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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 11:55
Une cérémonie a rendu hommage à l'ancienne pensionnaire de l'école des pupilles de l'air

Une cérémonie a rendu hommage à l'ancienne pensionnaire de l'école des pupilles de l'air

 

02/12/2015 Sources : Armée de l'air

 

Le 23 novembre 2015, le capitaine Marjorie Kocher aurait eu 30 ans.

 

Ce même jour, une cérémonie a été organisée afin de rendre hommage à cette ancienne élève de l’École des pupilles de l’air (EPA) de Grenoble (promotion 56 des classes de l’air), tombée au service de la Nation à Albacete, le 26 janvier 2015, aux côtés de huit autres frères d’armes.

 

Un hommage collectif a ainsi été rendu en présence des membres de la famille de la capitaine Kocher, ainsi que d’une délégation de l’escadron de chasse 1/3 «Navarre», unité au sein de laquelle la capitaine servait. Des camarades de promotion, ainsi que des cadres l’ayant côtoyée à l’EPA ou à l’École de l’air de Salon-de-Provence, assistaient également à la cérémonie.

 

Le colonel Jean-Xavier Chabane, commandant l’EPA, a prononcé un ordre du jour dans lequel il est revenu sur le parcours exemplaire de la capitaine, engageant les «pipins» (élèves de l’EPA) à suivre son modèle, celui d’une femme dont la détermination sans faille lui ont permis d’atteindre son rêve, celui de rejoindre l’armée de l’air et de voler.

 

Un internat de l'EPA porte désormais le nom de la capitaine Kocher

Un internat de l'EPA porte désormais le nom de la capitaine Kocher

 

Puis, au cours d’une cérémonie plus intime, le bâtiment de l’internat des filles a été baptisé «Internat capitaine Marjorie Kocher». Une plaque et des vitrines contenant des objets lui ayant appartenu ont été dévoilées dans son atrium. Des textes rédigés par des lycéennes de l’EPA lors d’un atelier d’écriture en hommage à Marjorie ont également été récités, renforçant l’émotion ayant rythmé cette journée.

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 11:55
Médecin général Jean-Marc Debonne - photo DCSSA

Médecin général Jean-Marc Debonne - photo DCSSA

 

24.11.2015 Commission de la défense nationale et des forces armées Compte rendu n° 20

 

Mme la présidente Patricia Adam. Mes chers collègues, compte tenu des événements que nous venons de vivre, j’ai tenu à ce que notre commission entende le médecin général Jean-Marc Debonne. Nous savons en effet quelle a été la contribution du service de santé des armées au cours de ces heures tragiques et à quel point celle-ci a été importante. C’est aussi, pour l’ensemble des membres de la commission de la Défense, l’occasion d’exprimer notre gratitude envers les hommes et les femmes de ce service pour le courage et la disponibilité dont ils ont fait preuve dans des conditions très difficiles.

 

Je vous donne donc la parole afin que vous nous décriviez l’action qui a été celle des hôpitaux du SSA à Paris, mais aussi pour que vous établissiez un bilan de la situation des blessés aujourd’hui.

 

M. le médecin général Jean-Marc Debonne, directeur central du service de santé des armées. Madame la présidente, Mesdames et messieurs les députés, je voudrais vous remercier très sincèrement de m’accueillir aujourd’hui au sein de votre commission, dans le contexte que nous connaissons. Vous le savez, le service de santé des armées (SSA) a une raison d’être, celle d’assurer le soutien opérationnel des forces armées, où qu’elles se trouvent. Il a aussi une vocation, qui se résume dans ce mot d’ordre inspiré du baron Percy : Pro Patria et Humanitate. Notre Patrie et notre Humanité, c’est bien ce que les attaques terroristes du 13 novembre dernier ont cherché à atteindre.

 

Vous avez souhaité que je vous présente la manière dont le service de santé des armées a fait face à ces attentats, et vous vous demandez s’ils auront un impact sur la transformation qu’il conduit. Je dois vous dire, en préambule, que je ne vous apporterai pas de réponse définitive sur ce dernier point : les réflexions en cours au sein du service, que je veux voir aboutir rapidement, ne sont pas encore stabilisées et n’ont donc pas été validées par le chef d’état-major des armées et le ministre de la Défense. Aujourd’hui, je souhaite donc plutôt partager avec vous mes réflexions sur ce que pourrait devenir sa contribution à la résilience de la Nation, au vu de l’évolution de la menace et des capacités dont il dispose.

 

J’articulerai mon propos autour de trois questions. Comment le service s’est-il mobilisé face aux attentats du 13 novembre ? De quelles aptitudes particulières cette mobilisation témoigne-t-elle ? Dans quelle mesure, enfin, le SSA pourrait-il demain contribuer à la résilience de la Nation, compte tenu des événements récents et des annonces relatives à l’évolution des effectifs de la défense ?

 

En premier lieu, je voudrais insister sur la forte mobilisation dont le service de santé des armées a fait preuve. Nombre de ses personnels se sont investis, instantanément, puis de manière continue durant près de trois jours. Je décrirai ici cinq aspects majeurs de l’engagement du service en cette dramatique circonstance.

 

Le premier aspect concerne la prise en charge des blessés physiques. Mis en alerte le vendredi dans les minutes qui ont suivi les premiers événements, les hôpitaux d’instruction des armées (HIA) Bégin et Percy de la plateforme hospitalière militaire d’Île-de-France ont déployé en moins de quatre-vingt-dix minutes leur capacité maximale de prise en charge simultanée de blessés, conformément au plan « Mascal », qui est la procédure d’afflux massifs de blessés éprouvée en opérations extérieures (OPEX). Dès minuit, les blessés sont arrivés par vagues successives de sept à huit ambulances, régulées efficacement pour limiter la saturation des capacités. Ces blessés ont bénéficié de stratégies de prise en charge largement utilisées en OPEX, mais non réservées à ce seul cadre.

 

Ainsi les blessés, qui avaient été préalablement catégorisés dès leur accueil hospitalier, ont pu bénéficier de techniques de damage control, mais aussi, lorsque cela était nécessaire, d’une transfusion de plasma lyophilisé (PLYO), qui est systématiquement utilisé en première intention en cas de traumatismes hémorragiques, dans tous les HIA comme en OPEX. Au total 52 blessés ont été pris en charge dans la nuit, dont dix-huit urgences absolues sur les 98 qui ont été dénombrées dans les hôpitaux franciliens. Cinquante interventions chirurgicales ont été réalisées en quarante-huit heures au profit de ces blessés, treize d’entre eux étant admis en réanimation.

 

En parallèle, ces hôpitaux ont contribué au réapprovisionnement de certaines ambulances de la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP) et du service d’aide médicale urgente (SAMU) pour leur permettre de poursuivre leur mission. Ils se sont ensuite réorganisés, dès le lendemain après-midi, pour intégrer la prise en charge des blessés dans leurs activités habituelles, programmées et d’urgence.

 

Dans le même temps, le Centre de transfusion sanguine des armées (CTSA) a mis en œuvre sa procédure de montée en puissance en cas d’urgence, ce qui a permis d’assurer sans faille le soutien transfusionnel des deux HIA. Dès sept heures trente le samedi, l’ensemble de son personnel militaire et civil a répondu présent pour accueillir 500 volontaires des communes environnantes, venus spontanément donner leur sang. Il s’est agi en effet d’identifier les 164 donneurs du groupe O, les plus immédiatement utiles comme vous le savez, puis de prélever les 132 personnes ne présentant pas de contre-indication. La préparation et la qualification des produits ainsi collectés ont pu démarrer immédiatement, le CTSA étant en capacité de qualifier les produits sanguins même le week-end. Les stocks du CTSA ont été reconstitués dès le dimanche soir : en cas de besoin, le centre était alors en mesure de proposer à l’Établissement français du sang (EFS) des poches de concentrés plaquettaires, qui sont des produits à très courte péremption.

 

L’établissement de ravitaillement sanitaire de Vitry-le-François a également été mobilisé en soutien des HIA, dont il a permis le fonctionnement continu ainsi que la régénération des moyens dans un délai extrêmement bref. Devant la forte consommation de produits anti-hémorragiques, il a constitué des stocks tampons pour pouvoir répondre aux éventuels besoins de nos structures chirurgicales actuellement déployées en OPEX. Anticipant la venue à Paris des renforts militaires de la force Sentinelle, l’établissement de ravitaillement a livré dès dimanche midi 2 000 garrots et 2 000 pansements compressifs pour en doter nos soldats. Il a également livré sans préavis des trousses de secours individuelles du combattant aux deux unités parachutistes arrivées à Paris en urgence, ainsi qu’à la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris.

 

Le deuxième aspect de notre engagement a trait à la prise en charge des blessés psychiques, à la fois dans les HIA et au sein d’une cellule dédiée située à l’École militaire.

 

Dans les HIA, nos psychiatres et nos psychologues ont été présents dès l’arrivée de la première vague de victimes. Ils ont pris en charge à la fois les blessés conscients ne relevant pas de l’urgence vitale et les patients impliqués sans blessure physique, lesquels ont pu bénéficier d’échanges individuels dans un espace approprié, avec un souci permanent de traçabilité. Au cours de la nuit, les équipes ont progressivement été renforcées afin de prendre en charge les personnes venant retrouver un blessé, mais également pour soutenir les personnes profondément angoissées du fait de leur recherche infructueuse d’un proche dans tous les hôpitaux parisiens.

 

Passées ces premières heures de mobilisation immédiate, la cellule d’urgence médico-psychologique s’est réorganisée pour prendre en charge au plus tôt les blessés hospitalisés – dès que leur état clinique l’a permis – ainsi que leur entourage familial. En tout, plus de cent consultations ont été réalisées en moins de quarante-huit heures dans les deux HIA. Les assistantes de service social ont renforcé sous vingt-quatre heures ce dispositif de crise par la prise en compte globale des besoins des victimes et de leurs proches.

 

Dans le même temps, les équipes de soins ont fait l’objet d’une attention particulière. Des débriefings médico-psychologiques ont d’emblée été programmés ; ils ont ensuite été réalisés progressivement, pour permettre aux soignants d’aborder autrement l’expérience qu’ils ont traversée. Plusieurs de ces soignants diront que les scènes qu’ils ont dû vivre ici, à Paris, auprès de victimes civiles blessées par balle, ont parfois dépassé la charge émotionnelle qu’ils ont pu ressentir sur les théâtres d’opérations.

 

En parallèle et à la demande de la direction générale de la santé (DGS), une cellule d’aide médico-psychologique a été mise en place à l’École militaire pour armer un dispositif d’aide aux familles et aux impliqués. Des psychiatres et psychologues des hôpitaux Percy, Begin et Val-de-Grâce, ainsi que du service médico-psychologique des armées et du service de psychologie de la marine, ont apporté leurs compétences dans l’organisation du soutien psychologique aux familles et aux victimes. Ils ont mis en place une zone d’accueil et de priorisation des personnes en difficulté, comportant un premier niveau d’accompagnement médico-psychologique pouvant se prolonger dans des entretiens individuels. Cette organisation s’est révélée d’autant plus nécessaire que de nombreux professionnels civils, en particuliers psychologues, se sont présentés spontanément pour apporter leur aide, sans doute utile mais parfois dispersée. Nos personnels ont mené en tout plus de quatre-vingts entretiens individuels, sans compter les nombreuses autres rencontres informelles. À chaque fois, ils ont proposé un rendez-vous de suivi pour assurer la continuité de la prise en charge. C’est un principe fondamental que nous appliquons à chaque déploiement d’une cellule de soutien médico-psychologique.

 

Ainsi le service de santé des armées a été pleinement associé au soutien médico-psychologique qu’il a assumé sans discontinuer durant près de vingt-quatre heures, en étroite collaboration avec les personnels de santé civils, avant d’être relevé par d’autres équipes civiles mobilisées par le ministère de la Santé.

 

Le troisième aspect que je voudrais évoquer est l’accompagnement par le service de la montée en puissance de la force Sentinelle. Très rapidement, le personnel de tous les centres médicaux des armées de la région d’Île-de-France est passé en alerte et a organisé les appels et retours spontanés du personnel soignant. Dès le samedi matin, les antennes médicales concernées par l’arrivée de renforts militaires – à Vincennes, au Fort de l’Est, à Brétigny – ont anticipé le soutien médical du premier renfort de 1 000 soldats, et ont mis en place un accueil médico-psychologique spécifique aux armées. Deux équipes médicales ont soutenu au plus près les soldats de l’opération Sentinelle déployés sur le terrain, dont certains ont dû appliquer à des blessés le protocole de sauvetage au combat qui leur a été enseigné par le SSA. Enfin, l’HIA du Val-de-Grâce a organisé l’hébergement de 116 militaires de l’opération Sentinelle, en plus de ceux qu’il héberge déjà.

 

Le quatrième aspect de notre engagement est essentiel à rappeler. Durant tout ce temps, le SSA a continué de garantir la permanence du soutien des forces projetées en OPEX, où sept équipes chirurgicales sont actuellement déployées, deux d’entre elles provenant d’ailleurs des HIA d’Île-de-France. L’alerte MEDEVAC a été assurée, une évacuation médicale aérienne étant réalisée le jour même des attentats entre la Côte d’Ivoire et I’HIA Percy. L’approvisionnement de nos unités médicales opérationnelles déployées sur les théâtres d’opérations a été en permanence assuré durant cette période de forte tension sur le territoire national.

 

Enfin, le cinquième aspect de notre engagement que je tiens à rapporter ici est l’efficacité de notre chaîne de commandement. Une cellule de crise a été activée autour de l’état-major opérationnel santé dès le 13 novembre à vingt-deux heures trente. Elle a fonctionné en permanence durant le week-end, sous ma direction et celle de mes adjoints directs en charge des opérations et en charge des hôpitaux. Cette cellule a été associée à la montée en puissance des armées, qu’elle a renseignées sur les bilans et dispositifs médicaux en place. Elle a rapidement établi des liaisons avec les HIA, avec le directeur médical de Sentinelle et avec le coordonnateur national du service médico psychologique des armées ; elle s’est mise en relation avec les officiers de liaison du SSA présents dans la cellule interministérielle de crise et avec le Centre opérationnel de réponse et de régulation des urgences sanitaires et sociales (CORRUSS), qui relève comme vous le savez du ministère de la Santé. À ce titre, la qualité de l’interface entre le SSA et les autorités du ministère de la Santé mérite d’être particulièrement soulignée.

 

L’engagement du SSA se poursuit actuellement, car à ce jour dix-huit blessés sont encore hospitalisés dans nos HIA, et se poursuivra encore longtemps, car pour nombre de ces blessés s’ouvre un long chemin de soins et de réadaptation, de prise en charge psychologique mais aussi sociale, nécessitant de mobiliser des moyens coordonnés pour une approche globale de leurs besoins. C’est un domaine dans lequel l’expertise de nos HIA et de l’Institution nationale des Invalides (INI) sera grandement utile.

 

Mesdames et messieurs les députés, je voudrais devant vous saluer l’engagement, le dévouement et la compétence des personnels du SSA, qui ont certes fait preuve d’une exceptionnelle réactivité, mais aussi d’une efficacité difficilement égalable dans un tel contexte. Cette efficacité, ne l’oublions jamais, est le fruit d’une expérience, individuelle certes, mais avant tout collective, acquise sur les théâtres d’opérations, en soutien et au contact de nos forces armées.

 

Envisageons maintenant ces événements sous un autre angle : quelles sont les aptitudes particulières du SSA qui ont permis cette mobilisation immédiate de ses capacités ?

 

La réponse du service à cette crise met plus particulièrement en lumière cinq aptitudes dont la combinaison constitue un système opérationnel et cohérent.

 

La première de ces aptitudes est notre savoir-faire technique en matière de chirurgie de guerre. La prise en charge des victimes, potentiellement « sous le feu », leur catégorisation, leur mise en condition à l’avant, en prenant toujours en compte le facteur temps et l’impératif sécuritaire, est l’aboutissement d’une très longue expérience du service de santé des armées français, expérience fortement éprouvée ces dernières années, vous le savez, sur de nombreux théâtres d’opérations. Au-delà des procédures et du sang-froid qu’elle suppose, cette prise en charge est fondée sur des techniques médico-chirurgicales spécifiques et parfois novatrices.

 

Prenons l’exemple du damage control, que j’ai évoqué : ce concept, complémentaire de celui de sauvetage au combat, donne la priorité à la correction des désordres physiologiques, et non à la réparation chirurgicale complète immédiate. Son intérêt est de réduire le temps opératoire initial en ne réalisant que les gestes vitaux strictement nécessaires. Cette technique permet une prise en charge rapide de réanimation, centrée sur la maîtrise du choc hémorragique par le biais de l’emploi précoce des dérivés du sang et de médicaments favorisant la coagulation ; elle autorise ensuite une reprise chirurgicale éventuelle à vingt-quatre heures chez un blessé stabilisé, donc dans de meilleures conditions.

 

Autre exemple : les gestes chirurgicaux d’urgence. Ils sont enseignés dans le cadre du cours avancé de chirurgie en mission extérieure (CACHIRMEX) de l’École du Val-de-Grâce, qui donne à nos chirurgiens, de différentes spécialités, la maîtrise des gestes simples et salvateurs, assurant ainsi la survie des blessés tout en préservant leur pronostic fonctionnel.

 

Vous l’aurez compris, la notion de chirurgie de guerre dépasse largement le simple cadre de la blessure par balle. Elle est une stratégie globale visant à adapter l’acte chirurgical aux conditions dans lesquelles il s’exerce. La nature des soins prodigués dépendra ainsi, par exemple, des moyens et des délais d’évacuation, et du caractère éventuellement hostile voire agressif de l’environnement.

 

La deuxième aptitude sollicitée a bien été notre réactivité, permise par notre posture permanente de veille. Le SSA fonde en effet son action sur trois principes : la permanence de ses capacités, la réactivité de ses moyens, et la disponibilité de ses équipes. Cette culture spécifique du service lui permet de mobiliser, sur court préavis, des équipes constituées et entraînées, notamment au travers du dispositif santé de veille opérationnelle (DSVO), qui comporte plusieurs niveaux d’alerte et de montée en puissance.

 

Du fait de cette posture permanente, le service est particulièrement réactif. Mais si nous intervenons certes rapidement, et de manière organisée, notre action n’a cependant pas vocation à durer : une fois le relais pris par d’autres acteurs institutionnels, nous devons nous désengager au plus vite pour régénérer notre capacité de réaction. J’insiste sur ce point : nos capacités nous permettent d’être, notamment sur le territoire national, une sorte de starter, dont l’action immédiate laisse le temps aux autres entités de monter en puissance. Pour employer un vocable militaire, je dirais que nous sommes l’amorce de la réponse à la crise.

 

La troisième aptitude est certainement notre soutien logistique intégré. Dès le temps de paix, il appartient au SSA de constituer et d’entretenir des stocks préconditionnés afin qu’ils soient immédiatement transportables et utilisables sur le terrain. Cet objectif implique d’entretenir en permanence, et de renouveler régulièrement, un stock « plancher » constitué de tous les produits pharmaceutiques, équipements médico-chirugicaux et produits sanguins labiles nécessaires au soutien des forces en France et en opérations. Il implique également de disposer d’équipes prêtes à conditionner et distribuer ces produits à tout moment. Cela nous permet d’être autosuffisants en contexte opérationnel afin de ne pas freiner l’action médicale. Je tiens à insister également sur la capacité de régénération immédiate et continue des moyens utilisés, qui nous permet de rester en permanence réactifs.

 

La quatrième aptitude est, vous l’aurez compris, notre capacité d’organisation dans la conduite des opérations. À la chaîne organique du service se superpose en fait une chaîne fonctionnelle tournée vers l’opérationnel. Cette chaîne de commandement est en mesure d’assurer une couverture globale des risques. Le pivot de cette chaîne est l’état-major opérationnel Santé (EMO Santé). Intégré au pôle opérationnel de l’état-major des armées, à Balard, l’EMO Santé dirige en permanence l’échelon opératif du service placé en OPEX, outre-mer ou en métropole. Il coordonne la projection des équipes et des structures, leur ravitaillement, et surtout l’évacuation et le rapatriement des soldats malades ou blessés. Il permet de commander et de contrôler la manœuvre santé dans tout son spectre et de conserver ainsi une autonomie de décision. Ce savoir-faire permet d’activer simultanément et instantanément un ensemble de compétences pour répondre à une problématique donnée dans sa globalité. C’est ce que nous avons fait durant tout ce terrible week-end. C’est aussi ce que nous avions fait lors de la crise Ebola.

 

La dernière des cinq aptitudes spécifiques que je tenais à signaler concerne la doctrine d’emploi, qui est in fine la clé de voûte de toutes nos aptitudes. Cette doctrine régit l’ensemble de nos activités opérationnelles et se nourrit en retour de l’analyse permanente de nos expériences en opérations. La doctrine d’emploi est le fondement de notre auto-résilience, car elle garantit le recours à des moyens adaptés à la situation, par des équipes médicales correctement formées et présentes au bon endroit et au bon moment.

 

En résumé, le service de santé, au-delà de son expertise, se singularise par une capacité d’action permanente et réactive, adaptable à son environnement, structurée par sa chaîne de commandement et sa doctrine d’emploi, qui intègre un soutien logistique autonome. Tout cela, encore une fois, est rendu possible par les fortes valeurs d’engagement et de cohésion qui caractérisent les personnels de notre service.

 

J’en viens à la dernière question : dans quelle mesure le SSA pourrait-il demain contribuer à la résilience de la Nation, compte tenu des événements récents et des annonces relatives à l’évolution des effectifs de la défense ?

 

L’ampleur et la nature des attaques que nous avons subies, ainsi que, malheureusement, la probabilité qu’elles surviennent à nouveau, nous amènent aujourd’hui à envisager d’approfondir notre rôle dans la capacité de résilience de la Nation. Même si notre raison d’être est de soutenir les forces armées, et même si ce sont les forces armées qui ont fait ce que nous sommes, notre expertise doit pouvoir être mise à la disposition de la Nation pour la participation à la gestion des crises sanitaires. Il apparaît logique que le SSA puisse épauler plus largement les structures publiques de santé, et soit ainsi amené à considérer la gestion des crises sur le territoire national comme une dimension de son action, et non plus seulement comme une contribution optionnelle.

 

Faudra-t-il pour cela remettre en cause notre nouveau modèle, dit « SSA 2020 », que vous connaissez et que nous avons commencé à mettre en œuvre ? Certainement pas, car ce modèle a été conçu pour être évolutif et adaptatif et a, du reste, anticipé l’évolution de sa contribution à la résilience, conformément aux orientations du Livre blanc de 2013 sur la défense et la sécurité nationale.

 

Il me semble que ce qui est en jeu aujourd’hui, ce sont plutôt le niveau et les modalités de la participation du SSA. Il ne s’agit pas pour nous de suppléer, et encore moins de supplanter, les acteurs institutionnels de la réponse aux crises : nous devons absolument veiller à ce que nos capacités et nos organisations ne soient ni redondantes ni – surtout – concurrentes. Le point crucial est la complémentarité de nos missions et de nos identités respectives. Il s’agit donc bien de partager avec l’ensemble de la communauté de santé nos compétences et nos aptitudes. Loin de remettre en cause notre modèle, cela conforte et prolonge les principes de concentration et d’ouverture de notre projet, qui sont vous le savez les deux principes majeurs de la transformation actuelle du service.

 

Ainsi, pour reprendre les propos tenus par le chef d’état-major des armées devant la commission des Affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat le 18 novembre dernier, je pense aussi qu’« il faut une valorisation, et pas une banalisation » de l’action du SSA.

 

Comment conduire cette valorisation ? Tout d’abord, en renforçant notre coopération en direction des acteurs de la santé dans des domaines particuliers que nous maîtrisons. Il pourra s’agir, bien évidemment, du risque nucléaire, radiologique, biologique et chimique (NRBC), pour lequel l’expertise du SSA est largement connue et reconnue. Mais il pourra également s’agir du sauvetage au combat, du damage control que j’ai évoqué, ou de l’extraction de blessés en milieu hostile. Par ce partage de ses compétences propres, le SSA contribuerait à une « montée en gamme » des compétences des autres acteurs de la santé face à la menace terroriste.

 

Ce partage est nécessaire, mais non suffisant. Il nous faudra sûrement aller bien au-delà et considérer l’impact de la préparation à la crise sanitaire sur notre organisation. Cet impact aura des conséquences différentes sur les cinq composantes qui constituent le service de santé des armées.

 

En effet, les trois composantes « d’appui » que sont le ravitaillement, la recherche et la formation participent déjà depuis longtemps et de manière indiscutable à la gestion des crises sanitaires. Leur réorganisation en cours le prend déjà en compte et confirme pour elles cette mission.

 

S’agissant de la composante hospitalière, les événements récents prouvent la pertinence de la transformation actuelle. Car c’est bien la densification des hôpitaux de plateforme qui leur a permis de participer efficacement à la prise en charge des victimes des attentats, et cette densification a été rendue possible par la différenciation des missions confiées à nos hôpitaux et portée par le modèle SSA 2020. Cependant, vous le savez, nos HIA ne sont implantés qu’en quelques points seulement du territoire national, ce qui, à l’évidence, limite la portée de leur contribution.

 

Le véritable enjeu, j’en suis personnellement convaincu, est la valorisation du rôle de la médecine des forces. En effet il faut rappeler que nos centres médicaux des armées et leurs 250 emprises sont présents quasiment sur tout le territoire national, en zone urbaine comme en zone rurale, en métropole comme outre-mer. Ce maillage territorial, associé aux cinq aptitudes que j’ai décrites tout à l’heure, constitue un moyen solide de réponse à la crise. Rappelons-nous surtout que la prise en charge d’un afflux massif de blessés se joue d’abord à l’avant, au moment de la relève des victimes, de la régulation des interventions, de la médicalisation des évacuations, et le cas échéant de la mise en œuvre de protocoles spécifiques de prise en charge, comme particulièrement en cas de risque NRBC. Or ce sont exactement les compétences-clés des personnels de la médecine des forces. Ce sont bien eux qui, sur l’ensemble du territoire, peuvent apporter le complément indispensable pour une meilleure prise en charge par notre système de santé national d’un nombre élevé de victimes.

 

Mesdames et messieurs les députés, face à des groupes armés qui utilisent sur notre sol des modes d’action d’une extrême agressivité, le service de santé des armées est prêt à mettre à la disposition de la Nation ses aptitudes uniques en termes de réactivité, d’organisation et d’expertise. Nos savoir-faire et nos savoir-être sont le fruit d’une longue expérience sur les théâtres d’opérations extérieures, expérience à la fois difficile à acquérir et difficile à entretenir.

 

Le contexte sécuritaire actuel ne remet pas en cause le modèle SSA 2020, et montre au contraire qu’il y a sans doute urgence à accélérer sa mise en œuvre. Cela nous permettrait, si cela nous était demandé, de renforcer la concentration et l’ouverture du service, afin d’apporter une contribution nouvelle en cas de crise sanitaire majeure.

 

Mais, vous le savez, les moyens des armées restent définis au plus juste, et cela vaut aussi pour le service de santé des armées. Si nous devions prendre une part plus importante à la résilience de la Nation, c’est bien cette adéquation entre nos moyens et nos missions qui serait un point majeur de préoccupation.

 

Quelles que soient les circonstances et les décisions qui seront prises, nous ne baisserons pas la garde. Vous pouvez compter sur mon engagement personnel et la totale loyauté des femmes et des hommes du service de santé des armées.

 

Je vous remercie de votre attention. Je me tiens maintenant à votre disposition pour répondre à vos questions.

 

Mme la présidente Patricia Adam. Merci, général, de nous avoir présenté votre action de ces derniers jours. Nous mesurons bien la complémentarité du SSA avec les structures de santé civiles, tout comme la valeur ajoutée qu’il est à même d’apporter. Il est important que cela soit mieux connu.

 

Mme Marie Récalde. Je tiens à vous faire part de mon admiration et de notre gratitude envers les hommes et les femmes du service de santé des armées, dont nous apprécions la réactivité et l’implication, fruit d’une très longue expérience.

Dans le cadre de l’état d’urgence, les hôpitaux parisiens ont été les plus mobilisés. Vous avez cependant fait référence au maillage territorial et à la complémentarité du SSA avec le service public de santé. Je souhaite donc vous interroger sur les hôpitaux d’instruction des armées de province, notamment sur certains projets en cours qui les concernent. Plusieurs structures coopèrent déjà dans des groupements de coopération sanitaire (GCS) de moyens. Où en est-on ? Au-delà, comment évoluera ce maillage territorial ? Je fais en particulier référence au projet BAHIA en Gironde qui, je l’espère, devrait aboutir dans les délais annoncés, et qui résulte d’une étroite collaboration entre l’hôpital d’instruction des armées Robert-Picqué et la Maison de santé protestante de Bordeaux Bagatelle. Je pense que ce projet a du sens au regard du modèle SSA 2020, surtout depuis les derniers événements.

 

M. Olivier Audibert Troin. Mon général, nous avions eu, avec ma collègue Émilienne Poumirol, l’honneur de travailler, à vos côtés et avec vos services, sur le suivi et le traitement de nos blessés. Dès les premières pages de notre rapport, nous avions tenu à rendre hommage au service de santé des armées, en affirmant qu’il s’agissait très vraisemblablement d’un des meilleurs systèmes de santé au monde, si ce n’est du meilleur. Je veux vous dire ce soir à quel point nous sommes fiers de ce que vous avez fait pour accompagner, non seulement nos militaires, ce qui est votre devoir, mais aussi la population civile.

J’ai repris le compte rendu de votre audition du 13 mai 2015, qui sonnait déjà comme un cri d’alarme. En effet, à cette occasion, vous nous aviez expliqué que votre niveau d’engagement allait au-delà du contrat opérationnel : 938 militaires rapatriés en France en 2013, 786 en 2014 ; 248 équipes médicales déployées en 2013, 228 en 2014, et une trentaine d’équipes chirurgicales – sans compter votre soutien à l’opération Sentinelle, qui est venu alourdir la charge.

Certes, le président de la République a annoncé un arrêt de la déflation des effectifs prévue à partir de 2017. Mais comment, dans la situation actuelle, allez-vous faire face à cette nouvelle surcharge de travail ? Allez-vous, au-delà de cet arrêt de la déflation, demander des renforts supplémentaires ? Se poserait alors le problème de la formation : on ne devient pas médecin ou infirmier du jour au lendemain.

Ce plan de charge est-il de nature à affaiblir le savoir-faire du service de santé des armées, qui est une référence dans le monde entier ?

Enfin, l’ensemble des OPEX déclenchées en 2013 et en 2014 a-t-il eu une incidence sur la tarification à l’activité (T2A) dans nos hôpitaux d’instruction des armées ?

 

M. Jean-Jacques Candelier. Mon général, vous transmettrez mes sincères félicitations aux militaires du SSA. Je vous parlerai d’armes chimiques et bactériologiques, puis du plan de lutte contre la variole.

Le 19 novembre, le Premier ministre a parlé du risque d’attentats avec des armes chimiques et bactériologiques. Le Gouvernement a autorisé en urgence la Pharmacie centrale des armées (PCA) à distribuer un antidote aux armes chimiques à des services d’urgence civils en France.

S’agissant du plan de lutte contre la variole, j’observe que les vaccins français, étant de première génération, peuvent entraîner des effets secondaires, et qu’ils ne peuvent être utilisés de façon préventive pour vacciner nos troupes. Nous savons par ailleurs que le virus de la variole peut servir d’arme bactériologique.

Quels moyens ont donc été mis à votre disposition pour soigner efficacement et préventivement nos troupes contre le risque d’attaques bioterroristes en général, et contre le risque d’utilisation de la variole comme arme bactériologique en particulier ?

 

Mme Geneviève Gosselin-Fleury. Ma question rejoint celle de M. Candelier. Un arrêté du 14 novembre dernier a en effet autorisé l’approvisionnement du SAMU en sulfate d’atropine par la Pharmacie centrale des armées. Ce produit est en effet le seul antidote aux gaz toxiques comme le sarin, et la PCA est la seule à en posséder. Est-il possible d’en fabriquer rapidement ? Est-ce la première fois qu’un approvisionnement militaire a lieu ?

 

M. le médecin général Jean-Marc Debonne. La question de Mme Récalde porte sur la place des hôpitaux des armées, et en particulier sur celle des hôpitaux hors plateforme, dans le contexte que nous connaissons.

 

Nous compterons quatre hôpitaux de plateforme : deux en Île-de-France – puisque le Val-de-Grâce va bientôt fermer – et deux en région Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA). En Île-de-France, les hôpitaux Percy et Bégin ont pris en charge plus de 55 blessés – dont dix-huit en urgence absolue. C’est assez inhabituel, et il n’est pas imaginable, pour des raisons de taille, que nos huit hôpitaux militaires le fassent. Cela a été possible pour plusieurs raisons.

 

Premièrement, ces hôpitaux ont une très forte culture de l’opérationnel, et ce n’est pas par hasard qu’ils deviendront demain des hôpitaux de plafeforme. Percy à Clamart, Bégin à Saint-Mandé, Sainte-Anne à Toulon, Laveran à Marseille sont en effet rompus à la pratique de la chirurgie de guerre.

 

Deuxièmement, ces derniers mois, Bégin et Percy ont bénéficié du renfort des équipes du Val-de-Grâce. Je tiens à le dire ici : nous avons commencé à procéder à des transferts, de chirurgiens en particulier. Ainsi, durant ce terrible week-end, des personnels du Val-de-Grâce, affectés nouvellement à Percy et à Bégin, ont tenu leur rang, contribuant à l’efficacité remarquable de ces deux hôpitaux.

 

L’évolution ne sera pas la même pour les quatre hôpitaux hors plateforme : Brest, Metz, Bordeaux et Lyon. Ces hôpitaux détiennent des compétences individuelles de même nature que les hôpitaux de plateforme, mais ils ne disposent pas du même panel global de ressources. Ils ne peuvent donc pas prétendre prendre en charge les blessés comme l’ont fait Percy et Bégin. Ils ne le pouvaient pas hier, ils ne le peuvent pas aujourd’hui, et ils n’ont pas vocation à le faire demain. En revanche, je suis personnellement convaincu qu’en y maintenant des personnels tels que des chirurgiens, des réanimateurs, des infirmiers anesthésistes, des infirmiers de bloc opératoire, des urgentistes et des psychiatres, nous pourrons contribuer, dans le cadre des partenariats que vont développer ces établissements, à l’amélioration de leur efficacité en cas de crise sanitaire. Cela me semble important, dans un contexte comme celui que nous avons vécu et que peut-être, malheureusement, demain, des villes de province auront à connaître.

 

Cette contribution ne sera pas celle d’un hôpital dans sa globalité, telle que Percy et Bégin l’ont apportée, mais celle d’équipes militaires, rompues aux opérations extérieures, insérées dans des équipes d’établissements partenaires. Ces hôpitaux joueront donc également un rôle important, le cas échéant, mais différent de celui qu’ont pu jouer Percy et Bégin.

 

Devons-nous modifier la réforme hospitalière en cours ? Selon moi, non. Mieux vaut continuer à densifier les quatre hôpitaux de plateforme, et développer les partenariats entre les quatre HIA hors plateforme et leurs partenaires. Le projet bordelais avec Bagatelle est toujours le projet prioritaire sur lequel travaille actuellement le ministère de la Défense – et pas seulement le SSA. Mais il ne faut pas oublier les projets menés à Brest avec le centre hospitalier universitaire (CHU), à Metz avec le centre hospitalier régional (CHR) et à Lyon avec les Hospices civils. Selon moi, le partenariat est une condition nécessaire au maintien et à la pérennité des hôpitaux militaires hors plateforme.

 

Je me réjouis de l’appui apporté par les autorités de santé, la direction générale de l’offre de soins (DGOS) et les agences régionales de santé (ARS) à la construction de ces partenariats, ce qui n’est pas chose simple. Je crois que les événements dramatiques que nous avons vécus ont contribué à sensibiliser, s’il en était besoin, nos autorités de santé à l’intérêt de tels partenariats.

 

Enfin, le projet BAHIA à Bordeaux a encore plus de pertinence dans le contexte actuel. Nous maintiendrons des compétences chirurgicales projetables dans les établissements concernés, qui pourront, le cas échéant, participer à la gestion d’une crise sanitaire, quelle qu’en soit d’ailleurs la nature – attentats ou autres types d’agression.

 

Monsieur Audibert Troin, je vous remercie pour ce que vous avez apporté au SSA par votre rapport d’information sur la prise en charge des blessés. Au-delà de ce que vous avez pu écrire aimablement sur nous, nous avons beaucoup appris. Nous avons pris en compte vos remarques, notamment sur la continuité de la prise en charge des blessés ; en effet, en ce domaine aussi, il y avait beaucoup à faire. Enfin, grâce à ce rapport, nous savons que le service doit améliorer sa connaissance de l’ensemble des blessés des armées, à la fois à l’instant T et dans la continuité. Nous sommes en train de nous organiser à cette fin.

 

Lors de mon audition au mois de mai dernier, vous aviez bien perçu mon inquiétude devant un SSA qui arrivait au bout de son modèle et qui, compte tenu du contexte, était mis sous très forte tension. Bien sûr, depuis le mois de mai, la situation ne s’est pas améliorée. À l’extérieur, elle reste à peu près au même niveau, avec des fluctuations, mais à l’intérieur, elle se dégrade.

 

Quelle conséquence cela peut-il avoir sur le SSA ? Il se trouve que le service a fait récemment des choix très douloureux qui ont abouti, notamment, à la fermeture d’un hôpital, qui interviendra dans les mois qui viennent. Nous avons décidé en effet de nous concentrer sur les domaines d’expertise du service qui répondent aux besoins actuels des armées. Nous avons accepté de renoncer à certaines activités, qui ne sont plus conformes à ces besoins. Cela nous permet de dégager des ressources et de les réorienter vers les besoins des armées, actuels et à venir.

 

D’une certaine façon, nous avions anticipé ce qui allait arriver. Nous ne pensions pas que cela arriverait de cette façon-là, ni même aussi rapidement. Voilà pourquoi nous pouvons nous inquiéter du temps que nous aurons pour mettre en œuvre ce nouveau modèle de service. C’est ce que j’ai voulu dire dans mon propos liminaire : il faut accélérer le mouvement.

 

Monsieur le député, vous avez raison quand vous évoquez le temps de formation nécessaire – sans oublier que formation ne signifie pas compétence : la compétence, c’est l’expérience acquise, qui ne se décrète pas au bout de quelques années seulement.

 

Vous l’avez dit, les armées ont obtenu une atténuation de leur effort. Nous avons compris que cela devait d’abord bénéficier à l’opérationnel, au renseignement, à certaines fonctions vitales dans le contexte actuel. Mais le SSA est aussi une fonction vitale : nous avons à soutenir des forces, des effectifs militaires qui ne vont pas diminuer, et qui vont même se renforcer s’agissant de la force opérationnelle terrestre (FOT). Voilà pourquoi nous allons demander, et c’est une demande nouvelle par rapport à ce qui avait été prévu en 2013, le renforcement du soutien santé.

 

Par ailleurs, nous sommes confrontés à d’importantes problématiques en matière de protection et de sécurisation de nos emprises. C’est un besoin à prendre en compte. Nous allons donc également demander – la réflexion est en cours et vous comprendrez qu’aujourd’hui je ne puisse pas donner de chiffres exacts – que le SSA bénéficie d’un certain degré d’atténuation de son effort.

 

Enfin, je voudrais aller au-delà des besoins nouveaux que je viens d’évoquer, concernant la montée en puissance de la médecine des forces. En effet, cette composante est en première ligne au contact des forces armées. Elle est en difficulté et doit impérativement, et en urgence, être renforcée.

 

Ce sera le sens de notre stratégie auprès de l’état-major des armées et du ministère, en sachant que la question de la résilience que nous abordons ce soir peut avoir une incidence sur l’évolution des ressources du service de santé des armées. Si nous devions contribuer de manière significative à l’effort de résilience de la Nation dans un certain type de crise dans lequel nous sommes véritablement une valeur ajoutée, il faudrait le prendre en compte d’abord dans l’effectif de la médecine de premier recours. En effet, comme je l’ai dit, c’est la médecine de premier recours qui est la plus largement présente sur le territoire national.

 

Nous avons actuellement des contacts très étroits avec les ARS. Leurs directeurs étant responsables de la gestion des crises sanitaires dans leur région, ils prennent en compte les ressources du SSA. Ils nous interrogent sur ce que pourrait être notre contribution en cas de crise. Qu’allons-nous leur répondre ? Il est certain que nous ne pouvons pas détourner nos ressources du besoin opérationnel. Jamais nous n’avons mis en cause ni diminué notre soutien aux forces armées, sur le territoire comme en opérations extérieures. Et l’on comprend bien que ce que l’on peut faire de manière brusque, en quelques jours, ne saurait perdurer. Il y a donc vraiment, de mon point de vue, une décision importante à prendre de la part des armées.

 

Le service de santé des armées sait quelle est sa raison d’être : le soutien aux forces armées. On peut nous demander demain de contribuer à la résilience de la Nation de différentes façons – par la formation, la recherche, le ravitaillement. Mais nous pouvons aussi y contribuer de manière opérationnelle, comme nous l’avons fait le 13 novembre. Ce pourrait être le rôle de la médecine des forces, qui interviendrait en collaboration étroite avec les structures civiles.

 

Vous le savez, un des axes majeurs de notre projet est de faire en sorte que nos praticiens et nos infirmiers présents dans les forces, ainsi que nos auxiliaires sanitaires, soient fortement associés à la pratique de l’urgence pré-hospitalière et hospitalière. Avec les compétences détenues par ces personnels dans les domaines de crise particulière, comme les risques NRBC, nous pensons que le service peut apporter une plus-value à l’indiscutable capacité de réaction des structures civiles.

 

Mais vous comprendrez qu’au-delà des besoins que nous exprimons aujourd’hui, la montée en puissance de la force opérationnelle terrestre, les nouveaux besoins de protection et de sécurité, qui doivent être pris en compte et qui, je n’en doute pas, seront pris en compte par l’état-major des armées, la question de notre contribution à la résilience pourrait avoir également un impact sur l’évolution de la médecine des forces et de ses effectifs.

 

Nous ne demandons rien de plus. Nous poursuivons notre plan de restructuration et la contraction de notre modèle hospitalier. Mais nous ne pouvons pas faire cela tout seuls. Nous avons donc sollicité l’état-major des armées, pour bénéficier nous aussi d’une atténuation de nos déflations d’effectifs.

 

Aujourd’hui, et pour répondre concrètement à votre question, le service de santé des armées « assure ». Mais nous nous soucions de ce qui se passera demain. Je pense donc que le renfort que nous demandons – les personnels qui sont présents actuellement, sur les postes que nous n’aurions plus à supprimer – nous permettrait de continuer et de préparer la régénération. Il n’est pas trop tard, bien au contraire. Mais il est temps de faire quelque chose, et de le faire maintenant.

 

Les nombreuses opérations extérieures ont-elles eu une incidence sur la performance des hôpitaux militaires soumis à la tarification à l’activité ? Je répondrai que les coûts engagés par nos hôpitaux sont justifiés, et que le déséquilibre que ces hôpitaux pourront afficher est parfaitement légitime au regard de leur engagement, comme ce fut le cas pour la crise Ebola. À ce propos, je tiens à rappeler que le ministère des Affaires étrangères a contribué au financement et aux pertes de recettes générées par la prise en charge de malades Ebola. Nous ne demandons d’ailleurs que cela.

 

Vous m’avez également interrogé sur les risques NRBC, et plus particulièrement sur les risques biologiques et chimiques. C’est un sujet très vaste.

 

D’abord, le plan national de lutte contre la variole prévoit différents cercles concentriques de protection. Le SSA s’inscrit dans le plan national, mais il le décline selon les besoins spécifiques de nos armées. C’est pourquoi nous ne ferons pas monter en puissance de la même façon la prévention pour nos soldats. En pratique, dès que la menace sera avérée, nous vaccinerons systématiquement avec le vaccin de troisième génération nos soldats potentiellement exposés.

 

L’atropine est un produit très utilisé par tous les acteurs de santé, mais un conditionnement particulier est nécessaire pour faire face à l’hypothèse d’une agression par un toxique chimique. À Orléans, la PCA produit et conditionne de façon adaptée l’atropine. Cette dernière n’est pas disponible ailleurs sous cette formulation sur le territoire national. Elle l’est, me semble-t-il, en Allemagne, mais pas de façon facilement accessible pour notre service public de santé.

 

Ce produit n’a pas d’autorisation de mise sur le marché (AMM). Nous sommes autorisés à utiliser des produits non titulaires d’une AMM dans le strict cadre d’un usage au bénéfice des armées. Alors qu’une AMM est en cours et sera obtenue dans les semaines qui viennent, le ministère a donc eu recours à une procédure particulière pour pouvoir délivrer, au profit des unités civiles de santé, de l’atropine dans le format adapté.

 

En résumé : oui, nous sommes les seuls à produire de l’atropine dans le conditionnement utile ; oui, nous le mettons à disposition. Mais, pour cela, nous devons faire jouer l’article L. 3131-1 du code de la santé publique, qui permet au ministre de la Santé à la fois de faire délivrer ce produit par la PCA et de l’utiliser, le cas échéant, alors qu’il n’est pas titulaire d’une AMM.

 

Enfin, le SSA a effectivement développé, pour le besoin des armées, des expertises, des compétences et des capacités pour prévenir les risques biologiques et chimiques.

 

S’agissant du risque biologique, nous avons des compétences particulières, avant tout dans le domaine de la veille sanitaire. Un risque biologique pouvant être insidieux, il faut disposer d’un système d’alerte permanent.

 

Nous avons des capacités de diagnostic qui vont du test rapide au laboratoire de haute sécurité – tel que celui mis en œuvre à Conakry. Nous avons des procédures de prise en charge en contexte dégradé de malades hautement contagieux. Nous les avons mises en œuvre en Guinée à l’occasion d’Ebola. Qui peut prendre en charge Ebola peut prendre en charge les malades les plus contagieux, à la réserve près qu’il n’y avait pas, pour Ebola, de transmission aérienne – laquelle constitue une véritable préoccupation.

 

Nous avons par ailleurs travaillé sur les évacuations médicales de ces patients. Le cas échéant, en effet, on nous demande de rapatrier un soldat qui serait contaminé. Cela nous a amené à faire d’importants efforts, avec l’armée de l’air, sur les conditions d’évacuation.

 

Nous pouvons enfin prendre en charge des malades hautement contagieux dans nos structures, mais en capacité adaptée aux besoins des armées. Il se trouve que ces capacités ont été suffisantes sur le territoire national, et ont donc été sollicitées.

 

Je tiens à dire maintenant, puisque vous vous inquiétez de notre relation avec l’organisation de la santé publique, que le 2 décembre, à l’École du Val-de-Grâce, aura lieu un retour d’expérience (RETEX) sur la prise en compte, par le système de santé national, de la crise Ebola. Il sera organisé sous l’égide de nos deux ministères et sous la conduite de la DGOS, de la DGS et du SSA. La DGOS et la DGS nous ont en effet demandé de participer à son organisation. J’en suis personnellement extrêmement fier, car cela constitue une vraie reconnaissance du service de santé des armées.

 

Nous avions pris en compte nous-mêmes les deux malades, mais nous avons contribué, avec les autorités de santé, à ce RETEX qui a été effectué de manière remarquable – j’ai pu en avoir connaissance – sur l’ensemble du territoire national. Et nous nous trouvons aujourd’hui associés à son appropriation collective.

 

Je pense que cela va dans le sens du rapprochement que nous avons souhaité, qu’il s’agisse d’organiser ou de regarder ce que nous avons fait ensemble. C’est à cette seule condition que, demain, si nous devions modifier notre action dans la résilience, nous pourrions être efficaces : en préparant en amont, et en faisant ensuite ensemble le retour d’expérience. Sinon, notre action ne pourrait être que supplétive, et très limitée en efficacité. C’est d’ailleurs un des principes du modèle « SSA 2020 » : pour être plus efficaces en cas de crise, il faut se préparer en amont.

 

En conclusion, j’ai voulu montrer, à propos du risque B, que le service contrôle – actuellement au profit des armées – l’ensemble de la problématique. Je ne pourrais pas donner ici la liste des agents qui sont effectivement concernés, et vous comprendrez pourquoi. Certains sont bien connus. Vous avez cité la variole. Mais il y en a d’autres, vous le savez.

 

M. Joaquim Pueyo. Monsieur le médecin général, j’allais vous poser les mêmes questions que mes collègues sur les risques d’attaque biologique ou chimique. Vous y avez répondu, s’agissant notamment du rôle des services de santé dans le domaine de la formation et de l’expertise.

Lors des récents attentats, l’identification des victimes a souvent pris du temps, ce que l’on comprend bien entendu compte tenu des circonstances. Il reste que pour certaines familles de victimes, à ce jour il n’y a guère d’information sur les circonstances et le moment du décès de leur proche. C’est très dur pour eux.

Je sais que, sur le coup, l’essentiel est de tenter de sauver des victimes, et que leur identification n’est pas la priorité. Mais il en va différemment dans les jours qui suivent. N’y aurait-il pas une réflexion à mener avec les hôpitaux militaires et civils sur les informations que l’on doit aux familles des victimes de ce qui s’apparente à un acte de guerre ?

 

M. Alain Marty. Un collègue de travail de ma fille a quitté le Bataclan avec une blessure assez importante au niveau du visage. Il semblait conscient, et il a été pris en charge par le service de secours. Mais il est décédé, sans que l’on sache quand ni pourquoi. Il est enterré aujourd’hui à Dôle, et ses proches ont du mal à faire le deuil. Cela se passait dans un hôpital de l’assistance publique, mais ma remarque rejoint celle de mon collègue : pour les familles, il est important de savoir ce qui s’est passé.

 

M. Michel Voisin. Monsieur le médecin général, je vous ai écouté avec beaucoup d’attention, et je voudrais vous exprimer moi aussi toute ma reconnaissance. Cela étant, vous nous avez dit que les hôpitaux susceptibles d’intervenir lors d’épisodes équivalents à ceux que l’on vient de connaître étaient concentrés dans la région parisienne et en région PACA. Les gens de la région lyonnaise, de Bordeaux, de Brest ou d’ailleurs peuvent se sentir laissés pour compte…

Je suis de la région lyonnaise, où nous avons l’honneur d’accueillir l’école de santé des armées de Bron, ainsi que le régiment médical de La Valbonne. Et comme vous nous avez parlé de la coopération entre l’hôpital civil et le SSA, je vous soumets le cas suivant : j’ai reçu dans ma permanence une jeune fille qui faisait sa médecine à Lyon, et qui s’est vu refuser un stage à l’hôpital Desgenettes, sous le prétexte que c’est un hôpital militaire. Il serait temps de mettre en place une coopération un peu plus poussée ! J’avais déjà fait savoir que je déplorais cette situation, mais je n’ai malheureusement jamais eu de réponse.

Encore une fois, monsieur le médecin général, la France « profonde » peut se demander ce qui se passerait si les mêmes événements se produisaient ailleurs, par exemple chez moi à Bourg-en-Bresse, où l’on n’a malheureusement pas les mêmes possibilités d’accueil qu’en région parisienne.

 

M. Alain Moyne-Bressand. Mon général, je m’associe naturellement à ces témoignages de reconnaissance, qui sont justifiés.

J’observe que nous connaissons dans notre pays un manque de médecins. Le même phénomène se vérifie-t-il dans les services des armées ? Par ailleurs, le SSA est très sollicité à l’heure actuelle, notamment sur des théâtres d’opérations extérieures. Ne risquez-vous pas d’être confronté à une rupture de moyens humains ? Voyez-vous l’avenir sereinement ? Y a-t-il des dispositions à prendre ?

 

Mme Édith Gueugneau. Comme mes collègues, je veux absolument vous témoigner ma reconnaissance, et saluer le très grand professionnalisme et la très grande réactivité du SSA.

Ma première question concerne le projet de réforme du service, qui passe notamment par une ouverture vers les services de la santé publique. Cette ouverture n’est-elle pas l’occasion de mutualiser et de gagner en efficacité en matière de recherche médicale ? Si oui, de quelle façon ?

Par ailleurs, je siège au sein de la délégation aux droits des femmes de l’Assemblée nationale. J’aimerais savoir quels moyens de formation vous comptez mettre en œuvre pour attirer du personnel médical féminin, qui pourrait être rebuté.

Enfin, dans le contexte actuel, marqué par des événements dramatiques, nos armées sont très sollicitées. Comment s’organise le suivi et l’aide psychologique pour accompagner nos hommes et nos femmes ?

 

M. Guy Chambefort. Mon général, je m’associe à ce qu’a dit Edith Gueugneau. Je voudrais vous poser une question, à laquelle vous avez déjà un peu répondu. Va-t-on remettre en cause la décision de fermeture de l’hôpital du Val-de-Grâce ? Je pense qu’elle est irréversible. Mais, au vu des événements, est-ce une bonne décision ?

 

M. le médecin général Jean-Marc Debonne. Même si vous ne m’avez pas sollicité à ce propos, je voudrais au moins témoigner de notre tristesse, que nous partageons avec les familles des victimes, en particulier de celles qui sont décédées.

 

Nous sommes régulièrement confrontés à la question que vous avez soulevée vis-à-vis des familles des victimes de guerre. Il est en effet extrêmement difficile de reconstituer complètement une histoire, depuis la prise en charge jusqu’au rapatriement. Ici, tout s’est passé dans un espace clos, en plein Paris, et c’est peut-être un peu moins compliqué que lorsque cela se passe en Afghanistan ou au Mali. Néanmoins, nous devons le faire. Nous ne pouvons pas laisser de zone d’ombre, et j’y suis extrêmement attentif.

 

Ce que le SSA peut faire de très important, c’est d’expliquer ce qui s’est passé. J’ai confié cette mission au médecin-chef Clerc qui est à côté de moi. Il faut aller jusqu’au bout de ce qui est possible en matière de retour d’expérience – ce que l’on peut appeler, dans un hôpital civil, une revue de morbidité ou de mortalité.

 

Il est très difficile de comprendre ce qui s’est passé, et encore plus de le faire immédiatement. Après, le risque est que tout s’éparpille et que certains aspects très importants ne puissent être vérifiés, du fait de l’intervention de très nombreux acteurs. En outre, cela ne dépend pas du seul SSA, puisqu’il faut remonter toute la chaîne, depuis les lieux du drame jusqu’à l’hôpital. Cela étant, s’agissant des deux cas qui ont été évoqués, le SSA est totalement ouvert à la compréhension globale de ce qui a pu se passer. Même si nous n’avons pas tous les éléments d’information, nous mettrons à disposition ceux que nous avons.

 

La réponse que l’on peut faire à une famille sur ce qu’il s’est passé et sur les raisons d’une issue fatale dépend de nombreux éléments – qui se sont produits, dans la majorité des cas, avant l’arrivée à l’hôpital. Reste qu’il est très important de comprendre et d’informer les familles. Il n’est pas toujours possible de tout comprendre, mais il faut au moins savoir, quand il y a eu blessure, pourquoi l’évolution a été défavorable. Une telle question mérite toute notre attention.

 

Nous le faisons pour les blessés décédés en opérations chaque fois que c’est possible car, malheureusement, ceux-ci n’arrivent pas toujours directement au SSA, et nous ne pouvons pas toujours agir à temps.

 

S’agissant des cas particuliers qui sont survenus le 13 novembre et dans les jours qui ont suivi, nous participerons à ce que l’on nous demandera de faire. Et, dans tous les cas, nous essaierons de faire en sorte que des réponses soient apportées aux familles. Nous apporterons les réponses que nous pourrons. Mais nous ne pouvons pas nous prononcer pour l’ensemble de la chaîne de secours.

 

M. Jean-Paul Perez, médecin-chef de l’hôpital Percy. Le soir du 13 novembre, ce fut un véritable chaos dans Paris, en raison de l’afflux massif de blessés. Un des problèmes majeurs que nous avons rencontrés fut l’identification des personnes blessées et décédées.

 

Monsieur Pueyo, si une famille de victime le souhaite, qu’elle prenne directement contact avec mon secrétariat, et je la recevrai. Je verrai ce qu’il est possible de lui dire, comme l’a dit le général Debonne.

 

Cette identification a pris énormément de temps en raison des circonstances très particulières. Cela étant, dès trois heures du matin, nous avons commencé le processus de récolement des identités avec les identités provisoires.

 

Nous avons dû voir plusieurs centaines de familles, et répondre à quelque 600 coups de téléphone. Les familles ne savaient pas où étaient leurs proches. À partir de ces 600 coups de téléphone, nous n’avons réussi à identifier que deux blessés présents à Percy. Nous avons travaillé en complète collaboration avec la police, qui était présente dans l’hôpital dès le départ. Mais comment identifier quelqu’un qui n’a aucun papier d’identité et dont les signes distinctifs, dans un tel contexte, n’apparaissent évidents ni pour le soignant, ni pour la famille ? Il a parfois fallu attendre plusieurs jours pour pouvoir affirmer de manière certaine l’identité de telle ou telle victime.

 

J’étais sur place cette nuit-là et tout le week-end, et je puis vous dire qu’il était très pénible de dire à une famille que l’on ne pouvait lui répondre avec certitude. Je vous laisse imaginer la charge émotionnelle que cela pouvait représenter pour les soignants et les personnes de l’accueil.

 

Le dimanche soir, nous avons vu arriver à Percy des familles qui avaient fini leur « chemin de croix » de l’ensemble des hôpitaux parisiens et qui nous demandaient si nous avions accueilli leur fils, leur fille, leur père. Parfois, leur proche n’était pas sur les listes, mais nous ne les avons pas pour autant adressées à d’autres structures. Nous les avons prises en charge directement à Percy, même si leur proche n’y était pas hospitalisé.

 

Voilà un retour d’expérience immédiat…

 

M. le médecin général Jean-Marc Debonne. Monsieur Voisin, le cas de la stagiaire refusée à Desgenettes est inhabituel. À ma connaissance, nos hôpitaux accueillent de nombreux stagiaires civils. Ils sont très ouverts, et les terrains de stage militaires sont très largement utilisés.

 

M. Michel Voisin. Il s’agissait d’une élève qui était en première ou en deuxième année. On lui a refusé son stage à Desgenettes, alors même qu’elle se destine à la médecine militaire !

 

M. le médecin général Jean-Marc Debonne. Évidemment, un incident est toujours possible. Mais je vous confirme que nos hôpitaux sont ouverts et que ces terrains de stage sont largement utilisés par les facultés de médecine : à la fois parce qu’il faut des terrains de stage et parce que la qualité des stages dans nos hôpitaux est reconnue. Bien sûr, les stages sont excellents dans les CHU comme dans les CH, mais les hôpitaux militaires ont une façon particulière de procéder, qui est appréciée et reconnue. C’est pourquoi nous accueillons de nombreux stagiaires, sans compromettre pour autant la qualité de l’encadrement pédagogique.

 

Il faut savoir que nous ne pouvons pas, que nous n’avons jamais pu, et que nous ne pourrons pas demain avoir le niveau collectif d’établissement suffisant dans tous nos hôpitaux pour prendre en charge des blessés comme nous avons pu le faire le vendredi 13 novembre dans les deux hôpitaux parisiens. Nous pourrions également le faire à Sainte-Anne et à Laveran, mais nous ne pouvions pas le faire ailleurs et nous ne pourrons toujours pas le faire demain.

 

Il ne serait pas raisonnable de maintenir ces hôpitaux au niveau où ils sont actuellement : ils ne pourront pas accueillir de polytraumatisés, malgré les compétences qu’ils hébergent. En effet, pour les accueillir, il faut davantage que des compétences humaines. Il faut des moyens techniques de haut niveau, que nous ne pouvons pas déployer dans tous nos hôpitaux. Aussi est-il important de nouer autant que faire se peut des partenariats avec les hôpitaux civils.

 

Nous sommes là dans un domaine totalement nouveau, où des praticiens militaires, avec des praticiens civils, se mobilisent dans des trauma centers, auxquels ils apportent la valeur ajoutée qui est la leur, en matière d’organisation et de prise en charge des blessures de guerre. Mais ils le font dans un contexte beaucoup plus large, ce qu’aucun hôpital militaire ne peut faire seul, en tout cas hors plateforme.

 

Personnellement, je suis totalement convaincu que c’est la voie qu’il faut suivre. Nous conserverons donc les compétences hospitalières militaires dans les villes où il y a des hôpitaux militaires. Ces hôpitaux ne ferment pas. Cela étant, il faut s’interroger sur leur pérennité et sur la façon dont ils pourront maintenir des compétences en traumatologie, en réanimation et en traitement de brûlés. Jamais Desgenettes, par exemple, ne pourra avoir un service de prise en charge des brûlés, alors que nous pourrions mettre certains de nos personnels dans la réanimation des brûlés de l’hôpital Édouard-Herriot. Ce serait une plus-value pour nos soldats. Et c’est d’ailleurs ce qui est en train de se mettre en place à Metz.

 

Telle est la stratégie hospitalière du SSA, dont la réorganisation repose sur un principe de différenciation. Les hôpitaux de plateforme devront être renforcés, on y concentrera les moyens, pour qu’ils puissent, en tant qu’entités, jouer un rôle de trauma center, y compris au cours d’épisodes dramatiques comme ceux que nous avons vécus. Cela ne signifie pas que nous ferons disparaître les hôpitaux hors plateforme, mais que les forces du SSA seront associées aux forces hospitalières civiles de notre environnement.

 

J’ai constaté, tant à Metz qu’à Brest, Bordeaux et Lyon, que cette vision était partagée. Le projet n’est pas simple à construire, mais je pense que chacun peut jouer un rôle dans son avènement.

 

Desgenettes pourrait ainsi accueillir les services de l’hôpital Henry-Gabrielle, spécialisé en rééducation, une discipline qui nous intéresse au plus haut point. On pourrait constituer un groupe hospitalier de territoire entre Édouard-Herriot, c’est-à-dire les Hospices civils de Lyon, et Desgenettes.

 

Desgenettes resterait ouvert, avec son plateau de consultation, notamment pour tous les personnels de la Défense. Ceux-ci bénéficieraient non seulement de ses compétences, mais aussi de celles de nos partenaires. Nous pourrions mettre au point des parcours de soins privilégiés et adaptés avec nos partenaires. Telle est la stratégie du hors plateforme.

 

L’une de vos questions portait sur la recherche. On aurait pu penser que dans un système qui se contracte, qui a des difficultés, la recherche aurait été considérée comme une préoccupation secondaire. Or c’est exactement l’inverse.

 

Selon moi, plus nous serions petits, plus nous devrions être excellents. Or, un des grands vecteurs de l’excellence, c’est la recherche. Nous avons beaucoup à apporter à la recherche médicale de défense, et pas seulement à l’Institut de recherche biomédicale des armées (IRBA) de Brétigny-sur-Orge. Les hôpitaux, les centres médicaux des armées et le ravitaillement doivent être intégrés dans l’effort de recherche. Cela suppose de leur donner les moyens et d’organiser cette démarche. C’est en cours, avec la création d’une direction de la recherche, qui n’est pas la direction de l’IRBA et qui intègre l’ensemble des composantes du service sous une même tête.

 

Madame la députée, je peux vous rassurer à propos de la féminisation du SSA, qui progresse. Et je peux dire à ceux qui s’inquiètent que cela se passe très bien, y compris sur les théâtres d’opérations extérieures. Il faut seulement admettre que les uns ne sont pas forcément les autres, que chacun a ses préoccupations et ses moments de disponibilité – parfois différents dans une vie. Et il faut savoir intégrer tous ces éléments dans notre modèle.

 

Il suffit de se rendre sur les théâtres d’opérations pour se rendre compte que cela fonctionne très bien. Quarante kilos sur le dos d’une jeune femme de quarante kilos, c’est possible ! Il faut dire que nous avons la chance d’avoir des personnels exceptionnels. Je précise que le SSA est féminisé à 60 %.

 

Sachez aussi que l’aide psychologique, sur laquelle vous m’avez interrogé, est un sujet d’importance. Le SSA, les armées et l’ensemble du ministère se sont fortement mobilisés, et l’effort se poursuit. Le 14 novembre, le service médico-psychologique des armées a été mis à contribution.

 

À un certain moment, nous nous sommes inquiétés, car nous ne savions pas jusqu’où nous pourrions aller. Mais nous avons réagi à temps et de manière opportune. Aujourd’hui, je crois pouvoir dire, avec beaucoup de précaution et de modestie, que grâce à l’engagement des armées en la matière, car le SSA n’est pas le seul concerné, la situation est parfaitement prise en compte. Les actions menées se poursuivent et les plans d’action se succèdent.

 

Nous avons acquis de l’expérience dans la prise en charge des blessés de guerre, qui malheureusement, pour la très grande majorité d’entre eux, sont des blessés jeunes. C’est une prise en charge globale, qui comporte toujours un volet psychologique. De la même façon, lorsque l’on prend en charge les victimes d’attentats, on doit se garder de sous-estimer les conséquences psychologiques que peuvent avoir ceux-ci, même si rien ne transparaît sur le moment. Voilà pourquoi nous portons une attention très particulière à cet aspect des choses. Des équipes de psychologues et de psychiatres étaient d’ailleurs en place dès le vendredi soir dans les deux hôpitaux militaires.

 

J’en viens à la transformation du service de santé des armées, et à la décision de fermeture du Val-de-Grâce. Cette décision est-elle pertinente ? Ma réponse sera double. Oui, parce c’est celle de notre ministre. (Sourires.) Oui, car les événements de vendredi soir nous l’ont démontré.

 

Le problème de cet hôpital tenait moins à l’importance des travaux de structure à réaliser qu’à l’inadaptation de son projet médical. Sans service d’urgences ni de traumatologie, il n’aurait d’ailleurs pu recevoir aucun blessé le 13 novembre. Son offre de soins ne répondait plus au besoin des armées. Reste que c’est grâce au personnel du Val-de-Grâce que Percy et Bégin ont été efficaces. La densification de Percy et de Bégin grâce aux équipes du Val-de-Grâce nous a permis de faire ce que nous avons fait le 13 novembre et dans les jours qui ont suivi.

 

Je ne pense pas qu’il faille remettre en cause cette décision. D’une part, il faudrait renforcer le Val-de-Grâce de plusieurs centaines de personnes. Ensuite, là où il est situé, il n’y a pas de place pour un nouveau service d’urgences. Bien sûr, les événements actuels nous font voir les choses autrement. Mais il faut prendre en compte la réalité du quotidien : on se retrouverait avec deux services d’urgences de part et d’autre du boulevard de Port-Royal, que l’on n’aurait même pas de quoi alimenter. Cela coûterait très cher, alors que nous avons le devoir de faire attention aux ressources que l’on nous donne et à leur emploi. J’y suis très attaché. Notre crédibilité en dépend.

 

Je terminerai par la question de M. Moyne-Bressand. D’une manière générale, nous n’avons pas de difficultés à recruter des personnels médicaux et paramédicaux. Mais il n’en va pas de même pour les spécialités que vous avez évoquées, particulièrement celles qui sont soumises à la projection sur les théâtres d’opérations. C’est même un sujet de tension important, compte tenu du niveau de projection des forces et de ce qui se passe actuellement.

 

Dans un tel contexte, nous ne pouvons pas être béatement sereins. Nous devons donc être très vigilants sur notre capacité, demain, à soutenir les opérations – et je ne parle même pas de notre capacité à contribuer à la résilience.

 

La tension est extrêmement élevée dans certaines spécialités, dont la chirurgie et, plus particulièrement, la chirurgie orthopédique. C’est d’ailleurs un phénomène général dans notre pays. La démographie médicale est telle que nous devons nous interroger sur notre attractivité dans ce type de spécialité.

 

Actuellement, le SSA porte une attention particulière aux conditions de travail et de vie quotidienne des chirurgiens dans nos structures hospitalières. Le rythme de leur sujétion opérationnelle a été extrêmement intensif, parfois trop intensif. Je l’avais dit, une telle situation n’était pas supportable à terme. Si elle devait perdurer, il faudrait reconsidérer un certain nombre de choses. Je pense notamment au rôle de la réserve, dont la défense et les armées se préoccupent tout particulièrement en ce moment.

 

Je tiens à dire ici que sur les théâtres d’opérations – comme par exemple à Gao, au Mali – les réservistes opérationnels font preuve d’une remarquable efficacité. Évidemment, on ne peut pas employer la réserve comme on emploie les personnels d’active, car elle n’a pas le même niveau permanent de préparation opérationnelle. Cependant, l’engagement de ces réservistes est très impressionnant. J’en ai fait l’expérience. Nous avons des praticiens de tous horizons, libéraux comme hospitaliers, qui vont à Gao et font du RETEX avec nous.

 

Ainsi, aujourd’hui, le SSA est confronté à une obligation, que je considère comme prioritaire : garantir un soutien aux forces armées, même si nous ne pouvons pas y parvenir à nous seuls. Comment nous y prendre alors ? En premier lieu, en organisant notre réserve. Nous avons des besoins. Il y a des volontaires. Nous devrons davantage intégrer la réserve dans les différentes fonctions du SSA, en opérations comme sur le socle.

 

Depuis trois ans, j’insiste sur le rôle que la réserve pourrait jouer dans le SSA. Les effectifs de la réserve ont été augmentés de 13 000 postes, dont certains seront attribués au service de santé des armées – qui compte déjà 3 000 réservistes opérationnels, dont beaucoup de praticiens et de personnels hautement qualifiés.

 

C’est une façon de répondre à ce manque de spécialistes. Il y a des missions pour lesquelles nous ne pouvons pas envoyer de réservistes. Mais il y a bien d’autres pour lesquelles nous pouvons y faire appel. Nous le faisons depuis longtemps, et ils nous répondent. Dans les conditions que nous connaissons, je sais que nous pourrons compter encore davantage sur eux. C’est intégré totalement dans notre schéma, et leur place va continuer à évoluer.

 

Les réservistes occupent déjà une place importante. Par exemple, 50 % des actes dentaires réalisés en OPEX le sont par des dentistes réservistes. Ce chiffre suffit à lui seul à nous rassurer sur l’état d’esprit de notre réserve.

 

On ne peut pas être totalement serein dans les temps actuels, mais on peut tout de même rester confiant. Ce sera ma conclusion.

 

M. Michel Voisin. Nous avons eu un bel exemple de réserviste dans notre commission : notre ancien collègue, Jean-Claude Beaulieu, qui était chirurgien, se mettait pendant cinq semaines par an à votre disposition sur les théâtres d’opérations.

 

M. le médecin général Jean-Marc Debonne. Nous le connaissions bien, et j’ai eu l’occasion de dialoguer à plusieurs reprises avec lui.

 

Mme la présidente Patricia Adam. Mon général, nous vous remercions.

 

*

* *

 

Membres présents ou excusés

 

Présents. - Mme Patricia Adam, M. Olivier Audibert Troin, M. Jean-Jacques Bridey, M. Jean-Jacques Candelier, M. Guy Chambefort, M. David Comet, Mme Geneviève Gosselin-Fleury, Mme Edith Gueugneau, M. Christophe Guilloteau, M. Francis Hillmeyer, M. Alain Marty, M. Damien Meslot, M. Alain Moyne-Bressand, M. Joaquim Pueyo, M. Gwendal Rouillard, M. Michel Voisin

 

Excusés. - M. Claude Bartolone, M. Philippe Briand, Mme Catherine Coutelle, Mme Geneviève Fioraso, M. Serge Grouard, M. Éric Jalton, M. Jean-Yves Le Déaut, M. rédéric Lefebvre, M. Jean-Claude Perez

 

Télécharger Audition du médecin général des armées Jean-Marc Debonne, directeur central du service de santé des armées

 

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 08:55
Les aviateurs du GAAO ont assuré l'installation et la protection de leur emprise - photo Armée de l'air

Les aviateurs du GAAO ont assuré l'installation et la protection de leur emprise - photo Armée de l'air

 

03/12/2015 Sources : Commandement des forces aériennes

 

La compagnie d’appui au déploiement des installations en opérations (CADIO) 13.513, l’une des trois compagnies du groupement aérien d’appui aux opérations (GAAO), a été déployée, du 16 au 27 novembre 2015, sur la base aérienne 120 de Cazaux pour un exercice de certification opérationnelle de niveau 3.

 

L’objectif: contrôler la capacité opérationnelle de la compagnie à déployer une base aérienne projetable (BAP) et valider les savoir-faire techniques et militaires d’entrée en premier en zone semi-permissive.

 

Durant 15 jours, la centaine d’aviateurs du GAAO a évolué dans des conditions quasi-identiques à celles rencontrées par ces spécialistes sur les théâtres d’opérations extérieures. La compagnie a été appuyée par une section de sapeurs du 25e régiment du génie de l’air (25e RGA) au cours des premiers jours.

 

Sur leur lieu d’exercice, aucune infrastructure n’existait, hormis un terrain en bordure d’une piste aéronautique, un lac et des bois. Le but assigné: accueillir une force aérienne internationale, après seulement quelques jours de travaux. En effet, le contrat capacitaire de l’armée de l’air implique que chacune des compagnies du GAAO puisse déployer une BAP en tout point du globe pour accueillir les aéronefs au plus près des zones d’engagement. La «13» a donc procédé à la réalisation des installations technico-opérationnelles et de soutien de l’homme adaptées, malgré le harcèlement d’une population locale hostile.

 

De nombreuses réalisations étaient au programme des militaires techniciens de l’air et de leur encadrement. Durant une phase intiale, un camp de toile sommaire a dû être installé, complété par des dispositifs d’autoprotection pour contenir les agressions. Puis, le détachement a mis en place les structures nécessaires à la création d’une zone technico-opérationnelle au profit d’un détachement «chasse» et «sol-air». Des structures métallo-textiles ont été érigées pour accueillir et protéger les avions de chasse et drones, ainsi que des bungalows et un hangar métallique dédiés au soutien technique aéronautique. Une station de traitement d’eau potable a aussi été implantée, réplique d’une installation réalisée récemment durant l’opération Barkhane. Enfin, le détachement a déployé une centrale électrique haute tension, ainsi qu’une station de traitement des eaux usées.

 

«L’intérêt de cet exercice de grande ampleur n’est pas seulement de tester les savoir-faire techniques de la CADIO 13, explique le commandant Yannick, commandant en second du GAAO. Encore faut-il réaliser la mission sous la pression d’un contexte sécuritaire particulièrement tendu.»

 

Rusticité, mouvement de foule hostile, présence d’engins explosifs improvisés, tentatives d’intrusion, sabotage des machines et même une attaque chimique étaient en effet au rendez-vous dès les premières heures de la mission.

 

Ces deux semaines ont enfin permis de contrôler le nouveau matériel acquis par l’unité et de l’estampiller «bon de guerre». Une dernière génération d’abris-avions peut ainsi dès à présent être déployée sur les théâtres d’opérations.

Les spécialistes du GAAO en préparation opérationnelle - photo Armée de l'air

Les spécialistes du GAAO en préparation opérationnelle - photo Armée de l'air

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 08:55
photo Armée de Terre

photo Armée de Terre

 

03/12/2015 armée de Terre

 

Souvenez-vous. Il y a deux semaines, Renault Trucks Défense recrutait un blessé psychique de l’armée de Terre. Aujourd’hui, c’est l’entreprise Michelin qui décide de relever le défi en signant une convention pour le recrutement de deux autres blessés atteints d’un syndrome post-traumatique.

 

Pour monsieur Jean-Dominique Senard, président-directeur général du groupe Michelin, cette convention est  « une façon de rendre hommage à l’armée française et d’offrir une nouvelle perspective à ses blessés en les intégrant à l’entreprise. » Le sergent-chef Pierre et le 1re classe Maxime sont actuellement en stage d’immersion au sein des usines Michelin à Clermont-Ferrand. Un nouvel exemple concret de la prise en compte des blessés de l’armée de Terre, du moment de la blessure jusqu’à la réinsertion socio-professionnelle.

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 08:50
« Notre mission est de démanteler les réseaux criminels fondés sur le désespoir des migrants et d’enrayer ainsi les pertes de vies humaines en mer. »

« Notre mission est de démanteler les réseaux criminels fondés sur le désespoir des migrants et d’enrayer ainsi les pertes de vies humaines en mer. »

 

02/12/2015 Sources : Etat-major des armées

 

Le contre-amiral Bléjean est l’adjoint du commandant de l’opération EUNAVFOR MED Sophia. Inséré depuis le mois de juin 2015 au sein de l’état-major européen de niveau opératif à Rome, il a répondu à nos questions après cinq mois d’opérations.

 

Amiral, en quoi consiste l’opération EUNAVFOR MED Sophia ?

EUNAVFOR MED est une opération européenne qui a été lancée le 22 juin 2015 suite à la noyade en Méditerranée de 700 migrants le 18 avril 2015 au large de l’île de Lampedusa. Cette année encore, près de 150 000 migrants, en majorité Africains, ont rejoint l’Italie par la Méditerranée centrale dans des conditions périlleuses. 2 800 hommes, femmes et enfants y ont perdu la vie depuis le mois de janvier 2015. Cette vague migratoire, principalement au départ de Libye, est organisée par des réseaux criminels. Notre mission est de démanteler ces réseaux fondés sur le désespoir des migrants et d’enrayer ainsi les pertes de vies humaines en mer. Elle participe aussi indirectement à l’effort global de lutte contre le terrorisme en le privant d’un apport financier illégal dont il profite.

 

Pouvez-vous nous parler des différentes phases de cette opération ?

L’entrée sur le théâtre en phase 1 s’est faite par le recueil de renseignements, notamment auprès des migrants recueillis en haute mer. Depuis le 9 octobre 2015, la phase 2 permet en haute mer, la visite et la fouille des moyens utilisés par les réseaux criminels ainsi que l’appréhension des présumés passeurs. Une résolution du conseil de sécurité des Nations Unies a été votée en appui de cette phase active. Les phases suivantes, lorsque les conditions juridiques seront réunies, nous permettront d’agir au plus près des réseaux criminels, dans les eaux territoriales puis sur la bande côtière. Elles nécessiteront un accord et une coopération étroite avec les autorités libyennes et régionales ainsi qu’une nouvelle résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies.

 

Quels sont les moyens français impliqués dans cette opération et quel est son bilan à ce jour ?

La France participe à tous les niveaux et de façon importante à cette opération interarmées en déployant des militaires dans les états-majors opératifs et de force, ainsi qu’en mettant à disposition aéronefs et navires. Elle se situe également au deuxième rang pour la fourniture de renseignements opérationnels. Un Falcon 50 réalise des vols réguliers de surveillance et de recueil de renseignement en mer et le long des zones habituelles de départ des migrants. La frégate légère furtive Courbe ta été intégrée pendant sept semaines, en octobre et novembre 2015, dans la force Sophia. Elle y a démontré brillamment les capacités et les savoir-faire français. Depuis son lancement, l’opération a permis de sauver directement près de 6 000 migrants et de transmettre aux autorités italiennes une quarantaine de présumés passeurs ; le Courbet a pris part à ces actions.

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 08:45
photo Armée de l'Air

photo Armée de l'Air

 

02/12/2015 Armée de l'air

 

Du 21 au 29 novembre 2015, des membres du commando parachutiste de l’air n°20 (CPA 20) de Dijon, ainsi que des équipages de la 64e escadre de transport de la base aérienne 105 d’Évreux, ont réalisé une période d’instruction commune à Djibouti.

 

Sur place, les aviateurs ont bénéficié du soutien, des infrastructures et de la participation des forces françaises stationnées à Djibouti (FFDj), notamment de l’escadron de chasse 3/11 «Corse» et de l’escadron de transport 88 «Larzac».

 

Au programme: posés d’assaut de jour comme de nuit, exercice de largage de la chaîne SATER (kit complet de sauvetage terrestre), séances de tir, aérocordage, manœuvres d’appui aérien avec les appareils de l’escadron 3/11 «Corse»…

 

Ce type d’entraînement commun permet d’assurer la préparation des forces et de favoriser les synergies entre navigants et commandos, dans un environnement très proche de la réalité opérationnelle.

photo Armée de l'Airphoto Armée de l'Air

photo Armée de l'Air

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5 décembre 2015 6 05 /12 /décembre /2015 08:45
Al-Qaïda au Maghreb islamique annonce le ralliement des Mourabitoune

 

04 décembre 2015 Romandie.com (AFP)

 

Alger - Le chef d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) a annoncé le ralliement du groupe Al-Mourabitoune et revendiqué conjointement la prise d'otages de novembre à Bamako, selon un message audio diffusé vendredi sur de sites jihadistes.

 

Dans cet enregistrement, l'Algérien Abdelmalek Droukdel annonce à la nation musulmane le ralliement des lions d'Al-Mourabitoune à l'organisation Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) pour faire alliance contre la France croisée.

 

Cette alliance des jihadistes des deux groupes s'est concrétisée lorsque deux martyrs ont signé par le sang cette unité en attaquant l'hôtel Radisson en plein coeur de la capitale de l'ennemi à Bamako, indique Droukdel, évoquant la prise d'otages qui a fait 20 morts dans la capitale malienne le 20 novembre.

 

Dan un message audio diffusé par SITE, un centre américain de surveillance des sites islamistes, Al-Mourabitoune a confirmé avoir rallié l'Aqmi et souligné la nécessité d'unifier les rangs des jihadistes.

 

S'adressant par ailleurs à la France, le chef de l'Aqmi a affirmé que les attentats de Paris qui ont fait 130 morts le 13 novembre --revendiqués par le groupe Etat islamique-- étaient le prix à payer pour les crimes commis par ses gouvernements (successifs) et son armée.

 

Le groupe Al-Mourabitoune de Mokhtar Belmokhtar avait revendiqué la prise d'otages de Bamako le 20 novembre, dans un document sonore diffusé par la chaîne qatarie Al-Jazeera.

 

Nous les Mourabitoune, avec la participation de nos frères (...) d'Al-Qaïda au Maghreb islamique, revendiquons l'opération de prise d'otages à l'hôtel Radisson, avait-il indiqué.

 

En mai dernier, Mokhtar Belmokhtar, un des chefs jihadistes les plus redoutés du Sahel, avait réaffirmé la loyauté de son groupe au réseau Al-Qaïda et démenti l'allégeance à l'EI proclamée par un autre dirigeant des Al-Mourabitoune.

 

Belmokhtar milite pour une grande coalition avec les jihadistes du Niger, du Tchad et de Libye. Donné plusieurs fois pour mort, notamment en juin dernier et en avril 2013, son décès a chaque fois été démenti.

 

Un groupe jihadiste du centre du Mali, Le Front de libération du Macina (FLM), avait également revendiqué l'attaque de Bamako.

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 21:45
photo Armée de Terre

photo Armée de Terre

 

03/12/2015 armée de Terre

 

Dans le désert du Qaïd, un paysage semi-montagneux, aride, des langues de sable et des températures avoisinant les  40°C.

 

Djibouti représente un contexte très proche des opérations actuelles. C’est là que se déroule l’exercice interallié Ouerka. Si vous souhaitez en savoir plus sur cet exercice, retrouver le TIM 269 en ligne mi-décembre sur Calaméo.

 

Note RP Defense: voir OUERKA 2015  - Marines et 5e RIAOM au contact dans le désert Djiboutien.

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 21:20
Arrivée des Rafale aux États-Unis pour un exercice trilatéral inédit

 

03/12/2015 ADJ J-L Nijean à Langley (E-U) - Sources :Armée de l'air

 

Mardi 1er décembre 2015, six Rafale des bases aériennes 118 de Mont-de-Marsan et 113 de Saint-Dizier sont arrivés sur l’Air Force Base (AFB) de Langley (Virginie), convoyés par deux avions ravitailleurs C135 d’Istres.

 

Les avions français sont déployés pour la première édition du Trilateral Exercise Initiative (TEI), qui a lieu du 2 au 18 décembre 2015 et réunit l’armée de l’air française, la Royal Air Force et l’US Air Force. Les trois pays (France, Royaume-Uni et États-Unis) mettent respectivement en œuvre les avions de chasse Rafale, Eurofighter Typhoon et F22 Raptor.

 

Arrivée des Rafale français sur la base aérienne de Langley (Virginie)

Arrivée des Rafale français sur la base aérienne de Langley (Virginie)

Après une ultime étape de 6h40, depuis Lagès (Açores), les huit aéronefs se sont posés sur le sol américain. « C’est une grande fierté pour moi d’atterrir sur la base aérienne de Langley, témoigne un pilote français à son arrivée sur le tarmac américain. Cet exercice trilatéral est une formidable occasion de s’entraîner avec des avions de chasse de dernière génération. Il renforcera l’interopérabilité entre nos forces aériennes. »

 

Au premier plan, un C135 FR ayant convoyé des Rafale français. A l'arrière plan, un A330 MRTT britannique, avion qui succèdera au C135FR.

Au premier plan, un C135 FR ayant convoyé des Rafale français. A l'arrière plan, un A330 MRTT britannique, avion qui succèdera au C135FR.

L’activité aérienne de l’exercice débutera véritablement vendredi 4 novembre 2015 avec les premiers vols de familiarisation. Ces derniers permettront aux pilotes britanniques et français d’appréhender les procédures en vigueur et les zones dévolues à cet exercice de haut niveau en Virginie.

 

Revivez ici l'arrivée des avions français en vidéo:

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 19:55
photo Marine nationale

photo Marine nationale

 

03/12/2015 Sources : Marine nationale

 

Le 2 décembre 2015, le chef d’état-major de la Marine (CEMM) l’amiral Bernard Rogel, a admis au service actif la frégate multi-mission (FREMM) Aquitaine.

 

Les FREMM sont une pièce maîtresse de la modernisation de la Marine. Elles se distinguent notamment par leur haute technologie, leur polyvalence et leur souplesse d’emploi. Leur équipage optimisé se compose d’une centaine de marins contre près de 250 sur les unités d’ancienne génération. Les automatismes poussés des FREMM ont permis d’optimiser son dimensionnement.

 

À l’horizon 2022, la Marine disposera de 8 FREMM, venant renouveler sa composante « frégate ». Elles reflètent toute l’expertise de la Marine en matière de lutte anti-sous-marine et peuvent également agir dans le cadre des luttes anti-aérienne et anti navire.

 

photo Marine nationale

photo Marine nationale

Ces navires furtifs de nouvelle génération contribuent à la maîtrise d’une zone d’opération aéro-maritime, à la prévention des crises, ainsi qu’au soutien et à l’appui des opérations de projection.

 

Le triptyque, composé de la frégate multi-mission, de l’hélicoptère de combat Caïman Marine du missile de croisière naval, représente un bond capacitaire. Il constituera, à terme, une bascule stratégique.

 

L’Aquitaine déploiera bientôt ses capacités opérationnelles. Elle sera prochainement déployée au sein du groupe aéronaval articulé autour du porte-avions Charles de Gaulledès le début de l’année 2016.

 

photo Marine nationale

photo Marine nationale

La FREMM Aquitaine en 5 chiffres…

142 mètres : la longueur du bâtiment

6000 tonnes : le déplacement en pleine charge

27 nœuds : la vitesse maximale sur TAG

108 personnes : le nombre de marins nécessaires à sa mise en œuvre,détachement hélicoptère inclus

45 jours : la période maximale d’autonomie

 

Et 5 dates :

31 mars 2007 : découpe de la première tôle

29 avril 2010 : mise à flot

18 avril 2011 : première sortie à la mer

2 décembre 2015 : admission au service actif

Début 2016 : déploiement au sein du groupe aéronaval pendant l’opération Arromanches 2

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 17:35
L’Inde pourrait commander 3 sous-marins Scorpène supplémentaires

 

4 décembre 2015. Portail des Sous-Marins

 

La marine indienne envisage de commander des sous-marins Scorpène supplémentaires, en plus de sa précédente commande de 6 exemplaires, a déclaré jeudi le commandant de la marine indienne, l’amiral Robin Dhowan.

 

Bien qu’il n’ait donné aucune précision sur le nombre de sous-marins envisagés, un haut responsable de la marine indienne précise qu’il pourrait s’élever à 3 sous-marin. Une note officielle pour demander cette commande n’a pas encore été adressée au ministère de la défense.

 

Le nombre de sous-marins opérationnels au sein de la marine indienne est passé de 21 en 1986 à aujourd’hui 4 sous-marins Kilo mis en service entre 1980 et 2000, 4 sous-marins U-209/1500 vieillissants et un SNA loué à la Russie il y a 2 ans.

 

Selon des responsables de la marine indienne, seuls la moitié des sous-marins sont opérationnels, les autres restent à quai en attente d’entretien et de modernisation.

 

Référence : Defense News (Etats-Unis)

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 13:55
Vive Sainte Barbe !

 

04/12/2015 armée de Terre

 

Le saviez-vous ? Aujourd’hui, c’est la fête chez les pompiers, les artilleurs et les sapeurs qui célèbrent Sainte-Barbe, leur patronne. Pourtant, qui connaît la légende de cette sainte ? Voici la vie de Sainte-Barbe.

 

Sainte-Barbe est fort jolie. Elle l’a toujours été. Si bien qu’elle est très courtisée. Mais elle, n’a d’amour que pour Dieu. Ce qui met son père, Dioscore, fort en colère. Refusant tous les plus riches partis, il l’enferme au cachot, au pain sec et à l’eau ! Mais rien n'y fait, bien au contraire. Barbara décide même d’approfondir sa foi chrétienne. Furieux, son père lui tranche la tête. Mais à peine l’a-t-il décapité, qu’un éclair le foudroie sur place.

 

Depuis, Sainte-Barbe est invoquée contre la foudre. Elle devient très vite la patronne des arquebusiers puis des canonniers, et de tous ceux qui manient le feu et les explosifs. Les artilleurs contemporains de même que les artificiers, les sapeurs du Génie et les pompiers, s’inscrivent dans cette tradition. Fêtée le 4 décembre, Sainte-Barbe est aujourd’hui synonyme de rassemblement et de cohésion.

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 11:55
100 candidatures chaque jour à la DGSE

 

2 décembre 2015 par Henri Weill - Ainsi va le monde !

 

A l'instar de la police, de la gendarmerie, des armées, la DGSE enregistre "un flot continu" de candidatures. Une centaine par jour depuis les attentats de janvier dernier contre une trentaine auparavant. Envoyées par courrier ou par mail "déconseillé, pour des raisons de sécurité" explique-t-on à la direction générale de la sécurité extérieure. Qui devrait recruter six cents collaborateurs ces cinq prochaines années. Des ingénieurs télécom, informatique, des crypto-mathématiciens notamment mais aussi des experts en géopolitique et des linguistes (langues dites rares, de l'arabe au mandarin en passant par le tamacheq...). "Toutes les bonnes volontés spécialisées sont les bienvenues" précise-t-on à la DGSE.

 

Note RP Defense: voir Les conditions de recrutement

 

La DGSE recrute son personnel selon des modalités identiques à celles du reste de la fonction publique française. Néanmoins, une habilitation à connaître des informations protégées est le préalable indispensable à l'exercice de toute fonction. L'octroi de cette habilitation relève du ministre de la Défense. Sa décision est prise à partir des résultats d'investigations menées sur le candidat et son environnement qui permettent de déterminer ses éventuelles vulnérabilités au plan de la sécurité. Sous cette indispensable réserve, vous pouvez rejoindre le Service selon les modalités suivantes :

 

Si vous n'avez pas déjà un statut d'agent public :

- En accédant à l'un de ses corps spécifiques de fonctionnaires, au moyen de concours de catégorie A (à partir de la licence), de catégorie B (à partir du baccalauréat) ou de catégorie C (sans condition de diplôme).

- En vous portant candidat à un recrutement contractuel dans les spécialités ouvertes à ce titre.

 

Si vous avez déjà un statut d'agent public :

- Pour les militaires, par voie d'affectation, quelle que soit votre armée d'origine.

- Pour les fonctionnaires, par voie du détachement, quelle que soit votre administration d'origine.

Pour poser votre candidature ou pour obtenir de plus amples informations, vous pouvez contacter la DGSE, exclusivement par voie postale afin de préserver la confidentialité de votre démarche, aux adresses suivantes :

 

Le recrutement par concours

Ministère de la Défense

Case n°51 - AP 203

1, place Joffre 

75700 PARIS SP 07

 

Le recrutement contractuel 

Les détachements   

Affectation militaire 

Ministère de la Défense 

Case n°51 - AP 202

1, place Joffre

75700 PARIS SP 07 

 

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 11:55
Une affiche sur la façon de réagir en cas d'attentat diffusée par le gouvernement


04.12.2015 par Philippe Chapleau - Lignes de Défense
 

Le gouvernement diffuse depuis ce matin une affiche à l'adresse du grand public sur la façon de réagir en cas d'attentat, trois semaines après les tueries du 13 novembre à Paris. Cette affiche va être envoyée aujourd'hui aux différents ministères, qui seront chargés de la répercuter pour qu'elle soit rapidement affichée dans une série de lieux publics (mairies, préfectures, grands magasins, stades, musées...).

Elle est disponible pour téléchargement ici.

Inspirée de la signalétique des consignes de sécurité présentes à bord des avions, elle détaille trois grandes catégories de conseils en attendant l'arrivée des forces de l'ordre et des secours: s'échapper, se cacher, et alerter. Le premier conseil est de fuir si les conditions le permettent.

Si la fuite est possible, il est alors recommandé si possible d'aider les autres à quitter les lieux du danger, de ne pas s'exposer, d'alerter les gens autour de soi et de les dissuader de s'approcher du danger.

Si la fuite est impossible, il est recommandé de s'enfermer et de se barricader, ou à défaut de s'abriter derrière un obstacle solide comme un mur ou un pilier, d'éteindre la lumière et de mettre son téléphone sur silencieux et sans vibreur. Une fois en sécurité, il est recommandé d'appeler les numéros d'urgence comme le 17 et 112 (mais pas BFM ou tout autre médias!). A l'approche des forces de l'ordre, il est conseillé de ne pas courir vers elles, d'éviter d'avoir des gestes brusques, et plutôt de lever les mains en l'air, paumes ouvertes.

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 08:55
Le CEMA en visite sur la base aérienne projetée (BAP) constituée pour sécuriser la COP21 - photo EMA / Armée de l'Air

Le CEMA en visite sur la base aérienne projetée (BAP) constituée pour sécuriser la COP21 - photo EMA / Armée de l'Air

 

03/12/2015 Ltn A. Lesur-Tambuté – Armée de l’Air

 

Le 1er décembre 2015, le général Pierre de Villiers, chef d’état-major des armées (CEMA), est venu à la rencontre des militaires déployés sur une base aérienne projetée (BAP) en protection de la conférence de Paris sur le climat (COP 21), organisée au Bourget. Il était accompagné du général André Lanata, chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA).

 

Un dispositif humain et matériel conséquent

À la mesure de cet événement d’ampleur internationale, un dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA) a été déployé. Son objectif ? Assurer la protection de l’espace aérien au-dessus et aux alentours du lieu de réunion de la COP21. Présenté au CEMA, « ce dispositif a été testé et adapté en fonction des éventuelles menaces », a expliqué le général Jean-Jacques Borel, commandant de la défense aérienne et des opérations aériennes et responsable du dispositif. Pour garantir ce DPSA, plus de 600 militaires, majoritairement des aviateurs, sont mobilisés pendant trois semaines sur la BAP constituée pour l’occasion et colocalisée avec le site du Bourget. 

 

Échanger en toute franchise avec le personnel

Cette courte présentation du DPSA achevée, le CEMA et le CEMAA ont privilégié les échanges avec les militaires. Autour d’un déjeuner dans un premier temps. Dans le mess où sont servis 500 repas chaque midi et soir. Le maréchal-des-logis-chef Hervé, adjoint gérant restauration, est ravi de cette rencontre : « Le général de Villiers m’a demandé comment cela se passait, d’où je venais et si le travail avec mes camarades se passait bien. » Le CEMA a également pris le temps de regarder les conditions de logement du personnel. Ensuite, direction la zone opérationnelle de la BAP, à la rencontre des spécialistes sol-air, des « SIC Men » (spécialistes des systèmes d’information et de communications) d’Évreux, ou encore du groupement aérien d'appui aux opérations de Mérignac. « On ne les remercie jamais assez », a souligné le CEMA comme preuve de son soutien. Vérifier le moral des troupes, déceler les éventuelles difficultés rencontrées par le personnel, ou encore simplement échanger avec les militaires… tels étaient les objectifs de cette visite pour les deux autorités.

Conscients de l’importance de l’engagement des militaires, en opérations extérieures ou lors d’évènements tels que celui-ci, le général de Villiers et le général Lanata ont conclu cette visite en saluant l’implication et le dévouement du personnel mobilisé.

 

Le CEMA et le COMDAOA sur la base aérienne projetée à la rencontre des aviateurs - photo EMA / Armée de l'Air

Le CEMA et le COMDAOA sur la base aérienne projetée à la rencontre des aviateurs - photo EMA / Armée de l'Air

COP 21 : Le CDAOA, acteur majeur de la protection (Asp C. Armella, CDAOA)

 

L’armée de l’air, à travers le commandement de la défense aérienne et des opérations aériennes (CDAOA), est mobilisée pour assurer la protection de la 21e conférence des Nations unies sur le climat (COP 21), organisée au Bourget.

Sur demande du cabinet du Premier ministre, le CDAOA a la responsabilité de mettre en œuvre un dispositif particulier de sûreté aérienne (DPSA), afin de parer à toute menace aérienne d’origine terroriste, militaire ou contestataire, pilotée ou non pilotée. Au cœur de cet important dispositif : des avions de chasse, des hélicoptères et avions légers mais aussi des unités sol-air type Crotale et Mamba, ou encore des guets à vue.

Alors que l’activité aérienne a été maintenue autour du parc des expositions du Bourget, des règles spécifiques ont été établies pendant toute la durée de la COP21. Deux zones ont ainsi été définies. Une zone réglementée temporaire (ZRT) dont l’accès est contrôlé et une zone interdite de survol (ZIT).

Afin d’informer les usagers civils sur ces restrictions temporaires, des personnels de la division DPSA du CDAOA ont fait le déplacement auprès des représentants des aérodromes et aéro-clubs pouvant être impactés par le dispositif.

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 08:55
Mémorial de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie - photo MinDefFr

Mémorial de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie - photo MinDefFr

 

03/12/2015 Ministère de la Défense

 

Monsieur Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État auprès du ministre de la Défense, chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, présidera samedi 5 décembre 2015 une cérémonie commémorative au Quai Branly (Paris) pour la journée nationale d’hommage aux morts pour la France pendant la guerre d’Algérie et les combats du Maroc et de la Tunisie. Il remettra également à cette occasion des décorations à plusieurs anciens combattants d’Afrique du Nord.

 

Déroulé :

15h50    Arrivée de Jean-Marc Todeschini, secrétaire d’État aux Anciens combattants et à la Mémoire au Mémorial de la guerre d’Algérie et des combats du Maroc et de la Tunisie (Quai Branly – Paris).

- Cérémonie militaire

- Remise de décorations

- Dépôt de gerbe

- Allocution

-Chant des Africains

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 08:55
La Sainte-Barbe

En 1979, Barbe a d’ailleurs été rayée du calendrier catholique et romain pour être remplacée par Barbara, son vrai nom en latin et en grec. Allez savoir pourquoi les Français sont les seuls à ne pas avoir adopté le nom originel de la Sainte… préférant garder Barbe !

 

25/02/2015 Ministère de la Défense

 

Le saviez-vous ? Derrière beaucoup de coutumes, usages, traditions et expressions militaires se cachent bien souvent des anecdotes insolites, amusantes ou historiques. Alors pour étoffer votre culture générale et briller le matin devant vos collègues à la machine à café, plongez-vous dans notre rubrique du mercredi. Aujourd’hui, la rédaction propose de vous conter l’histoire de l’une des saintes patronnes que l’on retrouve au sein des Armées : sainte Barbe.

 

Par la barbe de Merlin, qui est donc cette sainte Barbe ? Comme son nom ne l’indique pas, elle n’est pas la sainte patronne des barbiers et encore moins des raseurs…

 

Pour tout vous dire, et comme certains le murmurent déjà dans l’assistance, Sainte Barbe est, entre autres, la sainte patronne des pompiers, des artilleurs, des sapeurs, des canonniers, des artificiers, des ingénieurs de combat, des métallurgistes, des démineurs et autres corporations liées au feu ou au travail souterrain. Elle veille également sur les pétroliers militaires et l’École polytechnique. Et avant que ceux qui se trémoussent déjà sur leur chaise pour ajouter une corporation ne se manifestent, cette liste est loin d’être exhaustive… Pour être plus générale, sainte Barbe protège de la foudre, de la mort subite et est invoquée pour prévenir les accidents liés à l’explosion de la poudre à canon. Fêtée le 4 décembre, elle est aujourd'hui davantage synonyme de cohésion que de recueillement.

 

Pour ce qui est de sainte Barbe elle-même, qui est-elle donc ? Je vous le donne en mille… C’est une martyre ! Et cette dernière, comme ses pairs, a eu une mort plutôt… barbare ! Je vous laisse juger par vous-même...

 

Direction le IIIe siècle. Plus exactement vers l’an 235. A cette époque, Barbe est une jeune fille d’environ 16 ans. Elle vit en Asie Mineure, à Nicomédie, aujourd’hui la ville d’Izmit, dans l’actuelle Turquie. Barbe est belle comme le jour (c’est la légende qui le dit !) et son père, Dioscore, décide de l’enfermer dans une tour-prison-palais pour la protéger des demandes en mariage qui pleuvent sur elle. Mais sa beauté n'est pas la seule cause de son isolement : Barbe croit intensément en Dieu, et à cette époque, la foi chrétienne n’est pas très bien vue dans cette magnifique contrée… Dioscore s’absente, et Barbe profite de ce laps de temps pour approfondir en secret sa foi chrétienne : apparition du Christ, baptême, et BTP sont au programme, puisqu’elle entreprend de faire percer une 3e fenêtre à son donjon, afin de symboliser la Trinité. A son retour, Dioscore entre dans une colère monumentale en comprenant l’importance des croyances de sa fille. En bon père cruel qui se respecte, il met le feu à la tour. Barbe réussit à s’enfuir, avant d'être rattrapée par son cher papa qui l’enferme de nouveau dans un donjon (un peu moins luxueux que le précédent) avant de la livrer au gouverneur. Barbe est alors jugée et suppliciée. Portée par sa foi et les interventions divines qui la guérissent et la protègent des douleurs, elle refuse d’abjurer la religion chrétienne. Les tortures s’enchaînent, pour finalement aboutir à la décapitation, un certain… 4 décembre ! Son père se porte volontaire pour mettre fin à la vie de la jeune Barbe. Son geste accompli, il est aussitôt frappé par la foudre et retombe en un petit tas de cendres.

 

On comprend maintenant le rapport entre une jolie jeune fille torturée et la foudre, le feu et autres explosions…

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 08:55
Radar à ondes de surface - PRISME credit ONERA

Radar à ondes de surface - PRISME credit ONERA

 

03.12.2015 – par ONERA

 

Ce jeudi 26 novembre se déroulait, sur le campus de l’École polytechnique à Palaiseau, la 4e édition du Forum DGA Innovation. 10 projets et thèses impliquant l’ONERA, soit 10% des innovations exposées, étaient présentés sur ce lieu d’échange et de rencontre professionnelle des acteurs clés de l’innovation et de la recherche de défense.

 

Petites et moyennes entreprises, établissements de taille intermédiaire, maîtres d’œuvres industriels, autorités de l’état, décideurs institutionnels, laboratoires universitaires et délégations étrangères, soit plus de 850 acteurs, ont ainsi pu découvrir les résultats et récentes innovations de la recherche menée à l’ONERA sur :

- le radar à ondes de surface, moyen pour une surveillance plus discrète et performante des zones maritimes, de 20 à 400 kilomètres des côtes

-  l’optimisation du flux des lasers intenses grâce à une nouvelle méthode d’optique adaptative

-  le contrôle de l’état de santé des matériaux composites par une technique non intrusive, la vibrothermographie

- des composites à bas coût, 10 fois moins cher, et résistant à haute température pour les missiles supersoniques et hypersoniques

- une solution logicielle de navigation sûre et embarcable sur drones pour optimiser leur autonomie

- une base de données de réflectance (proportion de la lumière réfléchie par la surface d’un matériau) des différents types de sol de l’Europe dans le visible et l’infrarouge

- la propagation basse altitude des ondes radar en environnement marin et en présence d’une cible (projet piloté par l’industriel Alyotech)

- La modélisation détaillée et la simulation prédictive des moteurs à propergol solide

- La miniaturisation de systèmes optiques (lentilles, prismes, convertisseurs de polarisation) et leur intégration  sur des détecteurs infrarouge et térahertz.

- La propagation des ondes HF dans l’ionosphère de moyenne altitude (thèse menée à l’IRAP).

 

« Le Forum DGA Innovation est une occasion unique pour l'ONERA de montrer à de nombreux interlocuteurs, dont son ministère de tutelle, l'excellence de sa recherche » a commenté, lors de sa venue, Bruno Sainjon, président-directeur général de l'ONERA.

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4 décembre 2015 5 04 /12 /décembre /2015 08:50
En plus de la version 30mm, Nexter propose également le VBCI-2 équipé de la tourelle 40 CTAS de 40mm développée avec BAE Systems (Crédit: Nexter)

En plus de la version 30mm, Nexter propose également le VBCI-2 équipé de la tourelle 40 CTAS de 40mm développée avec BAE Systems (Crédit: Nexter)

 

 4 décembre, 2015 Nathan Gain (FOB)

 

Le VBCI-2 décrochera-t-il bientôt son premier contrat à l’export ? C’est en tout cas ce qu’espère Nexter, qui vient officiellement de proposer l’un des fleurons de sa gamme à la Lituanie. Le petit pays baltique est en effet sur le point de choisir un nouveau véhicule blindé 8×8 pour remplacer son parc de transports de troupes chenillés M113.

 

Dévoilé durant le salon DSEI 2015 à Londres, le VBCI-2 est une version du VBCI spécifiquement conçue pour le marché à l’export. Le « Dash 2 » est le fruit de l’expérience récoltée grâce au déploiement des VBCI français en Afghanistan, au Liban, au Mali et en république Centrafricaine.

 

Si le programme lituanien (dont vous trouverez plus d’informations ici) prévoit un armement principal de calibre 30mm, Nexter a décidé d’aller plus loin en proposant non seulement un VBCI-2 équipé d’une tourelle téléopérée de 30 mm HITFIST OWS fabriquée par OTO Melara, mais également une version plus « musclée » du véhicule armée du canon 40 CTAS de 40mm fabriqué en partenariat avec BAE Systems.

 

Pour proposer le VBCI-2 calibré en 30mm, Nexter est allé chercher la tourelle téléopérée HITFIST OWS fabriquée par les Italiens d’OTO Melara (Crédit: Nexter)

Pour proposer le VBCI-2 calibré en 30mm, Nexter est allé chercher la tourelle téléopérée HITFIST OWS fabriquée par les Italiens d’OTO Melara (Crédit: Nexter)

 

Le VBCI profite d’une protection balistique de niveau 5, qui peut par ailleurs être porté au niveau 6, et atteint les standards de protection 4A-4B contre les mines et engins explosifs improvisés. De même, l’architecture vectronique du véhicule permet d’y intégrer des systèmes de missiles anti-char, tels que le Javelin, le Spike ou le MMP.

 

Par ailleurs, Nexter n’exclut pas de s’associer avec un partenaire local à tous les niveaux de production et de maintenance du véhicule. Il est vrai que le systémier français jouit déjà d’une certaines expérience en la matière, après avoir formé des partenariats avec, entre autres, Larsen & Toubro et Avibras pour promouvoir son CAESAR respectivement en Inde et au Brésil.

 

Dans cette compétition, Nexter et son VBCI-2 font face à neuf autres véhicules : Patria et son AMV équipé d’une tourelle UT 30 Mk2, le Boxer d’ARTEC armé soit d’une tourelle RCT 30 ou LANCE 30, le Superav d’IVECO doté également d’une UT 30 Mk2, le fameux LAV II de General Dynamics Land Systems assorti d’une tourelle MCT30 produite par le norvégien Kongsberg, General Dynamics European Land System et le Piranha, l’Arma et la tourelle Mizra-30 d’Otokar et, enfin, le PARS de FNSS pourvu d’une tourelle E30. Par ailleurs, Elbit Systems et Lockheed Martin ont quant à eux offert un système d’armement principal, à savoir respectivement les tourelles UT 30 Mk1 et 2, et la 40 CTAS.

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 21:30
Décollage d'une patrouille de Mirage 2000 - photo EMA -  Armée de l'Air

Décollage d'une patrouille de Mirage 2000 - photo EMA - Armée de l'Air

 

03/12/2015 Sources : Armée de l'air/EMA

 

Le mercredi 02 décembre 2015 en début d’après-midi, des avions de chasse français ont frappé un site de stockage d’armement et de fabrication d’engins explosifs improvisés (IED) exploité par Daech dans la région de Tall Afar en Irak.

 

Le raid a été conduit par des Mirage 2000 qui ont décollé de la base aérienne projetée (BAP) en Jordanie. L’objectif ciblé a été détruit.

 

C’est la deuxième fois en 48h00 que la force Chammal participe à des frappes sur des sites dans lesquels Daech assemble les engins qui lui permettent de conduire des attaques kamikazes et de piéger les routes. L’objectif est donc d’affaiblir Daech en visant ses capacités militaires.

 

Ce raid s’inscrit dans la phase d’effort de la coalition destinée à consolider le contrôle de l’axe logistique permettant de relier Mossoul à la Syrie.

 

Lancée le 19 septembre 2014, l’opération Chammal mobilise actuellement 3 500 militaires. Aux côtés de la coalition, elle combat le groupe terroriste Daech en Irak et en Syrie. La force Chammal assure la formation des forces irakiennes qui combattent Daech en Irak ; elle frappe l’organisation terroriste avec ses moyens aériens en Irak et en Syrie.

 

La force est composée de douze chasseurs de l’armée de l’air (six Rafale, trois Mirage 2000D et trois Mirage 2000N), d’un avion de patrouille maritime Atlantique 2, et depuis le 23 novembre 2015, du groupe aéronaval (GAN). Le 26 novembre 2015, la frégate légère furtive (FLF) Courbet a rejoint le dispositif Chammal en Méditerranée orientale.

 

Si nécessaire, le dispositif Chammal peut être soutenu par des moyens de ravitaillement (C135 FR) ou de contrôle aérien (E-3F).

 

Pour en savoir plus sur l'opération Chammal

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 19:55
Un hommage a été rendu au SGC Guarato par ses frères d'armes du CPA 10

Un hommage a été rendu au SGC Guarato par ses frères d'armes du CPA 10

 

03/12/2015 Armée de l'air

 

Jeudi 3 décembre 2015, un hommage national a été rendu sur la base aérienne 123 d’Orléans au sergent-chef Alexis Guarato, membre du commando parachutiste de l’air n°10 (CPA 10) décédé jeudi 26 novembre, des suites de ses blessures.

 

Une cérémonie militaire était organisée sur la base orléanaise, présidée par M. Jean-Yves Le Drian, ministre de la Défense, en présence notamment du général André Lanata, chef d’état-major de l’armée de l’air (CEMAA) et du général Grégoire de Saint-Quentin, chef du commandement des opérations spéciales (COS).

 

Le ministre de la Défense a élevé, à titre posthume, le sergent-chef Guarato au rang de chevalier de la Légion d’honneur et a prononcé un éloge funèbre saluant la mémoire du défunt. "Vous êtes aujourd'hui, et resterez à jamais, l'un de ces héros que la France honore et pleure à la fois. Un courage admirable, tant de fois démontré, une volonté sans faille, un sang-froid remarquable - tout, chez vous, met en évidence l'engagement qui a été le vôtre." a déclaré le ministre.

 

Au cours de la matinée, les honneurs militaires avaient été rendus au sergent-chef Alexis Guarato, en l’Hôtel national des Invalides (Paris). Présidée par le général Lanata, cette cérémonie intime était réservée à la famille, aux proches et aux frères d’armes du commando parachutiste de l'air. À cette occasion, le sergent-chef Guarato a été décoré, à titre posthume, de la Médaille militaire et de la Croix de la valeur militaire avec palme de bronze.

 

Passage du cortège funéraire sur le Pont Alexandre III

Passage du cortège funéraire sur le Pont Alexandre III

Auparavant, les Parisiens s’étaient massés sur le pont Alexandre III, faisant face aux Invalides, afin de manifester silencieusement et fraternellement leur solidarité au moment du passage du cortège funéraire.

 

Le 13 octobre 2015, engagé au nord du Mali près de Tessalit, le véhicule à bord duquel le sergent-chef Guarato se trouvait a sauté sur une mine. Grièvement blessé, il a aussitôt été rapatrié vers l’hôpital d’instruction des armées (HIA) Percy de Clamart où il a succombé à ses blessures  dans la nuit du 25 au 26 novembre 2015. Il appartenait au commando parachutiste de l’air n°10 d’Orléans-Bricy (Loiret).

 

Discours d'hommage au sergent-chef Alexis Guarato (format pdf, 347 kB).

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 19:55
Proclamation après Austerlitz, 12 frimaire an XIV (3 décembre 1805)

Bataille d'Austerlitz. Par François GERARD (1770-1837) - Photo RMN-Grand Palais

 

source napoleon.org

 
Soldats ! Je suis content de vous. Vous avez à la journée d'Austerlitz, justifié tout ce que j'attendais de votre intrépidité ; vous avez décoré vos aigles d'une immortelle gloire. Une armée de cent mille hommes, commandée par les empereurs de Russie et d'Autriche, a été, en moins de quatre heures, ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à votre fer s'est noyé dans les lacs. Quarante drapeaux, les étendards de la garde impériale de Russie, cent vingt pièces de canon, vingt généraux, plus de trente mille prisonniers, sont les résultats de cette journée à jamais célèbre. Cette infanterie tant vante, et en nombre supérieur, n'a pu résister à votre choc, et désormais vous n'avez plus de rivaux à redouter. Ainsi, en deux mois, cette troisième coalition a été vaincue et dissoute ; La paix ne peut plus être éloignée, mais, comme je l'ai promis à mon peuple avant de passer le Rhin, je ne ferai qu'une paix qui nous donne des garanties et assure des récompenses à nos alliés.
Soldats, lorsque le peuple français plaça sur ma tête la couronne impériale, je me confiai à vous pour la maintenir toujours dans ce haut éclat de la gloire qui seul pouvait lui donner du prix à mes yeux. Mais dans le même moment, nos ennemis pensaient à la détruire et à l'avilir ! Et cette couronne de fer, conquise par le sang de tant de Français, ils voulaient m'obliger à la placer sur la tête de nos plus cruels ennemis ! Projets téméraires et insensés que, le jour même de l'anniversaire du couronnement de votre Empereur, vous avez anéantis et confondus ! Vous leur avez appris qu'il est plus facile de nous braver et de nous menacer que de nous vaincre.
Soldats, lorsque tout ce qui est nécessaire pour assurer le bonheur et la prospérité de notre patrie sera accompli, je vous ramènerai en France ; là vous serez l'objet de mes plus tendres sollicitudes. Mon peuple vous reverra avec joie, et il vous suffira de dire « J'étais à la bataille d'Austerlitz », pour que l'on réponde, « Voilà un brave ».

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 19:55
Allied Mark VIII (Liberty) Tank - Tank Museum Guide. Part I - 1915-1918 - Royal Armoured Corps Centre, Bovington

Allied Mark VIII (Liberty) Tank - Tank Museum Guide. Part I - 1915-1918 - Royal Armoured Corps Centre, Bovington


03.12.2015 source SHD
 

3 décembre 1800 : bataille de Hohenlinden (Allemagne). Grace à la retraite simulée du général Grenier, le général Moreau attire les Austro-Bavarois vers Hohenlinden où ses forces sont concentrées. Les coalisés donnent dans le piège et attaquent le centre de l'armée française commandé par Ney et Grouchy pendant que le général Richepanse avec l'aile droite déborde discrètement par la forêt. Pris à revers, l'ennemi se débande.

 

3 décembre 1805 : Napoléon félicite son armée après l'éclatante victoire d'Austerlitz. "Soldats, je suis content de vous !". Vous avez à la journée d'Austerlitz, justifié tout ce que j'attendais de votre intrépidité ; vous avez décoré vos aigles d'une immortelle gloire. Une armée de cent mille hommes, commandée par les empereurs de Russie et d'Autriche, a été, en moins de quatre heures, ou coupée ou dispersée. Ce qui a échappé à votre fer s'est noyé dans les lacs. il vous suffira de dire « J'étais à la bataille d'Austerlitz », pour que l'on réponde, « Voilà un brave ».

Note RP Defense: voir LE SOLEIL D'AUSTERLITZ - 1805

voir LA BATAILLE D’AUSTERLITZ (2 Dec. 1805) par le GÉNÉRAL (2S) MICHEL FRANCESCHI

 

3 décembre 1857 : naissance de Joseph Conrad (Berditchev – Ukraine). De son vrai nom, Teodor Josef Konrad Korzeniowski. Après avoir fait ses débuts en tant que mousse à Marseille, il est capitaine de la marine marchande britannique pendant 16 ans. Conrad se met tardivement à l’écriture de romans, inspirés de son expérience aux quatre coins du monde et ne rencontre curieusement le succès qu’encore plus tardivement. Maîtrisant parfaitement le Français, il choisit d’écrire en Anglais pour honorer le pays dans lequel il s’est installé et qui peut aujourd’hui revendiquer à ce titre l’un des plus grands écrivains du XXème siècle. Son parcours de jeunesse aventureux, ses multiples commandements à la mer et ses contacts avec de nombreuses cultures ont probablement contribué à faire de lui un expert des tréfonds de l’âme humaine : La lecture de Lord Jim n’est pas réservée qu’aux marins, elle pourrait même être conseillée en écoles de formation initiale. Lire aussi Au cœur des ténèbres (qui a inspiré le film Apocalypse now), les Duellistes (qui a été mis en scène par Ridley Scott), l’Agent secret et Nostromo.

 

3 décembre 1888 : décès de Carl Zeiss. (Iena)  « Ingénieur opticien allemand, il a été le premier producteur de lentilles optiques minérales. Il fonde avec son fils et deux associés le « Glastechnisches Laboratorium Schott & Genossen » qui devient en 1889 la « Carl Zeiss Stiftung », elle demeure aujourd’hui encore un grand nom de la fabrication d’optiques militaires et civiles (lunettes pour fusils et jumelles notamment) ». CNE J-B P. (COMLE)

 

3 décembre 1917 : lancement du Mark VIII - Liberty « Les gouvernements Américain, Britannique et Français concluent un accord afin de produire en coopération le premier char lourd : le Mark VIII ou Liberty. Dernière mouture de la génération des Marks britanniques, armé de deux canons de 6 pounds et de mitrailleuses, il devait peser 38 tonnes. Assemblés dans une usine de Châteauroux, les superstructures sont anglaises tandis que les châssis et les moteurs proviennent des Etats-Unis. La fin de la guerre met fin à ce projet et seuls quelques exemplaires voient le jour à titre d’expérimentation ». CNE J-B P. (COMLE)

 

3 décembre 1951 : Julien Gracq refuse le Goncourt. Lucien Poirier (son vrai nom) refuse le prix que l’académie Goncourt souhaite lui remettre pour le Rivage des Syrtes. Le lieutenant Poirier était chef de section au 137ème RI durant la Campagne de France. Prisonnier du 2 juin 1940 au 2 février 1941. Ses Manuscrits de guerre publiés en 2011 (4 ans après sa mort) le montrent sous un angle inhabituel, lui qui, jusqu’en 1997 était présenté comme le dernier grand écrivain français vivant.

 

3 décembre 1952 : victoire à Na San (Indochine). Le camp retranché en pays Thai, créé par le général Gilles autour de l'aérodrome de Son La pour empêcher toute percée du viêt minh au Laos, subit plusieurs assauts des divisions de Giap (30 000 VM) entre le 23 novembre et le 2 décembre 1952. La forte attrition infligée à l'adversaire (3000 VM contre moins de 50 défenseurs !) démontre le succès du concept de la double ceinture de points d'appuis ou de la défense en « hérisson ». A noter aussi : le général Salan écrit dans ses mémoires que la bataille de Na San aurait été perdue sans l’aide de l’aviation (pont logistique aérien, appui au sol). L’artillerie a tout de même tiré en une seule nuit 5600 coups (éclairée il est vrai par les Dakota Luciole). 

 

3 décembre 1963 : création de l’ONM. Le général de Gaulle crée l’Ordre National du Mérite. L’ONM est le troisième ordre national derrière la Légion d’honneur (1802) et la Médaille Militaire (1852). L’ordre national de la libération qui n’est plus décerné depuis 1946, vient cependant protocolairement s’insérer entre la LH et la MM.

 

3 décembre 1989 : fin de la guerre froide (Malte). Bush et Gorbatchev se rencontrent successivement à bord de navires US et soviétique et entérinent la fin de la guerre froide, suite à la chute du mur de Berlin.

 

3 décembre 1996 : attentat à la station Port Royal (Paris 5ème). Une bombe artisanale mais de forte puissance tue 4 passagers et en blesse 170 autres. Probablement perpétré par le GIA, cet attentat vise initialement la station Saint Michel où 18 mois plus tôt une explosion a tué 8 autres personnes.

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 19:45
photo EMA / Armée de Terre

photo EMA / Armée de Terre

 

03/12/2015 Sources : Etat-major des armées

 

Si la situation en République centrafricaine demeure fragile, le succès de la visite du Pape permet, à la veille du 2e anniversaire du début de l’opération Sangaris, de mesurer le chemin parcouru.

 

L’intervention de l’armée française a permis de mettre un terme à la spirale de violence et aux exactions qui, en décembre 2013, plaçaient le pays dans une situation pré-génocidaire. Dans la durée, l’opération a permis d’accompagner le déploiement de la MINUSCA et a favorisé le lancement d’un processus de sortie de crise.

 

Il y a deux ans, l’engagement des forces françaises, en urgence,  s’est déroulé dans un contexte difficile, marqué par un environnement d’une extrême violence.

 

L’intervention de la force Sangaris s’est déroulée en trois phases : d’abord la sécurisation de Bangui, puis l’ouverture d’un corridor économique à l’ouest entre Bangui et le Cameroun afin d’éviter une crise humanitaire, enfin, la stabilisation de l’Est du pays.

 

Les grandes étapes

 

2014 : du chaos à la stabilisation

 

Une année marquée par trois lignes d’efforts :

1) Mettre un terme à la spirale de violence et aux exactions en faisant appliquer des mesures de confiance, visant à interdire à toute personne non autorisée de porter des armes. Au cours de cette période, 14 tonnes de munitions ont été détruites, plus de 300 000 munitions et 8 000 armes de toute nature ont été saisies.

2) Permettre le déploiement des forces de la communauté internationale, avec la force européenne EUFOR RCA du 15 juin 2014 au 15 mars 2015 et le début du déploiement de la MINUSCA, le 15 septembre 2014.

3) Favoriser la reprise de la vie économique, administrative et politique par le rétablissement du trafic routier commercial, la réouverture des écoles, et le redéploiement de l’administration centrafricaine.

 

2015, de la stabilisation à la normalisation :

1) Permettre la restauration progressive de l’Etat : des consultations populaires ont été organisées durant le premier trimestre 2015, précédant le Forum de Bangui qui a permis d’établir un chronogramme électoral en vue des prochaines élections.

2) Passer le relai à la MINUSCA avec une évolution progressive des missions de Sangaris. Dès le mois de mars 2014, la force française passe de 2 000 à 1 700 hommes. A l’été 2015, les effectifs passent à 900 hommes et Sangaris adopte une posture de force de réserve au profit  de la MINUSCA.

 

Au terme de deux ans d’intervention en RCA, la force Sangaris a contribué à stabiliser un pays qui était plongé dans une crise aux conséquences dramatiques pour la population. Elle a favorisé le déploiement  de la communauté internationale et le lancement d’une approche globale de la résolution de cette crise.

 

11 000 soldats français ont été engagés dans cette opération. Quatre d’entre eux y ont donné leur vie : le caporal Antoine Le Quinio, le caporal Nicolas Vokaer, le caporal-chef Damien Dolet et le caporal-chef Heiarii Moana.

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3 décembre 2015 4 03 /12 /décembre /2015 19:30
source EMA / Armée de l'Air

source EMA / Armée de l'Air

 

03/12/2015 Sources : État-major des armées

 

Daech est aujourd’hui sous pression, à l’intérieur et aux périmètres de la zone qu’il contrôle.

 

En Irak, au Nord et à l’Est, la coalition consolide ses positions dans la région de Baiji et dans la région de Sinjar. À Sinjar, l’offensive des forces irakiennes a permis de couper l’axe entre Raqqah et Mossoul qui servait de cordon logistique à Daech. Face à cette situation, Daechmultiplie ses actions de harcèlement et cherche à renforcer ses points forts.

 

À l’Ouest de l’Irak, le long de l’Euphrate, les forces irakiennes, bénéficiant de l’appui aérien de la coalition, ont réussi à encercler la ville de Ramadi. Elles exercent par ailleurs une pression sur une ligne Hit - Haditha.

 

En Syrie, les frappes se poursuivent sur les centres de commandement et d’entraînement de Daech, ainsi que sur ses capacités logistiques et ses sources de financement.

 

La force Chammal poursuit sa campagne aérienne. Du 26 novembre au 2 décembre 2015, les équipages ont réalisé 83 sorties aériennes :

- 23 objectifs ont été détruits en Irak ;

- 2 frappes planifiées ont été réalisées. Elles ont visé des infrastructures de fabrication d’engins explosifs improvisés, dans la région de Al Raïm et dans la région de Tal Afar (en Irak).

 

L’armée française poursuit par ailleurs son action de formation au profit des forces irakiennes, principalement à Bagdad.

 

Rappel : 3 500 hommes sont actuellement engagés dans l’opération Chammal. Les moyens aériens sont composés de 38 chasseurs, ainsi que de capacités de renseignement, de commandement et de contrôle (C2), enfin de ravitaillement.

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