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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:45
le ministre de la Défense malgache, le général de division Dominique Rakotozafy

le ministre de la Défense malgache, le général de division Dominique Rakotozafy

 

01/12/2014 Sources : État-major des armées

 

Le général Franck Reignier, commandant supérieur des forces armées dans la zone Sud de l'océan Indien (COMSUP FAZSOI), a effectué un déplacement officiel à Madagascar du 17 au 19 novembre 2014.

 

Après avoir été reçu par l'ambassadeur de France,  monsieur François Goldblatt, il a rencontré le ministre de la Défense malgache, le général de division Dominique Rakotozafy, avec lequel il a échangé sur les problématiques régionales et de coopération opérationnelle. Le général Reignier a également rencontré le chef d'état-major de l'armée malgache, le général de division Béni-Xavier Rasolonirina ainsi que trois commandants de forces aériennes, navales et d’intervention.

 

En raison de l’instabilité politique qu’a connue Madagascar, la coopération opérationnelle entre cette île et les FAZSOI a été suspendue à deux reprises entre 2009 et 2014. Pour autant, la coopération de défense avec ce pays reste une priorité. Outre les 5000 km de frontieres maritimes communes, Madagascar et la France partagent des intérêts communs en termes de sécurité régionale, notamment dans le domaine de la surveillance et de sécurisation des approches maritimes. En synergie avec les actions structurelles engagées par la Direction de la Coopération de Sécurité et de Défense du Ministère des affaires étrangères et du développement international, les FAZSOI font régulièrement vivre cette coopération.

 

Ainsi, depuis avril 2014, plus de 700 militaires malgaches ont été impliqués dans une action de coopération, et la Marine nationale a réalisé une dizaine d’escales à Madagascar.

 

Les FAZSOI garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis La Réunion et Mayotte. Elles constituent le point d’appui principal du théâtre « océan Indien », permettant de lutter contre la piraterie ou l’immigration illégale, d’assurer la surveillance des zones économiques exclusives (ZEE) associées à l’ensemble des îles de la zone de responsabilité et de conserver une capacité régionale d’intervention rapide.

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:45
Opération Corymbe : Appareillage de l’aviso LV Lavallée

 

1 Décembre 2014 Source : Marine nationale

 

Le patrouilleur de haute mer LV Lavallée a appareillé le 1er décembre 2014 de Brest pour rejoindre l’opération Corymbe.

 

La mission pour les 95 membres de l’équipage, pendant les trois mois de déploiement, visera à lutter activement contre des actes de piraterie survenant régulièrement dans le golfe de Guinée, zone d’intérêt prioritaire définie par le nouveau Livre blanc. Les actions mises en place par le bâtiment se dérouleront ainsi dans une logique de coopération militaire avec les forces armées des pays riverains afin de faire face à des crises inopinées.

 

Corymbe est une opération de présence quasi permanente des forces armées françaises en Afrique subsaharienne, en place depuis 1990. Le dispositif est armé par un ou plusieurs bâtiments de la Marine nationale qui peuvent être renforcés par des moyens terrestres et aéromobiles embarqués. Le dispositif Corymbe complète le dispositif français pré positionné en Afrique occidentale, au Gabon et au Sénégal. Il peut soutenir toute opération de sécurisation dans le cadre du renforcement des capacités africaines de maintien de la paix ou d’évacuation de ressortissants.

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:45
Les EFG appuient l’exercice de la CEEAC : LOANGO 2014

 

01/12/2014 Sources : État-major des armées

 

Organisé par le secrétariat général de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), conjointement avec la République du Congo, l’exercice de la Force multinationale d’Afrique centrale (FOMAC), baptisé « LOANGO-2014 », s’est déroulé du 13 au 23 octobre 2014 dans la région de Pointe Noire.

 

Cet exercice visait à tester l’intervention de la force dans le cadre d’un déploiement rapide visant à résorber une situation humanitaire difficile.

 

« LOANGO-2014 » comprenait deux phases : un exercice d’état-major (CPX) et un exercice terrain ou FTX (Field Training Exercise). Il a mobilisé plus de 2 500 hommes issus des forces armées de huit des dix Etats de la CEEAC (Cameroun, Tchad, République Démocratique du Congo, Gabon, Guinée Equatoriale, Angola, Burundi et Congo), ainsi que de nombreux moyens matériels terrestres, aériens et maritimes, notamment un bâtiment amphibie.

 

Les éléments français au Gabon (EFG), ont été associés à ce rendez-vous majeur en réalisant des formations dans le cadre de détachements d’instruction opérationnel (DIO) au profit des bataillons de la FOMAC ou en assurant des missions de conseil au sein du poste de commandement interarmées (PCIAT). Ainsi, plus de cent officiers supérieurs des Etats membres de la CEEAC ont reçu l’appui des EFG pour la conception et la conduite de « LOANGO 2014 ».

 

Couronné d’un franc succès, cet exercice a mis en exergue l’intérêt des actions engagées par nos pôles opérationnels pour renforcer les capacités d’actions conjointes des forces africaines régionales dans des opérations de maintien de la paix.

 

Depuis le 1erseptembre 2014, les forces françaises au Gabon (FFG) sont devenues « éléments français au Gabon » (EFG), devenant ainsi la deuxième base opérationnelle de coopération sur la façade ouest-africaine avec celle constituée par les éléments français au Sénégal (EFS). Tout en restant un point d’appui opérationnel et logistique, les EFG portent désormais leur effort sur la coopération régionale en accompagnant les États africains dans le renforcement de leur sécurité collective, contribuant ainsi à la stabilité régionale.

 

Par ailleurs, dans le cadre des accords de partenariats rénovés conclus depuis 2008 avec huit de nos partenaires africains (Centrafrique, Cameroun,  Togo, Comores, Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Sénégal), les EFG contribuent aux coopérations opérationnelles bilatérales.

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:40
Ukraine/est: cessez-le-feu à partir du 5 décembre (OSCE)

 

MOSCOU, 2 décembre - RIA Novosti

 

Les militaires ukrainiens et les représentants de la république autoproclamée de Lougansk se sont entendus sur un cessez-le-feu à partir du 5 décembre et le retrait du matériel lourd à partir du 6 décembre, annonce un rapport des observateurs de l'OSCE, publié sur le site de l'Organisation.

Les parties ont convenu de cesser le feu sur l'ensemble de la ligne de contact entre les troupes ukrainiennes et ceux qui contrôlent la république populaire autoproclamée de Lougansk. Cet accord entrera en vigueur le 5 décembre. Le retrait du matériel lourd devrait commencer le 6 décembre", lit-on dans le compte-rendu.

Selon les observateurs de l'OSCE, cette décision a été prise au terme de consultations dans le cadre du Centre conjoint de contrôle et de coordination.

Les autorités ukrainiennes mènent depuis avril dernier une opération militaire d'envergure visant à réprimer la révolte qui a éclaté dans le Donbass en réaction au coup d'Etat de février à Kiev. Selon l'Onu, les hostilités ont déjà fait plus de 3.700 morts et plus de 9.000 blessés parmi les civils.

Le 5 septembre, après plusieurs mois d'affrontements meurtriers, les représentants de Kiev et les dirigeants des républiques autoproclamées de Donetsk et de Lougansk ont signé un accord de cessez-le-feu à Minsk, sous la médiation de la Russie et de l'OSCE. Le 19 septembre, les parties ont également signé un mémorandum en neuf points sur la mise en application de ce document.

Bien que le cessez-le-feu soit globalement respecté, les belligérants s'accusent mutuellement de le violer. Les insurgés affirment que l'armée ukrainienne pilonne les quartiers résidentiels de Donetsk, ce qui les pousse à riposter.

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:40
Ukraine: fin des combats près de l’aéroport de Donestk, escalades verbales

 

2 décembre 2014 45eNord.ca

 

Le conflit en Ukraine a connu lundi un apaisement sur le terrain avec la fin des combats autour de l’aéroport de Donestk annoncés par Kiev, ce qui n’a pas enrayé l’escalade verbale entre Moscou et les Occidentaux à la veille d’une nouvelle réunion de l’Otan.

 

“Les combats se sont arrêtés autour de l’aéroport suite aux négociations” entre le général ukrainien Volodymyr Askarov et le général russe Alexandre Lentsov, a annoncé lundi soir l’armée ukrainienne.

 

Des habitants des quartiers proches de l’aéroport de Donetsk ont confirmé à l’AFP que les tirs avaient cessé vers 19H00 GMT.

 

Au cours des dernières 24 heures, trois soldats ukrainiens avaient été tués et 14 blessés, alors que les combats avaient redoublé de violence dans cette zone.

 

Cet aéroport est l’un des fronts les plus sanglants de la guerre entre Kiev et les séparatistes prorusses, qui a fait plus de 4.300 morts depuis avril, malgré l’accord de Minsk du 5 septembre sur un cessez-le-feu régulièrement violé depuis.

 

La journée a été intense sur le front diplomatique, avec de nouvelles mises en garde de part et d’autre.

 

En visite à Ankara, le président russe Vladimir Poutine a annoncé la suspension du projet russo-italien de gazoduc South Stream, victime des sanctions imposées par Bruxelles à Moscou dans le cadre de la crise ukrainienne.

 

A l’issue d’une longue réunion à Ankara avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, le numéro 1 russe a justifié l’abandon du projet par le refus de la Bulgarie, sous pression de l’Union européenne (UE) dont elle est membre, d’autoriser le passage de ce tuyau sur son territoire.

 

Le maître du Kremlin a même menacé les approvisionnements de l’Europe, suggérant qu’une partie de la production russe pourrait être détournée vers l’Asie.

 

“Nous allons dérouter nos ressources énergétiques vers d’autres régions du monde et l’Europe ne recevra pas plus les mêmes volumes de la Russie”, a-t-il insisté, “mais c’est le choix de nos amis européens”.

 

Son vice-ministre des Affaires étrangères, Alexei Meshkov, a par ailleurs accusé l’OTAN de vouloir “déstabiliser l’Europe du Nord” avec son regain d’activité dans les trois Etats baltes.

 

“Des exercices militaires sans fin et le déploiement d’avions à capacité nucléaire dans les pays Baltes” conduiront à la “destruction” de la stabilité et de la sécurité dans cette région, a-t-il déclaré à l’agence Interfax à la veille d’une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’OTAN dont le secrétaire d’Etat américain John Kerry.

 

“Une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN minerait tout le système européen de sécurité. Ceux qui tentent de pousser Kiev dans les bras de l’OTAN prennent d’immenses responsabilités géopolitiques”, a encore prévenu M. Meshkov.

 

Le nouveau président du Conseil de l’UE, le Polonais Donald Tusk, a pris ses fonctions lundi en lançant avec le président américain Barack Obama un nouvel appel à la Russie “à se retirer de l’est de l’Ukraine”.

 

La Russie est sommée par les deux dirigeants “d’arrêter de fournir de troupes et des équipements (aux rebelles), de permettre un contrôle effectif de la frontière et d’autoriser les observateurs indépendants de l’OSCE à remplir leur mission”.

 

Les Occidentaux accusent Moscou d’avoir envoyé des soldats russes combattre aux côtés des séparatistes prorusses qui tiennent les bastions de Donetsk et Lougansk, ce que la Russie dément catégoriquement.

 

L’UE et les Etats-Unis ont imposé de lourdes sanctions à Moscou. Ces sanctions, conjuguées à l’effondrement des cours du pétrole, entraîne la chute du rouble. Depuis le début de l’année, le rouble a chuté de 47% face à l’euro et de plus de deux tiers (63%) face au dollar.

 

A la mi-journée, l’euro est monté jusqu‘à 66,50 roubles, alors que le billet vert s‘établissait à 53,29 roubles pour un dollar.

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:35
China builds advanced warship for Bangladesh

 

2014-12-01 China Defense Blog (Source: CNTV)  

   China has launched its most advanced warship for export. Built by the China Shipbuilding Industry Corporation, the frigate, named Independent, is made for the Bangladeshi navy and is due to be delivered next year.

  This will become the Bangladeshi navy's most advanced warship, and be a real boost to its coastal defence capability.

   25 knots sailing speed, anti-radar design, highly adaptable to weather and oceanic conditions, and decked out with powerful weapons.

  The frigate "Independent" is made to be an all-rounder.

   "We believe this ship has very good cost performance. It can serve to protect the sovereignty and interests of a country out at sea. It can patrol, escort, protect fishing boats and conduct law enforcement," said Yang Zhigang, president of China Shipbuilding Industry Co..

  The "Independent" is one of two vessels ordered from China by Bangladesh.

   Researchers at the China Shipbuilding Industry Corporation have redesigned the ship's structure to suit the complex conditions of the Indian ocean.

  "We made a new ship form. It's cross-section looks like a deep Vee. Compared to the traditional round bilge hull form, it improves the performance of the ship when there are waves, guaranteeing high sailing speed in unfavorable oceanic condition," said Sun Lianfei, chief designer of China Shipbuilding Industry Co..

  Designers also gave a boost its mobility and survivability.

   "It has two engines and two propellers. They can work independently. This design makes it more reliable and durable. Its powerhouses are separately located, improving its survivability," Sun said.

  The newly launched frigate will stay in the port for months while electronic equipment and weaponry systems are installed.

  And after 6 months, the "Independent" will leave her mother port, and take up her post as a mighty guard on the Indian Ocean.

 

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:35
La France et l'Inde veulent boucler "rapidement" les négociations sur le Rafale

02 décembre 2014 Par  -

 

En visite en Inde, le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian a rencontré son homologue Manohar Parrikar pour évoquer la vente d'avions de chasse Rafale. Les discussions "se déroulent bien", a assuré le ministre français, et devraient même s'accélérer, ajoute une source indienne.

 

Pas de friture sur la ligne entre la France et l'Inde sur le dossier Rafale. Les discussions, entamées il y a plusieurs années, se poursuivent et "se déroulent bien" a assuré Jean-Yves le Drian à un quotidien indien lors de sa visite dans le pays le 3 décembre. Il a rencontré son nouvel homologue indien Manohar Parrikar entré en fonctions au mois de novembre.

"Les négociations se déroulent bien. Pour un projet de cette taille et de cette complexité, qui implique le transfert de nombreux savoir-faire à des partenaires industriels en Inde, le rythme est comparable à celui d'autres négociations", a déclaré le ministre français au quotidien Pioneer. "Les deux gouvernements partagent la volonté de les conclure et ceci est bien sûr, essentiel", a-t-il ajouté. "Plus vite le contrat sera finalisé et signé, plus vite les avions pourront sortir des lignes des sites de production en Inde".

les désaccords seront résolus de manière accélérée, annonce l'inde

Les discussions achopperaient, selon l'AFP qui cite la presse indienne, sur la question des responsabilités (délais, dommages..) pour les appareils produits en Inde (sur les 126 appareils vendus, 18 seraient produits en France, le reste serait fabriqué sous licence en Inde par l'entreprise publique indienne Hindustan Aeronautics Limited).

Mais la France comme l'Inde seraient prêts à accélérer les négociations et tenter de lever les derniers points de blocage. "Il a été décidé que tout désaccord serait résolu de manière accélérée", a dit un porte-parole du ministère indien de la Défense à l'AFP.

un autre contrat en attente

Jean-Yves le Drian a par ailleurs profité de sa visite pour évoquer un autre contrat possible, portant sur les missiles sol-air (SRSAM) de MBDA.  "Le contrat est prêt pour la signature depuis mars 2012", a-t-il rappelé. Ces missiles "seront fabriqués entièrement en Inde, de façon autonome" ; ils sont co-développés et produits avec l'indien Bharat Dynamics Ltd (BDL). La France espère là aussi un déblocage rapide.

 

Dossier sur la vente des Rafale à l'Inde
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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:35
Dien Bien Phu : faute stratégique ou bonne idée qui a mal tourné ?

source www.dienbienphu.org/

 

23 novembre 2014  Par Jean-François Daguzan - Diploweb.com

 

Quelles sont les leçons de la bataille de Dien Bien Phu, voici 60 ans ? Directeur adjoint de la Fondation pour la Recherche Stratégique, J-F Daguzan offre aux lecteurs du Diploweb.com une étude remarquable. A la fois fresque historique et analyse stratégique, voici un texte de référence pour guider la réflexion, la décision et l’action.

 

« Messieurs, c’est pour demain 17h » Colonel Henri de Castries.

 

LA BATAILLE de Dien Bien Phu 1 qui s’est achevée le 8 mai 1954 par la défaite des armes françaises a vu son soixantième anniversaire un peu occulté par celui de la Première guerre Mondiale et du débarquement en Normandie. Pourtant, cette bataille épique (13 mars-8 mai 1954) est un des grands happenings psychologiques dont raffolent les Français. Ce Cameron, ce Waterloo du vingtième siècle enflamme encore les imaginations et concentre les fantasmes de toutes origines – va-t-en guerres, anticolonialistes, pacifistes, nostalgiques, romantiques, etc. Cette bataille a, avec le retour dramatique des survivants des camps de prisonniers vietminh, marqué et façonné les esprits d’une génération de militaires qui s’attachèrent à transposer en Algérie les « acquis » de la guerre d’Indochine. Un vétéran de Dien Bien Phu – le général Maurice Schmitt - fut même chef d’état-major des armées. 2 En réalité cet événement tragique mérite mieux que des fantasmes.

 

Sa survenue soixante ans plus tôt, est le fruit d’un continuum politico-stratégico-tactique dont les leçons potentielles retentissent encore jusqu’à nous. Que peut-on retirer de cet événement vieux de soixante ans qui s’est déroulé au fin fond de l’Asie du Sud-Est dans un coin perdu (« un coin d’enfer ! » comme dira Bernard Fall 3) aux confins du Vietnam et du Laos ?

 

Le général Navarre, puisqu’il avait perdu, a assumé le poids de la défaite et, d’une certaine manière, tout le monde s’est déchargé sur le perdant. Cependant, la décision de combattre à Dien Bien Phu fut un choix tactique plausible ab initio qui s’appuyait sur un écheveau complexe de relations nationales et internationales imbriquées auquel tout le monde participa et de contradictions qui se révélèrent au final insurmontables. Au plan théorique cette affaire confirme la théorie de Clausewitz des « centres de gravité » (Schwerpunkte), tant au plan tactique que stratégique. Raymond Aron, qui étudie Clausewitz, met en évidence ce moment dans la bataille qui décide de sorts multiples. « Il y a dans la guerre comme dans la mécanique, des centres de gravité « dont le mouvement et la direction décident des autres points. 4 » Ces centres de gravité sur lesquels il s’agira de faire porter l’effort pour modifier le sort de la guerre peuvent se trouver dans la bataille même (cela peut-être un homme, groupement ou un lieu) ; être la bataille elle-même (choisir ou pas d’engager) ; et se jouer aussi au niveau politique. Comme le rappelle également Aron, « Clausewitz l’emploie aussi en un sens politique pour traduire en terme réel la notion de renversement. » « Dès lors que la manœuvre de destruction du centre de gravité a été amorcée », note le général Vincent Desportes, « elle doit être poursuivie sans relâche, car par effet de cascade, elle doit entraîner l’effondrement de la volonté adverse. » 5 Et le stratège prussien conclut lui-même « Dans l’élaboration du plan de guerre, il faut donc tout d’abord chercher à reconnaître quels sont les centres de gravité de la puissance de l’ennemi et les réduire autant que possible à un seul. Il faut ensuite s’efforcer de réunir, en vue d’une action décisive contre ce centre de gravité unique, toutes les forces qui y peuvent être employées. 6 » Dien Bien Phu sera l’application à la lettre de ce principe côté Vietminh – côté Français ce sera son double inversé.

 

Contingences internationales et nationales : instabilités et incertitudes

 

L’affaire de Dien Bien Phu (car il y a affaire avant et après d’avoir bataille) se situe à un moment critique des relations internationales de l’après-guerre et à une période où la France enchaîne crise politique sur crise politique. 7

 

La situation internationale

 

Le retour de la France en Indochine après la courte mais très violente occupation de la péninsule (1945) par le Japon agonisant, est décidé par le Général De Gaulle dès son arrivée au pouvoir avant même la libération de la France. Elle correspond à l’obsession de ce dernier de rétablir l’empire dans toute sa plénitude quitte évidemment à faire progressivement évoluer les possessions françaises vers l’autonomie. 8 Cette reprise de l’Indochine est marquée par plusieurs éléments internes et externes qui en conditionneront l’issue fatale : la « décapitation » politique de l’administration vichyste survivante (dont son chef l’amiral Decoux) qui maîtrisait parfaitement le pays et ses arcanes et l’ignorance volontaire des contingents de l’armée française réfugiés en Chine après l’agression japonaise, d’une part ; et d’autre part, l’action des services secrets américains qui faciliteront la montée du Vietminh et le pourrissement du Nord assuré par les seigneurs de la guerre chinois qui en exerceront le contrôle jusqu’à l’arrivée du général Leclerc (octobre 1945-mars 1946).

 

Plus globalement, c’est une France faible qui défend désespérément ses acquis dans un monde marqué par l’affrontement impitoyable entre les grandes puissances et les deux blocs idéologiques. 9

 

La situation politique française

 

La situation politique est rendue instable en France par le système électoral mis en place par la quatrième République. Le jeu des partis qui fait et défait les majorités rend impossible la mise en place de toute ligne politique de longue durée et cohérente. Les communistes français surpuissants à l’époque, s’alignent sur l’Union soviétique et s’opposent frontalement à la politique indochinoise française (jusqu’à faciliter des actes de sabotage visant l’armement ou les équipements à destination de l’Indochine).

 

Lorsque le Président du Conseil, René Mayer, nomme le général Navarre, commandant en chef pour l’Indochine, il le fait sur la base de son ignorance de la question : souhaitant « un œil neuf » après le départ des grands anciens de l’équipe de Lattre (Salan, de Linarès, etc…) qui avaient tenus le Vietminh en respect depuis quatre ans. 10 Dans sa feuille de route, Navarre part aussi avec les vagues instructions de faire de son mieux avec les moyens du bord ; c’est-à-dire n’espérer aucune amélioration en hommes et matériels en attendant une vague issue politique dont les contours ne sont pas tracés.

 

La situation stratégique en Indochine et en Asie

 

Depuis 1946, les choses ont bougé en Asie. La Chine est devenue communiste après la défaite de Tchang Kaï Tchek et des armées nationalistes. Ce nouvel acteur majeur fait bouger le balancier au profit des mouvements révolutionnaires et/ou de libération. Les Britanniques perdent l’Inde et se battent en Malaisie. Mais le grand « moment » stratégique de l’époque est la guerre de Corée (juin 1950-juillet 1953) qui vient de se terminer. Les Etats-Unis, qui viennent de perdre 50 000 hommes dans ce pays pour un gain politique et stratégique limité et au risque d’une guerre totale avec la Chine, viennent de comprendre que le colonialisme à la française (qu’ils avaient combattu au départ) avait du bon - tout du moins dans sa fonction de stabilisation et de contrôle de la péninsule indochinoise. De ce point de vue, Eisenhower, fraîchement élu, est mieux disposé envers Paris que Truman que les Français agaçaient beaucoup. 11 Les Chinois (et les Soviétiques) soutiennent donc le champion vietminh alors que les Etats-Unis appuient le champion français d’abord diplomatiquement puis progressivement en armes et matériels jusqu’à couvrir la totalité du coût de la guerre.

 

La situation tactique sur le terrain

 

Une fois la reconquête partielle du pays assurée par le général Leclerc, la défense de l’Indochine devient de plus en plus difficile. Les choses sont gérables tant que la Chine ne représente pas un abri et un soutien pour les communistes indochinois. Mais à partir du moment où Mao Zédong prend le contrôle de l’empire du Milieu (octobre 1949), Ho Chi Minh s’assure une base arrière et un soutien en armement à partir desquels il devient possible de lancer des opérations de grande ampleur sur le Nord et le Delta.

 

Le désastre de Cao Bang (sorte de Dien Bien Phu avant la lettre mais en rase campagne) en 1949, fruit des aberrations du commandement français, fragilise très gravement la situation stratégique. Le gouvernement fait alors appel à l’homme providentiel, le général de Lattre qui, par son seul charisme et son seul génie militaire rétablit une situation considérée comme perdue. 12

 

De Lattre : le magicien de génie

 

Envoyé en Indochine avec aucun moyen, le général de Lattre, redresse la situation en quelques combats de génie. Giap pense que le temps est venu d’affronter les Français en rase campagne. Il déchantera. De Lattre gagne à Vinh Yen, Dong Trieu, Mao Khé, Ninh Binh et à la rivière Day. Il remonte le moral des troupes, lance l’indochinisation des forces et allie sans relâche défensive (il couvre le pays « utile » d’un cordon de postes et bunkers) et offensive. Mais malade, et très affecté par la mort de son fils au combat, il rentre en France pour mourir.

 

Salan, l’homme du terrain

 

Son remplaçant, le général Raoul Salan, n’a pas peut-être pas le génie flamboyant de son ancien patron mais présent en quasi-continu depuis 1945, il connaît parfaitement le pays (dont il parle plusieurs langues) et sait ce qu’il peut obtenir de ses hommes et de ses moyens. 13 Fin tacticien, il sait tenir avec des bouts de ficelle. Avec le camp retranché de Nasan qui fixe les divisions de Giap en haute région vers Son La près de la frontière avec le Laos, la bataille de Hoa Binh (commencée par de Lattre 14) saigne les corps vietminh en une bataille féroce gagnée sur le fil. Salan est le roi de « l’économie des forces » - le rêve de tout soldat. Il prélève, déplace, manoeuvre, contourne, fixe des forces vietminh pourtant combattant « comme un poisson dans l’eau » ; mais il sait aussi, comme son ancien patron, que cela ne peut pas durer éternellement.

 

Le Plan Navarre

 

A peine arrivé Navarre constate une situation difficile. Le vietminh est partout et la pression se fait sentir sur le Nord ou l’axe Hanoï-Haïfong, l’axe stratégique qui relie la capitale du Tonkin à la côte, est menacé. Tous les chefs de la période Salan sont en partance. Faute de mieux, il nomme le général René Cogny déjà sur place, commandant en chef pour le Tonkin et doit faire face à une pénurie massive et à l’usure des hommes et du matériel.

 

Sans indications de la part du gouvernement (qui change en permanence) il élabore une stratégie globale à partir de ce qu’il a retiré d’une visite d’un mois sur le terrain. Il s’agira donc de :

. Protéger le Delta 15 et l’axe Hanoï-Haïphong, priorité 1 ;

. Défendre le centre et Sud Annam pour éviter de voir l’Indochine coupée en deux, priorité 2 ;

. Défendre le Laos car le vietminh a décidé de peser sur le maillon le plus faible de la confédération indochinoise, priorité 3. 16

 

Il s’agit au final pour le commandant en chef de gagner du temps ; 1 pour créer une armée indochinoise performante ; 2 pour créer les conditions les plus favorables pour une négociation qui préserverait au mieux la présence française.

 

Ce plan fut présenté devant le Comité de défense nationale du 24 juillet 1953. La question de savoir s’il fallait défendre le Laos ou pas ne fut pas tranchée. 17

 

Au final, Navarre va décider de réunir les priorités 1 et 3 en une manoeuvre unique. Sur le papier cette décision est cohérente. Elle répond à deux besoins majeurs voire contradictoires avec un minimum de moyens. Le général décide de créer un abcès de fixation sous forme d’un camp retranché situé entre le Laos et le Delta et loin du sud - môle où viendront se briser les bataillons réguliers de l’armée vietminh. C’est là qu’intervient le choix de la petite ville de Dien Bien Phu (ou « la préfecture du Nord-Ouest ») à la frontière du Laos abandonnée aux mains des insurgés depuis février 1952. Il faudra donc la reprendre avec les bataillons parachutistes (opération Castor), créer un camp retranché lourd inspiré de Nasan, et attirer les bataillons vietminh dans une bataille décisive, s’ils s’y risquent. Mais, d’après les stratèges, Giap ne devrait pas résister à un tel appât ; et, de fait, il n’y résistera pas ...

 

Avant la bataille : impréparation tactique et contradictions stratégiques

 

La marche vers la bataille s’est accompagnée d’un ensemble d’erreurs tactiques et stratégiques qui ont fait d’une idée à priori cohérente un désastre majeur.

 

Confusions stratégiques (Nasan et Hoa Binh)

 

L’option Navarre s’appuie sur un précédent réussi : le camp retranché de Nasan (novembre-décembre 1952). Installé par le général Salan près de Son La à proximité de la route 41 près du Laos sur un ensemble de pitons, le camp de Nasan va concentrer l’action des bataillons viets qui vont se casser les dents sur une défense serrée. Nasan démontre improprement aux Français que les Viets ne peuvent déplacer une artillerie lourde sur une longue distance face à une organisation tactique appelée « le hérisson », concept de défense constitué d’un poste principal et d’un aérodrome entouré de plusieurs positions armées appelées points d’appui (PA). Une fois le service rendu, le camp est évacué par un pont aérien surprise ne laissant à l’ennemi épuisé que quelques matériels logistiques sabotés. 18 La leçon que tire le commandement français est que ce qui a été fait à une échelle moyenne peut-être tenté à une grande échelle. Le problème est que le commandement vietminh tire aussi ses propres conclusions. Si la situation se reproduit, ils viendront avec l’artillerie ! 19 Le commandement, dans son enthousiasme, oubliera aussi que l’action de l’aviation a été déterminante dans la bataille de Nasan. Or, à Dien Bien pas Phu, les conditions d’emploi sont beaucoup plus difficiles.

Une autre erreur fut l’oubli des avertissements tactiques. La bataille de Hoa Binh lancée par Salan pour saigner les forces vietminh en février 1952 fut un succès … parce qu’elle ne fut pas perdue. Les forces de Giap avaient au final perdu environ 10 000 hommes et l’évacuation de la zone fut réalisée certes de main de maître ; mais cette dernière fut effectuée in extremis et dans des conditions de dangerosité particulièrement élevées (900 morts et 1800 blessés pour les Français !) 20 Encore une fois, le but tactique d’affaiblir considérablement le dispositif de bataille adverse avait été atteint, mais l’effet stratégique mettait en évidence le retrait français et la « victoire » du vietminh qui demeurait maître du terrain. 21

 

Surestimation de ses capacités - sous-estimation de l’adversaire

 

En installant le camp retranché de Dien Bien Phu, le commandant en chef compte sur un certain nombre d’avantages considérés comme acquis :

. Les capacités offensives et de manœuvre de l’armée française sont son premier atout. Si les vietminh sont les maîtres de la guérilla, ils n’ont jamais pu s’aligner dans une bataille rangée (cf. de Lattre et Salan). Le camp a donc pour vocation initiale, non seulement de fixer le dispositif militaire ennemi, mais de le poursuivre. C’est à cette condition expresse que le colonel de Castries, qui est un cavalier a accepté le poste. Le Général Navarre lui « vend » une « base offensive ». 22 Cette mission s’avèrera dès le début impossible à remplir ; 23

. La supériorité aérienne est l’autre force française ; le vietminh n’en dispose pas. Les aviateurs de l’armée de l’air et de l’aéronavale prennent tous les risques. Or Dien Bien Phu est loin ; souvent sous la brume et les nuages et, surprise, l’ennemi a une DCA !

. La supériorité de l’artillerie est le dernier élément déterminant. Nasan a démontré que le système des points d’appuis multiples se protégeant mutuellement anihilait les charges vietminh les plus puissantes. Or la zone de Dien Bien Phu est beaucoup plus grande que celle de Nasan et la plupart de ces points d’appuis ne pourront pas se soutenir. 24 (Ainsi le PA Isabelle vivra-t-il séparé du reste du groupe jusqu’au bout.)

 

La deuxième erreur majeure sera la sous-estimation de l’adversaire :

. Les Français pensent que l’adversaire n’a pas d’artillerie ou ne pourra pas l’acheminer or, celui-ci dispose d’ores et déjà de ces capacités ;

. Ils pensent qu’il n’a pas de DCA or il en a et quand cette information sera connue, on n’en tiendra pas compte ;

. Le vietminh n’est plus seul dans son combat. Il a désormais une artillerie de campagne (notamment des canons sans recul), de la DCA et surtout des compétences d’emploi. Des conseillers soviétiques et chinois l’accompagnent et des déserteurs de l’armée française (légionnaires, Maghrébins ou Africains) servent les armes lourdes.

 

Enfin, il faut insister sur le fait que Navarre et Cogny (car ces frères ennemis sont au départ liés dans cette affaire) font des choix tactiques contradictoires pour la même mission. Ils voient dans Dien Bien Phu à la fois une base d’opération et un camp retranché : en réalité il ne sera ni l’un, ni l’autre.

 

Or cette aporie aura un impact sur le destin du camp lui-même. Alors qu’il sera rapidement démontré qu’il ne peut pas conduire d’opérations offensives, Dien Bien Phu n’est pas protégé comme un camp retranché devrait l’être. Les installations ne sont pas dissimulées ; les bunkers sont peu enterrés et en bois ; les abords ne sont pas nettoyés ; il n’y a pas de glacis ; les moyens médicaux et le nombre de lits sont insuffisants ; il manque du barbelé, des réserves et, un comble, même la dotation d’artillerie n’est pas complète ! 25

 

Un mal français ? Vantardises et rodomontades :

 

Les Français ont à l’occasion de cette bataille enfilé un nombre impressionnant de perles dont notre nation à le secret dans les grands moments de son histoire, sur le modèle de « la route du fer est coupée ! » de la seconde guerre mondiale ou du « ils ne passeront pas parce que nous sommes les plus forts ! ». On compte à ce florilège quelques pépites :

. Les Viets ne peuvent pas amener de l’artillerie si loin…

. … Mais si les Viets y parviennent cependant, elle sera détruite par les tirs de contre-batterie. « Des canons, j’en ai plus qu’il m’en faut ! » 26 Cette affirmation péremptoire conduira le colonel Piroth, chef de l’artillerie, au suicide.

. « Dien Bien Phu ce sera Nasan multiplié par dix. Nous n’écraserons pas une division mais quatre. » 27

. « Qu’attendez-vous pour déclencher cette bataille (…) Venez, je vous attends... » tracts signés du colonel de Castries, adressés au « généralissime » Giap et dispersés début février. 28

. « Ils ne faudrait pas qu’ils nous privent de la bataille ! » car l’inquiétude de certains est que l’ennemi n’attaque pas. « A quelques jours de l’offensive ennemie, la crainte principale du commandement en Indochine (dont Cogny 29) restait que le Vietminh renonçât à attaquer le camp retranché. » 30 Il ne sera pas déçu…

 

. Enfin, Navarre s’illustre devant la presse à Saïgon par un petit chef-d’oeuvre de jargon bureaucrato-militaire : « Le Vietminh est arrivé au plus haut point de ses prétentions et vient de donner la preuve qu’il a dépassé ses possibilités logistiques. » 31

 

L’extension des lignes de communication

 

En choisissant Dien Bien Phu, Navarre installe un dispositif majeur à 300 km par avion de son point de ravitaillement dans un pays où les conditions météorologiques sont régulièrement mauvaises. Le camp retranché ne peut survivre que par un approvisionnement régulier et par le soutien de l’appui feu de la chasse et des bombardiers, dont une partie est celle de l’aéronavale croisant sur les côtes du Tonkin. Le colossal pont aérien 32 réalisé après la conquête du site par les bataillons parachutistes, d’une part ne permettra pas l’équipement en matériel lourd (béton, notamment) des casemates mais surtout ne pourra être maintenu au fur et à mesure que le camp perdra sa piste d’atterrissage et que la DCA viet sera de plus en plus efficace malgré le courage insensé des aviateurs. Plus que par l’assaut, Dien Bien Phu périra par componction !

 

La dispersion des moyens

 

Opération Atlante : pendant que l’affaire Dien Bien Phu est en cours, le général Navarre lance l’opération Atlante qui vise à dégager le centre et le sud Annam d’une implantation de longue date des forces vietminh qui menacerai à terme le Cambodge. 33 Cette opération, à laquelle tient beaucoup le commandant en chef, certes mobilise des troupes disparates et/ou fatiguées mais elles consomment en réalité des réserves sur un objectif à l’importance relative. Installé dans cette zone dès 1945, le Vietminh n’a pas fait évoluer son dispositif depuis cette date mais a pu consolider ses défenses et recevra sévèrement les attaquants. De son côté Cogny est obsédé par le Delta et rechigne à prêter la main à Dien Bien Phu à la grande colère de Navarre qui oublie qu’il a aussi ses propres priorités. 34

 

Bureaucratie : gagner ou perdre pourvu que ce soit dans les règles de l’administration !

 

Le soutien logistique et humain organisé à Hanoï va atteindre des sommets de « courtelinisme ». Le chef des parachutistes d’Indochine (le colonel Sauvagnac) exige que les volontaires sautant sur Dien Bien Phu aient leur brevet para et leur fait suivre le stage complet ! 35 Cette obligation ne sera levée qu’à la toute fin du siège et les parachutés survivants n’auront confirmation de leur brevet para que bien des mois plus tard grâce à l’acharnement de Castries. Hanoï exige aussi que les parachutages d’hommes et de matériel soient faits dans les conditions réglementaires de largage. Ce qui s’avérera également impossible dès la moitié de la bataille. Les avions français approvisionneront donc les troupes de Giap en matériel frais dont des obus.

 

Dien Bien Phu : le mépris du renseignement ?

 

Comme dans de très nombreuses défaillances ou défaites françaises, dans cette affaire il ne sera guère tenu compte du renseignement, aussi exact soit-il. Comme en août 1914 et en juin 1940 où le deuxième bureau français donnait la date, le lieu et l’endroit des offensives allemandes avec la même absence de résultat, les services français ont suivi au jour le jour, les préparatifs vietminh jusqu’à donner au bout du compte le jour et l’heure de l’attaque. 36 Les Français, qui ont percé les codes de l’ennemi suivent donc la mise en place de l’encerclement, la remontée des divisions d’élite, le nombre des troupes, l’arrivée d’une capacité de DCA massive avec les canons de 37 mm, la disposition et le dessin précis des batteries d’artillerie jusqu’au nombre d’obus disponibles et les cadences de tir théoriques de l’ennemi. 37 De tout cela il n’en sera fait aucun usage alors que Navarre avait fait brillamment la première partie de sa carrière dans le renseignement (mais c’était contre l’Allemagne). 38 A quoi bon puisque l’on espère la bataille !

 

Le centre de gravité stratégique, refuser la bataille ?

 

Au plan stratégique, en janvier 1954, l’implantation à Dien Bien Phu, avant le déclenchement de la bataille elle-même, ne répondait déjà plus aux objectifs qui lui avaient été affectés. Le Delta subissait toujours la pression ; la pénétration vers le Laos avait été reprise par les hauts plateaux ; les opérations de nettoyage du Centre-Sud Annam (Atlante) ne rencontraient pas de résistance car les divisions ennemies s’étaient effacées. A partir de ce constat – mais qui avait le malheur de faire le bilan de sa propre stratégie - Navarre pouvait donc envisager l’évacuation du camp en réaffectant 10 000 hommes à d’autres tâches tout en les sauvant de la destruction. 39 Si le supposé « piège » de Dien Bien Phu n’avait pas fonctionné comme prévu et se révélait finalement une chausse-trape pour lui-même, il lui avait fait gagner un temps précieux et il avait rempli son troisième objectif : empêcher l’attaque du Laos.

 

Mais en décembre 1953, l’étau viet se resserrait déjà dangereusement autour de Dien Bien Phu et le concept de base d’attaque – fonction tactique initialement dévolue à Castries - se révélait définitivement inopérante. Navarre pouvait donc déjouer le « centre de gravité » recherché par Giap en lui refusant la bataille par l’évacuation de la garnison. Cette évacuation, il l’évoque lui-même dans une lettre du 13 décembre 1953 à « son » ministre Marc Jacquet (Secrétaire d’Etat aux relations avec les Etats associés) dans laquelle il révise considérablement à la baisse ses chances de succès et envisage une évacuation (si la présence de moyens d’artillerie lourd et de DCA venaient à être confirmés.) cette lettre restera sans réponse. 40 L’hypothèse de l’évacuation est également formulée par Navarre auprès du général Cogny qui balaye l’argument lui demandant ne pas porter atteinte au moral de la garnison : « exaltée à la perspective par une grande victoire défensive. » 41 Après la défaite, pour se dédouaner, Cogny saura faire entendre un autre son de cloche...

 

Un peu plus tard, les missions d’inspection sur le site avait corroboré les inquiétudes de certains inspecteurs et non des moindres. Evacuer Dien Bien Phu et redessiner le schéma stratégique autour d’une option resserrée fut débattue et présentée, en l’absence du général Navarre, au ministre Pleven et au Secrétaire d’état de Chevigné par les généraux Ely (président de l’état-major général des armées), Blanc (chef d’état-major de l’armée de terre) et Fay (chef d’état-major de l’armée de l’air) dans une réunion le 10 février 1954, à Saïgon longtemps restée secrète. Ses conclusions demeurèrent sans suite. 42 Le général Ely, rentré à Paris et parlant du camp, suggérera de « s’en débarrasser » ! 43 Blanc reformulera ses préconisations devant le Comité de défense du 9 février. 44 Mais aucune recommandation officielle ne viendra appuyer ce sentiment partagé des militaires de haut rang (à commencer par le Maréchal Juin). Fay, le plus critique sur le site écrira des propos lénifiants une fois rentré à Paris. 45 Sur le terrain Cogny, qui se répandra par la suite dans des « je l’avais bien dit » propres à protéger sa carrière, ne défendra en aucun moment l’option du retrait ; bien au contraire.

 

Pour le général Blanc, il s’agissait d’abandonner rapidement le Tonkin, indéfendable, et de se replier sur l’Annam et la Cochinchine dans lesquels une véritable défense était possible (ce qui correspondait peu ou prou après les accords de Genève à un peu plus que le Vietnam du Sud).

 

L’autre option eut été, dans une approche à la Giap, de tout jouer sur la bataille, et de mettre pour quelques jours tous les moyens français disponibles sur la défense de Dien Bien Phu. Selon le général Gras, le Delta et l’Annam aurait pu survivre quelques temps à ce prélèvement provisoire qui aurait pu permettre de couper les lignes de communication vietminh en encerclant les encercleurs . C’était jouer son va-tout mais c’était bien ce qui se jouait déjà dans la cuvette. « Il (Navarre) lui restait cependant la possibilité de reporter tout son effort sur la région la plus importante et la plus menacée du théâtre d’opérations. C’est alors qu’il aurait pu, lui aussi jouer le tout pour le tout avant la conférence de Genève, et tenter, à partir du Delta, de couper les communications de l’adversaire. Il n’est pas douteux qu’il a laissé passer, à ce moment là, la dernière occasion de gagner la bataille de Dien Bien Phu. » 46

 

Pendant et après : défaillances, héroïsme et illusions

 

Centre de gravité tactique : Les trois premiers jours et la faillite du commandement

 

La bataille est perdue entre le 13 et le 15 mars 1954.

 

Il ne s’agit pas ici de d’accabler une fois de plus les responsables dans la conduite tactique de la bataille. Certains s’acharnent sur Castries quand d’autres désignent Langlais, son adjoint opérationnel trop sûr de lui, ou fustigent toute la chaîne. Toujours est-il que le continuum de commandement Castries-Langlais-Hanoï-Saïgon commet deux erreurs majeures qui conditionneront la défaite inéluctable en ne reprenant pas, une fois la surprise et le choc passés, coûte que côute les positions perdues, surtout Béatrice 47, et ensuite Gabrielle et Anne-Marie dont le contrôle conditionne le maintien de la piste d’atterrissage. 48 En trois jours Giap a détruit le centre de gravité français qui en l’occurrence sont les défenses de l’aérodrome et donc l’aérodrome lui-même. Le reste n’est qu’une affaire d’héroïsme. Bigeard, avec son génie tactique évident ne pourra, plus tard, qu’aider à reculer l’inévitable. La bataille est donc perdue entre le 1er et le 3ème jour. On ne reviendra pas sur le déroulement tactique si souvent décrit. Les 77 jours suivants ne seront qu’une lente agonie.

 

Comme le dit de façon éclairante Henri de Brancion, « ... si la protection de la piste était prioritaire pour les Français, elle constituait, par symétrie, l’objectif n°1 de Giap. De fait elle fut mise hors d’usage la première nuit et ne put jamais reprendre son rôle essentiel dans la bataille ce qui modifia du tout au tout les conditions de l’affrontement. » 49 Effondrement psychologique, mauvaise appréciation de la conduite de la bataille ? Cet objectif prioritaire disparaît du souci tactique français dès le deuxième jour du combat et sonne le glas du camp retranché. Les parachutages et le sacrifice des « paras d’un jour » et des aviateurs ne servira qu’à retarder l’inévitable. Le 7 mai à 17h30 les combats s’achèvent en « laissant mourir le feu » selon les mots de Cogny et sans drapeau blanc. Le camp ne s’était pas rendu, il avait juste cessé de combattre. Giap venait de gagner la première bataille du Tiers-Monde contre une force occidentale depuis le XIXème siècle.

 

Rêves et illusions

 

. Les bombardements américains (du raid massif à la bombe atomique !)

 

La demande française ou la proposition américaine d’utiliser la bombe atomique pour sauver le camp retranché fut un des grands mystères historiques de l’affaire de Dien Bien Phu. 50 On ne peut que rester circonspect voire sceptique sur l’idée qu’ont pu se faire certains Français – y compris de haut rang – sur les intentions américaines. Rappelons que Truman ayant refusé d’utiliser l’arme nucléaire en Corée et mis à pied le général Mac Arthur pour l’avoir exigé. On voyait mal son successeur, le – Président et général Eisenhower, souscrire à cette demande « à l’emporte-pièce » pour une affaire sans commune mesure avec la dimension de la Corée. Le ministre des Affaires étrangères Georges Bidault qui était parti négocier à Washington, a juré qu’elle avait émané d’Allen Dulles lui -même. A-t-il surinterprété des paroles bienveillantes du ministre américain ; s’est-il auto-intoxiqué ; y a-t-il eu erreur de traduction ? On ne le saura pas. La « proposition » qui aurait eu l’aval de certains militaires des deux bords et qui avait pu également être étayée à partir de déclarations « va-t-en guerre » de Richard Nixon alors Vice-Président, sera repoussée par le Président du Conseil Joseph Lainiel et, au final, par Bidault lui-même... 51 Cette histoire acadabrantesque n’en demeure pas moins illustrative d’un état d’esprit général, notamment du côté français en attente d’un « miracle » qui ne viendra pas.

 

En revanche un bombardement massif des positions vietnamiennes par l’aviation américaine (opération Vautour) aurait pu débloquer la situation en évitant la reddition. Mais personne n’a finalement voulu assumer les conséquences politico-diplomatiques que ce geste aurait entraînées. Pourtant cette option a été à deux doigts de se concrétiser. C’est finalement l’opposition des Britanniques (Churchill !) qu’Eisenhower avait imprudemment consulté qui fit pencher la balance. Qui plus est, pour certains diplomates, l’intervention directe des Américains aurait internationalisé de facto le conflit (en oubliant que Russes et Chinois « conseillaient » déjà le Vietminh sur le terrain.) 52

. L’évasion impossible : opérations Xénophon, Ariane, Condor, Albatros, Desperado…

 

Faute d’une évacuation qui aurait pu être menée au bon moment avec les grands moyens, l’idée d’une « évasion » des combattants valides vers les maquis de l’arrière fit son chemin. Cinq options furent étudiées. La première de grande ampleur, Xénophon, dès janvier 1954 envisageait une évacuation avec hommes et matériels. En parallèle était étudiée une simple évacuation des troupes (Ariane). 53 Les autres plans ne furent que des variantes fortement dégradées de la deuxième qui prévoyait d’évacuer par la route l’ensemble des troupes ; mais, dans tous les cas de figure, l’ampleur des moyens nécessaires fit reculer le commandement. Les deux autres, Condor et Albatros furent élaborées au fur et à mesure que la situation empirait pour exfilter les survivants. 54 La dernière fut abandonnée. Fortement suggérées par Cogny mais réfutées par Navarre qui ne s’y résoudra que trop tard, le principe était que les groupements mobiles qui animaient la guérilla sur les arrières de l’ennemi en pays laotien, avec les supplétifs Meos notamment, se rapprochent le plus possible de Dien Bien Phu et accueillent les « évadés » selon un schéma prédéfini. Le capitaine Sassi, le lieutenant-colonel Godard (qui s’illustra plus tard différemment à Alger) et le capitaine Loustau commandaient ces groupements aux origines variées. 55 Mais là aussi cette hypothèse tenait du rêve. Giap tenait sa proie et n’allait pas la laisser s’échapper. 56 Les tentatives « d’offensives » avant la bataille proprement dite avaient toutes tourné court et l’évacuation de Laïchau (autre point d’appui au nord) dont la garnison devait en principe renforcer celle de Dien Bien Phu avait fini en massacre des supplétifs thaïs qui étaient censés rejoindre à pied… Les détachements avancés de ces groupes mobiles et commandos se contentèrent de voir brûler le camp et rentrèrent chez eux en ne ramenant qu’une poignée de survivants chanceux récupérés au hasard.

 

Le centre de gravité politico-stratégique : la conférence de Genève

 

La conférence de Genève qui s’ouvre le 26 avril 1954 change la nature de la bataille. De tactique, elle devient stratégique pour les Vietnamiens qui voient dans la conjonction des dates la fusion miraculeuse de leurs objectifs. Ce « détail » majeur n’est pas vu ou ne veut pas être vu par les Français qui s’enferrent eux-mêmes dans la nasse.

 

De fait, cette conférence que personne n’avait mise à l’agenda international est suggérée par la France même le 25 janvier 1954 lors de la conférence de Berlin, inaugurant ainsi une singulière forme de suicide diplomatique.

 

La sous-estimation du résultat ou Le syndrome du « Chevalier noir »

 

Dans le film « Sacré Graal » des humoristes britanniques, les Monty Python, un chevalier en armure noire barre la route des deux héros et les défie en combat singulier. Le Chevalier noir se fait couper un bras, se relève et veut continuer le combat. Il se fait couper un deuxième bras, et il repart à l’assaut. Ayant perdu successivement tous ses membres, le Chevalier noir saute sur son tronc démembré (humour anglais !) en traitant de lâches les chevaliers qui passent leur chemin. Cette parabole peut parfois s’appliquer à quelques généraux qui refusent d’admettre la défaite, mais pas seulement à des militaires : « La guerre n’est pas une catégorie autonome », constate Hervet Guineret, « c’est d’ailleurs ce que les militaires ont parfois du mal à comprendre. Le but de la guerre est d’amener une situation politique » 57…. « La force de caractère nous conduit à l’obstination qui en est une dégénérescence » rappelle Clausewitz. 58 C’est ce qui différencie pourtant Churchill en 1940 et Hitler en 1945.

 

De la défaite tactique à la défaite stratégique

 

Perdre est presque inclus dans l’ADN de la guerre. L’incertitude, « le brouillard » dont parle Clausewitz en est un des principes majeurs – « …le résultat n’est jamais assuré, mais seulement vraisemblable,… » 59. Les adversaires de Napoléon, sur 15 ans vont perdre presque toutes les batailles ou presque, sauf la bonne ! Cependant, le refus, de la part de certains chefs militaires de ne pas voir qu’une défaite tactique a priori relative signe en réalité le glas d’un désastre stratégique, diplomatique et politique demeure une constante historique.

 

Autrement dit, le soldat vaincu reproche au pouvoir politique d’avoir manqué du courage minimum qui eût permis de l’emporter au final sur l’adversaire dans un « ultime petit effort » – (« J’ai été trahi par l’arrière » clama le généralissime Gamelin en juin 1940 et le général Westmorland au Vietnam quelques années plus tard pensait qu’on l’avait privé de la victoire en n’envahissant pas le Nord). Parfois, le chef militaire a-t-il raison, mais pas toujours…

 

Clémenceau disait certes que « celui qui est vainqueur, c’est celui qui peut, un quart d’heure de plus que l’adversaire, croire qu’il n’est pas vaincu. 60 » mais il se plaçait dans le cadre d’une confrontation bilatérale qui se jouait à « armes égales » et à modes de pensée compatibles. Dans le cas particulier des guerres du Vietnam comme d’autres conflits asymétriques qui suivront (dont l’Algérie), il s’agit pour l’adversaire quantitativement le plus faible, de faire plier la volonté de l’autre en comptant sur ses faiblesses psychologiques (justesse de la cause au moment où elle se déploie, opinion publique, nombre de morts, etc.). A Dien Bien Phu nous sommes bien donc au cœur de la guerre clausewitzienne dont le résultat est « soumettre à notre volonté » 61. Mais elle est aussi la démonstration de ce que le général Gambiez 62 appelle « le style indirect » qui « vise à mettre l’adversaire en état d’infériorité par les actions préliminaires qui le disloquent moralement et matériellement, avant que de l’achever par la reddition ou par la bataille. 63 » Qui plus est, l’adversaire irrégulier dispose d’un avantage concurrentiel majeur : La défaite au sens militaire ne joue que pour l’un des partenaires et pas pour les deux car le temps est l’allié des guérillas. Giap pouvait perdre la bataille, mais pas Navarre ! Ce sont donc deux conceptions mentales de la guerre qui s’affrontent. Ce processus reste encore aujourd’hui incompréhensible pour certains. Ce sont pourtant les limites de la contre-insurrection et de ses théories.

 

La mise : poker ou roulette russe ? Le général Navarre dira un jour : "je considère donc que les effectifs réunis à Dien Bien Phu constituent la "mise" qu’il était possible et nécessaire de faire pour la défense du Haut Laos et pour maintenir notre présence en Haute région. Cette "mise" peut donner des résultats considérables si nous gagnons la bataille. Elle pourrait être en grande partie perdue si nous perdions cette bataille. En tout état de cause, Dien Bien Phu aura joué le rôle d’abcès de fixation et aura permis d’éviter la bataille générale du Delta." 64 Cette notion de « mise » est importante en stratégie. Tout général va faire un choix engageant ses forces et est censé calculé à la fois le gain et le risque. « Napoléon a joué son armée dans la campagne de Russie » note Raymond Aron, « et il a perdu sa mise ; prix payé pour de grandes espérances. 65 » « Enorme enjeu qu’il mit volontairement à cette partie colossale, au gain de laquelle il attachait tant de prix ! » renchérit Clausewitz. 66 Engager la guerre et la bataille est donc miser comme au poker. Mais dans cette affaire Navarre se contente de miser un peu alors que Giap, comme on dit, fait tapis. Et c’est là toute la différence. En refusant de se détourner de ses autres objectifs pourtant secondaires, le général en chef perd tout ; la bataille et l’Indochine. Navarre - argument qui fut également repris par le général Catroux - tenta de justifier son choix et d’en limiter l’importance en excipant que, dans cette bataille, il n’avait perdu que 5% du corps expéditionnaire et qu’il ne s’agissait que d’un revers tactique qui ne remettait pas en cause la défense globale de l’Indochine. 67 Sur l’analyse froide des chiffres, le général avait raison. 68 Mais c’était oublier le choc psychologique et la dimension stratégique et politique de Dien Bien Phu.

 

Comme le fit justement remarquer le général Beaufre, « Dien Bien Phu était un épisode de « mécanique rationnelle » dans une campagne menée sous le signe de la stratégie indirecte. 69 » Deux univers mentaux foncièrement différents s’opposaient. En pleine conférence de Genève, la défaite démontrait l’incapacité française à tenir l’Indochine et légitimait de facto Ho Chi Minh et le gouvernement du vietminh. Elle donnait également en France un argument décisif à ceux qui voulaient, quelle qu’en soit la raison, se débarrasser du fardeau indochinois. 70 Ce n’était pas une défaite tactique marginale ; Genève en avait fait un maelström stratégique.

 

Le lien politique entre la conduite de la bataille côté vietminh et les événements internationaux semble être confirmé par le timing du général Giap. D’après les renseignements français (confirmés ensuite par les sources vietnamiennes) Giap avait décidé l’ouverture des combats au 25 janvier. Or il va surseoir à cet engagement en invoquant des raisons prétendument techniques. En réalité, le pouvoir vietminh, très bien renseigné, sait que va s’ouvrir la conférence de Berlin, dans laquelle la question indochinoise sera évoquée. Pour Ho Chi Minh il est donc essentiel que la bataille suive le tempo diplomatique. 71

 

Cette coïncidence des combats avec le calendrier international pourrait expliquer un mystère tactique. Pourquoi Giap n’a t-il pas anéanti l’artillerie lourde française dès le début de la bataille alors que malgré ses faiblesses initiales, elle jouera un rôle considérable de retardement ? 72

 

Une hypothèse est que Giap fut dépassé par son succès comme l’avait été les Allemands qui, utilisant pour la première fois les gaz de combat dans la Somme, ne surent pas l’exploiter. Une autre pourrait être que le commandement vietminh ait décidé, en l’épargnant, de faire durer le camp retranché pour qu’il tombe juste au moment de la conférence. En conquérant le camp point d’appui par point d’appui et malgré les pertes colossales et les contestations internes qui s’en suivirent 73, Giap créait les conditions d’une bataille épique qui trouvait son apothéose au meilleur moment politique. Une défaite brutale et hors timing en aurait peut-être altérée la dimension et l’impact.

 

D’une certaine manière les deux hommes jouaient bien au poker. Mais la dimension politique (« l’enjeu colossal » de Clausewitz) sublimait la partie du vietnamien. L’un n’avait pas voulu tout miser ; l’autre si !

 

Le Crime

 

Français et vietnamiens se sont battus à la loyale dans cet affrontement homérique. L’un a gagné, l’autre perdu. De cela il n’y a rien à dire. Mais c’est dans l’après que la guerre se transforma en crime de guerre. Pour un effectif de 15 090 hommes au 5 mai (qui inclut les parachutés) et nonobstant les pertes des deux jours suivants, le vietminh captura donc 5 500 valides et 4 500 blessés. 858, les intransportables furent rendus juste après la chute du camp 74. A la signature des accords, quelques mois plus tard, il en restitua 3 900 sur 10 000 ! 75 Les autres étaient morts d’épuisement dans cette marche de la mort vers les camps, puis de privations et de mauvais traitements – le tout accompagné d’un matraquage idéologique qui marquera définitivement les esprits des survivants. 76

 

Conclusion : « celui qui n’a pas clairement conscience de ses objectifs ne sait pas répondre à l’ennemi »

77

 

« Le vaincu médite son sort parce que sa défaite résulte toujours des fautes de pensée qu’il a dû commettre, soit avant, soit pendant le conflit. » dit le général Beaufre. 78

 

En ce moment, la mode est à l’uchronie. 79 Le général Ely, qui remplaça Navarre comme commandant en chef, avait un jour posé la question de la victoire et de ses conséquences : et si Navarre avait gagné ? 80 Un peu de chance ; une meilleure défense sur le terrain ; des réactions pertinentes les trois premiers jours ; l’arrivée des Américains, comme la cavalerie dans les Westerns. A l’instar de Waterloo, on refait toujours les batailles perdues. Fuller nous dit que « si Napoléon avait gagné (…) il est presque certain que la septième coalition se serait effondrée. Mais elle aurait été sans doute suivi d’une huitième et peut-être d’une neuvième, et finalement la France aurait été vaincue. » 81 Comme pour Waterloo, il n’est pas sûr qu’à Dien Bien Phu la victoire eût pu changer grand chose à la grande histoire. Peut-être aurait-elle retardée la perte de l’Indochine ? Guère plus. L’abandon du Tonkin et le repli sur le Sud (envisagée par le général Blanc) se profilait comme une option stratégique et, déjà, les Américains pointaient leur nez puisqu’ils assuraient tout le financement de la guerre.

 

Mais pouvait-on gagner ? L’accumulation d’erreurs tactiques et stratégiques ont conduit inéluctablement à l’échec face à des vietnamiens qui eux disposaient de l’unité tactique et stratégique (un but politique, un but stratégique, un schéma tactique et les moyens pour y parvenir). La conjonction des buts de guerre (Zweck) et des buts dans la guerre (Ziel)- tels qu’identifiés par Clausewitz, produit un avantage déterminant face à celui qui ne l’a pas. De là découle l’impossibilité française – tant pour Navarre que le gouvernement d’utiliser les rares moments stratégiques disponibles pour sortir de la nasse. A aucun moment les Français ne savent ce qu’ils veulent vraiment ! Au delà de ses erreurs personnelles, Navarre ne fut que la victime expiatoire d’un système gangréné – ce que lui reconnut bien volontiers mais en termes voilés et en secret la commission d’enquête. La solitude du commandement et l’orgueil de l’homme seul firent le reste.

 

Obsédés par questions intérieures et européennes, les gouvernements successifs ne virent l’affaire indochinoise que comme secondaire. Pour le commandant en chef, Dien Bien Phu était un problème – certes important – parmi les autres… 82

 

Navarre reconnaîtra plus tard que la conférence de Genève avait changé la nature de la bataille. Mais sur le moment, il n’en tira aucune conclusion concrète. 83 De leur côté, Giap et Ho Chi Minh agiront sur les quatre centres de gravité de l’adversaire : au niveau international, la faiblesse de la position française ; au niveau national, l’indifférence puis l’hostilité de l’opinion publique ; au niveau stratégique, accepter la bataille proposée par les Français ; au niveau tactique, paralyser l’aérodrome. Tout est dit.

 

Le maître de sabre japonais du XVIIIème siècle, Matsumura Seisan, résume la question de Dien Bien Phu, en une formule éclairante : « Lorsqu’on gagne, il y a des victoires surprenantes mais lorsqu’on perd, il n’y a pas de défaite surprenante. » 84 Sans avoir forcément lu Clausewitz ni peut-être même les stratèges chinois, Giap sût utiliser la notion de « che » ou « le potentiel né de la disposition ». 85 Le commandement français le lui apporta sur un plateau. Restait à agir ensuite sur les centres de gravité ; ce qui fut fait avec un talent consommé. L’affaire de Dien Bien Phu montre bien qu’on ne peut opposer Sunzi et Clausewitz. Les lecteurs hâtifs prennent la lecture philosophique de la guerre qui est faite dans le livre 1 (duel, montée au extrêmes, trinité, non limite de la violence) pour des recettes à appliquer sur le terrain stratégique et tactique. Or la même souplesse se retrouve chez les deux auteurs dans l’emploi. Giap en fera l’éclatante démonstration et la synthèse implicite.

 

Finalement les Français s’engagèrent dans cette affaire sans tout faire pour la gagner (y compris sur le terrain même) et avec un mélange de légèreté et de morgue envers l’adversaire alors que les Vietnamiens y allaient en faisant tout pour la gagner.

 

1] Il y a plusieurs façons d’écrire Dien Bien Phu. Nous avons choisi la plus simple.

2 Jeune officier d’artillerie affecté à l’état-major, le général Schmitt fut un parachuté volontaire de la dernière heure. Il a raconté son histoire dans son livre, « De Dien Bien Phu à Koweït City », Grasset, Paris, 1992.

3 Dien Bien Phu un coin d’enfer, Robert Laffont, Paris, 1968. En Anglais : « The siege of Dien Bien Phu, hell in a very small place ».

4 Penser la guerre, Clausewitz, tome I L’âge européen, Gallimard, Paris, 1976, p. 258.

5 Vincent Desportes, « L’impertinente pertinence » de Clausewitz, CESAT – Pensées Mili-Terre ; penseemiliterre.fr/-l-impertinente-pertinence-de-clausewitz, p. 4.

6 De la guerre, traduction du Lieutenant-colonel de Vatry, Editions Gérard Lebovici, Paris, 1989, p. 872.

7 Voir la somme de Georgette Elgey, Histoire de la quatrième République, six tomes, Fayard, Paris, 1965-2012.

8 « Cette oeuvre sera poursuivie par la France qui est et demeurera sa propre mandataire. », discours du 15 février 1945, cité par Philippe Franchini, Les mensonges de la guerre d’Indochine, Editions France Loisir, Paris, 2003, p. 72. « Le général De Gaulle et ses conseillers ont bâti leurs projets sur une analyse idéale de la situation. » in Jacques Valette, La guerre d’Indochine 1945-1954, Armand Colin, Paris, 1994, p. 35

9 Voir Philippe Maxence, « Géopolitique d’une défaite », in Le Figaro Histoire, décembre 2013-Janvier 2014 n°11.dossier Dien Bien Phu – le piège, le sacrifice, la tragédie, p. 52-55.

10 Général Henri Navarre, Agonie de l’Indochine (1953-1954), Plon, Paris, 1956, p. 2.

11 Voir avec intérêt ses démêlés avec le général De Gaulle (« les dictateurs au petit pied » ! sic), Harry S. Truman, Mémoires L’année des décisions, tome 1 L’Amérique continue 1945, Plon, Paris, 1955, p. 193-203.

12 Pour la « geste » Latrienne voir la somme de Lucien Bodard, La guerre d’Indochine, (cinq tomes 1963-1967), réédition poche Folio, Paris, 1973.

13 Jeune lieutenant il commande une province au Tonkin et a un fils métis. Il reste 9 ans en Indochine de 1924 à 1933 pour revenir avec Leclerc en 1945 ; Voir ses mémoires, Fin d’un empire, tome 1, et tome 2 notamment pour la bataille d’Hoa Binh, Presses de la cité, Paris, 1970-1972.

14 Philippe Fouquet-Lapar, Hoa Binh (1951-1952) De Lattre attaque en Indochine, Éditions Economica, Paris, 2006

15 Zone formée par les eaux du Fleuve rouge et la Rivière noire et leurs affluents formant la zone stratégique entre la capitale du Nord à l’époque et la mer (le port d’Haïfong). Ne pas confondre avec le Delta du Mekong côté Saïgon.

16 Le texte du plan Navarre est publié dans le livre de Jean Pouget qui fut son chef d’état-major avant de sauter lui-même sur le camp retranché, Nous étions à Dien Bien Phu, Presses de la cité, Paris, 1964, p. 438.

17 « D’autre part et bien qu’il eût ce même 24 juillet, demandé à être fixé sur la conduite à adopter en cas de menace d’attaque sur le royaume du Laos, le commandant en chef n’a reçu ni instructions, ni directives l’éclairant sur ce point important. Si bien que lorsque le général commandant en chef eut l’impression que l’éventualité se réalisait, il a dû prendre de lui-même la responsabilité de la décision que l’on connaît. » Texte intégral du « Rapport concernant la conduite des opérations en Indochine sous la direction du général Navarre », rédigé par la Commission d’enquête militaire, in Georgette Elgey, Histoire de la IVe République, tome 2, op. cit. p. 616.

18 Voir Jacques Favreau & Nicolas Dufour, Nasan La victoire oubliée (1952-1953) Base aéroterrestre au Tonkin, Economica, Paris, 1999, 210 pages.

19 Voir Général Vo Nguyen Giap, Mémoires, tome II le chemin menant à Dien Bien Phu, Anako éditions, Fontenay-sous-Bois, 2004, p. 286-287.

20 Georges Fleury, Histoire de la guerre d’Indochine 1945-1954, Plon Paris, 1994, p. 504.

21 Yves Gras, Histoire de la guerre d’Indochine, Plon, Paris, 1979, p451-455.

22 Jules Roy, La bataille de Dien Bien Phu, Paris, René Julliard, 1963, op. cit., p. 133.

23 Voir Pierre Rocolle, ¨Pourquoi Dien Bien Phu ? Flammarion, coll. L’histoire, Paris, 1968, p. 224-234.

24 Ces points d’appui sont passés à la postérité sous des noms féminins : Anne-Marie, Béatrice, Claudine, Dominique, Eliane, Françoise, Gabrielle, Huguette, Isabelle, Junon, Lily ; soit ABCDEFG … et non le nom des filles du général de Castries comme cela a été dit parfois !

25 Fall, op. cit., p. 125-131.

26 In Jules Roy, op. cit., p. 152.

27 Castries et Cogny, in Roy op. cit., p. 165.

28 Pierre Pélissier, Dien Bien Phu. 20 novembre 1953-7 mai 1954, Perrin, Paris, 2004, op. cit., p. 214.

29 Pélissier, op. Cit., p. 209.

30 Le Haut Commissaire pour l’Indochine Maurice Dejean qui a en charge les affaires politiques – seul de Lattre cumulera les fonctions civiles et militaires, in Roy, op. cit., p. 154.

31 Roy, op. cit., p. 178.

32 Qui sera également assuré par les pilotes mercenaires des Tigres volants du fameux général Chesnault qui s’était auparavant illustrés en Chine pendant la deuxième guerre mondiale.

33 Voir Pierre Rocolle, Pourquoi Dien Bien Phu ? op. cit., p. 124 & 125 et Pierre Bruge, Les hommes de Dien Bien Phu, Perrin, Tempus, 2003, p. 120.

34 Roy, op. cit. p. 456 et Navarre, Le temps des vérités, Plon, Paris, 1979, p.334.

35 Pélissier, op. Cit., p. 361 ; Rocolle, op. Cit. p. 455.

36 Celle du 26 janvier comme celle du 13 mars ; Voir Henri Jacquin, Guerre secrète en Indochine, Olivier Orban, Paris, 1979, p. 231-327.

37 Bernard Fall, op. cit. p. 141-142. Pierre Rocolle, op. cit., p. 240-256.

38 « Selon une importante étude émanant de l’Ecole de guerre, l’état-major de Saïgon aurait « substitué aux faits, c’est-à-dire aux renseignements sérieux qui lui parvenaient, l’idée préconçue qu’il se faisait du Vietminh. » in Fall, op . Cit., p. 76.

39 Gras, op. cit., p. 527

40 Delpey, op. cit. p. 287-289.

41 Henri Navarre, Le temps des vérités, Plon, Paris, 1979, p. 377.

42 Roger Delpey, Dien Bien Phu l’affaire, Paris, Editions de la pensée moderne, Paris, 1974, p. 320-326, et Bernard Fall, op. cit., p. 145 ; propos réitérés par le général Fay sur le site lors de l’inspection du 19 février avec les mêmes, voir Pierre Pélissier, op. cit. p. 229-232, idem pour Jules Roy, p. 177 et Georges Fleury, La guerre en Indochine 1945-1954, Plon, Paris, 1994, p. 617.

43 Jacques Valette, op. cit., p. 326.

44 Pélissier, op. cit., p. 224.

45 Voir Cdt. Gilbert Bonnier, « Rapport Catroux sur Dien Bien Phu », Revue historique des armées n°1 1994, p. 73. cet article est une analyse du « rapport sur la conduite des opérations ... » dont le texte intégral figure dans l’ouvrage de Georgette Elgey, op. cit. Le Rapport n’est pas tendre avec le général Fay à qui « il appartenait de tirer les conséquences des lacunes révélées par lui et de s’employer à procurer aux combattants les matériels, les personnels et les crédits qui leur manquaient. » p. 74

46 Général Yves Gras, op. cit., 537. La commission d’enquête partage le même point de vue. Cdt. Bodinier, « Rapport Catroux », op. cit., p. 74.

47 Il y a débat : Castries a affirmé que la décision avait été prise par Hanoï et qu’il l’aurait refusé s’il avait dû décider seul. Rocolle (p. 360) affirme qu’elle l’a été par le général Gambiez en l’absence de Navarre à Saïgon. Gras (p. 547) et Roy (p. 207) considèrent qu’elle a été prise par Cogny ce que semble confirmer les mémoires de Navarre qui aurait refusé la trêve s’il avait été saisi. Le temps des vérités, op. cit. p. 428.

48 Castries accepte la proposition du Vietminh d’une trêve pour ramasser les blessés après la chute de Béatrice, interdisant de facto la reprise de ce point clé de la défense.

49 Dien Bien Phu, Artilleurs dans la fournaise, Presses de la cité, Paris, 1993, p. 258.

50 Voir Laurent Césari et Jacques de Folin, « Le projet « Vautour » en France : nécessité militaire, impossibilité politique », in Denise Artaud & Laurence Kaplan (dirs), Dien Bien Phu, l’Alliance atlantique et la défense du Sud-Est asiatique, La manufacture, Lyon, 1989, p. 137-156.

51 Voir George Herring & Richard Himmerman, « Le jour où nous ne sommes pas entrés en guerre », La politique américaine au moment de Dien Bien Phu : un réexamen », idem, p. 103-136.

52 Général Catroux, op. cit., p. 213.

53 Nom symbolique qui fait référence au général Grec qui conduisit en 401 av. JC la retraite des « Dix mille » (mercenaires grecs du roi Cyrus). Il raconte lui-même cette épopée dans son ouvrage l’Anabase. Voir Pierre Journoud & Hugues Tertrais, Paroles de Dien Bien Phu, les survivants témoignent, Tallandier, Paris, p. 88-91.

54 Cadeau op. cit., p 149-150

55 Voir colonel Roger Trinquier, La guerre, Albin Michel, Paris, 1980, p. 271. Les actions vers le camp retranché des groupes Godart et Loustau sont improprement connues sous le nom de « colonne Crèvecoeur » du nom du colonel du même nom qui commandait au Laos.

56 Cerise sur le gâteau, l’engagement de ces groupements sera fait sans véritable coordination ni connaissance mutuelle car ils ne relèvent pas des mêmes directions opérationnelles (Vientane, Saïgon, les services secrets,…). Voir Jean Sassi avec Jean-Louis Temblay, Opérations spéciales 20 ans de guerre secrète, Nimrod, Paris, 2009, p. 240-247 et Henry-Jean Loustau, Les derniers combats d’Indochine 1952-1954, Albin Michel, Paris, 1984, p. 224-246.

57 Clausewitz et la guerre, PUF, Philosophies, Paris, 1999, p. 34.

58 De la guerre, op. cit., 245.

59 Idem, p. 169.

60 Discours du 8 mars 1918 devant les Chambres.

61 De la guerre, op. cit., p. 33.

62 Gambiez sait de quoi il parle. Il est chef d’état-major du général Navarre et perd un fils à Dien Bien Phu.

63 Général Gambiez & Colonel Suire, L’épée de Damoclès, la guerre en style indirect, Plon, Paris, p. 34.

64 Lettre au Secrétaire d’Etat Marc Jacquet du 1er janvier 1954, Roy, op. cit. p 441.

65 Penser la guerre, Clausewitz, 1 l’âge européen, op. cit. p. 334.

66 De la guerre, op. cit. , p. 886.

67 Navarre, L’agonie de l’Indochine, op. cit. , p. 260-263. Catroux, op. cit., p. 112.

68 Voir notamment Ivan Cadeau, Dien Bien Phu 13 mars-7 mai 1954, L’Histoire en bataille, Tallandier, Paris, 2013, p. 171.

69 Général André Beaufre, Introduction à la stratégie, Pluriel, Hachette Littératures, 1963 - 1998, p. 184.

70 Voir notamment Alain Ruscio, Dien Bien Phu, la fin d’une illusion, L’Harmattan, Paris, 1987.

71 Jean Pouget, op. cit., 1954, p. 179-180 ; et Pélissier, p. 207-208.

72 « …, tout en lançant sa marée humaine à l’assaut de Béatrice, (…) Giap est passé ce jour là à côté de l’idée de génie (…) le chef de l’A.P.V. avait les moyens d’anéantir l’artillerie française en déclenchant contre elle la totalité de ses tubes. » Henri de Brancion, op. cit. p. 285.

73 Pélissier, op. cit., p. 343-345 et Giap ; op. cit., p. 261.

74 Rocolle, op. cit. pp 548-549.

75 Valette, op. cit., p. 331.

76 Voir Jean Pouget, Le manifeste du camp n°1, Taillandier, Paris, 2012 & Erwan Bergot, Convoi 42, Presses de la Cité, Paris, 1986.

77 Sunzi, L’art de la guerre, Champs Flammarion, Paris, paris, 1972, p. 118.

78 Introduction à la stratégie, op. it., p. 181.

79 Selon Wikipedia, Dans la fiction, l’uchronie est un genre qui repose sur le principe de la réécriture de l’Histoire à partir de la modification d’un événement du passé.

80 Fall, op. cit. p 489.

81 J. C. F. Fuller, Les batailles décisives du monde occidental, Berger-Levrault, Stratégies, Paris 1981, p. 304.

82 Ce sera un des gros reproches de la commission d’enquête. »En définitive, ainsi qu’il a été déjà mentionné, le général Navarre ayant accepté la bataille du Nord-Ouest, a commis l’erreur de ne pas la situer à son véritable plan, c’est-à-dire de ne pas la considérer – du moins dès la fin de décembre – comme la bataille principale de la campagne, celle qu’il fallait gagner ... » in Elgey, p. 587.

83 Henri Navarre, L’agonie de l’Indochine, op. cit., p. 299.

84 Cité par Kenji Tokitsu, La voie du karaté, pour une théorie des arts martiaux japonais, Seuil, Paris, 1979, p. 167.

85 François Jullien, La propension des choses. Pour une histoire de l’efficacité en Chine, Seuil, Points Essais, Paris, 1992, p. 23.

 

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:30
Israël, vol au-dessus d’un nid de drones

 

26.11.2014 Par , LeMonde.fr

 

Pour le visiteur néophyte, l’atelier ultra-sécurisé de l’entreprise Israel Aerospace Industries (IAI) pourrait parfois ressembler à une salle d’exposition pour avions modèles réduits. Dans ce hangar baigné d’une lumière crue, une délégation venue d’Asie déambule entre des engins à différents stades d’assemblage, dont les plus petits peuvent être soulevés à deux mains. Mais ces appareils à la silhouette futuriste n’ont guère à voir avec le monde ludique de l’aéromodélisme : nous sommes chez Malat, la division « avion sans pilote » d’IAI.

La compagnie étatique est l’un des champions de l’Etat hébreu en matière de défense. Et le point de passage obligé pour qui veut comprendre comment Israël s’est imposé premier exportateur mondial de drones, devant les Etats-Unis. Une prouesse que ce pays de 8 millions d’habitants, plus petit que la Lorraine, est en passe de rééditer en 2014 malgré une concurrence accrue.

« Le marché local est bien trop petit pour nous : plus de 90 % de nos produits sont vendus à l’export et nous comptons une cinquantaine de clients sur les cinq continents », énumère Jacques Chemla, directeur de la branche Malat, où il œuvre depuis le début des années 1980. Avec huit sortes de drones opérationnels au catalogue, l’entreprise développe une gamme d’une rare diversité. De l’engin électrique assez petit pour être transporté dans un sac à dos au drone MALE (moyenne altitude longue endurance) Heron TP dont l’envergure est proche de celle d’un Boeing 737, en passant par le kamikaze Harop, qui détruit sa cible en fondant sur elle comme un missile. Parmi les projets en développement, le Butterfly (« papillon »), 15 grammes seulement, équipé d’une caméra miniaturisée et conçu pour voler à l’intérieur d’un bâtiment…

Selon une étude du cabinet Frost & Sullivan publiée en 2013, l’industrie israélienne des drones a totalisé 4,6 milliards de dollars (3,7 milliards d’euros) d’exportations entre 2005 et 2012. Les Etats-Unis, premier producteur mais très orienté vers le marché intérieur, arrivent derrière avec moins de 3 milliards de dollars.

 

Rôle précurseur

La formule du succès ? Un mélange d’histoire et de géopolitique, relevé d’un goût prononcé pour l’innovation et d’un fort sens commercial. Dans le hangar d’IAI, fièrement accroché au plafond, un modèle Scout de la toute première génération d’appareils télécommandés rappelle le rôle précurseur joué par Israël dans cette industrie. Le programme a été lancé juste après le désastre de la guerre du Kippour, en 1973, qui avait vu l’armée de l’air subir des dégâts considérables faute d’informations fiables.« Le pays a été pionnier, car il a très vite dû mener des conflits asymétriques, estime ainsi Yaki Baranes, expert chez Frost & Sullivan. Et, compte tenu de sa petite taille qui lui interdit de disposer d’une armée très nombreuse, il a toujours mis l’accent sur la technologie. »

Au sein de l’armée de l’air, les drones assurent déjà plus de la moitié des missions. Une place prépondérante confirmée cet été lors de l’opération « Bordure protectrice » à Gaza, où ces robots volants ont été omniprésents. Une grande conférence réunissant hauts responsables de l’armée et de l’industrie de défense, mercredi 26 novembre, près de Tel-Aviv, prévoyait justement de se pencher sur « le rôle des systèmes sans pilote pendant l’offensive à Gaza ». Cette symbiose est dénoncée par les Palestiniens, qui accusent Israël de se servir de ces conflits comme d’un laboratoire pour tester ses armements.

La proximité avec Tsahal offre à l’industrie un autre avantage : celui du « système de la réserve », comme l’appelle le spécialiste Alon Unger, organisateur de l’UVID, la principale conférence israélienne consacrée au secteur. Au sein des groupes de défense, de nombreux ingénieurs sont aussi des réservistes régulièrement actifs dans l’armée. Cette double casquette permet « un retour sur expérience rapide de la façon dont la technologie est utilisée concrètement et peut être améliorée », explique M. Unger. Elbit Systems, grand concurrent privé d’IAI, coté au Nasdaq, n’hésite pas à faire figurer la mention « combat proven »(« ayant fait ses preuves au combat ») sur la notice de certains de ses produits phares. Le groupe de Haïfa, qui n’a pas souhaité répondre à nos questions, est le premier fournisseur de l’armée israélienne en drones tactiques avec son modèle Hermes 450, capable de rester dix-sept heures en vol.

 

Applications civiles

A en croire les professionnels du secteur, la géostratégie et le partenariat avec l’armée ne sont pas les seuls arguments commerciaux des fabricants.« Notre politique de coopération avec l’industrie des pays clients est un élément décisif pour comprendre notre réussite à l’export », assure M. Chemla, qui évoque « une approche typiquement israélienne ».

Dès la phase de conception, les drones sont pensés de façon modulaire et ouverte. Le client n’est pas contraint d’acquérir les applications développées par l’entreprise mais peut choisir d’installer lui-même les charges utiles et les options. Autrement dit, les caméras, viseurs-lasers et autres systèmes de communication qui donnent à l’appareil toute sa valeur. Telle fut l’approche privilégiée par la France pour ses quatre drones MALE Harfang, codéveloppés avec EADS à partir du Heron.

IAI et Elbit sont les deux géants d’un marché qui compte localement d’autres acteurs, plus petits mais non moins dynamiques. « Nous essayons de nous battre comme David contre Goliath, en étant créatifs et flexibles », fait valoir Dany Eshchar, vice-président du fabricant Aeronautics. Pour faire la différence, l’entreprise se positionne sur un segment à fort potentiel : celui des mini-drones. Elle compte déjà 35 clients dans le monde pour son petit modèle Orbiter. Aeronautics s’engouffre aussi dans le marché des applications civiles, « encore immature mais très prometteur », selon M. Eshchar. Certains de ses drones Dominator et Aerostar sont aujourd’hui utilisés pour de la surveillance agricole, d’autres pour aider à combattre les incendies.

Si celui-ci est toujours balbutiant faute de réglementations adaptées, le marché commercial est un débouché que n’ignore plus aucun producteur. Elbit a ainsi vendu au Brésil son nouveau modèle Hermes 900 pour effectuer des missions de surveillance et de sécurité lors de la Coupe du monde de football cet été.

 

Concurrence plus rude

Les groupes israéliens étudient toutes les stratégies, soucieux de conserver leur avantage à l’heure où la concurrence se fait plus rude. La décision de la France, mi-2013, de commander douze drones Reaper à l’américain General Atomics, au détriment du Heron TP qui devait être « francisé » par Dassault, a marqué les esprits. Le marché des avions sans pilote reste promis à une belle expansion : les dépenses qui lui sont consacrées devraient doubler en dix ans pour atteindre 11,6 milliards de dollars annuels, selon une étude du cabinet Teal publiée en 2013. Mais, de la Chine à la Russie, en passant par les Emirats arabes unis ou l’Inde, de plus en plus de pays veulent aujourd’hui leur part du gâteau.

Dans cette course, l’Etat hébreu conserve toutefois de sérieux atouts. Une combinaison d’expérience et d’inventivité qu’un détour par la jeune entreprise Tactical Robotics permet d’illustrer. Physique sec, regard bleu acier, le patron, Rafi Yoeli, est un vétéran du secteur. Ancien d’IAI, il a participé au premier programme Scout. « A l’époque, ce fut une véritable percée. L’engin que nous construisons aujourd’hui est une nouvelle révolution qui marquera un tournant dans la façon dont sont utilisés les drones », affirme-t-il sans ciller.

Trônant au milieu des locaux, l’AirMule, machine étrange aux airs de voiture volante, est le résultat de douze années de travail et de 37 brevets. Cet hélicoptère sans pilote, à décollage et atterrissage vertical, a l’étrange particularité d’avoir ses rotors intégrés à l’intérieur du fuselage. Objectif : pouvoir évacuer les blessés et ravitailler les troupes dans des zones de guerre où ne peut intervenir un hélicoptère traditionnel, rendu vulnérable par le rayon de ses pales. Mi-2015, l’appareil sera testé dans le désert du Néguev (Sud).

Rafi Yoeli table sur une première commande l’an prochain et évoque de nombreuses marques d’intérêt de l’étranger. « Au début, on nous prenait pour des fous, mais sans doute est-ce bon signe », s’amuse cet ingénieur aéronautique selon lequel la formule du succès à l’israélienne se résumerait ainsi : toujours penser « out of the box ». Hors des sentiers battus.

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:30
Chammal : la flottille 36F au cœur de la Task-Force 50

 

01/12/2014 Sources : État-major des armées

 

Déployé sur la frégate anti-aérienne (FAA) Jean Bart depuis le 6 octobre dernier dans le cadre de l’opération Chammal, le détachement de la flottille 36F prend une part active quotidienne dans les opérations menées actuellement dans le golfe arabo-persique, en étant pleinement intégré au sein de la Task-Force 50 constituée autour du porte-avions USS Carl Vinson (Carrier Strike Group 1).

 

Le Panther Standard 2 du Jean Bart remplit ainsi les tâches ordinairement dévolues aux hélicoptères MH-60 américains grâce à ses équipements, qui lui permettent ainsi de contribuer, principalement de nuit, à la permanence des missions de surveillance et de reconnaissance, dans une zone particulièrement sensible et dans des conditions exigeantes. Certains vols peuvent en effet durer jusqu’à quatre heures, avec ravitaillement rotor tournant. Le French Panther 355 est en outre un échelon essentiel dans le soutien logistique de la frégate, dont il assure notamment la récupération du matériel acheminé par avion cargo C2 à bord du porte-avions américain.

 

Le savoir-faire démontré par le détachement dans ses activités aéronautiques concourt efficacement au renforcement des liens de coopération avec nos alliés américains et témoigne du niveau d’interopérabilité de nos forces.

 

L’opération Chammal vise, à la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, à assurer un soutien aérien aux forces armées irakiennes dans leur lutte contre le groupe terroriste autoproclamé Daech.

Chammal : la flottille 36F au cœur de la Task-Force 50Chammal : la flottille 36F au cœur de la Task-Force 50
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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:25
Brazil Picks MBDA’s Sea Ceptor for New Corvettes

 

December 2nd, 2014 defencetalk.com

 

The Brazilian Navy has selected MBDA’s Sea Ceptor to provide the local area air defence for its next generation Tamandaré class corvettes. After the UK’s Royal Navy (RN) and the Royal New Zealand Navy (RNZN), Brazil’s is now the third navy to have chosen Sea Ceptor. With discussions also well advanced with other leading navies around the world, Sea Ceptor is rapidly establishing a significant user community.

 

A production contract was awarded by the UK MoD in September 2013 for Sea Ceptor to provide the next generation Air Defence capability and so replace the Seawolf system on the Royal Navy’s Type 23 frigates from 2016 onwards. Sea Ceptor will subsequently be transferred to the Royal Navy’s new ships as they start entering service, when the Type 23s are replaced by the future Type 26s. This long term commitment to Sea Ceptor by the Royal Navy is a solid assurance to each new member of the weapon’s user community of the longevity of this new system over the years to come.

 

Sea Ceptor provides all-weather, night and day, 360° local area air defence coverage against multiple simultaneous targets including sea-skimming anti-ship missiles, helicopters and fast combat jets. In facing saturating attacks posed by a range of diverse threats, Sea Ceptor has a clear advantage thanks to its advanced technology, active radar seeker. The weapon is also capable of engaging surface targets.

 

A major feature lies in Sea Ceptor’s soft launch technology which does away with the need for a launcher efflux management system, thereby reducing overall mass and onboard footprint characteristics. This allows greater flexibility for the customer in choosing the weapon’s installation position, a particularly important feature for smaller vessels. It also allows for easy installation as a retrofit on older ships.

 

With a significant presence in five European countries and within the USA, in 2013 MBDA achieved a turnover of 2.8 billion euros with an order book of 10.8 billion euros. With more than 90 armed forces customers in the world, MBDA is a world leader in missiles and missile systems.

 

MBDA is jointly held by Airbus Group (37.5%), BAE Systems (37.5%), and Finmeccanica (25%).

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 08:25
FAA : Cyclonex, quand forces de sécurité civiles et militaires s’entraînent à faire face à une catastrophe naturelle

 

01/12/2014 Sources : État-major des armées

 

Du 17 au 19 novembre 2014, les forces armées aux Antilles (FAA) ont organisé un entraînement opérationnel appelé « Cyclonex » destiné à exercer le personnel des forces armées aux procédures de commandement et d’alerte face aux risques de catastrophe naturelle qui pèsent sur les Antilles.

 

Cet exercice annuel vise à entraîner les militaires à intervenir rapidement lors du passage d'un cyclone de très forte intensité dans les Antilles. L’objectif de cette édition était de préparer les unités des FAA ainsi que le personnel du régiment de service militaire adapté compétent à servir dans les divers postes de commandement et salles de crise. Il s’agissait de se familiariser avec les moyens de communication et d’information de secours utilisés dans ce type de crise ainsi qu’à l’utilisation de réseaux sécurisés spécifiques.

 

Dans un second temps, cet entraînement a permis le déploiement d’un poste de commandement interarmées de théâtre (PCIAT), armé par une trentaine de militaires, et d’un poste de commandement avancé armé prioritairement par le détachement Terre Antilles / 33èmerégiment d’infanterie de marine (DTA 33eRIMa). Le PCIAT était composé à la fois de militaires d’active et de militaires de réserve. « La réserve constitue une force d’appoint opérationnelle, complémentaire de l’armée active, prête à se mobiliser si la situation l’exige »a expliqué le lieutenant-colonel Bruno Leduc, responsable de l’organisation de cet entraînement opérationnel. Les réservistes des FAA sont issus de la population martiniquaise. Ils ont ainsi une connaissance aigüe du terrain et apportent une réelle plus-value dans l’optimisation des actions sur zone.

 

Pendant cet entraînement de deux jours, la chaîne d’alerte a été testée. Cette diffusion d’alerte est réalisée en liaison avec l’état-major interministériel de zone Antilles (EMIZA – Préfecture). A chaque niveau d’alerte correspond une série d'actions décrites dans le plan « cyclone » des FAA.

 

Enfin, Cyclonex permet l’entraînement de la chaîne îlotage « information famille-logement ». Mise en œuvre depuis le PCIAT situé au centre des opérations du morne Desaix, chaque formation et unité des FAA en Martinique ouvre une cellule « réponse » pour une diffusion rapide et « au plus près » des ordres de commandement.

 

En cas de cyclone, les FAA doivent être en mesure de recouvrir leurs capacités opérationnelles le plus rapidement possible. Sur demande de concours de la Préfecture, elles sont susceptibles également d'apporter leur soutien dans la mise en place de moyens de reconnaissance, d'évaluation et de liaison. Les FAA peuvent également être engagées pour dégager et rétablir les réseaux routiers. Enfin, les militaires des forces armées ainsi que ceux du régiment du service militaire adapté peuvent mobiliser hommes et matériels afin de participer à la reconstruction des installations portuaires et aéroportuaires, de secourir la population, de protéger les biens et participer ou organiser une chaîne de soutien logistique.

 

Les forces armées aux Antilles (FAA) garantissent la protection du territoire national et animent la coopération régionale depuis les départements de la Martinique et de la Guadeloupe. Elles constituent un dispositif interarmées à dominante aéromaritime de premier plan sur le Théâtre Antilles-Guyane, en coordination avec les forces armées en Guyane (FAG).

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 07:55
Exercice ANGERS 2014 : l’heure du bilan

 

01/12/2014 Armée de Terre

 

Après trois jours d’exercice au cœur d’Angers, l’heure est au bilan pour le 6e régiment du génie (6e RG).

 

Pour le colonel Chistophe COMBI, chef de corps du 6e RG, l’exercice ANGERS 2014, qui se tenait à l’occasion du 120e anniversaire du régiment, est une réussite : « cela faisait de nombreuses années que l’on n’avait pas manœuvré en terrain libre et l’accueil a été très favorable » a-t-il déclaré. En effet, le fait que l’exercice se soit déroulé au contact de la population a permis aux Angevins d’aller à la rencontre des 700 militaires déployés et de découvrir leur travail.

 

Démonstration des savoir-faire (franchissement sur engins flottants, patrouilles, infiltration par les égouts,  simulations d’incidents, parcours commando), conférences historiques, concerts de musique militaire : ces trois jours ont permis de renforcer le lien qui unit les habitants et leur régiment, installé dans la ville depuis 1894. Pour achever cette manœuvre en beauté, le 6e RG a réalisé une prise d’armes nocturne sur la rivière Maine, au cœur du centre-ville.

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 07:55
Inauguration de la chaire Éthique de la décision

 

27/11/2014 Les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan

 

La chaire Éthique de la décision, fruit d’un partenariat entre les écoles de Saint-Cyr Coëtquidan, la Banque Française Mutualiste et la Fondation Saint-Cyr, a été inaugurée le lundi 24 novembre 2014.

 

Une conférence inaugurale a été prononcée à cette occasion par le professeur George Lucas sur le thème "Quelle éthique pour les décideurs ?"

Dans son livre L’éthique des décideurs(1) , le professeur Henri Hude affirme que l’expérience militaire de la prise de décision serait un antidote à la perte de référence de la société et un cadre approprié pour la prise de décision éthique dans les politiques publiques. Les décisions militaires, comme celles de politiques publiques, sont prises en fonction de la sécurité et du bien-être général de la population. Considérant l’intérêt commun et les décisions rapportant le plus grand bénéfice possible tout en affectant le moins possible les populations, les leaders militaires essaient de protéger leurs citoyens en minimisant la blessure et la perte de vie. Cela peut s’étendre au monde civil et notamment en entreprise ou en économie.

Ce cadre de référence est particulièrement significatif dans l’environnement technologique que nous connaissons aujourd’hui car la robotisation du champ de bataille et les cybermenaces sont autant de nouvelles sources de dilemmes moraux tant pour le secteur militaire que civil. Ces deux mondes ont ainsi tout intérêt à échanger et à s’inspirer des bonnes pratiques de chacun.

Le professeur George Lucas a mis en lumière certains principes militaires ne reposant pas entièrement sur les conséquences mais qui définit des stratégies acceptables par lesquelles des conséquences désirables pourront être atteintes (victoire dans la guerre, prospérité économique, sécurité publique). Il s’agit du principe de consentement éclairé. Ce principe kantien(2)  dispose que personne ne peut être partisan ou participant d’une stratégie qui l’affecterait sans l’avoir appréhendée au préalable et que la personne doit avoir librement choisi d’y participer. George Lucas pense que  ce principe généralement utilisé en médecine et dans la recherche expérimentale peut être généralisé et servir de base à une morale universelle qui respecte tout autant le bien être que la liberté démocratique ou les droits fondamentaux de l’Homme, soumis à la prise de décision d’un leader militaire, politique ou économique. Le principe de consentement éclairé constitue l’essence même de la morale. Dans la guerre comme dans l’économie ou l’entreprise, il existe un ensemble de règles –écrites ou non- qui régissent l’attitude et le comportement admis. Respecter ces règles, c’est se comporter avec éthique.

 

(1) Hude Henri, L’ éthique des décideurs, Paris, 2004

(2) Kant Emmanuel, Fondements de la métaphysique des mœurs, 1785

Inauguration de la chaire Éthique de la décisionInauguration de la chaire Éthique de la décision
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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 07:50
Exercice franco-italien pour la 27e BIM

 

28/11/2014 Armée de Terre

 

Du 3 au 14 novembre, a eu lieu l’exercice TRANSALPINE BOND sur le site de l’école d’artillerie de l’armée de Terre italienne, à Bracciano, en Italie.

 

TRANSALPINE BOND est un exercice tactique rassemblant la 27e brigade d’infanterie de montagne et son homologue italienne, la brigade Taurinense. Il avait pour objectif de mettre en place l’état-major non permanent de la brigade franco-italienne et de s’entraîner à renforcer l’interopérabilité pour développer une capacité de projection commune en opération extérieure. Cette volonté de mettre en place une coopération bilatérale émane du Conseil franco-italien de défense et de sécurité. Cet exercice a été placé sous le commandement du général commandant la brigade italienne Taurinense et sera suivi d’une seconde phase en février 2015, placée cette fois-ci sous le commandement français.

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 07:35
NATO’s new non-combat mission in Afghanistan

 

1 déc. 2014 NATO

 

NATO’s new non-combat mission in Afghanistan starts a month from now. Resolute Support, as it’s known, will involve around 12,000 troops training, advising and assisting the Afghan security ministries and senior staff of the Afghan National Security Forces.

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 07:30
Visite officielle du CEMA au Qatar

 

01/12/2014 Sources : Etat-major des armées

 

Répondant à l’invitation de son homologue, le général Ghanem Al-Ghanem, le général d’armée Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (CEMA), a effectué les 25 et 26 novembre 2014 sa première visite officielle au Qatar.

 

Au cours de cette visite, il a été reçu par le ministre de la Défense qatarien, le  général de division Hamad Al-Attiyah.

 

Ce déplacement s’inscrit dans le cadre des dialogues bilatéraux réguliers entre les chefs d’état-major français et qatarien. Les deux CEMA ont fait le point sur la coopération entre nos forces armées, en abordant notamment les aspects formation, interopérabilité et exercices. Cette coopération bilatérale est renforcée par des exercices majeurs réguliers, comme l’exercice interarmées Gulf Falcon, organisé tous les quatre ans (dernière édition en 2013 [Lien vers Brève]), ou encore Al Koot (prochaine édition planifiée en 2015).

 

Le général de Villiers et son homologue ont également échangé leur vision sur l’évolution de la situation sécuritaire régionale. Dans le contexte de la crise au Levant et de l’engagement des deux pays dans la lutte contre le groupe terroriste Daech, le CEMA a tenu à rappeler l’importance des partenariats mis en œuvre dans le golfe arabo-persique, en particulier avec le Qatar. Déjà mise en évidence en 2011 dans le cadre des opérations aériennes menées en Libye lors d’Harmattan, cette coopération s’illustre actuellement avec l’opération Chammal en Irak.

 

Le CEMA a aussi profité de ce déplacement pour faire un point opérationnel sur notre engagement en Irak avec le commandant du détachement aérien français inséré au centre interallié des opérations aériennes, le CAOC (Combined Air and space Operation Center).

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 07:30
Pearl of the West 2014

 

01/12/2014 Sources : État-major des armées

 

L’exercice bilatéral franco-koweitien Pearl of the West 2014 s’est achevé le 27 novembre après douze jours très denses de simulation sur poste de commandement.

 

Pearl of the West est un exercice de niveau opératif qui a lieu tous les cinq ans. Organisé dans le cadre de l’accord de défense unissant la France et le Koweït, il est mis en œuvre par l’état-major de force et d’entraînement (EMIA FE) au titre de ses responsabilités en matière de préparation opérationnelle interarmées. Le général de brigade Lesimple, commandant l’état-major de force n°1 (EMF1), a assuré les fonctions de directeur de l’exercice et de représentant du chef d’état-major des armées (CEMA).

 

Cette nouvelle édition, à Koweït City, était centrée sur les procédures de planification et de conduite des opérations d'un poste de commandement interarmées. Elle a mobilisé 300 militaires koweitiens et français, pour l’essentiel des tacticiens, des spécialistes des systèmes d’information et de communication ainsi que des experts de la simulation. Côté français, quarante formations militaires différentes étaient impliquées. Joueurs français et koweitiens étaient répartis en binômes chargés de concevoir, sur chaque poste de commandement et avec des outils communs, les ordres destinés à contenir puis repousser les manœuvres d’un adversaire fictif.

 

Lors de cet exercice, la cyberdéfense a été pleinement intégrée dans les travaux de planification et de conduite de l’état-major. Des moyens de détection ont été déployés, permettant ainsi aux forces de tester leurs capacités de cyberdéfense.

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 07:30
US Again Rules Out Syria No-Fly Zone

 

Dec. 1, 2014 – Defense News

 

WASHINGTON — Washington ruled out Monday any imminent plans to create a no-fly zone along the Turkey-Syria border, brushing aside reports that US officials are in talks with Ankara about a refugee safe haven.

 

White House spokesman Josh Earnest told reporters the US was “open to discussing a range of options with the Turks” but that a no-fly zone over Syria was not on the table “at this point.”

 

Turkey has been pushing for a buffer zone inside Syria to shelter refugees from the three-way fight between Syrian President Bashar al-Assad’s regime, rebels and Islamic State jihadists.

 

But Ankara, which has seen fighting on its southern frontier, has so far failed to persuade its NATO ally Washington, despite US jets already hitting IS targets inside Syria, to put its might behind the plan.

 

Since the civil war erupted in Syria in early 2011 there have been repeated calls for a no-fly zone to protect the rebels and refugees.

 

Former top US diplomat Hillary Clinton was apparently in favor of creating such a zone, but President Barack Obama has consistently ruled it out, concerned that Washington would be drawn deeper into the conflict.

 

This weekend US media reports suggested Washington’s stance is shifting after a visit to Turkey last month by Vice President Joe Biden, but Earnest insisted this was not the case.

 

“We’ve made pretty clear on a number of occasions that while we’re open to discussing a range of options with the Turks ... we do not believe that a specific no-fly zone proposal at this point would best serve the interests that we’ve all identified in terms of trying to resolve the situation in Syria,” Earnest said.

 

The Wall Street Journal reported that as part of a proposed deal between the US and Turkey, a protected “safe zone” along the border would be set up that would be off-limits to Assad’s aircraft.

 

Narrower than a formal no-fly zone, it would not need any air-strikes. Instead the US would quietly warn the Assad regime to stay away, the Journal said.

 

In exchange US and coalition aircraft would use Turkey’s Incirlik base as well as others to patrol the zone to make sure that rebels operating on the Turkey-Syria border do not come under attack.

 

The reports came just as Secretary of State John Kerry was heading to Brussels for talks on Wednesday with ministers from the 60-strong global coalition fighting the Islamic State group.

 

He will be accompanied by General John Allen, the US pointman forging the coalition to counter the threat from the group, also known as ISIL, which has captured a swathe of territory in Iraq and Syria.

 

“It’s an opportunity to take stock of where things stand, obviously discuss what needs to happen from here, provide updates on where countries stand,” said State Department spokeswoman Jen Psaki.

 

She said Washington continued to review a number of options including a no-fly zone, but insisted such discussions were “ongoing.”

 

“We continue to have differences” with Turkey, Psaki told reporters, stressing “we haven’t made a decision about a specific course of implementation, we’re just continuing to have a discussion with Turkey.”

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 07:20
L’ONERA, partenaire "givrage" et premier partenaire international aéronautique de la NASA

L'Onera et la Nasa ensemble dans la soufflerie F1 au Fauga-Mauzac, pour comprendre, faire face, éliminer le givre.

 

28.11.2014 - ONERA

 

L'ONERA vient de signer avec la NASA (Glenn) un accord de coopération sur le givrage des ailes en flèche. Il fait suite à un premier accord (2006-2012) dédié aux aspects simulation numérique du givrage des avions.

 

D’une durée de 3 ans et demi cette coopération "Swept-wing ice accretion characterization and aerodynamics research" s’est fixée pour objectif de comprendre et de modéliser la dégradation des performances aérodynamiques des avions par accumulation de glace sur les ailes. Le programme prévoit une étude paramétrique, des campagnes d'essais à Glenn (IRT) et à l'ONERA (F1), ainsi que des simulations. Cette étude est rattachée au projet de recherche ONERA SUNSET 2.

 

La signature de cet accord porte à six le nombre de projets en cours avec la NASA, ce qui fait de l'ONERA le premier partenaire international de la NASA en aéronautique

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2 décembre 2014 2 02 /12 /décembre /2014 06:55
Bientôt des drones stratosphériques pour l'armée ?

 

02/12/2014 par Guerric Poncet - Le Web en lignes / Le Point.fr

 

Un député suggère de s'intéresser à ces plateformes de haute altitude, qui pourraient optimiser l'action des drones de combat et remplacer les satellites.


La stratosphère intéresse de plus en plus les militaires, et l'armée française pourrait s'équiper dans les prochaines décennies de drones stratosphériques. C'est en tout cas ce que suggère le député socialiste Jean-Yves Le Déaut, qui a remis un rapport parlementaire relayé par Zone Militaire. De tels engins ne seraient pas armés, mais pourraient remplacer en partie les satellites afin d'assurer une exploitation optimale des autres systèmes de drones, évoluant à une altitude inférieure. Ils emporteraient pour cette mission des équipements d'observation et de télécommunications.

 

Suite de l'article

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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 22:55
En vol avec le Transall R89 et sa livrée spéciale


1 déc. 2014 Armée de l'Air

 

A l’occasion des 70 ans des escadrons de transport 1/64 « Béarn » et 2/64 « Anjou », le Transall R89 a reçu une livrée spéciale. 198 litres de peintures, 4600 mètres d’adhésif de marquage et 945 heures de travail ont été nécessaires pour réaliser cette décoration particulière que nous avons eu le plaisir de « croiser » en vol.

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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 22:55
Chammal : frappe d’opportunité dans la région du Mont Sinjar

 

01/12/2014 Sources : Etat-major des armées

 

Ce matin, le lundi 1er décembre 2014, à 8h30 heure de Paris, une patrouille de reconnaissance armée de deux avions de chasse a bombardé une position du groupe terroriste autoproclamé Daesh.

 

Les équipages ont décollé dans la nuit afin d’assurer une mission planifiée d’appui aérien aux forces de sécurité irakiennes dans le nord de l’Irak.

 

Quelques heures auparavant, les moyens de la coalition avaient repéré un check-point terroriste au sud-ouest du Mont Sinjar, une zone en état de siège qui fait régulièrement l’objet d’assauts de la part des groupes de Daech.

Le 1er décembre 2014, les avions Rafale de la force Chammal ont effectué une frappe d’opportunité contre des éléments du groupe autoproclamé Daech, dans la région du Mont Sinjar en Irak.

 

Après avoir été orientés sur zone par le CAOC (Centre des opérations aériennes), les Rafaleéquipés de bombes guidées laser et de pod de désignation ont procédé à l’identification des objectifs et confirmé la présence d’un poste de contrôle aux mains de Daech.

 

Les équipages ont immédiatement neutralisé la menace. Les Rafalede la patrouille ont chacun délivré et guidé une bombe GBU12 afin de détruire les deux structures qui constituaient le check-point tenu par l’organisation terroriste.

 

Les militaires de la force Chammalpoursuivent quotidiennement leurs missions de reconnaissance armée et de renseignement, afin d'appuyer l’action des forces armées irakiennes au sol.

 

Lancée le 19 septembre 2014, l’opération interarmées Chammalvise, à la demande du gouvernement irakien et en coordination avec les alliés de la France présents dans la région, à assurer un soutien aérien aux forces armées irakiennes dans leur lutte contre le groupe terroriste autoproclamé Daech. Suite à l’arrivée le 28 novembre de trois Mirage 2000D en Jordanie, le dispositif est actuellement structuré autour de neuf avions Rafale, trois avions Mirage 2000D, un ravitailleur C-135 FR, un avion de patrouille maritime Atlantique 2et la frégate anti-aérienne Jean Bart, intégrée dans le groupe aéronaval américain constitué autour du porte-avions USS Carl Vinson. Dans les semaines à venir, trois Mirage 2000Dsupplémentaires viendront encore renforcer ce dispositif.

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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 12:50
The CSDP is dead, long live the CSDP?

 

26th November 2014  – by Daniel Fiott* - europeangeostrategy.org


It seems that ever since the infamous St. Malo summit between France and the United Kingdom (UK) in 1998 Europeans have been sorely disappointed with, or even deluded by, the European Union’s (EU) Common Security and Defence Policy (CSDP). Far from the ambitions that followed the implosion of Yugoslavia, the CSDP has seemingly tapered-off into niche areas that are more concerned with training and police missions, or with security more broadly (rather than defence). In 2008 the EU deployed 3,700 military personnel to Chad; in 2012 it deployed 37 civilian experts to Juba International Airport in South Sudan. Surely something is sorely amiss. Civilian missions have their place but they point to the fact that Europeans – with the exception of France perhaps – have perhaps never seriously believed that the CSDP could serve as the basis for the EU’s hard power.

CSDP has seemingly tapered-off into niche areas

‘NATO is dead, long live NATO!’. With the economic exuberance of the 1990s and early 2000s, and the absence of any territorial threat, the Alliance was left to deal with Afghanistan. Yet, the core task of NATO has always been territorial defence. Putin has ensured this fact remains true today and, paradoxically, he has perhaps simultaneously brought about the swift felling of any hopes that the CSDP may one day provide for a l’Europe de defense. Important questions are being asked of Europeans both within NATO and the CSDP, yet Europeans appear to be drifting towards an l’Europe sans défense. Regardless of whether Europeans want to devote their energies to CSDP or NATO, any serious pledge to either or both entities will require far more political commitment than is present now.

There is no real point in reeling off decreasing  defence expenditure levels here as they are well-known. It is, however, rather more important to understand how the member states view the CSDP. France, for example, was originally the bulwark of autonomous European defence but its insistence on a pragmatic approach to CSDP and its reluctance to ultimately work militarily through the CSDP in Libya, Mali and the Central African Republic is indicative of a growing ambivalence towards the Policy. France cannot be blamed for its impatience with the CSDP, as most of the other EU member states have been dragging their feet for some time. And if France is growing weary of CSDP, should we really be surprised that the Policy has stalled? This is not to even speak of the British position.

Perhaps we have got it all wrong though. Perhaps CSDP was never really designed to bring about a l’Europe de defense. Could it not equally be all about institutional politics and national interests? Indeed, much energy has been expended on ensuring the EU puts in place a ‘comprehensive approach’ to its foreign policy (the myth here is, of course, that all foreign policy should be comprehensive). Yet this ‘approach’ has tended to result in self-serving political in-fighting over institutional design and territory, and ensuring that the tools the EU does use (whether soft or hard) largely complement member state interests. The British and Germans may want a softer CSDP but for very different reasons – for the UK a civilian approach asserts NATO’s primacy, for Germany such an approach avoids difficult questions about the use of military force.

Europeans appear to be heading towards an l’Europe sans défense 

Ambition has always been central to the CSDP. Let national and institutional politics get in the way and you are left with relatively small missions that barely make a dent in serious defence issues (e.g. EUTM Mali). If the CSDP cannot be wielded to deal with key politico-military issues in the EU’s immediate geographical spheres of interest, then talk of the EU ‘pivoting’ to Asia or playing a global role appear rightfully ludicrous. Perhaps these views are, however, overly negative. Maybe there is still some life left in the CSDP. Yet ascertaining how the member states now view the CSDP is challenging, and it is to the member states that one must look if one is to answer a critical question: is the CSDP still relevant?

In this spirit, over the coming weeks and months European Geostrategy will be publishing a special focus series entitled ‘National Perspectives and the CSDP’. European Geostrategy will be approaching key thinkers and policy-makers from across Europe for their opinions and analysis on where their country stands in relation to the future of the CSDP. The collection of articles are designed to inform the forthcoming June 2015 EU Council meeting on defence.

Maybe there is still some life left in the CSDP…

The series will be composed of stand-alone articles and collective articles that bring together the opinions of a host of experts from across Europe. Each article will be broadly structured so as to answer a number of central questions. Why, if at all, is the CSDP still important to the member states? How does CSDP help member states meet their national interests? What more could the member states do to further strength civil/military capability development within the CSDP? What mechanisms (e.g. permanent structured cooperation) could work to enable closer cooperation through CSDP? What do the member states think should become of the CSDP? Should it be a military alliance on a par with NATO or should it focus exclusively on civilian missions? What do the member states see as the main drivers and obstacles behind a more effective CSDP?

Such questions will form the backbone of each contribution and the intention is, once all the articles have been published, to write a concluding piece drawing together all the national perspectives. The articles published under the series are listed below. Do remember to keep checking www.europeangeostrategy.org for updates. On behalf of the Senior Editors, I sincerely hope you find the series of interest.

 

* Mr. Daniel Fiott is a Senior Editor of European Geostrategy. He is also a Researcher at the Institute for European Studies at the Vrije Universiteit Brussel. He writes here in a personal capacity.

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1 décembre 2014 1 01 /12 /décembre /2014 12:35
INS Vikrant (1984) - photo Admiral Arun Prakash (retd)

INS Vikrant (1984) - photo Admiral Arun Prakash (retd)

 

November 23, 2014 Livefist

 

Twenty seconds of heartbreak. A dozer yanks the ski jump head off of INS Vikrant as her scrapping begins in Mumbai (Vikrant was fitted with a ski jump in the late 1980s to ease Sea Harrier operations). Truly sad to see her go. Sure, some would argue that its best to let old relics fade away. Somehow, the Vikrant wasn't just an old relic. It was India's first aircraft carrier. It was involved in an unforgettable cat and mouse hunt during the 1971 war. And most of all, it was going to be possible to keep her alive as a privately funded museum with almost no public expense.
 
The British Majestic-class aircraft carrier, was transferred to the Indian Navy in 1961, serving 36 years before being decommissioned in 1997. Languishing as a half-hearted, mostly out-of-bounds relic at the Mumbai naval dockyard for nearly two decades, she was finally towed to a south Mumbai shipbreaking yard, where they began ripping her up late last week.
 
When I went on board Vikrant in 2011, she had just been cleaned up and renovated in preparation for a possible private buyout for conversion into a museum-cum-event venue. None of that worked out. 
 
So, over the next eight months, a ship steeped in history, will be cold rolled into those twisted steel bars for building construction work.
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