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19 décembre 2014 5 19 /12 /décembre /2014 08:45
L'Afrique autour de Le Drian

 

16.12.2014 par Frédéric Pons - Valeurs Actuelles
 

Forum. Jean Yves Le Drian a réussi son pari de tenir un premier Forum international sur la paix et la sécurité à Dakar, ces 15 et 16 décembre, un an tout juste après l'annonce de ce projet faite à l'Elysée.

Autour de lui, avec le soutien logistique du Sénégal et de la CEIS (Compagnie européenne d'intelligence stratégique) présidée par l'ancien député UDF Olivier Darrason, 38 pays représentés, une vingtaine de parlementaires (députés et sénateurs), trois anciens ministres (Gérard Longuet, Elisabeth Guigou, Michel Roussin), la fine fleur de la réflexion stratégique française (Fondation pour la recherche stratégique, Secrétariat général de la Défense nationale, Délégation des Affaires stratégiques du ministère de la Défense, le Centre d'analyse du Quai d'Orsay), ainsi que quelques figures de proue du renseignement militaire français : les généraux Christophe Gomart (Direction du renseignement militaire) et Grégoire de Saint Quentin (Commandant des opérations spéciales) ou l'amiral Marin Gillier (patron de la Coopération de sécurité et de défense aux Affaires étrangères).

Malgré la pression des Américains déjà présents en force dans l'ouest du continent, notamment pour venir traiter le problème Ebola, Le Drian a confirmé la place centrale de la France au cœur du dispositif de sécurité en Afrique, zone où l'ONU entretient neuf de ses seize opérations de maintien de la paix, avec 110 000 casques bleus sur un total de 125 000.

Les militaires français ont confirmé le renforcement des capacités de leurs adversaires djihadistes, que certains définissent comme une "quatrième génération" de terroristes. Leur force est d'associer aujourd'hui une idéologie conquérante et des capacités militaires réelles pour se tailler des territoires.

L'ancien président du Nigéria Olusegun Obasanjo a jeté un froid dans l'assistance majoritairement africaine avec sa franchise : " Tous les conflits sont le produit de la mauvaise gouvernance, il est temps que l'Afrique prenne des initiatives". Les participants au Forum ont baptisé Jean-Yves Le Drian "Le Drian l'Africain",  compliment auquel il est sensible, et qui ne fait que confirmer sa prééminence sur Fabius sur le dossier Afrique.

Paris conforte le Sénégal, l'un de ses plus vieil ami et allié africain au premier rang des rares pôles de sécurité en Afrique.

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18 décembre 2014 4 18 /12 /décembre /2014 18:45
Sécurité en Afrique : le Forum de Dakar expose plus de problèmes que de solutions

 

17/12/2014 Jean Guisnel Défense ouverte - Le Point.fr

 

Face aux menaces, les États africains peinent à unir leurs efforts. Paris veut les y aider en mettant la main au portefeuille. Jusqu'à quand ?

 

La France veut bien continuer à voir ses armées se décarcasser pour l'Afrique, sous le coup des graves menaces transnationales que constituent le djihadisme au Sahel et le mouvement terroriste Boko Haram, qui prospère au nord du Nigéria en débordant sur le Cameroun. Mais elle souhaite que les Africains se prennent davantage en main, travaillent davantage entre eux et consacrent davantage de moyens à leur défense. Tel est en substance le message que le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian est venu adresser aux participants du Forum international de Dakar sur la paix et la sécurité en Afrique, qui se terminera le mardi 16 décembre en fin de journée.

À ses yeux, il convient de "faire de la coopération la règle, et non plus l'exception. L'enseignement que nous retirons des opérations Serval et Sangaris, mais aussi de nos engagements dans les missions onusiennes et européennes déployées en Afrique, est simple : une gestion strictement nationale des enjeux de sécurité est désormais une illusion. La menace terroriste n'a pas de frontières. Elle se nourrit justement de leur absence, de leur porosité, et prospère grâce à la fragilité des espaces transfrontaliers."

 

Des solutions extérieures

Du côté africain, le message est passé. Bien que les participants politiques, militaires ou "académiques" au forum soient majoritairement venus de l'Afrique francophone et que l'absence de certains partenaires stratégiques de premier plan - singulièrement l'Algérie et l'Afrique du Sud - ait été remarquée, il est clair que les préoccupations françaises ont trouvé un écho. Sur ce continent où, comme dans le reste du monde, les conflits interétatiques ont le plus souvent cédé la place à des guerres intérieures, les menaces sont protéiformes.

Face aux plaies du terrorisme, des États faillis, des pandémies comme Ebola, ou de la piraterie maritime dans les golfes d'Aden ou de Guinée, entre autres, les Africains sont souvent tentés de se reposer sur des solutions militaires ou autres venues de l'extérieur. Bien sûr, les États font souvent face à des impossibilités budgétaires. Pour autant, l'un des participants africains a souligné dans l'une de ces tables rondes où la parole s'est souvent libérée : "On ne peut pas avoir une volonté politique et compter sur les autres pour la financer !"

 

Trouver des financements

De fait, exemple parmi tant d'autres, la mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom) voit tous ses personnels payés par l'Union européenne, et l'intégralité de la logistique financée par l'ONU. Lors d'un débat sur la situation dans le golfe de Guinée, un participant s'indigne de l'absence de moyens consacrés par les États à la lutte contre la piraterie maritime, alors même que les États concernés tirent du pétrole extrait dans cette zone de substantiels revenus. Un amiral africain rétorque : "Nous avons du pétrole, nous avons du poisson, nous avons des ressources. Nous devons pouvoir trouver des financements." Une idée (pas très originale) émerge : faire payer aux entreprises étrangères le prix de cette sécurité. Il faudra qu'une voix s'élève pour rappeler que ces entreprises payent déjà des impôts et des taxes : "Il appartient aux chefs d'État et de gouvernement de donner leurs instructions..." En attendant, la Belgique paye toutes les dépenses du contingent béninois déployé par l'ONU en Côte d'Ivoire. Les États-Unis ont acheminé 250 véhicules de tous types pour la mission de l'Union africaine en Centrafrique. Quant aux Français, il suffit de se souvenir que les opérations extérieures (Opex) leur ont coûté 1,2 milliard d'euros en 2014.

 

Coordination balbutiante

Ce fait a été réaffirmé à longueur de discours à Dakar : la coopération militaire entre des États faisant face à des menaces cohérentes, coordonnées, transnationales est encore balbutiante. Et quand elle se produit, c'est souvent parce que l'aide internationale y est subordonnée. Cela étant, elle avance, comme l'a souligné le ministre de la Défense français. Devant son homologue sénégalais Augustin Tine, il a évoqué l'opération Barkhane qui engage 3 000 soldats français (plus environ un millier de forces spéciales) au Sahel, mais ne serait "pas qu'une opération militaire française. C'est un dispositif régional de contre-terrorisme inédit qui mise sur la coopération avec les cinq États concernés (Mauritanie, Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) et entre ces cinq États. Dans un proche avenir et sous l'effet de Barkhane, les opérations, au Sahel, à deux ou trois États se systématiseront pour mieux contrôler les zones de trafics, les frontières, ou les poches résiduelles d'activité terroriste. Le G5 Sahel, auquel s'associe la France, se renforcera. Les réunions des chefs d'état-major de la zone doivent favoriser cette montée en puissance opérationnelle qui fera le succès de ce dispositif régional."

Mais le chef d'état-major des armées françaises, le général Pierre de Villiers - invité permanent aux réunions du G5 -, brillait à Dakar par son absence. Tandis que les Sénégalais ont fait entendre leur voix s'indignant que leur pays n'y soit pas associé, ayant été "marginalisé, alors qu'il contribue à régler les problèmes dans toute la région".

Logiquement, le Forum de Dakar possède une vocation pérenne. Confirmation dans un an...

 

LIRE aussi notre article "À Dakar, l'Afrique face au défi de sa sécurité"

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16 décembre 2014 2 16 /12 /décembre /2014 20:45
Le Drian à Dakar : l'Afrique doit «s'approprier sa sécurité»

 

16.12.2014 Thomas HOFNUNG envoyé spécial à Dakar (Sénégal) - Liberation.fr
 

Terrorisme dans le Sahel, Libye, Boko Haram, Ebola... Les sujets ne manquaient pas au forum international sur la paix et la sécurité.

 

Au rayon des vœux pieux dans les relations internationales, il y a l’Europe de la Défense (qui reste dans les limbes depuis toujours), et il y a la sécurité en Afrique. Depuis des années, qui formeront bientôt des décennies, Paris en parle, Paris se mobilise, Paris met des moyens à disposition de ses partenaires sur le continent. Avec des résultats mitigés comme le prouvent ses interventions directes au Mali et en Centrafrique au cours des derniers mois. Alors le gouvernement français a décidé de remettre l’ouvrage sur le métier en commençant par le commencement : il veut désormais promouvoir une «culture de la sécurité» sur le continent, dit le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Autrement dit : que les Africains se parlent et agissent.

Organisé les 15 et 16 décembre à Dakar, au Sénégal, un Forum international sur la paix et la sécurité en Afrique se donnait pour ambition de réunir ceux qu’on appelle un peu pompeusement les «acteurs de la sécurité»: militaires, politiques, experts. Tout ce petit monde a participé, dans l’hôtel cinq étoiles King Fahd, à des conférences et des ateliers (en format plus réduit) sur une ribambelle de problématiques. Avec la menace terroriste persistante dans le Sahel, la descente aux enfers de la Libye, la montée en puissance de Boko Haram au Nigeria ou la gestion problématique de l’épidémie Ebola en Afrique de l’Ouest, il est vrai que les sujets ne manquent pas. En coulisse, des rencontres bilatérales ont également été discrètement organisées entre des gens qui ne se parlent pas toujours aisément. Beaucoup de francophones, quelques Anglophones et des absents de marque, comme les Algériens ou les Nigériens.

 
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