25 février 2015 dhnet.be (AFP)
Pour la première fois de son histoire vieille de 150 ans, le groupe aéronautique Daher sera dirigé d'ici deux ans par un cadre extérieur à la famille fondatrice, dont la mission sera de doubler le chiffre d'affaires de l'entreprise.
Société non cotée, Daher présente la particularité d'être à la fois un groupe industriel et un groupe de services (logistique). Le groupe estime que ce positionnement original explique une partie de ses succès récents.
"L'année 2014 a été une très bonne année", a déclaré mercredi son PDG Patrick Daher, dans un entretien à l'AFP. "Nous voulons devenir un des leaders" du secteur dans les années qui viennent en misant sur le rapprochement entre industrie et services, a-t-il ajouté.
"Aujourd'hui, nous réalisons un peu moins d'un milliard d'euros de chiffre d'affaires. Nous voulons au minimum doubler le chiffre d'affaires tout en devenant beaucoup plus international", avec des investissements à l'étranger, a poursuivi M. Daher sans donner d'échéance précise.
Le groupe mettra en oeuvre à partir de 2017 et jusqu'en 2022 son prochain plan stratégique.
Selon lui, Daher évolue dans un contexte où deux tendances de fond se dessinent: "la convergence industrie-services et l'avènement de l'usine du futur, intelligente et connectée". Or le groupe se juge très bien placé dans ces deux domaines.
Daher, qui réalise la majeure partie de son activité dans l'aéronautique, mais est également dans le secteur nucléaire et la logistique, a vu son chiffre d'affaires progresser de 9% en 2014 à 970 millions d'euros.
Il dispose d'un carnet de commandes de 3,3 milliards d'euros.
Le groupe est un important équipementier aéronautique, mais c'est aussi un constructeur d'avions à turbopropulseur, avec sa gamme TBM.
Son dernier né, le TBM 900 a vu ses ventes augmenter de 28% l'an dernier, année de son lancement, et vise une progression de 10% encore cette année. L'appareil détient une part de marché supérieure à 20%.
Pour servir ses ambitions, Daher va faire évoluer sa gouvernance.
Patrick Daher quittera ainsi ses fonctions de directeur général d'ici 2017 mais continuera à assurer celles de président. Il sera remplacé dans la gestion opérationnelle de l'entreprise par Didier Kayat, directeur général délégué depuis le 1er janvier.
Le groupe, vieux de 150 ans, a toujours été dirigé par un membre de la famille. Il est détenu à 80% par le concert familial et à 20% par la banque publique Bpifrance.
"Nous sommes convaincus que demain s'écrit aujourd'hui", a de son côté déclaré Didier Kayat.
Pour lui, "Daher a tous les atouts pour devenir un des grands équipementiers de l'aéronautique et des technologies avancées".
Le groupe veut en particulier renforcer sa présence aux Etats-Unis et en Amérique du Nord, ce qui passera par de la croissance organique mais aussi externe. A ce titre, il regarde les opportunités d'acquisition mais n'a "pas de cible identifiée", selon M. Kayat.
"Nous voulons devenir un acteur aussi visible aux Etats-Unis que l'on est en Europe", où Daher travaille pour des constructeurs aéronautiques comme Airbus ou Dassault Aviation, a-t-il indiqué.
Daher est actuellement en discussions avec Boeing et celles-ci "avancent pas mal". Il est déjà devenu partenaire de rang 1 de l'américain Gulfstream (General Dynamics) pour ses deux nouveaux jets d'affaires, les G500 et G600.
Pour accompagner ces évolutions, Daher a dévoilé une nouvelle identité de marque, une nouvelle signature ("Shaping Industrial Intelligence", qui peut se traduire par "Façonner l'intelligence industrielle") et un nouveau logo destinés à accompagner cette mutation.
Daher emploie environ 8.300 personnes, avec des implantation principalement en France. Il possède également des usines au Maroc et au Mexique.
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