Le NCSM Protecteur, le 31 janvier 2014 lors de l'exercice KOA KOAI. (Archives/Sergent Angela Abbey/MARPAC Imaging Services)
17 décembre 2014 par Nicolas Laffont - 45eNord.ca
Marine royale canadienne,ravitaillement,NCSM Châteauguay,NCSM Preserver,NCSM Protecteur, NCSM Queenston
Le ministre de la Défense nationale Rob Nicholson aura de quoi lire cet hiver, puisqu’il a désormais en sa possession une analyse des différentes options possible pour le remplacement des navires de ravitaillement qui ont tous été mis hors service récemment.
Les navires ravitailleurs NCSM Preserver et NCSM Protecteur sont désormais à quai et ne repartiront plus en mer.
Le commandant de la Marine royale canadienne, le vice-amiral Mark Norman, affirmait le mois dernier à un comité de la Chambre des communes, que plusieurs solutions ont été présenté au ministre pour palier au futur manque de capacités de la marine.
Voici ce que l’amiral disait alors:
«La retraite des ravitailleurs actuels et le retard dans la construction des navires de soutien interarmées entraînent un manque de capacités. Cela fait partie de la même question qui a été soulevée. À cause du manque de capacités, le Canada n’est pas en mesure d’appuyer et de soutenir ses navires en mer s’il a besoin de les déployer ailleurs. Nous devons nous assurer que d’autres alliés sont avec nous. On ne peut pas le faire par nous-mêmes. C’est la première conséquence.
La deuxième conséquence est que c’est très difficile, voire presque impossible, d’avoir en mer un groupe de navires pour la formation entre nous. La formation d’un groupe de navires pose les mêmes défis que le déploiement ailleurs d’un groupe de navires. C’est le deuxième défi.
La troisième conséquence constitue, à mon avis, un défi plus important. Il s’agit de la probabilité d’un manque de compétences, de l’absence de compétences ou d’une perte de compétences des matelots, soit de ceux et de celles qui travaillent à bord des ravitailleurs pour qu’ils puissent faciliter le déploiement et la mise en service des nouveaux ravitailleurs».
Avec cette perte de capacités pour la Marine royale canadienne, l’état-major a du se creuser la tête pour trouver des solutions, étant donné que les navires dit «de soutien interarmées» n’atteindront leur capacité opérationnelle vers 2020-2021. Soit un gap de plus de cinq ans durant lequel la Marine royale canadienne n’aura plus de navires ravitailleurs.
Le vice-amiral Norman a indiqué étudier «d’autres options avec l’industrie, selon toute vraisemblance, pour déterminer comment nous pouvons trouver une solution plus durable à moyen terme, en attendant que la classe Queenston atteigne la capacité opérationnelle totale […] Nous envisagerions donc une solution qui nous permettrait de suppléer complètement à cette lacune. À ce stade-ci, les options sont assez bien définies».
Parmi les options envisagées, celle d’acheter des Américains plusieurs navires de façon à combler le manque temporairement.
Ce qui est sûr cependant, c’est l’absence de recommandations d’achat de navires de classe Mistral.
Le colonel à la retraite George Petrolekas et le spécialiste des questions militaires, Dave Perry, tous deux de l’Institut de la Conférence des associations de la Défense, proposaient, dans un rapport sorti il y a plusieurs mois, l’achat d’un navire français de la classe Mistral et de convertir au moins deux pétroliers civils pour les missions de ravitaillement.
Selon eux, non seulement cela donnerait à la marine une plus grande capacité et une certaine souplesse, et cela coûterait moins cher que le plan actuel de 2,6 milliards $.
L’étude des deux chercheurs devait se retrouver dans un rapport du Directeur parlementaire du budget sur la question, mais elle a été laissée de côté parce que des officiers supérieurs de la marine à la retraite n’étaient pas d’accord avec ces recommandations.
Le ministre donc de quoi lire quelque peu durant les fêtes de fin d’année et devrait revenir en 2015 avec une décision.
commenter cet article …