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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 17:55
Le contre-amiral Arnaud Coustillière, patron de la cyberdéfense française

Le contre-amiral Arnaud Coustillière, patron de la cyberdéfense française

 

 

31/01/2014 Guerric Poncet Le Web en lignes - Le Point.fr

 

Paris assume depuis peu ses "armes informatiques offensives". Rencontre avec le contre-amiral Coustillière, officier général "cyber" au ministère de la Défense.

 

Depuis 2008, le gouvernement français a lancé un programme d'armement informatique, afin de mieux répondre aux menaces "cyber", de plus en plus pressantes. Si les livres blancs de la Défense de 2008 et de 2013 annoncent bien - au futur - la création d'armes offensives, l'État avait du mal à évoquer ces sujets. Mais au Forum international de la cybersécurité, qui s'est tenu les 21 et 22 janvier 2014 à Lille, nous avons pu interroger le contre-amiral Arnaud Coustillière. Il est l'officier général responsable de la cyberdéfense au ministère de la Défense, un poste créé en 2011.

 

Quel est son rôle ? Quelles sont les armes informatiques françaises ? Peut-on imaginer une dissuasion cyber sur le modèle de l'arme nucléaire ? Rencontre, en deux parties avec "le" monsieur cyberguerre en France.

 

Les confidences du patron de la cyberguerre en France (1ère partie)

 

 

Les confidences du patron de la cyberguerre en France (2ème partie)

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6 février 2014 4 06 /02 /février /2014 12:55
Calid photo DICoD

Calid photo DICoD

 

29/01/2014 par Guerric Poncet Le Web en lignes - Le Point.fr

 

Paris assume enfin ses capacités offensives dans un domaine que l'on n'ose plus appeler virtuel. La cyberguerre est prête, et la France serait "bien placée".

 

Le Forum international de la cybersécurité (FIC) de Lille les 21 et 22 janvier a été l'occasion d'un petit duel entre Manuel Valls et Jean-Yves Le Drian, mais il a surtout illustré la nouvelle posture de la France en matière de cyberguerre. En effet, pour la première fois, les officiers et porte-parole officiels ont ouvertement assumé l'existence d'armes informatiques opérationnelles au sein de l'appareil militaire français. "Nous sommes opérationnels, et nous avons fait de gros progrès", nous confie Guillaume Poupard, ingénieur en chef de l'armement et responsable du pôle sécurité des systèmes d'information à la Direction générale de l'armement (DGA). "Le livre blanc de la Défense de 2008 a posé des bases de travail, vous imaginez bien que les choses ont bougé depuis six ans !" ironise-t-il. Ce document prévoyait en effet le développement de nouvelles capacités cyber.

"L'État assume ce choix", nous confirme le contre-amiral Arnaud Coustillière, officier général responsable de la cyberdéfense au ministère de la Défense. En opération, "si nous pouvons obtenir l'effet souhaité avec une arme informatique, c'est mieux", avance-t-il en évoquant la possibilité de "neutraliser des radars avec l'arme informatique plutôt qu'avec un missile". "Tout cela est parfaitement compatible avec le droit des conflits armés, avec le droit d'intervention humanitaire, et nous avons eu des discussions avec le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) : ils ne sont pas choqués par ces choix", précise le marin.

 

Pour riposter, il faut identifier l'agresseur

Mais tout n'est pas simple dans le domaine cyber, nouveau pour les forces armées autant que pour le reste de l'humanité. "Le plus compliqué dans le cyber, ce n'est pas de faire un exploit technique, c'est de le faire à l'endroit voulu, à l'instant voulu, avec le résultat voulu, et de garantir l'effet au décisionnaire : le politique", explique le contre-amiral Coustillière. Car en cas de cyberguerre, c'est évidemment le politique qui conserve le pouvoir de décision. Mais pour qu'il puisse l'exercer, encore faut-il pouvoir identifier l'agresseur, qui se cache souvent par de multiples pirouettes via des relais informatiques dans le monde entier. "Aujourd'hui, nous pouvons dire au politique qui est à l'origine d'une attaque, mais nous ne pouvons pas le prouver", explique Guillaume Poupard. Une différence très subtile, qui peut poser problème : "Cela suffit pour déclencher une décision politique, mais cela ne suffit pas pour justifier une riposte aux yeux de la communauté internationale", explique-t-il encore.

Les fabricants des armes informatiques françaises sont toutefois très discrets. "Je ne peux pas vous dire où les armements cyber sont développés : nous n'avons aujourd'hui aucun intérêt à le dire", se défend Guillaume Poupard. Et pour avoir une idée du nombre de personnes impliquées dans le secteur, il faudra repasser : "Je peux simplement vous dire que tout dépend du ministère de la Défense dans ce domaine", glisse-t-il. "La France est bien placée dans l'échiquier, elle est dans les cinq ou six meilleurs mondiaux", nous glisse un expert privé. Comprendre : nous sommes juste derrière le trio de tête (États-Unis, Russie et Chine), la Grande-Bretagne et peut-être Israël. Si c'est vrai, nous avons assurément fait de gros progrès.

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4 février 2014 2 04 /02 /février /2014 17:55
Vidéo-  La cybersécurité fait son Challenge

 

03/02/2014 L. Picard  - DICoD

 

La sixième édition du forum international de la cybersécurité (FIC) a eu lieu à Lille, les 21 et 22 janvier. Cette année, le forum avait pour thème « Identité numérique et confiance ». Pour la première fois, un « challenge Forensic » (c'est-à-dire de recherche d’informations et d’exploitation des traces numériques) a réuni une soixantaine de candidats sur les deux jours de l’événement. Co-organisé par l’association de conseil et de sensibilisation à la sécurité informatique (ACISSI), l’école d’ingénieur EPITA et le réseau de cyberdéfense de la Réserve citoyenne, le challenge Forensic était divisé en deux épreuves de quatre heures au cours desquels les concourants devaient résoudre différents exercices liés à la sécurité numérique et la lutte informatique défensive.

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27 janvier 2014 1 27 /01 /janvier /2014 12:55
Forum international de la cybersécurité : bilan de la sixième édition

 

 

24/01/2014 Nelly Moussu - Economie et technologie

 

Le 6e Forum international de la cybersécurité s’est déroulé à Lille les 21 et 22 janvier dernier. Une édition notamment marquée par le futur pacte défense cyber annoncé par le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

 

« J’ai décidé de faire de la cyberdéfense l’une de nos priorités », a assuré le ministre de la Défense lors du 6e Forum international de la cybersécurité (FIC), peu après l’allocation du ministre de l’Intérieur, Manuel Valls. L’événement, qui s’est déroulé à Lille les 21 et 22 janvier derniers, comprenait une quarantaine d’ateliers et conférences permettant d’échanger avec des experts.

 

Jean-Yves Le Drian a annoncé la création d’un pacte de défense cyber, listant des objectifs comme développer « de nouvelles capacités défensives et offensives appuyées par un renseignement d’intérêt cyber » et « accorder une grande importance à la base industrielle de technologie et de défense ». Il a également énuméré des actions à mener pour y parvenir telles que « le renforcement des effectifs du Centre d’analyse et de lutte informatique défensive (Calid) et de ceux de la Direction générale de l’armement (DGA) ».

 

Le ministre a également abordé la réserve citoyenne cyber (RCC), « dont l’élargissement est indispensable pour toucher davantage d’acteurs de la société civile, notamment les PME et PMI ». Il a aussi évoqué la mise en œuvre d’un pôle d’excellence cyberdéfense autour de Rennes, dédié à la formation, à l’entraînement et à la recherche et développement.

 

Durant ces deux jours, le public a pu assister à des conférences et des ateliers pour échanger sur ces sujets avec des experts du ministère. La loi de programmation militaire ayant été adoptée en décembre dernier, l’amiral Arnaud Coustillière, officier général de cyberdéfense à l’Etat-Major des armées, a mis l’accent sur l’investissement ministériel : « 1 milliard d’euros vont être consacrés au recrutement de personnels spécialisés et à la formation, 30 millions d’euros par an seront dévolus aux études amont cyber de la DGA et 360 millions seront attribués d’ici 2019 à un programme d’armement spécialisé. » A ses côtés, l’ingénieur en chef Guillaume Poupard, de la DGA, a précisé : « Ce programme cible la création de chiffreurs ou de sondes par exemple. Mais nous souhaitons également intégrer la cybersécurité à tous les autres programmes d’armement, car tous les systèmes d’arme comportent des systèmes d’information. La cybersécurité n’est plus une question de spécialistes, et nous travaillons avec de grands industriels et des PME pour développer des technologies et soutenir l’innovation. »

 

Les prix du FIC

 

Durant le FIC, le Prix du livre cyber a été remis à trois auteurs : Myriam Quemener pour Cybersociété, entre espoirs et risques, Bertrand Boyer pour Cyberattaque : conduire la guerre numérique et Benjamin Rosoor pour Agir pour l’e-réputation de l’entreprise. Le prix de la PME innovante est revenu à Cybel Angel, société qui développe des technologies de détection de menaces avancées. Enfin, le challenge Forensic, organisé en partenariat avec l’Acissi (audit, conseil, installation et sécurisation des systèmes d’information) et l’Ecole d’ingénieur Epita, et avec le parrainage de la RCC,  a récompensé de jeunes informaticiens pour leur savoir-faire en matière de lutte informatique défensive. Francis Delon, secrétaire général de la défense et de la sécurité nationale, a clôturé cette 6e édition en précisant la thématique du prochain FIC. Celui-ci devrait être consacré au dialogue entre acteur publics et privés.

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 17:56
"Une attaque informatique est une agression comme une autre"

22 janvier par Boris Manenti

 

Interview du contre-amiral Arnaud Coustillière, officier général en charge de la cyberdéfense à l'état-major des armées.

 

Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, vient de dévoiler un plan d'un milliard d'euros sur cinq ans consacré à la cyberdéfense française. Alors que le budget de l'armée s'affiche en baisse, le gouvernement mise sur "le cyber" pour à la fois se défendre des attaques, mais aussi accompagner des opérations militaires. Le point avec le Monsieur Cyberdéfense du ministère, le contre-amiral Arnaud Coustillière. Interview. 

 

2013 a été une année chargée avec un livre blanc et une loi de programmation militaire, qui ont redéfini la cyberdéfense française. Quid de 2014 ?

- Je suis en poste depuis 2011, et chaque année est chargée en actualités et en transformations. 2014 sera synonyme de la mise en musique de toutes les décisions prises l'an dernier, avec comme socle le Livre blanc. Les réformes vont se poursuivre selon ce qu'a annoncé le ministre : le Pacte défense cyber et le pôle d'excellence Bretagne.

Se pose aussi un enjeu de souveraineté pour que certaines industries restent indépendantes. On ne sera pas indépendants partout, mais il faut repérer les secteurs clefs pour conserver une autonomie suffisante, par exemple dans les sondes, les outils d'analyse ou les coeurs de réseau. En aidant et défendant les PME innovantes, nous espérons tendre vers une base industrielle souveraine, et s'assurer qu'elle ne soit pas rachetée par des Américains ou des Chinois.

 

Pourquoi cette indépendance n'a-t-elle pas été appliquée au ministère de la Défense qui a préféré renouveler son contrat avec Microsoft plutôt que d'opter pour des logiciels libres ?

- Il faut réfléchir avec plus de recul. Près de 95% des opérations militaires se font sous mandat de l'ONU dans des contextes de coalitions totalement improbables. Aujourd'hui, nous faisons la chasse à la piraterie dans le golfe indien avec les Ukrainiens et les Chinois, nous sommes au Mali avec comme principal allié le Tchad... Et pour partager avec tout le monde immédiatement, cela passe par Microsoft.

De plus, quelle est l'alternative à Microsoft quand on gère un réseau qui compte 250.000 postes de travail ? Si l'on regarde les grands opérateurs proposant du travail collaboratif, un environnement de travail évolutif, une sécurité constamment améliorée, une réactivité en cas de vulnérabilité... Microsoft s'avère le plus intéressant. Et, face aux capacités d'espionnage pointues qui pourraient nous cibler, Microsoft est aussi facile à attaquer que des logiciels libres. Enfin, quand un choix est fait avec un éditeur, il est très compliqué d'en sortir.

 

Au Forum international de la cybersécurité (FIC), vous avez évoqué le cyberespace comme un nouveau champ de bataille. Qu'entendez-vous par là ?

- Il s'agit d'un nouveau milieu de combats, en plus du terrestre, du maritime, de l'aérien et du spatial. On plaque ainsi au cyber, les mêmes processus que pour les autres milieux. Par exemple, nous renforçons les capacités du service de renseignement dit "d'intérêt cyberdéfense", afin de mieux détecter ceux qui risquent d'attaquer dans les prochaines minutes comme dans les prochains mois, même à partir de traces infimes.

 

Jean-Yves Le Drian a également évoqué des capacités offensives.

- Le ministre l'a dit et officialisé, nous disposons de capacités d'actions informatiques offensives en accompagnement des opérations militaires.

 

Concrètement, de quoi s'agit-il ?

- Concrètement, je ne peux pas en dire plus. Je vous renvoie vers les différents écrits en la matière. Mais la difficulté n'est pas technique. Il est plus compliqué de savoir quel comportement adopter. Quand on lance une opération, nous avons une "règle militaire d'engagement", c'est-à-dire en cas d'agression savoir si l'on a le droit de tirer. Ces règles existent mais il faut les transposer pour le cyberespace.

 

En somme, vous attendez une doctrine sur l'emploi de la force, ce qu'appelle de ses voeux le sénateur Jean-Marie Bockel.

- Le Livre blanc nous donne une doctrine. En cas d'attaque informatique de grande ampleur qui menace la sécurité nationale, l'Etat a une capacité de défense active pour voir qui est derrière, et peut répliquer avec tous les moyens dont il dispose, dont les moyens coercitifs du ministère de la Défense. On parle bien de tous les moyens à disposition de l'Etat, c'est-à-dire qu'en cas d'attaque informatique, la meilleure réponse n'est pas forcément une attaque informatique.

 

La France pourrait faire, à l'image de ce qu'a dit Barack Obama pour les Etats-Unis, répliquer par l'arme atomique en cas de cyberattaque ?

- Une attaque informatique est une agression comme une autre. Et en cas d'effets importants, nous pouvons répondre avec les moyens à notre disposition. La France a développé une capacité de lutte informatique offensive, et c'est un moyen qui s'ajoute aux autres. Elle sert à caractériser l'origine des éventuelles attaques, mais aussi à accompagner des opérations militaires.

 

Quel type d'attaques menez-vous lors des opérations militaires ? Coupez-vous les communications via des cyberattaques ?

- Nous l'intégrons à nos options. En fonction de l'effet recherché, nous découpons chaque action en actes militaires. Si l'on doit stabiliser une ville, alors nous allons étudier les différentes options d'actions cinétiques ou non. Et là, effectivement, la neutralisation informatique - d'un radar par exemple - peut s'avérer très intéressante. Nous n'avons pas les moyens techniques de tout faire, mais il s'agit de quelque chose de plus en plus intégré.

 

Entreprenez-vous des attaques informatiques dans le cadre des interventions au Mali ou en Centrafrique ?

- Non, il n'y aucun accompagnement de cadre, surtout parce que le terrain ne s'y prête pas du fait des faibles infrastructures. Mais on aurait pu imaginer l'utilisation de ce type d'actions en Libye.

 

Qui se charge des cyberattaques au sein du ministère ? Le Centre d'analyse de lutte informatique défensive (Calid) ? La Direction générale de l'armement (DGA) ?

- C'est une capacité du ministère de la Défense. Je ne peux pas vous en dire plus, l'organisation est classifiée. Je suis la seule tête émergée pour les opérations cyber, défensives et offensives. Tous les processus sur comment on entreprend ces actions et avec qui on les entreprend est confidentiel. Mais il est sûr que dans l'armement, la DGA dispose d'un rôle phare.

 

Le ministre de la Défense a cité le chiffre d'un milliard d'euros pour le budget de la cyberdéfense.

- Cette somme correspond à l'effort que le ministère va consacrer au domaine cyber de 2014 à 2019. La moitié est consacrée aux investissements, en particulier pour R&D qui est multipliée par trois, pour environ 30 millions d'euros par an, mais aussi pour un programme d'armement particulier de 350 millions d'euros. L'autre moitié est consacré aux ressources humaines, c'est-à-dire la création de 550 postes : 200 personnes supplémentaires pour la DGA-Maîtrise de l'information et 350 personnes spécialisées intérieure aux armées, notamment au sein du Calid.

 

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 17:55
FIC 2014 : La cyberdéfense active prend forme

22.01.2013 par Jacques Cheminat

 

Fort d'un cadre réglementaire fixé et d'un plan de bataille lancé par le ministre de la Défense, la cyberdéfense se construit patiemment. Le FIC a été l'occasion de discuter de plusieurs sujets dont la cyberdéfense active.

 

Après le vote la loi de programmation militaire (LPM), les participants au Forum International de Cybersécurité à Lille attendaient les propos du ministre de la Défense sur la cyberdéfense. Ce dernier a prôné « un changement d'échelle dans la lutte contre les attaques cybernétiques ». Il faut dire que le ministère a été fortement visé en 2013 avec « quelque 780 attaques en ligne contre 420 l'année précédente ».  Dans la poursuite de la LPM, il a annoncé « le lancement dans les prochaines semaines d'un pacte défense cyber ».

Ce plan comprend une augmentation des effectifs dédiés à cyberdéfense notamment au sein du Calid (Centre d'analyse en lutte informatique défensive) qui devrait voir son effectif passé à 120 personnes d'ici à 2019 tandis que la DGA verra ses effectifs dédiés à la cyberdéfense progresser pour atteindre 450 personnes. Ces cybermilitaires seront selon M. Le Drian capables de « protéger, détecter, réparer et répliquer ». Ce pacte implique aussi un investissement conséquent d'un milliard d'euros sur la même période. Le volet formation n'est pas oublié avec la création d'un pôle d'excellence cyber qui sera situé à Rennes. Le ministre s'est défendu d'avoir favorisé la Bretagne (sa terre d'élection), mais a indiqué que Rennes regroupait déjà l'école de transmission et un centre de la DGA auquel s'ajoute la proximité de l'école militaire Saint Cyr Quoetquidan.

Vers une cyberdéfense plus active ?

Après les orientations ministérielles, les acteurs institutionnels et privés présents au FIC ont discuté de plusieurs sujets dont celui de la cyberdéfense active ou proactive. Le colonel William Dupuy, chef du Calid cité précédemment, a déjà défini son rôle et sa conception de la cyberdéfense, « nous disposons des mêmes outils pour faire de la sécurité des systèmes d'informations, mais nous n'avons pas les mêmes orientations. Nous travaillons sur le cyberespace où les attaquants s'adaptent en fonction des défenses qu'ils rencontrent, il faut donc être plus réactif. De plus, nous sommes en contact permanent avec les opérations sur le terrain ».

Une approche qui « déteint dans la société civile » constate Yves Le Floch, directeur du développement de la cybersécurité chez Sogeti, qui parle plus facilement de « cybersécurité active, c'est-à-dire de réaction en temps réel de, surveillance des réseaux, de gestion de risques et des vulnérabilités ». Garance Mathias, avocate, précise que « le droit n'appréhende pas la notion de risques », tout en constatant que la cybercriminalité est encadré juridiquement aussi bien au niveau européen qu'au niveau français.

La cyberdéfense active a aussi des vélléités de vouloir passer en mode offensif. Dans les pays anglo-saxons, le terme « hack back » est utilisé pour cela. Mais cela pose plusieurs problèmes. Maître Mathias souligne que « la cyber légitime défense » n'existe pas encore, même s'il y a des travaux menés dessus. M. Le Floch pointe l'absence d'efficacité d'une telle démarche, « il est difficile de trouver l'origine d'une attaque qui passe de serveur en serveur ». Un avis partagé par Le colonel William Dupuy, « cela pose effectivement des questions juridiques, mais également sur les rapports avec les attaquants. Ces derniers peuvent réagir plus violemment ». Le responsable de Sogeti souligne que « les investissements pour mener des offensives seraient mieux utilisés à renforcer les défenses ».
 

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23 janvier 2014 4 23 /01 /janvier /2014 13:55
FIC 2014 : Le Drian annonce un Pacte de défense cyber

 

21 Janvier 2014 Par Antoine Duvauchelle

 

Sécurité : Le Ministre de la Défense a lancé les pistes pour les suites de la LPM, votée et promulguée en décembre dernier.
 

Protéger, détecter, dissuader, réagir à une attaque. Si les schémas de cybersécurité dépassent la question technique au Forum international de la cybersécurité (FIC) 2014, qui se tient jusqu'à mercredi à Lille, la réponse aux menaces reste au coeur des préoccupations.

Pour y faire face, le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a annoncé lors de son intervention en conférence plénière la création prochaine d'un Pacte de défense cyber, sur le modèle du Pacte de défense PME. L'idée est simple : renforcer massivement les capacités du ministère en matière de cyberdéfense.

 

Montée en puissance de la cybersécurité

Pour le ministre, cela doit répondre à trois objectifs : l'organisation et les moyens du ministère, "y compris en termes de capacités opérationnelles", le développement d'une dynamique extérieure "pour appuyer les initiatives" des entreprises, collectivités territoriales, etc, et l'accompagnement des acteurs publics et privés dans l'identification des voies de collaboration et de soutien possibles.

Le pacte de défense cyber devra donc répondre à ces objectifs par une montée en puissance, notamment en termes d'effectifs. Le Calid,  centre d'analyse de lutte informatique défensive, en charge de la réaction face aux menaces, devrait ainsi passer rapidement de 20 experts employés au moment de la prise de fonctions du ministre, à 120 à la fin de la période d'application de la Loi de programmation militaire (LPM) 2013-2019.

Le Calid aura ainsi pour mission de travailler plus étroitement avec le centre d'opérations de l'Anssi (Cossi). Idem côté DGA (Direction générale de l'armement), dont le centre Maîtrise de l'information devrait plus que doubler ses effectifs, de 200 actuellement à 450 personnes. En complément, un "pôle d'excellence sur la cyberdéfense" devrait être installé du côté de Rennes.

 

Développer la formation et le tissu industriel

Parmi les rôles assignés à ces différentes entités, on retrouve évidemment l'amélioration de la protection des entreprises et des administrations, mais également le développement du "renseignement d'intérêt cyber". Enfin, le volume des études sur la cybersécurité sera multiplié par trois, et Jean-Yves Le Drian annonce le développement de la réserve opérationnelle cyber.

Si les modalités et les contours ne sont pas fixés, affirme le ministre, le plan répond à deux objectifs plus larges : développer la formation et le tissu industriel autour de la sécurité. Des cibles en ligne avec celles du ministère du Redressement productif, qui a sélectionné un pôle cyberdéfense dans son plan de soutien à l'industrie, et avec les acteurs du secteur.

Dans la conférence du FIC dédiée à l'après-LPM ce mardi, les intervenants semblaient en effet désireux de dépasser le débat parlementaire et public d'avant-vote, pour passer à la phase opérationnelle. Il faut préciser que les intervenants étaient plutôt favorables aux mesures de la LPM. Députés, sénateurs, militaires et représentant de l'Anssi estiment avoir plus de pouvoir pour agir et répondre aux deux objectifs... qu'ils avaient d'ailleurs éventés à quelques heures de l'annonce du ministre.

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18 janvier 2014 6 18 /01 /janvier /2014 22:55
FIC 2014 : la Défense au cœur de la cybersécurité

 

 

17/01/2014 DICoD Economie et technologie

 

Avec pour thème « Identité numérique et confiance », le 6e forum international de la cybersécurité (FIC) se tiendra les 21 et 22 janvier prochains au Grand Palais de Lille. Tous les acteurs de la cyberdéfense seront présents pour aborder la cybersécurité sous un angle stratégique et privilégier un partenariat entre sphères publiques et privées.

 

Sensibiliser, échanger et renforcer, tels seront les objectifs du forum international de la cybersécurité (FIC) qui se déroulera les 21 et 22 janvier, au Grand Palais de Lille. À cette occasion, les acteurs de la cybersécurité présenteront leur rôle et leurs actions pour une plus grande confiance numérique au niveau européen. Parmi eux le ministère de la Défense sera largement représenté grâce à la présence de la Direction générale de l’armement (DGA), du Centre d’analyse en lutte informatique défensive (CALID), du Commandement des forces terrestres (CFT) et de la Réserve citoyenne de cyberdéfense (RCC).

 

Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls inaugurera cette 6e édition placée sous le haut patronage du président de la République. Le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, sera également présent le 21 janvier et lancera en fin de journée les travaux de la seconde séance plénière intitulée « Numérique : quelle stratégie industrielle pour l’Europe ? ». Il participera ensuite à la remise des prix du livre Cyber 2014 et de la PME innovante.

 

Créé en 2007 par la Gendarmerie nationale, l’objectif du FIC est de promouvoir une vision européenne de la cybersécurité et de renforcer la lutte contre la cybercriminalité. « Au moment où l'Union européenne définit sa stratégie en matière de cyberdéfense et où la France complète et renforce son dispositif, le FIC 2014 doit nous permettre, collectivement, d'imaginer les actions de demain », précise le général d'armée Denis Favier, directeur général de la Gendarmerie nationale.

 

Ateliers, conférences, espaces VIP dédiés au networking et espace recrutement, le FIC a pour vocation d’aborder les enjeux stratégiques, juridiques, sécuritaires, industriels et technologiques liés à la sécurité dans le cyberespace. Nouveauté, un challenge de sécurité informatique mettra en lumière les nouveaux talents de ce secteur désormais incontournable. Parallèlement, une web TV sera animée tout au long du forum par Frédéric Bascuñana, journaliste spécialisé dans le numérique.

 

En 2013, le FIC avait réuni 2 400 visiteurs. Cet événement leader en Europe représente l’ensemble de l’écosystème de la sécurité numérique, alliant l'expertise des participants qualifiés (opérateurs, entreprises, juristes, chercheurs, étudiants...) à une forte présence institutionnelle.

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