Institut Thomas-More.

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 20:17
Menacée par la crise de la dette, l'Otan joue sa survie

 

18.05.2012 Par Jacques Hubert-Rodier – LesEchos.fr

 

L'Otan qui, depuis 1949, lie les deux rives de l'Atlantique au sein d'une alliance militaire, doit affronter une nouvelle tempête qui pourrait l'obliger à réduire ses ambitions et à se replier sur sa mission initiale de défense du territoire des alliés. Cette question sera au centre des discussions des chefs d'Etat ou de gouvernement des 28 pays membres qui se retrouvent dimanche 20 et lundi 21 mai à Chicago pour un sommet qui devra se pencher sur l'avenir de l'organisation après le départ en 2014 de toutes les troupes de combat d'Afghanistan.

 

Certes, depuis la chute du mur de Berlin, l'Otan, créée pour défendre l'Europe de l'Ouest et l'Amérique face à toute velléité d'expansion voire d'invasion du « bloc soviétique », a réussi à se réinventer et à survivre à la fin de la division du monde en deux blocs antagonistes. L'Organisation, qui se targue d'avoir gagné la guerre froide sans avoir tiré un seul coup de canon, a largement confirmé son titre d'alliance militaire la plus réussie de l'histoire. Dans un monde où les conflits sont de plus en plus asymétriques, elle a réussi à s'imposer au Kosovo ou encore en Libye, et si ses combats contre le trafic de drogue en Méditerranée ou la piraterie au large de la Corne de l'Afrique sont loin d'être achevés, ces opérations ont permis de réunir à côté des marines des pays de l'Otan celles de nations comme la Russie, la Géorgie, Israël, voire même de la Chine. La guerre en Afghanistan ne peut certes plus être gagnée par l'Otan, qui a pris le commandement de la force internationale de sécurité dans ce pays (ISAF) en 2003. Mais l'organisation a réussi à maintenir à ses côtés 22 autres pays. L'Otan s'est même préparée à la guerre de demain, la guerre cybernétique. Tout cela tient de la prouesse pour une alliance vieille de soixante trois ans et qui, à Chicago, réunira encore une trentaine de pays partenaires à ses côtés pour en faire le plus grand sommet de son histoire.

 

Et pourtant, les défis qu'elle doit affronter aujourd'hui font peser des menaces sur sa propre survie. Le premier, c'est d'organiser le retrait d'Afghanistan du gros des troupes de combat pour qu'il ne tourne pas au fiasco comme ce fut le cas de l'Armée rouge en février 1989, quelques années avant l'implosion de l'URSS. Ce retrait est compliqué et si les Américains ont rappelé avant Chicago la notion de sécurité collective : « ensemble dedans, ensemble dehors », la France ne semble pas avoir écouté. Après les Pays-Bas puis le Canada, le président François Hollande s'est engagé à accélérer le désengagement français. Et même si le retrait avant la fin 2012,comme promis par le socialiste lors de sa campagne électorale, ne devrait concerner que les « troupes de combat » laissant sur place des forces de soutien et de formation de l'armée et de la police afghanes, il oblige à une accélération du déploiement de l'armée afghane notamment dans la Kapisa. Côté français, on insiste néanmoins sur le fait que le départ anticipé - de quelques mois seulement par rapport au dernier objectif de Nicolas Sarkozy de l'effectuer en 2013 -ne remet pas en question la stratégie de l'Otan en Afghanistan. Car le vrai sujet à Chicago est ailleurs : les alliés doivent décider des conditions du maintien après 2014 d'une force d'appui et de formateurs de l'armée de ce pays d'Asie centrale ainsi que du financement de l'armée afghane. Ce qui est loin d'être gagné.

 

Car le deuxième grand défi est le plus menaçant pour la sécurité - et la survie -de l'Otan : la crise de l'endettement public en Europe et en Amérique. Cette crise oblige les Etats à réduire encore plus rapidement que prévu leurs dépenses de défense. Avant même les derniers soubresauts de la crise grecque, les dépenses des pays européens membres de l'Otan avaient chuté de 20 % par rapport à 1991, à la fin de la guerre froide. Selon le secrétaire général de l'Organisation, le Danois Anders Fogh Rasmussen, en 1991, les Européens prenaient encore en charge 34 % des dépenses de défense des alliés laissant alors 66 % à la charge des Etats-Unis et du Canada. Une part européenne qui a chuté aujourd'hui à 21 % et qui devrait encore se réduire au moment où les Etats-Unis vont devoir aussi mettre leur défense à la diète après les folies financières en Irak et en Afghanistan.

 

Ce défi budgétaire intervient alors que d'autres puissances économiques et militaires comme le Brésil, la Chine et l'Inde, émergent. Ces nations, souligne à raison le dirigeant danois, « n'ont pas beaucoup d'intérêt à mettre en cause l'ordre mondial qui leur a permis de construire leur propre prospérité ». Mais ces pays ainsi que la Russie, s'ils n'ont pas empêché l'opération militaire en Libye menée par la France et l'Angleterre avec le soutien de l'Otan, et des Etats-Unis, n'y ont pas, non plus, pris part. Sans parler de la Syrie où Russie et Chine ne sont pas prêtes à accepter une quelconque intervention de l'Otan. Ce qui est un rappel que leurs intérêts ne coïncident pas - toujours -avec ceux de l'Organisation.

 

Cette tension est d'autant plus inquiétante que l'Alliance Atlantique, elle-même, est soumise à un risque endogène : l'éloignement - politique -des deux rives de l'Atlantique. Le président Barack Obama a bien affirmé son intention de concentrer les forces américaines - non plus vers l'Europe -mais vers l'Asie, qui est désormais la région « cruciale » à ses yeux. Pour la première puissance militaire mondiale, il s'agit d'un changement de cap non négligeable. Surtout que les tensions en mer de Chine se font de plus en plus vives. Et les appels des Américains à l'Europe de prendre une part plus grande à sa propre défense et à celle des territoires voisins risquent de rester lettre morte. Pour survivre, l'Otan qui a déjà réduit ses propres effectifs, va devoir se résoudre à son tour à une forte cure d'amaigrissement. La question est de savoir si les alliés parviendront à passer à ce que les responsables désignent comme la « smart defense », la défense intelligente, qui consiste à travailler à des programmes conjoints et à mettre de plus en plus de matériels et de munitions en commun. Ce pari est en tout cas loin d'être gagné. Même si Barack Obama fera tout pour que le sommet de Chicago, le premier depuis treize ans sur le territoire américain, se passe bien et que les alliés n'affichent pas trop en public leurs différends.

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 11:30
La taille de la Défense sera réduite d'environ un quart (Canada)

La restructuration des structures de commandement comprend la fusion des quartiers généraux gérant les opérations domestiques, internationales et de soutien.

 

11 mai 2012 La Presse Canadienne

 

Ottawa - Le gouvernement Harper a discrètement annoncé une refonte majeure du ministère de la Défense, un geste qui ramènera largement l'armée à sa structure de mission de combat prévalant avant la guerre en Afghanistan, éliminant possiblement des milliers d'emplois.

 

La restructuration des structures de commandement comprend la fusion des quartiers généraux gérant les opérations domestiques, internationales et de soutien.

 

Selon le ministre de la Défense Peter MacKay, cette révision est basée sur certaines leçons apprises lors des opérations en Afghanistan, en Libye et lors des Jeux olympiques. M. MacKay a par ailleurs précisé que le nouveau quartier général, connu sous le nom de Commandement des opérations interarmées du Canada (COIC), sera responsable de la gestion de l'ensemble des missions militaires au pays comme à l'étranger, et ce à un meilleur coût pour les contribuables.

 

La consolidation mènera à une réduction de 25 pour cent du nombre d'employés des différents centres de commandement, un licenciement décrit comme une nécessité dans un rapport réalisé l'an dernier par l'ancien commandant des Forces canadiennes, le lieutenant-général à la retraite Andrew Leslie.

 

Le nombre précis de pertes d'emplois ou de départs à la retraite n'est pas clair.

 

Le rapport de M. Leslie décrit l'armée comme possédant une administration hypertrophiée et faisant appel au privé pour les missions de soutien.

 

L'annonce de la restructuration a été faite par le ministère, déjà critiqué pour son manque de transparence, dans le cadre d'un communiqué émis tardivement vendredi après-midi.

 

Selon l'officier en charge de l'armée, le général Walt Natynczyk, les changements seront effectués pendant plusieurs mois.

 

«La mise en place du COIC permettra d'obtenir une organisation plus petite et plus efficace qui continuera à offrir la même excellente en matière d'appui opérationnel à toutes nos troupes, au Canada comme à l'étranger. Un seul centre de commande et de contrôle nous aidera de plus à disposer des capacités nécessaires pour faire face aux conflits actuels et mieux planifier en vue des futurs défis en matière de sécurité mondiale», a-t-il déclaré par voie de communiqué.

 

La structure de commandement qui sera déconstruite et remplacée a été conçue au départ par l'ancien chef des forces armées, le général à la retraite Rick Hillier, pour répondre aux besoins militaires de l'ère post-11 septembre. Elle a été mise en place par M. Natynczyk qui, après quatre ans à la tête des Forces canadiennes, serait sur le point de prendre sa retraite.

 

Dans le cadre de l'annonce de vendredi, la Défense a également annoncé une restructuration dans la marine, créant des départements séparés pour gérer la flotte de sous-marins problématiques et d'autres agences pour aider à faciliter l'introduction de nouveaux navires au sein de la flotte.

 

Les forces navales fusionnent également leurs cinq écoles de formation en une seule.

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11 mai 2012 5 11 /05 /mai /2012 07:35

pentagon source defenseWeb

 

May. 10, 2012 - By MARCUS WEISGERBER Defense News

 

The U.S. Defense Department immediately rejected two military spending plans put forth in the Republican-controlled House that recommend boosting the Pentagon’s 2013 budget as much as $4 billion above its spending request.

 

Many measures — both those approved by the House Armed Services Committee and those proposed by the House Appropriations defense subcommittee — will likely be dead on arrival when the Democrat-controlled Senate makes its military spending recommendations. Democratic leadership has pledged to cap defense spending at the lower levels mandated by the Budget Control Act of 2011.

 

“The Department of Defense, and I believe the [Obama] administration, are not going to support additional funds that come at the expense of other critical national security priorities,” Defense Secretary Leon Panetta said at a May 10 news briefing at the Pentagon. “If members try to restore their favorite programs without regard to an overall strategy, the cuts will have to come from areas that could impact overall readiness.”

 

Members of the House Armed Services Committee earlier in the day rejected Pentagon proposals to retire aircraft and ships and added funding for projects such as building a missile interceptor site on the East Coast of the United States.

 

Specifically, the committee’s version of the 2013 defense authorization bill overturned an Air Force proposal to retire all of its Alenia C-27J cargo planes and Northrop Grumman Block 30 Global Hawk unmanned reconnaissance aircraft. The panel added $138 million to restart C-27J contracts that the Air Force has not renewed.

 

The committee restored three of the four cruisers that the Navy wants to retire early in 2013, prevented the Army from retiring its C-23 Sherpa cargo planes, and funded A-10 attack jets and F-16 fighters that the Air Force wants to retire.

 

The bill also continues “minimum sustained production” of Abrams tanks, Bradley Fighting Vehicles and Hercules recovery vehicles. It fully funds the Army Ground Combat Vehicle development program.

 

Panetta argued that the increases recommended by House lawmakers “reverse many of the tough decisions that we reached” through a sweeping military strategy review. Adding to the top line of the Pentagon’s proposed defense budget would “force the kind of tradeoffs that could jeopardize our national defense,” he said.

 

“There’s no free lunch here,” Panetta said. “Every dollar that is added will have to be offset by cuts in national security and if for some reason they do not want to comply with the Budget Control Act, then they would certainly be adding to the deficit, which only puts our national security further at risk.”

 

The House Armed Services Committee, by a 56-5 vote, approved a $554 billion base defense budget and an additional $88.5 billion for operations in Afghanistan. When the Pentagon’s 2013 budget request is scored by the Congressional Budget Office, the House Armed Services Committee recommendation is $4 billion higher.

 

In procurement, the bill funds 50 Boeing AH-64 Apache, 59 Sikorsky UH-60 Black Hawk and 44 Boeing CH-47 Chinook helicopters; 29 Lockheed Martin F-35 Joint Strike Fighters, 26 Boeing F/A-18E/F Super Hornets and 36 General Atomics MQ-9 Reapers.

 

The Pentagon requested 21 Bell Boeing V-22 aircraft.

 

The panel added 12 Reapers to the Pentagon’s request. The bill authorizes multiyear procurements for up to 10 Virginia-class submarines and 10 DDG-51 Arleigh Burke class destroyers.

 

Opponents of the East Coast missile defense site say planned European interceptors are more than sufficient and that an additional site would cost about $5 billion over five years to build.

 

Asked about the proposed missile defense site during the briefing, U.S. Army Gen. Martin Dempsey, chairman of the Joint Chiefs of Staff, said, “I don’t see a need beyond what we submitted in the last budget” and the current “suite of ground-based and sea-based interceptors” is sufficient.

 

At the same time, the House Appropriations defense subcommittee chairman C.W. Bill Young, R-Fla., has developed a 2013 defense spending bill that comes in $3.1 billion above the Pentagon’s request.

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3 mai 2012 4 03 /05 /mai /2012 17:40

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May 3, 2012 defpro.com

 

ASC has welcomed the Australian Prime Minister’s support as part of funding announced today by the Federal Government to provide $214 million for the next stage of the Future Submarine project.

Welcoming the Prime Minister, the Minister for Defence, the Minister for Defence Materiel and the South Australian Premier to ASC’s Adelaide site today, ASC Managing Director and Chief Executive Officer Steve Ludlam said the decision provides the impetus to industry to progress planning for the Future Submarine project.

“Australia has a world-class shipbuilding industry and this funding announcement allows the industry to progress planning and further build capability,” Mr Ludlam said.

“The Prime Minister’s acknowledgement today of ASC’s submarine sustainment activities and significant role in the Future Submarine project moving forward will enable us to progress confidently with our own preparations.

“ASC is already well advanced in building capability to support the Future Submarine project through our investment in Deep Blue Tech, a subsidiary set up to prepare for the project.”

Mr Ludlam said that ASC stands ready to support, and deliver, a successful future submarine program.

“The insights and learnings that can be taken from the Collins Class submarine project will be instrumental in the development of the future submarine, and to that end we have been working closely with the Government through the Coles Review.

“We look forward to continuing our close collaboration with Government to enhance and serve Australia’s defence capabilities in the most appropriate manner.”

Mr Ludlam has also been announced as a member of the Expert Industry Panel that would be charged with developing a Future Submarine Industry Skills Plan.

“Ensuring Australia builds and maintains a high level skill base to support the Future Submarine project will be critical to its success,” Mr Ludlam said.

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18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 23:12
L’après 2014 et la délicate question de la réduction des forces… afghanes

 

Avr 18, 2012 Nicolas Gros-Verheyde (BRUXELLES2)

 

La transition en Afghanistan n’est pas une petite affaire. Et nombre de points restent encore à régler aux cotés desquels les aspects logistiques du retrait ne paraissent qu’une « petite » partie immergée de l’iceberg de difficultés. La réunion des ministres de la Défense et des Affaires étrangères des 28 qui a démarré ce matin à Bruxelles a donc pour objet de préparer le sommet de Chicago et d’aboutir à un « petit consensus ».

 

Trois points sont particulièrement en débat lors de cette réunion, selon nos informations :

  • 1) Quelle posture doit adopter l’Alliance atlantique d’ici 2014, quelles répercussions sur la conduite des opérations, sur les forces quand ce qu’on appelle la « bascule de 2013″, l’ensemble des provinces afghanes seront entrées en transition ?
  • 2) Que va-t-il se passer après 2014 ? Comment bâtir la période qui suit l’intervention durant dix ans de l’ISAF (depuis 2003) dans sa version combat actif ? Comment assurer la soutenabilité des forces afghanes (financement dans la durée et évolution de l’effectif) ?
  • 3) Que fera l’OTAN ensuite dans le pays ? Quelles missions « résiduelles » assurera-t-elle ? Et quel sera le volume des troupes restant sur place ? Un point qui parait difficile à fixer, selon plusieurs pays, dès 2012 pour une période après 2014 qui va dépendre de beaucoup d’éléments : notamment la mise en place du processus de réconciliation intra-afghan et le rôle du Pakistan. On pourrait ajouter également la « bonne résistance » des forces afghanes ou la dynamique des talibans et autres forces d’opposition.

La réduction délicate des forces

 

Afghan-National-Army--ANA----Deployment-18-apr-2012-source-.jpg

source Nato

 

C’est effectivement une question délicate sur laquelle les ministres de la Défense des « 28″ membres de l’Alliance atlantique se pencheront aujourd’hui, lors de leur réunion « jumbo » avec leurs homologues des Affaires étrangères. L’objectif d’avoir 352.000 membres des forces de sécurité (armée, police…) afghanes à l’automne 2012 est en passe d’être atteint. Mais à court terme, ce chiffre devrait retomber à 228.000 à partir de 2015, selon un modèle préparé par les Américains. Que faire des quelque 125.000 hommes qui vont être dégagés d’ici là. « Comment s’assurer que ceux qu’on met à la porte aujourd’hui ne deviendront pas un danger demain ? » La question est au centre des débats de cette réunion des ministres de la Défense. Les Américains ont bien une idée : la situation économique tout d’abord si elle s’améliore peut favoriser le retour de certains « anciens » à la vie civile, la constitution d’une réserve type Garde nationale (à l’image de ce qui se passe aux Etats-Unis) pourraient permettre cette réduction des forces, avec le taux « d’attrition » naturel qui reste particulièrement élevé.

 

La discussion sur l’après-Afghanistan

 

Le budget pour les forces afghanes se monte, selon une évaluation faite par les Américains, à 4,1 milliards de $ en rythme annuel pour les trois premières années ! Après cela, il n’existe pas d’évaluation disponible. Ce budget serait décomposé en trois parties : l’une supportée par les Afghans eux-mêmes (0,5 milliard $), l’autre par les différents partenaires engagés dans l’Ifas (1,3 milliard $), la dernière partie étant supportée par les Américains (2,3 milliards $). Une partie du débat se situe dans le montant lui-même et sa durée ; l’autre dans sa répartition et surtout son évolution au cours des années. Le projet présenté aux Ministres évoque une part variable des Américains qui décroitrait au fur et à mesure de la montée en puissance soit du budget afghan, soit d’autres partenaires. Point qui ne réjouit pas tous les Etats participants à l’IFAS.

 

Certains plaident que non seulement les partenaires de l’IFAS mais toute la communauté internationale soit engagée, et que cette part également puisse décroitre dans le temps. Côté français, notamment – mais c’est le cas d’autres pays – on estime qu’il faut prendre en compte ceux qui vont continuer à contribuer à l’effort de sécurité en Afghanistan après 2014, notamment en fournissant du matériel ou des hommes pour la formation des forces de sécurité notamment. Côté américain, on estime avoir déjà « beaucoup donné » pour l’Afghanistan ; ce pays occupe en effet le premier rang dans les contributions bilatérales du Département d’Etat (devant Israël !). Précisons que ce budget serait assuré par des « contributions volontaires » et non selon l’habituelle clé de répartition des dépenses communes de l’OTAN. Selon certaines informations qui nous reviennent, la Belgique aurait ainsi déjà promis 15 millions d’euros.

La répartition de cette somme va donner lieu à d’autant plus âpres débats que quasiment tous les pays – au moins européens – sont sujets à un rationnement budgétaire intense. Il parait aussi délicat de pouvoir justifier l’engagement de sommes importantes aux yeux des opinions publiques, alors que d’autres portions de l’aide extérieure (humanitaire, développement, défense…) sont soumis à rationnement.

 

La contribution européenne

 

Les Américains et l’OTAN font le tour actuellement des popotes pour ramener un maximum de contributions monétaires et matériels pour l’après 2014. Le secrétaire général de l’OTAN, A.F. Rasmussen, qui a récemment rencontré J.M. Barroso a ainsi obtenu de l’Union européenne une augmentation importante de sa contribution pour l’Afghanistan. Selon nos informations, l’effort de l’UE augmenterait de 50%, il passerait ainsi de 200 à 300 millions d’euros par an pour l’aide au développement sur la prochaine période budgétaire (2014-2021). Tandis que la contribution à la Lofta (Etat de droit, police, armée) passerait de 60 à 200 millions d’euros.

 

Il ne s’agit ici que de l’aide versée sur le budget communautaire. Pour mémoire l’UE et ses Etats membres ont versé sur la période 2002-2010 près de 8 milliards d’euros à l’Afghanistan. A.F. Rasmussen doit d’ailleurs rencontrer le 22 avril Herman Van Rompuy, le président du Conseil européen, et la contribution des Etats membres devrait également y être évoquée avec d’autres sujets très délicats – comme la future présidence chypriote de l’Union européenne – qui démarre le 1er juillet – et la difficile période qui va s’entamer entre les deux organisations, pour cause de conflit turco-chypriote non réglé.

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9 mars 2012 5 09 /03 /mars /2012 08:05
Parliamentary committee keeps arms deal offsets report secret

 

08 March 2012 by defenceWeb

 

Parliament’s trade and industry committee has voted to keep secret a report that details offsets under the 1999 arms deal.

 

The report allegedly shows that German arms company Ferrostaal only invested €63 million and not €3 billion as promised in exchange for the purchase of three submarines.

 

Offsets were required investments in industrial plants in South Africa and were a condition of winning contracts under the Strategic Defence Package aka 'arms deal' which, according to Minister of Defence and Military Veterans, Lindiwe Sisulu is now estimated to cost around R47 billion.

 

According to international audit firm Debevoise & Plimption (D&P) – Ferrostaal had made a real investment in the South African economy of only €63 million. The D&P audit, commissioned by Ferrostaal itself, was extensively reported in the media last year. The audit also highlighted more than R300 million in “questionable payments” made to fixers in pursuit of contracts in the arms deal.

 

Ferrostaal’s former management – removed from office in the midst of bribery scandals – are facing criminal charges in German courts for allegedly irregular activities in other corporate dealings.

 

David Maynier, shadow minister of defence for the Democratic Alliance, introduced the leaked report in February and asked for answers to its contents.

 

Yesterday ANC members in the committee and some COPE members outvoted DA MPs to keep the offsets report secret. Joan Fubbs, chair of the committee, said that, “if we release that report, we would not only be in contravention of common law, but international law too.” The committee said that the report was subject to protection under attorney-client privilege and that its contents could not be verified.

 

Last week parliamentary legal advisor Carin van der Merwe recommended that the committee only reveal the contents of the report once permission had been received from Ferrostaal: “until such time as the committee has received the permission to use the report and can thus determine the value of statements contained in the report, it is not recommended that the Department of Trade and Industry be required to answer to the report”.

 

"The department has consistently avoided answering questions about how much has actually been invested as part of the National Industrial Participation Programme, and why there is such a significant discrepancy between the reported size of investments, and actual investments," DA trade and industry spokesman James Wilmot said.

 

"This decision amounts to an attempt by the portfolio committee to protect the department from real accountability on an issue of monumental public interest," he said.

 

Trade and industry spokesman Sidwell Medupe said the department had consistently stated that the €2.8 billion referred to Ferrostaal’s total offset obligations and not the amount it was expected to invest.

 

"This €2.8bn is broken up into sales (exports and local), credits and investment credits that Ferrostaal was expected to have promoted. Credits are calculated as the actual sales with multipliers.

 

Maynier earlier said that companies bidding in the arms deal promised 65 000 jobs during negotiations in 1999, as well as €110 billion in investment. However, the department reported that 21 393 jobs were created, while export credits amounting to US$11.5 billion and investment credits of US$21.4 billion were achieved.

 

“The national industrial participation programmes are a monstrous political fraud,” Maynier said last month.

 

In October last year President Jacob Zuma appointed a commission of inquiry to investigate allegations of wrongdoing in the Strategic Defence Procurement Package. The commission is expected to complete its work within two years.

 

The Mail & Guardian reported in September that Zuma told the ANC's national executive committee (NEC) afterwards that he had decided to appoint the commission to prevent the Constitutional Court from taking charge of the matter and prescribing the terms of reference for him.

 

South Africa in 1998 announced that it was to acquire frigates, submarines, helicopters and fighters from a number of European suppliers to rejuvenate the prime mission equipment of the South African Navy and Air Force. Preferred bidders were announced at the Defence Exhibition SA in September that year. Negotiations followed with deals signed in December 1999. The contracts, worth some R30 billion at the time, became effective on April 1, 2000.

 

The deals would see South Africa gain four sophisticated German-built Meko A200SAN frigates, three state-of-the-art Type 209 MOD1400 submarines (also German-built), 26 Swedish generation 4.5 SAAB Gripen fighter aircraft, 24 British-built BAE Systems Mk120 fighter trainers and 30 Italian-built AgustaWestland A109 light utility helicopters. All of these, except for the last few Gripen, have now been delivered and paid for.

 

In June last year, Swedish defence multinational SAAB announced BAE Systems had paid Fana Hlongwane R24 million to help secure the Gripen contract. The Swedish company adds that news of the payment was hidden from it by its partner in the deal. Dow Jones Newswires reminded that the British defence giant last year reached an agreement with the UK’s Serious Fraud Office (SFO) over allegations that it failed to provide accurate records in connection with the supply of an air-traffic control system to Tanzania. It admitted the charge and agreed to pay a penalty of £30 million, while the SFO waived its right to investigate other allegations. BAE Systems in June sold the last of its shares in the Swedish defence company.

 

In August the Süddeutsche Zeitung reported that Ferrostaal, part of the German Submarine Consortium, had made R300 million in “questionable” payments to secure its SA contract. Themba Godi, the chairman of Parliament's Standing Committee on Public Accounts (SCOPA) said the development was startling, given the fact that the Hawks had closed the German arm of the investigation, citing a lack of evidence. "These revelations do indicate that unless this matter is thoroughly investigated, we will continue to have information coming to the public that shows us that maybe our anti-corruption agencies have not been doing their work."

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29 février 2012 3 29 /02 /février /2012 13:55
2012-2016 JIEDDO Counter-IED Strategic Plan

2012-2016 JIEDDO Counter-IED Strategic Plan

 

28.02.2012 par Frédéric Lert (FOB)

 

La question de la lutte contre les engins explosifs improvisés (IED) est au cœur des préoccupation des états-majors, à tel point que la déclaration commune franco britannique sur la sécurité et la défense s’en est fait l’écho : « Nous reconnaissons l’intérêt que nos deux pays portent au renforcement de notre coopération bilatérale en matière de lutte contre les engins explosifs improvisés. (…) Un plan d’action conjoint, élaboré en 2012, couvrira les possibilités de coopération dans les domaines des opérations, des capacités, de la recherche et des technologies » explique la déclaration commune.

 

Derrière cette louable volonté se cache un enjeu technique autant qu’économique, comme en témoigne particulièrement bien l’exemple américain. Un récent rapport du GAO (Government Accountability Office, la cour des comptes locale) rappelle qu’en un peu plus de cinq ans, le Pentagone a dépensé plus de 18 milliards de dollars dans la lutte contre les IED. Cette somme correspond en fait au budget cumulé de l’organisme chargé de coordonner la lutte contre les IED, la JIEDDO (Joint Improvised Explosive Device Defeat Organization), depuis sa création en 2006. Trois milliards de dollars par an dépensés à la mode américaine (ce budget sera réduit à 2,4 Mds de dollars sur le prochain budget), c’est à dire en se lançant dans des études tous azimuts pour tenter de trouver la bonne solution contre les pièges explosifs. Le GAO reproche à la JIEDDO une organisation opaque et une gestion des programmes laissant à désirer. L’organisation ne serait pas même capable, dit le GAO, de suivre tous les efforts réalisés dans une multitude d’officines financées par le pentagone. Avec parfois à la clef de belles duplications des efforts.

 

Le GAO pointe notamment du doigt le financement simultané de six techniques différentes d’armes à énergie dirigées pour détruire les IED. Ces armes exploitant principalement des lasers de fortes puissances font fantasmer à l’unisson et depuis plusieurs décennies maintenant Hollywood et le Pentagone… Mais après quelques milliards de dollars dépensés en recherche, la Navy n’est toujours pas prête d’embarquer un canon laser sur ses navires. Après seize années de développement, l’Air Force vient quant à elle de jeter le gant en retirant du service son Boeing 747 anti-missile équipé d’une tourelle laser dans le nez. Reste l’US Army, qui est la seule à avoir déployé une « arme laser » sur un théâtre d’opération, et justement dans la lutte contre les IED. Le développement d’un prototype dès 1999 avait débouché quatre ans plus tard sur l’envoi en Afghanistan du système HLONS (HMMWV Laser Ordnance Neutralization System) embarqué sur un Humvee. Selon l’Army, le HLONS participa à la neutralisation de 210 « munitions non explosées » autour de la base de Bagram en six mois de présence. Pour certains, des sommes considérables avaient été dépensées pour faire un simple travail de destruction à distance, largement à portée d’une banale mitrailleuse de 12,7mm…

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14 février 2012 2 14 /02 /février /2012 08:05
Israel's spending cuts hits defense sector

 

TEL AVIV, Israel, Feb. 13 (UPI)

 

Israel's military says major cuts in defense spending will hit air-defense missile systems being developed by Israel Aerospace Industries and others and halt production of the Merkava Mark 4 tank and the new Namer armored personnel carrier.

 

Israeli Chief of Staff Lt. Gen. Benny Gantz last week ordered commanders to prepare for what The Jerusalem Post calls "a near-shutdown of the military in two months" because of cutbacks demanded by the Finance Ministry.

 

The Globes business daily said 700 career officers and senior non-commissioned officers in all service branches will be sacked over the next few months because of the cutbacks of an initial $800 million for fiscal 2012, with more expected.

 

"A number of strategic projects will be harmed," the Post quoted a senior officer as saying.

 

"We're canceling all kinds of exercises, from division-level down to battalion level," said another who attended Gantz's meeting of the top brass, from colonel on up.

 

"We won't be able to call up reserves and even when we hold exercises we'll be limited in the amount of live ammunition we can use."

 

The Post has also reported that the army "has decided to suspend all future orders of the new Merkava tanks and Namer APCs."

 

The 65-ton Merkava, which entered service in 1978, is designed by the Merkava Tank Office and assembled by the Israel Ordnance Corps.

 

Among the key contractors involved in production are Elta, which supplies electronic sensors and infra-red optics; Rafael Advanced Defense Systems, which makes the Trophy active protection systems to counter rockets and missiles; and El-Op an Elisa, the optics and laser warning system.

 

The Namer, in which the U.S. Army has shown interest, is based on the Merkava Mark 4 chassis and is intended as the Israel army's main fighting vehicle. The decision to develop the new APC, which is said to have improved reinforced steel protection, was made after the 2006 war with Hezbollah in which Israeli armor took heavy losses from anti-tank missiles.

 

All told, orders for components from 200 Israeli companies will be canceled.

 

Other strategic projects that are being affected are the Iron Dome missile-defense system designed by Rafael to intercept short-range missiles and artillery rounds.

 

The development of the David's Sling system, designed to shoot down medium-range missiles, and the Arrow-3 missile which is intended to target ballistic missiles outside Earth's atmosphere, are also likely to be affected.

 

David's sling is being built by Rafael. The long-range Arrow is being developed by state-owned Israel Aerospace Industries, flagship of Israel's defense sector.

 

The United States, which has paid half of the $3 billion cost of developing the Arrow system, agreed in 2011 to fork up $235 million for Arrow-3 and David's Sling development.

 

But the Israelis say 1.3-ton Arrow-3, the country's main defense against Iranian Shehab-3 intermediate-range ballistic missiles, will need $3.9 billion for the Arrow program over the next few years.

 

Gantz and Defense Ministry Director General Udi Shani are to meet with Prime Minister Binyamin Netanyahu in the coming weeks in a bid to secure additional funds to allow the military to implement its new five-year procurement plan.

 

That plan is undergoing major changes these days.

 

The Post reported that it "was supposed to continue the upgrade of recent years to the military's ground forces and at the same time improve its strategic capabilities with the procurement of additional F-35 stealth fighter jets and also lead to a boost in Israel's cyberwarfare capabilities."

 

In October 2010, Israel ordered an initial batch of 20 of F-35s from Lockheed Martin at a cost of $2.75 billion.

 

Given development problems and hefty cost over-runs, Israel may not take delivery of the first F-35s until 2017, two years later than anticipated.

 

Ultimately, Israel wants 75 of the fifth-generation fighters to maintain its long-held aerial superiority in the Middle East.

 

But with the budget cutbacks on top of Lockheed Martin's troubles, the air force has been examining the alternative of buying second-hand Boeing F-15s from the U.S. Air Force to fill the gap.

 

The five-year plan was formulated on the premise that Israel would have to fight a multi-front war sometime in the next few years and one in which the planned four-tier missile-defense shield would be a vital component.

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9 février 2012 4 09 /02 /février /2012 13:20
Retrait d'Afghanistan: Paris et l'ISAF négocient avec des Ouzbeks exigeants

09.02.2012 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense

 

Dans le cadre des négociations en cours entre la Force internationale déployée en Afghanistan et les pays voisins comme l'Ouzbekistan et le Tadjikistan (photo ci-dessus, l'aéroport de Douchanbé), les discussions sont ardues. Pour permettre le passage des troupes et des matériels retirés d'Afghanistan, Tachkent, par exemple, pose des conditions "coûteuses", a confié, hier, aux députés, le ministre de la Défense, Gérard Longuet.

 

Pour voir ou revoir l'audition du ministre de la Défense et du ministre des Affaires étrangères, cliquer ici.

 

"Nous avons en réalité trois solutions. Une solution que nous écartons: une voie aérienne de bout en bout, parce qu'elle est très coûteuse", a détaillé Gérard Longuet devant les commissions de la Défense et des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.


Il y a ensuite "la solution pakistanaise, avec deux passages possibles, mais les relations sont actuellement encore très tendues avec les Pakistanais qui ne font guère preuve de bonne volonté.


La troisième possibilité est "la voie ferrée par l'Ouzbekistan, soit directement, soit par le Tadjikistan", a-t-il ajouté. Mais "l'Ouzbekistan pose des conditions matérielles assez coûteuses", a confié Gérard Longuet, précisant qu'une "négociation collective" avait été engagée avec ces pays voisins de l'Afghanistan par la Force internationale d'assistance et de sécurité (ISAF).

 

 "Le retrait des forces françaises en Afghanistan est une affaire, sur le plan logistique, complexe", a enfin rappelé le ministre de la Défense, confirmant les chiffres évoqués sur ce blog: 1 200 véhicules dont plus de 500 véhicules blindés, 1 500 à 1 800 conteneurs....

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 13:35
Dépenses militaires: les USA toujours nettement devant l'UE

01.02.2012 par P. CHAPLEAU Lignes de Défense

 

A lire (c'est en anglais, mais c'est truffé de tableaux et de graphiques éloquents), un document de l'agence européenne de défense qui compare les dépenses militaires des USA et de l'UE. Cliquer ici pour le consulter.

 

Les chiffres datent de 2010 et ne prennent pas en compte certaines réductions budgétaires récentes mais qui affectent les deux parties. Si l'on ne doit retenir que deux chiffres, prenons ceux-ci: 2,7 pour 1 en faveur des USA, soit des dépenses qui s'élèvent à 520 milliards d'euros pour les USA contre 194 pour l'Union européenne.

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30 janvier 2012 1 30 /01 /janvier /2012 08:25
Durée et source du budget de l’OpsCenter en discussion



jan 27, 2012 Nicolas Gros-Verheyde (BRUXELLES2)

 

Les ambassadeurs du COPS, le comité politique et de sécurité de l’UE, pourraient terminer aujourd’hui la discussion sur l’OpsCenter, le centre d’opérations de l’UE pour les opérations dans la Corne de l’Afrique dont les 27 ministres des Affaires étrangères ont décidé la mise en place. Deux points restent en discussion : la durée de la mise en action de l’OpsCenter, le budget ou plutôt la source du budget du centre d’opérations. Des points qui peuvent paraître techniques mais sont aussi très politiques.

 

Sur la durée de fonctionnement de l’OpsCenter, chacune des délégations autour de la table est bien d’accord pour que ce centre ne soit pas installé sur une base permanente mais bien lié à des opérations. Toute la discussion porte sur le renouvellement. Les Britanniques souhaitent une durée fixe, avec une décision de renouvellement comme pour chaque mission. Les Allemands soulignent que ce type de fonctionnement revient à remettre en question le devenir du centre, et le laisser à la merci d’une seule délégation (suivez leur regard…:-). Précisons que la décision fixant la mission de l’OpsCenter sera régulièrement réévaluée (tous les six mois), pour ajuster au besoin son fonctionnement.

 

Sur le budget, toute la question est de savoir qui va financer quoi.  Le personnel proviendra, en effet, à la fois de l’Etat-Major militaire, de l’élement de soutien d’EUTM et de l’équipe de liaison d’Eunavfor Atalanta déjà présents à Bruxelles et du personnel détaché de l’Etat membre. Selon le projet de décision qu’a pu lire B2 mentionne bien que les membres de l’Etat-Major militaire de l’Union européenne (EUMS) sont financés par son budget. Tandis que les experts détachés par les Etats membres sont pris en charge par ceux-ci. Restent les autres frais de fonctionnement qui seront pris en charge par chacune des missions européennes concernées (Eunavfor Atalanta, EUTM Somalia, RMCB/EUCAP Corne de l’Afrique), en application des règles financières adéquates. C’est ces derniers mots qui suscitent discussion. Que sont ces modalités adéquates ? Certains Etats – comme la France – souhaitent que ce soit le budget Athena qui y contribue. La plupart des autres pays ne le souhaitent pas, le budget Athena étant réservé aux opérations militaires… et sur contribution de chaque Etat membre (par quote-part du PIB).

 

Quant à la nomination du chef de l’OpsCenter, les candidatures courent jusqu’à lundi. Plusieurs pays devraient postuler, notamment plusieurs pays de Weimar + (France, Allemagne, Pologne, Espagne, Italie).

 

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