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25 mars 2014 2 25 /03 /mars /2014 11:55
Edouard Guillaud est coopté en qualité d'administrateur au sein de Bull.

 

25/03 Par Les Echos avec nomination.fr

 

Edouard Guillaud, soixante ans, diplômé de l'Ecole supérieure de guerre navale et du cours supérieur inter-armées, est PDG d'Odas. De 1980 à 2000, il occupe divers postes dans la Marine nationale. Officier informaticien, il est également officier de marque du système de combat informatisé de porte-avions, puis officier de programmes de porte-avions. En 2002, il est nommé contre-amiral avant d'être adjoint marine au chef d'état-major particulier du président de la République jusqu'en 2004, date à laquelle il devient préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord. En 2006, il est nommé chef d'état-major particulier du président de la République, puis promu amiral en 2007. Il était chef d'état-major des armées de 2010 à 2014.

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15 février 2014 6 15 /02 /février /2014 12:55
EMA : adieux aux armes de l’amiral Edouard Guillaud

 

14/02/2014 Sources : EMA

 

Le 14 février 2014, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées, a fait ses adieux aux armes dans la cour d’Honneur des Invalides à Paris.

 

C’est au cours d’une cérémonie dans la cour d’honneur de l’Hôtel National des Invalides, présidée par monsieur François Hollande, président de la République et chef des armées, que l’amiral Guillaud s’est incliné une dernière fois devant les drapeaux, étendards, pavillons et fanions des détachements de l’armée de terre, de la marine nationale et de l’armée de l’air.

 

Au terme d’une carrière militaire de 41 ans et après quatre années comme chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral Guillaud a adressé son message d’adieu en rendant un hommage appuyé aux militaires morts pour la France ainsi qu’à tous ceux qui ont été blessés dans l’accomplissement de leur service.

 

Reprenant les termes qu’il avait prononcé lors de sa tournée d’adieu sur les théâtres d’opération et dans les écoles de formation de l’Armée de terre, de la Marine et de l’Armée de l’air, le CEMA a exprimé son immense fierté d’avoir été à la tête des armées pendant une période particulièrement riche dans le domaine opérationnel (Afghanistan, crise post-électorale en Côte d’ivoire, Lybie, Jordanie, Mali, Centrafrique). Il a par ailleurs souligné que toutes les missions confiées aux militaires durant son mandat, qu’il s’agisse de la formation, de la protection, de l’aide à la population, de la dissuasion ou encore des interventions décisives avaient été parfaitement remplies et avaient fait honneur à la France.

 

A  propos des opérations extérieures, l’amiral Guillaud a témoigné sa fierté devant l’ardeur dont ont témoigné les soldats français, leur combativité, leur rusticité, leur ingéniosité ; autant de piliers qui ont contribué de façon décisive au succès des engagements de la France.

 

Revenant enfin sur les réformes conduites ces quatre dernières années, l’amiral Guillaud a souligné les efforts considérables fournis par l’ensemble des armées pour les mener à bien, en dépit des  difficultés rencontrées.

 

Avant de transmettre le relai à son successeur, le CEMA a évoqué le modèle d’armée de l’horizon 2020 prévu dans la Loi de programmation militaire. Un défi de taille, tant dans le domaine des opérations que dans celui de la transformation, qu’il sait pouvoir transmettre en toute confiance à celui qui l’a secondé durant ses quatre années passées à la tête des armées, le général d’armée Pierre de Villiers.

EMA : adieux aux armes de l’amiral Edouard Guillaud
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14 février 2014 5 14 /02 /février /2014 08:56
photo EMA

photo EMA

 

13 février 2014 Libération.fr

 

Le général Pierre de Villiers, 57 ans, prendra samedi ses nouvelles fonctions de chef d’état-major des armées françaises. Il remplace l’amiral Edouard Guillaud, 60 ans, qui quitte vendredi son poste. A midi, François Hollande, chef des armées, présidera sa cérémonie d’«adieu aux armes» aux Invalides. Chef d’état-major particulier de Jacques Chirac à l’Elysée à partir de 2006, Edouard Guillaud avait été nommé chef d’état-major des armées en février 2010, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.

 

Il a été à la tête des armées lors de l’opération «Harmattan» en Libye et de l’intervention française en Côte-d’Ivoire en 2011. Maintenu à son poste par François Hollande à son arrivée à l’Elysée, il a ensuite coordonné les opérations «Serval» au Mali en 2013 et «Sangaris», lancée en décembre en Centrafrique. Frère de Philippe de Villiers, le fondateur du Mouvement pour la France (MPF), le général Pierre de Villiers a notamment servi au Kosovo et en Afghanistan.

 

Il était, depuis mars 2010, major général des armées et, à ce titre, l’un des responsables de la mise en œuvre des grandes réformes de la défense.

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13 février 2014 4 13 /02 /février /2014 21:45
CEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCA

 

11/02/2014 Sources : EMA

 

Les 3 et 4 février 2014, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées, s’est rendu en République Centrafricaine et au Mali. Ce déplacement avait pour objectif d’inspecter les forces françaises déployées sur ces deux théâtres d’opération et de rencontrer les autorités politiques et militaires locales.

 

En République Centrafricaine, le chef d’état-major des armées s’est rendu auprès des militaires des groupements tactiques interarmes « Amarante » et « Panthère », placés sous les ordres du général Soriano, commandant l’opération Sangaris. Il a également été reçu en audience par madame Samba Panza, chef de l’état de transition.

 

Au Mali, après avoir inspecté le groupement tactique désert à Gao, le CEMA a rejoint le PC de l’opération Serval à Bamako où les travaux actuellement en cours sur le partenariat élargi avec les pays de la bande sahélienne lui ont été présentés.

 

Symboliquement, lors de son dernier déplacement à l’étranger, l’amiral Guillaud a souhaité témoigner de son estime à l’égard de tous les militaires qu’il a eu l’honneur de commander en opérations.

CEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCACEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCA
CEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCACEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCACEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCA
CEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCACEMA : Déplacement de l’amiral Guillaud au Mali et en RCA
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10 février 2014 1 10 /02 /février /2014 13:55
Adieu à la Marine du chef d'état-major des armées

 

 

10/02/2014 Marine Nationale

 

Le vendredi 7 février 2014, à Brest, l’amiral Edouard Guillaud a fait ses adieux à la Marine nationale.

 

Accompagné par l’amiral Bernard Rogel, chef d’état-major de la Marine (CEMM), il a tout d’abord été accueilli sur la base de l’aéronautique navale de Landivisiau par le vice amiral d’escadre Jean-Pierre Labonne, commandant de la zone maritime Atlantique (CECLANT), le contre-amiral Hervé de Bonnaventure, commandant la force de l’aéronautique navale(ALAVIA) et le vice amiral d’escadre Philippe Coindreau, commandant la force d’action navale (ALFAN).

 

Puis, le CEMA s’est rendu sur le site de l’Ecole navale où le contre amiral Phillippe Hello, commandant de l’Ecole navale (ALENAV) et le contre amiral Olivier Coupry commandant la force maritime des fusiliers marins et commando (ALFUSCO) étaient présents.

 

L’amiral a tout d’abord rencontré des jeunes officiers-élèves et des cadres de l’Ecole navale. Puis une cérémonie militaire avec la présentation du drapeau de l’Ecole navale, a eu lieu en présence de la musique de la flotte sur la place d’armes. Dans la rade du Poulmic, le Mutin, la Grande Hermine et les voiliers de l’Ecole navale manœuvraient à proximité pendant que deux Rafale de l’aéronautique navale survolaient le site.

 

De nombreux militaires de l’Ecole navale, des cours d’officiers, de l’école de Maistrance, de l’école des mousses, du métier du marin, de la gendarmerie maritime, et des forces étaient sur les rangs ainsi que les commandants d’unité et les autorités de l’arrondissement maritime de Brest.

 

L’amiral Guillaud a ensuite été débarqué en canot pour rejoindre la vedette qui devait lui faire traverser la rade jusqu’à Brest, accompagné par une embarcation commando (ETRACO), deux vedettes de gendarmerie maritime, une vedette de la SNSM (société nationale de sauvetage en mer) ainsi que les trois bâtiments école Guépard, Léopard et Tigre.

 

La revue des bâtiments à quai dans la base navale à été ponctuée par les tirs de salut au canon de la frégate La Motte-Piquet, et les saluts aux sifflets. Le CEMA a ensuite rejoint la préfecture maritime où les plus hautes autorités de la marine ont pu le saluer une dernière fois.

 

« Bon vent, bonne mer, Amiral ! »

Adieu à la Marine du chef d'état-major des armées
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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 18:55
Tirs de roquettes à Gao pendant la visite du chef d'état-major des armées

 

04/02/2014 Par Alain Barluet envoyé spécial à Gao (Mali). – LeFigaro.fr

 

 

La base française de l'opération «Serval» à Gao a été la cible de tirs de roquettes mardi matin un peu après 8 heures alors que le chef d'état-major des armées (Cema), l'amiral Édouard Guillaud, se trouvait sur place. Deux engins, tirés des environs de Batan, à une dizaine de kilomètres au nord de la «base désert» de l'opération «Serval», ont atterri non loin de la piste d'aviation, sans faire de victimes. L'alerte a aussitôt été déclenchée et des véhicules blindés de reconnaissance et des hélicoptères Gazelle envoyés sur la zone supposée des tirs. L'amiral Guillaud, qui quitte ses fonctions le 15 février, est arrivé lundi soir à Gao en provenance de Centrafrique, pour une visite d'adieux aux troupes.

 

La «base désert» de Gao, qui compte 1200 militaires français, est ponctuellement la cible de tirs de roquettes. Les groupes armés terroristes tentent régulièrement de frapper le camp militaire. Le contrôle permanent de la zone a néanmoins permis à plusieurs reprises de neutraliser les sites de lancement avant qu'ils ne soient utilisés. Le 2 février, cinq roquettes ont ainsi été découvertes sur leurs rampes de lancement artisanales. Le dernier tir remontait au 25 décembre. «La menace terroriste a été durablement réduite mais reste présente. Il faut garder la pression», a déclaré l'amiral Guillaud aux militaires de «Serval». Sa visite s'est poursuivie normalement.

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 13:30
Liban : Visite officielle du CEMA

 

24/01/2014 Sources : EMA

 

Du 19 au 21 janvier 2014, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées (CEMA), a effectué une visite officielle au Liban au cours de laquelle il a rencontré plusieurs personnalités libanaises dont le président de la République, M. Michel Sleiman. Il s’est également rendu dans la zone d’opérations de la Forces Intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) pour y rencontrer les militaires français de la Force.

 

Le 20 janvier, l’amiral Guillaud a été reçu par M. Michel Sleiman, président de la République libanaise, par M. Fayez Ghosn, ministre de la Défense et par le général Jean Kahwagi, commandant en chef de l’armée libanaise. Au cours de ces différents entretiens il a pu réaffirmer l’importance de la coopération militaire entre la France et le Liban et évoquer avec ses interlocuteurs libanais les enjeux de sécurité auxquels fait face la région.

 

Accueilli par le général Jean-Jacques Toutous, chef d’état-major de la FINUL, il s’est ensuite rendu à Naqoura où il s’est entretenu avec le Force Commander, le Major General Paolo Serra.

 

Le CEMA a achevé sa visite à Dayr Kifa où il s’est adressé aux militaires français qui arment la Force Commander Reserve (FCR) et à une délégation d’officiers insérés au sein de l’état-major de la FINUL. Il leur a indiqué que c’est auprès de soldats en opérations, au Liban pour l’occasion, qu’il a souhaité débuter sa tournée d’adieux car les opérations sont la raison d’être du ministère de la Défense. « Depuis 2006 la Liban n’a jamais connu de période paix aussi longue. La situation à laquelle vous devez faire face impose de la souplesse et du professionnalisme, ce dont les soldats français disposent à foison ». Il a terminé son allocution en témoignant de sa considération pour le travail accompli par le contingent français de la FINUL et sa fierté d’avoir commandé des armées qui s’imposent sur le terrain.

 

Placés sous les ordres du commandant de la FINUL, les éléments français de la FINUL agissent dans le cadre de la résolution 1701 de l’ONU sur l’ensemble de la zone comprise entre le fleuve Litani et la « Blue Line », au Sud Liban. Ils mènent leurs actions en coopération étroite avec les Forces Armées Libanaises (FAL).

Liban : Visite officielle du CEMA
Liban : Visite officielle du CEMALiban : Visite officielle du CEMA
Liban : Visite officielle du CEMA
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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 08:55
CEMA : rencontre avec le ministre de la Défense azerbaïdjanais

 

21/01/2014 Sources : EMA

 

Le 14 janvier 2014, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées (CEMA) a rencontré le ministre de la Défense azerbaïdjanais, le général Zakir Hassanov.

 

Cette rencontre était organisée dans le cadre du déplacement à Paris du général Hassanov venu pour signer un accord formalisant la coopération de Défense entre la France et l’Azerbaïdjan.

 

Au cours de son entrevue avec le CEMA, le général Hassanov a insisté sur l’importance que revêtait cette coopération de Défense pour son pays. Dans un contexte régional parfois instable, et alors que l’Azerbaïdjan souhaite consolider son outil de défense, la mise en œuvre du savoir-faire militaire française et l’échange d’expertise font l’objet d’un intérêt partagé. 

 

Cette visite confirme le dynamisme notre relation bilatérale, dans la continuité du dialogue entre états-majors qui s’est tenu à Bakou en décembre dernier.

CEMA : rencontre avec le ministre de la Défense azerbaïdjanais
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13 janvier 2014 1 13 /01 /janvier /2014 23:09
Le général Pierre de Villiers à la tête des armées

 

13 janvier Par Jean-Dominique Merchet

 

Le Conseil des ministres de mercredi 15 janvier devrait nommer le général Pierre de Villiers au poste de chef d'état-major des armées (CEMA), le plus élevé de la hiérarchie militaire. Le général prendra ses fonctions à la mi-février, date à laquelle il succédera à l'amiral Edouard Guillaud.

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20 décembre 2013 5 20 /12 /décembre /2013 21:55
Qui sera le prochain chef d’état-major des armées ?

 

20 décembre, 2013 Guillaume Belan (FOB)

 

Livre Blanc, Loi de programmation, réforme de la gouvernance du Ministère de la Défense, tout cela a été enfin adopté. Le Ministère de la Défense va donc profiter du fait que les dossiers difficiles sont maintenant derrière, pour renouveler les équipes, notamment les hauts responsables militaires.

L’actuel chef d’état-major des armées (CEMA), l’amiral Edouard Guillaud, nommé en 2010, pourrait ainsi être remplacé en mars 2014. C’est en effet à cette date que l’amiral Alain Oudot de Dainville, ancien chef d’état-major de la Marine jusqu’en 2008, quittera ses fonctions de directeur général d’ODAS, société chargée des contrats d’armement d’état à état (principalement avec l’Arabie Saoudite). L’actuel CEMA souhaiterait en effet prendre la relève de l’amiral Oudot de Dainville, atteint par la limite d’âge, à la tête de cette société dont l’État est le principal actionnaire. La nomination à ce poste, réputé très rémunérateur, est dans les mains l’Élysée. Reste que le cabinet de la Défense, qui n’entretient pas de relations idylliques avec l’amiral Guillaud, pourrait la freiner.

Général Pierre de Villiers (crédits: Ministère de la Défense)

Général Pierre de Villiers (crédits: Ministère de la Défense)

Aujourd’hui, deux noms circulent pour reprendre les rênes de l’état major des armées (EMA). Le premier est son numéro deux, le général Pierre de Villiers, 58 ans, major général des armées à l’état-major des armées depuis 2010. Très apprécié, c’est lui qui dans l’ombre a su gérer les nombreuses crises de ces dernières années. Saint cyrien, cavalier, jeune frère de Philippe de Villiers (le politicien), le général de Villiers a commandé le Regional Command Capital (RCC) en Afghanistan de 2006 à 2007. D’un caractère consensuel et énergique, il a permis, malgré les difficultés, la poursuite du pilotage de l’EMA et a réussi à maintenir le dialogue entre les différentes armées. Considéré comme un chrétien-démocrate, donc modéré, il apparaît ainsi compatible avec le gouvernement socialiste. Ses atouts : une très forte légitimité, à la fois opérationnelle et politique.

Général  Mercier, ched d'état major de l'armée de l'air (crédits: Ministère de la Défense)

Général Mercier, chef d’état major de l’armée de l’air (crédits: Ministère de la Défense)

Le deuxième nom qui circule pour être le prochain CEMA est l’actuel chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA), le général Denis Mercier. A 55 ans, Denis Mercier est un ancien pilote de chasse (Mirage F1 et 2000), passé par l’OTAN et par le cabinet du ministre de la défense en 2010. Très apprécié au sein de l’armée de l’air, il a su lancer l’ambitieuse modernisation de l’armée de l’air.

Le monde de la défense se félicite de l’excellente qualité de ces deux candidatures. De Villiers affiche un vrai avantage : c’est lui qui traite depuis trois ans tous les dossiers difficiles. Mercier a pour lui d’être reconnu comme un authentique innovateur. Mais son avantage risque de le desservir : qui pourrait bien lui succéder pour mener à bien la réforme de l’armée de l’air qu’il a si bien su réaliser? Naturellement son numéro deux pourrait prendre sa succession, à savoir le général Antoine Creux. L’autre nom qui circule pour éventuellement succéder à Denis Mercier est celui du général Antoine Noguier, actuellement chef du cabinet militaire du Ministère de la Défense.

Surprise, d’habitude les mouvements à la tête des armées, produisent un jeu de chaises musicales, dont notamment le poste très convoité de chef d’état-major particulier du président de la République (EMP), considéré comme traditionnellement une porte d’entrée pour devenir CEMA. Ce qui a été le cas de l’amiral Guillaud. Le scénario qui semble se profiler va donc bouleverser les habitudes, non seulement, l’EMP actuel, le général Benoît Puga, un fantassin d’origine, ancien directeur de la DRM (Direction du Renseignement Militaire), nommé par Nicolas Sarkozy, ne sera pas le prochain CEMA (à 60 ans, il n’aurait plus le potentiel d’âge pour être CEMA), mais il aurait été, selon nos sources, confirmé à son poste.

Quant au potentiel et éventuel successeur du général de Villiers à l’EMA, un nom circule, celui du vice-amiral d’escadre Mouton, ancien ALFOST (amiral commandant la force océanique stratégique) et actuel numéro 2 du SGDSN.

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 13:45
Une opération française menée dans le désert malien

 

14 novembre 2013 Liberation.fr (AFP)

 

Des armes ont été saisies et des membres d'Al-Qaeda «neutralisés» dans les environs de Tessalit, selon l'armée.

 

Une opération militaire ponctuelle a été menée dans la nuit de mercredi à jeudi dans le désert malien, lors de laquelle des armes ont été saisies et des membres d’Aqmi «neutralisés», a indiqué l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées (CEMA).

 

Interrogé par Europe 1 sur la situation dans ce pays, le haut responsable a relevé que les opérations militaires «ne sont pas encore terminées». Exemple : «cette nuit même, à 2h30 du matin, nous avons une opération spéciale contre un pick up dans le désert, à à peu près 200-250 kilomètres à l’ouest de Tessalit, donc en plein milieu du désert, où nous avons neutralisé un certain nombre de gens d’Al-Qaeda». L’opération, a relevé l’officier général, «continue et maintenant nous récupérons le matériel qui va "parler" d’une certaine façon».

 

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14 novembre 2013 4 14 /11 /novembre /2013 12:45
Mali : "Al-Qaïda voulait avoir des Français"

14.11.2013 JDD

 

"Non, les opérations militaires au Mali ne sont pas terminées", a confié Edouard Guillaud, chef d’Etat major des armées françaises , jeudi matin sur Europe 1. "En ce moment même une opération se déroule d’ailleurs contre des gens d’Aqmi", a-t-il ajouté sans en livrer les détails.

 

RFI : l'enquête avance. Interrogé sur l’avancée de l’enquête sur le meurtre des deux journalistes de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon, Edouard Guillaud a confirmé que les pistes pointent, "pour l’instant vers Al-Qaïda ou un groupe dépendant d’Al-Qaïda". La nébuleuse terroriste "voulait visiblement avoir des Français comme otages et le fait qu'ils étaient journalistes ne pouvait que renforcer leur valeur", a-t-il ajouté, confirmant la volonté d'Al-qaïda de se venger de l'action menée par l'armée française au Mali.

 

Des accusations d'exactions. Le chef d'Etat major des armées a, en revanche, démenti tout comportement brutal de la part des soldats français à l'encontre de la population locale, comme le soutient un chef rebelle touareg dans les colonnes du quotidien Le Monde. "Je ne suis pas dans le roman, je ne suis pas dans l'excès, ce n'est pas la manière dont travaille les militaires français", a-t-il répondu, précisant que "tout excès serait évidemment sanctionné".

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16 octobre 2013 3 16 /10 /octobre /2013 06:55
"Des défis difficiles" dès 2014 pour mettre en place la LPM (Chef d'état-major)

15/10 LesEchos.fr (AFP)

 

La mise en oeuvre de la Loi de programmation militaire (LPM) "nécessitera de relever des défis difficiles" dès 2014 et devrait se traduire par des "réductions temporaires de capacités", selon le chef d'état-major des armées (CEMA), l'amiral Edouard Guillaud.

 

Devant la Commission de la défense de l'Assemblée nationale, l'amiral Guillaud a souligné début octobre la "cohérence" du projet de LPM (2014-2019) qui traduit "la volonté de conserver des capacités aussi complètes que possibles", malgré les contraintes budgétaires.

 

"Cette cohérence est un point de satisfaction, mais elle ne préjuge pas des défis importants que nous aurons à relever", a-t-il déclaré, selon le compte-rendu de son audition mis en ligne mardi sur le site de l'Assemblée. La mise en oeuvre de la LPM sera, selon lui, "exigeante et nécessitera de relever des défis difficiles dès l'exécution de la loi de finances pour 2014".

 

La LPM doit être examinée lundi 21 octobre au Sénat, avant d'être présentée à l'Assemblée.

 

Avec 183,9 milliards d'euros de crédits affectés à la défense sur la période 2014-2019, la LPM traduit "un engagement fort de l'Etat" pour préserver un système de défense crédible, a affirmé l'amiral Guillaud.

 

Evoquant les crédits d'équipement, maintenus "à 16,1 milliards d'euros annuels en moyenne", il a toutefois souligné que de nombreux programmes seront touchés par des reports, des cadences de livraison revues à la baisse. "Nous nous trouvons donc en situation d'équilibre instable avec très vraisemblablement - ne nous leurrons pas - la perspective de réductions temporaires de capacités", a-t-il fait valoir, évoquant l'un de ses "principaux sujets de préoccupation".

 

Autre motif d'inquiétude, la réduction des effectifs, avec la suppression de 34.000 postes entre 2014 et 2019, et de la masse salariale constituent "un défi pour le ministère de la Défense et donc pour les armées", a fait valoir l'amiral Guillaud.

 

Il est, selon lui, essentiel que les ressources programmées soit garanties dans leur intégralité sur la durée de la LPM.

 

Au total, a-t-il conclu, la Loi de programmation et le projet de budget défense pour 2014 "reflètent le meilleur compromis possible, au regard de la situation économique et financière actuelle. Cette nouvelle LPM sera néanmoins particulièrement complexe à mettre en oeuvre, et ce dès l'année prochaine"

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30 septembre 2013 1 30 /09 /septembre /2013 17:55
CEMA : Ouverture de la 21ème promotion de l’École de guerre

30/09/2013 Sources : EMA

 

Allocution de l’amiral Édouard Guillaud, chef d’état-major des armées, à l’occasion de l’ouverture de la 21ème promotion de l’Ecole de guerre.

 

Messieurs les officiers généraux,

 

Mesdames et messieurs les officiers, et stagiaires de la 21ème promotion de l’École de guerre,

 

Vous êtes ici parce que vous avez réussi un concours, et que vous avez choisi de vous préparer à exercer de plus hautes responsabilités. C’est un choix courageux, un chemin exigeant.

 

Je salue nos 109 camarades représentant 73 nations amies de la France. Votre présence au sein de la 21ème promotion est un atout pour chacun d’entre vous et une richesse pour notre École de guerre.

 

Quand vous quitterez cette école, vous participerez à la planification et à la conduite des opérations militaires, vous entretiendrez un outil de combat, vous contribuerez à la construction des capacités futures.

 

Vous avez déjà une première expérience de ces métiers, celle du chef de premier niveau, celle du traitant en état-major. Cette première expérience en tant que professionnel de votre armée est précieuse. Demain, elle ne sera plus suffisante.

 

On attendra de vous que vous abordiez les choses dans leur globalité et donc dans leur complexité, dans un cadre toujours interarmes, interarmées, interministériel et international.

 

C’est pour cela que l’École de guerre est une école de l’interarmées ouverte sur l’international.

 

Ce matin, je voudrais commencer par vous dire ce qu’est le chef d’état-major des armées françaises. Je voudrais ensuite partager avec vous les enseignements que je tire de nos engagements opérationnels, et ma vision des tendances qu’ils dessinent pour le futur. J’aborderai enfin les défis que les armées françaises devront relever.

 

***

 

En tant que chef d’état-major des armées et premier des militaires, le CEMA exerce ses responsabilités dans 3 domaines principaux.

 

Il est le conseiller militaire du gouvernement. Il donne les éléments d’appréciation et propose les options militaires au Président de la République, chef des armées. Évidemment, tout cela tient compte des contraintes de politique intérieure et de politique internationale, mais aussi des contraintes administratives et budgétaires, toutes contraintes qui interagissent continuellement. Ce dialogue permanent entre les plus hautes autorités politiques et militaires est ce qu’on appelle le « politico-militaire ».

 

Le CEMA assure le commandement des opérations militaires, directement sous les ordres du Président de la République. Ce commandement s’exerce sur tous nos moyens, nucléaires et conventionnels, sur le territoire national et en opération extérieure, que l’opération soit nationale ou multinationale.

 

Le ministre de la défense est responsable de l’emploi des forces ; il s’agit d’une responsabilité politique. Pour ma part, je suis responsable de l’emploi opérationnel des forces ; c’est une responsabilité militaire et professionnelle.

 

A l’heure où je vous parle, un peu plus de 8000 soldats, aviateurs et marins français sont en opération extérieure, en Afrique, au Moyen Orient, en Asie centrale et dans les Balkans. D’autres sont mobilisés 7 jours sur 7, dans les missions de dissuasion et pour la protection de nos concitoyens. D’autres sont en alerte, prêts à intervenir où et quand il le faudra. Enfin, d’autres sont prépositionnés à l’étranger, en Afrique, aux Moyen Orient, ce qui veut dire qu’ils sont en alerte ou en opération.

 

Au bilan, dans ce large registre des opérations, quelques 20 000 militaires des 3 armées, des directions et des services interarmées sont en permanence engagés directement sous mes ordres.

 

Enfin, le CEMA est responsable de la cohérence capacitaire, c’est-à-dire de l’aptitude de nos armées à opérer ensemble de manière combinée.

 

Un exemple ? Les opérations menées sur Brega, en Libye, en 2011, qui ont fait intervenir des sous-marins, des frégates, des hélicoptères de combat, des avions de patrouille maritime, des avions de chasse et leurs soutiens.

 

Cette aptitude à la combinaison interarmées, dans un environnement multinational, est ce que l’on appelle l’interopérabilité. C’est une exigence permanente, pour aujourd’hui et pour demain.

 

Elle concerne tous les niveaux de commandement et d’exécution, et tous les éléments qui constituent une capacité : l’équipement, la préparation des forces, mais aussi la doctrine et le soutien. Une capacité est donc un tout cohérent, un ensemble de « briques » permettant de remplir une mission – j’y reviendrai.

 

Ces grands domaines de responsabilité étant posés, je voudrais insister sur 3 points.

 

Premier point : l’existence, en France, d’un lien direct dans le domaine des opérations entre le CEMA et le Président de la République. Ce lien direct est véritablement une singularité.

 

Il garantit l’adéquation entre les objectifs politiques et leur traduction en effets militaires, et ce avec une réactivité que beaucoup nous envient.

 

Deux exemples récents : l’intervention de notre aviation au-dessus de Benghazi, en Libye, le 19 mars 2011 ; et celle de nos forces spéciales, de nos hélicoptères de combat et de nos chasseurs pour bloquer la progression des groupes terroristes vers le Sud malien, le 11 janvier 2013. A chaque fois, l’effet militaire a été appliqué quelques heures seulement après la décision politique. A chaque fois, cette réactivité a été décisive.

 

Deuxième point : le CEMA dispose des voies et des moyens nécessaires à la planification et à la conduite des opérations, du niveau stratégique au niveau tactique.

 

Le Centre de planification et de conduite des opérations de l’État-major des armées est au cœur du dispositif, auquel s’agrègent la Direction du renseignement militaire et le Commandement des opérations spéciales. Ils fonctionnent en symbiose avec les états-majors opérationnels de l’armée de terre, de l’armée de l’air et de la marine nationale.

 

Ainsi, le CPCO assure le commandement opérationnel de tous les moyens français engagés, mais aussi l’évaluation de la situation, la planification, et la tutelle logistique de toutes nos opérations.

 

Le CEMA s’appuie pour cela sur des capacités de renseignement complètes et autonomes, auxquelles contribue aussi la Direction générale de la sécurité extérieure. Ces capacités permettent une appréciation de situation et une prise de décision souveraines. C’est ainsi que nous avons été en mesure de connaître et de suivre le développement des groupes terroristes au Sahel depuis plusieurs années, puis de planifier l’opération Serval.

 

J’ajoute que les structures de commandement françaises sont certifiées aux normes de l’OTAN et de l’Union européenne, nous donnant ainsi un label pour le commandement d’une opération multinationale dans ces cadres, comme nous l’avons fait 2008 au Tchad lors de l’opération EUFOR-Tchad.

 

Troisième point : La conception et la construction des capacités, c’est-à-dire de toutes les briques nécessaires à la réalisation d’une mission.

 

Elles relèvent du niveau interarmées, parce que c’est à ce niveau que l’on agrège les capacités de chaque armée.

 

De plus en plus, la dimension internationale est recherchée, sous la forme de coopérations ou de mutualisations de moyens. Le programme A 400M et le commandement européen de l’aviation de transport en sont des exemples.

 

Dans tous les cas, la cohérence capacitaire s’envisage à deux niveaux, d’abord au sein de chaque armée, puis au niveau interarmées.

 

Prenons le cas de l’appui aérien. Il mobilise des chasseurs-bombardiers ou des hélicoptères de combat, mais aussi des moyens de coordination dans la troisième dimension, des avions ravitailleurs, des drones, des équipes de guidage, etc. On pense ici d’abord à l’armée de l’air et à l’aéronautique navale, mais les forces terrestres classiques ou spéciales sont également concernées. D’où la nécessité d’un arbitrage interarmées, pour fixer les normes d’interopérabilité et répartir les ressources au mieux, en fonction des besoins de chacun mais surtout des effets à obtenir sur le terrain.

 

Voilà ce que je tenais à vous dire de mes responsabilités.

 

***

 

Je voudrais maintenant vous parler des leçons que je tire de nos engagements, et des tendances que j’y discerne.

 

Nos engagements répondent à 4 caractéristiques.

 

La première d’entre elles – et la plus évidente – est leur diversité : diversité géographique, diversité des menaces, diversité du cadre d’intervention, diversité des objectifs recherchés.

 

Avec le développement de l’asymétrie, et l’émergence de nouveaux domaines de conflictualité comme l’espace et le cyberespace, les possibilités se diversifient encore.

 

Prendre en compte cette diversité nécessite des capacités réactives et polyvalentes, aptes à entrer en premier si nécessaire, à affronter tout type d’adversaire, quel que soit le milieu, et à couvrir tout type d’action.

 

Seconde caractéristique : la durée. Certaines opérations durent quelques jours, comme l’évacuation de ressortissants conduite à Beyrouth en 2006. D’autres durent quelques mois, comme la Libye, en 2011. La plupart durent plusieurs années, et parfois bien davantage : nous sommes au Liban depuis 1978, soit 35 ans, au Tchad depuis 1986, en Afghanistan depuis 2001.

 

Cette caractéristique est, pour les années qui viennent, celle qui sera le plus souvent remise en cause. En effet, tant les gouvernements que les opinions publiques font preuve d’impatience, aussi bien dans la vie de tous les jours que dans leur évaluation stratégique.

 

Le défi majeur pour nos dispositifs reste malgré tout celui de l’endurance. C’est aussi celui de la réversibilité, capacité à se désengager rapidement d’une crise.

 

Troisième caractéristique : la complexité des situations, parce que la plupart des conflits se développent au sein même des États. Souvent, on peut parler de guerre civile.

 

Il est difficile de discerner les acteurs, leurs mobiles, leurs ambitions réelles.

 

Les lignes de fracture politiques, ethniques et religieuses sont instrumentalisées depuis l’extérieur ; il s’agit de confrontations par procuration.

 

La résolution de ces crises nécessite alors de raisonner à l’échelle de la région, ce qui démultiplie les acteurs à prendre en compte et complique encore la compréhension des enjeux. En Afghanistan, au Mali, en Syrie, c’est ainsi qu’il faut appréhender les choses.

 

4ème caractéristique : Ces conflits intra-étatiques naissent de la pauvreté, du sous-développement et de la faillite des États, qui favorisent le développement du radicalisme et du terrorisme.

 

La solution militaire n’apporte qu’une partie de la réponse. Une approche globale est indispensable pour traiter les causes de ces conflits sur l’ensemble du spectre, en agissant dans 3 domaines : la sécurité, la gouvernance et le développement.

 

Cette approche, qui vise en fait la restauration des conditions d’une vie normale, est interministérielle – Interagency en anglais. C’est dans cet environnement que vous serez appelés à évoluer.

 

***

 

Quelles sont, dans ce contexte, les conditions nécessaires à l’intervention ?

 

De manière schématique, 3 conditions doivent être réunies : pour s’engager, il faut de la volonté, des capacités et de la légitimité.

 

Il faut la volonté d’intervenir et d’en assumer le prix !

 

Il est vrai qu’en période de crise, le poids des questions économiques et sociales tend à primer sur les questions de sécurité internationale.

 

Si l’intérêt d’un outil militaire en complément de la diplomatie est correctement perçu par l’autorité politique, il n’en demeure pas moins que son emploi reste conditionné par le temps médiatique et les contraintes de la politique intérieure.

 

C’est une difficulté supplémentaire pour le commandement militaire, que d’appliquer ce vieux principe de la guerre de l’économie des moyens à un champ médiatique, voire politicien !

 

Mais la volonté d’intervenir ne suffit pas : il faut en avoir les moyens !

 

Aujourd’hui, nul n’est en mesure d’assumer seul la résolution d’une crise. La coalition est devenue incontournable, avec toutes les géométries imaginables.

 

Éventuellement adossée à une alliance ou à une organisation internationale, elle est le plus souvent montée de toutes pièces et intègre de plus en plus de partenaires. En Afghanistan, l’ISAF a compté jusqu’à 42 contributeurs !

 

Inévitablement, cette « Babel opérationnelle » met côte à côte des objectifs politiques et militaires différents, des cultures opérationnelles diverses, et des capacités militaires disparates.

 

Enfin, et c’est peut-être le critère primordial, l’intervention doit être légitime, au plan international, comme vis-à-vis des opinions et des électeurs.

 

La légitimité doit être incontestée, de l’amont à l’aval de l’intervention. C’est une vraie difficulté pour nos démocraties, aussi promptes à l’émotion qu’à la lassitude. C’est toujours un point de vulnérabilité, a fortiori pour les interventions multinationales.

 

En l’absence d’ennemi visible aux frontières, les opinions publiques sont de plus en plus sceptiques vis-à-vis des expéditions lointaines, surtout lorsque les enjeux et les résultats sont indirects.

 

Elles traversent aussi une crise de confiance vis-à-vis des autorités politiques et militaires avec, parfois, le sentiment d’une information manipulée au service de desseins cachés. La communication opérationnelle est un critère majeur de succès.

 

L’obtention et l’entretien de la légitimité supposent le respect du droit, et donc la maîtrise de la force, quelles que soient les circonstances. C’est une forme de paradoxe, face à des adversaires qui ne s’embarrassent pas de principes, mais c’est l’honneur des démocraties !

 

***

 

Au-delà de ces grands principes, quelles sont les tendances ?

 

La première est que les États-Unis ne souhaitent plus s’impliquer systématiquement en première place.

 

Ils ont tiré les leçons de leurs expériences afghane et irakienne, au premier rang desquelles les limites de l’emploi de la force, les limites d’une option uniquement militaire, ainsi que la difficulté et le coût de la reconstruction d’un État failli.

 

Face à l’émergence de la puissance chinoise, Washington regarde aujourd’hui davantage vers l’Asie et le Pacifique.

 

Concernant le lien transatlantique, les Américains appellent à un partage plus équilibré du fardeau pour la sécurité de notre continent, qui ne représente plus pour eux un enjeu primordial. Songez qu’aujourd’hui, un Américain dépense 4 fois plus pour sa défense qu’un Européen !

 

Ceci a des implications directes sur les opérations, en termes d’initiative politique, de leadership opérationnel et de capacités militaires. On l’a vu récemment en Libye et au Mali.

 

Deuxième tendance : Les Européens ne comprennent l’intervention extérieure qu’avec parcimonie et au cas par cas.

 

En Europe aussi, les engagements répétés des 20 dernières années ont laissé des traces, sans pour autant susciter de vision partagée des enjeux de sécurité.

 

De plus, face à la crise économique, qui entraîne une réduction généralisée des budgets de défense, la plupart des Européens misent toujours plus sur l’Alliance atlantique, qui a été construite pour faire face à l’Union des républiques socialistes soviétiques.

 

Ils fournissent volontiers des capacités de soutien, mais sont plus réticents à engager la force.

 

Le Sommet européen sur la défense européenne, au niveau des chefs d’État, en décembre, devrait – espérons-le – redonner un nouvel élan à la dynamique européenne !

 

Troisième tendance : l’affirmation nouvelle d’États et d’organisations régionales dans la résolution de crises relevant de leur sphère d’intérêt géographique, culturel ou religieux.

Je pense aux États du Golfe, en Libye et aujourd’hui en Syrie.

 

Je pense à l’Union africaine, à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest et aux États de la région au Sahel. Le succès de la MINUSMA en témoigne.

 

***

 

Dans ce contexte géopolitique, les coalitions de demain seront d’abord des coalitions de circonstance.

 

Leur constitution sera un préalable. C’est déjà un premier défi !

 

Ce seront des coalitions à géométrie variable, qui intègreront ceux qui veulent et qui peuvent. Les alliances et organisations permanentes seront confortées dans leur rôle de boîte à outils, forum de dialogue et structure normative, plus que dans leur rôle structurel. C’est à mes yeux la première vertu de l’OTAN, au-delà évidemment de la défense collective.

 

Je suis par ailleurs convaincu que le rôle des acteurs locaux et régionaux sera accru.

 

Ce sont eux en effet qui sont les plus légitimes et donc les mieux à même de gagner une paix durable.

 

L’action internationale s’inscrira principalement en soutien des capacités dont ils disposent, pour leur fournir celles qui leur manquent. Je pense en particulier au renseignement, au commandement, à la logistique et aux appuis. C’est ainsi que la France procède au Mali, avec ses partenaires nord-américains et européens.

 

Il s’agira d’intervenir aussi rapidement que nécessaire, avec une empreinte minimale, constamment optimisée, puis de se désengager aussi vite que possible.

 

***

 

Après ce tour d’horizon géostratégique et des défis opérationnels à venir, je voudrais vous dire comment je vois l’évolution de nos armées pour les 15 prochaines années.

 

Dans le monde de la défense, on a un exercice régulier de prospective pour évaluer les risques, les menaces, les cadres d’intervention et les moyens nécessaires. C’est le Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale.

 

Dans ce cadre, une Loi de programmation militaire décline cette analyse pour nos armées, en termes d’équipement, de personnel et de fonctionnement.

 

La France vient de conduire ces deux exercices, avec la publication d’un Livre blanc au printemps et la préparation d’une Loi de programmation militaire, qui devrait être votée par le Parlement avant la fin de l’année.

 

Dans le contexte de la crise économique, l’exercice est conduit sous forte contrainte budgétaire.

 

Que retenir ?

 

Les missions des armées françaises sont inchangées dans leurs grandes lignes, avec une stratégie militaire articulée autour de 3 grandes missions : la protection du territoire national et des Français, la dissuasion nucléaire et l’intervention extérieure.

 

Des priorités sont réaffirmées : le renseignement, la cyberdéfense.

 

Conséquence : à budget plus contraint, il a fallu faire des choix, réduire les formats et donc revoir les contrats opérationnels, en particulier ceux qui concernent l’intervention extérieure. Mais ces contrats d’intervention restent cohérents avec les missions et le volume de nos engagements passés et, surtout, de nos engagements probables.

 

Au bilan, nous devrions disposer en 2025 d’une armée au format plus réduit qu’aujourd’hui, mais d’une armée adaptée à nos ambitions, telles qu’elles ont été décrites par le Livre blanc.

 

Compte tenu du contexte économique difficile que nous traversons, les 190Md€ consacrés à la LPM 2014-2019 représentent un effort significatif, porté au plus haut niveau de l’État.

 

Ceci dit, le modèle décrit par la LPM présente 3 points de vigilance :

 

Le premier point de vigilance est budgétaire. L’enveloppe allouée est ambitieuse, mais elle repose en partie sur des ressources exceptionnelles. Cette fois-ci comme les précédentes, c’est le respect des budgets annuels au fur et à mesure qui conditionnera la victoire !

 

Deuxième point de vigilance : la déflation des ressources humaines. La LPM fixe l’objectif, 23 500 déflations supplémentaires, dont environ 1000 officiers par an. Ce sera compliqué, vu les efforts déjà réalisés ces dernières années. Inévitablement, il faudra restructurer, dissoudre des unités, fermer des bases.

 

Troisième point de vigilance : la relève des matériels anciens par ceux qui doivent les remplacer, sans discontinuité de service. Avec le report et la réduction de certains programmes, il faudra prolonger des matériels plus longtemps que prévu.

 

Comme pour la plupart des armées représentées ici, les années à venir seront difficiles pour les armées françaises. Il faudra de la combativité dans l’adversité, il faudra de l’imagination pour surmonter les obstacles. Il faudra de l’engagement !

 

***

 

Cet engagement, je l’attends de tous et puisque je suis ici devant vous, je l’attends de chacun d’entre vous !

 

Vous l’avez compris, cette année est d’abord pour vous celle de l’approche de la complexité.

 

Elle doit être avant tout l’occasion de dépasser le confort de ce que vous maîtrisez, de vous ouvrir sur le monde et de parfaire votre culture générale.

 

Vous êtes là pour réfléchir, pour apprendre et pour débattre !

 

Vous êtes là pour réfléchir.

 

Méfiez-vous des vérités toutes faites. Certaines seulement sont valides. Beaucoup trop sont l’alibi du dogmatisme, le paravent d’un conservatisme étriqué ! C’est un frein à l’innovation dont nous avons besoin : « Ce qui a toujours menacé la pensée militaire, c’est le dogmatisme dans la rationalité non appuyée par l’expérience », prévenait Raymond Aron, et c’était en 1975 !

 

Le « pragmatisme », dont on nous rebat les oreilles, doit être utilisé avec discernement. Pour beaucoup, il est le refuge de la paresse intellectuelle !

 

Ayez le souci de comprendre en profondeur, et donc de contextualiser. Ayez le souci de bâtir des analyses personnelles, circonstanciées, et donc de mettre en perspective.

 

Vous êtes là pour apprendre.

 

Vous devez viser des connaissances à la fois larges et précises. C’est cela qui vous permettra de vous forger des convictions étayées et de les défendre avec nuance. C’est ainsi et ainsi seulement que vous serez crédibles et respectés.

 

Prenez le temps de la lecture. Celle de l’actualité, bien sûr, mais en allant au-delà de l’écume des événements. Celle des grands auteurs qui vous permettront de mieux « comprendre la guerre », ses enjeux, ses mobiles, dans toutes leurs dimensions. Ne vous contentez pas de lire Clausewitz : lisez aussi bien Sun Tzu que Guibert, Mahan que Liddell Hart et Warden !

 

La stratégie et la géopolitique sont des disciplines primordiales, mais elles ne sont pas les seules. Etudiez aussi l’histoire militaire, l’économie, le droit des conflits. Toutes ces disciplines sont importantes pour le chef militaire !

 

Vous êtes ici pour débattre.

 

Pour débattre, et pas pour alimenter des polémiques fondées sur des rumeurs ou, pire, sur des préjugés ! Ayez le souci de l’exactitude de vos sources, de l’objectivité de vos raisonnements. Prenez du recul !

 

Cela doit vous permettre de vous méfier des bruits de coursive ! Il y a toujours un peu de vrai, mais souvent beaucoup de faux !

 

A ce propos, ne vous trompez pas de combat : l’avenir de votre armée, direction ou service ne se joue pas ici, en amphi Foch ! Vous êtes là pour promouvoir votre expertise, pas pour l’imposer. Les guerres de clocher, les corporatismes n’ont pas leur place, ni ici, ni ailleurs. Il n’y a qu’un combat qui vaille, celui que nous menons sur le terrain. Toutes les armées, toutes les directions, tous les services y ont leur place, parce que tous sont indispensables au succès !

 

Mesdames les messieurs les officiers stagiaires de la 21ème promotion de l’École de guerre, les solutions à nos défis sont bien largement hors de votre armée d’origine, hors de vos armées nationales. Si vous gardez cela continuellement en tête, alors vous tirerez le meilleur profit de votre année à l’Ecole de guerre !

 

Je vous remercie.

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25 septembre 2012 2 25 /09 /septembre /2012 11:25

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/ema/le-chef-d-etat-major/120924-cema-10eme-edition-de-l-universite-d-ete-de-la-defense/10eme-edition-de-l-universite-d-ete-de-la-defense-1/1963272-1-fre-FR/10eme-edition-de-l-universite-d-ete-de-la-defense-1.jpg

 

24/09/2012 Sources : EMA

 

Les 10 et 11 septembre 2012, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état-major des armées (CEMA) s’est rendu à l’université d’été de la Défense, qui s’est tenue à Brest, au Centre d’instruction naval et au Quartz.

 

La 10e édition de l’université d’été de la Défense a rassemblé près de 500 participants des cercles politiques, industriels, militaires et médiatiques autour du thème « Nouveaux enjeux économiques et géostratégiques ». Ils ont participé à des tables rondes organisées autour de cinq grands thèmes : le nouvel équilibre géostratégique mondial, la capacité industrielle souveraine, les grandes fonctions stratégiques, la cyberdéfense et la maritimisation.

 

M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, a prononcé une allocution officielle lors du cocktail dinatoire qui a clôturé cette première journée.

 

Le 11 septembre, l’amiral Guillaud est intervenu à la séance plénière, à laquelle participaient notamment Mme Patricia Adam, présidente de la Commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale, M. Jean-Louis Carrère, président de la Commission des Affaires étrangères, de la Défense et des forces armées du Sénat, M. Patrick Boissier, président directeur général de la DCNS (direction des constructions navales, services et systèmes), ainsi que le général Castres, sous-chef d’état-major « opérations » à l’état-major des armées.

 

La séance plénière a porté sur le Livre blanc de la Défense et de la Sécurité nationale (LBDSN) 2012 (actuellement en préparation) et sur la loi de programmation militaire (LPM). Il s’agissait de faire le point sur l’élaboration de notre outil de défense en termes de missions-capacités-finances, en prenant en compte ses dimensions européenne, « otanienne » et l’évolution de l’environnement géostratégique international depuis 2007.

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14 septembre 2012 5 14 /09 /septembre /2012 07:54

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/ema/le-chef-d-etat-major/120913-allocution-de-l-amiral-edouard-guillaud-ouverture-de-la-20eme-promotion-de-l-ecole-de-guerre/allocution-de-l-amiral-edouard-guillaud-ouverture-de-la-20eme-promotion-de-l-ecole-de-guerre-1/1949172-6-fre-FR/allocution-de-l-amiral-edouard-guillaud-ouverture-de-la-20eme-promotion-de-l-ecole-de-guerre-1.jpg

 

13.09.2012 Sources : EMA

 

Messieurs les officiers généraux,
Mesdames et messieurs les officiers,
Chers stagiaires de la 20ème promotion de l’Ecole de guerre,

 

 

Je ne suis pas là par hasard, vous non plus.

 

Si je suis là, chef d’état-major des armées, c’est pour vous fixer le cap de l’année à venir. C’est pour vous dire ce que j’attends de l’Ecole de guerre, ce que j’attends de chacun d’entre vous.


Si vous êtes là, c’est parce que vous avez réussi un concours difficile, parce que vous êtes destinés à des fonctions de commandement et que cela se prépare. Cela se prépare par le travail, beaucoup de travail.


C’est pour cela que vous retournez à l’école. Mais l’Ecole de guerre n’est pas une école comme les autres – j’y reviendrai dans quelques instants.

 

Je salue nos 103 camarades des nations amies de la France. Votre présence ici est l’un des atouts forts de l’Ecole de guerre. Elle traduit la nécessité de s’ouvrir à d’autres horizons, le besoin tous les jours plus fort d’une meilleure connaissance mutuelle. Elle est source d’enrichissement réciproque.

 

                                                                                             ***
Vous voilà donc tous revenus sur les bancs de l’école, pour « apprendre la guerre ». Pas celle du lieutenant ou de l’enseigne. Celle de l’officier supérieur.

 

Matière paradoxale, presque incongrue à une époque où les guerres ne se déclarent plus, ne se nomment plus, à une époque où les frontières entre défense et sécurité sont plus poreuses, à une époque où leur visage bouscule nos références, à une époque où – en Europe tout du moins – les sociétés sont dans le déni de son existence et de sa pérennité.

 

Or, la guerre est là. Parfois loin de nos frontières physiques peut-être, mais elle est là. Elle n’est pas morte. C’est un fait.


Elle est plus complexe, souvent plus sournoise. C’est un autre fait.

 

Et notre devoir de militaires, notre responsabilité vis-à-vis de nos concitoyens, c’est d’assurer la veille, toujours, c’est de combattre, s’il le faut et jusqu’au bout, s’il le faut.


C’est pourquoi j’ai tenu à ce que cette école retrouve le nom qui fut le sien pendant longtemps, le nom qui correspond le mieux à la réalité de nos soldats qui s’engagent, parfois au prix de leur vie : l’Ecole de guerre !

 

                                                                                             ***
Ecole de guerre, vaste programme !


« La guerre, je connais », diront plusieurs d’entre vous. Et c’est vrai, pour beaucoup ici, la guerre, ce n’est plus seulement de la théorie, c’est du connu, c’est du vécu.

 

Oui, c’est du connu, c’est du vécu mais jusqu’ici c’était le vécu de l’exécutant, du chef de premier niveau, de l’expert de son métier.


On attendra davantage de vous demain.

 

On attendra de vous que vous planifiiez les opérations, que vous gériez des ressources, que vous orientiez la préparation de l’avenir.

 

On attendra de vous que vous vous positionniez « un cran au-dessus », là où les décisions se prennent, des décisions qui engagent, pas seulement une compagnie, une escadrille ou un bâtiment léger, mais un dispositif, une opération !

 

On attendra de vous que vous quittiez votre cœur de métier, que vous dépassiez les schémas de votre armée, que vous vous inscriviez pleinement dans l’interarmées. Car l’interarmées, ce n’est pas un dogme ; vous le savez, l’interarmées, c’est la réalité, la réalité de toutes les opérations militaires ! C’est une réalité que vous avez déjà approchée mais qui sera désormais votre quotidien !

 

On attendra de vous que vous sortiez des logiques de vos pays, que vous maîtrisiez celles de vos alliés, de vos partenaires d’autres nations. On attendra de vous une ouverture sur l’international. Parce que les opérations contemporaines sont, pour la plupart, multinationales. Parce que, demain, c’est vous tous qui les conduirez !

 

C’est pour cela que l’Ecole de guerre est interarmées, c’est pour cela qu’elle est internationale !

 

                                                                                             ***
Vous le savez, l’année qui vient sera, pour les armées françaises, celle de la rédaction d’un nouveau Livre blanc puis d’une nouvelle loi de programmation militaire.


Ces travaux conduiront l’autorité politique à définir son ambition pour la défense et la sécurité nationale, à définir les missions de nos armées et les capacités qui leurs seront confiées. Ils seront décisifs.


Ils seront décisifs pour les armées françaises. La puissance militaire reste l’un des déterminants de la puissance d’un Etat, de son pouvoir de rayonnement, de sa capacité d’entraînement. Membre du CSNU, la France a des responsabilités sur la scène internationale. Elle a aussi des responsabilités vis-à-vis de ses alliés, à l’Union européenne ou à l’OTAN, et vis-à-vis de nombreux pays amis. Son outil militaire doit lui permettre d’assumer toutes ces responsabilités.

 

C’est pourquoi ces travaux seront  également décisifs pour les amis, les alliés et les partenaires de la France. Ils impliqueront peut-être de concevoir et de mettre en œuvre de nouvelles voies de coopération, d’approfondir la dynamique de mutualisation et de partage capacitaires. La solidarité internationale n’a aucune réalité sans volonté, ni sans capacité. La mutualisation et le partage n’ont de sens que si l’on veut et l’on peut effectivement contribuer au pot commun, c’est une évidence !

 

Or, c’est un secret pour personne, la situation des finances publiques est, partout, difficile, très difficile. Elle est difficile pour nos amis européens. Elle est difficile pour nous. Nous savons  déjà que nous serons peut-être conduits à faire des choix, des choix structurants.

 

Ces choix, ils se baseront sur une analyse exhaustive du contexte géostratégique et sur le rôle que nous souhaitons y jouer.  C’est ce à quoi travaille actuellement la Commission du Livre blanc. C’est ce à quoi je travaille avec l’état-major des armées et les états-majors d’armée.

                                                                                              ***
Mon analyse à ce stade, c’est que 4 tendances majeures se dégagent, 4 tendances majeures étant entendu que le temps de la géostratégie, c’est le temps long – l’histoire et la géographie ne mentent pas.

 

1ère tendance majeure : la guerre froide connaît une fin laborieuse.


Les convulsions des Etats riverains de la Méditerranée orientale, du Proche et du Moyen Orient, et du fondamentalisme islamique – allant jusqu’à l’Afrique subsaharienne –, mises sous boisseau pendant la guerre froide, doivent maintenant être soldées. Je pense bien sûr à l’Egypte, à la Libye, à la Syrie. En existe-t-il d’autres, en Asie, en Amérique latine ou ailleurs ?

 

Le positionnement des Etats-Unis oscille toujours entre interventionnisme et isolationnisme, même si ce dernier est aujourd’hui très subtil. Les Américains restent « juge et partie » de tous les sujets, on attend toujours d’eux qu’ils soient les garants de la sécurité mondiale. Ils ont retrouvé le chemin de l’autonomie énergétique, ce qui aura des répercussions sur leur perception du Moyen Orient, par exemple.

 

Les pays émergents  n’hésitent plus à s’affirmer, d’abord par le « non », et ne cessent de développer leur sphère d’influence, en Afrique principalement, à l’appui d’outils militaires de plus en plus performants.

 

Un phénomène nouveau et mal anticipé : l’affirmation d’une voix des Etats du Golfe. Médiateurs, bailleurs de fonds, pourvoyeurs de capacités, ils apparaissent aujourd’hui incontournables.

 

Tout cela pèse sur la résolution des conflits par l’ONU. L’émergence d’organisations régionales comme l’Union africaine avec ses velléités et son poids objectif compliquent aussi la donne.

 

2ème tendance majeure : les domaines de conflictualité se sont étendus.


La prolifération des armes de destruction massive, des vecteurs balistiques et l’utilisation militaire de l’espace se développent en dépit des actions de régulation de la communauté internationale. L’augmentation du nombre d’Etats dotés et d’Etats du seuil nucléaire se poursuit. Dans ce contexte, le maintien de la crédibilité de la dissuasion française est primordial.

 

Les espaces communs, ceux qui échappent à la souveraineté des Etats, sont désormais à la fois un enjeu et un champ d’affrontement. C’est le cas de l’espace exo-atmosphérique, de l’espace cybernétique. C’est aussi le cas des océans – y compris de leurs fonds. La maritimisation du monde est en route, la sécurité des mers et des détroits étant aujourd’hui plus qu’hier essentielle aux approvisionnements en énergie, en matières premières et en  marchandises.

La plupart de nos adversaires adoptent des stratégies de contournement non conventionnelles. Cela nous impose de repenser nos propres stratégies selon une approche globale où « interministérialité » et interopérabilité sont les maîtres mots, de la conception de l’action jusqu’à sa mise en œuvre. Le renseignement y est primordial, dès lors qu’il contribue à l’action et pas à la seule information.

 

L’accentuation des déséquilibres et les désordres géographiques constituent, enfin,  une nouvelle contrainte sur la définition des capacités des armées – je veux parler de la concentration de l’humanité sur le littoral et dans les villes ou de l’enchaînement des catastrophes naturelles, industrielles ou technologiques.

 

3ème tendance majeure : certains enseignements opérationnels sont pérennes.


Nos opérations sont interarmées et combinées. Dans le temps long – qui n’est pas celui du conflit en cours ou du précédent –,  toutes les composantes militaires sont également indispensables à l’obtention d’effets militaires décisifs.

 

Les conflits sont en majorité de longue durée et de basse intensité. Ils nous opposent de plus en plus à des adversaires non étatiques qui ne savent pas terminer une guerre ou qui ne le veulent pas, ils tablent sur l’érosion du soutien et la versatilité des opinions publiques.

 

Les conflits de basse intensité dégénèrent parfois, soudainement, temporairement et localement, en conflits de haute intensité.


Quelle que soit l’intensité de la confrontation armée, la haute technicité doit permettre de maintenir l’emploi de la force a minima.

 

4ème tendance majeure : l’Europe est placée face à ses responsabilités.


Le basculement des Etats-Unis vers l’Asie-Pacifique est toujours plus marqué. Leur autonomie énergétique retrouvée conduit à une ré industrialisation. Le centre de gravité de leurs efforts s’éloigne ainsi d’Europe, une Europe qui ne doit pas se réduire à un lieu de compétition commerciale. Tout ceci impose de repenser les approches européennes de sécurité et de défense. Ce facteur est également de nature à modifier le poids des organisations internationales et l’équilibre des Etats en leur sein (UE, OTAN).

 

L’Europe s’interroge sur ses responsabilités de défense et de sécurité. L’esprit de défense y diminue et, concomitamment, les moyens qui y sont consacrés. Les pays européens traversent en fait une situation paradoxale : besoin réaffirmé de plus de solidarité et donc de plus d’Europe, et repli sur soi des Nations dans un contexte de crise économico-financière. 

 

Dans ce contexte, la France est aujourd’hui encore en Europe l’un des pays qui fait le plus d’efforts pour sa défense.
Par ailleurs, le Tsunami ou Fukushima ont montré la sensibilité de la sécurité intérieure des Etats et mis en évidence la contribution des forces armées en cas de catastrophe, de surprise ou comme échelon d’urgence.


Enfin, au terrorisme centralisé, succède désormais un terrorisme déconcentré. Ce facteur confirme que la sécurité est très nettement influencée par des actions se déroulant loin du territoire – AQMI en est une évidente démonstration. La crise syrienne, en catalysant de façon emblématique un spectre très large de menaces potentielles, nous le rappelle également.

                                                                                             ***
Vous aurez l’occasion de réfléchir à tous ces sujets ici, à l’Ecole de guerre. Vous aurez l’occasion de confronter vos points de vue, vos analyses. Vous aurez l’occasion d’affiner votre jugement, de forger des convictions.


Un jugement, des convictions, c’est cela que j’attends d’un officier breveté.


J’attends aussi de l’officier breveté de l’Ecole de guerre dynamisme, ouverture d’esprit, polyvalence et responsabilité.

 

Dynamisme parce qu’il a vocation à encadrer, à susciter l’adhésion, l’enthousiasme. De l’enthousiasme, il en faut au chef militaire, même si les temps sont durs – surtout si les temps sont durs – car c’est lui que les hommes regardent, c’est lui qui donne le sens, c’est lui qui donne du sens !

 

Ouverture d’esprit car le monde change, il change de plus en plus vite. Le chef ne subit pas les événements, il se les approprie, il en fait des atouts. Seule l’ouverture d’esprit évite d’être la victime des circonstances ! Cela demande du courage et de l’honnêteté intellectuelle, cela demande parfois d’abandonner ses certitudes.

 

Polyvalence car l’officier breveté est employable dans une grande diversité de métiers et qu’il doit maîtriser une grande diversité de sujets. C’est pour cela que l’enseignement de l’Ecole de guerre est aussi varié, aussi riche. Il couvre, sans superflu, tous les domaines dont vous aurez besoin demain. Et vous en aurez besoin ! Vous en aurez besoin dès votre sortie de l’Ecole, croyez-moi !

 

Responsabilité, enfin, parce que vous retirerez de l’Ecole de guerre ce que vous y aurez mis de vous-même. Extraire de leurs unités des officiers pour les former pendant une année est considéré par certains comme un luxe. Cela exige en retour un devoir d’excellence ! La responsabilité, c’est aussi la loyauté vis-à-vis de l’institution militaire : la pensée est libre, l’expression aussi mais les « vengeurs masqués » n’ont pas leur place à l’Ecole de guerre !


Dynamisme, ouverture d’esprit, polyvalence et responsabilité, gardez en mémoire ces 4 mots clés. Ils sont, à partir de cette année, vos caps cardinaux !

                                                                                             ***


Je voudrais, pour conclure, vous donner 4 conseils d’ancien, des conseils éprouvés – j’étais à votre place il y a 24 ans.

 

1er conseil : Apprenez à prendre de la hauteur. C’est une aptitude indispensable à l’exercice des responsabilités ! Prendre de la hauteur, c’est savoir se poser des questions, savoir se poser les bonnes questions. C’est s’efforcer d’y apporter des réponses claires, construites et parfois iconoclastes. C’est aussi savoir approcher les problématiques dans leur complexité, savoir dépasser l’approche technicienne, l’approche spécialisée.

 

2ème conseil : Apprenez à travailler en réseau. Le travail en réseau, c’est justement ce qui vous permettra d’élargir vos horizons. C’est ce qui vous permettra d’apporter une réponse complète à une question complexe. Vous avez ici, dans vos groupes, une somme d’expériences exceptionnelle. Sachez en profiter !

 

3ème conseil : Prenez le temps de la réflexion personnelle. L’Ecole de guerre, c’est aussi le temps du recul, de la mise en perspective. Ce n’est pas facile parce que l’emploi du temps est chargé. Ce n’est pas facile parce que les sujets sont variés. Ce n’est pas facile parce que l’actualité pousse au zapping, à l’agitation permanente. C’est indispensable pourtant. N’oubliez pas – je me répète – que vous êtes appelés à donner le sens, à donner du sens !

 

4ème conseil : Prenez le temps de la lecture. Vous devez apprendre à penser la guerre, dans toutes ses dimensions, ses évolutions comme ses fondamentaux. Fréquentez les bons auteurs, les classiques, les anciens comme les modernes, les penseurs de votre armée d’origine comme ceux des autres armées. L’Ecole de guerre est le lieu idéal pour cela !

 

Une dernière recommandation. Je disais en ouverture que l’interarmées était une réalité. Il ne suffit pas de le dire. Cette évidence dictée par le terrain est parfois mise à mal, en particulier lors des périodes d’arbitrage financier. Ces temps de Livre blanc et de LPM réveillent toujours les « guerres des boutons ». Or, ces guerres ne profitent à personne, parce que les « querelles de clochers » sont incompréhensibles de l’extérieur et surtout parce que la division nous affaiblit. Relisez l’histoire romaine : ne soyons pas les Curiace !

 

L’interarmées est un état d’esprit, un chemin de volonté. Il faut combiner les cultures d’armées – sans les effacer, évidemment –, vaincre les réticences. Ce n’est pas simple : la complémentarité ne se décrète pas, elle se démontre et se démontre encore.

 

Je compte sur vous pour contribuer à cette perpétuelle démonstration. C’est le seul enjeu et l’objectif premier de l’Ecole de guerre.

 

Officiers stagiaires de la 20ème promotion de l’Ecole de guerre, vous êtes ici pour préparer votre deuxième partie de carrière, ne négligez pas cette chance ! « L’avenir n’est jamais que du présent à mettre en ordre. Tu n’as pas à le prévoir mais à le permettre », disait Saint-Exupéry. A vous, dès aujourd’hui, de mettre le présent en ordre, de le mettre en ordre pour préparer l’avenir, votre avenir et surtout celui de vos armées !

 

Je vous remercie.

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4 septembre 2012 2 04 /09 /septembre /2012 11:30
La France, l'adieu aux armes ? (5/5) - par @MCabirol

 

31.08.2012 par Michel Cabirol - LaTribune.fr

 

Respectée pour ses compétences par ses alliés, l'armée française appartient encore au club restreint des puissances militaires autonomes. Mais elle est aujourd'hui face à un tournant pour maintenir ses ambitions opérationnelles pourtant déjà en mode de "juste suffisance". La très forte contrainte budgétaire et surtout la rédaction d'un nouveau Livre Blanc vont avoir certainement des conséquences sur ses moyens, et donc son fonctionnement. C'est ce qui ressort des auditions à l'Assemblée nationale des quatre grands patrons de l'armée française réalisées en juillet. Le dernier volet des cinq états des lieux proposés par "latribune.fr" montre que le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud est prêt à monter au front pour défendre la cohérence opérationnelle des armées.
 

Les quatre grands patrons des armées sont inquiets. Inquiets de l'avenir au moment où le nouveau gouvernement a lancé cet été des "travaux déterminants pour notre outil de défense" - la révision du livre blanc, déjà démodé alors qu'il ne date que de 2008, et la préparation d'une nouvelle loi de programmation militaire. "Nous savons que ces travaux seront conduits dans un contexte économique et financier difficile, très difficile", souligne le chef d'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, qui estime que la révision du livre blanc "imposera des choix conséquents". "Nous sommes à nouveau à l'heure des choix", explique-t-il. Tout en rappelant que "la guerre ne se prévoit pas toujours et la guerre que l'on imagine est rarement celle que l'on fait". "Nous serons surpris, c'est certain, estime-t-il. Nous serons impliqués dans d'autres crises, c'est également certain. Comme il est certain que la physionomie de nos engagements futurs bousculera nos références".

 

"Le monde réarme mais l'Europe désarme"

 

C'est pourquoi les grands patrons des armées ne veulent pas renoncer, en dépit des très fortes contraintes budgétaires qui s'annoncent, à certaines des ambitions opérationnelles de l'armée française. D'autant comme le rappelle l'amiral Guillaud, "le monde réarme mais l'Europe désarme : elle ne consacre plus que 1,6 % de son PIB à ses dépenses de défense, à comparer aux 5 % des Etats-Unis et aux chiffres imposants de la Chine (...). L'Europe désarme alors que la nouvelle posture stratégique américaine est en train de basculer vers la zone Asie-Pacifique". Du coup, le chef d'état-major des armées demande des clarifications sur "l'ambition politique mais aussi l'ambition opérationnelle" que le gouvernement en attend. "Quel rôle souhaitons-nous pour notre pays sur la scène internationale ? Quel rôle à l'Union européenne et dans l'Alliance atlantique ? Quelles opérations souhaitons-nous pouvoir mener ? Autant de questions structurantes car si nos ambitions déterminent notre outil, inversement notre outil contraint nos ambitions". Voici les ambitions sur lesquelles ils s'accrochent.

 

Quels moyens financiers ?

 

Les propos de l'amiral Guillaud sont clairs, très clairs. Il met en garde le gouvernement d'une logique comptable. "S'agissant de l'effort financier, il y a deux façons de voir les choses : soit l'on obéit à une logique strictement comptable - une photo noir et blanc, à un instant donné -, soit l'on regarde la vie avec les trois dimensions géométriques, plus le temps, plus les trois couleurs, plus la biologie. Vous pouvez vivre soit au jour le jour, soit avec une perspective. Je sais bien sûr où va ma préférence, mais c'est un choix qui ne dépend pas de moi". Et de s'interroger "où faut-il mettre le curseur et que faut-il sanctuariser". Selon lui, "toute diminution du budget se traduira mécaniquement par un abandon de capacité. Il est difficile de demander à un militaire de choisir s'il préfère qu'on lui coupe la main droite ou la main gauche en admettant qu'il soit ambidextre". Et d'insister pour que "budget 2013 et la prochaine Loi de programmation de finances publiques n'obèrent pas l'avenir".

 

Le prépositionnement des troupes françaises indispensable

 

Pour le chef d'état-major des armées, si la France veut "conserver une certaine influence", le "prépositionnement me semble une bonne chose". C'est d'ailleurs la solution "historique française, qui permet l'acculturation des troupes déployées". Ce que confirme le chef de l'état-major de l'air, le général Jean-Paul Paloméros. Présente au Tchad avec des avions de chasse, l'armée de l'air peut opérer ainsi au Sahel, notamment pour des missions de renseignement. "Une vraie puissance aérienne montre toute son utilité sur un théâtre aussi vaste", explique-t-il.

Le général Paloméros estime que "la prévention passe par le prépositionnement - six Rafale sont ainsi installés de façon permanente aux Emirats arabes unis, à Al Dhafra". Cette posture, précise-t-il, contribue "à la stabilisation du Golfe persique sans compter que ces avions pourraient au besoin intervenir très rapidement en Afghanistan". "Le prépositionnement à Djibouti permet lui aussi d'assurer un soutien aux nombreuses opérations dans la région, tout en contribuant à sa stabilisation", assure le général Paloméros. C'est également vrai dans les départements et collectivités d'outre-mer (DOM-COM), notamment en Guyane, en Nouvelle-Calédonie... Ce qui a permis à l'armée de l'air d'acquérir « une dimension internationale » grâce à la reconnaissance de la part de pays étrangers.

 

Un constat partagé par la marine. Car "la plupart des opérations militaires se déclenchent très vite, nécessitant la projection rapide d'un dispositif qui fait ensuite l'objet d'une planification plus élaborée, souligne le chef d'état-major de la marine, l'amiral Bernard Rogel. Cela impose de notre part d'avoir, dans des zones de crise ou d'intérêt stratégique, des bâtiments prépositionnés". Ainsi la marine assure une présence en dans l'est méditerranéen, l'Océan indien ou le Golfe de Guinée. Ce qui permet à la marine de surveiller les 11 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive (ZEE) de la France. "Si nous ne surveillons pas notre ZEE et ne montrons pas notre pavillon, nous serons pillés". En outre, il rappelle que "l'une des forces de la France repose sur son dispositif de bases mondiales, lequel repose sur les DOM-COM et les accords de défense que nous avons avec des pays comme le Gabon, la Côte d'Ivoire ou les Emirats arabes unis". Ce réseau a permis à la marine de disposer de "capacités d'action quasiment immédiates un peu partout". Ainsi, lors du séisme en Haïti, le fait d'avoir une base à Fort-de-France nous a offert un point d'appui très utile". Même stratégie pour l'armée de terre. J'ai souhaité capitaliser sur les infrastructures militaires des DOM-COM afin d'entretenir une formidable culture de projection", explique le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Bertrand Ract Madoux.

 

La coopération oui mais elle a ses limites

 

"Il ne faut pas attendre des miracles de ces coopérations", avertit le chef d'état-major des armées. Un exemple de coopération inabouti : la brigade franco-allemande. "Cela fait des années, explique l'amiral Guillaud, que l'on essaie de déployer la brigade franco-allemande (dans une opération extérieure, ndlr). Nous n'avons pas réussi à le faire en Afghanistan pour deux raisons : d'abord, les Allemands étaient dans le nord du pays alors que nous étions dans l'est ; ensuite, les règles d'engagement, donc les consignes d'ouverture du feu, n'étaient pas les mêmes pour les Allemands et pour les Français (...) Si l'on veut que cette brigade fonctionne, il faut l'utiliser et non la laisser dans un camp d'entrainement ».

 

D'une façon générale, il estime ce serait « un leurre » de « tout miser sur les partages et mutualisations capacitaires ». Car la « smart defence » de l'Otan et « pooling and sharing » de l'Union européenne sont des opportunités intéressantes mais elles ne rempliront le vocation que si elles sont vécues par tous comme un atout pour faire plus ensemble et non comme une excuse pour faire moins chacun ».  Et de rappeler que « l'envie des Européens pour une défense commune reste faible. L'idée d'une Europe puissance ne fait guère d'émules ». Le général Paloméros y croit. « Cette approche de plus en plus capacitaire, interarmées et internationale, devrait nous permettre de limiter les impasses auxquelles nous serons contraints ». Il estime d'ailleurs que le développement de la défense et de l'Otan impliquera également que « nous passions par l'étape difficile du renseignement ».

 

Dans ce contexte, l'amiral Guillaud plaide lui pour des "coopérations renforcées", qui sont "le chemin le plus réaliste". A l'image de la coopération franco-britannique, « validée dans les faits lors de la crise libyenne ». « Elle doit être poursuivie avec détermination et réalisme parce que nos armées affichent des ambitions et un niveau comparables ». C'est ce que pense aussi l'amiral Rogel.  « Pour mutualiser, il avoir une valeur d'échange, estime le chef d'état-major de la marine. Or, nous avons des capacités navales que nous sommes les seuls à maintenir en Europe, ce qui limite les possibilités en la matière. Enfin, l'amiral Guillaud recommande de renforcer la coopération avec Berlin « indispensable » ainsi que trois autres pays (Italie, Espagne et Pologne).

 

Le renseignement essentiel

 

Le renseignement est la "mission la plus essentielle", estime le général Paloméros. L'armée de l'air dispose "d'une vraie culture en la matière", rappelle-t-il. Ainsi le premier avion qui a survolé l'Afghanistan en 2001 était un Mirage IV. Le renseignement a été aussi indispensable en Libye. "Le renseignement, dont il nous faudra renouveler les moyens avec les dernières technologies disponibles, fera d'ailleurs l'objet d'une réflexion dans le cadre du futur livre blanc".

 

Retrouvez les épisodes précédents :

 

> France, l'adieu aux armes (1/5) "L'armée française ne peut tenir certains de ses contrats opérationnels"

 

> France, l'adieu aux armes (2/5) "En matière d'équipements militaires, la France oscille entre grandeur et décadence"

 

> France, l'adieu aux armes (3/5) "Les déficiences dans l'entretien des matériels français"

 

> France, l'adieu aux armes (4/5) "Seuil d'alerte pour le moral des armées"

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20 février 2012 1 20 /02 /février /2012 08:00

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/ema/le-chef-d-etat-major/120218-cema-visite-du-general-richards-chef-de-l-armee-britannique/visite-du-general-richards-chef-de-l-armee-britannique/1564756-1-fre-FR/visite-du-general-richards-chef-de-l-armee-britannique_article_demi_colonne.jpg

 

18/02/2012 Sources : EMA

 

Le 16 février 2012, l’amiral Edouard Guillaud, chef d’état major des armées (CEMA) a reçu son homologue britannique, le général David Richards.

 

Les deux chefs militaires ont abordé les différents thèmes de la relation franco-britannique, notamment dans le domaine des équipements, à la veille du sommet du 17 février entre le président de la République et le Premier ministre britannique.

 

Ils ont également fait un tour d’horizon sur les opérations militaires auxquelles participent les deux pays.

 

Cette rencontre a été symbolisée par la signature du concept interarmées de la Force expéditionnaire interarmées conjointe (CJEF - Combined Joint Expeditionary Force ) et la déclaration d’intention (Statement of Intent ) relative à l’organisation des échanges d’officiers dans les états-majors de niveaux opératif et stratégique, ainsi que les directives d’objectifs pour 2012.

 

Cette coopération sera illustrée à l’automne par un exercice franco-britannique majeur en Méditerranée qui impliquera le Groupe aéronaval (GAN) et des unités amphibies.

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13 octobre 2011 4 13 /10 /octobre /2011 07:45

http://www.defense.gouv.fr/var/dicod/storage/images/base-de-medias/images/dga/1_programmes/le-tigre/226727-1-fre-FR/le-tigre.jpg

photo defense.gouv.fr

 

11.10.2001 Michel Cabirol – La Tribune 

 

Les surcoûts de l'opération Harmattan pour la France devraient s'élever à 430 millions d'euros, selon le chef d'état-major des armées l'amiral Edouard Guillaud. Le financement des opérations extérieures sera payé pour partie par la réserve de précaution interministérielle, selon le ministre de la Défense. Les avions et hélicoptères de combat français ont détruit 1.300 objectifs libyens.

 

430 millions d'euros, c'est le nouveau surcoût pour l'intervention des forces françaises en Libye envisagé par le chef de l'état-major des armées, l'amiral Edouard Guillaud, "si l'opération est prolongée jusqu'au 31 décembre". Fin septembre, les surcoûts étaient estimés "entre 330 et 350 millions d'euros", a-t-il indiqué le 5 octobre devant la commission de la défense à l'Assemblée nationale. Une estimation plus précise par rapport à celle du ministre de la Défense Gérard Longuet, qui les évaluait "entre 300 et 350 millions au 30 septembre".

 

"Aujourd'hui nous ne tirons plus que trois ou quatre bombes ou missiles par jour. La poche de Syrte devrait bientôt être réduite et il ne relève pas de notre mandat de combattre auprès du Conseil national de transition libyen", a-t-il précisé, ajoutant qu'on "compte encore aujourd'hui une vingtaine de sorties par jour". Au total, selon le ministre de la Défense, auditionné pour sa part le 4 octobre, les avions français, comme l'a révélé latribune.fr, "ont largué 950 bombes et tiré 240 missiles air-sol, dont 15 Scalp et 225 AASM. Les hélicoptères ont lancé 431 missiles Hot (...). Pour la première fois depuis très longtemps, des frappes à terre ont également délivrées par des bâtiments de la Marine, soit 3.000 obus de 100 et 78 millimètes"

 

Les missiles de croisières Scalp ont un prix unitaire de 626.000 euros hors taxe, selon un rapport du ministère de la Défense, tandis que les bombes de précision AASM s'élèvent à 350.000 euros selon une estimation du site web lepoint.fr. Le coût des bombes américaines à guidage laser GBU de divers types (GBU-12 de 250 kilos, des bombes GBU-24 de 500 kilos, et des GBU-49) est estimé entre 70.000 et 90.000 dollars (entre 52.100 et 67.000 euros). Enfin, un missile air-sol Hot coûte environ 40.000 euros pièces. Selon Gérard Longuet, la consommation de ces munitions est "compatible avec nos stocks" et le ministère de la Défense a prévu de reconstituer les stocks de missiles et bombes. En 2012, l'amiral Guillaud a annonce que le ministère devra "reconstituer certaines de nos capacités".

 

Les avions de l'armée de l'air et ceux de la Marine ont réalisé "environ 4.500 sorties, soit 20.000 heures de vol, représentant 25 % des sorties de la coalition - un vol de ravitailleur étant également considéré comme une sortie -, 35 % des missions offensives et 20 % des frappes avec plus de 750 objectifs militaires détruits", a détaillé l'amiral Edouard Guillaud. De leur côté, les hélicoptères de l'Aviation légère de l'armée de terre (Alat), "ont conduit une trentaine de raids et détruit 550 objectifs, soit 90 % des frappes de la coalition réalisées par les hélicoptères, les 10 % restants ayant été effectués par les hélicoptères Apache britanniques", a-t-il ajouté. Enfin, les navires de la Royale ont procédé "avec succès à des tirs contre des cibles à terre, ce qui n'avait pas été fait depuis plusieurs dizaines d'années. Ils ont ainsi détruit des véhicules en mouvement mais ont également essuyé des tirs de canons et de missiles", a-t-il indiqué.

 

Au total, le surcoût des opérations extérieures (OPEX) devrait s'établir, selon l'amiral Guillaud, "entre 1,2 et 1,3 milliard d'euros en 2011". "Ce qui signifie, a-t-il expliqué aux députés, que la provision budgétaire (630 millions d'euros, ndlr) devra bénéficier d'un abondement interministériel de l'ordre de 600 millions d'euros". Selon Gérard Longuet, le financement des OPEX sont "pour l'essentiel remboursés dans le cadre de la réserve de précaution interministérielle au lieu de faire l'objet de ponctions sur les crédits d'équipements". "Le Premier ministre m'a donné une assurance écrite en septembre sur ce point", a-t-il précisé.

 

Dans le détail, les surcoûts des OPEX "s'élèvent à 40 millions d'euros en ex-Yougoslavie, à 90 millions au Tchad, à un peu moins de 80 millions au Liban, de 500 à 520 millions en Afghanistan, et pourrait atteindre 430 millions en Libye au 31 décembre prochain. Atalante (lutte contre la piraterie, ndlr) représente une trentaine de millions et Licorne en Côte d'Ivoire, 65 millions. Le reste des opérations coûte au total de l'ordre de 50 millions d'euros". Soit 1,275 milliard d'euros pour 2011.

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