09/06/2015 Sources : État-major des armées
Avions, bateaux, troupes au sol, … Pour garantir la bonne marche des forces en opération extérieure, il est indispensable de disposer d’une bonne connaissance des phénomènes météorologiques. Même sur un théâtre d'opérations comme celui couvert par la force Chammal, où le soleil et les hautes températures sont au rendez-vous quotidiennement, le rôle des prévisionnistes est primordial.
Rencontre avec deux spécialistes météo de Chammal, marin et aviateur.
Le Second Maître Aurore a 26 ans. Elle est engagée dans la Marine nationale depuis septembre 2007. Arrivée sur le théâtre fin mars 2015, le SM Aurore a d'emblée pris ses marques dans cet environnement sans doute encore plus masculin qu'en métropole. Son professionnalisme n'y est pas étranger.
Rien ne la destinait au monde militaire, mais après un bac scientifique et une année de géographie à l'université, où elle s’est passionnée pour les cours de météorologie et de climatologie, elle a définitivement choisi cette double voie, militaire et météo. Elle a opté pour la Marine, ayant vécu jusqu'à son entrée dans l'institution en bord de mer. La mobilité qu'offre la carrière de marin et la partie océanographie de son métier, de fait non étudiée dans les deux autres armées, ont fini de la décider.
Après une première année partagée entre la formation d'officier marinier à l'école de maistrance de Brest, une période embarquée sur une frégate anti sous-marine (FASM) et une à terre sur une base aéronavale (BAN), Aurore est partie pour l'Ecole Nationale de la Météorologie à Toulouse (l’ENM) apprendre son métier de METOC, météorologue océanographe. Elle y a également passé son BAT, brevet d'aptitude technique, premier échelon professionnel dans la carrière des officier mariniers. S'en sont alors suivis trois ans sur la FASM La Motte Picquet et un an sur la FASM Georges Leygues. Puis elle a obtenu son Brevet Supérieur météo en 2014.
Outre ses mises pour emploi sur plusieurs navires, elle a également à son actif une mission au Koweït et dans les opérations Atalante et Enduring Freedom. Des spécificités locales de son travail, Aurore nous précise : « au même titre que mon camarade aviateur, j'assure les prévisions et les briefings pour l'état-major Chammal avec des particularités marine comme les impacts météo sur la piraterie (une mauvaise météo signifie moins de navigation, donc moins de missions dans le cadre de l'opération Atalante) ou le suivi de phénomènes dangereux. Nous préparons les prévisions pour les bases aériennes et le soutien aux appareils français Air et Marine. A ce titre, Bertrand, mon camarade météo de l'armée de l'Air, et moi travaillons de concert pour la préparation de la majeure partie des prévisions. Ma zone de travail est très grande, un carré Irak-Somalie-Inde-Golfe du Bengale. J'assure également le suivi des indices de chaleur et le soutien aux bâtiments français, en particulier ceux engagés dans la mission Guerre des Mines. Ce sont des aspects qu’il n’y a pas en métropole sur une BAN. De même je ne m'occupe pas des composantes DEM (Détection électromagnétique, l’étude des conditions météo, qui influencent la propagation des ondes radar) et LSM (Lutte sous la mer) qui sont des éléments propres au métier de METOC embarqué. L'aspect coopératif avec l'armée américaine et mon collègue de l’armée de l’Air est aussi très intéressant, me permettant de voir d'autres manières de travailler. »A l'issue de son mandat, Aurore regagne un centre opérationnel de la météo marine. Elle espère repartir en mer et à moyen terme réaliser un mandat de 4 mois au Tchad. Professionnellement, elle vise le Brevet de Maîtrise bien sûr, dans la perspective aussi de devenir officier.
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