07/05/2013 par Jacques N. Godbout – 45eNord.ca
Après des mois de menaces et d’invectives, comme si elle ne pouvait plus aller plus loin, la Corée du Nord a baissé son niveau d’alerte et retiré deux de ses missiles de leur site de lancement sur la côte est du pays, rapporte l’agence Yonhap.
Une source gouvernementale a déclaré ce mardi 7 mai, que «le Commandement suprême nord-coréen semble avoir levé autour du 30 avril son alerte de niveau 1 concernant ses troupes de missiles stratégiques et ses artilleries à longue portée, qui avait été déclenchée le 26 mars dernier».
La Corée du Nord aurait aussi procédé au retrait total des missiles balistiques Musudan de moyenne portée déployés dans la région est du Nord vers une autre région, ce déplacement intervenant dans le cadre de la levée de l’alerte au combat de niveau 1.
«Les deux missiles Musudan n’ont pas pu être identifiés dans la région où ils avaient été déployés. Il semble qu’ils ont été déplacés vers un autre lieu et les autorités chargées du renseignement de la Corée du Sud et des États-Unis cherchent actuellement à retrouver leurs traces», aurait expliqué une source gouvernementale à l’agence sud-coréenne.
Les missiles Musudan ont une portée de plus de 5 500 km, qui permettrait à la Corée du Nord d’atteindre le continent américain. Toutefois, Pyongyang ne les a jamais testés en conditions réelles.
Par contre, la Corée du Nord dispose de plusieurs centaines de missiles de moyenne portée, pouvant atteindre le Japon et la Corée du Sud.
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Soulagement, mais trop tôt pour crier victoire
La chaîne d’information continue américaine CNN a elle aussi rapporté que, selon un responsable gouvernemental s’exprimant sous le couvert de l’anonymat, deux missiles Musudan auraient été retirés des plateformes d’où ils étaient prêts à être lancé pour être plutôt rangés dans des hangars.
Une fois les missiles ainsi «remisés» dans des hangars, les Nord-Coréens devraient refaire de nombreuses préparations s’ils voulaient procéder au lancement des missiles, ce qui, logiquement, diminuerait pour le moment l’imminence du danger.
Tout cela survient la veille de la visite mardi à la Maison-Blanche de la présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, qui doit notamment s’entretenir avec le président Obama de la demande de Séoul pour le droit de recycler le combustible nucléaire et l’amélioration de l’alliance entre les deux pays.
Selon le porte-parole du Pentagone George Little, la «pause dans les provocations» de Pyongyang est un développement positif, mais Daniel Russel, chargé des affaires de l’Asie au Conseil national de sécurité des États-Unis, a affirmé pour sa part que la situation n’était pas encore résolue malgré l’accalmie des provocations nord-coréenne.
Russel a indiqué qu’il était trop tôt pour évaluer «le cycle de provocations nord-coréennes» et se féliciter.
Russel a aussi exprimé sa conviction que la rencontre de mardi de la présidente Park et du président Obama est reconfirmera la politique et la volonté commune de dissuasion envers la Corée du Nord.
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