C'est non. Interrogé sur la nécessité d'augmenter les effectifs et les budgets affectés au ministère de la Défense, après les attentats de début janvier qui ont causé la mort de 17 personnes en France, François Hollande répond qu'il ne l'envisage pas, lors de sa conférence de presse semestrielle au palais de l'Elysée.
"Faut-il, parce qu'il y a des menaces, changer ce que nous avions décidé dans la loi de programmation militaire (LPM) ? C'était quand ? Il y a à peine un an et demi. Est-ce que les menaces avaient été sous-estimées ? Non, nous les connaissions parfaitement: terrorisme, déstabilisation, cyberdéfense... Il y a les menaces qui étaient liées également à l'insécurité sur un certain nombre de lieux de conflit. Donc, les principes mêmes de la LPM n'ont pas à être modifiés", a affirmé le président de la République.
Pourtant, il est question d'une actualisation de la LPM sur la base d'une nouvelle analyse des menaces et des contrats opérationnels des armées. Le ministère de la Défense veut aller vite. "L'actualisation de la LPM doit se faire avant l'été, il faut qu'elle soit au Parlement au mois de juin", explique-t-on au sein du ministère. Et l'Hôtel de Brienne avait de grandes ambitions, que le chef de l'État vient de doucher. "Nous pouvons avancer la livraison de certains matériels, faire des achats d'urgence (...). Tout le monde sait que nous sommes en manque d'hélicoptères."
Crédits maintenus à 31,4 milliards d'euros
En dépit des menaces et de la réduction des suppressions d'effectifs (7.500 emplois préservés), le chef de l'Etat n'envisage pas d'augmenter les crédits de la Défense. "Est-ce que les crédits ont à l'être? Jusqu'à présent c'était pour les maintenir, faudrait-il les augmenter ? Je pense que aujourd'hui 31,4 milliards d'euros, somme prévue chaque année pour nos armées, est celle qui doit être sécurisée, sauvegardée, préservée", a expliqué François Hollande.
Pourtant, les 7.500 emplois préservés vont coûter, selon "Les Echos", 1 milliard d'euros au budget de la Défense, dont 200 millions en 2015. "Sur les effectifs, j'ai pris la décision de limiter ce qui était pourtant prévu depuis des années (...), et donc j'ai fait en sorte, compte tenu de ce qui était aujourd'hui la menace, de maintenir un niveau des effectifs qui soit conforme à ce que je pense l'intérêt du pays", a précisé François Hollande. Les suppressions d'emplois dans la Défense ont été décidées et exécutées en deux phases, 48.000 réalisés par Nicolas Sarkozy (2008-2012) et 33.675 décidés par François Hollande (2013-2019).
"On fait beaucoup d'efforts, et je demande beaucoup de sacrifices (...). Je fais en sorte que la sécurité soit préservée, et que nous puissions le faire dans les enveloppes qui ont été prévues", a-t-il assuré. Avant de prévenir : "Mais je vous le dis tout net. S'il y avait des dangers qui apparaissaient, je prendrais mes responsabilités."
Modernisation de l'arme nucléaire
Le chef de l'Etat a par ailleurs annoncé jeudi une "modernisation" de la force de dissuasion nucléaire. "J'entends aussi que notre force de dissuasion soit modernisée, autant qu'il est nécessaire, et toujours avec le principe de suffisance, et donc dans la transparence sur les armes nucléaires dont la France dispose", a-t-il affirmé.
"J'aurai également à m'exprimer [sur la dissuasion]. La France est une grande nation, membre permanent du conseil de sécurité de l'ONU, qui a aussi la capacité nucléaire. Ce débat n'est pas ouvert en France - il l'a été", a -t-il rappelé.
La Délégation régionale Aquitaine de l’ANAJ-IHEDN a le plaisir de vous inviter à sa prochaine conférence : L’Aquitaine, région de synergies et d’avenir entre la Défense et industriels ?
Général de corps aérien Jean-Marc LAURENT
Responsable exécutif de la chaire « Défense et Aérospatial » à l’IEP de Bordeaux
Ancien Officier Général en charge de la Zone de Défense et de Sécurité du Sud-ouest
Lundi 16 février 2015
19h30 à 21h00
Cercle Mess de Bordeaux (33)
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Le secteur de la Défense en Aquitaine concentre des enjeux industriels de première importance : 16000 personnes y travaillent en effet, soit 11% des salariés de l’industrie de la Région. Cela fait de l’Aquitaine la 3e Région française d’implantation de l’industrie d’armement et la 5e région d’implantation de la Défense. Elle représente aussi la 2nde région d’implantation de la DGA (Direction Générale de l’Armement). Il est en ce sens impératif de rechercher les synergies entre les politiques publiques et les investissements privés : un éclairage sur le « pôle aéronautique de Défense d’Aquitaine » nous permettra d’aborder les environnements civils (industries, universités et centres de formation, R&D) ainsi que le secteur public (activités aériennes interarmées et DGA). La coopération public-privé est ainsi au cœur de cette stratégie : elle revêt un caractère fortement innovant en termes de management des compétences et des intelligences. Plus d’informations
Le Général de corps aérien Jean-Marc LAURENT nous propose un nouvel éclairage sur cet enjeu et de nous faire partager son expérience. En tant qu’ancien Officier Général en charge de la Zone de Défense et de Sécurité du Sud-ouest et actuellement Responsable exécutif de la Chaire Défense et Aérospatial de l’IEP de Bordeaux, son expertise sur ce sujet reste incontestable.
Nesheen SOLANKI
Délégué Régional Aquitaine de l’ANAJ-IHEDN
Session Grandes Ecoles – Paris 2012
aquitaine@anaj-ihedn.org
www.anaj-ihedn.org